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intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun

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par nelly adeline Ngono
université de Ngaoundéré - Maîtrise en économie monétaire et bancaire 2007
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

Contexte de l'étude

Le système financier est défini comme l'ensemble constitué par le marché financier et les intermédiaires financiers. Ces intermédiaires regroupent : les sociétés d'assurance, les établissements de micro finance, les établissements financiers non bancaire et les banques. Il n'est pas évident de déterminer avec certitude quel est entre le marché et les intermédiaires financiers, le système le plus efficace. Mais dans les pays en développement, en raison du caractère embryonnaire du marché financier, il est admis que les intermédiaires financiers constituent le système le plus adapté.

Dans notre recherche, nous prendrons en considération comme intermédiaires financiers : les banques ; puisqu'elles détiennent 85,9% des actifs du secteur financier contre 4,5% pour les assurances ; 3,6% pour les entreprises de micro finance et 6% pour les établissements financiers non bancaire selon les statistiques de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC)1(*). De manière générale, les fonctions que les banques assurent leurs sont spécifiques (De Boissier, 1987) :

v Le financement de l'économie grâce à la transformation des actifs liquides en actifs illiquides ; autrement dit, la collecte de l'épargne et l'octroi des crédits.

v La gestion des moyens de paiement

v La mutualisation et la transformation des risques individuels : en effectuant une opération de dépôts à terme, l'épargnant transfère à la banque le risque de signature qu'il aurait dû assumer s'il avait effectué une opération de financement directe.

v Le courtage : les banques mettent en relation les prêteurs et les emprunteurs. Par exemple, les banques proposent à leurs clients des placements sur le marché financier.

Lorsqu'on examine le système financier dans la plupart des pays en développement, en particulier les pays d'Afrique subsaharienne au lendemain des indépendances, on se rend compte que celui-ci est fortement réprimé. Cette répression portait sur des contraintes réglementaires ne facilitant guère l'éclosion d'une activité financière dynamique capable de soutenir l'activité économique. En effet, les Etats fixaient arbitrairement des taux d'intérêts en dessous des taux d'équilibre entre l'épargne et les crédits dans le but non seulement de combler leurs déficits budgétaires mais aussi d'orienter l'octroi des crédits vers les entreprises publiques même moins efficace que celles du secteur privé. Cette politique condamnait le système financier africain dans un cercle vicieux qui a conduit irrémédiablement à la crise financière. Suite à celle-ci, au début des années 1990, une crise économique prend le relais notamment dans la sous région d'Afrique Centrale de tel sorte que sur les quarante banques que comptait la zone, neuf avaient cessé leurs activités et sur l'ensemble restant en activité, une seule respectait l'ensemble des normes prudentielles en vigueur ; vingt avaient des équilibres précaires et dix étaient de fait insolvables. Les causes de cette crise ont été d'une part externes, liées à la conjoncture économique à l'attente des pouvoirs publics et, un autre part interne, lié aux graves déficiences sur le plan de la gestion des banques.2(*)

Parmi les mesures et les réformes entreprises durant cette année,pour faire face à la dégradation du système bancaire, deux ont profondément modifier l'environnement bancaire, dont celle qui nous intéresse : la restructuration bancaire. Cette opération avait pour but, non seulement de résoudre les difficultés du système bancaire, mais aussi de prévenir les risques de fragilisation ultérieure. Cela conduit non seulement à liquider les banques insolvables et irrémédiablement compromises pour assainir le système, mais aussi à restaurer durablement la solvabilité, la liquidité et la rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un système financier sain et solide.

Ce processus de restructuration, loin d'être parvenu à son terme, est tout de même en voie d'achèvement dans le cas particulier du Cameroun, si l'on tient compte du processus de réhabilitation des grandes banques du pays. L'Etat, actionnaire majoritaire de la plupart des banques en difficulté, a pris conscience de la nécessité de doter les établissements de crédit de structure financière solide, afin de leur permettre d'accompagner la reprise économique.

Dans ce contexte, l'objet de notre recherche visera à déterminer : L'impact de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2003.

Problématique de la recherche

Le lien entre le développement financier et le développement économique a été reconnu dans la littérature économique depuis une trentaine d'années ; Gurley et Shaw (1955), ainsi que Goldsmith (1969) en furent les précurseurs. Explicitement ou implicitement, on retrouve chez ces auteurs l'idée qu'un système financier efficient active la croissance économique tout en l'orientant.

En Afrique Subsaharienne, l'accès aux services financiers (épargnes et crédits) est moindre que dans les autres régions en développement. Sur le plan de l'épargne, les dépôts des ménages dans les banques commerciales ont lentement augmenté par rapport au PIB depuis les années 90. 90% des ménages des pays industrialisés et un quart des ménages d'autres pays à revenu faible et intermédiaire possèdent un compte d'épargne ; ce qui est le cas d'un dixième seulement des ménages des pays d'Afrique Subsaharienne. Sur le plan du crédit, les prêts bancaires stagnent dans la plupart des pays, ce qui limite les fonds de roulement et l'investissement ; même dans le secteur agricole qui contribue au PIB en raison de 32% mais reçoit moins de 12% des prêts bancaires. De plus, en 2004, le taux prêteur réel moyen en Afrique Subsaharienne était de 13%, contre 8% dans les autres pays à revenu faible et intermédiaires et 3,5% dans les pays industrialisés.

La fonction d'intermédiation bancaire apparaît comme étant un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement (Bekolo-Ebe, 2002). Compte tenu du fait q'un secteur financier viable, diversifié et efficace est indispensable à une croissance économique vigoureuse et soutenue, notre recherche visera comme étude : L'influence de l'activité bancaire sur la croissance économique dans le cas particulier du Cameroun.

Pour une meilleure compréhension du problème, nous répondrons aux questions ci-dessous :

Ø Quelle était la situation de l'intermédiation bancaire au Cameroun de 1980-2003 ?

Ø Quelles ont été les répercussions de cette intermédiation sur la croissance économique camerounaise ?

Ø Quels sont les canaux de transmissions permettant l'action des banques sur la croissance économique ?

Objectifs de la recherche

L'objectif pouvant être défini comme l'expression d'un but à atteindre, pour mener à bien notre travail, nous nous fixerons les objectifs suivants :

ü L'étude du processus d'intermédiation bancaire en général et au Cameroun en particulier.

ü L'analyse du type d'influence qui existe entre ces deux phénomènes au Cameroun

ü En fonction des résultats obtenus, apporter une précision ou un éclaircissement et des solutions à la fois économiques et financières au blocage que nous découvrirons sur le plan national.

Pour parvenir à nos fins, nous utiliserons des données provenant des sources de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC) ; des sources du Fond Monétaire Internationale (FMI) et des sources de la direction des statistiques et de la comptabilité nationale.

Résumé de bases d'hypothèse de recherche

Dans les pays d'Afrique Subsaharienne, la littérature théorique a conduit à supposer qu'il existe une forte relation entre le système financier et la croissance réelle.

Levine (1996) recense cinq arguments qui fondent théoriquement l'existence d'un lien positif entre le système financier et la croissance :

· Le système financier faciliterait la protection contre le risque

· Il permettrait une allocation optimale des ressources

· Il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l'entreprise par les actionnaires

· Il faciliterait la mobilisation de l'épargne domestique

· S'il est suffisamment développé, il faciliterait l'échange des biens et services

En fournissant un service de dépôts à l'épargnant et en réalisant un mixage judicieux entre actifs liquides et illiquides, la banque améliore le bien-être des déposants en leurs garantissant un rendement indépendant de l'Etat du monde connu par l'emprunteur (Bencivenga et Smith, 1991). De plus, les institutions financières permettent d'éviter la liquidation prématurée du capital, ce qui réduit le risque de liquidité, favorise l'investissement de long terme et élevé le taux de croissance de l'économie.

L'économie réalisée grâce au rôle joué par les banques dans l'asymétrie d'information conduit à une meilleure allocation des ressources et favorise le développement de la sphère réelle (Greenwood et Janovic, 1990).

La présence d'un système financier dans lequel, il existe une multitude de contrats financiers et où une institution spécialisée se charge de la vérification ou mets en place un système de caution peut favoriser la croissance. (Williamson, 1987 ; Bernanke et Gertler, 1989 ,1990).

En l'absence de système financier, les agents seraient réduits à autofinancer leurs projets d'investissement. C'est le paradigme du « petit paysan pauvre » présenté par McKinnon(1973) qui, en l'absence de système financier, est incapable de financer la mise en place de techniques de production plus efficace parce que cela représente un sacrifice trop important en terme de consommation. Ainsi, comme l'épargne constitue un préalable à tout investissement et que l'accumulation du capital est à l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent les structures financières destinées à faciliter la constitution de l'épargne financière.

L'ensemble de ces arguments plaide en faveur du fait que le système financier faciliterait l'accumulation du capital et le développement économique ; d'où notre hypothèse principale :

H : il existe un lien entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique au Cameroun.

Compte tenu de notre travail cette hypothèse sera subdivisée en trois sous hypothèses en fonction de la littérature théorique existante. En effet, la principale contribution du système financier à la croissance repose sur le fait que ce dernier permet d'assurer un système de paiement efficace et évolutif qui mobilise l'épargne et améliore son affectation à l'investissement grâce à des taux d'intérêts réels positifs. Cette hypothèse est également présente dans les modèles de libéralisations financières développés par R.McKinnon (1973) et E.Shaw (1973). Ces modèles estiment qu'on peut accroître le niveau d'investissement interne en stimulant l'accumulation de l'épargne qui aboutit à un meilleur octroi des crédits et une incitation à la concurrence des institutions financières. De même le modèle de stock flux exposé par Godley et Cripps (1985) basé sur le circuit de la finance, de l'investissement et de l'épargne introduit la finance dans le processus de multiplication pour expliquer comment l'épargne est générée à travers la création des revenus. Ce modèle nous permet de développer une approche systématique du rôle des institutions de financement dans le processus de croissance économique ; ces institutions étant principalement des banques dans les pays d'Afrique Subsaharienne et compte tenu du fait que les crédits accordés à l'Etat servent au remboursement de la dette extérieure de ceux-ci ; nous pouvons tirer :

H1 : Les crédits accordés au secteur privé induisent positivement la croissance économique grâce à l'accumulation de l'épargne.

Mais d'une certaine manière, la monnaie répond plus vite que les crédits à des chocs exogènes sur le PIB (Bernanke, 1993) ; les deux agrégats que sont la monnaie et les crédits sont reliés par la contrainte de bilan de la banque et sont donc fortement colinéaires. Empiriquement on trouve que la monnaie (M1 ou M2) répond immédiatement à une restriction de la politique monétaire en se contractant ; les crédits bancaires réagissent plus tard en diminuant en même temps que la production. Dans le cadre des exercices de programmation monétaire, la BEAC a fixé pour chaque Etats de la zone d'émission des objectifs de croissance des crédits à l'économie et de la masse monétaire M2 ce qui nous permet de tirer :

H2 : La masse monétaire M2 induit positivement la croissance économique

Enfin, l'effet de l'intermédiation bancaire sur la croissance ne saurait être étudier sans tenir compte des résultats d'exploitation de celles-ci ; en effet ces profits bancaires sont à l'origine de l'accroissement de l'activité des banques : plus celles-ci réalisent des bénéfices plus elles s'améliorent. Mais de manière générale il est établi que cette performance des banques passe par un accroissement des crédits accordés à l'économie. C'est la raison pour laquelle nous retiendrons également :

H3 : La marge d'intermédiation bancaire induit positivement la croissance économique à travers les crédits accordés à l'économie.

Intérêt de la recherche

Notre rechercher revêt un intérêt aussi bien pratique que théorique :

*Sur le plan théorique

Notre modeste contribution conduira dans une moindre mesure à une plus grande connaissance de la théorie de l'intermédiation bancaire en général et dans le cadre camerounais en particulier et du rapport qu'elle entretient avec la croissance économique.

*Sur le plan pratique

Cette recherche permettra aux banques de trouver de nouvelles orientations ou améliorations de leurs activités.

Méthodologie de la recherche

Pour mener à bien notre travail, nous procéderons tout d'abord dans la première partie à une revue de la littérature théorique existant sur la relation intermédiation bancaire et croissance ; ensuite dans la deuxième partie nous adopterons une approche hypothético-déductive qui consiste à construire une réponse empirique à partir de la littérature existante.

Pour se faire, nous adopterons une approche économétrique qui sera basée sur un modèle de régression linéaire multiple mettant en relation le PIB réel qui est la variable à expliquer, la marge d'intermédiation bancaire ainsi que les crédits accordés au secteur privé et la masse monétaire M2 qui sont les variables explicatives ; nous ferons également des test statistiques à savoir : le test de Fischer ; le test de Student  et le test ADF de la racine unitaire.

Tout cela comme nous l'avons déjà dit à partir des données secondaires provenant des sources BEAC ; FMI et de la direction des statistiques et de la comptabilité nationale

Plan du travail

Notre plan sera constitué de deux parties principales :

La première partie essentiellement théorique, présentera tout d'abord de manière globale ou générale la notion d'intermédiation financière (chapitre1) et enfin un aperçu du lien théorique existant entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique (chapitre2).

La deuxième partie, essentiellement empirique, portera sur la définition et la présentation des variables ainsi que sur la présentation du modèle de variables utilisé pour tester nos hypothèses (chapitre3) et enfin, l'importance de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique au Cameroun (chapitre4).

PREMIERE PARTIE

APPROCHE GLOBALE DE LA NOTION D'INTERMEDIATION

FINANCIERE ET APERÇU THEORIQUE DU LIEN EXISTANT ENTRE INTERMEDIATION BANCAIRE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Schumpeter depuis le 20 siècle notamment 1912 souligne la grande importance des banques dans le fonctionnement du système économique et leur apport bénéfique à la croissance à travers le financement de l'innovation. Il met en exergue l'action de l'entrepreneur capitaliste dont l'apparition est liée à la volonté de réaliser des profits par la modification volontaire des conditions technologiques de la production et de la distribution. Les banques occupent également une place prépondérante dans l'analyse keynésienne ; en effet, partant du constat qu'il faille qu'un système financier organisé avance les ressources financières nécessaires au financement de l'investissement, les banques deviennent essentielles puisque ce sont elles qui accordent les crédits et qui se chargent de réduire les risques inhérents à l'incertitude de l'avenir. C'est donc le système bancaire qui finance la croissance : Revenus?consommation?taux d'intérêts? thésaurisation ou épargne.

Gurley et Shaw figurent parmi les pionniers en matière d'analyse de l'intermédiation financière et la définissent comme « une unité qui transmet des fonds prêtables des unités excédentaires et achète des titres primaire auprès des unités déficitaires ». Cette première partie aura donc pour objectifs , tout d'abord de cerner la notion d'intermédiation financière de manière théorique ; ce qui fera l'objet de notre premier chapitre et ensuite, bien que résultant de la culture bancaire héritée des métropoles, le secteur bancaire reste une interrogation pertinente dans le processus de développement du Cameroun ; ce qui nous amènera à déterminer si comme le pense Schumpeter ou les autres le système bancaire finance la croissance dans le cas du Cameroun, ce qui fera l'objet du deuxième chapitre.

CHAPITRE1 : LA THEORIE DE L'INTERMEDIATION FINANCIERE

Dans ce chapitre, il sera question pour nous d'évoquer de manière globale le processus d'intermédiation financière. Pour y parvenir, nous présenterons tout d'abord les différents intervenants de cette intermédiation avant d'évoquer les différentes approches pionnières dans le domaine et d'étudier enfin de manière empirique le cas spécifique de certaines économies.

SECTION1 : LE PROCESSUS D'INTERMEDIATION FINANCIERE

L'intermédiation financière est une notion qui a été définie de différentes manières au cours du temps, mais l'idée générale reste la même. Cette idée voit l'intermédiation financière comme étant un ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant par l'intervention d'un tiers. Nous pouvons prendre l'exemple de Biales (1999) qui définie les intermédiaires financiers comme «  des institutions qui réalisent l'adéquation quantitative et qualitative entre l'épargne disponible des prêteurs et les besoins de financement des emprunteurs... en apportant une garantie qui repose sur leur notoriété, leur surface financière et la division des risques à laquelle ils procèdent ». L'intermédiation financière se définit également comme l'activité développée par les agents financiers qui s'interposent pour faciliter l'adéquation en quantité et en qualité de l'offre à la demande des capitaux. En effet, ces intermédiaires collectes leurs ressources auprès des ménages et des particuliers (épargne) et des entreprises (excédent de trésorerie) et transforment ces liquidités en court, moyen et longs termes consentis notamment aux entreprises qui ne peuvent accéder directement au marché financier. Les intermédiaires financiers les plus importants sont : les banques, les établissement du secteur bancaire à statut spécial, les établissements financiers et les compagnies d'assurances.

Pour donc cerner cette notion d'intermédiation, Il sera utile pour nous dans un premier temps d'étudier les principales composantes du système financier, à savoir : les marchés financiers et les banques. Et ensuite d'étudier l'intermédiation financière à proprement parlé.

I. Les principales composantes du système financier

De manière générale, c'est le système financier qui est à l'origine de cette intermédiation. Notons qu'on distingue deux types d'intermédiation : l'intermédiation de marché et l'intermédiation de bilan.

A- Le marché financier

Dans la mesure où certains agents économiques investissent plus qu'ils n'épargnent et ont besoin de recourir à un financement alors que d'autres épargnent plus qu'ils n'investissent et ont une capacité de financement à mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin, il est souhaitable d'organiser des transferts des uns vers les autres ; d'où l'existence des marchés financiers. Ces marchés sont définis comme le lieu où les épargnants et les emprunteurs se rencontrent et s'échangent les capitaux liquides contre les actifs financiers. Les titres émis et négociés sur ce marché sont souvent à long terme avec une échéance supérieure à sept ans.

1 : Les fonctions du marché financier

En plus de sa fonction de marché primaire, la marche financière remplit également les fonctions de marché secondaire, de valorisation des actifs financiers et de mutuelle des structures individuelles.

En tant que marché primaire, il permet de lever le capital et de transformer directement l'épargne des ménages en ressources longues pour les collectivités publiques et privés ; en contrepartie de ces capitaux, les collectivités émettent des valeurs mobilières ; essentiellement des actions et des obligations.

En tant que marché secondaire, les marchés financiers assurent la liquidité et la mobilité de l'épargne. En permettant la mobilisation de l'épargne investie en actions ou en obligations, la bourse assure le bon fonctionnement du marché primaire. Sans le marché financier, les valeurs mobilières ne seraient qu'un « piège » dans lequel les épargnants pourraient entrer sans pouvoir en sortir lorsqu'ils le désirent. C'est la négociabilité des obligations et surtout des actions sur un marché qui en font un placement séduisant pour l'investisseur. Cette liquidité du marché permet de réaliser rapidement des arbitrages de portefeuille sans devoir attendre l'échéance des titres qui le composent ou rechercher individuellement une éventuelle contrepartie.

