DEDICACE
Je dédie ce travail à la
mémoire de mon Père Benjamin OKAKESSEMA ON'OKOKO que le destin a
précocement arraché à notre affection.
AVANT- PROPOS
A la fin du cursus Universitaires, la tradition
académique veut que tout étudiant rédige un mémoire
de fin d'étude. C'est dans ce cadre que nous nous avons
élaboré ce travail qui porte sur la prise en compte des
distorsions causées par l'inflation dans l'établissement des
états financiers.
Ce travail ayant bénéficié de
l'apport tant matériel, moral que scientifique de plusieurs personnes,
nous nous faisons une obligation de leur exprimer toute notre gratitude.
Nos remerciements s'adressent particulièrement au
Professeur MUSENGA TSHIMPANGILA qui par sa rigueur, ses remarques et ses
observations pertinentes nous a permis de réaliser ce travail.
Que l'Assistant RACHID KANYAM qui a passé ses
journées à lire ce travail et à nous formuler des
remarques et suggestions constructives, trouves ici l'expression de notre
profonde gratitude.
Nous nous faisons également obligation de rendre
hommage à notre tuteur Philippe OKOKO YEMBA ainsi qu'à notre
mère EHADI LONGONDJO dont les sacrifices nous ont permis d'achever ces
études universitaires. Le présent travail constitue le
couronnement de leurs efforts soutenus.
Notre gratitude va également à ya Christine
TUSSE et à notre ami Yves OTSHUDI dont le soutien a été
d'un grand apport dans l'achèvement de cette année
académique. Nous ne pouvons oublier notre grand frère Olivier
OKAKESSEMA ainsi que nos compagnons de lutte Serge NGOYI, Michée
MULEKELA, Aline MISO, Pitshou KAMAVUAKO, TUSSE Belinda, Valentine NTANGA, Taty
IYANZA, Guy TSHOSO et Joe MUSUNGAYI dont le soutien nous a permis de faire face
aux vicissitudes de la vie estudiantine.
Alpha OKAKESEMA TSHEPE.
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
1. C.T. : Court Terme
2. C.M.P.E. : Coût Moyen Pondéré
des Entrées
3. C.P.C.Z. : Conseil Permanent de la
Comptabilité au Zaïre
4. F.I.A. : Fiche Individuelle des Amortissements
5. FIFO : First in First Out
6. FP & DLMT : Fonds Propres et Dettes à
Long et Moyen
Terme
7. LIFO : Last in First Out
8. L.T. : Long Terme
9. M.T. : Moyen Terme
10. NIFO : Next in First Out
11. OECCA : Ordre des Experts Comptables et
Comptables
agrégés de France
12. O.L. : Ordonnance Loi
13. PAG : Pouvoir d'Achat Général
14. P.C.G.Z. : Plan Comptable Général
Zaïrois
15. R.D.C. : République Démocratique du
Congo
16. SOYD : Sum of the Years Digits
17. TAA : Tableau Annuel des Amortissements
18. TFR : Tableau de Formation du résultat.
INTRODUCTION GENERALE
A.
PROBLEMATIQUE
En tant que miroir du patrimoine de l'entreprise, les
tableaux de synthèse doivent refléter, à la date
où ils sont établis, la valeur réelle des
éléments du patrimoine qu'ils sont sensés
représenter. Cela suppose une technique d'enregistrement qui tienne
compte des variations des valeurs des différents éléments
du patrimoine depuis leur acquisition par l'entreprise.
Dans notre pays, les éléments du bilan sont
enregistres à leur valeur historique c'est à dire au coût
d'achat. Lorsqu'on sait que l'environnement économique de notre pays est
inflationniste, on pourrait dire que les tableaux de synthèse
publiés dans ce contexte tendent à sous estimer la valeur du
patrimoine des entreprises.
Pourtant, une des qualités que devraient remplir les
tableaux de synthèse est d'approcher au plus près de la valeur
réelle du patrimoine de l'entreprise.
Il va de soi que dans ces conditions, les indicateurs
habituels de performance présentés sans tenir compte des
distorsions que pourraient introduire l'inflation, ne reflètent plus
tout à fait la réalité. Ce qui pourrait avoir comme
conséquence de perturber la gestion même de l'entreprise.
Certains croient trouver la solution en publiant leurs
états financiers en devises étrangères. Mais l'inflation
est un phénomène structurel et mondial et de ce fait elle
n'épargne aucune monnaie même si toutes ne sont pas
affectées par elle avec la même intensité.
D'où, présenter les tableaux de synthèse
en devises étrangères sur base des valeurs historique ne change
pas fondamentalement la situation, même si, ce qui est invraisemblable,
cette monnaie ne connaît pas de fluctuations car les prix connaissent
quand même des variations en dehors de toute fluctuation monétaire
sur le plan mondial, du fait des variations de l'offre et de la demande des
biens ou encore du fait du progrès technique.
En plus, lorsqu'une monnaie présente un faible taux
d'inflation, cela ne veut pas dire que tous les prix à
l'intérieur de cette économie ont connu des fluctuations aussi
faibles. Ce taux n'est en réalité qu'une moyenne qui cache des
variations plus ou moins importantes des prix selon les secteurs
d'activité à l'intérieur de cette économie.
D'où, une simple indexation automatique à une monnaie
étrangère des éléments du patrimoine de
l'entreprise ne suffit pas pour que les états financiers
reflètent véritablement la valeur des différents
éléments au patrimoine. Une prise en compte plus approfondie des
effets de l'inflation nous semble nécessaire pour assurer une meilleure
gestion de l'entreprise.
Ainsi, la question qui se pose est celle de savoir quelles
influences pourraient avoir la non prise en compte des effets de
l'inflation sur l'entreprise. Au regard des réalités de notre
pays, plus précisément au regard de notre loi comptable,
qu'est-ce qui pourrait être fait pour améliorer la situation en ce
qui concerne les normes d'enregistrement des éléments du
patrimoine ? C'est ce à quoi nous allons nous atteler tout au long
de ce travail.
B. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Contrairement à une pratique qui semble se
généraliser, nous pensons que l'indexation automatique de la
valeur des éléments du patrimoine de l'entreprise à une
monnaie étrangère ne règle pas le problème
posé par l'inflation dans l'établissement des états
financiers. La valeur de remplacement semble être, à notre avis,
le mode idéal d'enregistrement des éléments du patrimoine
car elle est plus en phase avec la réalité que la valeur
historique indexée
C. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Notre choix de ce sujet se justifie par le fait que
l'environnement économique de notre pays se caractérise par une
inflation quasi permanente même si son intensité varie dans le
temps. Cela pose des problèmes aux gestionnaires d'entreprises en ce qui
concerne la détermination de la base d'enregistrement de leurs
opérations. C'est donc une question qui demeure d'actualité pour
tous les gestionnaires d'entreprises.
D. DELIMITATION DU TRAVAIL
Etant donné que nous basons notre travail sur le
patrimoine de l'entreprise, il va de soi que ce travail aura comme base de
discussion le bilan. Toutefois, cela ne va pas nous empêcher de parler
d'autres tableaux de synthèse s'il y a lieu.
E. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Nous allons utiliser essentiellement la méthode
analytique rendue possible par la technique documentaire. Nous ne manquerons
pas en plus d'utiliser la technique de l'interview avec les praticiens de la
comptabilité pour mieux cerner les problèmes qu'ils rencontrent.
F. CANEVAS DU TRAVAIL
Nous allons dans un premier temps nous appesantir sur les
conséquences de l'inflation sur la gestion de l'entreprise puis nous
nous appesantirons sur les normes d'enregistrement des éléments
du patrimoine dans notre pays. Ensuite, nous passerons à la
présentation des techniques habituelles d'élimination des effets
de l'inflation sur le bilan et présenterons notre point de vue. Enfin,
nous terminerons par une illustration pratique.
CHAPITRE I : CONSEQUENCES DE L'INFLATION SUR
LA GESTION DE L'ENTREPRISE
Dans ce chapitre nous allons mettre en exergue un certain
nombre de conséquences que peut avoir l'inflation sur la gestion de
l'entreprise afin de motiver la prise en compte de ses effets dans
l'établissement des états financiers.
I.1. NOTIONS GENERALES SUR L'INFLATION (1(*))
Il existe plusieurs définitions de l'inflation et ce
fait à lui seul suffit pour indiquer la complexité du
phénomène.
Denis LAMBERT définit ce phénomène
comme : « Un ensemble de déséquilibres entre les
offres et les demandes des secteurs de production et groupements de
consommateurs, prenant leur origine aussi bien dans les ruptures
d'équilibres qui accompagnent les fluctuations de la conjoncture
intérieure et extérieure, que dans une modification des
caractéristiques structurelles de l'économie ; ces
déséquilibres se propagent, s'amplifient ou se résorbent,
selon un processus cumulatif ; en raison d'une perversion des
mécanismes économiques ». Ces phénomènes
se manifestent par une hausse auto entretenue du niveau général
des prix.
Celle définition implique que :
a. L'inflation résulte d'un ensemble de
déséquilibres sectoriels et non d'un déséquilibre
entre quantités globales. Ce phénomène se localise
à l'échelle des firmes et des secteurs, des particuliers et des
classes sociales ;
b. L'inflation est de nature structurelle et les facteurs
conjoncturels ne sont que des causes immédiates d'un
déséquilibre, dont l'origine profonde provient des mauvaises
structures économiques (formes archaïques de production,
institutions inefficaces, de transformations structurelles rapides etc.).
Cette conception rejoint celle d'E. JAMES lorsqu'il
affirme que la distinction entre inflations structurelles et conjoncturelle n'a
pas de sens et que toute inflation est structurelle. Selon lui, une
économie ne peut connaître une véritable inflation que si
elle ne possède pas les moyens de parer à des
déséquilibres accidentels. Dans une économie à
structures saines, des déséquilibres peuvent bien se produire,
mais ils sont faciles à résorber, et dès lors la hausse
des prix (qui est la manifestation de l'inflation) ne prisante pas le
caractère irréversible et auto entretenu des véritables
inflations.
c. L'inflation, enfin, est un phénomène
spécifique ayant son propre rythme. Il se manifeste par un mouvement
auto-entretenu et irréversible de hausse des prix et a comme point de
départ des tensions inflationnistes qui sont toutes les forces tendant
à pousser la demande au delà de l'offre et représentent
les premières manifestations de l'inflations dans certains secteurs. On
doit donc tenir compte de leurs origines sectorielles et structurelles.
L'inflation étant un phénomène
structurel, la relative accalmie constatée ces derniers temps, en ce qui
concerne l'inflation, ne doit pas conduire les gestionnaires à accorder
moins d'importance à ce phénomène. En effet, depuis
l'application des mesures gouvernementales qui ont contribuées à
stabiliser relativement le taux de change la structure de notre économie
n'a pas fondamentalement changée. D'où, les conséquences
de l'inflation sur la gestion de l'entreprise doivent demeurer une
préoccupation permanente pour tous les gestionnaires.
Dans une économie stable, dotée d'une monnaie
stable, la gestion de l'entreprise est réalisée en utilisant des
outils d'analyse et de prévision bien adaptés à
l'entreprise et à son marché. Mais l'économie
d'aujourd'hui est caractérisée par des profondes et rapides
mutations liées au développement, à l'internationalisation
des marchés et au progrès technologique.
Dans cet univers extrêmement mouvant et incertain, la
gestion de l'entreprise requiert des multiples données
économiques et politiques. En outre, l'inflation parfois galopante que
connaît notre pays depuis quelques années constitue un facteur
supplémentaire d'instabilité dont l'incidence sur la vie de
l'entreprise est importante.
Dans un souci de synthèse, les différentes
réflexions que nous ont suscitées l'incidence de l'inflation sur
la gestion de l'entreprise ont été ordonnée de la
façon suivante :
- La première partie est consacrée aux
critères de décision (rentabilité, liquidité,
sécurité) qui sont à la base des choix exercés par
le chef d'entreprise pour définir ses objectifs et mettre en oeuvre la
stratégie permettant de les atteindre ;
- Dans la deuxième partie, nous abordons la question
de l'information interne en période d'inflation ;
- Enfin, la troisième partie est consacrée
à la politique de financement et la gestion de la trésorerie en
période d'inflation.
I.2. CRITERES DE DECISION ET INFLATION
L'objectif de pérennité et de
développement qui sous-tend toutes les prises de décision dans
l'entreprise implique que le gestionnaire exerce ses choix sur la base de
critères rationnels c'est à dire fondés sur 3
notions :
- Rentabilité : Mesure du profit
- Liquidité Mesure du délai de
récupération des fonds
- Sécurité : Mesure du risque de non
récupération des fonds.
