INTRODUCTION
GENERALE
Contexte de l'étude
Le système financier est défini comme l'ensemble
constitué par le marché financier et les intermédiaires
financiers. Ces intermédiaires regroupent : les
sociétés d'assurance, les établissements de micro finance,
les établissements financiers non bancaire et les banques. Il n'est pas
évident de déterminer avec certitude quel est entre le
marché et les intermédiaires financiers, le système le
plus efficace. Mais dans les pays en développement, en raison du
caractère embryonnaire du marché financier, il est admis que les
intermédiaires financiers constituent le système le plus
adapté.
Dans notre recherche, nous prendrons en
considération comme intermédiaires financiers : les
banques ; puisqu'elles détiennent 85,9% des actifs du secteur
financier contre 4,5% pour les assurances ; 3,6% pour les entreprises de
micro finance et 6% pour les établissements financiers non bancaire
selon les statistiques de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC)1(*). De manière
générale, les fonctions que les banques assurent leurs sont
spécifiques (De Boissier, 1987) :
v Le financement de l'économie grâce à la
transformation des actifs liquides en actifs illiquides ; autrement dit,
la collecte de l'épargne et l'octroi des crédits.
v La gestion des moyens de paiement
v La mutualisation et la transformation des risques
individuels : en effectuant une opération de dépôts
à terme, l'épargnant transfère à la banque le
risque de signature qu'il aurait dû assumer s'il avait effectué
une opération de financement directe.
v Le courtage : les banques mettent en relation les
prêteurs et les emprunteurs. Par exemple, les banques proposent à
leurs clients des placements sur le marché financier.
Lorsqu'on examine le système financier dans la plupart
des pays en développement, en particulier les pays d'Afrique
subsaharienne au lendemain des indépendances, on se rend compte que
celui-ci est fortement réprimé. Cette répression portait
sur des contraintes réglementaires ne facilitant guère
l'éclosion d'une activité financière dynamique capable de
soutenir l'activité économique. En effet, les Etats fixaient
arbitrairement des taux d'intérêts en dessous des taux
d'équilibre entre l'épargne et les crédits dans le but non
seulement de combler leurs déficits budgétaires mais aussi
d'orienter l'octroi des crédits vers les entreprises publiques
même moins efficace que celles du secteur privé. Cette politique
condamnait le système financier africain dans un cercle vicieux qui a
conduit irrémédiablement à la crise financière.
Suite à celle-ci, au début des années 1990, une crise
économique prend le relais notamment dans la sous région
d'Afrique Centrale de tel sorte que sur les quarante banques que comptait la
zone, neuf avaient cessé leurs activités et sur l'ensemble
restant en activité, une seule respectait l'ensemble des normes
prudentielles en vigueur ; vingt avaient des équilibres
précaires et dix étaient de fait insolvables. Les causes de cette
crise ont été d'une part externes, liées à la
conjoncture économique à l'attente des pouvoirs publics et, un
autre part interne, lié aux graves déficiences sur le plan de la
gestion des banques.2(*)
Parmi les mesures et les réformes entreprises
durant cette année,pour faire face à la dégradation du
système bancaire, deux ont profondément modifier l'environnement
bancaire, dont celle qui nous intéresse : la restructuration
bancaire. Cette opération avait pour but, non seulement de
résoudre les difficultés du système bancaire, mais aussi
de prévenir les risques de fragilisation ultérieure. Cela conduit
non seulement à liquider les banques insolvables et
irrémédiablement compromises pour assainir le système,
mais aussi à restaurer durablement la solvabilité, la
liquidité et la rentabilité des banques restant en
activité, seul gage d'un système financier sain et solide.
Ce processus de restructuration, loin d'être parvenu
à son terme, est tout de même en voie d'achèvement dans le
cas particulier du Cameroun, si l'on tient compte du processus de
réhabilitation des grandes banques du pays. L'Etat, actionnaire
majoritaire de la plupart des banques en difficulté, a pris conscience
de la nécessité de doter les établissements de
crédit de structure financière solide, afin de leur permettre
d'accompagner la reprise économique.
Dans ce contexte, l'objet de notre recherche visera
à déterminer : L'impact de l'intermédiation
bancaire sur la croissance économique au Cameroun de
1980-2003.
Problématique de la recherche
Le lien entre le développement financier et le
développement économique a été reconnu dans la
littérature économique depuis une trentaine
d'années ; Gurley et Shaw (1955), ainsi que Goldsmith (1969) en
furent les précurseurs. Explicitement ou implicitement, on retrouve chez
ces auteurs l'idée qu'un système financier efficient active la
croissance économique tout en l'orientant.
En Afrique Subsaharienne, l'accès aux services financiers
(épargnes et crédits) est moindre que dans les autres
régions en développement. Sur le plan de l'épargne, les
dépôts des ménages dans les banques commerciales ont
lentement augmenté par rapport au PIB depuis les années 90. 90%
des ménages des pays industrialisés et un quart des
ménages d'autres pays à revenu faible et intermédiaire
possèdent un compte d'épargne ; ce qui est le cas d'un
dixième seulement des ménages des pays d'Afrique Subsaharienne.
Sur le plan du crédit, les prêts bancaires stagnent dans la
plupart des pays, ce qui limite les fonds de roulement et
l'investissement ; même dans le secteur agricole qui contribue au
PIB en raison de 32% mais reçoit moins de 12% des prêts bancaires.
De plus, en 2004, le taux prêteur réel moyen en Afrique
Subsaharienne était de 13%, contre 8% dans les autres pays à
revenu faible et intermédiaires et 3,5% dans les pays
industrialisés.
La fonction d'intermédiation bancaire apparaît comme
étant un élément fondamental du processus de croissance
économique et de développement (Bekolo-Ebe, 2002). Compte tenu du
fait q'un secteur financier viable, diversifié et efficace est
indispensable à une croissance économique vigoureuse et soutenue,
notre recherche visera comme étude : L'influence de
l'activité bancaire sur la croissance économique dans le cas
particulier du Cameroun.
Pour une meilleure compréhension du
problème, nous répondrons aux questions ci-dessous :
Ø Quelle était la situation de
l'intermédiation bancaire au Cameroun de 1980-2003 ?
Ø Quelles ont été les répercussions
de cette intermédiation sur la croissance économique
camerounaise ?
Ø Quels sont les canaux de transmissions permettant
l'action des banques sur la croissance économique ?
Objectifs de la recherche
L'objectif pouvant être défini comme l'expression
d'un but à atteindre, pour mener à bien notre travail, nous nous
fixerons les objectifs suivants :
ü L'étude du processus d'intermédiation
bancaire en général et au Cameroun en particulier.
ü L'analyse du type d'influence qui existe entre ces deux
phénomènes au Cameroun
ü En fonction des résultats obtenus, apporter une
précision ou un éclaircissement et des solutions à la fois
économiques et financières au blocage que nous
découvrirons sur le plan national.
Pour parvenir à nos fins, nous utiliserons des
données provenant des sources de la Banque des Etats d'Afrique Centrale
(BEAC) ; des sources du Fond Monétaire Internationale (FMI) et des
sources de la direction des statistiques et de la comptabilité
nationale.
Résumé de bases d'hypothèse de
recherche
Dans les pays d'Afrique Subsaharienne, la
littérature théorique a conduit à supposer qu'il existe
une forte relation entre le système financier et la croissance
réelle.
Levine (1996) recense cinq arguments qui fondent
théoriquement l'existence d'un lien positif entre le système
financier et la croissance :
· Le système financier faciliterait la protection
contre le risque
· Il permettrait une allocation optimale des ressources
· Il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants
et de l'entreprise par les actionnaires
· Il faciliterait la mobilisation de l'épargne
domestique
· S'il est suffisamment développé, il
faciliterait l'échange des biens et services
En fournissant un service de dépôts à
l'épargnant et en réalisant un mixage judicieux entre actifs
liquides et illiquides, la banque améliore le bien-être des
déposants en leurs garantissant un rendement indépendant de
l'Etat du monde connu par l'emprunteur (Bencivenga et Smith, 1991). De plus,
les institutions financières permettent d'éviter la liquidation
prématurée du capital, ce qui réduit le risque de
liquidité, favorise l'investissement de long terme et
élevé le taux de croissance de l'économie.
L'économie réalisée grâce
au rôle joué par les banques dans l'asymétrie
d'information conduit à une meilleure allocation des ressources et
favorise le développement de la sphère réelle (Greenwood
et Janovic, 1990).
La présence d'un système financier dans
lequel, il existe une multitude de contrats financiers et où une
institution spécialisée se charge de la vérification ou
mets en place un système de caution peut favoriser la croissance.
(Williamson, 1987 ; Bernanke et Gertler, 1989 ,1990).
En l'absence de système financier, les agents seraient
réduits à autofinancer leurs projets d'investissement. C'est le
paradigme du « petit paysan pauvre » présenté
par McKinnon(1973) qui, en l'absence de système financier, est incapable
de financer la mise en place de techniques de production plus efficace parce
que cela représente un sacrifice trop important en terme de
consommation. Ainsi, comme l'épargne constitue un préalable
à tout investissement et que l'accumulation du capital est à
l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent
les structures financières destinées à faciliter la
constitution de l'épargne financière.
L'ensemble de ces arguments plaide en faveur du fait
que le système financier faciliterait l'accumulation du capital et le
développement économique ; d'où notre
hypothèse principale :
H : il existe un lien
entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique au
Cameroun.
Compte tenu de notre travail cette hypothèse sera
subdivisée en trois sous hypothèses en fonction de la
littérature théorique existante. En effet, la principale
contribution du système financier à la croissance repose sur le
fait que ce dernier permet d'assurer un système de paiement efficace et
évolutif qui mobilise l'épargne et améliore son
affectation à l'investissement grâce à des taux
d'intérêts réels positifs. Cette hypothèse est
également présente dans les modèles de
libéralisations financières développés par
R.McKinnon (1973) et E.Shaw (1973). Ces modèles estiment qu'on peut
accroître le niveau d'investissement interne en stimulant l'accumulation
de l'épargne qui aboutit à un meilleur octroi des crédits
et une incitation à la concurrence des institutions financières.
De même le modèle de stock flux exposé par Godley et Cripps
(1985) basé sur le circuit de la finance, de l'investissement et de
l'épargne introduit la finance dans le processus de multiplication pour
expliquer comment l'épargne est générée à
travers la création des revenus. Ce modèle nous permet de
développer une approche systématique du rôle des
institutions de financement dans le processus de croissance
économique ; ces institutions étant principalement des
banques dans les pays d'Afrique Subsaharienne et compte tenu du fait que les
crédits accordés à l'Etat servent au remboursement de la
dette extérieure de ceux-ci ; nous pouvons tirer :
H1 : Les crédits accordés au secteur
privé induisent positivement la croissance économique grâce
à l'accumulation de l'épargne.
Mais d'une certaine manière, la monnaie répond
plus vite que les crédits à des chocs exogènes sur le PIB
(Bernanke, 1993) ; les deux agrégats que sont la monnaie et les
crédits sont reliés par la contrainte de bilan de la banque et
sont donc fortement colinéaires. Empiriquement on trouve que la monnaie
(M1 ou M2) répond immédiatement à une restriction de la
politique monétaire en se contractant ; les crédits
bancaires réagissent plus tard en diminuant en même temps que la
production. Dans le cadre des exercices de programmation monétaire, la
BEAC a fixé pour chaque Etats de la zone d'émission des objectifs
de croissance des crédits à l'économie et de la masse
monétaire M2 ce qui nous permet de tirer :
H2 : La masse monétaire M2 induit positivement la
croissance économique
Enfin, l'effet de l'intermédiation bancaire sur la
croissance ne saurait être étudier sans tenir compte des
résultats d'exploitation de celles-ci ; en effet ces profits
bancaires sont à l'origine de l'accroissement de l'activité des
banques : plus celles-ci réalisent des bénéfices plus
elles s'améliorent. Mais de manière générale il est
établi que cette performance des banques passe par un accroissement des
crédits accordés à l'économie. C'est la raison pour
laquelle nous retiendrons également :
H3 : La marge d'intermédiation bancaire induit
positivement la croissance économique à travers les
crédits accordés à l'économie.
Intérêt de la recherche
Notre rechercher revêt un intérêt
aussi bien pratique que théorique :
*Sur le plan théorique
Notre modeste contribution conduira dans une moindre
mesure à une plus grande connaissance de la théorie de
l'intermédiation bancaire en général et dans le cadre
camerounais en particulier et du rapport qu'elle entretient avec la croissance
économique.
*Sur le plan pratique
Cette recherche permettra aux banques de trouver de
nouvelles orientations ou améliorations de leurs activités.
Méthodologie de la recherche
Pour mener à bien notre travail, nous procéderons
tout d'abord dans la première partie à une revue de la
littérature théorique existant sur la relation
intermédiation bancaire et croissance ; ensuite dans la
deuxième partie nous adopterons une approche
hypothético-déductive qui consiste à construire une
réponse empirique à partir de la littérature existante.
Pour se faire, nous adopterons une approche
économétrique qui sera basée sur un modèle de
régression linéaire multiple mettant en relation le PIB
réel qui est la variable à expliquer, la marge
d'intermédiation bancaire ainsi que les crédits accordés
au secteur privé et la masse monétaire M2 qui sont les variables
explicatives ; nous ferons également des test statistiques à
savoir : le test de Fischer ; le test de Student et le test
ADF de la racine unitaire.
Tout cela comme nous l'avons déjà dit
à partir des données secondaires provenant des sources
BEAC ; FMI et de la direction des statistiques et de la
comptabilité nationale
Plan du travail
Notre plan sera constitué de deux parties
principales :
La première partie essentiellement
théorique, présentera tout d'abord de manière globale ou
générale la notion d'intermédiation financière
(chapitre1) et enfin un aperçu du lien théorique existant entre
l'intermédiation bancaire et la croissance économique
(chapitre2).
La deuxième partie, essentiellement empirique,
portera sur la définition et la présentation des variables ainsi
que sur la présentation du modèle de variables utilisé
pour tester nos hypothèses (chapitre3) et enfin, l'importance de
l'intermédiation bancaire sur la croissance économique au
Cameroun (chapitre4).
PREMIERE PARTIE
APPROCHE GLOBALE DE LA NOTION D'INTERMEDIATION
FINANCIERE ET APERÇU THEORIQUE DU LIEN EXISTANT
ENTRE INTERMEDIATION BANCAIRE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Schumpeter depuis le 20 siècle notamment 1912 souligne la
grande importance des banques dans le fonctionnement du système
économique et leur apport bénéfique à la croissance
à travers le financement de l'innovation. Il met en exergue l'action de
l'entrepreneur capitaliste dont l'apparition est liée à la
volonté de réaliser des profits par la modification volontaire
des conditions technologiques de la production et de la distribution. Les
banques occupent également une place prépondérante dans
l'analyse keynésienne ; en effet, partant du constat qu'il faille
qu'un système financier organisé avance les ressources
financières nécessaires au financement de l'investissement, les
banques deviennent essentielles puisque ce sont elles qui accordent les
crédits et qui se chargent de réduire les risques
inhérents à l'incertitude de l'avenir. C'est donc le
système bancaire qui finance la croissance :
Revenus?consommation?taux d'intérêts? thésaurisation ou
épargne.
Gurley et Shaw figurent parmi les pionniers en matière
d'analyse de l'intermédiation financière et la définissent
comme « une unité qui transmet des fonds prêtables des
unités excédentaires et achète des titres primaire
auprès des unités déficitaires ». Cette
première partie aura donc pour objectifs , tout d'abord de cerner la
notion d'intermédiation financière de manière
théorique ; ce qui fera l'objet de notre premier chapitre et
ensuite, bien que résultant de la culture bancaire héritée
des métropoles, le secteur bancaire reste une interrogation pertinente
dans le processus de développement du Cameroun ; ce qui nous
amènera à déterminer si comme le pense Schumpeter ou les
autres le système bancaire finance la croissance dans le cas du
Cameroun, ce qui fera l'objet du deuxième chapitre.
CHAPITRE1 : LA THEORIE DE L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
Dans ce chapitre, il sera question pour nous
d'évoquer de manière globale le processus d'intermédiation
financière. Pour y parvenir, nous présenterons tout d'abord les
différents intervenants de cette intermédiation avant
d'évoquer les différentes approches pionnières dans le
domaine et d'étudier enfin de manière empirique le cas
spécifique de certaines économies.
SECTION1 : LE PROCESSUS D'INTERMEDIATION
FINANCIERE
L'intermédiation financière est une notion qui a
été définie de différentes manières au cours
du temps, mais l'idée générale reste la même. Cette
idée voit l'intermédiation financière comme étant
un ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant
par l'intervention d'un tiers. Nous pouvons prendre l'exemple de Biales (1999)
qui définie les intermédiaires financiers comme «
des institutions qui réalisent l'adéquation quantitative et
qualitative entre l'épargne disponible des prêteurs et les besoins
de financement des emprunteurs... en apportant une garantie qui repose sur leur
notoriété, leur surface financière et la division des
risques à laquelle ils procèdent ».
L'intermédiation financière se définit également
comme l'activité développée par les agents financiers qui
s'interposent pour faciliter l'adéquation en quantité et en
qualité de l'offre à la demande des capitaux. En effet, ces
intermédiaires collectes leurs ressources auprès des
ménages et des particuliers (épargne) et des entreprises
(excédent de trésorerie) et transforment ces liquidités en
court, moyen et longs termes consentis notamment aux entreprises qui ne peuvent
accéder directement au marché financier. Les
intermédiaires financiers les plus importants sont : les banques,
les établissement du secteur bancaire à statut spécial,
les établissements financiers et les compagnies d'assurances.
Pour donc cerner cette notion d'intermédiation, Il sera
utile pour nous dans un premier temps d'étudier les principales
composantes du système financier, à savoir : les
marchés financiers et les banques. Et ensuite d'étudier
l'intermédiation financière à proprement parlé.
I. Les principales composantes du système
financier
De manière générale, c'est le
système financier qui est à l'origine de cette
intermédiation. Notons qu'on distingue deux types
d'intermédiation : l'intermédiation de marché et
l'intermédiation de bilan.
A- Le marché financier
Dans la mesure où certains agents économiques
investissent plus qu'ils n'épargnent et ont besoin de recourir à
un financement alors que d'autres épargnent plus qu'ils n'investissent
et ont une capacité de financement à mettre à la
disposition de ceux qui en ont besoin, il est souhaitable d'organiser des
transferts des uns vers les autres ; d'où l'existence des
marchés financiers. Ces marchés sont définis comme le lieu
où les épargnants et les emprunteurs se rencontrent et
s'échangent les capitaux liquides contre les actifs financiers. Les
titres émis et négociés sur ce marché sont souvent
à long terme avec une échéance supérieure à
sept ans.
1 : Les fonctions du marché
financier
En plus de sa fonction de marché primaire, la marche
financière remplit également les fonctions de marché
secondaire, de valorisation des actifs financiers et de mutuelle des structures
individuelles.
En tant que marché primaire, il permet de lever le capital
et de transformer directement l'épargne des ménages en ressources
longues pour les collectivités publiques et privés ; en
contrepartie de ces capitaux, les collectivités émettent des
valeurs mobilières ; essentiellement des actions et des
obligations.
En tant que marché secondaire, les marchés
financiers assurent la liquidité et la mobilité de
l'épargne. En permettant la mobilisation de l'épargne investie en
actions ou en obligations, la bourse assure le bon fonctionnement du
marché primaire. Sans le marché financier, les valeurs
mobilières ne seraient qu'un « piège »
dans lequel les épargnants pourraient entrer sans pouvoir en sortir
lorsqu'ils le désirent. C'est la négociabilité des
obligations et surtout des actions sur un marché qui en font un
placement séduisant pour l'investisseur. Cette liquidité du
marché permet de réaliser rapidement des arbitrages de
portefeuille sans devoir attendre l'échéance des titres qui le
composent ou rechercher individuellement une éventuelle contrepartie.