Le marché financier permet également la valorisation des actifs financiers qui y sont cotés. En effet, chaque actif financier a un prix qui dépend des anticipations des investisseurs sur les revenus futurs qu'il rapporte. Si le marché financier est efficient, le prix d'un bien est à chaque instant une bonne estimation de sa « vraie valeur ». Dans ces conditions, le marché financier donne des indications concrètes à la fois aux chefs d'entreprises et aux investisseurs.

Pour l'investisseur, le prix des valeurs mobilières dans un marché efficient est tel que les espoirs de rentabilité sont proportionnels aux risques perçus. Selon ses revenus et besoins de consommations futurs et sa plus ou moins grande aversion pour le risque, l'investisseur choisira de se porter sur les actifs financiers qui lui conviennent. De même, pour le chef d'entreprise qui doit réaliser des investissements, une valorisation correcte lui permet de déterminer les anticipations de revenu et donc la rentabilité exigée par les actionnaires. Celle-ci lui permet de déterminer le coût du capital de la société qu'il dirige et indique le montant des investissements qu'il peut entreprendre.

Enfin, le marché financier concours à la mutation des structures individuelles. Les structures de production des entreprises se modifient entre autres par l'acquisition des actifs, ou par la prise de contrôle d'autres sociétés. De telles opérations peuvent être financée par l'émission de valeurs mobilières sans qu'il soit nécessaire de faire appel à la trésorerie des entreprises ;elles sont plus commodément réalisées lorsque les actions de la société qui les entreprends sont déjà cotées en bourse.

2 : Les caractéristiques du marché financier

Les marchés financiers sont des marchés traditionnellement divises en deux segments : le marché monétaire sur lequel la maturité des instruments émis, comme les billets de trésorerie ou les certificats de dépôts est inférieure à un an, et le marché des capitaux sur lequel la maturité des titres émis, telles les obligations ou les actions est supérieure à un an. De plus les valeurs mobilières sont représentées par des titres qui matérialisent les droits acquis par ceux qui ont apportés des capitaux à une collectivité émettrice public ou privée. On distingue plusieurs catégories de familles de titres : les actions qui sont des « valeurs à revenus variables » et confèrent à leurs possesseurs la qualité d'associé dans une société ; les obligations qui sont des « valeurs à revenus fixes » et donnent à leurs détenteurs la qualité de créancier de la collectivité émettrice qui s'engage à le rembourser à une échéance déterminée et à lui verser un intérêt annuel fixé.

B. Les banques

Malgré le fait qu'une part importante des besoins financiers des agents économiques est assurée hors des banques par le marché financier et les autres instituions financières, le rôle des banques reste majeur. Deux sources permettent une appréciation de la place des banques dans l'environnement monétaire et financier. Il s'agit : du bilan des banques et de l'activité bancaire.

1: Le bilan des banques

Le bilan est un extrait de situation annuelle que produit la commission bancaire sur l'ensemble des établissements de crédit qui lui sont assujettis. Ce bilan se présente comme l'indique le schéma ci-dessous :

Actif

Passif

Réserves Res

Ref Refinancement

Encours interbancaires IB

IB Encours interbancaires

Crédits C

D Dépôts

Titres détenus T

T Titres émis

 

Fonds propres

 
 

Source : Caudamine et Montier (1998)

Il ressort de ce tableau que :

La principale ressource des banques est constituée des dépôts particuliers (ménages), d'entreprises ou de l'Etat. Un dépôt étant une dette de la banque et donc une créance du déposant, résultant de la mise à la disposition de la banque par ce dernier d'une quantité de monnaie lorsque cette mise à disposition est matérialisée par une inscription dans le compte du déposant tenu par la banque.

De même le principal emploi des banques est la distribution des crédits à l'économie ou à l'Etat. Un crédit étant une créance de la banque et donc une dette de l'emprunteur, résultant de la mise à la disposition de celui-ci par la banque d'une quantité de monnaie, à condition que cette mise à disposition se matérialise par une reconnaissance de dette de l'emprunteur vis-à-vis de la banque.

Il apparaît également d'autres catégories d'encours qui bien qu'ils n'aient pas la même importance que les précédents ne soient pas moins fondamentaux du point de vue du fonctionnement du système bancaire. La banque centrale consent aux banques dans certaines limites des crédits qui leur permettent de compenser une insuffisance de ressources par rapport aux emplois souhaités. Ces crédits sont souvent appelés des « refinancements ». Inversement, les banques détiennent des dépôts auprès de le banque centrale, soit volontairement lorsqu'elles disposent de ressources inutilisées, ce sont les « réserves libres », soit sur obligation de la banque centrale, ce sont les « réserves obligatoires ».

2: L'activité bancaire

Vue au travers du bilan, leur activité consiste à se placer en position d'intermédiaire entre les déposants et les emprunteurs. Cette activité s'exerce sous le contrôle de la banque centrale. La justification de cet objectif d'intermédiation se trouve dans les objectifs contradictoires des déposants et des emprunteurs. Pendant que les déposants recherchent des placements courts, de montants relativement faibles et présentant un minimum de risque ; les emprunteurs souhaitent de leur coté obtenir des crédits longs, de montants plutôt élevés et présentant un risque non désiré par les déposants.

Il y a donc intermédiation parce qu'il y a simultanément transformation du court, de faible montant et sans risque vers le long, de montant élevé et risqué. La banque assure ainsi un ajustement entre des objectifs qui resteraient incohérents en cas de rencontre directe entre les emprunteurs et les prêteurs.

L'autre fonction des banques moins fondamentale est la gestion des moyens de paiement qui est réalisée en créditant et en débitant les comptes bancaires. Elle est limitée par la réglementation à un actif bancaire spécifique, le compte à vue, mais elle pourrait être réalisée en débitant ou en créditant tout autre actifs financiers.

A la suite de ce passage en revue des principales composantes du système financier et de leurs caractéristiques, nous évoquerons dans la seconde sous partie la notion d'intermédiation financière elle-même.

II. L'intermédiation financière

Il sera question dans cette deuxième partie de voir principalement les caractéristiques mais aussi les fonctions de l'intermédiation.

A- Les caractéristiques

Parmi celles-ci, nous pouvons en citer trois ; tout d'abord le fait qu'elle se fonde sur deux relations bilatérales : d'une part celle entre l'agent non financier ou l'emprunteur et l'intermédiaire financier et d'autre part entre cet intermédiaire et la source de financement utilisée ce qui la différencie du marché financier dans lequel comme nous l'avons expliquer les échanges de capitaux contre des titres sont directs entre demandeurs et offreurs de capitaux ; ensuite, le fait qu'elle suppose des échanges d'informations individualisées alors que sur le marché les informations sont collectives ; et enfin, le taux d'intermédiation qui mesure la part des financements apportés par les agents financiers dans le total des financements dont bénéficient les agents non financiers. De manière théorique on distingue deux taux d'intermédiation ; un au sens large et un autre au sens strict. Le premier résulte d'une approche dite de l'offre de financement parce qu'elle regroupe sous l'étiquette de financements intermédiés l'ensemble des concours accordés aux agents non financiers par toutes les institutions financières qu'il s'agisse des établissements de crédits, des entreprises d'assurances ou des OPCVM ; ce taux se calcul donc en rapportant l'ensemble des financements auxquels participent les différentes institutions sur le total des financement accordés aux agents non financier ; le second taux quant à lui résulte d'une approche dite de la demande de financement parce qu'elle privilégie le choix que le demandeur fait au profit du recours à l'intermédiaire financier ; il se calcul donc en rapportant le seul montant des crédits accordés par les seuls établissements de crédits aux agents non financiers sur le total des financements dont ceux-ci ont bénéficié.

B- Les fonctions de l'intermédiation financière

L'intermédiation intervient comme un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement. Parmi ces fonctions, nous pouvons citer : la fonction monétaire, en effet, ces intermédiaires particulièrement les banques exercent une fonction de création monétaire notamment lors de l'octroi des crédits aux agents à besoin de financement ou alors par le jeu des relations avec l'étranger ou de refinancement de la Banque Centrale. Cette fonction permet d'élargir l'espace des transactions entre agents économiques en même temps qu'elle rend possible la continuité dans le temps ainsi que l'interconnexion entre les économies. La fonction de transformation qui pose ici le problème de l'adéquation entre les ressources disponibles et l'allongement du détour de production, l'intermédiaire assure cette adéquation en transformant des ressources généralement courtes en financement long. En plus de ces fonctions de création monétaire et de transformation, d'autres fonctions se sont développées à savoir les fonctions de placement et de négociation. L'importance prise par ces fonctions permet de comprendre que les développement de la théorie des contrats, d'agence et de signalisation conduisent à la mise en évidence d'une fonction tout aussi importante, celle de producteur et de diffuseur de l'information concernant la santé économique et financière des entreprises et de manière générale, des agents à besoin ou à capacité de financement. Ils sont en effet le lieu de collecte et de production de l'information de leurs clients qu'ils s'agissent de ceux qui épargnent ou de ceux qui empruntent, et la qualité de l'information permet de conseiller les épargnants sur les opportunités d'investissement et d'assurer le risque de défaillance auxquels ils peuvent être exposés du fait du comportement des emprunteurs. Fama (1990) et Lewis (1992) ont souligné le rôle des intermédiaires dans la prévention et l'assomption des risques d'antisélection et d'aléa morale liés aux transactions sur les titres financiers et aux opérations.

SECTION2 : LES MODELES THEORIQUES EXISTANTS

Les principaux travaux de base ayant été effectués sur l'intermédiation financière sont ceux de Gurley et Shaw (1960) et Hicks (1974).

I. L'approche de Gurley et Shaw

Dans cette analyse, les agents non financiers de l'économie : les ménages, les entreprises et l'administration ; confient leurs disponibilités liquides ou épargnes à des institutions qui à leur tour consentent des crédits à d'autres agents non financiers afin de permettre de financer effectivement leurs activités. Gurley & Shaw fut les premiers à opposer la finance directe à la finance indirect.

A : Le financement direct

Ce financement par le marché amène les agents à besoin de financement à offrir en contrepartie des capitaux qu'ils demandent, des titres primaires au bénéfice des agents à capacité de financement qui sont à la recherche déplacement.

Gurley et Shaw distinguent deux catégories d'agents économiques : les agents à capacité de financement ou excédentaires et les agents à besoin de financement ou déficitaires. Les premiers sont des agents dont les revenus courants (salaires, revenu du patrimoine ou de l'entreprise) excèdent les dépenses immédiates (paiement des salariés, achat de biens de consommation et achat de biens d'équipement) ; à l'inverse, les seconds sont des agents dont les dépenses courantes excèdent les revenus courants. Il s'agit principalement des entreprises qui réalisent un volume d'investissement supérieur à l'épargne qu'elles ont pu dégager.

Le transfert de la capacité des agents excédentaires vers les agents déficitaires s'effectue dans le financement par le marché de façon directe. En effet, les agents à besoin de financement pour financer leurs besoins d'investissement s'endettent sous la forme de titres de la dette primaire auprès des agents non financiers excédentaires. Ces empruntes s'effectuent sous formes de valeurs mobilières (actions et obligations).

Malgré ces caractéristiques, l'intermédiation par le marché présente certaines limites que nous ne manquerons pas de souligner dans ce paragraphe. La première est liée aux coûts de transaction élevé sur le marché financier ; en effet, le financement sur ce marché implique que chaque prêteurs évalue la solvabilité de l'emprunteur, par une sélection efficace des demandes et un contrôle rigoureux de l'exécution des projets. Ceci est extrêmement coûteux pour un prêteur individuel, raison pour laquelle les prêteurs portent leur choix sur le financement des entreprises ne nécessitant pas une surveillance accrue ; de telles entreprises ne peuvent être que des entreprises de grande envergure ayant une réputation indéniable et dont la qualité du porte feuille est tel que les risques de faillites soient quasi nuls3(*). Et enfin une autre limite, est celle liée aux coûts d'asymétrie d'information ; en effet les marchés financiers sont ordinairement caractérisés par les asymétries d'information entre emprunteurs et investisseurs. Si les emprunteurs disposent de suffisamment d'informations quant à la qualité de leurs projets, leur exactitude et leur droiture de conscience, les prêteurs eux ne peuvent s'appuyer que sur un jugement plus ou moins arbitraire des particularités exactes des emprunteurs. Entre emprunteurs et investisseurs, l'asymétrie d'information peut revêtir deux formes principales : l'asymétrie d'information ex-anté ou « sélection adverse » formalisée initialement par Akerlof (1970)4(*) ayant trait à la qualité de l'emprunteur et l'asymétrie ex-post ou « alea moral » formalisée initialement par K.Arrow (1963)5(*) ayant trait au comportement de l'emprunteur une fois le crédit accordé.

B : Le financement indirect

Ce financement intermédié fait intervenir de nombreuses institutions financières mais celles qui retiendront notre attention, ces ont essentiellement les banques. Elles émettent des titres secondaires au bénéfice des agents excédentaires pour collecter des ressources nécessaire au financement des titres primaires offerts par les agents déficitaires.

Selon Gurley et Shaw, la demande des agents excédentaires est une demande de diversification de leur patrimoine. Cette diversification est à l'origine du développement des intermédiaires bancaires et permet également la création des titres représentant à la fois un rendement et les avantages de liquidités tels que les actifs liquides qui résultent des adaptations de l'offre des titres effectuées par les institutions financières aux préférences des agents.

Les banques peuvent donc être assimilées à des agents qui empruntent pour prêter. Elles collectent des ressources sous formes de dépôts et émettent des titres secondaires qui satisfont à la fois la demande de diversification des prêteurs et la demande de prêts des emprunteurs.

Ici également, malgré ses caractéristiques, ce mode de financement présente quelques limites parmi lesquelles : le décalage entre les procédures bancaires utilisées et la réalité socio-économique du milieu principalement dans les pays en voie de développement comme l'a souligné Hugon(1991), «le système financier s'est développé culturellement, économiquement et socialement en rupture avec la société civile dont les agents sont exclu de ces systèmes » ;en effet, les principales technologie employées par les banques sont quasi inopérantes dans le financement de la plupart des entrepreneurs pauvres. Dans le contexte subsaharien, l'entrée directe d'une banque dans la micro finance est assez coûteuse ; les barrières à l'entrée sont multiples et complexes, elles sont d'ordre culturelle, réglementaire, prudentielle, etc. Nous pouvons donc voir dans cette catégorie de bas revenus une inadéquation des procédures bancaires en matière d'évaluation et de suivi des projets que l'on peut qualifier de non bancables. Cette rupture fait jaillir de nouvelles formes d'asymétrie d'information dues au caractère informel des projets menés par les agents économiques auxquelles viennent s'ajouter de nouvelles formes de coûts de transaction liées à la petitesse des projets conduits par les entrepreneurs. Le principal problème auquel sont confrontés les prêteurs dans les pays du Sud est l'absence des documents fiables permettant de juger la qualité des projets. Pour les quelques emprunteurs qui parviennent à fournir des projets bancables, une autre difficulté pour les prêteurs est l'insuffisance, voire l'absence totale de garanties réelles.

II. L'approche de HICKS

La principale caractéristique de cette analyse est la distinction faites par Hicks entre une économie de marché financier et une économie d'endettement.

A : La notion d'économie de marché financier

Selon Hicks (1974), cette économie est une économie dans laquelle prédomine le financement par appel directe à l'épargne. Les institutions financières, à cause des frais liés qu service d'intermédiation amènent les agents déficitaires à se tourner vers le marché financier (moins coûteux) pour leur financement.

Les caractéristiques de ce type d'économie sont multiples. Tout d'abord, les mécanismes d'ajustement entre l'offre et le demande sont quasi-automatique ; grâce à la flexibilité des prix qui fluctuent selon le marché. Le besoin de financement manifesté par les entreprises est satisfait pas des émissions de titres auxquels souscrivent principalement les ménages qui dégagent une capacité de financement. De plus, les institutions bancaires jouent un rôle complémentaire dans le marché financier. En effet, les crédit qu'elles émettent sont destinés aux ménages par acquisition des biens durables ou immobiliers et dans une moindre mesure aux petites et moyennes entreprises qui n'ont pas accès au marché financier. Et pur finir, le refinancement des banques dans ce type d'économie n'est pas fondamentale compte tenu du fait que les banques commerciales sont relativement indépendantes des autorités monétaires pour se procurer des liquidités.

B : La notion d'économie d'endettement

C'est une économie dans laquelle prédomine le financement par le crédit bancaire. Ce type de financement implique l'existence d'un agent qui fasse le lien entre les différentes catégories d'agents économiques ; d'où le terme d'intermédiation financière.

Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et au Cameroun en particulier, l'intermédiation financière est principalement effectuée par les banques qui collectent l'épargne auprès des ménages et prêtent ces ressources aux entreprises pour satisfaire leur besoin de financement.

Les caractéristiques sont également multiples. Tout d'abord, l'endettement se fait des entreprises auprès des banques secondaires et des banques secondaires auprès des banques centrales ; de plus, dans cette économie les mécanismes d'ajustement entre l'offre et la demande n'est pas automatique du fait de la rigidité des taux d'intérêts. Pour finir, contrairement à précédemment, le refinancement dans cette économie est primordial car les banques commerciales sont dépendantes vis-à-vis des banques centrales.

Au regard de cette évocation théorique de l'intermédiation financière, il est nécessaire pour mieux cerner ces différentes d'illustrer ces approches. Ce travail fera l'objet de la section suivante.

SECTION 3 : ILLUSTRATIONS

Nous présenterons dans cette section de manière spécifique quelques économies selon qu'elles sont qualifiées d'économie de marché financier ou d'économie d'endettement.

I. Exemple d'économie de marché financier

Nous étudierons successivement dans cette partie ; le cas de l'économie américaine et celle de l'économie britannique.

A : L'économie des Etats-Unis

Les Etats-Unis étant la première puissance économique mondiale, ils possèdent les plus grandes entreprises dont le produit national brut représente une proportion importante par rapport à tous les pays de l'OCDE6(*) mais aussi les plus grandes banques internationales. Cette économie occupe la première place financière mondiale.

New York qui est la cité économique la plus active du monde, est également un centre d'affaire influent d'où partent des décisions financières importantes ayant des répercussions à la fois sur le continent et sur la planète entière. Les marchés des capitaux, situés au premier rang assurent le financement de l'économie. Les actionnaires ont à leur disposition un vaste réseau de bourses de valeurs mobilières dont les plus importantes sont : le new York stock Exchange ; l'american stock Exchange et le national stock exchange. La première traite 85% des transactions boursières du pays ; le volume de transaction se situant aujourd'hui à près de mille millions de dollars.

Malgré cette prédominance de la finance directe, on note tout de même la présence non négligeable du réseau bancaire américain. Selon les sources du rapport annuel de la BEAC (2002), le taux d'escompte a reculé de 1,75% à 0,75% pendant une période de 11mois en 2002. Cette diminution reflétant le fait que les opérations entre les agents économiques et les banques ne sont pas développées pour le financement de l'économie.