Ces différentes mesures étant
effectuées, c'est au chef d'entreprise qu'il appartient, dans le cadre
de la stratégie qu'il s'est fixé et compte tenu d'un certain
nombre de contrainte internes à la firme, de privilégier la
rentabilité ou au contraire de préférer la
liquidité et/ou la sécurité (2(*)).
Toutefois, en période d'inflation, les effets
d'illusion monétaire qu'elle provoque peuvent conduire à des
erreurs de gestion au niveau de l'appréciation des performances
réelles de l'entreprise.
Celles-ci sont doublement faussées dans la mesure
où l'on compare un bénéfice apparent
surévalué à des capitaux propres sous
évalués. Le ratio comptable bénéfice/capitaux
propres conduisant ainsi à une appréciation totalement
erronée sur la performance réelle.
En plus, l'actif immobilisé qui mesure la valeur de
l'outil de production est évalué en valeurs historique et subit
de ce fait une sous-estimation systématique. Cette sous
évaluation engendre une sous-estimation corrélative des capitaux
propres et conduit à un accroissement négatif apparent du rapport
capitaux propres/endettement qui pourrait bloquer les possibilités
d'endettement à long terme.
L'inflation est donc susceptible de déformer l'image
du patrimoine de l'entreprise à travers son bilan ainsi que les flux
financiers et les indicateurs de performance à travers le compte du
résultat ou tableau de formation du résultat (T.F.R.). Ce qui
nous conduit à examiner le problème de l'information interne.
I.3. INFORMATION INTERNE ET INFLATION
On a coutume de désigner sous le terme d'information
interne, l'ensemble de données comptables et extra comptables
utilisées aux fins de gestion. La théorie comptable
traditionnelle, fondée sur le coût historique et les règles
de prudence qui président à l'élaboration des comptes des
entreprises, constituent, en période d'inflation, au tant d'obstacles
à une représentation satisfaisante du patrimoine, de la situation
financière et des performances de l'entreprise. Les déformations
des données comptables n'épargnent aucun des documents comptables
car les conventions de fonctionnement du système comptable en partie
double établissent une relation étroite entre le bilan et le
compte de résultat (T.F.R.).
En effet, les règles d'évaluation retenues
pour les éléments du bilan ont une conséquence sur le
calcul du résultat tout comme les règles de correspondance des
produits et des charges déterminent le montant des
éléments du patrimoine.
I.3.1. Déformation au niveau des comptes du
résultat
Ces déformations résultent du fait que la
détermination du résultat n'intègre pas les
décollages entre la variation des éléments du prix de
revient et celles des éléments du prix de vente.
En effet, les coûts sont enregistrés pour leur
montant historique c'est à dire leur montant à la date
d'imputation des comptes. Lorsqu'il n'y a qu'un faible décalage dans le
temps entre le moment auquel le coût est enregistré et celui
auquel l'élément acquis est utilisé, le coût
historique est très proche du coût actuel, sous réserve que
le bien ou service ainsi élaboré soit vendu dans un bref
délai et le produit de la vente encaissé rapidement.
Mais dans le cas plus général où un
délai relativement long s'écoule entre l'acquisition des
éléments nécessaires à l'élaboration des
produits ou services et la récupération des fonds
résultant de la vente de ces produits ou services, des
différences non négligeables apparaissent entre le coût
historique et le coût actuel.
En ce qui concerne les produits, la
« règle de prudence » conduit à n'enregistrer
que les gains effectivement réalisés (règle de
réalisation) ; les plus values nominales résultant de
l'inflation sont ainsi assimilées à un profit en cas de
réalisation des actifs qui sont à l'origine de ces plus
values.
L'action conjointe des règles du coût historique
pour la détermination du prix de revient et de la règle de
réalisation pour la détermination des produits, a pour
conséquence une surévaluation du résultat comptable,
surévaluation qui peut être lourde de conséquences pour
deux raisons :
- l'assiette d'impôt étant
surévaluée, le prélèvement fiscal risque
d'être effectué sur la substance même de
l'entreprise ;
- les distributions peuvent, dans certains cas, avoir le
caractère des dividendes fictifs.
I.3. DEFORMATIONS AU NIVEAU DU BILAN
En raison de la sous-évaluation des
éléments d'actifs, la situation nette n'est pas
représentative de la situation patrimoniale de l'entreprise.
La différence entre cette dernière et la
situation nette étant la plus value que dégage la
réévaluation des actifs immobilisés.
Toutefois, la réévaluation du bilan,
limitée à la seule correction des éléments d'actifs
mérite réflexion dans la mesure où les dits actifs sont
financés en parties par des ressources d'emprunts ; dans ce cas en
effet, l'entreprise s'approprie, par le jeu de la réévaluation,
un accroissement de richesse réalisé partiellement au
détriment des créanciers si la rémunération de ces
derniers ne couvre pas la dépréciation monétaire.
La situation de la trésorerie est faussée dans
la mesure les liquidités obtenues par des opérations
antérieures sont insuffisantes, en raison des hausses des prix, pour
assurer le financement du cycle d'exploitation.
De plus, les méthodes comptables traditionnelles ne
permettent pas d'apprécier la perte de pouvoir d'achat sur les
excédents des liquidité dont l'existence résulte soit de
la constitution par l'entreprise d'un « matelas de
sécurité », soit du non réemploi immédiat
de la totalité du cash-flow au fur et à mesure que celui-ci est
sécrété. Ces deux points concernant la situation de
trésorerie seront approfondis au point I.4.2.
Les déformations ainsi brièvement
rappelées qui affectent tant les comptes de résultat que le bilan
ont pour conséquence directe de porter atteinte à la
validité des grandeurs tirées de ces documents aux fins de
constitution du « tableau de bord » indispensable au chef
de l'entreprise. C'est ainsi que :
- le rapports ou ratios entre les flux
(ventes-résultats) et les stocks (immobilisations - capitaux propres) ne
jouissent pas d'indications significatives sur l'intensité
capitalistique de l'entreprise et sur ses performances (rentabilité des
capitaux propres)
- l'évolution de la structure des actifs et celle des
passifs est faussée par la disparité du rythme de rotation entre
le haut du bilan (cycle d'investissement) et le bas du bilan (cycle
d'exploitation), disparités qui entraînent une
hétérogénéité du degré de
réévaluation ;
- de même, l'évolution des données
afférentes à l'activité est également
faussée : une augmentation, d'une année sur l'autre, du
montant nominal des ventes peut cacher une diminution d'activité ;
sur une période de plusieurs années marquée par des
variations importantes des taux d'inflation, l'évolution du chiffre
d'affaire n'est pas représentative de l'évolution réelle
de l'activité.
I.3.3. Insuffisances des données
comptables
Les données comptables traditionnelles sont
insuffisantes pour mesurer l'incidence de l'inflation sur la vie de
l'entreprise dans la mesure où elles ne font apparaître :
- ni les profits au pertes sur éléments
monétaires actifs ou passifs, dont le pouvoir d'achat se modifie avec le
temps ;
- ni les profits ou pertes résultant de la
détention d'actifs non monétaires (immobilisations et stocks) qui
enregistrent des variations des prix. La détermination des
résultats sur éléments monétaires implique
que :
- les éléments monétaires soient
définis ;
- les informations permettant de déterminer les pertes
et les gains sur éléments monétaires soient
disponibles ;
- enfin, qu'un calcul soit effectué à partir de
ces informations.
Le conseil national de la comptabilité (France) a
retenu en 1975 la définition suivante : « les
éléments monétaires sont ceux qui engendrent, par le seul
fait de la variation du pouvoir d'achat du franc, un profit ou une perte
proportionnelle à cette variation ».
une autre définition, tirée de l'accounting
research study n° 8, AICPA, 1963 est la suivante : « Un
élément monétaire est un élément dont la
valeur nominale est fixée par la loi ou par contrat et qui n'est donc
pas affectée par la variation des prix ».
Ces deux définitions sont fondées sur la
caractéristique essentielle d'un élément
monétaire : Quelle que soit l'évolution du niveau
général des prix, cet élément reste exprimé
par une même quantité d'unité monétaires. Sur base
de ces définitions, le concept d'élément monétaire
recouvre :
- d'une part, les actifs monétaire constitués
par les valeurs disponibles et les valeurs réalisables ;
- d'autre part, les passifs monétaires
constitués par l'ensemble de dettes non assorties d'une clause
d'indexation ;
- enfin, des prêts à plus d'un an.
Exemple : Un élément monétaire de
100.000 FC en début d'année conserve cette valeur nominale en fin
d'année, alors que l'indice des prix est passé de la valeur de
100 à 125. Exprimés en francs de fin d'année, les 100.000
FC du début d'exercice représentent
100.000 FC x 125 = 125.000 FC. La
différence, 25.000 FC,
100
Représente un gain selon que l'élément
monétaire est actif ou passif.
Cette perte ou ce gain doit être rapproché
respectivement des produits ou des frais financiers pour déterminer la
perte nette ou le gain net. Les résultats sur éléments
monétaires ainsi calculés sont repris en considération par
le chef d'entreprise pour définir sa politique d'endettement ou sa
gestion de trésorerie.
En ce qui concerne les actifs non monétaires, on
parle de « résultats de détention » pour
qualifier les gains provenant de la détention de ces actifs dont la
valeur nominale augmente en raison de la hausse des prix.
Les résultats de détention sont fonction :
- d'une part de l'importance des décollages
inhérents au cycle d'investissements et au cycle
d'exploitation ;
- et d'autre part, de la politique de détention de
l'entreprise (3(*)).
La recherche du maintien de la capacité
opérationnelle ou productive de l'entreprise (concept économique)
(4(*)) conduit le
gestionnaire à ne pas considérer ces résultats comme un
gain dans la mesure où la continuité de la firme n'est
assuré que si le bénéfice se perpétue, compte tenu
de l'évolution des prix des actifs non monétaires, c'est à
dire l'évolution des prix relatifs.
Dans l'optique économique de gestion, le
« gain de détention » résultant de
l'activité courante n'est pas disponible, il devra être
utilisé pour le renouvellement des actifs d'exploitation.
I.4. POLITIQUE DE FINANCEMENT ET GESTION DE LA TRESORERIE
DANS UN CONTEXTE INFLATIONNISTE
I.4.1. Politique de financement
A l'auto financement qui constitue la ressource interne,
s'ajoute éventuellement des ressources dites de
« désinvestissement » qui viennent grossir la
ressource interne et permettent de réduire le recours aux ressources
externes.
En effet, en période d'inflation, l'aggravation des
problèmes financiers conduit certaines entreprises à
« dégraisser ». Ce dégraissage dégage
un surplus de ressources qui peut servir à l'auto-financement.
L'importance du recours aux ressources externes est
fonction de l'ampleur du déficit résultant de la comparaison
entre ressources internes et besoins de financement. Ce déficit n'est
convenablement mesuré que si l'augmentation des besoins en fonds de
roulement induite par l'investissement est prise en considération. Cette
considération est particulièrement impérative en
période de forte inflation. Lorsqu'elle n'est pas remplie, il en
résulte des conséquences graves pour la trésorerie de
l'entreprise, les difficultés de trésorerie n'étant pas
imputables à une mauvaise gestion de trésorerie, mais à
une rupture d'équilibre entre besoins financiers permanents et
financement stable.
Le choix des ressources externes est effectué avec la
double préoccupation de :
- bénéficier d'un financement dont les
conditions de durée et/où de coût sont compatibles avec
l'opération d'investissement.
- De donner à l'entreprise une structure
financière optimale c'est à dire de nature à maximiser ses
performances et ses possibilités de croissance.
La recherche d'une structure financière optimale
comporte notamment la mesure de l'effet de levier. L'endettement
apparaît, au travers de l'effet de levier comme un moyen de maximiser le
développement de l'entreprise grâce à une
rentabilité des capitaux investis supérieure au coût des
capitaux empruntés.
La démarche du gestionnaire consiste donc, dans un
premier temps, à mesurer la rentabilité des capitaux investis,
à partir du rapport entre le résultat économique et les
capitaux empruntés.
En période d'inflation, une première
difficulté apparaît en raison de l'absence
d'homogénéité monétaire entre les deux termes du
rapport. Pour obtenir une mesure satisfaisante de la rentabilité des
capitaux investis, le gestionnaire doit procéder à une
réévaluation de ces derniers, en fonction de la date des flux
d'entrée, sur la base de l'indice général des prix, puis
qu'il s'agit d'un capital financier. Sans revenir de façon approfondie
sur les différents mécanismes que déclenche l'effet de
levier au niveau de la rentabilité des ressources et de la croissance de
l'entreprise, il convient d'analyser brièvement l'incidence de
l'inflation sur chacun d'eux.
A. Effet de levier et rentabilité
C'est le mécanisme sur lequel l'accent est le plus
souvent mis par les théoriciens, car il s'agit d'un indicateur
susceptible de guider le gestionnaire dans sa politique financière.