Le marché financier permet également la
valorisation des actifs financiers qui y sont cotés. En effet, chaque
actif financier a un prix qui dépend des anticipations des investisseurs
sur les revenus futurs qu'il rapporte. Si le marché financier est
efficient, le prix d'un bien est à chaque instant une bonne estimation
de sa « vraie valeur ». Dans ces conditions, le
marché financier donne des indications concrètes à la fois
aux chefs d'entreprises et aux investisseurs.
Pour l'investisseur, le prix des valeurs
mobilières dans un marché efficient est tel que les espoirs de
rentabilité sont proportionnels aux risques perçus. Selon ses
revenus et besoins de consommations futurs et sa plus ou moins grande aversion
pour le risque, l'investisseur choisira de se porter sur les actifs financiers
qui lui conviennent. De même, pour le chef d'entreprise qui doit
réaliser des investissements, une valorisation correcte lui permet de
déterminer les anticipations de revenu et donc la rentabilité
exigée par les actionnaires. Celle-ci lui permet de déterminer le
coût du capital de la société qu'il dirige et indique le
montant des investissements qu'il peut entreprendre.
Enfin, le marché financier concours à la mutation
des structures individuelles. Les structures de production des entreprises se
modifient entre autres par l'acquisition des actifs, ou par la prise de
contrôle d'autres sociétés. De telles opérations
peuvent être financée par l'émission de valeurs
mobilières sans qu'il soit nécessaire de faire appel à la
trésorerie des entreprises ;elles sont plus commodément
réalisées lorsque les actions de la société qui les
entreprends sont déjà cotées en bourse.
2 : Les caractéristiques du marché
financier
Les marchés financiers sont des marchés
traditionnellement divises en deux segments : le marché
monétaire sur lequel la maturité des instruments émis,
comme les billets de trésorerie ou les certificats de
dépôts est inférieure à un an, et le marché
des capitaux sur lequel la maturité des titres émis, telles les
obligations ou les actions est supérieure à un an. De plus les
valeurs mobilières sont représentées par des titres qui
matérialisent les droits acquis par ceux qui ont apportés des
capitaux à une collectivité émettrice public ou
privée. On distingue plusieurs catégories de familles de
titres : les actions qui sont des « valeurs à
revenus variables » et confèrent à leurs possesseurs la
qualité d'associé dans une société ; les
obligations qui sont des « valeurs à revenus fixes »
et donnent à leurs détenteurs la qualité de
créancier de la collectivité émettrice qui s'engage
à le rembourser à une échéance
déterminée et à lui verser un intérêt annuel
fixé.
B. Les banques
Malgré le fait qu'une part importante des besoins
financiers des agents économiques est assurée hors des banques
par le marché financier et les autres instituions financières, le
rôle des banques reste majeur. Deux sources permettent une
appréciation de la place des banques dans l'environnement
monétaire et financier. Il s'agit : du bilan des banques et de
l'activité bancaire.
1: Le bilan des banques
Le bilan est un extrait de situation annuelle que produit la
commission bancaire sur l'ensemble des établissements de crédit
qui lui sont assujettis. Ce bilan se présente comme l'indique le
schéma ci-dessous :
Actif
|
Passif
|
Réserves Res
|
Ref Refinancement
|
Encours interbancaires IB
|
IB Encours interbancaires
|
Crédits C
|
D Dépôts
|
Titres détenus T
|
T Titres émis
|
|
Fonds propres
|
|
|
Source : Caudamine et Montier (1998)
Il ressort de ce tableau que :
La principale ressource des banques est constituée des
dépôts particuliers (ménages), d'entreprises ou de l'Etat.
Un dépôt étant une dette de la banque et donc une
créance du déposant, résultant de la mise à la
disposition de la banque par ce dernier d'une quantité de monnaie
lorsque cette mise à disposition est matérialisée par une
inscription dans le compte du déposant tenu par la banque.
De même le principal emploi des banques est la distribution
des crédits à l'économie ou à l'Etat. Un
crédit étant une créance de la banque et donc une dette de
l'emprunteur, résultant de la mise à la disposition de celui-ci
par la banque d'une quantité de monnaie, à condition que cette
mise à disposition se matérialise par une reconnaissance de dette
de l'emprunteur vis-à-vis de la banque.
Il apparaît également d'autres catégories
d'encours qui bien qu'ils n'aient pas la même importance que les
précédents ne soient pas moins fondamentaux du point de vue du
fonctionnement du système bancaire. La banque centrale consent aux
banques dans certaines limites des crédits qui leur permettent de
compenser une insuffisance de ressources par rapport aux emplois
souhaités. Ces crédits sont souvent appelés des
« refinancements ». Inversement, les banques
détiennent des dépôts auprès de le banque centrale,
soit volontairement lorsqu'elles disposent de ressources inutilisées, ce
sont les « réserves libres », soit sur obligation de
la banque centrale, ce sont les « réserves
obligatoires ».
2: L'activité bancaire
Vue au travers du bilan, leur activité consiste à
se placer en position d'intermédiaire entre les déposants et les
emprunteurs. Cette activité s'exerce sous le contrôle de la banque
centrale. La justification de cet objectif d'intermédiation se trouve
dans les objectifs contradictoires des déposants et des emprunteurs.
Pendant que les déposants recherchent des placements courts, de montants
relativement faibles et présentant un minimum de risque ; les
emprunteurs souhaitent de leur coté obtenir des crédits longs, de
montants plutôt élevés et présentant un risque non
désiré par les déposants.
Il y a donc intermédiation parce qu'il y a
simultanément transformation du court, de faible montant et sans risque
vers le long, de montant élevé et risqué. La banque assure
ainsi un ajustement entre des objectifs qui resteraient incohérents en
cas de rencontre directe entre les emprunteurs et les prêteurs.
L'autre fonction des banques moins fondamentale est la gestion
des moyens de paiement qui est réalisée en créditant et en
débitant les comptes bancaires. Elle est limitée par la
réglementation à un actif bancaire spécifique, le compte
à vue, mais elle pourrait être réalisée en
débitant ou en créditant tout autre actifs financiers.
A la suite de ce passage en revue des principales composantes du
système financier et de leurs caractéristiques, nous
évoquerons dans la seconde sous partie la notion d'intermédiation
financière elle-même.
II. L'intermédiation financière
Il sera question dans cette deuxième partie de voir
principalement les caractéristiques mais aussi les fonctions de
l'intermédiation.
A- Les caractéristiques
Parmi celles-ci, nous pouvons en citer trois ; tout d'abord
le fait qu'elle se fonde sur deux relations bilatérales : d'une
part celle entre l'agent non financier ou l'emprunteur et
l'intermédiaire financier et d'autre part entre cet intermédiaire
et la source de financement utilisée ce qui la différencie du
marché financier dans lequel comme nous l'avons expliquer les
échanges de capitaux contre des titres sont directs entre demandeurs et
offreurs de capitaux ; ensuite, le fait qu'elle suppose des
échanges d'informations individualisées alors que sur le
marché les informations sont collectives ; et enfin, le taux
d'intermédiation qui mesure la part des financements apportés par
les agents financiers dans le total des financements dont
bénéficient les agents non financiers. De manière
théorique on distingue deux taux d'intermédiation ; un au
sens large et un autre au sens strict. Le premier résulte d'une approche
dite de l'offre de financement parce qu'elle regroupe sous l'étiquette
de financements intermédiés l'ensemble des concours
accordés aux agents non financiers par toutes les institutions
financières qu'il s'agisse des établissements de crédits,
des entreprises d'assurances ou des OPCVM ; ce taux se calcul donc en
rapportant l'ensemble des financements auxquels participent les
différentes institutions sur le total des financement accordés
aux agents non financier ; le second taux quant à lui
résulte d'une approche dite de la demande de financement parce qu'elle
privilégie le choix que le demandeur fait au profit du recours à
l'intermédiaire financier ; il se calcul donc en rapportant le seul
montant des crédits accordés par les seuls établissements
de crédits aux agents non financiers sur le total des financements dont
ceux-ci ont bénéficié.
B- Les fonctions de l'intermédiation
financière
L'intermédiation intervient comme un élément
fondamental du processus de croissance économique et de
développement. Parmi ces fonctions, nous pouvons citer : la
fonction monétaire, en effet, ces intermédiaires
particulièrement les banques exercent une fonction de création
monétaire notamment lors de l'octroi des crédits aux agents
à besoin de financement ou alors par le jeu des relations avec
l'étranger ou de refinancement de la Banque Centrale. Cette fonction
permet d'élargir l'espace des transactions entre agents
économiques en même temps qu'elle rend possible la
continuité dans le temps ainsi que l'interconnexion entre les
économies. La fonction de transformation qui pose ici le
problème de l'adéquation entre les ressources disponibles et
l'allongement du détour de production, l'intermédiaire assure
cette adéquation en transformant des ressources
généralement courtes en financement long. En plus de ces
fonctions de création monétaire et de transformation, d'autres
fonctions se sont développées à savoir les fonctions
de placement et de négociation. L'importance prise par ces
fonctions permet de comprendre que les développement de la
théorie des contrats, d'agence et de signalisation conduisent à
la mise en évidence d'une fonction tout aussi importante, celle de
producteur et de diffuseur de l'information concernant la santé
économique et financière des entreprises et de manière
générale, des agents à besoin ou à capacité
de financement. Ils sont en effet le lieu de collecte et de production de
l'information de leurs clients qu'ils s'agissent de ceux qui épargnent
ou de ceux qui empruntent, et la qualité de l'information permet de
conseiller les épargnants sur les opportunités d'investissement
et d'assurer le risque de défaillance auxquels ils peuvent être
exposés du fait du comportement des emprunteurs. Fama (1990) et Lewis
(1992) ont souligné le rôle des intermédiaires dans la
prévention et l'assomption des risques d'antisélection et
d'aléa morale liés aux transactions sur les titres financiers et
aux opérations.
SECTION2 : LES MODELES THEORIQUES EXISTANTS
Les principaux travaux de base ayant été
effectués sur l'intermédiation financière sont ceux de
Gurley et Shaw (1960) et Hicks (1974).
I. L'approche de Gurley et Shaw
Dans cette analyse, les agents non financiers de
l'économie : les ménages, les entreprises et
l'administration ; confient leurs disponibilités liquides ou
épargnes à des institutions qui à leur tour consentent des
crédits à d'autres agents non financiers afin de permettre de
financer effectivement leurs activités. Gurley & Shaw fut les
premiers à opposer la finance directe à la finance indirect.
A : Le financement direct
Ce financement par le marché amène les agents
à besoin de financement à offrir en contrepartie des capitaux
qu'ils demandent, des titres primaires au bénéfice des agents
à capacité de financement qui sont à la recherche
déplacement.
Gurley et Shaw distinguent deux catégories
d'agents économiques : les agents à capacité de
financement ou excédentaires et les agents à besoin de
financement ou déficitaires. Les premiers sont des agents dont les
revenus courants (salaires, revenu du patrimoine ou de l'entreprise)
excèdent les dépenses immédiates (paiement des
salariés, achat de biens de consommation et achat de biens
d'équipement) ; à l'inverse, les seconds sont des agents
dont les dépenses courantes excèdent les revenus courants. Il
s'agit principalement des entreprises qui réalisent un volume
d'investissement supérieur à l'épargne qu'elles ont pu
dégager.
Le transfert de la capacité des agents
excédentaires vers les agents déficitaires s'effectue dans le
financement par le marché de façon directe. En effet, les agents
à besoin de financement pour financer leurs besoins d'investissement
s'endettent sous la forme de titres de la dette primaire auprès des
agents non financiers excédentaires. Ces empruntes s'effectuent sous
formes de valeurs mobilières (actions et obligations).
Malgré ces caractéristiques,
l'intermédiation par le marché présente certaines limites
que nous ne manquerons pas de souligner dans ce paragraphe. La première
est liée aux coûts de transaction élevé sur le
marché financier ; en effet, le financement sur ce marché
implique que chaque prêteurs évalue la solvabilité de
l'emprunteur, par une sélection efficace des demandes et un
contrôle rigoureux de l'exécution des projets. Ceci est
extrêmement coûteux pour un prêteur individuel, raison pour
laquelle les prêteurs portent leur choix sur le financement des
entreprises ne nécessitant pas une surveillance accrue ; de telles
entreprises ne peuvent être que des entreprises de grande envergure ayant
une réputation indéniable et dont la qualité du porte
feuille est tel que les risques de faillites soient quasi nuls3(*). Et enfin une autre limite, est
celle liée aux coûts d'asymétrie d'information ; en
effet les marchés financiers sont ordinairement
caractérisés par les asymétries d'information entre
emprunteurs et investisseurs. Si les emprunteurs disposent de suffisamment
d'informations quant à la qualité de leurs projets, leur
exactitude et leur droiture de conscience, les prêteurs eux ne peuvent
s'appuyer que sur un jugement plus ou moins arbitraire des
particularités exactes des emprunteurs. Entre emprunteurs et
investisseurs, l'asymétrie d'information peut revêtir deux formes
principales : l'asymétrie d'information ex-anté ou
« sélection adverse » formalisée initialement
par Akerlof (1970)4(*) ayant
trait à la qualité de l'emprunteur et l'asymétrie ex-post
ou « alea moral » formalisée initialement par
K.Arrow (1963)5(*) ayant
trait au comportement de l'emprunteur une fois le crédit
accordé.
B : Le financement indirect
Ce financement intermédié fait intervenir de
nombreuses institutions financières mais celles qui retiendront notre
attention, ces ont essentiellement les banques. Elles émettent des
titres secondaires au bénéfice des agents excédentaires
pour collecter des ressources nécessaire au financement des titres
primaires offerts par les agents déficitaires.
Selon Gurley et Shaw, la demande des agents excédentaires
est une demande de diversification de leur patrimoine. Cette diversification
est à l'origine du développement des intermédiaires
bancaires et permet également la création des titres
représentant à la fois un rendement et les avantages de
liquidités tels que les actifs liquides qui résultent des
adaptations de l'offre des titres effectuées par les institutions
financières aux préférences des agents.
Les banques peuvent donc être assimilées à
des agents qui empruntent pour prêter. Elles collectent des ressources
sous formes de dépôts et émettent des titres secondaires
qui satisfont à la fois la demande de diversification des prêteurs
et la demande de prêts des emprunteurs.
Ici également, malgré ses caractéristiques,
ce mode de financement présente quelques limites parmi lesquelles :
le décalage entre les procédures bancaires utilisées et la
réalité socio-économique du milieu principalement dans les
pays en voie de développement comme l'a souligné
Hugon(1991), «le système financier s'est
développé culturellement, économiquement et socialement en
rupture avec la société civile dont les agents sont exclu de ces
systèmes » ;en effet, les principales technologie
employées par les banques sont quasi inopérantes dans le
financement de la plupart des entrepreneurs pauvres. Dans le contexte
subsaharien, l'entrée directe d'une banque dans la micro finance est
assez coûteuse ; les barrières à l'entrée sont
multiples et complexes, elles sont d'ordre culturelle, réglementaire,
prudentielle, etc. Nous pouvons donc voir dans cette catégorie de bas
revenus une inadéquation des procédures bancaires en
matière d'évaluation et de suivi des projets que l'on peut
qualifier de non bancables. Cette rupture fait jaillir de nouvelles formes
d'asymétrie d'information dues au caractère informel des projets
menés par les agents économiques auxquelles viennent s'ajouter de
nouvelles formes de coûts de transaction liées à la
petitesse des projets conduits par les entrepreneurs. Le principal
problème auquel sont confrontés les prêteurs dans les pays
du Sud est l'absence des documents fiables permettant de juger la
qualité des projets. Pour les quelques emprunteurs qui parviennent
à fournir des projets bancables, une autre difficulté pour les
prêteurs est l'insuffisance, voire l'absence totale de garanties
réelles.
II. L'approche de HICKS
La principale caractéristique de cette analyse est la
distinction faites par Hicks entre une économie de marché
financier et une économie d'endettement.
A : La notion d'économie de marché
financier
Selon Hicks (1974), cette économie est une économie
dans laquelle prédomine le financement par appel directe à
l'épargne. Les institutions financières, à cause des frais
liés qu service d'intermédiation amènent les agents
déficitaires à se tourner vers le marché financier (moins
coûteux) pour leur financement.
Les caractéristiques de ce type d'économie sont
multiples. Tout d'abord, les mécanismes d'ajustement entre l'offre et le
demande sont quasi-automatique ; grâce à la
flexibilité des prix qui fluctuent selon le marché. Le besoin de
financement manifesté par les entreprises est satisfait pas des
émissions de titres auxquels souscrivent principalement les
ménages qui dégagent une capacité de financement. De plus,
les institutions bancaires jouent un rôle complémentaire dans le
marché financier. En effet, les crédit qu'elles émettent
sont destinés aux ménages par acquisition des biens durables ou
immobiliers et dans une moindre mesure aux petites et moyennes entreprises qui
n'ont pas accès au marché financier. Et pur finir, le
refinancement des banques dans ce type d'économie n'est pas fondamentale
compte tenu du fait que les banques commerciales sont relativement
indépendantes des autorités monétaires pour se procurer
des liquidités.
B : La notion d'économie
d'endettement
C'est une économie dans laquelle prédomine le
financement par le crédit bancaire. Ce type de financement implique
l'existence d'un agent qui fasse le lien entre les différentes
catégories d'agents économiques ; d'où le terme
d'intermédiation financière.
Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et au Cameroun
en particulier, l'intermédiation financière est principalement
effectuée par les banques qui collectent l'épargne auprès
des ménages et prêtent ces ressources aux entreprises pour
satisfaire leur besoin de financement.
Les caractéristiques sont également
multiples. Tout d'abord, l'endettement se fait des entreprises auprès
des banques secondaires et des banques secondaires auprès des banques
centrales ; de plus, dans cette économie les mécanismes
d'ajustement entre l'offre et la demande n'est pas automatique du fait de la
rigidité des taux d'intérêts. Pour finir, contrairement
à précédemment, le refinancement dans cette
économie est primordial car les banques commerciales sont
dépendantes vis-à-vis des banques centrales.
Au regard de cette évocation théorique de
l'intermédiation financière, il est nécessaire pour mieux
cerner ces différentes d'illustrer ces approches. Ce travail fera
l'objet de la section suivante.
SECTION 3 : ILLUSTRATIONS
Nous présenterons dans cette section de manière
spécifique quelques économies selon qu'elles sont
qualifiées d'économie de marché financier ou
d'économie d'endettement.
I. Exemple d'économie de marché
financier
Nous étudierons successivement dans cette partie ;
le cas de l'économie américaine et celle de l'économie
britannique.
A : L'économie des Etats-Unis
Les Etats-Unis étant la première puissance
économique mondiale, ils possèdent les plus grandes entreprises
dont le produit national brut représente une proportion importante par
rapport à tous les pays de l'OCDE6(*) mais aussi les plus grandes banques internationales.
Cette économie occupe la première place financière
mondiale.
New York qui est la cité économique la plus active
du monde, est également un centre d'affaire influent d'où partent
des décisions financières importantes ayant des
répercussions à la fois sur le continent et sur la planète
entière. Les marchés des capitaux, situés au premier rang
assurent le financement de l'économie. Les actionnaires ont à
leur disposition un vaste réseau de bourses de valeurs mobilières
dont les plus importantes sont : le new York stock Exchange ;
l'american stock Exchange et le national stock exchange. La première
traite 85% des transactions boursières du pays ; le volume de
transaction se situant aujourd'hui à près de mille millions de
dollars.
Malgré cette prédominance de la finance directe, on
note tout de même la présence non négligeable du
réseau bancaire américain. Selon les sources du rapport annuel de
la BEAC (2002), le taux d'escompte a reculé de 1,75% à 0,75%
pendant une période de 11mois en 2002. Cette diminution reflétant
le fait que les opérations entre les agents économiques et les
banques ne sont pas développées pour le financement de
l'économie.