Ainsi, ce système grâce à la prépondérance du marché financier et le mode de financement étant le financement direct correspond à la notion selon Hicks d'économie de marché financier. Un autre cas est celui de la Grande Bretagne.

B : L'économie de la Grande Bretagne

L'économie britannique se rapproche de l'économie US par le fait qu'elle dispose d'une importante place financière (la place de Londres) dont le volume des transactions quotidienne se situe à plusieurs milliers de dollars.

De même que précédemment, la présence du réseau bancaire n'est pas négligeable dans cette économie bien que plus importante que celle US. La proportion des crédits bancaire à l'économie durant les années 80 était de 28,4% ; et durant cette même période le financement grâce aux marchés des capitaux était de 32%. Plusieurs justifications peuvent être avancées concernant l'essor de la finance directe : la modification du comportement des entreprises qui cherchent de plus à se détourner de l'intermédiation bancaire et ont recours au marché financier ; l'apparition de nouveaux produits qui facilitent l'accès direct au marché financier et autres.

L'économie britannique s'inscrit donc bien dans l'ensemble des économies dites de marché financier.

A coté de ces économies de marché financier que sont l'économie américaine et l'économie britannique se trouve d'autres économies dites d'endettement.

II. Exemple d'économie d'endettement

Nous étudierons successivement le cas de l'économie française et celui de l'économie brésilienne.

A : L'économie de la France

Grâce aux mutations technologiques, principalement les innovations financières on a observé dans des pays tel que la France un essor de la finance directe. En effet, la répartition du patrimoine en milliards de francs selon l'INSEE( institut national de la statistique et des études économiques) en 1980 était de 6318,1 actifs non financiers contre 14486,5 en 1997, de même en actifs financiers ,cette répartition était de 2905,5 en 1980 contre 15897,7 en 1997. On remarque également que la part des valeurs mobilières dans le financement des investissements était de plus de 55% en 1996.Mais à coté du marché financier, on retrouve également l'intermédiation bancaire qui a une part importante dans l'économie.

En effet, le réseau bancaire français est constitué de trois catégories d'établissements de crédits qui collectent près de 62% de dépôts bancaires (CNCT 1999). Et l'essentiel de la distribution des crédits est assurée pour près de 43,5% par les banques commerciales seules.

L'économie française alternant à la fois finance directe et finance indirecte, prenons le cas de l'économie d'un pays en voie de développement. Celui du Brésil.

B : L'économie du Brésil

Dans la plupart des pays en voie de développement, les marchés financiers sont généralement absents ; et quand ils existent, ils fonctionnent de façon limitée. Les investisseurs des pays en développement n'ayant pas de « culture financière » suffisamment développée pour assurer leur investissement sont obligés d'avoir recours au crédit bancaire. La difficulté liée au développement de la finance directe dans les pays en développement comme le Brésil est la faiblesse de la collecte de l'épargne longue liée à l'insuffisance du niveau de revenus des ménages.

Dans ces conditions, le recours à l'intermédiation bancaire apparaît comme un moyen avantageux pour favoriser le financement. Ce besoin c'est développé pour une raison fondamentale ; qui est le besoin ressenti tant par le prêteur que par l'emprunteur de ne traiter qu'avec un seul interlocuteur ; susceptible de prendre en charge les risques liés à l'opération. A cette raison, on peut ajouter une autre liée à la préférence pour la liquidité des prêteurs qui souhaitent récupérer leurs fonds à tout moment et sans perte importante.

Le Brésil se trouve donc bien au sens de Hicks dans une économie d'endettement.

En définitive, au terme de ce chapitre qui nous a permis de cerner la notion d'intermédiation financière en évoquant le processus même d'intermédiation c'est-à-dire : les agents et institutions intervenants dans ce processus, les actifs échangés ainsi que le déroulement de ces échanges de même qu'en évoquant les approches pionnières qui ont été effectuées sur le sujet. En tenant compte du fait que les intermédiaires financiers sont nécessaire dans les pays en développement pour réduire la part de l'informel dans l'économie ; favoriser les inclusions financières et sociales ; résorber la thésaurisation et freiner la fuite des capitaux vers des régions où ils sont plus actifs, nous allons nous tourner vers le cas particulier du Cameroun et étudier la relation qui existe entre l'intermédiation bancaire et le croissance économique. Ce sera l'objet du chapitre suivant.

CHAPITRE2 : FINANCEMENT BANCAIRE ET DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE AU CAMEROUN

Depuis les années 80 le système bancaire Africain a connu de nombreux changements résultant d'une forte crise économique qui a été à l'origine d'une importante baisse des dépôts privés et publics. Parmi ces changements, de multiples réformes qui ont permis la remise de la plupart des banques sur pied notamment la restructuration bancaire entamée en 1989.

Aujourd'hui, malgré le non achèvement de ce processus, dans certains pays tels que le Cameroun il est bien avancé voir en phase de finalisation. Compte tenu de l'importance qu'ont les banques dans le financement de l'économie comme nous l'a montré l'évocation théorique précédente, ce chapitre nous permettra de cerner toujours de manière théorique, le lien qu'elles entretiennent avec la croissance économique. Il s'agira donc pour nous de présenter tout d'abord l'évolution de l'activité bancaire au Cameroun , puis de cerner le lien entre le secteur financier et la croissance au travers de différentes analyses soutenant les systèmes fondés sur les banques en évoquant par la même occasion les canaux de transmission permettant cette relation et enfin de déterminer de manière théorique la contribution des banques dans le développement économique ainsi que les limites de l'intermédiation bancaire au Cameroun.

SECTION1 : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS

Cette section aura pour but de parler de la libéralisation financière subie par le Cameroun mais également de présenter l'évolution de l'activité bancaire durant les années 80.

I. LIBERALISATION FINANCIERE AU CAMEROUN

Il sera question pour nous dans cette partie non seulement d'évoquer la répression financière survenue au Cameroun au lendemain des indépendances mais également de voir quel est théoriquement le positionnement des banques par rapport à celle-ci.

A. De la répression à la libéralisation

Bien que composé des succursales et filiales des grandes banques étrangères surtout au lendemain de l'accès à l'indépendance a subi de grands changements dus à une forte répression financière avant d'être libéralisé au milieu des années 80.

Au lendemain de l'indépendance camerounaise, le réseau bancaire était essentiellement composés d'agences françaises et de succursales des banques britanniques ; les banques françaises nationalisées par la suite ont successivement fait apport de leurs agences à des sociétés de droit national. Trois principales banques sont concernées :

· Le crédit lyonnais a participé à la création de la société camerounaise des banques (SCB)

· La banque internationale pour le commerce et l'industrie du Cameroun (BICIC) est détenue par la nationale de Paris (BNP)

· La société générale des banques (SGB) a donné naissance à la société générale des banques au Cameroun (SGBC)

D'autres institutions vont s'y ajouter plus tard pour faciliter les échanges entre la métropole et la colonie. Le système qui se met alors en place est anti-productifs et a pour objectif le financement des opérations commerciales ; rien prévu pour le financement des investissements et de la production. La première réforme entamée au début des années 1970 visait la réorientation de l'activité bancaire en mettant l'accent sur le financement de l'investissement ; cette réforme a pour principaux objectifs l'accroissement des dépôts bancaires, la promotion du système productif, une meilleure mobilisations des ressources monétaires et financières en vue d'assurer le développement et la diversification de la production. Grâce à cette réforme, le système bancaire camerounais compte désormais11 banques au lieu de 5 et totalise 172 guichets au lieu de 84 en 1974. Malheureusement, la crise financière des années 80 a provoqué la fermeture de plusieurs banques, la fusion de certaines et autres. En fin juin 1986, le Cameroun compte huit banques commerciales avec un réseau de 54 agences, notamment : la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Cameroun (BICIC) ; la société commerciale de banque- crédit lyonnais (SCB-CL) ;la société générale de banque au Cameroun (SGBC) ; la méridien bank Cameroon (MBC) ; la Standard Charted Bank ; la caisse commune d'épargne et d'investissement (CCEI Bank) ; le Crédit agricole et Amity Bank ( rapport CNC 1994-1995 et 1996). A la fin de juin 1998, le réseau bancaire compte six banques : la banque internationale pour le crédit et l'épargne au Cameroun (BICEC) ; la SCB-CL ; la Standard Charted Bank Cameroon ( SCBC) ; la CCEI-Bank et Amity Bank auxquelles vont s'ajouter progressivement quatre autres banques au 30 juin 2000 à savoir : la commercial bank of Cameroon (CBC) en 1997 ; la City Bank en 1998 ; l'Union Bank of Cameroon en 1999 et Eco-Bank en juin 2000 ( rapport CNC 1997/1998,1998/1999,1999/2000). Ainsi de nos jours le réseau bancaire camerounais compte dix banques et quatre vingt cinq guichets.

B. Positionnement des banques dans la libéralisation financière

La libéralisation est généralement définie comme étant le passage d'un état de répression à un état de libéralisation. Ce passage requiert la suppression d'un certains nombres de restrictions, il s'agit entre d'autres termes d'un mouvements de déréglementation qui concerne principalement :

· La déréglementation des prix et des taux (commissions, marges et taux d'intérêts)

· La déréglementation quantitative là où une telle réglementation existait (par exemple le contingentement des crédits, les contrôles de change et autres restriction à la mobilités des capitaux...)

· L'abolition des frontières entre activités et entre actifs

Divers arguments ont été utilisés par les économistes pour justifier la libéralisation financière, principalement « in fine » ; l'objectif de croissance économique. On peut considérer que la déréglementation des activités financières fournit un cadre propice à une croissance significative à travers mécanismes distincts.

Premièrement, l'absence des obstacles quantitatifs à la circulation des capitaux permet de financer de manière plus rapide et plus efficace les activités de production et d'investissement de l'économie. Ainsi, l'absence d'encadrement du crédit permet aux banques de mieux répondre aux demandes de crédits des entreprises et la libre circulation internationale des capitaux permet à ces derniers de bénéficier de l'apport des capitaux étrangers.

Deuxièmement, la déréglementation des taux d'intérêts, des commissions et des marges fait baisser le coût de l'intermédiation financière du fait du développement de la concurrence, améliorée au sein de l'appareil financier, ce qui peut rendre les crédits moins chers pour les entreprises locales et attirer les entreprises étrangères.

Troisièmement, ces phénomènes conjugués peuvent ainsi contribuer dans une perspective théorique libérale à une meilleure affectation des ressources en capital, celles-ci ayant théoriquement plus de chance d'être allouées, aux coûts les plus faibles, aux demandeurs de crédits les plus productifs, lesquels sont aussi sous certaines conditions les plus créateurs de croissance.

II. L'EVOLUTION DE L'ACTIVITE BANCAIRE AU CAMEROUN DANS LES ANNEES 80

Les performances actuelles de l'intermédiation bancaire au Cameroun sont largement tributaires de la crise qui a frappé ce secteur dans les années 80 et de la restructuration conséquente au cours des années 90. Dans cette section ; nous visiterons cette épopée des banques camerounaises pour mieux percevoir leur comportement d'intermédiation financière.

A. Les ressources

Au milieu des années 80, le Cameroun a connu une grave crise financière : les dépôts à terme ont diminué de 33% entre 1985 et 1987 et les dépôts à vue de 22%. Cette chute s'explique par le déclenchement de la crise économique, cependant, c'est une véritable crise de confiance car les agents réalisent que les banques sont insolvables.

A partir de 1989, afin d'éviter un effondrement du système bancaire, des restructurations ont été entreprises : certaines banques ont été liquidées, d'autres ont été fusionnées ou recapitalisées. Afin de restaurer la confiance du public dans le système bancaire, la commission bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) fonctionnelle depuis 1992, assure un contrôle prudentiel des établissements de crédits. Pour ce, elle s'est dotée de deux séries de ratios que doivent respecter les banques : les normes prudentielles et les normes de solvabilité. Parallèlement à ces restructurations, la politique monétaire a été complètement modifiée dans toute la zone BEAC à partir de 1990. Il s'agit dorénavant de favoriser la mobilisation de l'épargne nationale, préalable indispensable à l'investissement. L'aboutissement de ces réformes fut la mise en place du marché monétaire au sein de la zone BEAC à partir de juillet 1994. Suite à ces deux mesures, les dépôts à vue ont progressé de 30% entre 1988 et 1990 et les dépôts à terme de 17% entre 1988 et 1991.

Au cours de 1992 et 1993, l'anticipation de la dévaluation a incité beaucoup de déposants à placer leurs avoirs à l'étranger notamment en France : entre le 31décembre 1991 et le 31 décembre 1993, les dépôts à vue ont chuté de 42% et les dépôts à terme de 18%. Afin de stopper la fuite des liquidités, la fin de la convertibilité extérieure du FCFA a été déclarée en août 1993. Cette mesure fut complétée en septembre 1993 par la fin de la convertibilité des billets entre les deux zones UMOA et BEAC. La fuite des dépôts a été ralentie mais pas stoppé car de manière détournée, de nombreux agents ont pu à sortir des billets.

A partir du moment où la dévaluation est effective, les liquidités sont retournées dans la zone Franc : entre le 31 décembre 1993 et le 31 décembre 1994, les dépôts à vue ont progresse de 48% et les dépôts à terme de 18%. L'impact de la dévaluation sur les dépôts est positif en terme nominal, mais il est à relativiser en terme réel : en tenant compte des niveaux d'inflation importants pour 1994 (33%), les dépôts à vue n'ont progressé que de 10% en terme réel et les dépôts à terme ont chuté de 12%. Cet impact est d'autant plus à relativiser que les dépôts ont recommencé à diminuer en 1995. Les dépôts à vue ont chuté de 16% en réel et les dépôts à terme de 12% car les agents manquaient de confiance dans le système bancaire. En effet, depuis le second semestre 1995, il est question de nouvelles restructurations. Donc, pour éviter que leurs dépôts soient bloqués, les agents ont retiré leurs liquidités du système bancaire.

Entre décembre 1995 et Avril 1997, les dépôts à vue ont progressé de 3% et les dépôts à terme ont chuté de 21%( en nominal). En revanche, au cours de l'année 1997, la liquidité bancaire s'est nettement améliorée dans son ensemble jusqu'en 2001.

B. Les emplois

Au moment de la crise financière, les agents ont réalisés que les banques avaient maquillé les bilans bancaires et accumulé les créances fictives. Ainsi, les créances douteuses égales à 253milliards de FCFA au 31 juin 1988, selon les documents comptables produits par les banques, ont en fait été estimées à 489 milliards. Par conséquent, les 104 milliards de provisions pour dépréciation au 31 juin 1988 ont été estimées à 334 milliards de FCFA. De manière comptable, ces ajustements ont eu lieu entre 1990 et 1991(selon la BEAC) et les crédits ont chuté de pratiquement 50%.

Depuis les réformes bancaires et monétaires, il faut souligner une atonie du crédit, les banques sont frileuses et s'engagent peu dans le financement de l'économie. Le taux de couverture des crédits par les dépôts atteignait 110% au 31 août 1996 contre 89% en 1995, avant le déclenchement de la crise. La dévaluation n'a pas eu les effets escomptés, les crédits à l'économie ont diminué de 27% en terme réel entre le 31 décembre 1993 et le 31 décembre 1994 et de 10% au cors de l'année suivante. Entre la fin de l'année 1995 et avril 1997, cette tendance ne s'est pas améliorée, et les crédits à l'économie ont diminué de 17%( en nominal). De plus, il faut noter une prédominance des crédits à court terme qui représente 85% des crédits accordés.

De nos jours, au sein du système financier, la composante bancaire est devenu relativement solide ; grâce aux restructurations bancaires. Le système bancaire camerounais est constitué de dix banques commerciales ; le ratio de couverture des crédits par les dépôts s'est amélioré (avoisinant 139% en juin 2006), et six banques affichaient un ratio de liquidité supérieure à 200% en 2006.

Toutefois le secteur financier reste dominé par trois banques (la SGBC ; la BICEC et la SCB-CA), qui détiennent plus de deux tiers de tous les prêts et dépôts bancaires. En outre, malgré la relative solidité du secteur bancaire camerounais, le taux d'intermédiation reste faible. Le nombre de ménages possédant un compte est inférieure à 10%, et de larges pans de l'économie n'ont toujours pas accès aux crédits. De plus, les clients des banques se plaignent régulièrement du niveau élevé des frais.

A la fin de cette étude de l'évolution de l'activité bancaire au Cameroun durant les années 80, nous pouvons nous pencher sur l'analyse des différentes approches soutenant les systèmes fondés sur les banques et évoquer les canaux de transmission reliant le secteur financier à la croissance. Cette étude théorique fera l'objet de la section suivante.

SECTION2 : LES DIFFERENTES APPROCHES SOUTENANT LES SYSTEMES BASES SUR LES BANQUES ET LES CANAUX DE TRANSMISSION

Cette section aura pour objectif en plus d'aborder comme le titre l'indique les différentes analyses en accord avec le système bancaire de déterminer les canaux de transmission qui rendent possible l'induction du financement bancaire sur le développement économique.

I. Les différentes approches soutenant les systèmes basés sur les banques

Dans cette partie, il sera question d'étudier les différentes analyses qui acceptent et démontrent l'idée selon laquelle le système bancaire finance la croissance. Pour ce faire nous étudierons l'approche de McKinnon et Shaw ainsi que les approches d'autres auteurs.

A. L'approche de Mckinnon et Shaw

De manière générale, en ce qui concerne les pays en développement, les travaux de ces auteurs sont des références. Ceux-ci présuppose l'existence d'un lien positif entre le secteur financier et la croissance économique, et proposent d'appliquer des politiques économiques pour développer le secteur financier. Leur théorie est l'inspiratrice des réformes financières appliquées par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International au sein des programmes d'ajustement structurel.

1. Le modèle de McKinnon et Shaw

En supposant que les mécanismes de marché sont optimaux, ils préconisent une libéralisation financière.

McKinnon (1973) élabore un modèle où l'investissement est indivisible et nécessite l'accumulation d'une épargne préalable. Cette épargne est fonction du taux d'intérêt réel : plus il est élevé, plus les montants disponibles pour l'investissement sont importants.

Selon les conclusions du modèle de McKinnon, la répression financière empêche l'économie d'atteindre son taux de croissance optimal. La répression étant définie comme le fait de fixer des taux d'intérêts en dessous de la valeur d'équilibre, à orienter administrativement le crédit, à fixer des réserves obligatoires à un niveau élevé, et à limiter la concurrence au sein du système bancaire. Des taux artificiellement bas entraîne une moindre croissance de l'économie en raison de la faiblesse du volume des investissements liée aux faibles montants d'épargne collectée. De plus, raison de la faiblesse des taux d'intérêt, les banques ne peuvent pas appliquer de prime de risque élevé, et elles sont contraintes de financer des activités peu risquées et peu rentables. Ce biais entraîne une utilisation inefficace des ressources et une moindre croissance économique.