En période d'inflation, les différentes
variables, internes et externes à l'entreprise qui déterminent
l'existence et l'importance d'un effet de levier positif ou négatif,
subissent des modifications :
- la rentabilité de l'entreprise, du fait entre autres
de l'augmentation des coûts, n'est pas toujours
préservée ;
- l'accroissement des besoins en fonds de roulement se traduit
par un recours accru à l'endettement et, par voie de conséquence,
par une modification du rapport capitaux propres capitaux d'emprunt
- les taux d'intérêt s'élèvent
fortement.
Lorsque, en raison de poussées inflationnistes, ces
modification deviennent brutales et importantes, elles sont susceptibles soit
d'amplifier l'effet de levier, soit de l'inverser du détriment de la
firme. D'où la nécessité pour le gestionnaire d'effectuer
une mesure rigoureuse et suivie de l'effet de levier, de manière
à prendre aussi rapidement que possible les mesures correctives qui
s'imposent.
B. Effet de levier et croissance
L'existence et l'importance de la relation effet de levier
positif- croissance est fonction de la politique de distribution de
l'entreprise : Si les ressources supplémentaires que procure le
mécanisme de l'effet de levier sont réinvesties dans
l'entreprise, ce réinvestissement traduit par une augmentation des
actifs et un accroissement de la capacité d'endettement, ce qui met en
évidence le rôle de la stratégie d'endettement dans le
processus de croissance de la firme. Toutefois, en période d'inflation,
ce rôle n'apparaît pas de façon aussi systématique
si :
- l'insécurité qui règne sur les
marchés aggrave le risque économique ;
- les opportunités d'investissement donc de croissance
deviennent plus rares ;
- l'alourdissement, voire la multiplication des contraintes
(hausse des taux d'intérêt, réduction des délais de
remboursement, restriction des crédits etc) font obstacle à une
politique délibérée de croissance fondée sur
l'endettement.
I.4.2. Gestion de la trésorerie
La gestion de la trésorerie englobe l'ensemble de
décisions financières visant à l'ajustement des flux
monétaires au moindre coût, en ramenant les crédits de
trésorerie et les liquidités à un niveau aussi faible que
possible.
En période d'inflation, le problème de la
gestion de trésorerie revêt une importance particulière en
raison de l'élévation du coût des crédits et de la
perte du pouvoir d'achat résultant de la détention des
liquidités inemployées.
Mais les hausses brutales des prix et l'instabilité qui
règne sur les marchés de production et de distribution rend
difficile, voire impossible, une bonne maîtrise des fluctuations de
trésorerie.
Toute fois, si l'inflation se traduit pour la majorité
des chefs d'entreprise, par des difficultés de trésorerie
accrues, l'incidence de l'inflation sur la gestion de la trésorerie en
tant que telle, est très inégalement perçue par ceux-ci,
cela pour plusieurs raisons :
- la première résiste dans une certaine
confusion, de la part des dirigeants des firmes petites et moyennes notamment,
entre problèmes de financement et problèmes de trésorerie
proprement dits ;
- la deuxième raison est que la rigueur en
matière de gestion de trésorerie ne s'impose pas à tous
les chefs d'entreprise de façon aussi impérative que certains
autres aspects de la gestion.
L'importance attachée à la perte de pouvoir
d'achat sur les liquidités inemployés est fonction de la
finalité poursuivie à travers l'acte de gestion (maintien du
pouvoir d'achat des capitaux investis ou maintien des capacité
productive de l'entreprise). (5(*))
- la troisième raison résulte du fait que,
même en période de forte inflation, l'efficacité
opérationnelle de la firme, voire les habitudes ou les traditions,
constituent un obstacle à la gestion de trésorerie rigoureuse qui
devrait d'imposer ; une telle gestion implique, en effet, une
centralisation des décisions au niveau de l'engagement des
dépenses qui n'est pas toujours compatible avec l'organisation ou la
structure de l'entreprise ;
De même, le suivi de la position de trésorerie
n'est pas facilité par l'absence des règles bien précises
quant aux condition de valeur (taux d'intérêt créditeurs
ex), surtout par le fait que l'entreprise peut avoir plusieurs banquiers.
Ces observations étant faites, il convient de
remarquer que les caractéristiques du cycle d'exploitation ou du cycle
d'investissement, posent, au niveau de la gestion de la trésorerie, des
problèmes particuliers :
- la saisonnalité des ventes ou des achats va à
l'encontre des flux monétaires et rend nécessaire un recours
accru aux crédits de trésorerie ;
- dans les entreprises où le cycle d'investissement est
irrégulier, l'accumulation du cash flow se traduit par des
excédents de liquidité, et la rémunération
tirée du placement de ces disponibilités ne compense pas toujours
la perte de pouvoir d'achat. cette situation est surtout vécue dans les
entreprises de taille modeste où les investissement se font par à
coups.
Enfin, l'inflation entant que phénomène non
seulement national mais aussi mondiale pose, au niveau de la gestion de la
trésorerie, des problèmes accrus aux entreprises qui, du fait de
leur activités exportatrice et/ou importatrice, ont une partie de leurs
actifs et passifs monétaires exprimés en devises
étrangères.
Au cours de ce chapitre, la relation gestion inflation n'a
été appréhendées qu'à travers une somme de
réflexions visant à cerner certains problèmes. Cette
démarche, si modeste soit-elle, met en évidence
l'impossibilité d'extraire le phénomène inflationniste du
contexte économique dans le quel vit l'entreprise et qui est
caractérisé par des mutations profondes et rapides.
A ce titre, l'alourdissement et la multiplication des
contraintes en période d'inflation, ont semble-t-il, un
côté positif : c'est la prise de conscience par les chefs
d'entreprises et par leurs conseillers, de la nécessité d'une
gestion rigoureuse en tenant compte de tous les facteurs de mouvance, non
seulement monétaires, mais aussi économiques et techniques.
CHAPITRE II : DISPOSITIONS LEGALES EN MATIERE
D'EVALUATION DES ELEMENTS DU PATRIMOINE DE L'ENTREPRISE (6(*))
La normalisation comptable a été
consacrée dans notre pays par la publication de l'ordonnance portant
« normalisation de la comptabilité au Zaïre »
puis par l'ordonnance n° 76-15 du 16 juillet 1976 fixant le
« plan comptable général Zaïrois »
(PCGZ) qui comprend notamment les règles d'évaluation traitant
les principes régissant l'évaluation des immobilisations, des
stocks ainsi que les questions relatives aux dépréciations et
à la réévaluation.
II.1. EVALUATION
1. Les immobilisations sont inscrites en
comptabilité :
- Soit pour leur coût direct d'achat, c'est à
dire le prix d'achat augmenté des frais accessoires (Frais de transport,
droits de douane, frais d'installation et de montage, assurances, transport
etc.) s'ils existent ;
- Soit pour leur valeur d'apport telle qu'elle figure dans la
convention d'apport ;
- Soit à leur coût réel de production par
l'agent économique pour lui-même, ce coût de production est
calculé à partir des dispositions de la comptabilité
analytique en usage dans l'entreprise ou par des méthodes
extra-comptables et peut inclure les charges indirectes jusqu'au stade de la
livraison à soi-même, coût de distribution exclu.
2. Les titres achetés sont inscrits en
comptabilité pour leur prix d'achat à l'exclusion des frais
accessoires d'achat (différence avec les immobilisations). La valeur
d'actif des actions d'apport est égale à la valeur des
éléments apportés telle qu'elle résulte de l'acte
d'apport. Le fait de recevoir à titre gratuit des titres émis en
représentation d'une augmentation de capital réalisée par
l'incorporation de réserves doit rester sans influence sur
l'évaluation, à l'actif, des titres de la société
émettrice.
3. Les valeurs d'exploitation sont inscrites en
comptabilité pour les valeurs suivantes :
a. Lorsque l'agent économique tient l'inventaire
permanent :
· Entrées en stock
- Marchandises, matières premières et
fournitures : Au prix d'achat majoré des frais accessoires d'achat
s'ils existent (coût direct d'achat) sous déduction des
ristournes, rabais et remises obtenus des fournisseurs lorsque leur affectation
aux stocks est possible.
- Déchets et rebuts : Au cours du marché au
jour de l'entrée en stocks (pour les déchets et rebuts qui ont un
marché à la valeur probable de réalisation pour les
déchets et rebuts qui n'ont pas de marché), sous
déduction, dans les deux cas, d'une décote ne présentant
les frais de distribution.
- Produits semi-ouvrés et produits finis : au
coût de production ;
- Produits ou travaux en cours : au coût de
production de ce produits ou travaux au jour de l'inventaire
- Emballage commerciaux : comme les fournitures, s'ils
sont achetés, comme les produits s'ils sont fabriqués par l'agent
économique.
· Sorties en stock
- S'il s'agit des corps certains, à leur coût
d'entrée (majoré éventuellement des frais réels
d'entreposage si l'agent économique a valorisé le coût
d'entrée de ces frais) ;
- S'il s'agit des biens fongibles, selon l'une des trois
méthodes suivantes :
1° Au coût unitaire moyen pondéré des
biens en stock au moment de la sortie, multiplie par le nombre d'objets ou la
quantité sortie (coût unitaire moyen pondéré
effectif).
2° Méthode d'épuisement des stocks
«premier entrée premier sorti » ou FIFO. Les sorties en stocks
sont comptabilisées au coût d'achat à l'exercice des
existants entrés en premier lieu.
3° Méthode d'épuisement des stocks
« dernier entré premier sorti » ou LIFO. Les sorties
en stocks sont comptabilisées au coût d'achat de l'exercice des
existants entrés en dernier lieu.
b. Lorsque l'agent économique ne tient pas
l'inventaire permanent, il peut évaluer ses stocks du coût
unitaire moyen pondéré déterminé comme suit :
Valeur des stocks au début de la période +
coût des achats de la période
Quantité entrée au début de la
période + quantités achetées pendant la période.
Toute fois, la valeur ainsi déterminée ne
doit pas trop s'écarter de la valeur de principe définie par
l'inventaire permanent et les sorties au coût moyen. En particulier, la
formule n'est plus applicable, pour telle ou telle catégorie de stock,
dans le cas d'épuisement total du stock de cette catégorie au
cours de l'exercice. La valeur à appliquer est alors le coût moyen
des entrées depuis la dernière annulation du stock. L'agent
économique mentionnera, en annexe du bilan, le mode d'évaluation
utilisée pour les éléments, d'immobilisation et de
stock.
II.2. DEPRECIATION
II.1.2. Dépréciation des
immobilisations
La dépréciation des immobilisations est
calculée sous forme d'un amortissement ou d'une provision :
- L'amortissement est la constatation comptable obligatoire de
la perte subie sur la valeur des immobilisations qui se
déprécient avec le temps. Il est destiné à
reconstituer la capacité de production de l'agent économique et
est calculé selon les usages des profession de façon à
amortir chaque catégorie d'immobilisation sur la durée normale
d'utilisation prévue. Lorsque les annuités d'amortissement sont
adaptées aux conditions d'exploitation, l'explication doit en être
donnée dans les tableaux de synthèse où ils figurent.
Conformément à la législation en
vigueur au Congo, il n'existe que deux types d'amortissements acceptés
sur le plan fiscal, s'appliquant sur toute la valeur d'acquisition ou sur la
valeur résiduelle. Ce sont : l'amortissement linéaire ou
constant et l'amortissement dégressif (7(*)). L'amortissement linéaire est la règle
générale. Les autres types d'amortissement ne peuvent être
pratiqués que sur autorisation expresse (écrite) de la direction
générale des contributions, en application des textes
légaux en vigueur. Nous allons décortiquer chacune de ces
méthodes dans les lignes qui vont suivre (8(*)) :
1. L'Amortissement linéaire ou constant
Il suppose que l'usure de l'actif immobilisé
s'étend plus ou moins régulièrement sur la durée
normale de son utilisation. L'amortissement linéaire s'obtient en
divisant la valeur d'acquisition par le nombre d'années de vie utile. Le
principe du prorata temporis s'applique pour la dotation de la première
année. Pour chaque actif immobilisé à amortir, il sera
tenu une fiche individuelle d'amortissement (FIA), qui renseigne sur toutes les
caractéristiques pertinentes de l'immobilisation en question et son
origine.
Exemple
Une entreprise achète un véhicule Pick Up de
manque NISSAN qu'il met en exploitation le 1er avril 1996 à
100.000 FC et la durée de vie utile estimée est de 5 ans.
La FIA se présentera comme ci-après et à
la fin de chaque exercice, le comptable n'aura qu'à copier ses
données sur la valeur d'origine, les amortissements antérieurs
à l'exercice en cours, la dotation de l'exercice aux amortissements, les
amortissements cumulés fin de période, ainsi que la valeur
résiduelle à la fin de cette même période en vue
d'établir son tableau annuel d'amortissement.