Ainsi, ce système grâce à la
prépondérance du marché financier et le mode de
financement étant le financement direct correspond à la notion
selon Hicks d'économie de marché financier. Un autre cas est
celui de la Grande Bretagne.
B : L'économie de la Grande
Bretagne
L'économie britannique se rapproche de l'économie
US par le fait qu'elle dispose d'une importante place financière (la
place de Londres) dont le volume des transactions quotidienne se situe à
plusieurs milliers de dollars.
De même que précédemment, la présence
du réseau bancaire n'est pas négligeable dans cette
économie bien que plus importante que celle US. La proportion des
crédits bancaire à l'économie durant les années 80
était de 28,4% ; et durant cette même période le
financement grâce aux marchés des capitaux était de 32%.
Plusieurs justifications peuvent être avancées concernant l'essor
de la finance directe : la modification du comportement des entreprises
qui cherchent de plus à se détourner de l'intermédiation
bancaire et ont recours au marché financier ; l'apparition de
nouveaux produits qui facilitent l'accès direct au marché
financier et autres.
L'économie britannique s'inscrit donc bien dans l'ensemble
des économies dites de marché financier.
A coté de ces économies de marché financier
que sont l'économie américaine et l'économie britannique
se trouve d'autres économies dites d'endettement.
II. Exemple d'économie
d'endettement
Nous étudierons successivement le cas de
l'économie française et celui de l'économie
brésilienne.
A : L'économie de la France
Grâce aux mutations technologiques, principalement les
innovations financières on a observé dans des pays tel que la
France un essor de la finance directe. En effet, la répartition du
patrimoine en milliards de francs selon l'INSEE( institut national de la
statistique et des études économiques) en 1980 était de
6318,1 actifs non financiers contre 14486,5 en 1997, de même en actifs
financiers ,cette répartition était de 2905,5 en 1980 contre
15897,7 en 1997. On remarque également que la part des valeurs
mobilières dans le financement des investissements était de plus
de 55% en 1996.Mais à coté du marché financier, on
retrouve également l'intermédiation bancaire qui a une part
importante dans l'économie.
En effet, le réseau bancaire français est
constitué de trois catégories d'établissements de
crédits qui collectent près de 62% de dépôts
bancaires (CNCT 1999). Et l'essentiel de la distribution des crédits est
assurée pour près de 43,5% par les banques commerciales
seules.
L'économie française alternant à la fois
finance directe et finance indirecte, prenons le cas de l'économie d'un
pays en voie de développement. Celui du Brésil.
B : L'économie du Brésil
Dans la plupart des pays en voie de développement, les
marchés financiers sont généralement absents ; et
quand ils existent, ils fonctionnent de façon limitée. Les
investisseurs des pays en développement n'ayant pas de
« culture financière » suffisamment
développée pour assurer leur investissement sont obligés
d'avoir recours au crédit bancaire. La difficulté liée au
développement de la finance directe dans les pays en
développement comme le Brésil est la faiblesse de la collecte de
l'épargne longue liée à l'insuffisance du niveau de
revenus des ménages.
Dans ces conditions, le recours à l'intermédiation
bancaire apparaît comme un moyen avantageux pour favoriser le
financement. Ce besoin c'est développé pour une raison
fondamentale ; qui est le besoin ressenti tant par le prêteur que
par l'emprunteur de ne traiter qu'avec un seul interlocuteur ; susceptible
de prendre en charge les risques liés à l'opération. A
cette raison, on peut ajouter une autre liée à la
préférence pour la liquidité des prêteurs qui
souhaitent récupérer leurs fonds à tout moment et sans
perte importante.
Le Brésil se trouve donc bien au sens de Hicks dans une
économie d'endettement.
En définitive, au terme de ce chapitre qui nous a permis
de cerner la notion d'intermédiation financière en
évoquant le processus même
d'intermédiation c'est-à-dire : les agents et
institutions intervenants dans ce processus, les actifs échangés
ainsi que le déroulement de ces échanges de même qu'en
évoquant les approches pionnières qui ont été
effectuées sur le sujet. En tenant compte du fait que les
intermédiaires financiers sont nécessaire dans les pays en
développement pour réduire la part de l'informel dans
l'économie ; favoriser les inclusions financières et
sociales ; résorber la thésaurisation et freiner la fuite
des capitaux vers des régions où ils sont plus actifs, nous
allons nous tourner vers le cas particulier du Cameroun et étudier la
relation qui existe entre l'intermédiation bancaire et le croissance
économique. Ce sera l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE2 : FINANCEMENT BANCAIRE ET
DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE AU CAMEROUN
Depuis les années 80 le système bancaire Africain a
connu de nombreux changements résultant d'une forte crise
économique qui a été à l'origine d'une importante
baisse des dépôts privés et publics. Parmi ces changements,
de multiples réformes qui ont permis la remise de la plupart des banques
sur pied notamment la restructuration bancaire entamée en 1989.
Aujourd'hui, malgré le non achèvement
de ce processus, dans certains pays tels que le Cameroun il est bien
avancé voir en phase de finalisation. Compte tenu de l'importance qu'ont
les banques dans le financement de l'économie comme nous l'a
montré l'évocation théorique précédente, ce
chapitre nous permettra de cerner toujours de manière théorique,
le lien qu'elles entretiennent avec la croissance économique. Il s'agira
donc pour nous de présenter tout d'abord l'évolution de
l'activité bancaire au Cameroun , puis de cerner le lien entre le
secteur financier et la croissance au travers de différentes
analyses soutenant les systèmes fondés sur les banques en
évoquant par la même occasion les canaux de transmission
permettant cette relation et enfin de déterminer de manière
théorique la contribution des banques dans le développement
économique ainsi que les limites de l'intermédiation bancaire au
Cameroun.
SECTION1 : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE
CAMEROUNAIS
Cette section aura pour but de parler de la libéralisation
financière subie par le Cameroun mais également de
présenter l'évolution de l'activité bancaire durant les
années 80.
I. LIBERALISATION FINANCIERE AU CAMEROUN
Il sera question pour nous dans cette partie non seulement
d'évoquer la répression financière survenue au Cameroun au
lendemain des indépendances mais également de voir quel est
théoriquement le positionnement des banques par rapport à
celle-ci.
A. De la répression à
la libéralisation
Bien que composé des succursales et filiales des grandes
banques étrangères surtout au lendemain de l'accès
à l'indépendance a subi de grands changements dus à une
forte répression financière avant d'être
libéralisé au milieu des années 80.
Au lendemain de l'indépendance camerounaise, le
réseau bancaire était essentiellement composés d'agences
françaises et de succursales des banques britanniques ; les banques
françaises nationalisées par la suite ont successivement fait
apport de leurs agences à des sociétés de droit national.
Trois principales banques sont concernées :
· Le crédit lyonnais a participé à la
création de la société camerounaise des banques (SCB)
· La banque internationale pour le commerce et l'industrie
du Cameroun (BICIC) est détenue par la nationale de Paris (BNP)
· La société générale des
banques (SGB) a donné naissance à la société
générale des banques au Cameroun (SGBC)
D'autres institutions vont s'y ajouter plus tard pour faciliter
les échanges entre la métropole et la colonie. Le système
qui se met alors en place est anti-productifs et a pour objectif le financement
des opérations commerciales ; rien prévu pour le financement
des investissements et de la production. La première réforme
entamée au début des années 1970 visait la
réorientation de l'activité bancaire en mettant l'accent sur le
financement de l'investissement ; cette réforme a pour principaux
objectifs l'accroissement des dépôts bancaires, la promotion du
système productif, une meilleure mobilisations des ressources
monétaires et financières en vue d'assurer le
développement et la diversification de la production. Grâce
à cette réforme, le système bancaire camerounais compte
désormais11 banques au lieu de 5 et totalise 172 guichets au lieu de 84
en 1974. Malheureusement, la crise financière des années 80 a
provoqué la fermeture de plusieurs banques, la fusion de certaines et
autres. En fin juin 1986, le Cameroun compte huit banques commerciales avec un
réseau de 54 agences, notamment : la Banque internationale pour le
commerce et l'industrie du Cameroun (BICIC) ; la société
commerciale de banque- crédit lyonnais (SCB-CL) ;la
société générale de banque au Cameroun
(SGBC) ; la méridien bank Cameroon (MBC) ; la Standard Charted
Bank ; la caisse commune d'épargne et d'investissement (CCEI
Bank) ; le Crédit agricole et Amity Bank ( rapport CNC 1994-1995 et
1996). A la fin de juin 1998, le réseau bancaire compte six
banques : la banque internationale pour le crédit et
l'épargne au Cameroun (BICEC) ; la SCB-CL ; la Standard
Charted Bank Cameroon ( SCBC) ; la CCEI-Bank et Amity Bank auxquelles vont
s'ajouter progressivement quatre autres banques au 30 juin 2000 à
savoir : la commercial bank of Cameroon (CBC) en 1997 ; la City Bank
en 1998 ; l'Union Bank of Cameroon en 1999 et Eco-Bank en juin 2000 (
rapport CNC 1997/1998,1998/1999,1999/2000). Ainsi de nos jours le réseau
bancaire camerounais compte dix banques et quatre vingt cinq guichets.
B. Positionnement des banques dans la
libéralisation financière
La libéralisation est généralement
définie comme étant le passage d'un état de
répression à un état de libéralisation. Ce passage
requiert la suppression d'un certains nombres de restrictions, il s'agit entre
d'autres termes d'un mouvements de déréglementation qui concerne
principalement :
· La déréglementation des prix et des taux
(commissions, marges et taux d'intérêts)
· La déréglementation quantitative là
où une telle réglementation existait (par exemple le
contingentement des crédits, les contrôles de change et autres
restriction à la mobilités des capitaux...)
· L'abolition des frontières entre activités
et entre actifs
Divers arguments ont été utilisés par les
économistes pour justifier la libéralisation financière,
principalement « in fine » ; l'objectif de croissance
économique. On peut considérer que la
déréglementation des activités financières fournit
un cadre propice à une croissance significative à travers
mécanismes distincts.
Premièrement, l'absence des obstacles
quantitatifs à la circulation des capitaux permet de financer de
manière plus rapide et plus efficace les activités de production
et d'investissement de l'économie. Ainsi, l'absence d'encadrement du
crédit permet aux banques de mieux répondre aux demandes de
crédits des entreprises et la libre circulation internationale des
capitaux permet à ces derniers de bénéficier de l'apport
des capitaux étrangers.
Deuxièmement, la
déréglementation des taux d'intérêts, des
commissions et des marges fait baisser le coût de l'intermédiation
financière du fait du développement de la concurrence,
améliorée au sein de l'appareil financier, ce qui peut rendre les
crédits moins chers pour les entreprises locales et attirer les
entreprises étrangères.
Troisièmement, ces
phénomènes conjugués peuvent ainsi contribuer dans une
perspective théorique libérale à une meilleure affectation
des ressources en capital, celles-ci ayant théoriquement plus de chance
d'être allouées, aux coûts les plus faibles, aux demandeurs
de crédits les plus productifs, lesquels sont aussi sous certaines
conditions les plus créateurs de croissance.
II. L'EVOLUTION DE L'ACTIVITE BANCAIRE AU CAMEROUN DANS
LES ANNEES 80
Les performances actuelles de
l'intermédiation bancaire au Cameroun sont largement tributaires de la
crise qui a frappé ce secteur dans les années 80 et de la
restructuration conséquente au cours des années 90. Dans cette
section ; nous visiterons cette épopée des banques
camerounaises pour mieux percevoir leur comportement d'intermédiation
financière.
A. Les ressources
Au milieu des années 80, le Cameroun a connu une grave
crise financière : les dépôts à terme ont
diminué de 33% entre 1985 et 1987 et les dépôts à
vue de 22%. Cette chute s'explique par le déclenchement de la crise
économique, cependant, c'est une véritable crise de confiance car
les agents réalisent que les banques sont insolvables.
A partir de 1989, afin d'éviter un effondrement du
système bancaire, des restructurations ont été
entreprises : certaines banques ont été liquidées,
d'autres ont été fusionnées ou recapitalisées. Afin
de restaurer la confiance du public dans le système bancaire, la
commission bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) fonctionnelle depuis 1992,
assure un contrôle prudentiel des établissements de
crédits. Pour ce, elle s'est dotée de deux séries de
ratios que doivent respecter les banques : les normes prudentielles et les
normes de solvabilité. Parallèlement à ces
restructurations, la politique monétaire a été
complètement modifiée dans toute la zone BEAC à partir de
1990. Il s'agit dorénavant de favoriser la mobilisation de
l'épargne nationale, préalable indispensable à
l'investissement. L'aboutissement de ces réformes fut la mise en place
du marché monétaire au sein de la zone BEAC à partir de
juillet 1994. Suite à ces deux mesures, les dépôts à
vue ont progressé de 30% entre 1988 et 1990 et les dépôts
à terme de 17% entre 1988 et 1991.
Au cours de 1992 et 1993, l'anticipation de la
dévaluation a incité beaucoup de déposants à placer
leurs avoirs à l'étranger notamment en France : entre le
31décembre 1991 et le 31 décembre 1993, les dépôts
à vue ont chuté de 42% et les dépôts à terme
de 18%. Afin de stopper la fuite des liquidités, la fin de la
convertibilité extérieure du FCFA a été
déclarée en août 1993. Cette mesure fut
complétée en septembre 1993 par la fin de la
convertibilité des billets entre les deux zones UMOA et BEAC. La fuite
des dépôts a été ralentie mais pas stoppé car
de manière détournée, de nombreux agents ont pu à
sortir des billets.
A partir du moment où la dévaluation est effective,
les liquidités sont retournées dans la zone Franc : entre le
31 décembre 1993 et le 31 décembre 1994, les dépôts
à vue ont progresse de 48% et les dépôts à terme de
18%. L'impact de la dévaluation sur les dépôts est positif
en terme nominal, mais il est à relativiser en terme réel :
en tenant compte des niveaux d'inflation importants pour 1994 (33%), les
dépôts à vue n'ont progressé que de 10% en terme
réel et les dépôts à terme ont chuté de 12%.
Cet impact est d'autant plus à relativiser que les dépôts
ont recommencé à diminuer en 1995. Les dépôts
à vue ont chuté de 16% en réel et les dépôts
à terme de 12% car les agents manquaient de confiance dans le
système bancaire. En effet, depuis le second semestre 1995, il est
question de nouvelles restructurations. Donc, pour éviter que leurs
dépôts soient bloqués, les agents ont retiré leurs
liquidités du système bancaire.
Entre décembre 1995 et Avril 1997, les dépôts
à vue ont progressé de 3% et les dépôts à
terme ont chuté de 21%( en nominal). En revanche, au cours de
l'année 1997, la liquidité bancaire s'est nettement
améliorée dans son ensemble jusqu'en 2001.
B. Les emplois
Au moment de la crise financière, les agents
ont réalisés que les banques avaient maquillé les bilans
bancaires et accumulé les créances fictives. Ainsi, les
créances douteuses égales à 253milliards de FCFA au 31
juin 1988, selon les documents comptables produits par les banques, ont en fait
été estimées à 489 milliards. Par
conséquent, les 104 milliards de provisions pour
dépréciation au 31 juin 1988 ont été
estimées à 334 milliards de FCFA. De manière comptable,
ces ajustements ont eu lieu entre 1990 et 1991(selon la BEAC) et les
crédits ont chuté de pratiquement 50%.
Depuis les réformes bancaires et
monétaires, il faut souligner une atonie du crédit, les banques
sont frileuses et s'engagent peu dans le financement de l'économie. Le
taux de couverture des crédits par les dépôts atteignait
110% au 31 août 1996 contre 89% en 1995, avant le déclenchement de
la crise. La dévaluation n'a pas eu les effets escomptés, les
crédits à l'économie ont diminué de 27% en terme
réel entre le 31 décembre 1993 et le 31 décembre 1994 et
de 10% au cors de l'année suivante. Entre la fin de l'année 1995
et avril 1997, cette tendance ne s'est pas améliorée, et les
crédits à l'économie ont diminué de 17%( en
nominal). De plus, il faut noter une prédominance des crédits
à court terme qui représente 85% des crédits
accordés.
De nos jours, au sein du système financier, la composante
bancaire est devenu relativement solide ; grâce aux restructurations
bancaires. Le système bancaire camerounais est constitué de dix
banques commerciales ; le ratio de couverture des crédits par les
dépôts s'est amélioré (avoisinant 139% en juin
2006), et six banques affichaient un ratio de liquidité
supérieure à 200% en 2006.
Toutefois le secteur financier reste dominé par trois
banques (la SGBC ; la BICEC et la SCB-CA), qui détiennent plus de
deux tiers de tous les prêts et dépôts bancaires. En outre,
malgré la relative solidité du secteur bancaire camerounais, le
taux d'intermédiation reste faible. Le nombre de ménages
possédant un compte est inférieure à 10%, et de larges
pans de l'économie n'ont toujours pas accès aux crédits.
De plus, les clients des banques se plaignent régulièrement du
niveau élevé des frais.
A la fin de cette étude de l'évolution de
l'activité bancaire au Cameroun durant les années 80, nous
pouvons nous pencher sur l'analyse des différentes approches soutenant
les systèmes fondés sur les banques et évoquer les canaux
de transmission reliant le secteur financier à la croissance. Cette
étude théorique fera l'objet de la section suivante.
SECTION2 : LES DIFFERENTES APPROCHES SOUTENANT LES
SYSTEMES BASES SUR LES BANQUES ET LES CANAUX DE TRANSMISSION
Cette section aura pour objectif en plus d'aborder comme le titre
l'indique les différentes analyses en accord avec le système
bancaire de déterminer les canaux de transmission qui rendent possible
l'induction du financement bancaire sur le développement
économique.
I. Les différentes approches soutenant les
systèmes basés sur les banques
Dans cette partie, il sera question d'étudier les
différentes analyses qui acceptent et démontrent l'idée
selon laquelle le système bancaire finance la croissance. Pour ce faire
nous étudierons l'approche de McKinnon et Shaw ainsi que les approches
d'autres auteurs.
A. L'approche de Mckinnon et Shaw
De manière générale, en ce qui concerne les
pays en développement, les travaux de ces auteurs sont des
références. Ceux-ci présuppose l'existence d'un lien
positif entre le secteur financier et la croissance économique, et
proposent d'appliquer des politiques économiques pour développer
le secteur financier. Leur théorie est l'inspiratrice des
réformes financières appliquées par la Banque Mondiale et
le Fond Monétaire International au sein des programmes d'ajustement
structurel.
1. Le modèle de McKinnon et Shaw
En supposant que les mécanismes de marché
sont optimaux, ils préconisent une libéralisation
financière.
McKinnon (1973) élabore un modèle où
l'investissement est indivisible et nécessite l'accumulation d'une
épargne préalable. Cette épargne est fonction du taux
d'intérêt réel : plus il est élevé, plus
les montants disponibles pour l'investissement sont importants.
Selon les conclusions du modèle
de McKinnon, la répression financière empêche
l'économie d'atteindre son taux de croissance optimal. La
répression étant définie comme le fait de fixer des taux
d'intérêts en dessous de la valeur d'équilibre, à
orienter administrativement le crédit, à fixer des
réserves obligatoires à un niveau élevé, et
à limiter la concurrence au sein du système bancaire. Des taux
artificiellement bas entraîne une moindre croissance de l'économie
en raison de la faiblesse du volume des investissements liée aux faibles
montants d'épargne collectée. De plus, raison de la faiblesse des
taux d'intérêt, les banques ne peuvent pas appliquer de prime de
risque élevé, et elles sont contraintes de financer des
activités peu risquées et peu rentables. Ce biais entraîne
une utilisation inefficace des ressources et une moindre croissance
économique.
Les conclusions des travaux de Shaw (1973) sont
proches de celles de McKinnon. Cependant, alors que McKinnon limite son analyse
à la collecte et à la redistribution des ressources, Shaw prends
en compte la capacité de crédits des établissements
bancaires.