Les conclusions des travaux de Shaw (1973) sont proches de celles de McKinnon. Cependant, alors que McKinnon limite son analyse à la collecte et à la redistribution des ressources, Shaw prends en compte la capacité de crédits des établissements bancaires.

2. Critique du modèle

La critique essentielle de ce modèle provient du lien entre l'épargne et le taux d'intérêt réel. Ces auteurs ne prennent en compte que « l'effet substitution » et négligent « l'effet revenu ». Selon l'effet substitution, les ménages optimisent leur utilité intemporelle en maximisant la valeur actualisée de leur satisfaction. Dans ce cadre, toute augmentation des taux d'intérêts entraîne une dépréciation de la consommation future. Pour « lisser » leur consommation intemporelle, les ménages réduisent donc leur consommation actuelle et augmentent leur épargne. S'ils financent leur consommation par des crédits, ils diminuent leur endettement. Inversement, la prise en compte de « l'effet revenu » aboutit à des conclusions contraires. Si le taux d'intérêt augmentent, les ménages anticipent un accroissement du revenu futur de leurs placements ; ils diminuent donc leur épargne en augmentant leur consommation.

Selon Akyùz (1992), une augmentation du taux d'intérêt réel entraîne plus une modification de la composition de l'épargne qu'une augmentation de son volume. En effet, il faut prendre en compte l'existence d'actifs physiques et financiers qui offrent une protection contre l'inflation. De plus, en raison de l'imperfection des marchés, il est impossible de lier volume de l'épargne collectée et volume d'investissement.

Les autres critiques concernent le niveau de taux d'intérêt ;en effet si des taux d'intérêts réels négatifs entraînent une désintermédiation financière, des taux d'intérêts trop élevés ne reflètent pas une plus grande efficacité des investissements lais un manque de crédibilité de la politique monétaire.

Les conclusions de ces auteurs ont également été remises en question d'un point de vue empirique. Ainsi selon Green et Villanueva (1991), il existe un lien négatif entre le taux d'intérêt réel et l'investissement privé. Hugon (1996), quant à lui, montre que les effets négatifs de la répression financière ne sont pas démontrés statistiquement en Afrique subsaharienne.

McKinnon et Shaw ont surtout mis l'accent sur les politiques à mettre en oeuvre pour encourager le développement des intermédiaires financiers, préalable indispensable à la croissance.

B. Les autres approches

Plusieurs économistes se sont intéressés au système orienté autour des banques et ont soutenu le rôle positif dans le développement économique.

?Les banques permettent l'amélioration de l'allocation du capital et de la gouvernance collective par l'acquisition d'information concernant les entreprises et les dirigeants (Diamond, 1984 ; Ramakrishan and Thakor, 1984)

?L'amélioration de l'efficience des investissements et de la croissance économique par la gestion du risque de liquidité et le risque intertemporel (Allen and Gale, 1993 ; Bencivenga and Smith, 1991)

?La mobilisation du capital afin de profiter des économies d'échelles (Sirri and Tufano, 1995)

Ces approches insistent en globale sur les limites du système fondé sur les marchés financiers. En effet, Stieglitz (1985) a montré que le développement rapide des marchés financiers fournit l'information, ce qui permet de réduire le désir de collecte d'informations par les investisseurs individuels. Boot, Greenbaum et Thakor (1993) ont souligné que les banques ne posent pas ce genre de problèmes, en effet, elles ne fournissent pas de l'information immédiate aux marchés publics quand elles forment des relations à long terme avec les entreprises. En plus, Boot et Thakor (1997) montrent que les banques sont les meilleurs dans le contrôle des entreprises et la réduction de la substitution des actifs.

Ces approches considèrent toutes que les banques peuvent :

· Exploiter les économies d'échelles dans le traitement des informations

· Améliorer l'hasard moral par l'intermédiaire d'un contrôle efficace

· Soutenir une relation à long terme avec les entreprises dans le but de minimiser l'asymétrie d'information et par conséquent de stimuler la croissance économique

A la suite de cette étude théorique du lien existant entre le secteur financier et la croissance économique, il s'agira pour nous de déterminer les canaux de transmission existants entre ces deux concepts que sont l'intermédiation bancaire et la croissance économique.

II. Les canaux de transmission

Le secteur financier affecte le taux de croissance de long terme à travers deux principaux canaux : le taux d'investissement et la productivité marginale du capital.

A : Le taux d'investissement

Toute évolution de ce taux est fonction soit de taux d'épargne, soit d'une plus grande proportion d'épargne allouée aux investissements.

1 : Influence du développement des intermédiaires financiers sur le taux d'épargne.

Dans le modèle de Pagano (1993), le développement des intermédiaires financiers permet une meilleure protection des ménages, ce qui peut les inciter à diminuer leur épargne de précaution. En outre, les effets de la diversification du portefeuille sur le taux d'épargne dépendent du coefficient d'aversion pour le risque des ménages. Japelli et Pagano (1994) démontrent que ce desserrement de la contrainte de liquidité, découlant du développement des intermédiaires financiers incite les jeunes ménages à moins épargner.

De Grégorio (1994) souligne que les contraintes de liquidités dues au faible développement des intermédiaires financiers ou leur imperfections ont une influence positive sur le taux d'épargne des ménages, et donc sur le taux de croissance de l'économie. Cependant, si les difficultés d'emprunt des ménages conduisent à une moindre accumulation du capital humain, le taux de croissance de l'économie pourrait être négativement affecté.

TABLEAU : Répartition des crédits à l'économie

Répartition des crédits à l'économie en MDS

Crédits accordés à court terme

Crédits accordés à moyen terme

Crédits accordés à long terme

1990

654.767

98.660

392

1991

480.895

99.874

8142

1992

382.470

97.440

235

1993

341.826

82.396

315

1994

343.698

68.803

922

1995

361.413

60.192

828

1996

377.668

101.511

24.677

1997

298.723

101.416

668

1998

402.895

133.810

28.118

1999

444.399

128.478

31.016

2000

527.931

137.487

35.097

Source : Rapport BEAC

2 : Part de l'épargne allouée à l'investissement

La part de l'épargne qui parvient effectivement aux investissements regroupent plusieurs effets :

Du point de vue des entreprises, le développement des intermédiaires financiers augmente la part des ressources orientées vers l'investissement. En effet, les entreprises gardent moins d'épargne de précaution car elles peuvent se tourner vers les banques en cas de crise de liquidité ou en cas d'opportunité d'investissement (Bencivenga et Smith, 1991). De plus, en raison de l'existence d'un contrat de dette, les dirigeants des entreprises sont surveillés par les prêteurs, et la probabilité que des ressources soient détournées est plus faible.

Du point de vue des ménages, grâce au développement des intermédiaires financiers, la part de l'épargne qu'ils déposent dans les circuits financiers est plus élevée. En effet, les intermédiaires financiers permettent d'allier le besoin de détenir des liquidités et le désir de constituer une épargne longue.

Dans le modèle de Diamond et Dybvig (1983), les banques n'allouent pas toutes les ressources dont elles disposent et gardent une partie de ces liquidités. Ce comportement est dû au risque de « course aux dépôts » auquel elles sont exposées et pouvant les conduirent à la faillite et dans les pays en développement cette tendance est accentuée à cause tout d'abord du fait qu'en raison des risques macroéconomiques et pour des raisons culturelles, les agents préfèrent détenir des liquidités et transforment facilement leurs dépôts en monnaie fiduciaire ;puis, le fait que les banques secondaires sont conscientes du fait que la banque centrale n'a pas les moyens d'intervenir en tant que prêteur en dernier ressort ; et enfin, le fait que lors des restructurations bancaires, les banques restant en activité sont incitées à détenir plus de liquidités.

B : La productivité marginale du capital

L'évolution de cette productivité est également fonction : soit de la gestion du risque de liquidité, soit du financement d'investissement plus productif grâce à la diversification des portefeuilles et la collecte des informations.

1 : La gestion du risque de liquidité

Bencivenga et Smith (1991) présentent un modèle intergénérationnel à trois périodes où l'économie comporte deux actifs. Le premier, liquide rapporte un rendement r pour une unité investie à la période t, quelle que soit la date de liquidation. Le second, illiquide, rapporte n unités à la période t+2 et x unités si l'investissement est liquidé à la période t+1. Les intermédiaires financiers ont un impact positif sur le taux de croissance grâce à deux mécanismes : tout d'abord, ils entraînent un accroissement du taux de rentabilité du capital en dirigeant l'épargne collectée vers des investissements peu liquides mais productifs ; enfin, ils évitent des liquidations prématurées du capital. Sans intermédiaires financiers, un agent ayant un besoin de liquidité en t+1 ; vend les actifs de l'entreprise dans laquelle il a placé son épargne en t, et le taux de croissance est moins important en t+2.

2: L'orientation de l'épargne vers des placements plus productifs

Berthélémy et Varoudakis (1994) construisent un modèle dans lequel la principale fonction des banques est de collecter des informations sur les projets d'investissements. Comme les coûts de recherche des informations sont indépendantes des masses financières traitées par le secteur financier, plus le montant de l'épargne est important ; plus la productivité du travail dans les banques est élevée. Le développement du secteur financier entraîne une plus grande concurrence bancaire, une augmentation de la taille des banques et un accroissement de la plupart de l'épargne allouée aux investissements. Lorsque le secteur financier est faiblement développé ; en raison de l'existence de coûts fixes et d'effets d'apprentissage ; la productivité marginale du travail est moindre. Cette situation correspond à l'équilibre « bas » de piège de pauvreté où le démarrage du processus de croissance est bloqué. Pour que l'économie converge vers l'équilibre « haut », la taille du secteur financier doit dépasser un seuil critique.

A la fin de cette étude du lien existant entre nous pouvons évoquer les limites rencontrés par l'intermédiation bancaire au Cameroun. Ce travail fera l'objet de la section suivante après que nous ayons illustrer par ce schéma le lien entre le secteur financier et la croissance économique.

SECTION3 : CONTRIBUTION THEORIQUE DES BANQUES AU FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ET LIMITES DE CELLES-CI AU CAMEROUN

Cette dernière section aura pour objectif après un aperçu théorique de la contribution de l'activité bancaire au développement économique de montrer les limites de celles-ci dans le cas particulier du Cameroun.

I. Banques et financement du développement économique

Le système bancaire devient l'un des partenaires de l'Etat en matière de développement du fait qu'il joue un rôle primordial dans la création et la mobilisation des ressources de développement aussi bien nationales qu'étrangères. Il est également capable de fournir la garantie et l'expertise nécessaire au bon choix des projets de développement et prémunir les investisseurs publics et privés contre les risques de dérapage et de mauvaise gestion. En effet, les crédits de campagne, le soutien d'une activité commerciale ou des services sont autant de contribution au financement du développement que les financements de création industrielle ou d'infrastructures agricoles ou encore d'autres activités économiques. La participation du système bancaire au développement se concrétise donc dans le rôle que doit jouer le système banquier à savoir : la collecte de l'épargne disponible, la création de l'épargne productive, la création de l'investissement productif, l'investissement direct et la coopération technique.

A. Du point de vue de l'épargne

Tout d'abord en ce qui concerne l'épargne disponible, les banques canalisent l'épargne sous diverses formes puis la redistribue dans l'économie en crédits à des agents économiques organisés et productifs.

En ce qui concerne la création de l'épargne productive, le système bancaire représente la seule et unique structure institutionnelle capable d'induire, de créer, de développer et de motiver l'épargne productive : l'orientation des liquidités disponibles vers des canaux qui doivent être transformés par la suite en investissement productifs en faveur de l'épargnant et du pays en général. Raison pour laquelle, le système bancaire est important dans les pays du tiers monde caractérisés par une propension publique et privée à l'épargne faible, la fuite des capitaux nationaux à l'étranger semblant être plus ou moins forte, l'acquisition spéculative au nom des biens réels plus ou moins productifs et plus ou moins nécessaires constituant le mode essentiel de la transformation des disponibilités liquides au niveau des ménages et la fiscalité aussi bien directe qu'indirecte frappant la production et la consommation est lourde, de plus elle est inégalement répartie et peu indicatrice de l'accumulation du capital productif.

B. Du point de vue de l'investissement

En ce qui concerne la création des investissement productifs, l'intermédiation bancaire joue un rôle de financement de l'investissement indirecte tout d'abord : octroi des crédits d'investissement aux agents économiques. En effet, la banque est en mesure de sélectionner, encourager, soutenir l'investissement productif de l'entreprise et décourager et même éliminer les mauvais choix. Par ailleurs, l'économie dans le tiers monde est entée dans une phase de création de richesse, où les contraintes de ressources productives sont devenues plus astreignantes et les problèmes de gestion deviennent primordiaux, c'est alors que le rôle du système bancaire qui consiste à orienter les ressources disponibles vers les meilleurs projets de développement devient crucial ; puis de l'investissement direct : la création des portefeuilles productifs, fait d'affaires, directement crées et gérées à travers ses filiales, le soutien plus ou moins directe des projets industriels, agricoles ou commerciaux. C'est ainsi que les systèmes monétaires et financiers des pays en voie de développement doivent trouver les moyens afin de stabiliser les ressources des banques, renforcer les capitaux propres et inciter les banques à prendre une part plus active dans la création directe des projets qui leurs sont propres.

En ce qui concerne la coopération technique, le système bancaire national doit jouer le rôle de conseiller et de guide, de formation des cadres financiers des entreprises à tous les niveaux, et particulièrement de la formation des cadres capables d'évaluer les projets. En fait, tous ces aspects concrétisent la fonction des banques comme conseiller de développement.

II. Limites de l'activité bancaire au Cameroun

Les principales obstacles rencontrés par l'intermédiation bancaire au Cameroun sont : le taux de bancarisation ainsi que la prolifération du secteur informel.

A. Le taux de bancarisation

Aujourd'hui, parmi les nombreux obstacles rencontrés par l'intermédiation bancaire, figure en premier lieu la faible bancarisation de l'économie. En effet, la plupart des agences des banques sont concentrés dans le centre urbain. Au Cameroun, près de 42% du réseau bancaire se trouve dans les grandes villes. On observe donc une inégale répartition et une insuffisance de couverture du territoire nationale (Tchouasi, 1996). L'insuffisance de ces structures se fait donc ressentir au niveau même de l'implantation des banques qui choisissent des grandes villes en délaissant les campagnes. Cette situation a pour conséquence une incitation à la thésaurisation dans les zones rurales. La banque apparaît donc comme une institution « des gens de la ville » ou des « gens riches ». Les zones rurales sont peu desservies, et on assiste à un affaiblissement du taux de bancarisation qui est le rapport de la population estimée sur le nombre d'agences des banques.

Etant donné que le système bancaire camerounais est un système hérité de la métropole et malgré les restructurations qui sont intervenues, le système s'est développé culturellement et économiquement en rupture avec les mentalités de la population ; ce qui n'est pas favorable au financement du développement.

L'atrophie du réseau des banques commerciales dans presque tous les pays d'Afrique et en l'occurrence au Cameroun n'a servi qu'à affaiblir le taux de bancarisation, ce qui influence négativement le rôle des banques en matière de collecte et d'affectation de l'épargne et de la distribution du crédit.

TABLEAU : Taux de bancarisation de l'économie Camerounaise

Années

1989

1990

1991

1992

1993

Tb

1,09

1,08

0,67

0,81

0,72

Tc

54129

51444

50791,9

35322

26791

Tg

15,8

12,9

10,76

11,4

8,72

SOURCE : Ezé Ezé (2001)

Tb = Population totale / nombres de banques

Tc = Population totale / nombres de comptes

Tg = Population totale / nombres de guichets

B. le secteur informel

De plus, on note au Cameroun une absence de relation étroite entre les banques et les clients permettant d'avoir une information fiable sur l'emprunteur. Cette carence incite les banques à prêter à une clientèle estimée parfois à tort. Les agents économiques dans un tel contexte font alors recours au secteur informel dont l'élévation induit du taux d'intérêt favorise les détenteurs du portefeuille liquidité du marché. La diminution observée au Cameroun du crédit bancaire aura pour conséquence une demande excédentaire de liquidité sur le marché informel. Les manifestations les plus visibles au Cameroun de l'intermédiation sont les tontines et les mutuelles (Bekolo ,1989). Elles sont plus proches de la population.

Le développement du système financier informel rend précaire le rôle de l'intermédiation formel. En effet, ce système présente divers instruments permettant de mobiliser l'épargne tant en milieu urbain qu'en zone rurale et revêt plusieurs formes parmi lesquelles en plus de celles citées plutôt figurent également les coopératives d'épargne, les caisses populaires et autres, ces formes étant plus proches et ayant les capacités d'adaptation à une clientèle qui ne trouve pas de réponses à ses problèmes dans le système bancaire classique. Le développement du système informel constitue donc une limite à l'activité de l'intermédiation bancaire.

La méfiance qu'éprouve la population vis-à-vis des banques depuis les crises bancaires survenues dans les années 80 ; et cela malgré les réformes est également à l'origine du recul de l'intermédiation bancaire.

C. L'environnement difficile

Les cadres juridiques et institutionnels sont généralement déficients et les améliorations sont lentes dans des pays tel que la Cameroun. Le système juridique manque de moyens financiers et le public ne compte guère sur l'objectivité et la rapidité des procédures devant les tribunaux. L'indice d'information des créanciers, qui mesure la capacité des établissements financiers, d'obtenir des informations sur la solvabilité des clients et l'indice du cadre juridique est également faible. La faible protection des droits privés et la difficulté de faire respecter les contrats représentent également une limite à l'intermédiation financière : les établissements financiers hésitent à prêter ; car ils ont du mal à obtenir des garanties de paiement et à saisir des actifs en cas de défaut de paiement. Les emprunteurs ont souvent du mal à apporter des garanties en raison du flou des titres fonciers du aux manques de pièces justificatives et à la coexistence de plusieurs systèmes de propriétés.

En définitive, ce chapitre nous permet de constater que de manière théorique il existe bien un lien entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique dans le cas du Cameroun ; celui-ci s'exprime soit à travers le taux d'intérêts réels, le taux d'investissement et la productivité marginale du capital. Mais l'étude historique de l'évolution de l'intermédiation bancaire camerounaise nous montre qu'en dépit des réformes engagées dans les années 90 pour assainir notre système bancaire, celui-ci n'arrive toujours pas même au jours d'aujourd'hui à influencer positivement et de manière tangible la croissance économique.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Au terme de cette première partie dans laquelle, il a été question pour nous de faire tout d'abord une approche théorique de la notion d'intermédiation financière en présentant non seulement les modèles pionniers dans le domaine mais aussi des exemples réels de pays aussi bien développés qu'en voie de développement et enfin d'étudier toujours de manière théorique la relation qui existe entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique dans le cas particulier du Cameroun ; il ressort que, les banques étant le système financier autour duquel est axé l'économie camerounaise et en dépit des nombreux obstacles auquel doit faire face l'intermédiation bancaire, il est impératif pour trouver une solution au sous développement de cerner exactement la nature du lien entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique au Cameroun. Cette étude fera l'objet de notre deuxième partie

Deuxième partie : Analyse empirique de l'activité bancaire sur le

Développement économique du Cameroun

Tout au long de la première partie de cette étude, il a été question pour nous de rappeler les concepts et les différentes relations théoriques qui rentrent dans le cadre de nos préoccupations en passant en revue la littérature existante concernant la relation entre la fonction d'intermédiation des banques et la croissance économique.