Tableau n° 1 : FIA, Amortissement
linéaire constant
Fiche Individuelle d'amortissement : Compte n°
22.510
Elément à amortir 1 Pick Up Nissan
Fournisseur et son adresse A.T.C., RDC
Date de règlement 25/03/1996
Coût d'acquisition 100.000 FC
Date de Mise en exploitation 01 avril 1996
Durée de vie utile 5 ans
Taux d'amortissement linéaire : 20 % l'an à
partir du 01/06/1996.
Date d'amort.
|
Amort. Antérieurs
|
Dotation Annule d'Amort.
|
Amort. Cumules fin exercice
|
Valeur même Résiduelle
|
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
|
-
15000
35000
55000
75000
95000
100000
|
15000
20000
20000
20000
20000
5000
-
|
15000
35000
55000
75000
95000
100000
100000
|
85000
65000
45000
25000
5000
0
0
|
2. L'amortissement dégressif
Cet amortissement n'est autorisé que pour les
immobilisations corporelles acquises après le 18 février 1989 et
ayant une durée normale d'utilisation comprise entre quatre et vingt ans
inclusivement (OL n° 89-015 du 18/02/89, art. 43 ter D à ter I, et
la circulaire départementale n° 0827). Cet amortissement peut
être justifié sur base du principe que l'actif à amortir
produit plus de revenus quand il est encore neuf. En conséquence, il
faut l'amortir plus quand il est encore nouveau et moins quand il est devenu
vétuste.
Il existe deux grandes familles d'amortissements
dégressifs : la méthode de l'amortissement dégressif
exponentiel dite française et l'amortissement dégressif somme des
années (Sum of the years digits, S.O.Y.D. ou S.OF.T.Y) dite
Américaine. L'amortissement dégressif exponentiel lui même
a deux versions : l'ordinaire ou normal et l'exceptionnel.
II.1. L'AMORTISSEMENT DEGRESSIF EXPONENTIEL NORMAL
Il consiste à multiplier le taux d'amortissement
linéaire par un coefficient de 2, 2,5 ou 3 selon que l'immobilisation a
une durée de vie de 4 ans, de 5 ou 6 ans ou une durée de vie
comprise entre 7 et 20 ans inclus. Si le mois de la première mise en
service est différent du mois de janvier, la première
annuité se calcule prorata temporis, c'est à dire
proportionnellement au nombre de mois d'utilisation au cours de la
première année. La dotation annuelle cesse d'être
dégressive et redevient linéaire lorsque l'annuité
d'amortissement calculée pour un exercice devient égale ou
inférieure à l'annuité obtenue en divisant la valeur nette
résiduelle par le nombre d'années d'utilisation restant encore
à courir à compter de l'ouverture de cet exercice.
Exemple
Même énoncé que l'exemple
précédent. Le taux d'amortissement réajusté est de
20 % x 2,5 = 50 %.
La première annuité est, prorata temporis,
égale à 9 douzièmes de 50 % de 100.000 FC soit 37.500
FC.
Tableau 2 : F.I.A., Amortissement
Dégressif exponentiel normal
La fiche garde la même entête sauf que
l'amortissement est ici dégressif exponentiel normal.
Date d'amort.
|
Valeur nette a Amortir
|
Dotation Annule d'Amortir.
|
Amortir. Cumules fin
|
Valeur nette fin Exercice
|
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
|
100.000
62.500
31.250
15.625
7.812,5
1.562,5
0
|
37.500
31.250
15.625
7.812,5
6.250
1.562,5
-
|
37.500
68.750
84.375
92.187,5
98.437,5
100.000
100.000
|
62.500
31.250
15.625
7.812,5
1.562,5
0
0
|
En 2000, la durée de vie utile restante est de 1 an
et 3 mois.
3
Le quotient de 7812,5 x 1 = 6250 3906 = 7812,5 x 50 %
12
A ce point, nous abandonnons l'amortissement
dégressif et passons l'amortissement linéaire.
Tableau 3 : Détermination de
l'année pivot
Taux d'amortissement dégressif
|
Position année pivot
|
50 %
42 % à 41 2/3 %
30 %
20 %
15 %
|
2 ans avant la fin de l'amort.
2 ans 5 mois avant la fin
3 ans avant la fin
5 ans avant la fin
6 ans et 8 mois avant la fin
|
Source : MUSENGA TSHIMPANGILA, op.cit.
II.2. AMORTISSEMENT DEGRESSIF EXPONENTIEL EXCEPTIONNEL
Cet amortissement est autorisé comme option pour les
entreprises qui fabriquent des produits semis-ouvrés dont le prorata du
chiffre d'affaires à l'exportation est égal ou supérieur
à 20 %. Il se calcule de la même manière que
l'amortissement dégressif exponentiel normal, à l'exception de la
première annuité qui est égale à 60 % de la valeur
d'acquisition, quelle que soit le mois ou la date de mise en oeuvre de l'actif
à amortir. Le prorata temporis ne s'applique pas.
Exemple
Même énoncé que l'exemple
précédent. Le taux d'amortissement réajuste est toujours
de 20 % x 2,5 = 50 %.
Tableau 4 : FIA, Amortissement
dégressif exponentiel exceptionnel
Date d'amort.
|
Valeur nette a Amortir
|
Dotation Annule d'Amortir.
|
Amortir. Cumules fin
|
Valeur nette fin Exercice
|
1996
1997
1998
1999
2000
2001
|
100.000
40.000
20.000
10.000
5000
0
|
60.000
20.000
10.000
10.000
5.000
5.000
|
60.000
80.000
90.000
95.000
100.000
100.000
|
100.000
40.000
20.000
10.000
5000
0
|
II.3. AMORTISSEMENT DEGRESSIF SOMME DES ANNEES,
S.O.Y.D. OU S.OF.T.Y.
Cette méthode n'est pas celle qui est
indiquée dans les textes légaux mentionnés plus haut. On
commence par déterminer la somme des nombres des années de la
durée de vie normale de l'actif à amortir. Dans notre exemple
ci-dessus, on fait la somme arithmétique des 5 premiers nombres parce
que la durée de vie utile du véhicule est de 5 ans :
1 + 2 + .... + 5 = (5 x 6) : 2 = 15
L'annuité d'amortissement de la première
année sera égale à 5/15° de 100.000 si le
véhicule avait été mis en exploitation au 1er
janvier. Celle de la deuxième année sera de 4 quinzième et
ainsi de suite jusqu'à la dernière qui sera égale à
un quinzième de 100000.
Cette méthode présente des petites
difficultés de calcul quand la date de la mise en service de l'actif
immobilisé à amortir ne correspond pas au début de
l'année et qu'il faut calculer la première annuité prorata
temporis.
En effet, si pour la première annuité on ne
prend que le prorata temporis et que pour les autres annuités on prend
les fractions entières, on se rendra compte que la dernière
annuité sera plus grande que l'avant dernière. Ce qui n'est plus
un amortissement dégressif. Pour faire face à cette
« anomalie », toutes les autres annuités, à
l'exception de la première, seront obtenues en faisant la somme de deux
fractions.
Exemple
Même énoncé que les exemples
précédents. L'amortissement commence au premier avril soit au
deuxième trimestre de l'année 1996. Les différentes
annuités seront calculées de la manière suivante :
1996 : 100.000 X 5/15 X 9/12 = 100.000 x 5/15 x ¾
= 100.000/60 x 5 x 3 = 25.000
1997 : On amortit d'abord le ¼ de 5/15e
restant avant de passer aux
4/5 dont on ne prend que les ¾
100.000 x 5/15 x ¼ x 100.000 4/15 x ¾ =
100.000/60 [(5x1)
+ (4x3)] = 28.333,33
1998 : 100.000 X 4/15 X ¼ + 100.000 X 3/15 X
¾ + 100.000/60 [(4x1)
+ (3x3)] = 21.666,67
1999 : 100.000 x 3/15 x ¼ + 100.000 x 2/15 x
¾ = 100.000/60 [(3x1)
+(2x3)] = 15.000
2000 : 100.000 x 2/15 x ¼ + 100.000 x 1/15 x
¾ = 100.000/60 [(2x1)
+ (1x3)] = 8.333,33
2001 : 100.000 x 1/15 x ¼ = 100.000/60 =
1.666,67.
En observant attentivement. On constate que pour les
différentes annuités successives, il faudra multiplier la
constante 100.000/60 par 17, par 13, par 9 et par 5 pour 1997, 1998, 1999 et
2000. La constante est chaque fois multipliée par des nombres en
progression arithmétique négative de terme 4 qui est égal
aux nombres de périodes dont l'année d'amortissement est
divisée. Il y a 4 trimestres dans une année.
En règle générale, si
« S » symbolise la somme des années (SOYD) et que
l'année d'amortissement est divisé en un nombre quelconque de
périodes, la constante sera obtenue en divisant la valeur d'acquisition
à amortir par l'un des diviseurs suivants :
12 x S pour le terme de progression de -12 ;
6 x S pour le terme de progression de -6 ;
4 x S pour le terme de progression de -4 ;
3 x S pour le terme de progression de -3 ;
5/12 x S pour le terme de progression de -5/12 et
2 x S pour le terme de progression de -2
Utilisant cette procédure, nous allons élaborer
la FIA comme ci-après : la constante est de 100.000/60 = 1666,67
Tableau 5 : FIA, Amortissement
dégressif SOYD
Date d'amort.
|
Multiplicateur de la constante
|
Dotation Annuelle aux Amortis.
|
Amortis. Cumulés fin
|
Valeur nette fin Exercice
|
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
|
15
17
13
9
5
1
0
|
25.000
28.333,33
21.666,67
15.000
8.333,33
1.666,67
-
|
25.000
53.333,33
75.000
90.000
98.333,33
100.000
100.000
|
7.5000
46.666,67
25.000
10.000
1.666,67
0
0
|
L'ensemble d'amortissements pratiqués par
l'entreprise peut être présenté dans un tableau annuel des
amortissement (TAA) qui peut se présenter de la manière
suivante :
Tableau 6 : Tableau Annuel des
Amortissements
N° compte
|
Intitulé
|
Valeur d'origine
|
Variations
|
Valeur à amortir
|
Amort. antér.
|
Annuité d'amort.
|
Amort. Cumulés fin exc.
|
Valeur nette
|
22.111
|
Usine café
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22.510
|
Véhicule Pickup
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22.602
|
Ordinateur D.G
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22
|
Actifs Immob. Corp.
|
Vo Total
|
x
|
x (1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
(1) Valeur immobilisation Au bilan
(2) Total amortissement au début de l'exercice
(3) Total dotation aux amortissement de l'exercice
(4) Compte 28 à la fin de l'exercice
(5) Valeur immobilisation nettes
- La provision pour dépréciation des
immobilisations est la constatation est la constatation comptable des moins
values potentielles relatives aux immobilisations non amortissables ou aux
immobilisations non amortissables dont la dépréciation est
exceptionnellement ou anormalement élevée par rapport aux taux
généralement admis.
II.2.2. Dépréciation des titres
La dépréciation des titres est
constatée par une provision égale :
- Pour les titres côtés, à la
différence entre la valeur d'inventaire et le cours moyen du dernier
mois ;
- Pour les titres non côtés, à la
différence entre leur valeur d'inventaire et leur valeur probable de
réalisation.
II.2.3. Dépréciation des valeurs
d'exploitation
Lorsque la valeur économique réelle, au jour
de l'inventaire des marchandises, matières de produits en stock est
inférieure au coût moyen pondéré (d'achat ou de
production), les agents économiques doivent constituer une provision
pour dépréciation.
II.2.4. Dépréciation des
créances
Une provision pour dépréciation des
créances peut être constituée à condition :
- de préciser exactement la nature et l'objet des
créances concernées ;
- de justifier les motifs qui rendent les créances
douteuses ou litigieuses.
II.3. REEVALUATION
La réévaluation a pour but de corriger la
valeur d'entrée de certains éléments du patrimoine de
l'agent économique pour l'ajuster aux conditions du moment. Elle est
dite « légale » lorsqu'elle est calculée
conformément à des règles édictées par
l'Etat et « libre » lorsqu'elle est effectuée sous
la responsabilité de l'agent économique.
L'augmentation de valeur prise par certains
éléments d'actif du fait de leur réévaluation est
portée dans le tableau de financement dans une colonne spéciale.
La contre partie du passif constitue une augmentation des fonds propres qui est
enregistrée au compte « 14 plus values et provisions
réglementées ».