2. Critique du modèle
La critique essentielle de ce modèle provient du
lien entre l'épargne et le taux d'intérêt réel. Ces
auteurs ne prennent en compte que « l'effet substitution »
et négligent « l'effet revenu ». Selon l'effet
substitution, les ménages optimisent leur utilité intemporelle en
maximisant la valeur actualisée de leur satisfaction. Dans ce cadre,
toute augmentation des taux d'intérêts entraîne une
dépréciation de la consommation future. Pour
« lisser » leur consommation intemporelle, les
ménages réduisent donc leur consommation actuelle et augmentent
leur épargne. S'ils financent leur consommation par des crédits,
ils diminuent leur endettement. Inversement, la prise en compte de
« l'effet revenu » aboutit à des conclusions
contraires. Si le taux d'intérêt augmentent, les ménages
anticipent un accroissement du revenu futur de leurs placements ; ils
diminuent donc leur épargne en augmentant leur consommation.
Selon Akyùz (1992), une augmentation du taux
d'intérêt réel entraîne plus une modification de la
composition de l'épargne qu'une augmentation de son volume. En effet, il
faut prendre en compte l'existence d'actifs physiques et financiers qui offrent
une protection contre l'inflation. De plus, en raison de l'imperfection des
marchés, il est impossible de lier volume de l'épargne
collectée et volume d'investissement.
Les autres critiques concernent le niveau de taux
d'intérêt ;en effet si des taux d'intérêts
réels négatifs entraînent une
désintermédiation financière, des taux
d'intérêts trop élevés ne reflètent pas une
plus grande efficacité des investissements lais un manque de
crédibilité de la politique monétaire.
Les conclusions de ces auteurs ont également
été remises en question d'un point de vue empirique. Ainsi selon
Green et Villanueva (1991), il existe un lien négatif entre le taux
d'intérêt réel et l'investissement privé. Hugon
(1996), quant à lui, montre que les effets négatifs de la
répression financière ne sont pas démontrés
statistiquement en Afrique subsaharienne.
McKinnon et Shaw ont surtout mis l'accent sur les
politiques à mettre en oeuvre pour encourager le développement
des intermédiaires financiers, préalable indispensable à
la croissance.
B. Les autres approches
Plusieurs économistes se sont
intéressés au système orienté autour des banques et
ont soutenu le rôle positif dans le développement
économique.
?Les banques permettent l'amélioration de l'allocation du
capital et de la gouvernance collective par l'acquisition d'information
concernant les entreprises et les dirigeants (Diamond, 1984 ; Ramakrishan
and Thakor, 1984)
?L'amélioration de l'efficience des investissements et de
la croissance économique par la gestion du risque de liquidité et
le risque intertemporel (Allen and Gale, 1993 ; Bencivenga and Smith,
1991)
?La mobilisation du capital afin de profiter des
économies d'échelles (Sirri and Tufano, 1995)
Ces approches insistent en globale sur les limites du
système fondé sur les marchés financiers. En effet,
Stieglitz (1985) a montré que le développement rapide des
marchés financiers fournit l'information, ce qui permet de
réduire le désir de collecte d'informations par les investisseurs
individuels. Boot, Greenbaum et Thakor (1993) ont souligné que les
banques ne posent pas ce genre de problèmes, en effet, elles ne
fournissent pas de l'information immédiate aux marchés publics
quand elles forment des relations à long terme avec les entreprises. En
plus, Boot et Thakor (1997) montrent que les banques sont les meilleurs dans le
contrôle des entreprises et la réduction de la substitution des
actifs.
Ces approches considèrent toutes que les banques
peuvent :
· Exploiter les économies d'échelles dans le
traitement des informations
· Améliorer l'hasard moral par l'intermédiaire
d'un contrôle efficace
· Soutenir une relation à long terme avec les
entreprises dans le but de minimiser l'asymétrie d'information et par
conséquent de stimuler la croissance économique
A la suite de cette étude théorique du
lien existant entre le secteur financier et la croissance économique, il
s'agira pour nous de déterminer les canaux de transmission existants
entre ces deux concepts que sont l'intermédiation bancaire et la
croissance économique.
II. Les canaux de transmission
Le secteur financier affecte le taux de croissance de long terme
à travers deux principaux canaux : le taux d'investissement et la
productivité marginale du capital.
A : Le taux d'investissement
Toute évolution de ce taux est fonction soit de taux
d'épargne, soit d'une plus grande proportion d'épargne
allouée aux investissements.
1 : Influence du développement
des intermédiaires financiers sur le taux d'épargne.
Dans le modèle de Pagano (1993), le
développement des intermédiaires financiers permet une meilleure
protection des ménages, ce qui peut les inciter à diminuer leur
épargne de précaution. En outre, les effets de la diversification
du portefeuille sur le taux d'épargne dépendent du coefficient
d'aversion pour le risque des ménages. Japelli et Pagano (1994)
démontrent que ce desserrement de la contrainte de liquidité,
découlant du développement des intermédiaires financiers
incite les jeunes ménages à moins épargner.
De Grégorio (1994) souligne que les contraintes
de liquidités dues au faible développement des
intermédiaires financiers ou leur imperfections ont une influence
positive sur le taux d'épargne des ménages, et donc sur le taux
de croissance de l'économie. Cependant, si les difficultés
d'emprunt des ménages conduisent à une moindre accumulation du
capital humain, le taux de croissance de l'économie pourrait être
négativement affecté.
TABLEAU : Répartition des
crédits à l'économie
Répartition des crédits à l'économie
en MDS
|
Crédits accordés à court
terme
|
Crédits accordés à moyen terme
|
Crédits accordés à long
terme
|
1990
|
654.767
|
98.660
|
392
|
1991
|
480.895
|
99.874
|
8142
|
1992
|
382.470
|
97.440
|
235
|
1993
|
341.826
|
82.396
|
315
|
1994
|
343.698
|
68.803
|
922
|
1995
|
361.413
|
60.192
|
828
|
1996
|
377.668
|
101.511
|
24.677
|
1997
|
298.723
|
101.416
|
668
|
1998
|
402.895
|
133.810
|
28.118
|
1999
|
444.399
|
128.478
|
31.016
|
2000
|
527.931
|
137.487
|
35.097
|
Source : Rapport BEAC
2 : Part de l'épargne allouée à
l'investissement
La part de l'épargne qui parvient effectivement aux
investissements regroupent plusieurs effets :
Du point de vue des entreprises, le développement des
intermédiaires financiers augmente la part des ressources
orientées vers l'investissement. En effet, les entreprises gardent moins
d'épargne de précaution car elles peuvent se tourner vers les
banques en cas de crise de liquidité ou en cas d'opportunité
d'investissement (Bencivenga et Smith, 1991). De plus, en raison de l'existence
d'un contrat de dette, les dirigeants des entreprises sont surveillés
par les prêteurs, et la probabilité que des ressources soient
détournées est plus faible.
Du point de vue des ménages, grâce au
développement des intermédiaires financiers, la part de
l'épargne qu'ils déposent dans les circuits financiers est plus
élevée. En effet, les intermédiaires financiers permettent
d'allier le besoin de détenir des liquidités et le désir
de constituer une épargne longue.
Dans le modèle de Diamond et Dybvig (1983), les
banques n'allouent pas toutes les ressources dont elles disposent et gardent
une partie de ces liquidités. Ce comportement est dû au risque de
« course aux dépôts » auquel elles sont
exposées et pouvant les conduirent à la faillite et dans les pays
en développement cette tendance est accentuée à cause tout
d'abord du fait qu'en raison des risques macroéconomiques et pour des
raisons culturelles, les agents préfèrent détenir des
liquidités et transforment facilement leurs dépôts en
monnaie fiduciaire ;puis, le fait que les banques secondaires sont
conscientes du fait que la banque centrale n'a pas les moyens d'intervenir en
tant que prêteur en dernier ressort ; et enfin, le fait que lors des
restructurations bancaires, les banques restant en activité sont
incitées à détenir plus de liquidités.
B : La productivité marginale du capital
L'évolution de cette productivité est
également fonction : soit de la gestion du risque de
liquidité, soit du financement d'investissement plus productif
grâce à la diversification des portefeuilles et la collecte des
informations.
1 : La gestion du risque de liquidité
Bencivenga et Smith (1991) présentent un modèle
intergénérationnel à trois périodes où
l'économie comporte deux actifs. Le premier, liquide rapporte un
rendement r pour une unité investie à la période t, quelle
que soit la date de liquidation. Le second, illiquide, rapporte n unités
à la période t+2 et x unités si l'investissement est
liquidé à la période t+1. Les intermédiaires
financiers ont un impact positif sur le taux de croissance grâce à
deux mécanismes : tout d'abord, ils entraînent un
accroissement du taux de rentabilité du capital en dirigeant
l'épargne collectée vers des investissements peu liquides mais
productifs ; enfin, ils évitent des liquidations
prématurées du capital. Sans intermédiaires financiers, un
agent ayant un besoin de liquidité en t+1 ; vend les actifs de
l'entreprise dans laquelle il a placé son épargne en t, et le
taux de croissance est moins important en t+2.
2: L'orientation de l'épargne vers des placements plus
productifs
Berthélémy et Varoudakis (1994) construisent un
modèle dans lequel la principale fonction des banques est de collecter
des informations sur les projets d'investissements. Comme les coûts de
recherche des informations sont indépendantes des masses
financières traitées par le secteur financier, plus le montant de
l'épargne est important ; plus la productivité du travail
dans les banques est élevée. Le développement du secteur
financier entraîne une plus grande concurrence bancaire, une
augmentation de la taille des banques et un accroissement de la plupart de
l'épargne allouée aux investissements. Lorsque le secteur
financier est faiblement développé ; en raison de
l'existence de coûts fixes et d'effets d'apprentissage ; la
productivité marginale du travail est moindre. Cette situation
correspond à l'équilibre « bas » de
piège de pauvreté où le démarrage du processus de
croissance est bloqué. Pour que l'économie converge vers
l'équilibre « haut », la taille du secteur financier
doit dépasser un seuil critique.
A la fin de cette étude du lien existant entre nous
pouvons évoquer les limites rencontrés par
l'intermédiation bancaire au Cameroun. Ce travail fera l'objet de la
section suivante après que nous ayons illustrer par ce
schéma le lien entre le secteur financier et la croissance
économique.
SECTION3 : CONTRIBUTION THEORIQUE DES BANQUES AU
FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ET LIMITES DE CELLES-CI AU CAMEROUN
Cette dernière section aura pour objectif après un
aperçu théorique de la contribution de l'activité bancaire
au développement économique de montrer les limites de celles-ci
dans le cas particulier du Cameroun.
I. Banques et financement du développement
économique
Le système bancaire devient l'un des partenaires de l'Etat
en matière de développement du fait qu'il joue un rôle
primordial dans la création et la mobilisation des ressources de
développement aussi bien nationales qu'étrangères. Il est
également capable de fournir la garantie et l'expertise
nécessaire au bon choix des projets de développement et
prémunir les investisseurs publics et privés contre les risques
de dérapage et de mauvaise gestion. En effet, les crédits de
campagne, le soutien d'une activité commerciale ou des services sont
autant de contribution au financement du développement que les
financements de création industrielle ou d'infrastructures agricoles ou
encore d'autres activités économiques. La participation du
système bancaire au développement se concrétise donc dans
le rôle que doit jouer le système banquier à savoir :
la collecte de l'épargne disponible, la création de
l'épargne productive, la création de l'investissement productif,
l'investissement direct et la coopération technique.
A. Du point de vue de l'épargne
Tout d'abord en ce qui concerne l'épargne disponible, les
banques canalisent l'épargne sous diverses formes puis la redistribue
dans l'économie en crédits à des agents économiques
organisés et productifs.
En ce qui concerne la création de l'épargne
productive, le système bancaire représente la seule et unique
structure institutionnelle capable d'induire, de créer, de
développer et de motiver l'épargne productive :
l'orientation des liquidités disponibles vers des canaux qui doivent
être transformés par la suite en investissement productifs en
faveur de l'épargnant et du pays en général. Raison pour
laquelle, le système bancaire est important dans les pays du tiers monde
caractérisés par une propension publique et privée
à l'épargne faible, la fuite des capitaux nationaux à
l'étranger semblant être plus ou moins forte, l'acquisition
spéculative au nom des biens réels plus ou moins productifs et
plus ou moins nécessaires constituant le mode essentiel de la
transformation des disponibilités liquides au niveau des ménages
et la fiscalité aussi bien directe qu'indirecte frappant la production
et la consommation est lourde, de plus elle est inégalement
répartie et peu indicatrice de l'accumulation du capital productif.
B. Du point de vue de l'investissement
En ce qui concerne la création des investissement
productifs, l'intermédiation bancaire joue un rôle de financement
de l'investissement indirecte tout d'abord : octroi des crédits
d'investissement aux agents économiques. En effet, la banque est en
mesure de sélectionner, encourager, soutenir l'investissement productif
de l'entreprise et décourager et même éliminer les mauvais
choix. Par ailleurs, l'économie dans le tiers monde est entée
dans une phase de création de richesse, où les contraintes de
ressources productives sont devenues plus astreignantes et les problèmes
de gestion deviennent primordiaux, c'est alors que le rôle du
système bancaire qui consiste à orienter les ressources
disponibles vers les meilleurs projets de développement devient
crucial ; puis de l'investissement direct : la création des
portefeuilles productifs, fait d'affaires, directement crées et
gérées à travers ses filiales, le soutien plus ou moins
directe des projets industriels, agricoles ou commerciaux. C'est ainsi que les
systèmes monétaires et financiers des pays en voie de
développement doivent trouver les moyens afin de stabiliser les
ressources des banques, renforcer les capitaux propres et inciter les banques
à prendre une part plus active dans la création directe des
projets qui leurs sont propres.
En ce qui concerne la coopération technique, le
système bancaire national doit jouer le rôle de conseiller et de
guide, de formation des cadres financiers des entreprises à tous les
niveaux, et particulièrement de la formation des cadres capables
d'évaluer les projets. En fait, tous ces aspects concrétisent la
fonction des banques comme conseiller de développement.
II. Limites de l'activité bancaire au
Cameroun
Les principales obstacles rencontrés par
l'intermédiation bancaire au Cameroun sont : le taux de
bancarisation ainsi que la prolifération du secteur informel.
A. Le taux de bancarisation
Aujourd'hui, parmi les nombreux obstacles
rencontrés par l'intermédiation bancaire, figure en premier lieu
la faible bancarisation de l'économie. En effet, la plupart des agences
des banques sont concentrés dans le centre urbain. Au Cameroun,
près de 42% du réseau bancaire se trouve dans les grandes villes.
On observe donc une inégale répartition et une insuffisance de
couverture du territoire nationale (Tchouasi, 1996). L'insuffisance de ces
structures se fait donc ressentir au niveau même de l'implantation des
banques qui choisissent des grandes villes en délaissant les campagnes.
Cette situation a pour conséquence une incitation à la
thésaurisation dans les zones rurales. La banque apparaît donc
comme une institution « des gens de la ville » ou des
« gens riches ». Les zones rurales sont peu desservies, et
on assiste à un affaiblissement du taux de bancarisation qui est le
rapport de la population estimée sur le nombre d'agences des banques.
Etant donné que le système bancaire
camerounais est un système hérité de la métropole
et malgré les restructurations qui sont intervenues, le système
s'est développé culturellement et économiquement en
rupture avec les mentalités de la population ; ce qui n'est pas
favorable au financement du développement.
L'atrophie du réseau des banques commerciales
dans presque tous les pays d'Afrique et en l'occurrence au Cameroun n'a servi
qu'à affaiblir le taux de bancarisation, ce qui influence
négativement le rôle des banques en matière de collecte et
d'affectation de l'épargne et de la distribution du crédit.
TABLEAU : Taux de bancarisation de l'économie
Camerounaise
Années
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
Tb
|
1,09
|
1,08
|
0,67
|
0,81
|
0,72
|
Tc
|
54129
|
51444
|
50791,9
|
35322
|
26791
|
Tg
|
15,8
|
12,9
|
10,76
|
11,4
|
8,72
|
SOURCE : Ezé Ezé (2001)
Tb = Population totale / nombres de banques
Tc = Population totale / nombres de comptes
Tg = Population totale / nombres de guichets
B. le secteur informel
De plus, on note au Cameroun une absence de relation
étroite entre les banques et les clients permettant d'avoir une
information fiable sur l'emprunteur. Cette carence incite les banques à
prêter à une clientèle estimée parfois à
tort. Les agents économiques dans un tel contexte font alors recours au
secteur informel dont l'élévation induit du taux
d'intérêt favorise les détenteurs du portefeuille
liquidité du marché. La diminution observée au Cameroun du
crédit bancaire aura pour conséquence une demande
excédentaire de liquidité sur le marché informel. Les
manifestations les plus visibles au Cameroun de l'intermédiation sont
les tontines et les mutuelles (Bekolo ,1989). Elles sont plus proches de
la population.
Le développement du système financier
informel rend précaire le rôle de l'intermédiation formel.
En effet, ce système présente divers instruments permettant de
mobiliser l'épargne tant en milieu urbain qu'en zone rurale et
revêt plusieurs formes parmi lesquelles en plus de celles citées
plutôt figurent également les coopératives
d'épargne, les caisses populaires et autres, ces formes étant
plus proches et ayant les capacités d'adaptation à une
clientèle qui ne trouve pas de réponses à ses
problèmes dans le système bancaire classique. Le
développement du système informel constitue donc une limite
à l'activité de l'intermédiation bancaire.
La méfiance qu'éprouve la population
vis-à-vis des banques depuis les crises bancaires survenues dans les
années 80 ; et cela malgré les réformes est
également à l'origine du recul de l'intermédiation
bancaire.
C. L'environnement difficile
Les cadres juridiques et institutionnels sont
généralement déficients et les améliorations sont
lentes dans des pays tel que la Cameroun. Le système juridique manque de
moyens financiers et le public ne compte guère sur l'objectivité
et la rapidité des procédures devant les tribunaux. L'indice
d'information des créanciers, qui mesure la capacité des
établissements financiers, d'obtenir des informations sur la
solvabilité des clients et l'indice du cadre juridique est
également faible. La faible protection des droits privés et la
difficulté de faire respecter les contrats représentent
également une limite à l'intermédiation
financière : les établissements financiers hésitent
à prêter ; car ils ont du mal à obtenir des garanties
de paiement et à saisir des actifs en cas de défaut de paiement.
Les emprunteurs ont souvent du mal à apporter des garanties en raison du
flou des titres fonciers du aux manques de pièces justificatives et
à la coexistence de plusieurs systèmes de
propriétés.
En définitive, ce chapitre nous permet de
constater que de manière théorique il existe bien un lien entre
l'intermédiation bancaire et la croissance économique dans le cas
du Cameroun ; celui-ci s'exprime soit à travers le taux
d'intérêts réels, le taux d'investissement et la
productivité marginale du capital. Mais l'étude historique de
l'évolution de l'intermédiation bancaire camerounaise nous montre
qu'en dépit des réformes engagées dans les années
90 pour assainir notre système bancaire, celui-ci n'arrive toujours pas
même au jours d'aujourd'hui à influencer positivement et de
manière tangible la croissance économique.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Au terme de cette première partie dans laquelle, il a
été question pour nous de faire tout d'abord une approche
théorique de la notion d'intermédiation financière en
présentant non seulement les modèles pionniers dans le domaine
mais aussi des exemples réels de pays aussi bien
développés qu'en voie de développement et enfin
d'étudier toujours de manière théorique la relation qui
existe entre l'intermédiation bancaire et la croissance
économique dans le cas particulier du Cameroun ; il ressort que,
les banques étant le système financier autour duquel est
axé l'économie camerounaise et en dépit des nombreux
obstacles auquel doit faire face l'intermédiation bancaire, il est
impératif pour trouver une solution au sous développement de
cerner exactement la nature du lien entre l'intermédiation bancaire et
la croissance économique au Cameroun. Cette étude fera l'objet de
notre deuxième partie
Deuxième partie : Analyse empirique de
l'activité bancaire sur le
Développement économique du Cameroun
Tout au long de la
première partie de cette étude, il a été question
pour nous de rappeler les concepts et les différentes relations
théoriques qui rentrent dans le cadre de nos préoccupations en
passant en revue la littérature existante concernant la relation entre
la fonction d'intermédiation des banques et la croissance
économique.