Dans la deuxième partie, nous allons effectuer une analyse empirique de l'influence de cette activité sur la croissance économique du Cameroun. Celle-ci sera principalement basée sur la vérification des hypothèses émises dès le départ. Cette vérification obéira à une approche hypothético-déductive du problème qui consiste à construire une réponse empirique à partir de la littérature existante ; nous utiliserons comme modèles de références les travaux de McKinnon (1988), Bencivenga et Smith (1991), Roubini et Sala-I-Martin (1992,1995), Levine (1997) qui se sont imprégnés du paradigme théorique de la relation entre libéralisation financière, développement financier et croissance économique. Nous adopterons donc pour se faire une méthode économétrique basée sur un modèle linéaire qui nous permettra d'analyser la part des banques dans l'évolution économique du pays. Cela à partir d'indicateur tels que les crédits au secteur privé à court, moyen et long terme ( Ccmlt) ; la masse monétaire ( M2) ; la marge d'intermédiation bancaire (Mi) ainsi que le produit intérieur brut réel(PIBr). Cette partie aura pour objectif principal de déterminer de manière effective la contribution des banques dans le développement de l'économique camerounaise quand on sait que le Cameroun repose principalement sur « une économie d'endettement ».

Pour atteindre cet objectif,nous procèderons tout d'abord à une présentation et à une justification des variables ainsi qu'à la présentation du modèle qui sera employé (chapitre3), ensuite nous analyserons les différents résultats obtenus qui nous éclairerons sur la réalité du phénomène étudié (chapitre4).

Chapitre 3 : Opérationnalisation de la relation banques - croissance

La science économique pour comprendre la réalité utilise comme toutes les autres sciences de nombreuses méthodes lui permettant de mieux cerner certaines observations et d'avoir une connaissance exacte des faits grâce à des outils adaptés. Parmi ces outils deux en particulier retiendrons notre attention à savoir : la statistique et l'économétrie. Mais de manière spécifique l'économétrie car « elle est l'application des méthodes statistiques et mathématiques à l'analyse des données économiques ; le but étant de trouver les fondements théoriques et empiriques ; à les vérifier et à les réfuter » (Maddala, 2001). Son utilité dans notre étude est liée au fait qu'elle est la branche de l'économie qui consiste à établir des lois ou à vérifier des hypothèses à partir de données chiffrées tirées de la réalité. Ainsi, ce chapitre sera axé de manière particulière sur la présentation des variables retenues (section1), ainsi que sur la spécification du modèle économétrique le mieux adapté à notre travail (section2).

Section1 : Définition et présentation des variables

Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives (variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs sont divers ; mais dans notre cas spécifique, quatre indicateurs provenant des sources de la BEAC, du FMI et de l'INS ont été retenus sur une période allant de 1980 à 2003 soit 23 années.

I-les indicateurs de mesure du phénomène

Nous nous emploierons dans cette sous-section à effectuer une présentation des divers indicateurs aussi bien de la croissance économique que de l'intermédiation bancaire que l'on retrouve le plus souvent au sein de multiples études empiriques.

A- les indicateurs de la croissance économique

Pour pouvoir appréhender le comportement d'un phénomène économique, il faut au préalable définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène. Dans le cadre de notre étude, la variable expliquée ou encore variable endogène est représentée par la croissance économique qui aura pour principale indicateur le produit intérieur brut réel en abrégé PIB réel qui peut être vu comme étant le total de la valeur ajoutée des biens et des services réalisés dans un territoire pendant une période donnée y compris par les ressortissants étrangers. Cette dernière caractéristique constitue la principale limite du PIB réel comme indicateur de la croissance ; en effet, celui-ci tient compte de la production des non résidents (missions diplomatiques,...) mais pas de la production des nationaux à l'étranger et pourtant, les premiers ne réintroduisent pas les profits de leur production dans le circuit économique Camerounais au contraire l'envoi à l'étranger dans leurs pays respectifs pendant que les seconds introduisent plutôt les profits de leur production à l'étranger dans le circuit économique Camerounais. Il y a donc un manquant réalisé par les ressortissants étrangers et un apport effectué par les nationaux à l'étranger donc ne tient pas compte le PIB réel.

B-les indicateurs de l'intermédiation bancaire

Toujours dans le cadre de ce travail, trois variables explicatives ou exogènes ont été retenues à savoir :

v La vocation principale des banques est le financement de l'économie à travers son outil principal qui est l'intermédiation bancaire. BIALES (1999) dit à ce propos que : « la banque est une institution qui assure une grande partie du financement de l'économie grâce à des prêts variés adaptés aux besoins des emprunteurs... ». Ces concours accordés par les banques peuvent être subdivisés en deux groupes : ceux accordés à l'économie (c'est-à-dire au secteur privé) et ceux accordés à l'Etat ; mais ces derniers servant principalement en définitive au remboursement de le dette extérieure ne seront pas considérés comme prêts influençant la croissance d'où le choix de notre variable explicative ; les crédits accordés au secteur privé aussi à bien à court, moyen et long terme.

v Les banques durant leurs activités (principalement le processus intermédiation) créent de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits aux agents économiques non bancaires (Entreprises, ménages, Etat et les collectivités publiques). Cette opération revêt un intérêt crucial pour l'économie parce que non maîtrisée elle peut conduire à des déséquilibres tels que l'inflation, la détérioration du pouvoir d'achat, les risques de dévaluation et autres ; raison pour laquelle nous avons retenus la masse monétaire comme variables explicatives. Mais cette masse monétaire est constituée de plusieurs composantes à savoir : M1 qui regroupe les disponibilités immédiatement utilisables dans les transactions courantes ; M2 qui regroupe M1 et la quasi-monnaie et enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne contractuelle. Le second agrégat monétaire étant donc le plus significatif nous retiendrons comme autres variables explicatives de la croissance économique ; la masse monétaire M2.

v Un élément donc nous ne pouvons ne pas tenir compte dans notre étude est le plan de restructuration bancaire mis en place dans les années 80 pour faire face aux difficultés bancaires liées à la crise économique qui a sévie durant la même période. Un des apports de ces réformes, est justement l'assainissement financier des banques qui en est résulté et qui a permis à celles-ci de réaliser des résultats nets d'exploitation positifs et conséquents. Hors, ces bénéfices réalisés par les banques devraient leurs permettre de mieux s'intégrer et s'adapter aux besoins de la population, ainsi d'être plus efficientes et sans doute plus efficaces. Il nous revient donc de voir si l'excellente rentabilité affichée par le système bancaire depuis sa restructuration est le corollaire d'une meilleur implication dans le circuit économique et social et de ce fait d'un meilleur développement économique d'où le choix de cette dernière variable explicative : la marge d'intermédiation bancaire.

Notre présentation effectuée, il nous est maintenant possible d'opérationnaliser ou de modéliser le concept.

II- Modélisation du concept Banque - Croissance

Les débats nés autour de certains concepts de l'économie ont toujours été le reflet de la division de la théorie économique par les écoles de pensée. La contestation et l'adhésion à une théorie économique résultent de la définition et du contenu que tel ou tel auteur donne à un concept.

A- Justification du choix de la mesure de la croissance économique

De manière générale, la variable que l'on a coutume d'employé pour la mesure de la croissance est le taux de croissance du PIB réel qui se calcule de la façon suivante :

Taux de croissance du PIB=DPIB par tête/ PIB par tête

Mais King et Levine (1992,1993) affinent l'analyse en ajoutant à ce calcul du taux de croissance du PIB une autre formule qui est :

Taux de croissance du PIB= INV x EFF*

Avec

INV= investissement brut domestique et EFF*= DPIB par tête

PIB par tête investissement brut domestique

Afin de tenir compte de la dépréciation du capital, King et Levine définissent EFF* :

0,1(1 - INV)

EFF= EFF* +

INV

Se qui revient donc à : EFF = DPIB par tête/ D du stock de capital

Mais dans ce travail compte tenu de la nature de nos variables nous utiliserons plutôt comme indicateur de la croissance économique le PIB réel qui se définit comme l'ensemble des biens et services produits sur le territoire national quelque soit la nationalité des producteurs.

Ce PIB se calcule de plusieurs manières à savoir :

- Selon l'optique de la production ou optique de la valeur ajoutée dans laquelle il est l'agrégat des valeurs ajoutées des différentes branches de l'économie:

PIB = Somme des VA + Droits de Douanes + Impôts indirects - Subventions

- Selon l'optique de l'utilisation ou optique de dépense dans laquelle le PIB est l'équivalent des multiples usages de la richesse nationale. C'est l'ensemble des différents emplois qui sont faits de la richesse nationale d'un pays :

PIB = Consommation des ménages + Dépenses gouvernementales + Investissements privés + Exportations - Importations

- Selon l'optique du revenu dans laquelle le PIB est le cumul des différents revenus tirés par les différentes catégories d'agents économiques résidents, en raison de leurs multiples activités :

PIB = Revenu des matières premières + Revenu de la main d'oeuvre (salaires) + Revenu du capital (intérêts, dividendes) + Revenu des entreprises (bénéfices)

Figure1 : Courbe d'évolution du PIB réel au Cameroun

Source : World Bank

§ En ordonnée le PIB réel au Cameroun en valeurs réelles

§ En abscisse les années d'observations à compter de 1980

La courbe ci-dessus retrace l'évolution du PIB de 1980 à 2003. Sur cette courbe, l'on remarque tout d'abord durant les années 80 de manière plus précise de 1986 à 1988, une chute du PIB réel due à la crise financière que traversait le pays durant cette période nous pouvons prendre l'exemple des nombreuses liquidations bancaires ou alors réformes qui sont intervenues durant cette période ; et ensuite, après la dévaluation de 1994, ce PIB s'est fortement accru cela à cause des bienfaits qui sont résultés de cette dévaluation sur l'économie.

B- Justification du choix des mesures de l'intermédiation bancaire

L'explication des facteurs influençant la croissance économique peut être considérée comme étant la justification de nos variables à savoir :

Les crédits accordés au secteur privé : ces crédits soit à court ; à moyen ou à long terme sont de manières générales orientées vers les investissements productifs qui sont le moteur principal d'une économie en pleine expansion, d'où l'importance de cet indicateur. D'après Anne Joseph (2000), dans un contexte de faible régulation, les crédits peuvent être orientés vers des investissements peu productifs. Par exemple, les signes de corrélation entre la part des crédits destinés au secteur privé et la croissance économique est négative en Amérique Latine sur la période de 1970-1980. Dans ce sous-continent en raison de la libéralisation financière effectuée sans encadrement adéquat, la plupart des crédits ont servi à financer des investissements peu productifs (De Gregorio et Guidotti, 1995)

Figure2 : Evolution des crédits au secteur privé

Source : World Bank

Cette courbe retrace l'évolution des crédits aussi bien à court, moyen et long terme accordés au secteur durant la période allant de 1980 à 2003. On remarque tout de suite une chute de ces crédits durant la période précédent la dévaluation cela due tout à la diminution des crédits à moyen et long terme résultant du manque de confiance des agents financiers dans le secteur financier puis aux anticipations effectuées par les agents économiques peu avant la dite dévaluation ce qui avait conduit à un retrait massif des dépôts bancaires que beaucoup préféraient garder à l'extérieure entraînant une fuite des capitaux mais après la dévaluation une légère amélioration de ces crédits s'est fait ressentir entraînant avec elle, un accroissement des crédits à court terme. En effet, au 31 octobre, la centrale risques de le BEAC fait état d'un montant global de crédits bancaires recensés de 522milliards de FCFA, soit une hausse de 1,5% par rapport à l'année précédente ; cette hausse est imputable à une hausse de 4,3% des crédits à court terme qui s'établissent à 253 milliards de FCFA en octobre 1999 contre 242,6 milliards de FCFA en 1998. Le repli des crédits à moyen et à long terme en 1999 de 1% n'a aucune incidence sur la hausse globale des crédits. Si on effectue une analyse en terme de secteur, on remarque en 1999 un accroissement de 2% des crédits totaux au secteur primaire résultant d'une augmentation de 13% des crédits à court terme, la pêche (+ 28,6%) et la forêt (15,7%) en sont les principaux bénéficiaires alors que le secteur agricole affiche un léger recul du financement bancaire de 3,7%. Les crédits à moyen et long terme quant à eux enregistrent un recul de 1,1% ; au niveau du secteur secondaire, on remarque une baisse simultanée des crédits de court, moyen et long terme : la baisse des crédits de court terme s'explique par un recul du financement bancaire du secteur des mines de 8,5% et des industries de transformation de13,6% et celle des crédits à moyen et long terme de 2,2% s'explique par un recul du financement octroyés au secteur minier (-6,2%) ; et enfin concernant le secteur tertiaire, les concours bancaires accordés a ce secteur enregistrent une hausse de 5% due au regain des crédits à court terme accordés aux secteurs des services (+15,4%) et du commerce d'exportation( +143,3%). En définitive sur l'ensemble des crédits recensés 57% des financements bancaires ont été absorbés par le tertiaire.

La masse monétaire (M2) : cet indicateur comprend M1 et la quasi-monnaie.

Cette quasi-monnaie désigne l'ensemble des actifs financiers qui peuvent être facilement transformés en monnaie annuelle c'est-à-dire en billets de Banque Centrale, en pièces ou en monnaies scripturales. Dans la plupart des pays en développement, tout comme au Cameroun la quasi-monnaie est désignée par les dépôts à terme. On y retrouve : tous les comptes sur livret (livrets bancaires, livrets A et livrets B des caisses d'épargne, les livrets bleus du crédit mutuel, les L.E.P ou livrets d'épargne populaire, les CODEVI et les C.E.L

Figure3 : Courbe d'évolution de la masse monétaire M2

Source : World Bank

Cette courbe également de la même manière que les précédentes retrace l'évolution de la masse monétaire de 1980 à 2003. On peut constater que sur cette courbe la masse monétaire a connu diverses phases tantôt ascendantes, tantôt descendantes cela due de manière générale à la crise financière des années 80. Rappelons ici que La monnaie est créée pour être mise à la disposition des entreprises et leur permettre de financer leurs investissements. Certes cette assertion doit être nuancée puisque en réalité, l'investissement peut être financer sans création monétaire tandis que la monnaie peut être créée pour d'autres opérations que l'investissement, effectuées par d'autres agents que les entreprises ; cependant, aucune de ces opérations ne seraient concevables si, à l'origine, de la monnaie n'avait été créée par une banque au profit d'une entreprise pour être investie dans un « processus » de production.

La marge d'intermédiation : Comme décrit précédemment c'est la

Différence entre les intérêts payés et les intérêts reçus. Cet indicateur encore appelé marge d'intérêt permet de mesurer l'efficacité des intermédiaires financiers à savoir dans notre cas les banques.

Figure4 : courbe d'évolution de la marge d'intermédiation bancaire

Source : World Bank

Cette courbe retrace l'évolution de la marge d'intermédiation bancaire de 1980 à 2003. Il apparaît clair que le résultat d'exploitation des banques a connu de grandes instabilités depuis le début des années 80 jusqu'à nos jours, dans ces conditions il devient intéressant de comprendre de quelles façons les banques réagissent face à cela. A ces variables quantitatives nous ajouterons une variable qualitative à savoir la restructuration bancaire. L'introduction de cette variable dans le modèle contribue à son amélioration ; cette variable est une variable muette composé de 0 et 1.

Le choix de nos variables étant maintenant justifié, procédons à leur vérification empirique suivant le model économétrique qui sera présenté ci-après.

Section2 : la construction du modèle économétrique

Un modèle peut être défini comme la représentation schématique et partielle d'un phénomène sous forme d'équation dont les variables sont des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet de valider la théorie économique à partir de l'observation empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce titre, il ressort que la modélisation constitue une étape indispensable pour notre étude puisqu'elle nous permettra de confirmer ou d'infirmer notre hypothèse à partir d'un modèle économétrique. Mais avant de mettre en place notre modèle de base de travail, il est nécessaire de le présenter.

I. Généralités sur le modèle linéaire

On s'intéressera ici à la définition, à l'utilité de ce modèle et à sa formalisation.

A- Définition et utilité du modèle

Un modèle est une représentation d'idées ou de connaissances relatives à un phénomène. Sa principale utilité est de donner des projections de l'activité économique et de permettre de procéder à des simulations alternatives des politiques économiques. Les résultats du modèle sont obtenus à l'aide d'équations de comportements qui décrivent l'évolution des variables. La variable endogène se voit ainsi relier à des variables exogènes et le modèle se présente sous la forme suivante : Yi = f (Xa, Xb,......, Xi) avec Yi la variable endogène et Xi les variables exogènes.

B- Formalisation du modèle

Notre analyse étant basée sur un ensemble de variation, la méthode employée sera principalement explicative. De plus, les variables étant quantitative et étant constituée de telle manière qu'on ait une variable expliquée pour plusieurs variables explicatives, alors le modèle le plus adapté à notre cas est le modèle linéaire générale ou encore modèle à régression multiple.

En générale, il est extrêmement difficile voir impossible q'un phénomène économique ou social puisse être appréhendé à l'aide d'une seule variable. Cette généralisation du modèle linéaire simple se présente sous la forme suivant :

Yt = B0 + B1X1t + B2X2t + ....+ BkXkt + £t

Avec Yt la variable à expliquer observée à la date t

X1t la première variable explicative observée à la période t

X2t la deuxième variable explicative observée à la période t

Xkt la variable explicative k observée à la période t

Avec B0, B1, B2,....., Bk les paramètres du modèle ; £t le terme d'erreur et t = {1,2,..., n} le nombre d'observation.

Tout modèle pour être fonctionnel doit être construit sur la base de ses hypothèses. Celles-ci permettront dans la suite de procéder aux différents tests statistiques. Pour le modèle à regéssion multiple, ces hypothèses sont à la fois stochastiques7(*) et structurelles :

Ø Hypothèses stochastiques

H1 : les valeurs Xit sont observées sans erreur

H2 : l'espérance mathématique des erreurs est nulle ; E (£t)=0

H3 : la variance de l'erreur est constante quelque soit t

H4 : les erreurs sont non corrélés ; E (£t, £t')=0 si t # t'

H5 : l'erreur est indépendante des variables explicatives ; COV (Xit, £t)=0

Ø Hypothèses structurelles

H6 : il y a absence de colinéarité entre les variables explicatives

H7 : 1/n (xx') tend vers une matrice finie lorsque n tend vers l'infini

H8 : le nombre d'observation est supérieur au nombres de séries explicatives ; n>k+1

II- présentation du modèle économétrique retenu

Le modèle que nous retenons sera la représentation formalisée de notre schéma théorique tel que décrit précédemment.