Selon les dispositions de l'ordonnance-loi n° 89-017
du 18 février 1989 autorisant la réévaluation l'actif
immobilisé des entreprises, la réévaluation est
facultative pour les entreprises soumises au régime d'imposition
forfaitaire et obligatoire pour toute autre entreprise assujettie à la
contribution professionnelle. La contrepartie de la réévaluation
inscrite au compte « écart de
réévaluation » ayant caractère de
réserve, ne peut pas être incorporé au capital. Il n'est
pas distribuable et ne peut être utilisé à la compensation
des pertes. La constatation des plus values de réévaluation doit,
selon celle même loi, rester sans influence sur le résultat
imposable de l'entreprise.
Les amortissements des immobilisations
réévaluées doivent être calculés et
comptabilisés sur la base des valeurs réévalués
mais l'augmentation corrélative de chaque annuité d'amortissement
ne doit pas entraîner une diminution du bénéfice fiscal.
Nous devons relever le fait que cette loi semble plus se
soucier de la préservation des recettes fiscales et non de la survie de
entreprises. En effet, décider que l'augmentation des annuités
d'amortissement suite à la réévaluation des
immobilisations reste sans conséquence sur le bénéfice
fiscal, revient à freiner la croissance des entreprises dans la mesure
où l'impôt est alors préservé sur le capital
même de l'entreprise et non sur le bénéfice réel.
Il faut en plus noter que certaines dispositions de cette
loi ralentissent ou même découragent le processus de
réévaluation. Ainsi, le fait de stipuler que les amortissements
réévaluables sont ceux qui ont été effectivement et
définitivement admis en déduction pour l'assiette de la
contribution professionnelle, la loi rend pratiquement impossible la
réévaluation continuelle des éléments du patrimoine
car ne sont considérés comme définitivement admis en
déduction que les amortissements :
- qui ne peuvent plus être rectifiés par
l'administration en application du délai de prescription (10
ans) ;
- qui ont été admis ou n'ont pas
été rectifiés après une vérification
définitive de comptabilité.
Selon la loi, cette réévaluation devrait se
faire sur base des coefficients de réévaluation publics par la
Direction générale des contributions. Cette publication est
malheureusement tardive par rapport aux délais de publication des
états financiers.
Pour contourner ce problème, beaucoup d'entreprises
convertissent leurs états financiers en dollars américains en ses
servant du taux de change comme facteur de conversion sur base des valeurs
historiques des éléments du bilan. Ceci nous conduit à
parler des différentes techniques d'élimination des effets de
l'inflation sur les états financiers.
CHAPITRE III : PRESENTATION DES DIFFERENTES
TECHNIQUES DE TRAITEMENT COMPTABLE DES EFFETS DE L'INFLATION
La nécessité de faire de la
comptabilité le langage indispensable à la communication des
faits économiques a permis de mettre en lumière certaines
incohérence que comporte actuellement cette discipline. L'une des
incohérences les plus fréquemment évoquée est la
maintient comme base fondamentale et intangible d'enregistrement des actifs du
montant d'origine.
Une autre incohérence manquante est l'utilisation d'une
unité de mesure, la monnaie, dont la valeur varie et qui, par
conséquent, ne présente plus les qualités fondamentales
d'un étalon de mesure.
Il s'agit alors de concevoir des conventions comptables de
telle sorte que l'information qu'elles servent à exprimer soit
acceptée par tous grâce à un certain nombre de
qualités : clarté, cohérence,
intégrité, signifiance, impartialité, actualité et
pertinence.
Deux théories principales sont actuellement en
confrontation pour répondre au problème de la prise en
considération dans les comptes des effets de l'inflation : la
théorie de la comptabilisation en pouvoir d'achat général
(PAG) et la théorie de la comptabilisation en valeurs actuelles. Cette
dernière a été particulièrement mise en exergue
dans le rapport SANDILANDS (du nom de l'expert britannique qui l'a
rédigé), tandis que la première est recommandée par
l'A.S.S.C. (Accounting Standard steering comitee ou comité directeur des
normes comptables Britanniques) dans son projet de recommandation n° 7
publié en mai 1974.
III.1. METHODE DE POUVOIR D'ACHAT GENERAL (PAG)
La méthode PAG est une méthode de correction
des comptes traditionnels (coûts historiques ou coûts d'origine) au
moyen d'un indice unique avec pour objectif d'exprimer les données
comptables au moyen d'une unité monétaire de même pouvoir
d'achat, celui de la date de clôture des comptes.
La méthode vise à redresser l'expression
monétaire initiale d'un bien ou d'un service de façon à
leur substituer une expression monétaire ayant, pour l'ensemble des
éléments concernés, le même pouvoir d'achat
général à la date de clôture des comptes. La
conversion du coût d'origine se fait en multipliant ce coût par un
facteur de conversion définit comme le résultat du rapport
Indice des prix à la date du bilan.
Indice moyen à l'année d'acquisition
Pour cela, il faut procéder à un retraitement
préalable des données comptables traditionnelles. Ce retraitement
comprend, d'une part l'identification des éléments
monétaires et non monétaires (9(*)) et d'autre pour les opérations
arithmétiques de retraitement.
III.1.1. Retraitement des éléments
monétaires
a. Règle générale
Les éléments monétaires à la
fin de la période (date du bilan) sont de par leur nature
exprimés en pouvoir d'achat actuel. Ils ne nécessitent par
conséquent pas de retraitements. Toute fois, le maintient des
éléments monétaires en période d'inflation fait
subir à l'entreprise des pertes ou gains de pouvoir d'achat selon que
ces éléments sont d'actif ou du passif qu'il convient de faire
ressortir.
b. Cas particuliers
1. Impôt sur les bénéfices
A ce sujet, deux propositions existent :
- Celle qui préconise l'utilisation de l'indice de fin
d'exercice. Les tenants de cette solution se fondent sur le principe que
l'impôt n'est déterminable qu'à la fin de l'exercice ;
- Celle qui préconise l'utilisation de l'indice moyen
de l'exercice. les tenants de cette solution se fondent sur le principe que
l'impôt naît de l'activité développée tout au
long de l'exercice.
Quelle que soit la solution adoptée, l'important est
de la maintenir d'une année sur l'autre et de l'indiquer dans le
résumé des conventions comptables annexés aux comptes.
2. Dettes à long terme
Plusieurs points de vue ont été
exprimés au sujet du traitement du gain sur les dettes à long
terme. Il a été notamment proposé ce qui suit :
a. La gain fait l'objet du même traitement que les
pertes au gains sur éléments monétaires à court
terme et fait donc partie du résultat de l'exercice ;
b. Le gain n'est considéré comme
réalisé qu'au moment où les éléments
d'actifs acquis au moyen de la dette à L.T. sont consommés. Il
sera donc momentanément transféré à un compte de
réserve dans l'attente de la disposition de l'actif non monétaire
intéressé ;
c. Le gain doit être traité comme une
diminution de l'intérêt payé sur les emprunts. En effet,
ces dernières années les prêteurs ont anticipé le
coût de l'inflation en l'incluant dans le taux d'intérêt.
c'est ainsi qu'on a parlé des taux d'intérêt positifs c'est
à dire supérieurs au taux d'inflation.
La première hypothèse (a) est une position
Américaine (10(*)),
quoique certains membres de l' « Accounting principles
Boards » aient été partisans de l'hypothèse (b).
celle-ci cependant est plutôt difficile dans son application pratique car
il est rarement possible de rattacher un emprunt à une immobilisation
donnée.
L'hypothèse (a) paraît plus juste et plus
cohérente. Le gain sur les dettes à long terme est bien le
produit de l'érosion qui s'est produit pendant l'exercice et doit donc
lui être rattaché. Ainsi la méthode PAG (ou encore General
Purchasing Power) serait cohérente et sans distorsions.
En tout état de cause, il paraît important que ce
gain particulier soit clairement mentionné dans les notes aux
états financiers exprimés en PAG afin de justifier la politique
de distribution des dividendes de la direction.
3. Créances à long terme
Ces créances sont des éléments
monétaires et doivent faire l'objet du traitement correspondant. Ce qui
a été dit aux points ci-avant s'applique également aux
créances à long terme. La règle de prudence commande, en
outre, d'enregistrer la perte de pouvoir d'achat dans l'exercice au cours
duquel elle se produit.
La plupart d'auteurs sont d'accord sur le principe que le
résultat net sur éléments monétaires à CT et
à LT doit être enregistré en compte d'exploitation. Ce qui
est logique car, à notre avis, il n'y aurait aucune raison valable,
à part celle du risque de distribution des dividendes
économiquement injustifiées, pour que les gains sur
éléments monétaires ne soient pas comptabilisés.
III.1.2. Retraitement des éléments
non monétaires
Les éléments non monétaires figurent
dans les comptes à leur valeur d'origine. l'étude des
modalités de retraitement des éléments non
monétaires peut se diviser en 3 parties : les immobilisations, les
stocks et les autres éléments non monétaires.
A. Retraitement des immobilisations
Les opérations de conversion des immobilisations
peuvent être menées en distinguant deux stades de
préparation :
- les travaux non répétitifs menés lors
de la première année de préparation des comptes PAG et
concernant la conversion des chiffres du bilan d'ouverture
- les travaux répétitifs menés chaque
année et qui concernent la conversion des mouvements de l'exercice.
1. Travaux non répétitifs
Ces travaux vont être effectués de la
manière suivante :
· Analyse par année d'acquisition des
immobilisation. Il s'agit ici d'analyser les immobilisations par date
d'acquisition et par catégorie d'amortissement.
Une limite pourrait être fixée pour la
recherche de l'ancienneté des éléments constituant le
fichier immobilisations. Dans ce cas, la comparaison entre les
sociétés serait rendue impossible, à moins qu'une
limité n'ait été fixée à l'échelle
nationale. Si non, la solution la plus satisfaisante consiste à informer
les utilisateurs en indiquant dans une note annexée aux états
financiers l'année limite retenue dans le processus de conversion des
immobilisations.
Le fait que la conversion des immobilisations
complètement amorties soit sans effet sur le résultat ou la
situation nette incite un certain nombre d'auteurs à préconiser
la non conversion de ces immobilisations.
Pour d'autres au contraire, il convient de les traiter afin de
ne pas fausser l'homogénéité du processus de conversion
puisque les valeurs brutes et les amortissements sont présentés
séparément dans les états financiers. C'est la
recommandation du conseil permanent de la comptabilité au Congo.
· Processus de conversion
Le résultat du travail préliminaire ci-haut
peuvent être présentés dans un tableau (Cfr. Chapitre
suivant pour l'illustration pratique) en utilisant une colonne pour indiquer le
facteur de conversion applicable. Ce facteur doit être
déterminé en tenant compte de la date d'acquisition de chaque
bien. Toute fois, l'utilisation d'un facteur moyen serait acceptable à
condition que cette utilisation n'entraîne pas de distorsions
significatives.
2. Travaux répétitifs
Il s'agit de convertir les mouvements de l'exercice.
· Acquisitions : Les dates d'acquisition
étant connues, il suffit d'utilité l'indice relatif à ces
dates (ou encore un indice moyen en considérant que les acquisitions ont
eu lieu régulièrement durant l'exercice) pour convertir les
acquisitions de l'année en PAG
· Cessions : Pour convertir les cessions, il suffira
de connaître la date d'acquisition de chaque bien cédé.
Cette opération de recherche sera facilité par le travail
d'analyse effectué au niveau du solde d'ouverture.
En revanche, pour obtenir le nouveau résultat
relatif à ces cessions, il sera nécessaire de reconstituer
l'écriture classique enregistrée en comptabilité afin de
pouvoir l'exprimer en P.A.G. le résultat ajusté correspond au
solde de la nouvelle écriture et non au résultat historique
retraité.
· Dotation au amortissements
Deux solutions sont possibles pour convertir la dotation
aux amortissements :
a. La dotation historique est analysée suivant
l'année d'acquisition des biens auxquels elle se rapporte. Il suffit,
pour convertir la dotation, d'appliquer les indices à chacune de ces
années.
b. La dotation n'est pas analysée par année
d'acquisition.
Il est alors nécessaire de recalculer la dotation
aux amortissements en retenant les taux d'amortissements historiques et les
valeurs brutes exprimées en PAG.
B. Retraitement des stocks (11(*))
Du fait d'une certaine complexité
(variété des méthodes de valorisation, multiplicité
des cadences de rotation, existence des provisions pour
dépréciation), l'application de la méthode aux stocks est
plus délicate.
Comme pour les immobilisations, il convient de remarquer
que, lorsqu'elle est effectuée pour la première fois,
l'opération de retraitement concerne à la fois le stock existant
à l'ouverture de l'exercice et le stock existant à la
clôture.
Ce dernier étant le stock d'ouverture de l'exercice
suivant, il fait l'objet d'une réévaluation dépendant de
la variation de l'indice général durant l'exercice, afin
d'exprimer le stock final en PAG de fin d'exercice.