Dans la deuxième partie, nous allons
effectuer une analyse empirique de l'influence de cette activité sur la
croissance économique du Cameroun. Celle-ci sera principalement
basée sur la vérification des hypothèses émises
dès le départ. Cette vérification obéira à
une approche hypothético-déductive du problème qui
consiste à construire une réponse empirique à partir de la
littérature existante ; nous utiliserons comme modèles de
références les travaux de McKinnon (1988), Bencivenga et Smith
(1991), Roubini et Sala-I-Martin (1992,1995), Levine (1997) qui se sont
imprégnés du paradigme théorique de la relation entre
libéralisation financière, développement financier et
croissance économique. Nous adopterons donc pour se faire une
méthode économétrique basée sur un modèle
linéaire qui nous permettra d'analyser la part des banques dans
l'évolution économique du pays. Cela à partir d'indicateur
tels que les crédits au secteur privé à court, moyen et
long terme ( Ccmlt) ; la masse monétaire ( M2) ; la marge
d'intermédiation bancaire (Mi) ainsi que le produit intérieur
brut réel(PIBr). Cette partie aura pour objectif principal de
déterminer de manière effective la contribution des banques dans
le développement de l'économique camerounaise quand on sait que
le Cameroun repose principalement sur « une économie
d'endettement ».
Pour atteindre cet objectif,nous procèderons
tout d'abord à une présentation et à une justification des
variables ainsi qu'à la présentation du modèle qui sera
employé (chapitre3), ensuite nous analyserons les différents
résultats obtenus qui nous éclairerons sur la
réalité du phénomène étudié
(chapitre4).
Chapitre 3 :
Opérationnalisation de la relation banques - croissance
La science économique pour
comprendre la réalité utilise comme toutes les autres sciences de
nombreuses méthodes lui permettant de mieux cerner certaines
observations et d'avoir une connaissance exacte des faits grâce à
des outils adaptés. Parmi ces outils deux en particulier retiendrons
notre attention à savoir : la statistique et
l'économétrie. Mais de manière spécifique
l'économétrie car « elle est l'application des
méthodes statistiques et mathématiques à l'analyse des
données économiques ; le but étant de trouver les
fondements théoriques et empiriques ; à les vérifier
et à les réfuter » (Maddala, 2001). Son utilité
dans notre étude est liée au fait qu'elle est la branche de
l'économie qui consiste à établir des lois ou à
vérifier des hypothèses à partir de données
chiffrées tirées de la réalité. Ainsi, ce chapitre
sera axé de manière particulière sur la
présentation des variables retenues (section1), ainsi que sur la
spécification du modèle économétrique le mieux
adapté à notre travail (section2).
Section1 : Définition et présentation
des variables
Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre
différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives
(variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables
discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs
sont divers ; mais dans notre cas spécifique, quatre indicateurs
provenant des sources de la BEAC, du FMI et de l'INS ont été
retenus sur une période allant de 1980 à 2003 soit 23
années.
I-les indicateurs de mesure du
phénomène
Nous nous emploierons dans cette sous-section à effectuer
une présentation des divers indicateurs aussi bien de la croissance
économique que de l'intermédiation bancaire que l'on retrouve le
plus souvent au sein de multiples études empiriques.
A- les indicateurs de la croissance
économique
Pour pouvoir appréhender le comportement d'un
phénomène économique, il faut au préalable
définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène.
Dans le cadre de notre étude, la variable expliquée ou encore
variable endogène est représentée par la croissance
économique qui aura pour principale indicateur le produit
intérieur brut réel en abrégé PIB réel qui
peut être vu comme étant le total de la valeur ajoutée des
biens et des services réalisés dans un territoire pendant une
période donnée y compris par les ressortissants étrangers.
Cette dernière caractéristique constitue la principale limite du
PIB réel comme indicateur de la croissance ; en effet, celui-ci
tient compte de la production des non résidents (missions
diplomatiques,...) mais pas de la production des nationaux à
l'étranger et pourtant, les premiers ne réintroduisent pas les
profits de leur production dans le circuit économique Camerounais au
contraire l'envoi à l'étranger dans leurs pays respectifs pendant
que les seconds introduisent plutôt les profits de leur production
à l'étranger dans le circuit économique Camerounais. Il y
a donc un manquant réalisé par les ressortissants
étrangers et un apport effectué par les nationaux à
l'étranger donc ne tient pas compte le PIB réel.
B-les indicateurs de
l'intermédiation bancaire
Toujours dans le cadre de ce travail, trois variables
explicatives ou exogènes ont été retenues à
savoir :
v La vocation principale des banques est le financement de
l'économie à travers son outil principal qui est
l'intermédiation bancaire. BIALES (1999) dit à ce
propos que : « la banque est une institution qui
assure une grande partie du financement de l'économie grâce
à des prêts variés adaptés aux besoins des
emprunteurs... ». Ces concours accordés par les banques
peuvent être subdivisés en deux groupes : ceux
accordés à l'économie (c'est-à-dire au secteur
privé) et ceux accordés à l'Etat ; mais ces derniers
servant principalement en définitive au remboursement de le dette
extérieure ne seront pas considérés comme prêts
influençant la croissance d'où le choix de notre variable
explicative ; les crédits accordés au secteur
privé aussi à bien à court, moyen et long
terme.
v Les banques durant leurs activités (principalement le
processus intermédiation) créent de la monnaie lorsqu'elles
accordent des crédits aux agents économiques non bancaires
(Entreprises, ménages, Etat et les collectivités publiques).
Cette opération revêt un intérêt crucial pour
l'économie parce que non maîtrisée elle peut conduire
à des déséquilibres tels que l'inflation, la
détérioration du pouvoir d'achat, les risques de
dévaluation et autres ; raison pour laquelle nous avons retenus la
masse monétaire comme variables explicatives. Mais cette masse
monétaire est constituée de plusieurs composantes à
savoir : M1 qui regroupe les disponibilités immédiatement
utilisables dans les transactions courantes ; M2 qui regroupe M1 et la
quasi-monnaie et enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne contractuelle. Le
second agrégat monétaire étant donc le plus significatif
nous retiendrons comme autres variables explicatives de la croissance
économique ; la masse monétaire M2.
v Un élément donc nous ne pouvons ne pas tenir
compte dans notre étude est le plan de restructuration bancaire mis en
place dans les années 80 pour faire face aux difficultés
bancaires liées à la crise économique qui a sévie
durant la même période. Un des apports de ces réformes, est
justement l'assainissement financier des banques qui en est
résulté et qui a permis à celles-ci de réaliser des
résultats nets d'exploitation positifs et conséquents. Hors, ces
bénéfices réalisés par les banques devraient leurs
permettre de mieux s'intégrer et s'adapter aux besoins de la population,
ainsi d'être plus efficientes et sans doute plus efficaces. Il nous
revient donc de voir si l'excellente rentabilité affichée par le
système bancaire depuis sa restructuration est le corollaire d'une
meilleur implication dans le circuit économique et social et de ce fait
d'un meilleur développement économique d'où le choix de
cette dernière variable explicative : la marge
d'intermédiation bancaire.
Notre présentation effectuée, il
nous est maintenant possible d'opérationnaliser ou de modéliser
le concept.
II- Modélisation du concept Banque -
Croissance
Les débats nés autour de certains
concepts de l'économie ont toujours été le reflet de la
division de la théorie économique par les écoles de
pensée. La contestation et l'adhésion à une théorie
économique résultent de la définition et du contenu que
tel ou tel auteur donne à un concept.
A- Justification du choix de la mesure de la croissance
économique
De manière générale, la variable que l'on a
coutume d'employé pour la mesure de la croissance est le taux de
croissance du PIB réel qui se calcule de la façon
suivante :
Taux de croissance du PIB=DPIB par tête/ PIB par
tête
Mais King et Levine (1992,1993) affinent l'analyse en ajoutant
à ce calcul du taux de croissance du PIB une autre formule qui
est :
Taux de croissance du PIB=
INV x EFF*
Avec
INV= investissement brut domestique et
EFF*= DPIB par tête
PIB par
tête investissement
brut domestique
Afin de tenir compte de la dépréciation du
capital, King et Levine définissent EFF* :
0,1(1 -
INV)
EFF= EFF* +
INV
Se qui revient donc à : EFF = DPIB par tête/ D
du stock de capital
Mais dans ce travail compte tenu de la nature de nos variables
nous utiliserons plutôt comme indicateur de la croissance
économique le PIB réel qui se définit comme l'ensemble des
biens et services produits sur le territoire national quelque soit la
nationalité des producteurs.
Ce PIB se calcule de plusieurs manières à
savoir :
- Selon l'optique de la production ou optique de la valeur
ajoutée dans laquelle il est l'agrégat des valeurs
ajoutées des différentes branches de l'économie:
PIB = Somme des VA + Droits de Douanes + Impôts
indirects - Subventions
- Selon l'optique de l'utilisation ou optique de dépense
dans laquelle le PIB est l'équivalent des multiples usages de la
richesse nationale. C'est l'ensemble des différents emplois qui sont
faits de la richesse nationale d'un pays :
PIB = Consommation des ménages + Dépenses
gouvernementales + Investissements privés + Exportations -
Importations
- Selon l'optique du revenu dans laquelle le PIB est le cumul des
différents revenus tirés par les différentes
catégories d'agents économiques résidents, en raison de
leurs multiples activités :
PIB = Revenu des matières premières + Revenu
de la main d'oeuvre (salaires) + Revenu du capital (intérêts,
dividendes) + Revenu des entreprises (bénéfices)
Figure1 : Courbe d'évolution
du PIB réel au Cameroun
Source : World Bank
§ En ordonnée le PIB réel au Cameroun en
valeurs réelles
§ En abscisse les années d'observations à
compter de 1980
La courbe ci-dessus retrace l'évolution du PIB de 1980
à 2003. Sur cette courbe, l'on remarque tout d'abord durant les
années 80 de manière plus précise de 1986 à 1988,
une chute du PIB réel due à la crise financière que
traversait le pays durant cette période nous pouvons prendre l'exemple
des nombreuses liquidations bancaires ou alors réformes qui sont
intervenues durant cette période ; et ensuite, après la
dévaluation de 1994, ce PIB s'est fortement accru cela à cause
des bienfaits qui sont résultés de cette dévaluation sur
l'économie.
B- Justification du choix des mesures de
l'intermédiation bancaire
L'explication des facteurs influençant la croissance
économique peut être considérée comme étant
la justification de nos variables à savoir :
Les crédits accordés au secteur
privé : ces crédits soit à court ; à
moyen ou à long terme sont de manières générales
orientées vers les investissements productifs qui sont le moteur
principal d'une économie en pleine expansion, d'où l'importance
de cet indicateur. D'après Anne Joseph (2000), dans un contexte de
faible régulation, les crédits peuvent être orientés
vers des investissements peu productifs. Par exemple, les signes de
corrélation entre la part des crédits destinés au secteur
privé et la croissance économique est négative en
Amérique Latine sur la période de 1970-1980. Dans ce
sous-continent en raison de la libéralisation financière
effectuée sans encadrement adéquat, la plupart des crédits
ont servi à financer des investissements peu productifs (De Gregorio et
Guidotti, 1995)
Figure2 : Evolution des
crédits au secteur privé
Source : World Bank
Cette courbe retrace l'évolution des crédits aussi
bien à court, moyen et long terme accordés au secteur durant la
période allant de 1980 à 2003. On remarque tout de suite une
chute de ces crédits durant la période précédent la
dévaluation cela due tout à la diminution des crédits
à moyen et long terme résultant du manque de confiance des
agents financiers dans le secteur financier puis aux anticipations
effectuées par les agents économiques peu avant la dite
dévaluation ce qui avait conduit à un retrait massif des
dépôts bancaires que beaucoup préféraient garder
à l'extérieure entraînant une fuite des capitaux mais
après la dévaluation une légère amélioration
de ces crédits s'est fait ressentir entraînant avec elle, un
accroissement des crédits à court terme. En effet, au 31 octobre,
la centrale risques de le BEAC fait état d'un montant global de
crédits bancaires recensés de 522milliards de FCFA, soit une
hausse de 1,5% par rapport à l'année
précédente ; cette hausse est imputable à une hausse
de 4,3% des crédits à court terme qui s'établissent
à 253 milliards de FCFA en octobre 1999 contre 242,6 milliards de FCFA
en 1998. Le repli des crédits à moyen et à long terme en
1999 de 1% n'a aucune incidence sur la hausse globale des crédits. Si on
effectue une analyse en terme de secteur, on remarque en 1999 un accroissement
de 2% des crédits totaux au secteur primaire résultant d'une
augmentation de 13% des crédits à court terme, la pêche (+
28,6%) et la forêt (15,7%) en sont les principaux
bénéficiaires alors que le secteur agricole affiche un
léger recul du financement bancaire de 3,7%. Les crédits à
moyen et long terme quant à eux enregistrent un recul de 1,1% ; au
niveau du secteur secondaire, on remarque une baisse simultanée des
crédits de court, moyen et long terme : la baisse des
crédits de court terme s'explique par un recul du financement bancaire
du secteur des mines de 8,5% et des industries de transformation de13,6% et
celle des crédits à moyen et long terme de 2,2% s'explique par un
recul du financement octroyés au secteur minier (-6,2%) ; et enfin
concernant le secteur tertiaire, les concours bancaires accordés a ce
secteur enregistrent une hausse de 5% due au regain des crédits à
court terme accordés aux secteurs des services (+15,4%) et du commerce
d'exportation( +143,3%). En définitive sur l'ensemble des crédits
recensés 57% des financements bancaires ont été
absorbés par le tertiaire.
La masse monétaire (M2) : cet indicateur
comprend M1 et la quasi-monnaie.
Cette quasi-monnaie désigne l'ensemble des actifs
financiers qui peuvent être facilement transformés en monnaie
annuelle c'est-à-dire en billets de Banque Centrale, en pièces ou
en monnaies scripturales. Dans la plupart des pays en développement,
tout comme au Cameroun la quasi-monnaie est désignée par les
dépôts à terme. On y retrouve : tous les comptes sur
livret (livrets bancaires, livrets A et livrets B des caisses d'épargne,
les livrets bleus du crédit mutuel, les L.E.P ou livrets
d'épargne populaire, les CODEVI et les C.E.L
Figure3 : Courbe d'évolution
de la masse monétaire M2
Source : World Bank
Cette courbe également de la même
manière que les précédentes retrace l'évolution de
la masse monétaire de 1980 à 2003. On peut constater que sur
cette courbe la masse monétaire a connu diverses phases tantôt
ascendantes, tantôt descendantes cela due de manière
générale à la crise financière des années
80. Rappelons ici que La monnaie est créée pour être mise
à la disposition des entreprises et leur permettre de financer leurs
investissements. Certes cette assertion doit être nuancée puisque
en réalité, l'investissement peut être financer sans
création monétaire tandis que la monnaie peut être
créée pour d'autres opérations que l'investissement,
effectuées par d'autres agents que les entreprises ; cependant,
aucune de ces opérations ne seraient concevables si, à l'origine,
de la monnaie n'avait été créée par une banque au
profit d'une entreprise pour être investie dans un
« processus » de production.
La marge d'intermédiation : Comme
décrit précédemment c'est la
Différence entre les intérêts payés et
les intérêts reçus. Cet indicateur encore appelé
marge d'intérêt permet de mesurer l'efficacité des
intermédiaires financiers à savoir dans notre cas les banques.
Figure4 : courbe
d'évolution de la marge d'intermédiation bancaire
Source : World Bank
Cette courbe retrace l'évolution de la marge
d'intermédiation bancaire de 1980 à 2003. Il apparaît clair
que le résultat d'exploitation des banques a connu de grandes
instabilités depuis le début des années 80 jusqu'à
nos jours, dans ces conditions il devient intéressant de comprendre de
quelles façons les banques réagissent face à cela. A ces
variables quantitatives nous ajouterons une variable qualitative à
savoir la restructuration bancaire. L'introduction de cette variable dans le
modèle contribue à son amélioration ; cette variable
est une variable muette composé de 0 et 1.
Le choix de nos variables étant maintenant
justifié, procédons à leur vérification empirique
suivant le model économétrique qui sera présenté
ci-après.
Section2 : la construction du modèle
économétrique
Un modèle peut être défini comme la
représentation schématique et partielle d'un
phénomène sous forme d'équation dont les variables sont
des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet
de valider la théorie économique à partir de
l'observation empirique des résultats suivant un processus bien
défini. A ce titre, il ressort que la modélisation constitue une
étape indispensable pour notre étude puisqu'elle nous permettra
de confirmer ou d'infirmer notre hypothèse à partir d'un
modèle économétrique. Mais avant de mettre en place notre
modèle de base de travail, il est nécessaire de le
présenter.
I. Généralités sur le modèle
linéaire
On s'intéressera ici à la définition,
à l'utilité de ce modèle et à sa formalisation.
A- Définition et utilité du
modèle
Un modèle est une représentation d'idées ou
de connaissances relatives à un phénomène. Sa principale
utilité est de donner des projections de l'activité
économique et de permettre de procéder à des simulations
alternatives des politiques économiques. Les résultats du
modèle sont obtenus à l'aide d'équations de comportements
qui décrivent l'évolution des variables. La variable
endogène se voit ainsi relier à des variables exogènes et
le modèle se présente sous la forme suivante : Yi =
f (Xa, Xb,......, Xi) avec Yi la variable endogène et Xi les
variables exogènes.
B- Formalisation du modèle
Notre analyse étant basée sur un ensemble de
variation, la méthode employée sera principalement explicative.
De plus, les variables étant quantitative et étant
constituée de telle manière qu'on ait une variable
expliquée pour plusieurs variables explicatives, alors le modèle
le plus adapté à notre cas est le modèle linéaire
générale ou encore modèle à régression
multiple.
En générale, il est extrêmement difficile
voir impossible q'un phénomène économique ou social puisse
être appréhendé à l'aide d'une seule variable. Cette
généralisation du modèle linéaire simple se
présente sous la forme suivant :
Yt = B0 + B1X1t +
B2X2t + ....+ BkXkt + £t
Avec Yt la variable à expliquer observée à
la date t
X1t la première variable explicative
observée à la période t
X2t la deuxième variable explicative
observée à la période t
Xkt la variable explicative k observée à
la période t
Avec B0, B1, B2,....., Bk les paramètres du
modèle ; £t le terme d'erreur et t = {1,2,..., n} le nombre
d'observation.
Tout modèle pour être fonctionnel doit
être construit sur la base de ses hypothèses. Celles-ci
permettront dans la suite de procéder aux différents tests
statistiques. Pour le modèle à regéssion multiple, ces
hypothèses sont à la fois stochastiques7(*) et structurelles :
Ø Hypothèses stochastiques
H1 : les valeurs Xit sont observées sans
erreur
H2 : l'espérance mathématique des
erreurs est nulle ; E (£t)=0
H3 : la variance de l'erreur est constante quelque
soit t
H4 : les erreurs sont non
corrélés ; E (£t, £t')=0 si t # t'
H5 : l'erreur est indépendante des variables
explicatives ; COV (Xit, £t)=0
Ø Hypothèses structurelles
H6 : il y a absence de colinéarité
entre les variables explicatives
H7 : 1/n (xx') tend vers une matrice finie lorsque
n tend vers l'infini
H8 : le nombre d'observation est supérieur
au nombres de séries explicatives ; n>k+1
II- présentation du modèle
économétrique retenu
Le modèle que nous retenons sera la représentation
formalisée de notre schéma théorique tel que décrit
précédemment.