A- rappels des variables et spécification du modèle

Nous nous sommes fixés l'objectif d'appréhender l'influence de certaines variables financières et monétaires sur la croissance économique au Cameroun. Pour y parvenir, nous avons émis après une revue de la littérature une hypothèse fondamentale complétée de trois sous hypothèses à savoir :

H : il existe un lien positif entre l'intermédiation bancaire et la croissance économique telle que :

H1 : les crédits accordés au secteur privé influencent positivement le PIB réel.

H2 : la masse monétaire M2 influence négativement le PIB réel.

H3 : la marge d'intermédiation bancaire influence positivement la croissance par le biais des crédits accordés au secteur privé.

Sur la base de ces hypothèses, nous avons défini un certains nombres de variables justifiées par des fondements théoriques. Nous avons donc retenu comme variable endogène représentative du concept de croissance économique, le PIB réel que nous noterons PIBr.

Pour ce qui est des variables exogènes nous en avons retenus trois :

- Les crédits accordés au secteur privé noté Ccmlt

- La masse monétaire notée M2

- La marge d'intermédiation notée Mi

A ces variables exogènes sera ajouté une autre variable «  Dummy » qui est la restructuration bancaire notée D.

Par ailleurs, nous allons spécifier un modèle à séries temporelles de telle sorte que nos variables représentent le phénomène qu'elles traduisent en étant observables à intervalle de temps.

A partir de nos variables codées ci-dessus, nous obtenons deux équations de régression :

La première équation est représentée de la façon suivante, avant introduction de la variable dummy :

PIBrt = B0 + B1Ccmlt +B2 M2t + B3 Mit + £t

La deuxième équation quant à elle est représentée de la façon suivante, après introduction de la variable dummy :

PIBrt = B0 + B1 Ccmlt + B2 M2t + B3 Mit + B4 Dt + £t

Avec t = 1980, 1991,..., 2003; n = 25 observations

B0; B1; B2; B3 ; B4 les paramètres du modèles assimilables aux coefficients de régression affectés aux variables exogènes respectives :

PIBrt le PIB réel qui est la variable expliquée à l'instant t

Ccmlt les crédits au secteur privé qui est la première variable explicative

M2t la masse monétaire qui est la seconde variable explicative

Mit la marge d'intermédiation qui est la troisième variable explicative

Dt la restructuration bancaire qui est la variable dummy

B- les différents tests statistiques

Le modèle par régression multiple permet de réaliser différents tests statistiques qui nous permettrons non seulement de vérifier l'hypothèse déjà émise mais aussi de connaître la validité du modèle et sa signification globale. On distingue le test de Student, le test de Fischer, et le test ADF.

§ Le test de Student : il permet de tester les coefficients du modèle en formulant

Le plus souvent une hypothèse selon laquelle le coefficient est nul soit H0 : B1=0 et une autre où le coefficient est différent de zéro soit H1 : B1#0. La détermination du seuil d'acceptabilité est toujours recommandée pour conduire ce test. On calcul alors un ratio noté t* appelé t student lequel ratio est comparé à une valeur lue sur la table de student. Si la valeur calculée ou empirique est supérieur à la valeur lue, alors le coefficient considéré est significativement différent de zéro et on rejette l'hypothèse de nullité. La variable explicative à laquelle est liée le coefficient est contributive à l'explication de la variable endogène. Par ailleurs, les signes des coefficients renseignent sur le sens de la relation entre les variables explicative et la variable endogène. L'obtention des signes attendus confirme le sens de la relation qui existe théoriquement entre les variables.

§ Le test de Fischer : il permet de vérifier la signification globale du modèle, il

Se ramène à la question de savoir s'il existe des variables exogènes significatives pour expliquer la variable endogène. Il s'agit en fait de s'interroger sur la signification globale du modèle c'est-à-dire de savoir si l'ensemble des variables explicatives à une influence sur la variable endogène. L'on compare ici le F* empirique au F lu sur la table du Fischer-schnedecor. Si F* est supérieur au F lu alors on rejette H0 et le modèle est globalement significatif.

§ Le test ADF ou test de Dickey - Fuller augmenté :

Ce test de la racine unitaire s'effectue sur les coefficients de corrélation ; si ils sont significativement différents de 0 et négatif, alors l'hypothèse que Y contient une racine unitaire est rejetée et sa stationnarité est acceptée.

Le coefficient de détermination R² permet d'apprécier la qualité de l'ajustement du modèle. Si R² est proche de son maximum qui est 1, alors le modèle est supposé bon c'est-à-dire que la qualité d'ajustement est meilleure.

En définitive, il a été question pour nous dans ce chapitre de procéder à un aperçu bref du modèle économétrique retenu et de sa formalisation ; mais il importe de signaler certaines limites liées à cette modélisation à savoir de manière spécifique l'utilisation des valeurs réelles des variables et non des ratios, ce qui nous amènent dans notre analyse à ne pas tenir compte de concept tels que le niveau d'inflation de la période d'étude, la corruption et même la concentration des banques. Dans le chapitre suivant, nous nous efforcerons de procéder aux tests de significativité et à la validation de notre hypothèse.

Chapitre4 : L'influence de l'activité bancaire sur la croissance économique

Camerounaise : une réalité

Dans le chapitre précédent, nous avons présenté et utilisé un modèle économétrique mettant en relation plusieurs variables parmi lesquelles une variable (la variable endogène) qui est à expliquer et d'autres variables (les variables exogènes) qui sont explicatives. Grâce à ce modèle, il nous est possible et sans doute plus évident d'analyser et de vérifier à la fois de manière spécifique et de manière globale les relations supposées existantes entre les différents concepts théorique faisant l'objet de notre étude, en utilisant des méthodes scientifiques développées et fiables nous permettant d'appréhender certains phénomènes sociaux. C'est pour cette raison que nous avons adopté la méthode de régressions multiples pas à pas descendantes afin d'éliminer les variables qui ne sont pas significatives dans l'explication de la variable expliquée. Mais l'essentiel n'étant pas l'analyse a proprement parlée, il nous revient également d'interpréter les résultats obtenus afin de mieux cerner la réalité du phénomène étudié.

Pour se faire, ce chapitre sera articulé comme précédemment en deux sections. La première sera consacrée à la présentation de nos équations fondamentales avec leurs interprétations tant sur le plan statistique qu'économique tandis que la seconde aura pour objectif à la lumière des théories existantes de proposer des moyens financiers plus efficace concernant la stimulation de la croissance économique au Cameroun.

Section1 : Analyse et interprétation des résultats

Le modèle économétrique retenu qui est un modèle à régressions multiples nous a permis d'effectuer un certains nombres de tests statistiques qui nous sont indispensables dans l'analyse que nous envisageons de mener. Mais avant toutes choses, il est préférable de présenter les différentes équations nous permettant d'aboutir à l'équation la plus optimale.

I. Etude de la validation globale des équations

Cette partie aura pour objectif principale l'analyse proprement dite de nos équations à partir du modèle adopté qui est celui du modèle à régressions multiples pas à pas « step Wise » descendantes qui nous aidera à atteindre à partir d'une élimination progressive des variables non significatives une équation plus optimale.

A : Equation fondamentale

Ce paragraphe aura pour but principal l'étude de la régression de notre première équation. 1 : La première équation

Comme présenté dans le chapitre précédent, la première équation retenue dans notre travail est : PIBrt = B0 + B1Ccmlt + B2M2t + B3Mit + £t

Mais avant de l'analyser nous allons étudier le degré de corrélation existant entre ces différentes variables à partir du coefficient de corrélation de Pearson :

Tableau1 : Matrice de corrélation1

Corrélation de Pearson

PIB réel

Crédits accordés au secteur privé Ccmlt

Masse monétaire M2

Marge d'intermédiation Mi

PIB réel

1,0000

 
 
 

Crédits au secteur privé

Ccmlt

0,008

1,0000

 
 

Masse monétaire M2

0,892

0,064

1,0000

 

Marge d'intermédiation

Mi

0,742

-0,213

-0,455

1,0000

Source : Calcul de l'auteur

L'observation de ce tableau nous amène à remarquer que les variables exogènes (explicatives) sont peu corrélées entre elles mais également peu corrélées avec la variable endogène (expliquée) mis à part la masse monétaire et la marge d'intermédiation qui sont très liées au PIB réel (on a des forces de corrélation respectivement égale à 0,892 et 0,742). Cela nous amène à constater que des trois variables explicatives retenues à savoir les crédits accordés au secteur privé, la masse monétaire et la marge d'intermédiation, ces dernières sont les variables les plus explicatives du phénomène de croissance économique.

L'analyse de notre équation nous donne les résultats suivants :

Tableau2 : Présentation des résultats du modèle

Paramètres

Coefficients

T-student

Signification

B0

-6,9 E+11

-2,495

0,21

B1

4,351 E-07

1,025

0,318

B2

4,090

11,095

0,000

B3

1,6 E+09

6,981

0,000

F = 106,747 R² = 0,941

Source : calcul de l'auteur

Le travail qui nous revient à présent est celui de déterminer la qualité de l'ajustement, la signification globale du modèle ainsi que la contribution de chaque variable exogène dans l'explication de la variable endogène.

o Concernant la qualité de l'ajustement, l'utilisation du coefficient de détermination R² est la valeur la plus adaptée. Dans nos résultats, la valeur de ce coefficient est 0,941. L'on constate que cette valeur est plus proche de 1 que de 0 ce qui nous permet de conclure que la qualité de cet ajustement est bon.

o A propos de la signification globale du modèle, l'utilisation du F de Fischer est la valeur appropriée. La régression de notre équation affiche un Statistique égale à 106,747. la valeur théorique lue dans la table de distribution à (3,20) dl est égale à 3,40. L'on remarque que le F empirique obtenu est supérieur au F théorique lu au seuil de 5% ce qui nous permet de conclure que ce modèle est globalement significatif c'est-à-dire qu'il existe des variables explicatives contribuant à l'explication de la croissance économique.

o Enfin, concernant la contribution des variables dans ce modèle, nous aurons recours au T de student. La valeur du t-student lu sur la table au seuil de 5% est égale à 2,086 par contre, les t-students des variables Ccmlt, M2, Mi sont respectivement égales en valeurs absolues à : 1,025 ; 11,095 ; 6,981. On constate que seules les valeurs t-students de M2 et de Mi sont supérieures à la valeur théorique de ce T tandis que la valeur t-student de Ccmlt est inférieure à cette même valeur ce qui nous amène à conclure que seules M2 et Mi contribuent de manière significative à la croissance économique.

En définitive, en plus du fait que la qualité de l'ajustement est bonne ; que le modèle est globalement significatif et que les variables que sont la masse monétaire M2 et la marge d'intermédiation Mi contribuent significativement à l'explication de la croissance économique nous retenons que les crédits accordés au secteur privé contrairement à l'idée de départ ne contribuent pas de manière vraiment significative à la croissance économique.

Nous pouvons donc à présent éliminer la variable qui est la moins explicative à savoir Ccmlt et recommencer la régression jusqu'à atteindre l'équation optimale.

2 : La deuxième équation

Tableau3 : Présentation des résultats du modèle3

Paramètres

Coefficients

T-student

Significations

B0

- 6,6 E+11

- 2,398

0,26

B1

4,160

11,470

0,000

B2

1,5 E+09

6,957

0,000

F = 159,209 R² = 0,938

Source : Calcul de l'auteur

Pour cette seconde équation, nous procèderons comme précédemment à l'estimation de la qualité de l'ajustement, à la signification globale du modèle ainsi qu'à la contribution des variables au modèle.

o La qualité de l'ajustement, le coefficient de détermination R² à une valeur égale à 0,938 qui est une valeur supérieure à 0,5 et très proche de 1, ce qui nous permet de déduire que la qualité de l'ajustement est bonne.

o La signification globale du modèle, le F statistique de Fischer est égale à 159,209 tandis que le F théorique à (1,22) dl est égale à 4,30. Le F empirique étant supérieure au F théorique on en conclu que le modèle est globalement significatif. Nous remarquerons également que le F empirique trouvé dans cette équation est supérieure au F empirique trouvé précédemment ce qui signifie que cette équation est globalement plus significative que la première.

o La contribution des variables, le t-student obtenu pour chacune des variables restantes est respectivement : 11,470 et 6,957 tandis que le t-student lu sur la table est égale à 2,069 au seuil de 5%. Le t-student empirique étant supérieure au t-student lu, on en déduit que toutes les variables restantes contribuent de manières significatives à la croissance économique.

En définitive, dans cette seconde régression également, la qualité de l'ajustement est bonne, le modèle globalement significatif et toutes les variables contributives à la croissance économique.

Ayant donc atteint le niveau où aucune variable ne peut plus être éliminée on en déduit qu'on est à l'optimum, ce qui reviens à dire que l'équation optimale retenue pour notre régression est : PIBrt = 4,160 M2 + 1,5 E+09 Mi + £t

Pour conclure, nous retiendrons que des trois variables représentantes de l'intermédiation bancaire que sont les crédits accordés au secteur privé, la masse monétaire M2 et la marge d'intermédiation, seules la masse monétaire et la marge d'intermédiation influencent de manière significative la croissance économique au Cameroun. Dans notre deuxième partie, nous expliquerons de manière effective comment ces deux indicateurs influent la croissance mais également si cette influence est positive ou non.

B- La seconde équation

Ce paragraphe aura pour but principal l'analyse de notre seconde équation.

1. La première équation

L'équation analysée ici est notre équation après introduction de la variable dummy de restructuration bancaire à savoir :

PIBrt = B0 + B1 Ccmlt + B2 M2t + B3 Mit + B4 Dt + £t

Comme avec la précedente, nous étudierons d'abord la corrélation entre ces variables

Tableau4 : Matrice de corrélation 2

Corrélation de Pearson

PIB réel

Ccmlt

M2

Mi

Dummy

PIB réel

1,000

 
 
 
 

Ccmlt

0,008

1,000

 
 
 

M2

0,892

0,064

1,000

 
 

Mi

0,74

-0,213

0,455

1,000

 

Dummy

0,567

-0,269

0,393

0,784

1,000

Source : Calcul de l'auteur

L'observation de cette matrice de corrélation nous montre que tout d'abord les variables explicatives sont peu corrélées entre elles mis à part notre variable dummy de la restructuration bancaire qui assez corrélée avec la marge d'intermédiation (degré de corrélation 0,784) et qu'ensuite elles sont peu corrélées avec la variable endogène mis a part la masse monétaire et la marge d'intermédiation qui sont fortement corrélées au PIB réel (degrés de corrélation respectifs 0,892 et 0,74). La différence qui ressort le plus entre cette matrice et la précédente est la corrélation entre la masse monétaire et la marge d'intermédiation qui est dans ce modèle positive alors qu'elle est négative dans le premier modèle.

L'analyse de cette équation nous donne les résultats suivants :

Tableau5 : Présentation des résultats du modèle 4

Coefficients

Valeurs

T-student

Signification

B0

-7,9 E+11

-2,692

0,14

B1

3,543 E-07

0,821

0,422

B2

4,128

11,153

0,000

B3

1,8 E+11

5,617

0,000

B4

-2,8 E+11

-1,020

0,321

F = 80,480 R² = 0,944

Source : Calcul de l'auteur

Comme précédemment dans ce modèle, il sera question pour nous d'étudier la qualité de l'ajustement ; la significativité globale du modèle et enfin la contribution de chaque variable à l'explication du modèle. Et nous remarquons de manière générale que ce modèle est globalement significatif, que l'ajustement est de bonne qualité et que des variables retenues dans cette première équation, les crédits accordés au secteur privé est la variable la moins significative et contributive au modèle c'est ainsi que cette variable est éliminée ce qui se traduira par une diminution de R² et une augmentation de F empirique.

2. Deuxième équation

Coefficients

Valeurs

T- student

Signification

B0

-7,8 E+11

-2,683

0,14

B1

4,189

11,644

0,000

B3

1,8 E+09

5,625

0,000

B4

-3,2 E+11

-1,201

0,244

F = 108, 854 R² = 0,942

Tableau6 : Présentation des résultats du modèle 5

Source : Calcul de l'auteur

Comme précédemment le modèle est globalement significatif et l'ajustement est de bonne qualité. Quant aux variables, il apparaît que c'est D la variable de restructuration bancaire qui est la variable la moins contributive du modèle raison pour laquelle cette variable sera éliminée du modèle.

3. Troisième équation

Tableau7 : Présentation des résultats du modèle

Coefficients

Valeurs

T-student

Signification

B0

-6,6 E+11

-2,398

0,026

B1

4,160

11,470

0,000

B2

1,5 E+09

6,957

0,000

F = 159,209 R² = 0,938

Source : Calcule de l'auteur

Ce qui nous ramènent à la même équation optimale que le modèle précédent à savoir :

PIBrt = 4,160 M2t + 1,5 E+09 Mit + £t

Pour conclure, nous voyons que ce modèle avec introduction de la variable dummy de la restructuration bancaire nous obtenons la même équation fondamentale que dans le modèle sans variables dummy. Et dans ces deux modèles, il apparaît que la masse monétaire et la marge d'intermédiation sont les deux variables les plus contributives et significatives à la croissance du PIB réel.

C- Résultats du test ADF

Variables

Retards

ADF test statistique

Valeurs critiques de

MacKinnon

D (PIB, 2)

2

-3,436169

1% critical value* -3,78803

5% critical value -3,01236

10% critical value -2,64611

D (Ccmlt, 1)

1

-3,715203

1% critical value* -3,76959

5% critical value -3,00486

10% critical value -2,64224

D (M2, 2)

2

-2,88236

1% critical value* -3,83151

5% critical value -3,02997

10% critical value -2,65519

D (Mi, 1)

1

-3,586552

1% critical value* -3,76959

5% critical value -3,00486

10% critical value -2,64224

Source : Calcul de l'auteur

Comme nous l'avons expliqué, le test de la racine unitaire (ADF) explique la stationnarité des variables ; pour cela il faut que la valeur absolue de ce test soit supérieure à la valeur critique de MacKinnon. Dans notre analyse,on constate à partir de ce tableau que toutes nos variables explicatives sont stationnaires mais à des valeurs critiques différents, ainsi, les crédits accordés au secteur privé ; le PIB réel et la marge d'intermédiation sont stationnaire à 5% par contre la masse monétaire est stationnaire à 10%.

II. Interprétations des résultats de l'analyse

Cette partie sera principalement axée comme son nom l'indique sur l'interprétation de nos résultats après analyse. Nous observerons de manière spécifique l'action de chaque indicateur sur la croissance économique.