L'idéal serait d'appliquer à chaque article un
indice correspondant à sa date d'entrée en stock. Bien entendu,
cela se révèle souvent peut pratique, sinon impossible et on
procède souvent par approximation.
Il faut noter que, en matière des stocks, le concept
de prudence trouve son application dans la règle selon laquelle les
stocks doivent être valorisés au plus bas du prix de revient ou du
prix du marché, généralement considéré comme
valeur nette de réalisation.
C. Retraitement des autres éléments
non monétaires
Les autres éléments non monétaires
sont retraités en tendant compte de l'inflation intervenue depuis leur
date d'acquisition. Ce qui est plus ou moins compliqué à
déterminer selon les cas.
Dans la pratique, certaines sociétés ne se
livrent pas au retraitement des tels comptes quand leur importance est minime
par rapport du bilan et que le temps nécessaire du retraitement ne
justifie pas la valeur escomptée de l'information obtenue.
Il n'y a pas d'homogénéité dans le
retraitement des autres éléments non monétaires, si non
pour les facteurs de conversion qui doivent être déterminés
sur base des indices à la date d'acquisition, à la date de
paiement ou à celle de la constatation comptable selon les cas.
Etudions, cependant, les comptes ci-après qui ont un
caractère particulier :
- Les titres de participation : le montant
résultant de l'application des facteurs de conversion ne peut en aucun
cas être supérieur à la valeur intrinsèque courante
des titres considérés. Dans cette éventualité, il y
a lieu de ramener le montant de PAG à la valeur intrinsèque par
voie de provision pour dépréciation. Notons que la
réévaluation légale congolaise est une
réévaluation orientée et non intégrale en ce sens
qu'elle exclut les immobilisations financières. De plus, il faut
souligner que les titres de participation (immobilisations financières)
posent plutôt le problème de leur valeur économique dans
l'évaluation du patrimoine que celui de leur valeur de remplacement.
- Les avances aux fournisseurs des biens
d'investissement : dans la mesure où les biens en question ont fait
l'objet des contrats fermes et définitifs, des tels
éléments s'apparentent à des éléments non
monétaires.
- Les charges payées d'avance : ce sont des
débours effectués bien avant la réception de la prestation
fournie en contrepartie. De ce fait il n'y a pas de perte de pouvoir d'achat.
Par conséquent ces charges sont de nature non monétaire.
- Les provisions pour impôts
différés : peuvent être considérés comme
des dettes nées en contrepartie des services publics futurs. D'où
leur montant généralement certain dans le principe n'est souvent
pas liquide. Elles sont donc de nature non monétaire.
De ce qui précède, nous constatons que
l'indexation sur le niveau général des prix a pour grand avantage
de permettre une mesure homogène des actifs et des
bénéfices. Elle facilite également la comparaison dans le
temps et dans l'espace des états financiers.
En réévaluant les données comptables par
un indice commun, elle constitue une méthode uniforme de
réévaluation qui peut être aisément adoptée
par toutes les entreprises d'un pays sans se démarquer du cadre
d'évaluation du coût d'origine.
Toutefois, nombreux sont ceux qui font valoir que les
entreprises ne sont pas concernés par le taux d'inflation global, en ce
sens que les investissements d'une entreprise ne correspondent pas au panier
des biens et services qui sert à déterminer le niveau
général des prix.
III.2. METHODE DES COUTS ACTUELS
C'est un fait économique précis et
constaté que le prix particulier de chaque bien économique
évolue dans le temps selon un part de chacun des autres biens
économiques et d'autre part du niveau général des prix. Il
convient de remarquer que si la convention traditionnelle du coût
historique, si la méthode du P.A.G. ne tiennent compte de cette
constatation fondamentale.
D'où l'intérêt d'une méthode qui
s'efforce de tenir compte de la variation du prix de chaque
élément du patrimoine de l'entreprise permettant ainsi aux
états financiers d'approcher au plus près de l'image de
fidèle de ce patrimoine.
Les variations des prix spécifiques ne concernent
nécessairement que les éléments non monétaires bien
entendu. Substituer aux coûts historiques de ces biens non
monétaires, des montants représentatifs de leur valeur actuelle
signifie que ces biens doivent faire, périodiquement, l'objet d'une
évaluation. Cette évaluation fera nécessairement ressortir
des écarts dont il faut maintenant étudier le traitement
comptable. Le problème se posera essentiellement pour les
immobilisations et amortissements ainsi que pour les stocks.
III.2.1. Immobilisation et amortissements
Les comptes suivants doivent être
considérés :
(22) Immobilisations
(28) Amortissements des immobilisations
(14) Plus value et provision réglementée
(68) Dotation aux amortissements
Si une hausse significative intervient lors de
l'évaluation, le compte (22) est augmenté à la hauteur de
la hausse tandis que le compte de contre partie du passif (14) est aussi
augmenté d'un égal montant. Du fait de cette hausse, les
amortissements antérieurement pratiqués se révèlent
d'un niveau insuffisant et le compte (28) doit être augmenté
tandis que le compte (14) enregistre une diminution équivalente.
Ecriture :
22 Immobilisations
à 14 plus value et prov. Règl.
dito
|
x
x
|
x
X
|
14 plus value et prov. règl.
à 28 amortissements
|
Dans le cas d'une baisse significative des prix, les
mouvements comptables sont strictement inverses.
Notons que la dotation aux amortissement (68) est à
calculer sur base de la nouvelle valeur.
Il existe plusieurs valeurs qui peuvent être
substituées à la valeur d'origine des immobilisations (12(*)). Il s'agit de :
- la valeur vénale ;
- la valeur de liquidation ;
- la valeur à la casse ;
- la valeur d'utilisation ou valeur d'usage ou valeur
d'exploitation ;
- et la valeur de remplacement à l'identique ou
à l'équivalent.
Le choix d'une valeur doit être
considéré sur base de deux critères :
- La nature du bien considéré
- Le degré d'utilité économique, pour
l'entreprise, du bien considéré.
Le premier critère est évident car la nature
du bien permet de savoir par exemple si le bien en question a ou n'a pas de
marché, ou si des indices spécifiques sont calculés par le
secteur professionnel concerné. Le deuxième
critère est beaucoup plus important, car la discrimination selon ce
critère revient à adopter impérativement une
méthode.
En effet, selon ce critère, il faut distinguer les
immobilisations nécessaires à l'exploitation de celles qui ne le
sont pas.
S'il s'agit des immobilisations non nécessaires
à l'exploitation, et la seul méthode de valeur possible est celle
de la réalisation (vénale ou de liquidation). S'il s'agit d'un
immobilisation nécessaire à l'exploitation et si le calcul
d'actualisation des recettes nettes futures est possible, en aucun cas valeur
ne doit être supérieure à la valeur actualisée qui
doit dans le cas contraire être retenue.
Ainsi, chaque cas doit être soigneusement
étudié pour déterminer la méthode la plus
appropriée en la circonstance.
III.2.2. L'évaluation des stocks en termes
de valeur actuelle
La convention de valeur actuelle appliquée aux
stocks pourrait se formuler comme suit : les stocks à une date
donnée doivent être valorises en utilisant la plus faible des deux
valeurs suivantes :
- la valeur de remplacement ;
- la valeur nette de réalisation.
Dans le cas de rotation très rapide des stocks, la
méthode FIFO donne normalement une bonne approximation de la valeur de
remplacement. C'est dans le cas de rotation lente que le problème se
pose avec plus d'acuité.
Dans ce cas, les méthodes qui éliminent le mieux
l'effet des plus values sur stocks dans le résultat de la période
sont les méthodes LIFO et NIFO.
Les méthodes d'évaluation des stocks et leur
taux de rotation peuvent donc avoir une importante incidence sur la
manière dont l'inflation influe sur les bénéfices
annoncés. L'évaluation par la méthode FIFO tend à
atténuer les effets de l'inflation sur le bilan mais à
accroître son effet sur le compte de résultat. Les méthodes
LIFO et NIFO ont des effets tout à fait opposés.
Il apparaît donc que la méthode des valeurs
actuelles en plus de donner une image plus exacte des différents
éléments du patrimoine de l'agent économique, permet une
meilleure appréciation à la rentabilité du capital
investi. En effet, les éléments du bilan sont
évalués d'une manière homogène à leur valeur
de remplacement courante à la date d'acquisition du bilan. Le
résultat d'exploitation, dégagé des résultats
exceptionnels, parfois même spéculatifs peut être
rapproché de manière significative des actifs ou capitaux
investis car étant exprimé en termes comparables.
La plus value sur stock (Holding gain) apparaissant
séparément du résultat opérationnel d'exploitation
(13(*)) permet une
appréciation objective de la politique d'achat et des stockages. La
méthode donne également des informations utiles pour la
détermination de la politique d'autofinancement et de distribution.
Toutefois, un des principaux reproches faits à la
méthode de la valeur actuelle est le manque d'objectivité.
Cela tient à la définition même de valeur
de remplacement sur la quelle les auteurs ne sont pas d'accord.
Ainsi, différents concepts de valeur de remplacement
sont avancés :
1. Le coût actuel du même bien ajusté ou
non des amortissements s'il y a lieu ;
2. Le coût actuel d'un bien rendant les mêmes
services, ayant le même potentiel ajusté ou non des amortissements
s'il y a lieu ;
3. Le coût d'acquisition des biens identiques sur le
marché d'occasion ;
4. Si les éléments ont été
technologiquement améliorés, le coût de reproduction
ajusté ou non de l'obsolescence ;
5. Le coût historique multiplié par des indices
de prix spécifiques aux groupes de produits, soit des indices
« ad hoc » construits par l'entreprise.
Cette simple énumération ne doit pas effrayer
les utilisateurs de la méthode du coût historique, qu'une
déjà longue histoire a contribué à préciser,
dans le cas où ils auraient voulu adopter la méthodes des valeurs
actuelles. En effet, pour ceux qui veulent voir la réalité en
face, la comptabilité est une discipline essentiellement objective. Nous
prenons pour exemple le débat qui concerne la meilleure méthode
de calcul des coûts entre les partisans du coût complet, du direct
costing, de la méthode d'imputation rationnelle et dernièrement
ceux de la méthode A.B.C.
Le reproche le plus essentiel, compte tenu de l'objectif
poursuivi, est que la méthode des valeurs actuelles n'est pas
destinée à corriger la variation du pouvoir d'achat de la monnaie
dans laquelle sont exprimés le comptes.
Notons que le rapport SANDILANDS affirme à ce sujet
que (14(*)) le pouvoir
d'achat de la monnaie ne peut s'apprécier que par rapport aux biens que
les entreprises et les individus ont à acquérir. N'achetant pas
les mêmes articles, ils ne sont pas également affectés par
les mouvements des prix et seules les variations spécifiques à
« un panier » doivent être prises en compte.
III.3. NORMES INTERNATIONALES EN MATIERE DE COMPTABILITE DE
L'INFLATION (CAS DU COMITE INTERNATIONAL DE LA NORMALISATION DE LA
COMPTABILITE)
En novembre 1981, le comité international de
normalisation de la comptabilité a publié la norme comptable
internationale n° 15 (IAS N° 15), intitulée «informations
reflétant les effets des variations des prix ». Cette note
recommande que les sociétés importantes présentent, en
général à titre supplémentaire, les informations
suivantes :
1° Le montant du redressement au titre de l'amortissement
des immobilisations ;
2° Le montant du redressement au titre du coût des
marchandises vendues ;
3° Le redressements financiers, lorsqu'on tient compte de
ces redressement adoptée pour présenter les informations sur les
variations des prix ;
4° L'effet sur les résultats de l'entreprise, des
redressements décrits aux points 1° et 2° et le cas
échéants 3° et de tout autre élément que
comporte la méthode comptable adoptée.
Reconnaissant qu'un contexte hyperinflationniste amplifie
les distorsions des états financiers et à la lumière des
mesures intéressantes prises par des organismes de normalisation dans
plusieurs pays, le comité a publié l'exposé sondage
n° 31 qui par la suite est devenue une norme définitive,
intitulé « Présentation de l'information
financière dans un contexte hyperinflationniste ». Cet
exposé demande d'indexer les états financiers de base pour tenir
compte des effets de variations des prix. Plus précisément, les
états financiers des entreprises qui présentent leur information
dans la monnaie d'un pays à économie hyperinflationniste, que ce
soit selon les règles de la comptabilité au coût d'origine
ou de la comptabilité du coût actuel, doivent être
réexprimés en termes de pouvoir d'achat constant à la date
de l'arrêté des comptes. Ceci s'applique également aux
chiffres correspondants de la période précédente. Les
gains ou les pertes de pouvoir d'achat lié à la détention
des éléments d'actif ou de passif monétaire doivent
être inclus dans le bénéfice net. Les entreprises sont
également priées :
1° De préciser que l'indexation sur le pouvoir
d'achat général de l'argent a été
opéré ;
2° De préciser la méthode de
comptabilité utilisée pour l'établissement des
états financiers de base (c'est à dire comptabilité au
coût d'origine ou coût actuel) ;
3° De préciser le non de l'indice des prix et son
niveau à la date de l'arrêté des comptes ainsi que la
variation pendant la période ;
4° Enfin, de préciser le montant du gain ou de la
perte sur la situation monétaire nette au cours de la période.