A- rappels des variables et spécification du
modèle
Nous nous sommes fixés l'objectif
d'appréhender l'influence de certaines variables financières et
monétaires sur la croissance économique au Cameroun. Pour y
parvenir, nous avons émis après une revue de la
littérature une hypothèse fondamentale complétée de
trois sous hypothèses à savoir :
H : il existe un lien
positif entre l'intermédiation bancaire et la croissance
économique telle que :
H1 : les crédits accordés
au secteur privé influencent positivement le PIB réel.
H2 : la masse monétaire M2
influence négativement le PIB réel.
H3 : la marge d'intermédiation
bancaire influence positivement la croissance par le biais des crédits
accordés au secteur privé.
Sur la base de ces hypothèses, nous avons défini un
certains nombres de variables justifiées par des fondements
théoriques. Nous avons donc retenu comme variable endogène
représentative du concept de croissance économique, le PIB
réel que nous noterons PIBr.
Pour ce qui est des variables exogènes nous en avons
retenus trois :
- Les crédits accordés au secteur privé
noté Ccmlt
- La masse monétaire notée M2
- La marge d'intermédiation notée
Mi
A ces variables exogènes sera ajouté une autre
variable « Dummy » qui est la restructuration bancaire
notée D.
Par ailleurs, nous allons spécifier un modèle
à séries temporelles de telle sorte que nos variables
représentent le phénomène qu'elles traduisent en
étant observables à intervalle de temps.
A partir de nos variables codées ci-dessus, nous obtenons
deux équations de régression :
La première équation est représentée
de la façon suivante, avant introduction de la variable dummy :
PIBrt = B0 + B1Ccmlt +B2 M2t + B3 Mit +
£t
La deuxième équation quant à elle est
représentée de la façon suivante, après
introduction de la variable dummy :
PIBrt = B0 + B1 Ccmlt + B2 M2t + B3 Mit + B4 Dt +
£t
Avec t = 1980, 1991,..., 2003; n = 25 observations
B0; B1; B2; B3 ; B4 les paramètres du modèles
assimilables aux coefficients de régression affectés aux
variables exogènes respectives :
PIBrt le PIB réel qui est la variable expliquée
à l'instant t
Ccmlt les crédits au secteur privé qui est la
première variable explicative
M2t la masse monétaire qui est la seconde variable
explicative
Mit la marge d'intermédiation qui est la troisième
variable explicative
Dt la restructuration bancaire qui est la variable dummy
B- les différents tests statistiques
Le modèle par régression multiple permet de
réaliser différents tests statistiques qui nous permettrons non
seulement de vérifier l'hypothèse déjà émise
mais aussi de connaître la validité du modèle et sa
signification globale. On distingue le test de Student, le test de Fischer, et
le test ADF.
§ Le test de Student : il permet de tester les
coefficients du modèle en formulant
Le plus souvent une hypothèse selon laquelle le
coefficient est nul soit H0 : B1=0 et une autre où le coefficient
est différent de zéro soit H1 : B1#0. La
détermination du seuil d'acceptabilité est toujours
recommandée pour conduire ce test. On calcul alors un ratio noté
t* appelé t student lequel ratio est comparé à une valeur
lue sur la table de student. Si la valeur calculée ou empirique est
supérieur à la valeur lue, alors le coefficient
considéré est significativement différent de zéro
et on rejette l'hypothèse de nullité. La variable explicative
à laquelle est liée le coefficient est contributive à
l'explication de la variable endogène. Par ailleurs, les signes des
coefficients renseignent sur le sens de la relation entre les variables
explicative et la variable endogène. L'obtention des signes attendus
confirme le sens de la relation qui existe théoriquement entre les
variables.
§ Le test de Fischer : il permet de vérifier la
signification globale du modèle, il
Se ramène à la question de savoir s'il existe des
variables exogènes significatives pour expliquer la variable
endogène. Il s'agit en fait de s'interroger sur la signification globale
du modèle c'est-à-dire de savoir si l'ensemble des variables
explicatives à une influence sur la variable endogène. L'on
compare ici le F* empirique au F lu sur la table du Fischer-schnedecor. Si F*
est supérieur au F lu alors on rejette H0 et le modèle est
globalement significatif.
§ Le test ADF ou test de Dickey - Fuller
augmenté :
Ce test de la racine unitaire s'effectue sur les coefficients de
corrélation ; si ils sont significativement différents de 0
et négatif, alors l'hypothèse que Y contient une racine unitaire
est rejetée et sa stationnarité est acceptée.
Le coefficient de détermination R² permet
d'apprécier la qualité de l'ajustement du modèle. Si
R² est proche de son maximum qui est 1, alors le modèle est
supposé bon c'est-à-dire que la qualité d'ajustement est
meilleure.
En définitive, il a été question
pour nous dans ce chapitre de procéder à un aperçu bref du
modèle économétrique retenu et de sa formalisation ;
mais il importe de signaler certaines limites liées à cette
modélisation à savoir de manière spécifique
l'utilisation des valeurs réelles des variables et non des ratios, ce
qui nous amènent dans notre analyse à ne pas tenir compte de
concept tels que le niveau d'inflation de la période d'étude, la
corruption et même la concentration des banques. Dans le chapitre
suivant, nous nous efforcerons de procéder aux tests de
significativité et à la validation de notre hypothèse.
Chapitre4 : L'influence de l'activité
bancaire sur la croissance économique
Camerounaise : une réalité
Dans le chapitre précédent, nous avons
présenté et utilisé un modèle
économétrique mettant en relation plusieurs variables parmi
lesquelles une variable (la variable endogène) qui est à
expliquer et d'autres variables (les variables exogènes) qui sont
explicatives. Grâce à ce modèle, il nous est possible et
sans doute plus évident d'analyser et de vérifier à la
fois de manière spécifique et de manière globale les
relations supposées existantes entre les différents concepts
théorique faisant l'objet de notre étude, en utilisant des
méthodes scientifiques développées et fiables nous
permettant d'appréhender certains phénomènes sociaux.
C'est pour cette raison que nous avons adopté la méthode de
régressions multiples pas à pas descendantes afin
d'éliminer les variables qui ne sont pas significatives dans
l'explication de la variable expliquée. Mais l'essentiel n'étant
pas l'analyse a proprement parlée, il nous revient également
d'interpréter les résultats obtenus afin de mieux cerner la
réalité du phénomène étudié.
Pour se faire, ce chapitre sera articulé comme
précédemment en deux sections. La première sera
consacrée à la présentation de nos équations
fondamentales avec leurs interprétations tant sur le plan statistique
qu'économique tandis que la seconde aura pour objectif à la
lumière des théories existantes de proposer des moyens financiers
plus efficace concernant la stimulation de la croissance économique au
Cameroun.
Section1 : Analyse et interprétation des
résultats
Le modèle économétrique retenu qui est un
modèle à régressions multiples nous a permis d'effectuer
un certains nombres de tests statistiques qui nous sont indispensables dans
l'analyse que nous envisageons de mener. Mais avant toutes choses, il est
préférable de présenter les différentes
équations nous permettant d'aboutir à l'équation la plus
optimale.
I. Etude de la validation globale des équations
Cette partie aura pour objectif principale l'analyse proprement
dite de nos équations à partir du modèle adopté qui
est celui du modèle à régressions multiples pas à
pas « step Wise » descendantes qui nous aidera à
atteindre à partir d'une élimination progressive des variables
non significatives une équation plus optimale.
A : Equation fondamentale
Ce paragraphe aura pour but principal l'étude de la
régression de notre première équation. 1 : La
première équation
Comme présenté dans le chapitre
précédent, la première équation retenue dans notre
travail est : PIBrt = B0 + B1Ccmlt + B2M2t + B3Mit +
£t
Mais avant de l'analyser nous allons étudier le
degré de corrélation existant entre ces différentes
variables à partir du coefficient de corrélation de
Pearson :
Tableau1 : Matrice de
corrélation1
|
Corrélation de Pearson
|
PIB réel
|
Crédits accordés au secteur privé Ccmlt
|
Masse monétaire M2
|
Marge d'intermédiation Mi
|
PIB réel
|
1,0000
|
|
|
|
Crédits au secteur privé
Ccmlt
|
0,008
|
1,0000
|
|
|
Masse monétaire M2
|
0,892
|
0,064
|
1,0000
|
|
Marge d'intermédiation
Mi
|
0,742
|
-0,213
|
-0,455
|
1,0000
|
Source : Calcul de
l'auteur
L'observation de ce tableau nous amène à remarquer
que les variables exogènes (explicatives) sont peu
corrélées entre elles mais également peu
corrélées avec la variable endogène (expliquée) mis
à part la masse monétaire et la marge d'intermédiation qui
sont très liées au PIB réel (on a des forces de
corrélation respectivement égale à 0,892 et 0,742). Cela
nous amène à constater que des trois variables explicatives
retenues à savoir les crédits accordés au secteur
privé, la masse monétaire et la marge d'intermédiation,
ces dernières sont les variables les plus explicatives du
phénomène de croissance économique.
L'analyse de notre équation nous donne les
résultats suivants :
Tableau2 :
Présentation des résultats du modèle
Paramètres
|
Coefficients
|
T-student
|
Signification
|
B0
|
-6,9 E+11
|
-2,495
|
0,21
|
B1
|
4,351 E-07
|
1,025
|
0,318
|
B2
|
4,090
|
11,095
|
0,000
|
B3
|
1,6 E+09
|
6,981
|
0,000
|
F = 106,747
R² = 0,941
|
Source : calcul de l'auteur
Le travail qui nous revient à présent est celui de
déterminer la qualité de l'ajustement, la signification globale
du modèle ainsi que la contribution de chaque variable exogène
dans l'explication de la variable endogène.
o Concernant la qualité de l'ajustement, l'utilisation du
coefficient de détermination R² est la valeur la plus
adaptée. Dans nos résultats, la valeur de ce coefficient est
0,941. L'on constate que cette valeur est plus proche de 1 que de 0 ce qui nous
permet de conclure que la qualité de cet ajustement est bon.
o A propos de la signification globale du modèle,
l'utilisation du F de Fischer est la valeur appropriée. La
régression de notre équation affiche un Statistique égale
à 106,747. la valeur théorique lue dans la table de distribution
à (3,20) dl est égale à 3,40. L'on remarque que le F
empirique obtenu est supérieur au F théorique lu au seuil de 5%
ce qui nous permet de conclure que ce modèle est globalement
significatif c'est-à-dire qu'il existe des variables explicatives
contribuant à l'explication de la croissance économique.
o Enfin, concernant la contribution des variables dans ce
modèle, nous aurons recours au T de student. La valeur du t-student lu
sur la table au seuil de 5% est égale à 2,086 par contre, les
t-students des variables Ccmlt, M2, Mi sont respectivement égales en
valeurs absolues à : 1,025 ; 11,095 ; 6,981. On constate
que seules les valeurs t-students de M2 et de Mi sont supérieures
à la valeur théorique de ce T tandis que la valeur t-student de
Ccmlt est inférieure à cette même valeur ce qui nous
amène à conclure que seules M2 et Mi contribuent de
manière significative à la croissance économique.
En définitive, en plus du fait que la qualité de
l'ajustement est bonne ; que le modèle est globalement significatif
et que les variables que sont la masse monétaire M2 et la marge
d'intermédiation Mi contribuent significativement à l'explication
de la croissance économique nous retenons que les crédits
accordés au secteur privé contrairement à l'idée de
départ ne contribuent pas de manière vraiment significative
à la croissance économique.
Nous pouvons donc à présent éliminer la
variable qui est la moins explicative à savoir Ccmlt et recommencer la
régression jusqu'à atteindre l'équation optimale.
2 : La deuxième équation
Tableau3 :
Présentation des résultats du modèle3
Paramètres
|
Coefficients
|
T-student
|
Significations
|
B0
|
- 6,6 E+11
|
- 2,398
|
0,26
|
B1
|
4,160
|
11,470
|
0,000
|
B2
|
1,5 E+09
|
6,957
|
0,000
|
F = 159,209
R² = 0,938
|
Source : Calcul de l'auteur
Pour cette seconde équation, nous
procèderons comme précédemment à l'estimation de la
qualité de l'ajustement, à la signification globale du
modèle ainsi qu'à la contribution des variables au
modèle.
o La qualité de l'ajustement, le coefficient de
détermination R² à une valeur égale à 0,938
qui est une valeur supérieure à 0,5 et très proche de 1,
ce qui nous permet de déduire que la qualité de l'ajustement est
bonne.
o La signification globale du modèle, le F statistique de
Fischer est égale à 159,209 tandis que le F théorique
à (1,22) dl est égale à 4,30. Le F empirique étant
supérieure au F théorique on en conclu que le modèle est
globalement significatif. Nous remarquerons également que le F empirique
trouvé dans cette équation est supérieure au F empirique
trouvé précédemment ce qui signifie que cette
équation est globalement plus significative que la première.
o La contribution des variables, le t-student obtenu pour chacune
des variables restantes est respectivement : 11,470 et 6,957 tandis
que le t-student lu sur la table est égale à 2,069 au seuil de
5%. Le t-student empirique étant supérieure au t-student lu, on
en déduit que toutes les variables restantes contribuent de
manières significatives à la croissance économique.
En définitive, dans cette seconde régression
également, la qualité de l'ajustement est bonne, le modèle
globalement significatif et toutes les variables contributives à la
croissance économique.
Ayant donc atteint le niveau où aucune variable ne peut
plus être éliminée on en déduit qu'on est à
l'optimum, ce qui reviens à dire que l'équation optimale retenue
pour notre régression est : PIBrt = 4,160 M2 +
1,5 E+09 Mi + £t
Pour conclure, nous retiendrons que des trois
variables représentantes de l'intermédiation bancaire que sont
les crédits accordés au secteur privé, la masse
monétaire M2 et la marge d'intermédiation, seules la masse
monétaire et la marge d'intermédiation influencent de
manière significative la croissance économique au Cameroun. Dans
notre deuxième partie, nous expliquerons de manière effective
comment ces deux indicateurs influent la croissance mais également si
cette influence est positive ou non.
B- La seconde équation
Ce paragraphe aura pour but principal l'analyse de notre seconde
équation.
1. La première équation
L'équation analysée ici est notre équation
après introduction de la variable dummy de restructuration bancaire
à savoir :
PIBrt = B0 + B1 Ccmlt + B2 M2t + B3 Mit + B4 Dt +
£t
Comme avec la précedente, nous étudierons d'abord
la corrélation entre ces variables
Tableau4 : Matrice de corrélation 2
Corrélation de Pearson
|
PIB réel
|
Ccmlt
|
M2
|
Mi
|
Dummy
|
PIB réel
|
1,000
|
|
|
|
|
Ccmlt
|
0,008
|
1,000
|
|
|
|
M2
|
0,892
|
0,064
|
1,000
|
|
|
Mi
|
0,74
|
-0,213
|
0,455
|
1,000
|
|
Dummy
|
0,567
|
-0,269
|
0,393
|
0,784
|
1,000
|
Source : Calcul de l'auteur
L'observation de cette matrice de corrélation nous montre
que tout d'abord les variables explicatives sont peu corrélées
entre elles mis à part notre variable dummy de la restructuration
bancaire qui assez corrélée avec la marge d'intermédiation
(degré de corrélation 0,784) et qu'ensuite elles sont peu
corrélées avec la variable endogène mis a part la masse
monétaire et la marge d'intermédiation qui sont fortement
corrélées au PIB réel (degrés de corrélation
respectifs 0,892 et 0,74). La différence qui ressort le plus entre cette
matrice et la précédente est la corrélation entre la masse
monétaire et la marge d'intermédiation qui est dans ce
modèle positive alors qu'elle est négative dans le premier
modèle.
L'analyse de cette équation nous donne les
résultats suivants :
Tableau5 : Présentation des résultats du
modèle 4
Coefficients
|
Valeurs
|
T-student
|
Signification
|
B0
|
-7,9 E+11
|
-2,692
|
0,14
|
B1
|
3,543 E-07
|
0,821
|
0,422
|
B2
|
4,128
|
11,153
|
0,000
|
B3
|
1,8 E+11
|
5,617
|
0,000
|
B4
|
-2,8 E+11
|
-1,020
|
0,321
|
F = 80,480
R² = 0,944
|
Source : Calcul de l'auteur
Comme précédemment dans ce modèle, il sera
question pour nous d'étudier la qualité de l'ajustement ; la
significativité globale du modèle et enfin la contribution de
chaque variable à l'explication du modèle. Et nous remarquons de
manière générale que ce modèle est globalement
significatif, que l'ajustement est de bonne qualité et que des variables
retenues dans cette première équation, les crédits
accordés au secteur privé est la variable la moins significative
et contributive au modèle c'est ainsi que cette variable est
éliminée ce qui se traduira par une diminution de R² et une
augmentation de F empirique.
2. Deuxième équation
Coefficients
|
Valeurs
|
T- student
|
Signification
|
B0
|
-7,8 E+11
|
-2,683
|
0,14
|
B1
|
4,189
|
11,644
|
0,000
|
B3
|
1,8 E+09
|
5,625
|
0,000
|
B4
|
-3,2 E+11
|
-1,201
|
0,244
|
F = 108, 854
R² = 0,942
|
Tableau6 : Présentation des résultats du
modèle 5
Source : Calcul de l'auteur
Comme précédemment le modèle est
globalement significatif et l'ajustement est de bonne qualité. Quant aux
variables, il apparaît que c'est D la variable de restructuration
bancaire qui est la variable la moins contributive du modèle raison pour
laquelle cette variable sera éliminée du modèle.
3. Troisième équation
Tableau7 : Présentation des
résultats du modèle
Coefficients
|
Valeurs
|
T-student
|
Signification
|
B0
|
-6,6 E+11
|
-2,398
|
0,026
|
B1
|
4,160
|
11,470
|
0,000
|
B2
|
1,5 E+09
|
6,957
|
0,000
|
F = 159,209
R² = 0,938
|
Source : Calcule de l'auteur
Ce qui nous ramènent à la même
équation optimale que le modèle précédent à
savoir :
PIBrt = 4,160 M2t + 1,5 E+09 Mit + £t
Pour conclure, nous voyons que ce modèle
avec introduction de la variable dummy de la restructuration bancaire nous
obtenons la même équation fondamentale que dans le modèle
sans variables dummy. Et dans ces deux modèles, il apparaît que la
masse monétaire et la marge d'intermédiation sont les deux
variables les plus contributives et significatives à la croissance du
PIB réel.
C- Résultats du test ADF
Variables
|
Retards
|
ADF test statistique
|
Valeurs critiques de
MacKinnon
|
D (PIB, 2)
|
2
|
-3,436169
|
1% critical value* -3,78803
5% critical value -3,01236
10% critical value -2,64611
|
D (Ccmlt, 1)
|
1
|
-3,715203
|
1% critical value* -3,76959
5% critical value -3,00486
10% critical value -2,64224
|
D (M2, 2)
|
2
|
-2,88236
|
1% critical value* -3,83151
5% critical value -3,02997
10% critical value -2,65519
|
D (Mi, 1)
|
1
|
-3,586552
|
1% critical value* -3,76959
5% critical value -3,00486
10% critical value -2,64224
|
Source : Calcul de l'auteur
Comme nous l'avons expliqué, le test de la racine unitaire
(ADF) explique la stationnarité des variables ; pour cela il faut
que la valeur absolue de ce test soit supérieure à la valeur
critique de MacKinnon. Dans notre analyse,on constate à partir de ce
tableau que toutes nos variables explicatives sont stationnaires mais à
des valeurs critiques différents, ainsi, les crédits
accordés au secteur privé ; le PIB réel et la marge
d'intermédiation sont stationnaire à 5% par contre la masse
monétaire est stationnaire à 10%.
II. Interprétations des résultats de
l'analyse
Cette partie sera principalement axée
comme son nom l'indique sur l'interprétation de nos résultats
après analyse. Nous observerons de manière spécifique
l'action de chaque indicateur sur la croissance économique.