A- Crédits accordés au secteur privé et croissance économique

La relation entre ces deux concepts n'est plus à démontrer ; en effet, les crédits accordés au secteur privé par les banques aussi bien à court, moyen et long terme permettent de financer l'investissement qui à son tour est un facteur primordial du développement économique d'un pays. En résumé ces crédits influencent la croissance au travers du canal de l'investissement, il existe donc de ce fait une relation positive entre ces deux concepts de telle sorte que lorsque le crédit croît, la croissance croît de manière proportionnelle. Dans notre analyse, nous constatons que le coefficient de corrélation de cette variable avec le PIB réel est tellement faible que l'on a été dans l'obligation de le supprimer au cours de l'analyse. Cela nous montre que de manière réelle, les crédits accordés au secteur que se soit à court, à moyen ou à long terme n'influence pas de manière significative le PIB réel au Cameroun. Il nous revient de noter que cette faible presque non contribution des crédits accordés au secteur privé à la croissance constitue une controverse puisque l'étude de l'évolution de ceux -ci nous montre en dépit d'une certaine instabilité une relative amélioration et de ce fait un certains accroissement de ces crédits.

B- Masse monétaire et croissance économique

La croissance du PIB réel s'accompagne toujours d'une certaine création monétaire due à l'augmentation des prix et de la quantité de valeurs monétaires détenues par les ménages et les entreprises. Celle-ci est inversement proportionnelle à la création monétaire globale qui se définit comme étant la différence entre l'augmentation de la masse monétaire M3 en données courantes et le taux de croissance du PIB réel. Mais elle dépend en fait de la variation d'un seul agrégat : M2 c'est-à-dire de l'épargne des ménages( placée sur livrets)...Ce qui signifie que la création monétaire de l'agrégat M2 doit baisser pour que le PIB réel augmente. De manière théorique, cet agrégat augmente en moyenne plus vite que le PIB réel du fait de l'effet de richesse. En effet, quand la croissance du PIB réel augmente, les ménages et les entreprises sont plus riches, donc épargnent davantage. Pour donc relancer cette croissance économique, les ménages doivent épargner moins et consommer davantage, de cette façon, la demande augmente et l'offre y répond (le PIB réel augmente). Dans notre étude, la variable M2 influence de manière significative mais pas vraiment substantielle la croissance du PIB réel. Il nous revient de noter qu'en dépit de cette action sur la croissance la relation entre les deux ne suit pas le processus normale en effet, dans ce cas l'étude de l'évolution de la masse monétaire M2 nous montre une certaine évolution qui existe également au niveau de l'évolution du PIB réel de telle sorte que ces deux variables évoluent dans le même sens alors qu'elles devraient évoluer en sens inverse.

C- Marge d'intermédiation et croissance économique

La marge d'intermédiation comme nous l'avons décrit plus haut est le bénéfice que retirent les banques de leur activité d'intermédiation ; elle constitue leur profit ou leur résultat net d'exploitation. De même qu'avec les crédits au secteur privé, la relation entre cette marge et la croissance du PIB réel n'est plus à démontrer ; en effet ces deux variables évoluent dans le même sens mais contrairement au crédits qui agissent à travers le canal de l'investissement, la marge d'intermédiation elle agit à travers la taille et l'efficacité des banques en question. En effet, les banques emploient ces bénéfices pour leur amélioration n'oublions que celles-ci fonctionnent sensiblement de la même façon que des entreprises ordinaires, cela implique qu'avec ces fonds, les banques pourront améliorer leur compétitivité sur le marché ; elles pourront répondre clairement au besoin de la population environnante, elles pourront faire face au difficultés liées à l'environnement et autres. Au final, nous aboutirons à des banques efficaces et efficientes répondant parfaitement aux besoins économiques. Dans notre travail, il existe un très fort coefficient de corrélation entre la marge d'intermédiation et la croissance économique, cela nous permet de conclure que celle-ci influence de manière significative et vraiment substantielle la croissance du PIB réel.

D- Marge d'intermédiation et crédits accordés au secteur privé

En observant les matrices de corrélation effectuées ci-dessus nous remarquons que le degré de corrélation entre la marge d'intermédiation et les crédits accordés est non seulement relativement faible mais en plus négatif à savoir : - 0,213 et pourtant l'analyse effectuée nous montre une corrélation significative entre cette marge et la croissance. Nous pouvons donc conclure que l'hypothèse émis selon laquelle la marge d'intermédiation influence la croissance économique par le biais des crédits accordés au secteur privé est fausse ou erroné et donc que dans le cas du Cameroun celle-ci utilise un autre canal.

Section2 : les facteurs de blocage de la relation banques croissance et les

Solutions préconisées

Cette section reposera principalement sur l'étude dans le temps des facteurs de blocage apparus tout au long de notre analyse et sur la proposition de différentes solutions pouvant permettre de mettre un terme à ceux-ci.

I- Les facteurs de blocage résultant de l'analyse

Tout au long de cette étude, différents problèmes nous sont apparus concernant cette contribution de l'activité bancaire à la croissance économique et cela de manière spécifique. Après avoir dans la section précédente analysé le modèle et interprété nos résultats avec les logiciels EVIEWS et SPSS, nous allons procéder à une transposition de ceux-ci à la réalité et cela avec chacune des variables utilisées pour expliquer ce modèle.

A- les crédits accordés au secteur privé

Concernant ceux-ci, il apparaît que contrairement aux idées conçues, au Cameroun

Ces crédits ne contribuent pas de manière significative à l'évolution du PIB. En effet, prêtons tout d'abord attention à l'évolution de ceux-ci, nous nous rendons compte que celle-ci est très instable, depuis 1990, on constate une chute libre de ces crédits8(*) que même les réformes et la dévaluation ne peuvent endiguer. La dévaluation n'a pas eu les effets escomptés, les crédits à l'économie ayant diminué9(*) de 43% en termes réels entre le 31/12/1993 et le 31/12/1997. Alors que les crédits à l'économie représentaient 32% du PIB, ce pourcentage n'est que de 8,2% en 1997 ; une partie de cette diminution s'explique en partie par l'apurement des bilans bancaires entre 1990 et 1992 ( en 1992, les crédits à l'économie représentaient 15% du PIB).A partir de cette période, les banques s'engagent essentiellement à court terme , en effet, devenues plus frileuses concernant des positions sur le long terme,elles préfèrent subventionnées des besoins de liquidités à court terme et laisse de ce fait la part des crédits à moyen et long terme diminuer d'au moins 20%. De nos jours l'amélioration de la situation des banques à permis également une évolution de ces crédits mais le fait qu'ils soient essentiellement à court terme est un blocage car cela ne leur permet pas de financer des projets ayant une grande incidence sur la croissance. On peut donc conclure qu'en dépit de l'activité d'octroi des crédits des banques, celles-ci n'ont aucune importance parce qu'elles ne financent pas les bons projets c'est- à- dire ceux assez important pour influencer le développement économique.

B- L'agrégat monétaire

La politique monétaire est de manière générale vue comme l'ensemble des dispositions, des mesures, des stratégies mises en place par les autorités (BC et Ministère des finances), dans le but de réguler la quantité de monnaie en circulation (masse monétaire) par rapport au niveau réel de l'activité économique observé à un moment donné. Depuis 1990 à nos jours, cette politique est passée d'une phase dirigiste à une phase libérale dominée par le libre jeu du marché ; l'objectif principal qui est désormais la stabilité monétaire passe par l'atteinte d'objectif intermédiaire tels que l'évolution de la masse monétaire au sens de M2 et l'élaboration du montant de crédits à mettre à la disposition de l'économie par le biais de la programmation monétaire mise en place en 1991. Celle-ci est un cadre de gestion de la monnaie, qui consiste à projeter sur une périodicité semestrielle et annuelle les objectifs monétaire et de crédits (montants des refinancement et des avances de la BC en faveur des Etats) en prenant en compte l'évolution des agrégats macroéconomiques (PIB, BP, solde des finances publiques). Jusqu'à ce changement de politique monétaire, la manière dont étais déterminer les plafonds de refinancement a conduit la BC à intervenir de manière systématique, ce qui n'a pas encouragé les banques à collecter suffisamment d'épargne .Le faible niveau de taux d'intérêts créditeurs (négatifs en termes réels) n'a pas encouragé les ménages à constituer une épargne de long terme qui aurait permis au banques d'octroyer des crédits sans pression. A ce faible niveau de rémunération de l'épargne, il faut ajouter un manque de diversité des produits financiers ; par ailleurs, le système bancaire manquait de souplesse, les démarches sont longues et fastidieuses, le service impersonnel et les horaires pas toujours adaptés à ceux de la population, surtout dans les zones rurales. Cette politique monétaire peu encline à encourager la constitution d'une épargne stable et de long terme est à l'origine des difficultés rencontrées par les banques de nos jours. En effet, celles-ci doivent faire face à une demande toujours croissante des agents économiques sans disposer de dépôts nécessaire à cette création monétaire. La contrariété ressortant donc de notre analyse dans laquelle la masse monétaire évolue dans le même sens que le PIB réel sans pour autant l'influencer de manière substantielle s'explique par le fait qu'en octroyant des crédits, les banques créent de la monnaie pour laquelle il n'existe aucune contrepartie. On peut donc conclure qu'au Cameroun, les agents économiques consomment plus qu'ils n'épargnent ce qui crée préjudice au fonctionnement économique.

C- La marge d'intérêts

Depuis 1990, la politique des taux bas et différenciés a été abandonnée au profit d'une gestion plus souple et plus rationnelle. Au niveau des banques, les taux ont été libéralisés, seuls restent fixés un taux débiteur maximum et un taux créditeur minimum. Le taux créditeur minimum ne concerne que les petits épargnants : il s'applique uniquement aux dépôts d'épargne ou aux livrets dont le montant est inférieur à 5 millions de FCFA, quant au taux débiteur maximum, depuis novembre 1995, il est égale au taux de pénalité des banques majoré d'une marge de 7%. On constate au cours de notre étude que l'écart entre ces deux taux à tendance à s'accroître, ce qui nous montre, que la concurrence entre les établissements financiers est limitée ; entre 1989( dernière année de la mise en place de la nouvelle politique monétaire) et 1997, la différence entre le taux débiteur maximum pour les opérations à moyen terme de la clientèle ordinaire et le taux créditeur minimum sur les dépôts de 12 à 24 mois est passé de 8,9% à 17% ; alors que d'un point de vue théorique, la libéralisation financière est censée accroître la concurrence entre les banques, et entraîner une diminution des marges d'intermédiation, tel n'est pas le cas au Cameroun bien au contraire.

De plus, comme nous l'avons constaté plus haut cette marge n'agit pas à travers les crédits accordés au secteur privé parce que non seulement la corrélation entre la marge et les crédits est faible et négative ce qui signifie que les banques que les profits réalisés ne sont pas réinjectés dans la fonction d'octroi des crédits mais en plus même si cela avait été le cas cela n'aurait été d'aucune utilité puisque l'analyse effectuée nous montre que ces crédits servent à financer des projets très peu productifs. Nous pouvons donc conclure que si la marge d'intermédiation influence positivement et substantiellement la croissance sans passer par le biais des crédits cela signifie donc qu'elle est plutôt orientée vers la collecte des dépôts. En effet, pour pouvoir recueillir plus de dépôts, les banques ont besoin de multiplier les guichets et le personnel pour accroître leur part de marché ; de plus pour alléger la charge des guichets et donc leur coûts , ces banques poursuivent une opération de plus en plus poussée des opérations, retrait automatique notamment ; elles doivent également pour limiter les fuites des dépôts vers d'autres réseaux de collecte d'épargne ( trésor, caisse d'épargne...) multiplier les instruments de placements offerts : livrets , épargne logement...

II- Les solutions préconisées

Cette partie vise principalement comme son titre l'indique à ébaucher un ensemble de solutions permettant une amélioration du fonctionnement financier hors celui-ci passe par une amélioration d l'environnement institutionnel créateur de stabilité, accroissant la sécurité et la prévisibilité, constituant un climat de confiance pour les épargnants et les investisseurs et réduisant ou couvrant les risques et par la mise en application des textes( Etat de droit, transparence des opérations bancaires).

A- Mesures préconisées au niveau de l'épargne

La réalisation d'un développement soutenable en prenant en compte la protection de l'environnement et la lutte de la pauvreté passe notamment par la prise en compte des femmes et par l'accès d'une part croissante de la population à l'accès aux services financiers alors qu'aujourd'hui 90% de la population n'est pas bancarisée. Il faut développer et adapter des produits d'épargne à long terme telles l'assurance vie, l'épargne logement et favoriser la création des banques de refinancement spécialisées en liant notamment les banques et les établissements de micro finance. Un appui financier et technique à la micro finance doit être développé. Permettre un plus grand accès de la population aux services financiers implique des systèmes financiers de proximité : fonctions économique et sociales. Les institutions de micro- finance sont peu à même de l'épargne collectée à court terme en financement de moyen et de long terme, mais elle joue toutefois un rôle important tant du point de vue économique par un effet d'apprentissage que social en termes de collecte d'épargne, et de crédits.

B- Mesures préconisées au niveau du financement des projets

Les sociétés de capital-risque complètent l'apport financier des banques. En effet, ces sociétés s'engagent dans le financement de projets en détenant une partie des capitaux des entreprises, en tant qu'actionnaires elles suivent avec attention le déroulement du projet, ainsi le risque défaut lié à la mauvaise gestion est réduit. Ces sociétés de capital-risque permettraient aux entreprises de fournir l'autofinancement minimum exigé et les entreprises nouvellement créées auraient accès à des sources de financement pour leurs investissements ce qui inciteraient les banques à s'engager davantage. Au Cameroun, différentes agences d'appui au secteur privé prennent des participations dans les entreprises. Citons par exemple, la société de promotion et de participation pour la coopération économique (Proparco), détenue à 70% par la caisse française de développement, la Commonwealth development corporation (CDC), et la Deutsche investitions und Entwicklungs Gesellschaft (DEG).Mais ces sociétés de capital-risque ont également en dépit de leurs avantages certaines limites, à savoir : le fait qu'elles ne s'engagent généralement que pour une période déterminée ; à la fin de cette période, se pose le problème de revente des parts détenues, surtout dans les pays où il n'y a pas de marchés boursiers ; il est impossible d'effectuer un suivi permanent de l'entreprise et ces sociétés réalisent parfois tardivement que la gestion n'a pas été rigoureuse ; de plus les sociétés de capital-risque ne reçoivent que des dossiers achevés, or l'établissement de ces dossiers coûtent assez cher et les entrepreneurs n'ont pas toujours les moyens de réaliser une telle dépense et dans ces cas les sociétés capital-risque constituent les dossiers et deviennent promoteurs alors que ce n'est pas leur rôle.

De même le développement des sociétés de crédit-bail serait une source de financement supplémentaire pour les entreprises. En effet, le crédit-bail permet aux entreprises de détenir des biens de production sans avoir recours au crédit bancaire ; selon la Banque Mondiale, il «  repose sur l'idée que les actifs sous formes d'installations industrielles sont source de bénéfices à travers leur utilisation plutôt qu'à travers le seule propriété ».Le contrat de crédit-bail a en général une durée de trois à sept ans et au terme de cette période, le preneur a le choix entre lever la promesse de vente en acquérant le bien à un prix fixé à l'avance et égal à sa valeur résiduelle, prolonger le contrat de location ou rendre le bien au crédit bailleur. La différence entre ce crédit et les crédits classiques est la conservation de la propriété de bien acquis par le crédit bailleur ; elle lui sert de garantie immédiate en cas de défaut du preneur sur les loyers à verser ; le crédit-bail coûte plus cher que le crédit classique mais contrairement à celui-ci, il couvre l'intégralité de l'investissement et il n'est pas nécessaire de fournir un apport de fonds propres.

Des fonds de garantie efficaces devraient être mis en place pour permettre aux banques de récupérer leurs créances en cas de réalisation du risque ; pour cela, il est nécessaire de trouver un juste milieu entre une couverture totale du risque et une couverture insuffisante. La première situation incite les banques à se désintéresser du suivi du projet et la deuxième amène celles-ci à refuser la plupart des demandes de financements. Mais en général, dans les pays en développement ces fonds n'ont fonctionné de manière efficace qu'à leurs débuts, en effet, par la suite les banques se sont désintéressées de la sélection et du suivi du projet.

En définitive, il ressort de ce chapitre qu'au Cameroun comme dans beaucoup de pays d'Afrique sub-saharienne, les banques ne contribuent pas de manière substantielle à la croissance économique des pays comme elles le devraient. En effet, dans une économie en développement, le rôle attendu du secteur bancaire est de promouvoir l'investissement productif et soutenir l'activité des entreprises. Mais il ressort ici, que ces banques sont dans l'incapacité de promouvoir l'investissement à cause du financement de projets productifs et de court terme ; à cause de leur faiblesse au niveau de la collecte de l'épargne domestique qui les handicapent lors de l'octroi des crédits. Il serait donc de bonne augure de promouvoir le développement de certaines institutions comme les sociétés de capital-risque et les sociétés de crédit-bail pour améliorer les choses et autres.

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

En définitive, cette deuxième partie a abordé l'aspect empirique de notre travail. Il a été question dans notre troisième chapitre de procéder à une présentation précise et concise non seulement des variables retenues mais également du modèle économétrique retenu ainsi que de sa formalisation. Le quatrième chapitre quant à lui a été consacré à la présentation des résultats et leurs interprétations statistiques économiques après avoir fait des régressions multiples afin d'éliminer les variables qui ne sont pas significatives dans l'explication du phénomène. Le point le plus important de ce chapitre reste tout de même l'analyse économique des résultats obtenus qui à révéler des difficultés quant à la contribution du système financier Camerounais dans la croissance économique à savoir : les difficultés liées au financement de projets productifs et celles liées à la collecte de l'épargne ; d'où la dernière partie de notre travail consacrée à la proposition d'un système financier efficace quant à la relance de l'économie.

CONCLUSION GENERALE

I. Objet de la recherche

Au début des années 90, la sous région d'Afrique centrale a connu une profonde et persistante crise de son système bancaire qui était dans une situation critique. Les causes de cette crise ont été d'une part externe, liées à la conjoncture économique, à l'attente des pouvoirs publics et d'une autre part interne, liées aux grave déficiences sur le plan de la gestion des banques. Parmi les réformes entreprises pour faire face à la dégradation du système bancaire : la restructuration bancaire qui à travers la liquidation des banques insolvables et irrémédiablement compromises à aboutie à la restauration durable de la solvabilité, de la liquidité et de la rentabilité des banques restées en activité d'où L'objet de ce travail qui visait à déterminer l'implication du secteur financier dans le processus du développement économique au Cameroun.