CHAPITRE IV : ILLUSTRATION PRATIQUE DES
DIFFERENTES METHODES DE TRAITEMENT COMPTABLE DES EFFETS DE L'INFLATION
Pour l'illustration pratique des méthodes
évoquées au chapitre précédent, nous allons
exprimer le bilan de la GECAMINES EXPLOITATION de l'exercice 1994 en pouvoir
d'achat général.
Nous allons plus nous appesantir sur la méthode de
pouvoir d'achat général car elle se conforme le plus à la
législation de notre pays en matière de
réévaluation. Nous allons également émettre des
avis sur la mise en oeuvre de la méthode des coûts actuels et
enfin essayer de mettre en oeuvre la norme internationale IAS N° 15 sur
les états financiers réévalués de la GECAMINES
EXPLOITATION.
IV.1. MISE EN OEUVRE DE LA METHODE PAG
La réévaluation s'effectue en 3
étapes :
- réévaluation de la valeur d'origine ;
- réévaluation des amortissements ;
- détermination de la plus value de
réévaluation.
Elle passe par l'établissement des coefficients de
réévaluation à partir des indices des prix. (15(*))
HYPOTHESE DE TRAVAIL
Nous supposons que la GECAMINES EXPLOITATION n'a pas
procédé à la réévaluation de ses
immobilisations au cours des 5 années qui ont
précédé la publication des états financiers de
1994. Nous supposons également qu'il n'y a pas eu acquisition des
nouvelles immobilisations au cours de cette période.
A. Evolution des principaux postes du bilan de la GECAMINES
EXPLOITATION de 1993 à 1994 (16(*)) en (Francs Congolais)
ACTIF
|
1994
|
1993
|
Immobilisations Corporelle brutes
Amortissements
|
11.346.719
(9.250.923)
|
|
Immobilisations nettes
|
2.095.796
|
25.277
|
Avance s/commande d'immob. en cours
Titres et valeurs engagés à plus d'un an
Prêts et autres créances à LT
Prêts et autres créances à MT
|
1.840
0
1.696
2.858
|
110
0
16
13
|
Total
|
6.394
|
139
|
Total des actifs immobilisés
|
2.102.190
|
25.416
|
Valeurs d'exploitation
Valeur réalisables
Valeurs disponibles
|
175.734
271.079
55.294
|
728
1.553
516
|
Total des actifs circulants
|
502.107
|
2.797
|
Total actif
|
2.604.297
|
28.213
|
PASSIF
|
1994
|
1993
|
Capital
Réserves
Report à nouveau
Résultat à conserver
Plus values et provisions
|
0
0
(25.368)
(2.333.252)
1.989.488
|
0
0
(388)
(24.980)
23.915
|
Total des fonds propres
|
(369.132)
|
(1.453)
|
Emprunts
Provisions pour charges et pertes
|
1.057.892
81.024
|
13.880
563
|
Total emprunts et provisions
|
1.138.916
|
14.443
|
Total F.P & DLMT
|
769.784
|
12.990
|
Dettes à C.T
|
1.834.513
|
15.223
|
Total Passif
|
2.604.297
|
28.213
|
B. Calcul du coefficient de conversion
Le coefficient de conversion sera établi par le
rapport :
Indice des prix à la date du bilan
Indice moyen à l'année d'acquisition
Pour notre illustration pratique nous allons utiliser les
indices des prix à la consommation à Kinshasa (marché)
publics par l'IRES. Ainsi nous aurons :
Indice au 31 décembre 1994
Indice moyen de l'année 1990 (17(*))
L'indice au 31 décembre 1994 est de 9896,9 avec
comme base 100 = décembre 1993. Etant donné que l'indice moyen de
l'année 1990 ainsi que celui de l'année 1993 sont établis
sur base de décembre 1986 = 100, nous convertissons l'indice du 31
décembre 1994 sur la même base :
158.379.876,5 (18(*)) x 9896,9
= 15.674.697.997,3
100
Le coefficient de conversion sera :
15.674.697.997,3
= 11.841.578,9
100
C. Réévaluation des immobilisations
et amortissements
Conformément à la législation
congolaise, la réévaluation ne concernera que les immobilisations
corporelles brutes et amortissements à l'exclusion des immobilisations
financières.
(En Milliers de Francs Congolais)
|
Valeur avant réévaluation
|
Coefficient de conversion
|
Valeur après réévaluation
|
Immob. Corp. Brutes
Amortissements
Immob. Corp. Nettes
|
11.347
9.251
2.096 (1)
|
11.841.578,9
|
134.366.395.778
109.546.446.404
24.819.949.374 (2)
|
(2) - (1) = 24.819.947.278 = Plus value de
réévaluation des immobilisations
D. Retraitement des valeurs circulantes
D.1. Retraitement des stocks
La législation congolaise n'autorise pas la
réévaluation des stocks étant donné que ceux-ci
sont destinés à rester dans l'entreprise pendant un temps
très court. Cependant, cette réévaluation est
autorisée dans des pays comme la France (19(*)) et les Pays Bas où la
comptabilisation des stocks au coût de remplacement est autorisée.
D.2. Retraitement des éléments
monétaires
Les éléments monétaires à la
fin de l'année (date du bilan) sont par nature exprimés en
pouvoir d'achat actuel. Ils ne nécessitent par conséquent pas de
retraitement. Toutefois, il convient de faire ressortir les pertes ou les gains
résultant de leur maintien dans l'entreprise au cours de l'exercice
concerné selon qu'ils sont d'actif ou du passif.
La GECAMINES effectuant pratiquement la totalité de
son activité commercial à l'export, elle n'est pas
concernée, au même titre que les autres entreprises du pays, par
les pertes ou gains liés au maintient de la monnaie locale dans
l'entreprise au cours de tout un exercice comptable.
Toutefois, pour illustrer la méthode, nous allons
calculer les pertes ou gains liés à la détention des
éléments monétaire en supposant qu'ils étaient tous
exprimés en monnaie locale.
En milliers de Francs Congolais
Situation monétaire
|
Au 31/12/1994
|
Au 01/01/1994
|
28
2893
2
332
Actif
Immobilisations financiers
Valeurs réalisables
Valeurs disponibles
Passif
Exig. à L & MT (monétaire)
Exig. à CT
|
6
271
55
1058
1835
|
0
2
13
15
|
Situation monétaire nette
|
-2561
|
-26
|
Indice
|
9896,9
|
100
|
La situation monétaire nette était donc
passive du début à la fin de l'exercice comptable.
La situation monétaire du début de
période aurait connu une dépréciation de 9796,9 % si elle
avait été maintenue intacte tout au long de l'exercice soit 28 x
(9896,9-100) % = 2743 milliers de Francs Congolais.
Etant donné qu'il y a eu accroissement de la
situation monétaire une dépréciation supplémentaire
devra donc être constatée. En supposant que cet accroissement
s'est produit d'une manière constante durant tout l'exercice, l'indice
d'ajustement serait
9896,9 (c'est à dire l'indice à la fin de
l'exercice sur l'indice moyen annuel)
3.487,5
Pour de l'exercice 1994, l'accroissement de la situation
monétaire nette a été de (-2561)-(-26) = - 2535 milliers
de FC.
La dépréciation supplémentaire à
constater sera de :
[- 2535 x 9896,9 - 2535] = 4658,8 Milliers de FC
3487,5
Ainsi, la dépréciation totale de la situation
monétaire nette aurait été de 7401,8 milliers de FC =
[2743 + 4658,8] milliers de FC. Cette dépréciation constitue un
gain pour l'entreprise dans la mesure où la situation monétaire
nette est passive. Toutefois, ce gain particulier ne change rien à la
situation monétaire nette. Il devrait plutôt être inclus
dans le bénéfice net ainsi que le recommande la noire IAS N°
15.
Le bilan de 1994 exprimé en pouvoir d'achat
général de l'année 1994 se présente donc comme
suit :
(en milliers de Francs Congolais).
ACTIF
|
1994
|
Immobilisations corporelles brutes
Amortissements
|
134.366.395.778
(109.546.446.404)
|
Immobilisations nettes
|
24.819.949.374
|
Avance s/commande d'immobilisation en cours
Titres et valeurs engagées à plus d'un an
Prêts et autres créances à L.T.
Prêts et autres créances à M.T.
|
2
0
1
3
|
Total
|
6
|
Total des actifs immobilisés
|
24.819.949.380
|
Valeurs d'exploitation
Valeurs réalisables
Valeurs disponibles
|
176
271
55
|
Total des actifs circulants
|
502
|
Total actifs
|
24.819.949.882
|
PASSIF
|
1994
|
Capital
Réserves
Report à nouveau
Résultat à conserver
Plus values et provisions
|
0
0
(25)
(2.333)
24.819.949.267
|
Total des fonds propres
|
24.819.946.909
|
Emprunts
Provisions pour charges et pertes
|
1.058
81
|
Total emprunts et provisions
|
1.139
|
Total F.P et DLMT
|
24.819.948.048
|
Dette à C.T
|
1.834
|
Total passif
|
24.819.949.882
|
IV.2. MISE EN OEUVRE DE LA METHODE DES COUTS ACTUELS
La mise en oeuvre de cette méthode nécessite
que l'entreprise dispose d'un système d'information lui permettant de
connaître l'évolution de la valeur des différents
éléments de son patrimoine sur le marché. S'agissant
nécessairement des éléments non monétaires, le
problème se posera principalement pour les immobilisations et
amortissements correspondants, ainsi que les stocks.
A. Immobilisations et Amortissements
Le choix de la valeur à substituer au coût
historique dépend de la nature du bien considéré et de son
degré d'utilité économique pour l'entreprise (Cfr.
III.2.1.).
Pour la GECAMINES, les informations en notre possession ne
nous ont pas permis de distinguer parmi les immobilisations, celles
nécessaires à l'exploitation et celles qui ne le sont pas. Ce qui
a compromis tout effort de détermination de la valeur actuelle des
immobilisés concernés.
En effet, la valeur des immobilisations non
nécessaires aurait été remplacé par leur valeur de
réalisation et la valeur des immobilisations nécessaires à
l'exploitation aurait été remplacé par leur coût de
remplacement à l'équivalent. le choix porté sur la valeur
de remplacement à l'équivalent s'explique par le fait que le
vieillissement de l'outil de production de la GECAMINES (20(*)) ne permet pratiquement pas de
trouver sur le marché des équipements identiques.
Rappelons que pour certains auteurs, cette valeur de
remplacement ne doit jamais dépasser la valeur nette actualisée
des futures recettes nettes que généreront l'immobilisé
lorsque le calcul de ces recettes est possible.
Les amortissements doivent être
réévalués à la même proportion que les
immobilisés. L'écriture comptable constatant cette
réévaluation est la suivante :
22
|
28
14
|
Immobilisations
à Amortissements
plus value de réévaluation
|
x
|
x
x
|
Le compte immobilisation est débité du
montant de la réévaluation des immobilisés, par le
crédit du compte amortissement reflétant la
réévaluation des amortissements et par le crédit du compte
plus value de réévaluation pour la différence.
Les conséquences sur le bilan sont identiques que pour
la méthode PAG.
B. Stocks
La convention des valeurs actuelles appliquée aux
stocks pourrait se formuler comme suit :
Les stocks à une date donnée doivent être
valorisés en utilisant la plus faible des deux valeurs suivantes :
- valeur de remplacement
- valeur nette de réalisation.
Sur ce point, la méthode des valeurs actuelles
rejoint celle du PAG dont le principe de prudence en matière de
réévaluation des stocks stipule que la valeur
réévaluée ne doit jamais dépasser la valeur de
remplacement qui doit dans le cas contraire être retenu.
Rappelons que dans notre pays la réévaluation
des stocks n'est pas permise. Ainsi, l'application de la méthode des
valeurs actuelles ne se limiterait qu'aux immobilisations.