A- Crédits accordés au secteur privé
et croissance économique
La relation entre ces deux concepts n'est plus à
démontrer ; en effet, les crédits accordés au secteur
privé par les banques aussi bien à court, moyen et long terme
permettent de financer l'investissement qui à son tour est un facteur
primordial du développement économique d'un pays. En
résumé ces crédits influencent la croissance au travers du
canal de l'investissement, il existe donc de ce fait une relation positive
entre ces deux concepts de telle sorte que lorsque le crédit
croît, la croissance croît de manière proportionnelle. Dans
notre analyse, nous constatons que le coefficient de corrélation de
cette variable avec le PIB réel est tellement faible que l'on a
été dans l'obligation de le supprimer au cours de l'analyse. Cela
nous montre que de manière réelle, les crédits
accordés au secteur que se soit à court, à moyen ou
à long terme n'influence pas de manière significative le PIB
réel au Cameroun. Il nous revient de noter que cette faible presque non
contribution des crédits accordés au secteur privé
à la croissance constitue une controverse puisque l'étude de
l'évolution de ceux -ci nous montre en dépit d'une certaine
instabilité une relative amélioration et de ce fait un certains
accroissement de ces crédits.
B- Masse monétaire et croissance
économique
La croissance du PIB réel s'accompagne toujours d'une
certaine création monétaire due à l'augmentation des prix
et de la quantité de valeurs monétaires détenues par les
ménages et les entreprises. Celle-ci est inversement proportionnelle
à la création monétaire globale qui se définit
comme étant la différence entre l'augmentation de la masse
monétaire M3 en données courantes et le taux de croissance du PIB
réel. Mais elle dépend en fait de la variation d'un seul
agrégat : M2 c'est-à-dire de l'épargne des
ménages( placée sur livrets)...Ce qui signifie que la
création monétaire de l'agrégat M2 doit baisser pour que
le PIB réel augmente. De manière théorique, cet
agrégat augmente en moyenne plus vite que le PIB réel du fait de
l'effet de richesse. En effet, quand la croissance du PIB réel augmente,
les ménages et les entreprises sont plus riches, donc épargnent
davantage. Pour donc relancer cette croissance économique, les
ménages doivent épargner moins et consommer davantage, de cette
façon, la demande augmente et l'offre y répond (le PIB
réel augmente). Dans notre étude, la variable M2 influence de
manière significative mais pas vraiment substantielle la croissance du
PIB réel. Il nous revient de noter qu'en dépit de cette action
sur la croissance la relation entre les deux ne suit pas le processus normale
en effet, dans ce cas l'étude de l'évolution de la masse
monétaire M2 nous montre une certaine évolution qui existe
également au niveau de l'évolution du PIB réel de telle
sorte que ces deux variables évoluent dans le même sens alors
qu'elles devraient évoluer en sens inverse.
C- Marge d'intermédiation et croissance
économique
La marge d'intermédiation comme nous l'avons décrit
plus haut est le bénéfice que retirent les banques de leur
activité d'intermédiation ; elle constitue leur profit ou
leur résultat net d'exploitation. De même qu'avec les
crédits au secteur privé, la relation entre cette marge et la
croissance du PIB réel n'est plus à démontrer ; en
effet ces deux variables évoluent dans le même sens mais
contrairement au crédits qui agissent à travers le canal de
l'investissement, la marge d'intermédiation elle agit à travers
la taille et l'efficacité des banques en question. En effet, les banques
emploient ces bénéfices pour leur amélioration n'oublions
que celles-ci fonctionnent sensiblement de la même façon que des
entreprises ordinaires, cela implique qu'avec ces fonds, les banques pourront
améliorer leur compétitivité sur le marché ;
elles pourront répondre clairement au besoin de la population
environnante, elles pourront faire face au difficultés liées
à l'environnement et autres. Au final, nous aboutirons à des
banques efficaces et efficientes répondant parfaitement aux besoins
économiques. Dans notre travail, il existe un très fort
coefficient de corrélation entre la marge d'intermédiation et la
croissance économique, cela nous permet de conclure que celle-ci
influence de manière significative et vraiment substantielle la
croissance du PIB réel.
D- Marge d'intermédiation et crédits
accordés au secteur privé
En observant les matrices de corrélation effectuées
ci-dessus nous remarquons que le degré de corrélation entre la
marge d'intermédiation et les crédits accordés est non
seulement relativement faible mais en plus négatif à
savoir : - 0,213 et pourtant l'analyse effectuée nous montre une
corrélation significative entre cette marge et la croissance. Nous
pouvons donc conclure que l'hypothèse émis selon laquelle la
marge d'intermédiation influence la croissance économique par le
biais des crédits accordés au secteur privé est fausse ou
erroné et donc que dans le cas du Cameroun celle-ci utilise un autre
canal.
Section2 : les facteurs de blocage de la relation
banques croissance et les
Solutions préconisées
Cette section reposera principalement sur l'étude dans le
temps des facteurs de blocage apparus tout au long de notre analyse et sur la
proposition de différentes solutions pouvant permettre de mettre un
terme à ceux-ci.
I- Les facteurs de blocage résultant de
l'analyse
Tout au long de cette étude,
différents problèmes nous sont apparus concernant cette
contribution de l'activité bancaire à la croissance
économique et cela de manière spécifique. Après
avoir dans la section précédente analysé le modèle
et interprété nos résultats avec les logiciels EVIEWS et
SPSS, nous allons procéder à une transposition de ceux-ci
à la réalité et cela avec chacune des variables
utilisées pour expliquer ce modèle.
A- les crédits accordés au secteur
privé
Concernant ceux-ci, il apparaît que contrairement aux
idées conçues, au Cameroun
Ces crédits ne contribuent pas de manière
significative à l'évolution du PIB. En effet, prêtons tout
d'abord attention à l'évolution de ceux-ci, nous nous rendons
compte que celle-ci est très instable, depuis 1990, on constate une
chute libre de ces crédits8(*) que même les réformes et la
dévaluation ne peuvent endiguer. La dévaluation n'a pas eu les
effets escomptés, les crédits à l'économie ayant
diminué9(*) de 43% en
termes réels entre le 31/12/1993 et le 31/12/1997. Alors que les
crédits à l'économie représentaient 32% du PIB, ce
pourcentage n'est que de 8,2% en 1997 ; une partie de cette diminution
s'explique en partie par l'apurement des bilans bancaires entre 1990 et 1992 (
en 1992, les crédits à l'économie représentaient
15% du PIB).A partir de cette période, les banques s'engagent
essentiellement à court terme , en effet, devenues plus frileuses
concernant des positions sur le long terme,elles préfèrent
subventionnées des besoins de liquidités à court terme et
laisse de ce fait la part des crédits à moyen et long terme
diminuer d'au moins 20%. De nos jours l'amélioration de la situation des
banques à permis également une évolution de ces
crédits mais le fait qu'ils soient essentiellement à court terme
est un blocage car cela ne leur permet pas de financer des projets ayant une
grande incidence sur la croissance. On peut donc conclure qu'en dépit de
l'activité d'octroi des crédits des banques, celles-ci n'ont
aucune importance parce qu'elles ne financent pas les bons projets c'est-
à- dire ceux assez important pour influencer le développement
économique.
B- L'agrégat monétaire
La politique monétaire est de manière
générale vue comme l'ensemble des dispositions, des mesures, des
stratégies mises en place par les autorités (BC et
Ministère des finances), dans le but de réguler la
quantité de monnaie en circulation (masse monétaire) par rapport
au niveau réel de l'activité économique observé
à un moment donné. Depuis 1990 à nos jours, cette
politique est passée d'une phase dirigiste à une phase
libérale dominée par le libre jeu du marché ;
l'objectif principal qui est désormais la stabilité
monétaire passe par l'atteinte d'objectif intermédiaire tels que
l'évolution de la masse monétaire au sens de M2 et
l'élaboration du montant de crédits à mettre à la
disposition de l'économie par le biais de la programmation
monétaire mise en place en 1991. Celle-ci est un cadre de gestion de la
monnaie, qui consiste à projeter sur une périodicité
semestrielle et annuelle les objectifs monétaire et de crédits
(montants des refinancement et des avances de la BC en faveur des Etats) en
prenant en compte l'évolution des agrégats
macroéconomiques (PIB, BP, solde des finances publiques). Jusqu'à
ce changement de politique monétaire, la manière dont
étais déterminer les plafonds de refinancement a conduit la BC
à intervenir de manière systématique, ce qui n'a pas
encouragé les banques à collecter suffisamment d'épargne
.Le faible niveau de taux d'intérêts créditeurs
(négatifs en termes réels) n'a pas encouragé les
ménages à constituer une épargne de long terme qui aurait
permis au banques d'octroyer des crédits sans pression. A ce faible
niveau de rémunération de l'épargne, il faut ajouter un
manque de diversité des produits financiers ; par ailleurs, le
système bancaire manquait de souplesse, les démarches sont
longues et fastidieuses, le service impersonnel et les horaires pas toujours
adaptés à ceux de la population, surtout dans les zones rurales.
Cette politique monétaire peu encline à encourager la
constitution d'une épargne stable et de long terme est à
l'origine des difficultés rencontrées par les banques de nos
jours. En effet, celles-ci doivent faire face à une demande toujours
croissante des agents économiques sans disposer de dépôts
nécessaire à cette création monétaire. La
contrariété ressortant donc de notre analyse dans laquelle la
masse monétaire évolue dans le même sens que le PIB
réel sans pour autant l'influencer de manière substantielle
s'explique par le fait qu'en octroyant des crédits, les banques
créent de la monnaie pour laquelle il n'existe aucune contrepartie. On
peut donc conclure qu'au Cameroun, les agents économiques consomment
plus qu'ils n'épargnent ce qui crée préjudice au
fonctionnement économique.
C- La marge d'intérêts
Depuis 1990, la politique des taux bas et
différenciés a été abandonnée au profit
d'une gestion plus souple et plus rationnelle. Au niveau des banques, les taux
ont été libéralisés, seuls restent fixés un
taux débiteur maximum et un taux créditeur minimum. Le taux
créditeur minimum ne concerne que les petits épargnants : il
s'applique uniquement aux dépôts d'épargne ou aux livrets
dont le montant est inférieur à 5 millions de FCFA, quant au taux
débiteur maximum, depuis novembre 1995, il est égale au taux de
pénalité des banques majoré d'une marge de 7%. On constate
au cours de notre étude que l'écart entre ces deux taux à
tendance à s'accroître, ce qui nous montre, que la concurrence
entre les établissements financiers est limitée ; entre
1989( dernière année de la mise en place de la nouvelle politique
monétaire) et 1997, la différence entre le taux débiteur
maximum pour les opérations à moyen terme de la clientèle
ordinaire et le taux créditeur minimum sur les dépôts de 12
à 24 mois est passé de 8,9% à 17% ; alors que d'un
point de vue théorique, la libéralisation financière est
censée accroître la concurrence entre les banques, et
entraîner une diminution des marges d'intermédiation, tel n'est
pas le cas au Cameroun bien au contraire.
De plus, comme nous l'avons constaté plus haut cette marge
n'agit pas à travers les crédits accordés au secteur
privé parce que non seulement la corrélation entre la marge et
les crédits est faible et négative ce qui signifie que les
banques que les profits réalisés ne sont pas
réinjectés dans la fonction d'octroi des crédits mais en
plus même si cela avait été le cas cela n'aurait
été d'aucune utilité puisque l'analyse effectuée
nous montre que ces crédits servent à financer des projets
très peu productifs. Nous pouvons donc conclure que si la marge
d'intermédiation influence positivement et substantiellement la
croissance sans passer par le biais des crédits cela signifie donc
qu'elle est plutôt orientée vers la collecte des
dépôts. En effet, pour pouvoir recueillir plus de
dépôts, les banques ont besoin de multiplier les guichets et le
personnel pour accroître leur part de marché ; de plus pour
alléger la charge des guichets et donc leur coûts , ces banques
poursuivent une opération de plus en plus poussée des
opérations, retrait automatique notamment ; elles doivent
également pour limiter les fuites des dépôts vers d'autres
réseaux de collecte d'épargne ( trésor, caisse
d'épargne...) multiplier les instruments de placements offerts :
livrets , épargne logement...
II- Les solutions
préconisées
Cette partie vise principalement comme son titre l'indique
à ébaucher un ensemble de solutions permettant une
amélioration du fonctionnement financier hors celui-ci passe par une
amélioration d l'environnement institutionnel créateur de
stabilité, accroissant la sécurité et la
prévisibilité, constituant un climat de confiance pour les
épargnants et les investisseurs et réduisant ou couvrant les
risques et par la mise en application des textes( Etat de droit, transparence
des opérations bancaires).
A- Mesures préconisées au niveau de
l'épargne
La réalisation d'un développement soutenable en
prenant en compte la protection de l'environnement et la lutte de la
pauvreté passe notamment par la prise en compte des femmes et par
l'accès d'une part croissante de la population à l'accès
aux services financiers alors qu'aujourd'hui 90% de la population n'est pas
bancarisée. Il faut développer et adapter des produits
d'épargne à long terme telles l'assurance vie, l'épargne
logement et favoriser la création des banques de refinancement
spécialisées en liant notamment les banques et les
établissements de micro finance. Un appui financier et technique
à la micro finance doit être développé. Permettre un
plus grand accès de la population aux services financiers implique des
systèmes financiers de proximité : fonctions
économique et sociales. Les institutions de micro- finance sont peu
à même de l'épargne collectée à court terme
en financement de moyen et de long terme, mais elle joue toutefois un
rôle important tant du point de vue économique par un effet
d'apprentissage que social en termes de collecte d'épargne, et de
crédits.
B- Mesures préconisées au niveau du
financement des projets
Les sociétés de capital-risque complètent
l'apport financier des banques. En effet, ces sociétés s'engagent
dans le financement de projets en détenant une partie des capitaux des
entreprises, en tant qu'actionnaires elles suivent avec attention le
déroulement du projet, ainsi le risque défaut lié à
la mauvaise gestion est réduit. Ces sociétés de
capital-risque permettraient aux entreprises de fournir l'autofinancement
minimum exigé et les entreprises nouvellement créées
auraient accès à des sources de financement pour leurs
investissements ce qui inciteraient les banques à s'engager davantage.
Au Cameroun, différentes agences d'appui au secteur privé
prennent des participations dans les entreprises. Citons par exemple, la
société de promotion et de participation pour la
coopération économique (Proparco), détenue à 70%
par la caisse française de développement, la Commonwealth
development corporation (CDC), et la Deutsche investitions und Entwicklungs
Gesellschaft (DEG).Mais ces sociétés de capital-risque ont
également en dépit de leurs avantages certaines limites, à
savoir : le fait qu'elles ne s'engagent généralement que
pour une période déterminée ; à la fin de
cette période, se pose le problème de revente des parts
détenues, surtout dans les pays où il n'y a pas de marchés
boursiers ; il est impossible d'effectuer un suivi permanent de
l'entreprise et ces sociétés réalisent parfois tardivement
que la gestion n'a pas été rigoureuse ; de plus les
sociétés de capital-risque ne reçoivent que des dossiers
achevés, or l'établissement de ces dossiers coûtent assez
cher et les entrepreneurs n'ont pas toujours les moyens de réaliser une
telle dépense et dans ces cas les sociétés capital-risque
constituent les dossiers et deviennent promoteurs alors que ce n'est pas leur
rôle.
De même le développement des
sociétés de crédit-bail serait une source de financement
supplémentaire pour les entreprises. En effet, le crédit-bail
permet aux entreprises de détenir des biens de production sans avoir
recours au crédit bancaire ; selon la Banque Mondiale,
il « repose sur l'idée que les actifs sous formes
d'installations industrielles sont source de bénéfices à
travers leur utilisation plutôt qu'à travers le seule
propriété ».Le contrat de crédit-bail a en
général une durée de trois à sept ans et au terme
de cette période, le preneur a le choix entre lever la promesse de vente
en acquérant le bien à un prix fixé à l'avance et
égal à sa valeur résiduelle, prolonger le contrat de
location ou rendre le bien au crédit bailleur. La différence
entre ce crédit et les crédits classiques est la conservation de
la propriété de bien acquis par le crédit bailleur ;
elle lui sert de garantie immédiate en cas de défaut du preneur
sur les loyers à verser ; le crédit-bail coûte plus
cher que le crédit classique mais contrairement à celui-ci, il
couvre l'intégralité de l'investissement et il n'est pas
nécessaire de fournir un apport de fonds propres.
Des fonds de garantie efficaces devraient être mis en
place pour permettre aux banques de récupérer leurs
créances en cas de réalisation du risque ; pour cela, il est
nécessaire de trouver un juste milieu entre une couverture totale du
risque et une couverture insuffisante. La première situation incite les
banques à se désintéresser du suivi du projet et la
deuxième amène celles-ci à refuser la plupart des demandes
de financements. Mais en général, dans les pays en
développement ces fonds n'ont fonctionné de manière
efficace qu'à leurs débuts, en effet, par la suite les banques se
sont désintéressées de la sélection et du suivi du
projet.
En définitive, il ressort de ce chapitre qu'au Cameroun
comme dans beaucoup de pays d'Afrique sub-saharienne, les banques ne
contribuent pas de manière substantielle à la croissance
économique des pays comme elles le devraient. En effet, dans une
économie en développement, le rôle attendu du secteur
bancaire est de promouvoir l'investissement productif et soutenir
l'activité des entreprises. Mais il ressort ici, que ces banques sont
dans l'incapacité de promouvoir l'investissement à cause du
financement de projets productifs et de court terme ; à cause de
leur faiblesse au niveau de la collecte de l'épargne domestique qui les
handicapent lors de l'octroi des crédits. Il serait donc de bonne augure
de promouvoir le développement de certaines institutions comme les
sociétés de capital-risque et les sociétés de
crédit-bail pour améliorer les choses et autres.
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
En définitive, cette deuxième partie a
abordé l'aspect empirique de notre travail. Il a été
question dans notre troisième chapitre de procéder à une
présentation précise et concise non seulement des variables
retenues mais également du modèle économétrique
retenu ainsi que de sa formalisation. Le quatrième chapitre quant
à lui a été consacré à la
présentation des résultats et leurs interprétations
statistiques économiques après avoir fait des régressions
multiples afin d'éliminer les variables qui ne sont pas significatives
dans l'explication du phénomène. Le point le plus important de ce
chapitre reste tout de même l'analyse économique des
résultats obtenus qui à révéler des
difficultés quant à la contribution du système financier
Camerounais dans la croissance économique à savoir : les
difficultés liées au financement de projets productifs et celles
liées à la collecte de l'épargne ; d'où la
dernière partie de notre travail consacrée à la
proposition d'un système financier efficace quant à la relance de
l'économie.
CONCLUSION GENERALE
I. Objet de la recherche
Au début des années 90, la sous région
d'Afrique centrale a connu une profonde et persistante crise de son
système bancaire qui était dans une situation critique. Les
causes de cette crise ont été d'une part externe, liées
à la conjoncture économique, à l'attente des pouvoirs
publics et d'une autre part interne, liées aux grave déficiences
sur le plan de la gestion des banques. Parmi les réformes entreprises
pour faire face à la dégradation du système
bancaire : la restructuration bancaire qui à travers la liquidation
des banques insolvables et irrémédiablement compromises à
aboutie à la restauration durable de la solvabilité, de la
liquidité et de la rentabilité des banques restées en
activité d'où L'objet de ce travail qui visait à
déterminer l'implication du secteur financier dans le processus du
développement économique au Cameroun.