II. Rappel des hypothèses

La littérature théorique a conduit à supposer que dans les pays d'Afrique subsaharienne, il existe une forte relation entre le système financier et la croissance économique réelle. En effet, en l'absence de ce système, les agents seraient réduits à autofinancer leurs projets d'investissements ; c'est le paradigme de McKinnon (1973) qui en l'absence de système financier, est incapable de mise en place des techniques de production plus efficace parce que cela représente un sacrifice trop important en terme de consommation. Ainsi comme l'épargne constitue un préalable à tout investissement et que l'accumulation du capital est à l'origine de la croissance, il est nécessaire que se développent les structures financières destinées à faciliter la constitution de l'épargne financière. De même, Shaw (1973) avait édifier un concept nouveau dans le milieu de la finance en démontrant le rôle primordial du développement libérale du système financier dans la croissance économique, il a alors proposé la libéralisation financière afin que le système financier soit mieux approfondi dans le but d'accélérer la croissance que se soit dans les pays développés ou sous- développés car il affirme qu'il existe entre la finance et la croissance économique une relation croissante. D'où les hypothèses dégagées dans notre travail :

H : il existe un lien positif entre intermédiation financière et croissance économique telle que :

H1 : Les crédits au secteur privé influencent positivement le PIB réel

H2 : La masse monétaire influence négativement le PIB réel

H3 : La marge d'intermédiation bancaire influence positivement le PIB réel par le biais des crédits accordés au secteur privé.

Après un travail empirique mené à l'aide de données secondaires, nous avons obtenu des résultats qui ont des implications économiques sur ces hypothèses.

III. Rappel des résultats et leurs implications sur les hypothèses

Les logiciels d'analyse économétrique nous ont permis de réaliser des régressions successives descendantes à partir de notre équation de départ avec trois variables explicatives. L'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires et les tests statistiques nous ont donné les résultats suivants :

§ Le test de Fischer a permis de déduire que le modèle est globalement significatif ; donc il existe bien des variables exogènes dans les modèles établis qui contribuent à l'explication de la croissance économique.

§ L'analyse des signes et des coefficients et le test nous a permis de conclure que les crédits au secteur privé ; la masse monétaire ainsi que la marge d'intermédiation induisent de manière positive la croissance. Mais, les crédits à court, moyen et long terme accordés au secteur privé n'influencent pas significativement le développement économique, cela pourrait être dû au financement de projets très peu productifs.

§ Le test de la racine unitaire ADF nous permis d'étudier la stationnarité de nos variables.

En définitive, il apparaît dans H1 que les crédits induisent positivement mais pas significativement la croissance ; dans H2 la masse monétaire induit significativement mais positivement la croissance et enfin dans H3 la marge d'intermédiation induit significativement et positivement la croissance mais pas par le biais des crédits accordés mais par celui des dépôts collectés.

IV. Les limites de la recherche

Il aurait été inconcevable d'assister aux débats économiques qui ont longtemps animé le milieu scientifique depuis des siècles s'il n'y avait eu au préalable des travaux scientifiques. Il faut rappeler que tout travail de recherche expose l'auteur à des critiques de toutes sortes résultant des limites constatées tant sur le fond que sur la forme. Aussi notre travail comporte t'il logiquement des limites à savoir :

L'analyse de l'évolution en niveau de nos variables qui nous amènent parfois à ne pas tenir compte de concept tels que l'inflation, ou même la corruption ; il y a également la prise en compte exclusive du système financier formel qui pourrait nous amener à avoir des résultats pas parfaitement parfaits dans les prévisions ; et enfin la mauvaise connaissance des logiciels employés pour mesurer notre influence constitue également un handicap à ce travail.

V. Piste de recherche

A partir des limites présentées ci-dessus concernant notre étude dans le cas du Cameroun mais également de la littérature théorique effectuée à ce sujet, il apparaît que de nombreux auteurs ont eu à étudier le système financier aussi bien formel qu'informel des pays d'Afrique subsaharienne notamment après les réformes effectuées ; mais cette littérature est un peu moins évidente et abondante concernant le marché financier à proprement parlé. Il serait donc intéressant d'étudier dans le cas spécifique du Cameroun les rouages de ce marché financier notamment à travers des institutions telles que la DSX.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES

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MEMOIRE

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SOURCES DONNEES SECONDAIRES

* Banque de France, rapport d'activités Zone franc, 2000

* Banque de France, rapport d'activités Zone franc, 1999

* Etudes et statistiques de la BEAC, N° 253, Novembre- Décembre, 1999

ANNEXES

ANNEXE 1

Schéma du lien entre intermédiation financière et croissance économique

Efficacité des investissements

Croissance Economique

Gestion du risque de liquidité

Sélection des projets

Diversification du portefeuille

Volumes des investissements

Epargne dégagée par les agents

Proportion de l'épargne dégagée par les agents et effectivement allouées aux investissements

Epargne dégagée par les ménages et dirigée vers les intermédiaires financiers

Part de l'épargne collectée par les intermédiaires financiers qui parviennent aux investisseurs

Epargne dégagée ou empruntée par les entreprises auprès des intermédiaires financiers et qui est effectivement investie

Concurrence imparfaite

Mesures institutionnelles :

Assurances des dépôts

Réserves obligatoires

Détention volontaire de liquidité

Problème d'asymétrie d'information

ANNEXES 2

Présentation des données et des résultats de l'analyse économétrique effectuée

DONNEES SECONDAIRES

ANNEES

PIB réel

CCMLT

M2

MI

1980

1.41E+12

4.17E+11

3.18E+11

550.0000

1981

1.80E+12

5.60E+11

4.09E+11

550.0000

1982

2.17E+12

6.79E+11

4.87E+11

550.0000

1983

2.62E+12

8.09E+11

6.16E+11

700.0000

1984

3.20E+12

8.06E+11

7.43E+11

700.0000

1985

3.84E+12

8.78E+11

8.72E+11

700.0000

1986

4.11E+12

9.86E+11

8.35E+11

614.5833

1987

3.92E+12

1.01E+12

6.82E+11

585.4167

1988

3.64E+12

8.98E+11

7.25E+11

625.0000

1989

3.51E+12

8.87E+11

7.69E+11

750.0000

1990

3.35E+12

8.94E+11

7.57E+11

1100.000

1991

3.34E+12

8.93E+11

7.70E+11

1064.583

1992

3.20E+12

4.00E+11

6.02E+11

1027.083

1993

3.16E+12

3.69E+11

5.46E+11

970.8333

1994

3.42E+12

3.70E+11

6.91E+11

941.6667

1995

4.13E+12

3.71E+11

6.49E+11

1050.000

1996

4.57E+12

3.86E+11

5.83E+11

1662.500

1997

4.93E+12

3.48E+11

6.91E+11

1695.833

1998

5.24E+12

4.29E+11

7.45E+11

1700.000

1999

5.41E+12

4.81E+11

8.44E+11

1700.000

2000

5.83E+12

5.44E+11

1.01E+12

1700.000

2001

6.32E+12

6.06E+11

1.16E+12

1566.667

2002

6.87E+12

6.76E+11

1.34E+12

1300.000

2003

7.26E+12

7.40E+11

1.36E+12

1300.000

Source : World Bank , Etudes et Statistiques de la BEAC

TABLEAUX : Résultats des estimations avant introduction de la variable Dummy

TABLEAUX : Résultats des estimations après introduction de la variable Dummy

TESTS DE LA RACINE UNITAIRE (ADF)

Null Hypothesis: D(PIB_REEL,2) has a unit root

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.436169

 0.0211

Test critical values:

1% level

 

-3.788030

 
 

5% level

 

-3.012363

 
 

10% level

 

-2.646119

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PIB_REEL,3)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/18/80 Time: 20:41

 
 

Sample (adjusted): 1983 2003

 
 

Included observations: 21 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D (PIB_REEL (-1) ,2)

-0.780283

0.227079

-3.436169

0.0028

C

-9.88E+08

4.77E+10

-0.020705

0.9837

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.383262

    Mean dependent var

-7.01E+09

Adjusted R-squared

0.350802

    S.D. dependent var

2.71E+11

S.E. of regression

2.18E+11

    Akaike info criterion

55.14761

Sum squared resid

9.06E+23

    Schwarz criterion

55.24709

Log likelihood

-577.0499

    F-statistic

11.80726

Durbin-Watson stat

1.856989

    Prob(F-statistic)

0.002768

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(CCMLT) has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.715203

 0.0113

Test critical values:

1% level

 

-3.769597

 
 

5% level

 

-3.004861

 
 

10% level

 

-2.642242

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(CCMLT,2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/18/80 Time: 20:43

 
 

Sample (adjusted): 1982 2003

 
 

Included observations: 22 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(CCMLT(-1))

-0.794780

0.213926

-3.715203

0.0014

C

5.78E+09

2.70E+10

0.214081

0.8327

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.408332

    Mean dependent var

-3.60E+09

Adjusted R-squared

0.378748

    S.D. dependent var

1.60E+11

S.E. of regression

1.26E+11

    Akaike info criterion

54.04520

Sum squared resid

3.18E+23

    Schwarz criterion

54.14439

Log likelihood

-592.4972

    F-statistic

13.80273

Durbin-Watson stat

2.060332

    Prob(F-statistic)

0.001368

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(M2,2) has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 2 (Fixed)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.882365

 0.0661

Test critical values:

1% level

 

-3.831511

 
 

5% level

 

-3.029970

 
 

10% level

 

-2.655194

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Warning: Probabilities and critical values calculated for 20

        observations and may not be accurate for a sample size of 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(M2,3)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/18/80 Time: 20:47

 
 

Sample (adjusted): 1985 2003

 
 

Included observations: 19 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(M2(-1),2)

-1.850634

0.642054

-2.882365

0.0114

D (M2 (-1) ,3)

0.501368

0.440324

1.138634

0.2727

D (M2 (-2) ,3)

-0.038049

0.277487

-0.137120

0.8928

C

-2.77E+09

2.56E+10

-0.108107

0.9153

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.708771

    Mean dependent var

-8.63E+09

Adjusted R-squared

0.650525

    S.D. dependent var

1.88E+11

S.E. of regression

1.11E+11

    Akaike info criterion

53.89489

Sum squared resid

1.86E+23

    Schwarz criterion

54.09372

Log likelihood

-508.0015

    F-statistic

12.16861

Durbin-Watson stat

1.824709

    Prob(F-statistic)

0.000268

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(MI) has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=5)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.586552

 0.0149

Test critical values:

1% level

 

-3.769597

 
 

5% level

 

-3.004861

 
 
 
 
 
 
 

10% level

 

-2.642242

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(MI,2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/18/80 Time: 20:45

 
 

Sample (adjusted): 1982 2003

 
 

Included observations: 22 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(MI(-1))

-0.782839

0.218271

-3.586552

0.0018

C

26.68769

37.63114

0.709192

0.4864

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.391419

    Mean dependent var

0.000000

Adjusted R-squared

0.360990

    S.D. dependent var

216.4433

S.E. of regression

173.0206

    Akaike info criterion

13.23121

Sum squared resid

598722.8

    Schwarz criterion

13.33039

Log likelihood

-143.5433

    F-statistic

12.86336

Durbin-Watson stat

1.935905

    Prob(F-statistic)

0.001845

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LISTES DES TABLEAUX

TABLEAU1 : Bilan des banques

TABLEAU2 : Répartition des crédits à l'économie

TABLEAU3 : Taux de bancarisation de l'économie

TABLEAUX : Matrice de corrélation de Pearson

TABLEAUX : Présentation des résultats de la première équation

TABLEAUX : Présentation des résultats de la deuxième équation

LISTE DES FIGURES

FIGURE1 : Courbe d'évolution du PIB réel au Cameroun

FIGURE2 : Courbe d'évolution des crédits accordés au secteur privé au Cameroun

FIGURE3 : Courbe d'évolution de la masse monétaire au Cameroun

FIGURE4 : Courbe d'évolution de la marge d'intermédiation bancaire au Cameroun

LISTE DES ABBREVIATIONS

BC : Banque Centrale

BEAC : Banques des Etats de l'Afrique Centrale

BP: Balance de Paiement

CDC: Commonwealth Development Corporation

CODEVI : Compte pour le développement industriel

EFF : Efficacité

DEG: Deutsche investitions und Entwicklungs

DSX: Douala Stock Exchange

FMI : Fond Monétaire Internationale

INS : Institut National de la Statistique

INV : Investissement

L.E.P : Livret d' Epargne Populaire

PIB : Produit Intérieur Brut

Proparco : Société de Promotion et de Participation pour la Coopération économique

TABLES DE MATIERES

Dédicaces.........................................................................................................i

Remerciements..................................................................................................ii

Résumé...........................................................................................................iii

Sommaire .......................................................................................................iv

INTRODUCTION GENERALE............................................................................1

PREMIERE PARTIE : Approche globale de la notion d'intermédiation financière et aperçu théorique du lien existant entre intermédiation bancaire et croissance économique............8

Chapitre1 : La théorie de l'intermédiation financière.................................................10

Section1 : processus d'intermédiation financière................................................10

I. Les principales composantes du système financier.................................10

A. Le marché financier............................................................11

1. Les fonctions du marché financier.....................................11

2. Les caractéristiques du marché financier..............................12

B. Les banques......................................................................12

1. Le bilan bancaire.........................................................12

2. L'activité bancaire.......................................................14

II. Intermédiation financière.............................................................14

A. Les caractéristiques de l'intermédiation.................................14

B. Les fonctions de l'intermédiation..........................................15

Section2 : Les modèles théoriques existants.....................................................16

I. L'approche de Gurley et Shaw........................................................16

A. Le financement direct..........................................................16

B. Le financement indirect.......................................................17

II. L'approche de Hicks...................................................................18

A. La notion d'économie de marché financier...............................18

B. La notion d'économie d'endettement.....................................19

Section3 : Illustrations..............................................................................19

I. Exemple d'économie de marché financier..........................................19

A. L'économie des Etats-Unis.................................................19

B. L'économie de Grande Bretagne..........................................20

II. Exemple d'économie d'endettement..............................................21

A. L'économie de la France....................................................21

B. L'économie du Brésil.......................................................21

Chapitre2 : Financement bancaire et développement économique au Cameroun............23

Section1 : Présentation du système bancaire camerounais.................................23

I. Libéralisation financière au Cameroun...........................................23

A. De la répression à la libéralisation.......................................23

B. Positionnement des banques ..............................................25

II. Evolution de l'activité bancaire au Cameroun dans les années 80.........25

A. Les ressources................................................................26

B. Les emplois....................................................................27

Section2 : les différentes approches soutenant les systèmes basés sur les banques et les canaux de transmission...........................................................................28

I. Les différentes approches en accord avec le système bancaire.............28

A. l'approche de McKinnon et Shaw.......................................28

1. Le modèle de McKinnon et Shaw........................................28

2. Critique du modèle.........................................................29

B. Les autres approches.......................................................29

II. Les canaux de transmission.........................................................30

A. Le taux d'investissement...................................................30

1. Influence du développement des intermédiaires financiers sur le taux d'épargne...........................................................................31

2. La part de l'épargne allouée à l'investissement........................32

B. la production marginale du capitale....................................33

1. Gestion du risque de liquidité............................................33

2. L'orientation de l'épargne vers des placements plus productifs....33

Section3 : contribution théorique des banques au financement du développement et limites de celles-ci au Cameroun........................................................................34

I. Banques et financement du développement économique.....................34

A. Du point de vue de l'épargne............................................35

B. Du point de vue de l'investissement....................................36

II. Limites de l'activité bancaire....................................................36

A. Le taux de bancarisation................................................37

B. Le secteur informel.......................................................38

C. L'environnement difficile...............................................39

CONCLUSION PREMIERE PARTIE..............................................................40

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'ACTIVITE BANCAIRE SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE.............................................................41

Chapitre3 : Opérationnalisation de la relation banques croissance..........................43

Section1 : Définition et présentation des variables.......................................43

I. Les indicateurs de mesure du phénomène....................................43

A. Les indicateurs de la croissance.......................................43

B. Les indicateurs de l'intermédiation bancaire.......................44

II. Modélisation du concept de Banques croissance............................45

A. Justification du choix de la mesure de la croissance..............45

B. Justification du choix des mesures de l'intermédiation..........47

Section2 : La construction du modèle économétrique....................................51

I. Généralités sur le modèle linéaire...............................................51

A. Définition et utilité du modèle..........................................51

B. Formalisation du modèle................................................51

II. Présentation du modèle retenu................................................52

A. Rappel des variables et spécification du modèle..................52

B. Les différents tests statistiques.......................................54

Chapitre4 : L'influence de l'activité bancaire sur la croissance économique camerounaise : une réalité..............................................................................................56

Section1 : Analyse et interprétation des résultats.......................................56

I. Etude de la validation globale des équations................................56

A. Equation fondamentale................................................57

1. La première équation.............................................57

2. La deuxième équation............................................59

B. Seconde équation.......................................................60

1. La première équation............................................60

2. La deuxième équation..............................................61

3. La troisième équation..............................................62

C. Résultats du test ADF....................................................62

II. Interprétation des résultats de l'analyse......................................63

A. Crédita accordés au secteur privé et croissance économique....63

B. Masse monétaire et croissance économique.........................63

C. Marge d'intermédiation et croissance économique.................64

D. Marge d'intermédiation et crédits accordés au secteur privé.....64

Section2 : Les facteurs de blocages de la relation banques croissance et les solutions préconisées.......................................................................................65

I. Les facteurs de blocage résultant de l'analyse.................................65

A Les crédits accordés au secteur privé...................................65

B. L'agrégat monétaire........................................................66

C. La marge d'intérêts.........................................................67

II. Les solution préconisées............................................................67

A. Les mesures préconisées au niveau de l'épargne....................68

B. Les mesures préconisées au niveau du financement des projets..68

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE...............................................................70

CONCLUSION GENERALE..........................................................................71

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................75

ANNEXES..................................................................................................78

* 1 Ecomag février mars 2007

* 2 Adam Madji « première étude : le point sur la restructuration bancaire en Afrique centrale », bulletin de la commission bancaire de l'Afrique Centrale, 1997

* 3 Cette limite explique pourquoi certaines entreprises éprouvent des difficultés à lever des fonds sur le marché financier en raison de leur taille ; leur niveau insuffisant de rentabilité et leur structure organisationnelle.

* 4 Dans le cadre d'un marché de voitures d'occasions désignant les discontinuités de marché induites par les asymétries entre vendeurs et acheteurs de voitures

* 5 Dans le secteur des assurances

* 6 Organisation de la Coopération et de Développement Economique

* 7 Les hypothèses stochastiques sont des hypothèses liées à l'erreur.

* 8 Cette chute est due à la liquidation des banques et au transfert des créances douteuses des banques en activité vers la SRC.

* 9 Cette diminution des crédits illustre le fait que après la dévaluation, l'Etat a apuré une bonne partie de ses arriérés de paiement auprès des entreprises qui ont donc moins sollicité les banques.






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