IV.3. ESSAI DE MISE EN OEUVRE DE LA NORME IAS N°
15
Cette norme vise en fait à améliorer la
présentation des informations liées à la correction des
effets de l'inflation sur les états financiers. Elle recommande aux
entreprises de présenter notamment les informations suivantes à
titre supplémentaire :
- le montant du redressement au titre de l'amortissement des
immobilisations ;
- de préciser que l'indexation sur le pouvoir d'achat
général de l'argent a été
opéré ;
- de préciser la méthode de comptabilité
utilisée pour établir les états financiers de base
(coût d'origine ou coût actuel) ;
- de préciser le nom de l'indice des prix et son niveau
à la date de l'arrêté des comptes ainsi que sa variation
durant l'exercice ;
- de préciser le montant du gain ou de la perte de la
situation monétaire nette ;
- d'inclure dans le bénéfice net les pertes ou
les gains liés à la détention des éléments
d'actif ou du passif monétaire.
Pour notre application, le montant du redressement au titre
de l'amortissement des immobilisations a été, pour ce qui
concerne la méthode PAG, de 109.546.446.404 - 9251 = 109.546.437.153
milliers de FC (Montant des amortissements après
réévaluation moins montant avant réévaluation).
Pour connaître l'effet de ce redressement sur le
résultat de l'entreprise, il faudrait simplement connaître la
durée de vie de ces immobilisations pour calculer le montant annuel de
la dotation aux amortissements supplémentaire. L'indice des prix
utilisés est l'indice des prix à la consommation à
Kinshasa (marché) établi par l'IRES.
Il est passé de 289,9 en janvier 1994 à
9896,9 en décembre de la même année avec comme base 100
décembre 1993.
Le montant du gain sur éléments
monétaires en 1994 a été de 7401,8 milliers de FC. Il
viendrait ainsi en augmentation des fonds propres.
Comme ont peut le constater, la norme IAS N° 15 ne prend
aucune position sur la méthode de correction des effets de l'inflation
sur les états financiers. Elle est applicable aussi bien à la
méthode des pouvoirs d'achat général qu'à la
méthode des coûts actuels.
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
Notre travail a consisté à rechercher la
meilleure méthode de correction des distorsions causées par
l'inflation dans l'établissement des états financiers dans notre
pays.
Pour ce faire, nous avons commencé par mettre en
exergue les conséquences que peut avoir l'inflation sur la gestion de
l'entreprise. Celle-ci perturbe considérablement son environnement en
allant jusqu'à altérer les principaux indicateurs de gestion.
D'où l'intérêt pour les gestionnaires d'en tenir compte
dans l'établissement des états financiers notamment.
Etant donné que notre travail avait pour cadre
d'analyse la RDC, nous avons par la suite évoqué les dispositions
légales en matière d'évaluation des différents
postes du bilan. Il en est ressorti que le plan comptable général
congolais prévoit comme mode d'évaluation des immobilisations le
coût historique d'entrée et les méthode FIFO, LIFO et CMPE
pour les stocks. Il prévoit aussi la possibilité de
réévaluer la valeur d'entrée de certains
éléments du patrimoine pour « l'ajuster aux conditions
du moment ». Cela nous a conduit à examiner les
différentes techniques de correction des effets de l'inflation sur les
états financiers. Nous avons relevé deux principales
méthodes : celle du pouvoir d'achat général ainsi que
celle des coûts ou valeurs actuelles.
Notre constat a été que la méthode de
pouvoir d'achat général est une méthode cohérente
et homogène dans la mesure où elle corrige les données
comptables au moyen d'un indice unique sensé représenter la
variation globale des prix.
Le problème est que les entreprises ne sont pas
concernées l'inflation globale dans ce sens que leurs investissements ne
correspondent pas au panier de biens et services qui sert à
déterminer le niveau général des prix. La
conséquence est que si les états financiers tendent à
refléter la valeur globale du patrimoine, ils ont moins tendance
à refléter la valeur propre de chaque élément du
patrimoine. Ce qui, à notre avis, leur enlève toute pertinence.
En ce qui concerne la conversion des états financiers en devise
étrangère, qui s'apparente à la conversion par la
méthode PAG car à la place d'un indice des prix on se sert d'une
monnaie. Nous pensons effectivement que cette technique pourrait
atténuer les distorsions causées par l'inflation dans la mesure
où la monnaie utilisée serait plus stable que la nôtre.
Mais compte tenu du fait qu'aucune monnaie n'est à
l'abri des fluctuations et que même des faibles taux d'inflation peuvent
causer des fortes distorsions sur une longue période, cette solution
nous semble être celle de la facilité surtout lorsque les valeurs
sont toujours enregistrées à leur coût historique.
En effet, les prix des biens peuvent varier en dehors de
toute fluctuation monétaire à cause des facteurs tels que
l'offre, la demande et le progrès technique. En plus, le prix
particulier de chaque bien évolue dans le temps selon un rythme qui lui
est propre et généralement différent, d'une part du prix
des autres biens et d'autre part du niveau général des prix.
D'où l'intérêt d'une méthode qui tienne compte de la
variation spécifique du prix de chaque élément du
patrimoine de l'entreprise.
C'est ainsi que la méthode des valeurs actuelles
nous a semblé être celle qui donne la meilleure information sur le
patrimoine de l'agent économique.
En effet, cette méthode a le mérite de
présenter pour chaque rubrique du bilan, pour chaque
élément du patrimoine de l'agent économique, la valeur se
rapprochant le plus de la réalité, tenant ainsi compte des
modification intervenues dans l'environnement de l'entreprise (évolution
de la technologie, évolution des prix sectoriels etc). De ce fait, elle
répond mieux aux qualités de clarté, d'actualité,
de pertinence et de reflet de l'image fidèle du patrimoine que doivent
avoir les états financiers.
Pour que cette méthode soit uniformément
appliquée, il faudrait que, au niveau de chaque secteur, la profession
comptable puisse déterminer la valeur à choisir comme valeur de
remplacement en vue de faciliter la comparaison dans l'espace et dans le temps
des états financiers établis selon cette méthode.
Nous pensons également que la loi fiscale sur la
réévaluation doit être modifiée. En effet, à
travers la « neutralité fiscale de la
réévaluation » prônée par la loi n°
89-017 du 18 février 1989 autorisant la réévaluation de
l'actif immobilisé de l'entreprise, celle-ci stipule que l'augmentation
des amortissements suite à la réévaluation des
immobilisations ne doit pas entraîner de diminution du
bénéfice fiscal. La neutralité est obtenue par une
réintégration dans le bénéfice d'une fraction
équivalente de la plus value de réévaluation. Cela revient
à considérer cette plus value comme un enrichissement net de
l'agent économique alors qu'il ne s'agit que d'une correction des
états des états financiers.
Nous pensons également que cette loi doit
prévoir la possibilité, pour les entreprises, de
réévaluer leurs stocks car ils sont aussi affectés par
l'inflation. En effet, lorsque l'entreprise a un cycle d'exploitation
relativement long et qu'elle évolue dans un environnement
inflationniste, il est évident que la méthode LIFO ne
reflète pas la valeur du stock vendu et encore moins celle des existants
en stock. Il en est de même pour les autres méthodes
d'évaluation des stocks prônées par le plan comptable
général congolais.
Nous suggérons enfin qu'un effort soit fait, au
niveau de l'Etat, pour la pour la publication régulière et
surtout dans des délais convenables des différents indices des
prix (à la consommation, à la production, indices des prix des
gros, indices des prix sectoriels) et autres coefficients de
réévaluation pour que les entreprises aient une bonne mesure de
leur environnement. Cela faciliterait la correction des états
financiers en période d'inflation.
BIBLIOGRAPHIE
A. OUVRAGES
- BUSSENAULT C. et PRETET M., « Economie et
Gestion de l'entreprise », Collection Educapole Gestion, 2e
éd.
- CHARPENTIER P., «Organisation et gestion de
l'entreprise », Collection ETAPES REFERENCES, éd. NATHAN,
Mars 2001.
- Conseil Permanent de la comptabilité au Zaïre,
« Plan comptable général
Zaïrois », collection comptabilité, finances et
développement, 1978.
- DUFIS et LOPATER C., « Mémento pratique
comptable », éd. Francis Lefèbre, Paris 2000.
- KINZONZI V.P., « Systèmes comptables
comparés », Collection comptabilité, finances et
développement, 1996.
- LAUZEL P. & BOUQUIN H.,
« comptabilité analytique et gestion de
l'entreprise », 6e éd., collection
administration des entreprises.
- LAUZEL P. & TELLER R., « Contrôle de
gestion et budgets », 8e éd., collection
administration des entreprises.
- Ordre des experts comptables et comptables
agrégés : « L'inflation et
l'entreprise », étude présentée lors du XXIe
congrès national.
- VERHULST A., « Comptabilité analytique
d'exploitation », CRP Kinshasa, 1994.
B. AUTRES PUBLICATIONS
- ILASHI UNS ; « Notes de cours d'analyse
financière », UNIKIN, FASEC, Année
Académique 1998-1999.
- MABI MULUMBA, « Cours de théorie
monétaire », UNIKIN, FASEC, 1999-2000.
- MUSENGA TSHIMPANGILA, « Cours de
comptabilité générale (conforme au PCGC)»
2002-2003.
TABLE DES MATIERES
Pages
DEDICACE I
AVANT-PROPOS II
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CONSEQUENCES DE L'INFLATION SUR LA
GESTION DE L'ENTREPRISE 5
I.1. NOTIONS GENERALES SUR L'INFLATION 5
I.2. CRITERES DE DECISION ET INFLATION 8
I.3. INFORMATION INTERNE ET INFLATION 9
I.4.POLITIQUE DE FINANCEMENT ET GESTION DE LA TRESORERIE DANS
UN CONTEXTE INFLATIONNISTE 11
CHAPITRE II : DISPOSITIONS LEGALES EN MATIERE
D'EVALUATION
DES ELEMENTS DU PATRIMOINE DE L'ENTREPRISE
22
II.1. EVALUATION 22
II.2. DEPRECIATION 23
II.3. REEVALUATION 35
CHAPITRE III : PRESENTATION DES DIFFERENTES
TECHNIQUES DE TRAITEMENT COMPTABLE DES EFFETS DE L'INFLATION 38
III.1. METHODE DE POUVOIR D'ACHAT GENERAL 39
III.2. METHODE DES COUTS ACTUELS 47
III.3. NORMES INTERNATIONALES EN MATIERE DE COMPTABILITE
DE L'INFLATION 53
CHAPITRE IV : ILLUSTRATION PRATIQUE DES
DIFFERENTES METHODES
DE TRAITEMENT COMPTABLE DES
EFFETS DE L'INFLATION 55
IV.1. MISE EN OEUVRE DE LA METHODE PAG 55
IV.2. MISE EN OEUVRE DE LA METHODE DES COUTS ACTUELS 62
IV.3. ESSAI DE MISE EN OEUVRE DE LA NORME IAS N° 15
64
CONCLUSION GENERALES ET SUGGESTIONS 66
BIBLIOGRAPHIE 70
TABLE DES MATIERES 71
* 1 Cfr. MABI MULUMBA,
Syllabus de théorie monétaire, UNIKIN, FASEC, p. 112.
* 2 O.E.C.C.A*., «
L'inflation et l'entreprise », étude
présentée à l'occasion du XXXI°, congrès
national, p. 194 *Ordre des Experts comptables et comptables
agrégés de France.
* 3 OECCA, op.cit.,
p.203
* 4 Par opposition au concept
financier des gestion. Cfr OECCA, op.cit., p. 196.
* 5 OECCA, op.cit., p.
243.
* 6 Cfr CPCZ,
« Plan comptable général
zaïrois », éd. Comptabilité et finances, 1978.
* 7 MUSENGA TSHIMPANGILA,
« Cours de comptabilité générale (conforme au
PCGC) », 2002-2003, p. 275.
* 8 Cfr.MUSENGA TSHIMPANGILA,
op.cit., pp. 275-287.
* 9 Cfr. Point I.3.3.
* 10 FASB exposure shaft dec.
31.1974. « Financial reporting in unites of general purchasing
power »
* 11 La législation
congolaise en matière de réévaluation n'autorise pas la
réévaluation des stocks qui est autorisée dans des pays
comme la France (Cfr. OECCA, op.cit.)
* 12 ILASHI UNS., Cours
d'analyse financière, UNIKIN, FASEC, Année Académique
1998-1999.
* 13 Voir chapitre suivant pour
illustration.
* 14 OECCA, op.cit., p.
319.
* 15 Conseil permanent de la
comptabilité au Congo, le conseiller comptable :
Réévaluation légale de l'actif immobilisé des
entreprises, N° 24, p. 13.
* 16 GECAMINES EXPLOITATION,
Etats financiers en Zaïre monnaie, exercice 1994
* 17 L'année
supposée de la dernière réévaluation étant
1989.
* 18 Indice des prix au 31
décembre 1993.
* 19 O.E.C.C.A., op.cit.
* 20 GECAMINES EXPLOITATION,
op.cit., p. 15.
|