II. Rappel des hypothèses
La littérature théorique a conduit à
supposer que dans les pays d'Afrique subsaharienne, il existe une forte
relation entre le système financier et la croissance économique
réelle. En effet, en l'absence de ce système, les agents seraient
réduits à autofinancer leurs projets d'investissements ;
c'est le paradigme de McKinnon (1973) qui en l'absence de système
financier, est incapable de mise en place des techniques de production plus
efficace parce que cela représente un sacrifice trop important en terme
de consommation. Ainsi comme l'épargne constitue un préalable
à tout investissement et que l'accumulation du capital est à
l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent
les structures financières destinées à faciliter la
constitution de l'épargne financière. De même, Shaw (1973)
avait édifier un concept nouveau dans le milieu de la finance en
démontrant le rôle primordial du développement
libérale du système financier dans la croissance
économique, il a alors proposé la libéralisation
financière afin que le système financier soit mieux approfondi
dans le but d'accélérer la croissance que se soit dans les pays
développés ou sous- développés car il affirme qu'il
existe entre la finance et la croissance économique une relation
croissante. D'où les hypothèses dégagées dans notre
travail :
H : il existe un lien positif entre
intermédiation financière et croissance économique
telle que :
H1 : Les crédits au secteur privé influencent
positivement le PIB réel
H2 : La masse monétaire influence
négativement le PIB réel
H3 : La marge d'intermédiation bancaire influence
positivement le PIB réel par le biais des crédits accordés
au secteur privé.
Après un travail empirique mené à
l'aide de données secondaires, nous avons obtenu des résultats
qui ont des implications économiques sur ces hypothèses.
III. Rappel des résultats et leurs implications
sur les hypothèses
Les logiciels d'analyse économétrique
nous ont permis de réaliser des régressions successives
descendantes à partir de notre équation de départ avec
trois variables explicatives. L'estimation par la méthode des moindres
carrés ordinaires et les tests statistiques nous ont donné les
résultats suivants :
§ Le test de Fischer a permis de déduire que le
modèle est globalement significatif ; donc il existe bien des
variables exogènes dans les modèles établis qui
contribuent à l'explication de la croissance économique.
§ L'analyse des signes et des coefficients et le test nous a
permis de conclure que les crédits au secteur privé ; la
masse monétaire ainsi que la marge d'intermédiation induisent de
manière positive la croissance. Mais, les crédits à court,
moyen et long terme accordés au secteur privé n'influencent pas
significativement le développement économique, cela pourrait
être dû au financement de projets très peu productifs.
§ Le test de la racine unitaire ADF nous permis
d'étudier la stationnarité de nos variables.
En définitive, il apparaît dans H1 que les
crédits induisent positivement mais pas significativement la
croissance ; dans H2 la masse monétaire induit significativement
mais positivement la croissance et enfin dans H3 la marge
d'intermédiation induit significativement et positivement la croissance
mais pas par le biais des crédits accordés mais par celui des
dépôts collectés.
IV. Les limites de la recherche
Il aurait été inconcevable d'assister aux
débats économiques qui ont longtemps animé le milieu
scientifique depuis des siècles s'il n'y avait eu au préalable
des travaux scientifiques. Il faut rappeler que tout travail de recherche
expose l'auteur à des critiques de toutes sortes résultant des
limites constatées tant sur le fond que sur la forme. Aussi notre
travail comporte t'il logiquement des limites à savoir :
L'analyse de l'évolution en niveau de nos variables qui
nous amènent parfois à ne pas tenir compte de concept tels que
l'inflation, ou même la corruption ; il y a également la
prise en compte exclusive du système financier formel qui pourrait nous
amener à avoir des résultats pas parfaitement parfaits dans les
prévisions ; et enfin la mauvaise connaissance des logiciels
employés pour mesurer notre influence constitue également un
handicap à ce travail.
V. Piste de recherche
A partir des limites présentées ci-dessus
concernant notre étude dans le cas du Cameroun mais également de
la littérature théorique effectuée à ce sujet, il
apparaît que de nombreux auteurs ont eu à étudier le
système financier aussi bien formel qu'informel des pays d'Afrique
subsaharienne notamment après les réformes
effectuées ; mais cette littérature est un peu moins
évidente et abondante concernant le marché financier à
proprement parlé. Il serait donc intéressant d'étudier
dans le cas spécifique du Cameroun les rouages de ce marché
financier notamment à travers des institutions telles que la DSX.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
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Ngaoundéré.
SOURCES DONNEES
SECONDAIRES
* Banque de France, rapport
d'activités Zone franc, 2000
* Banque de France, rapport
d'activités Zone franc, 1999
* Etudes et statistiques de la BEAC, N°
253, Novembre- Décembre, 1999
ANNEXES
ANNEXE 1
Schéma du lien entre
intermédiation financière et croissance économique
Efficacité des investissements
|
Croissance Economique
|
Gestion du risque de liquidité
|
Sélection des projets
|
Diversification du portefeuille
|
Volumes des investissements
|
Epargne dégagée par les agents
|
Proportion de l'épargne dégagée par les
agents et effectivement allouées aux investissements
|
Epargne dégagée par les ménages et
dirigée vers les intermédiaires financiers
|
Part de l'épargne collectée par les
intermédiaires financiers qui parviennent aux investisseurs
|
Epargne dégagée ou empruntée par les
entreprises auprès des intermédiaires financiers et qui est
effectivement investie
|
Concurrence imparfaite
|
Mesures institutionnelles :
Assurances des dépôts
Réserves obligatoires
|
Détention volontaire de liquidité
|
Problème d'asymétrie d'information
|
ANNEXES 2
Présentation des données et
des résultats de l'analyse économétrique effectuée
DONNEES SECONDAIRES
ANNEES
|
PIB réel
|
CCMLT
|
M2
|
MI
|
1980
|
1.41E+12
|
4.17E+11
|
3.18E+11
|
550.0000
|
1981
|
1.80E+12
|
5.60E+11
|
4.09E+11
|
550.0000
|
1982
|
2.17E+12
|
6.79E+11
|
4.87E+11
|
550.0000
|
1983
|
2.62E+12
|
8.09E+11
|
6.16E+11
|
700.0000
|
1984
|
3.20E+12
|
8.06E+11
|
7.43E+11
|
700.0000
|
1985
|
3.84E+12
|
8.78E+11
|
8.72E+11
|
700.0000
|
1986
|
4.11E+12
|
9.86E+11
|
8.35E+11
|
614.5833
|
1987
|
3.92E+12
|
1.01E+12
|
6.82E+11
|
585.4167
|
1988
|
3.64E+12
|
8.98E+11
|
7.25E+11
|
625.0000
|
1989
|
3.51E+12
|
8.87E+11
|
7.69E+11
|
750.0000
|
1990
|
3.35E+12
|
8.94E+11
|
7.57E+11
|
1100.000
|
1991
|
3.34E+12
|
8.93E+11
|
7.70E+11
|
1064.583
|
1992
|
3.20E+12
|
4.00E+11
|
6.02E+11
|
1027.083
|
1993
|
3.16E+12
|
3.69E+11
|
5.46E+11
|
970.8333
|
1994
|
3.42E+12
|
3.70E+11
|
6.91E+11
|
941.6667
|
1995
|
4.13E+12
|
3.71E+11
|
6.49E+11
|
1050.000
|
1996
|
4.57E+12
|
3.86E+11
|
5.83E+11
|
1662.500
|
1997
|
4.93E+12
|
3.48E+11
|
6.91E+11
|
1695.833
|
1998
|
5.24E+12
|
4.29E+11
|
7.45E+11
|
1700.000
|
1999
|
5.41E+12
|
4.81E+11
|
8.44E+11
|
1700.000
|
2000
|
5.83E+12
|
5.44E+11
|
1.01E+12
|
1700.000
|
2001
|
6.32E+12
|
6.06E+11
|
1.16E+12
|
1566.667
|
2002
|
6.87E+12
|
6.76E+11
|
1.34E+12
|
1300.000
|
2003
|
7.26E+12
|
7.40E+11
|
1.36E+12
|
1300.000
|
Source : World Bank ,
Etudes et Statistiques de la BEAC
TABLEAUX : Résultats des estimations avant
introduction de la variable Dummy
TABLEAUX : Résultats des estimations
après introduction de la variable Dummy
TESTS DE LA RACINE UNITAIRE (ADF)
Null Hypothesis: D(PIB_REEL,2) has a unit root
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.436169
|
0.0211
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.788030
|
|
|
5% level
|
|
-3.012363
|
|
|
10% level
|
|
-2.646119
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIB_REEL,3)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/18/80 Time: 20:41
|
|
|
Sample (adjusted): 1983 2003
|
|
|
Included observations: 21 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D (PIB_REEL (-1) ,2)
|
-0.780283
|
0.227079
|
-3.436169
|
0.0028
|
C
|
-9.88E+08
|
4.77E+10
|
-0.020705
|
0.9837
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.383262
|
Mean dependent var
|
-7.01E+09
|
Adjusted R-squared
|
0.350802
|
S.D. dependent var
|
2.71E+11
|
S.E. of regression
|
2.18E+11
|
Akaike info criterion
|
55.14761
|
Sum squared resid
|
9.06E+23
|
Schwarz criterion
|
55.24709
|
Log likelihood
|
-577.0499
|
F-statistic
|
11.80726
|
Durbin-Watson stat
|
1.856989
|
Prob(F-statistic)
|
0.002768
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(CCMLT) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.715203
|
0.0113
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.769597
|
|
|
5% level
|
|
-3.004861
|
|
|
10% level
|
|
-2.642242
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(CCMLT,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/18/80 Time: 20:43
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2003
|
|
|
Included observations: 22 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(CCMLT(-1))
|
-0.794780
|
0.213926
|
-3.715203
|
0.0014
|
C
|
5.78E+09
|
2.70E+10
|
0.214081
|
0.8327
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.408332
|
Mean dependent var
|
-3.60E+09
|
Adjusted R-squared
|
0.378748
|
S.D. dependent var
|
1.60E+11
|
S.E. of regression
|
1.26E+11
|
Akaike info criterion
|
54.04520
|
Sum squared resid
|
3.18E+23
|
Schwarz criterion
|
54.14439
|
Log likelihood
|
-592.4972
|
F-statistic
|
13.80273
|
Durbin-Watson stat
|
2.060332
|
Prob(F-statistic)
|
0.001368
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(M2,2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 2 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.882365
|
0.0661
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.831511
|
|
|
5% level
|
|
-3.029970
|
|
|
10% level
|
|
-2.655194
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
|
observations and
may not be accurate for a sample size of 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(M2,3)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/18/80 Time: 20:47
|
|
|
Sample (adjusted): 1985 2003
|
|
|
Included observations: 19 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(M2(-1),2)
|
-1.850634
|
0.642054
|
-2.882365
|
0.0114
|
D (M2 (-1) ,3)
|
0.501368
|
0.440324
|
1.138634
|
0.2727
|
D (M2 (-2) ,3)
|
-0.038049
|
0.277487
|
-0.137120
|
0.8928
|
C
|
-2.77E+09
|
2.56E+10
|
-0.108107
|
0.9153
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.708771
|
Mean dependent var
|
-8.63E+09
|
Adjusted R-squared
|
0.650525
|
S.D. dependent var
|
1.88E+11
|
S.E. of regression
|
1.11E+11
|
Akaike info criterion
|
53.89489
|
Sum squared resid
|
1.86E+23
|
Schwarz criterion
|
54.09372
|
Log likelihood
|
-508.0015
|
F-statistic
|
12.16861
|
Durbin-Watson stat
|
1.824709
|
Prob(F-statistic)
|
0.000268
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(MI) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.586552
|
0.0149
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.769597
|
|
|
5% level
|
|
-3.004861
|
|
|
|
|
|
|
|
10% level
|
|
-2.642242
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(MI,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/18/80 Time: 20:45
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2003
|
|
|
Included observations: 22 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(MI(-1))
|
-0.782839
|
0.218271
|
-3.586552
|
0.0018
|
C
|
26.68769
|
37.63114
|
0.709192
|
0.4864
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.391419
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
0.360990
|
S.D. dependent var
|
216.4433
|
S.E. of regression
|
173.0206
|
Akaike info criterion
|
13.23121
|
Sum squared resid
|
598722.8
|
Schwarz criterion
|
13.33039
|
Log likelihood
|
-143.5433
|
F-statistic
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12.86336
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Durbin-Watson stat
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1.935905
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Prob(F-statistic)
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0.001845
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LISTES
DES TABLEAUX
TABLEAU1 : Bilan des banques
TABLEAU2 : Répartition des
crédits à l'économie
TABLEAU3 : Taux de bancarisation de
l'économie
TABLEAUX : Matrice de corrélation
de Pearson
TABLEAUX : Présentation des
résultats de la première équation
TABLEAUX : Présentation des
résultats de la deuxième équation
LISTE
DES FIGURES
FIGURE1 : Courbe
d'évolution du PIB réel au Cameroun
FIGURE2 : Courbe
d'évolution des crédits accordés au secteur privé
au Cameroun
FIGURE3 : Courbe
d'évolution de la masse monétaire au Cameroun
FIGURE4 : Courbe
d'évolution de la marge d'intermédiation bancaire au Cameroun
LISTE DES
ABBREVIATIONS
BC : Banque Centrale
BEAC : Banques des Etats de
l'Afrique Centrale
BP: Balance de Paiement
CDC: Commonwealth Development
Corporation
CODEVI : Compte pour le
développement industriel
EFF : Efficacité
DEG: Deutsche investitions und
Entwicklungs
DSX: Douala Stock Exchange
FMI : Fond Monétaire
Internationale
INS : Institut National de la
Statistique
INV : Investissement
L.E.P : Livret d' Epargne
Populaire
PIB : Produit Intérieur
Brut
Proparco : Société
de Promotion et de Participation pour la Coopération
économique
TABLES DE MATIERES
Dédicaces.........................................................................................................i
Remerciements..................................................................................................ii
Résumé...........................................................................................................iii
Sommaire
.......................................................................................................iv
INTRODUCTION
GENERALE............................................................................1
PREMIERE PARTIE : Approche globale de la notion
d'intermédiation financière et aperçu théorique du
lien existant entre intermédiation bancaire et croissance
économique............8
Chapitre1 : La théorie de
l'intermédiation
financière.................................................10
Section1 : processus d'intermédiation
financière................................................10
I. Les principales composantes du système
financier.................................10
A. Le marché
financier............................................................11
1. Les fonctions du marché
financier.....................................11
2. Les caractéristiques du marché
financier..............................12
B. Les
banques......................................................................12
1. Le bilan
bancaire.........................................................12
2. L'activité
bancaire.......................................................14
II. Intermédiation
financière.............................................................14
A. Les caractéristiques de
l'intermédiation.................................14
B. Les fonctions de
l'intermédiation..........................................15
Section2 : Les modèles théoriques
existants.....................................................16
I. L'approche de Gurley et
Shaw........................................................16
A. Le financement
direct..........................................................16
B. Le financement
indirect.......................................................17
II. L'approche de
Hicks...................................................................18
A. La notion d'économie de marché
financier...............................18
B. La notion d'économie
d'endettement.....................................19
Section3 :
Illustrations..............................................................................19
I. Exemple d'économie de marché
financier..........................................19
A. L'économie des
Etats-Unis.................................................19
B. L'économie de Grande
Bretagne..........................................20
II. Exemple d'économie
d'endettement..............................................21
A. L'économie de la
France....................................................21
B. L'économie du
Brésil.......................................................21
Chapitre2 : Financement bancaire et
développement économique au Cameroun............23
Section1 : Présentation du
système bancaire
camerounais.................................23
I. Libéralisation financière au
Cameroun...........................................23
A. De la répression à la
libéralisation.......................................23
B. Positionnement des banques
..............................................25
II. Evolution de l'activité bancaire au Cameroun
dans les années 80.........25
A. Les
ressources................................................................26
B. Les
emplois....................................................................27
Section2 : les différentes approches
soutenant les systèmes basés sur les banques et les canaux de
transmission...........................................................................28
I. Les différentes approches en accord avec le
système bancaire.............28
A. l'approche de McKinnon et
Shaw.......................................28
1. Le modèle de McKinnon et
Shaw........................................28
2. Critique du
modèle.........................................................29
B. Les autres
approches.......................................................29
II. Les canaux de
transmission.........................................................30
A. Le taux
d'investissement...................................................30
1. Influence du développement des intermédiaires
financiers sur le taux
d'épargne...........................................................................31
2. La part de l'épargne allouée à
l'investissement........................32
B. la production marginale du
capitale....................................33
1. Gestion du risque de
liquidité............................................33
2. L'orientation de l'épargne vers des placements plus
productifs....33
Section3 : contribution théorique des
banques au financement du développement et limites de celles-ci au
Cameroun........................................................................34
I. Banques et financement du développement
économique.....................34
A. Du point de vue de
l'épargne............................................35
B. Du point de vue de
l'investissement....................................36
II. Limites de l'activité
bancaire....................................................36
A. Le taux de
bancarisation................................................37
B. Le secteur
informel.......................................................38
C. L'environnement
difficile...............................................39
CONCLUSION PREMIERE
PARTIE..............................................................40
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ACTIVITE
BANCAIRE SUR LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE.............................................................41
Chapitre3 : Opérationnalisation de la
relation banques croissance..........................43
Section1 : Définition et
présentation des
variables.......................................43
I. Les indicateurs de mesure du
phénomène....................................43
A. Les indicateurs de la
croissance.......................................43
B. Les indicateurs de l'intermédiation
bancaire.......................44
II. Modélisation du concept de Banques
croissance............................45
A. Justification du choix de la mesure de la
croissance..............45
B. Justification du choix des mesures de
l'intermédiation..........47
Section2 : La construction du modèle
économétrique....................................51
I. Généralités sur le modèle
linéaire...............................................51
A. Définition et utilité du
modèle..........................................51
B. Formalisation du
modèle................................................51
II. Présentation du modèle
retenu................................................52
A. Rappel des variables et spécification du
modèle..................52
B. Les différents tests
statistiques.......................................54
Chapitre4 : L'influence de l'activité
bancaire sur la croissance économique camerounaise : une
réalité..............................................................................................56
Section1 : Analyse et interprétation des
résultats.......................................56
I. Etude de la validation globale des
équations................................56
A. Equation
fondamentale................................................57
1. La première
équation.............................................57
2. La deuxième
équation............................................59
B. Seconde
équation.......................................................60
1. La première
équation............................................60
2. La deuxième
équation..............................................61
3. La troisième
équation..............................................62
C. Résultats du test
ADF....................................................62
II. Interprétation des résultats de
l'analyse......................................63
A. Crédita accordés au secteur privé
et croissance économique....63
B. Masse monétaire et croissance
économique.........................63
C. Marge d'intermédiation et croissance
économique.................64
D. Marge d'intermédiation et crédits
accordés au secteur privé.....64
Section2 : Les facteurs de blocages de la
relation banques croissance et les solutions
préconisées.......................................................................................65
I. Les facteurs de blocage résultant de
l'analyse.................................65
A Les crédits accordés au secteur
privé...................................65
B. L'agrégat
monétaire........................................................66
C. La marge
d'intérêts.........................................................67
II. Les solution
préconisées............................................................67
A. Les mesures préconisées au niveau de
l'épargne....................68
B. Les mesures préconisées au niveau du
financement des projets..68
CONCLUSION DEUXIEME
PARTIE...............................................................70
CONCLUSION
GENERALE..........................................................................71
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES............................................................75
ANNEXES..................................................................................................78
* 1 Ecomag février mars
2007
* 2 Adam
Madji « première étude : le point sur la
restructuration bancaire en Afrique centrale », bulletin de la
commission bancaire de l'Afrique Centrale, 1997
* 3 Cette limite explique
pourquoi certaines entreprises éprouvent des difficultés à
lever des fonds sur le marché financier en raison de leur taille ;
leur niveau insuffisant de rentabilité et leur structure
organisationnelle.
* 4 Dans le cadre d'un
marché de voitures d'occasions désignant les
discontinuités de marché induites par les asymétries entre
vendeurs et acheteurs de voitures
* 5 Dans le secteur des
assurances
* 6 Organisation de la
Coopération et de Développement Economique
* 7 Les hypothèses
stochastiques sont des hypothèses liées à l'erreur.
* 8 Cette chute est due à
la liquidation des banques et au transfert des créances douteuses des
banques en activité vers la SRC.
* 9 Cette diminution des
crédits illustre le fait que après la dévaluation, l'Etat
a apuré une bonne partie de ses arriérés de paiement
auprès des entreprises qui ont donc moins sollicité les
banques.
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