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Microfinance et lutte contre la pauvreté au sénégal


par Nountié Conde
Université Cheikh Anta DIOP de DAKAR - Maitrise 2007
  

Disponible en mode multipage

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    INTRODUCTION

    GENERALE.

    Introduction Générale

    Le demi siècle qui s'est écoulé depuis la fin de la 2e guerre mondiale a été une période troublante pour le monde entier, mais aussi une ère de désespoir croissant pour des centaines de millions d'êtres humains .

    Au milieu d'un progrès matériel sans précédent, la misère humaine a atteint des proportions inimaginables. Progressant du même pas que la prospérité, la pauvreté est devenue un phénomène mondial, un des plus grands fléaux auquel fait face le monde entier.

    La lutte contre ce fléau voire son éradication est aujourd'hui une préoccupation mondiale, d'autant plus qu'un cinquième de la population mondiale est affectée par la pauvreté ; plus de 2 milliards de personnes vivent sous le seuil de pauvreté avec seulement 2 dollars par jours (source : rapport Banque Mondiale), malgré cela, les pauvres ont toujours mené des activités génératrices de revenus pour subvenir à leur besoin. Un des problèmes majeurs auxquels ils sont confrontés est l'accès au financement.

    En effet, dans la plus part des pays en développement , la majorité des gens ne possèdent pas de compte d'épargne, ne contractent pas de crédits auprès des institutions financières formelles , faute de pouvoir offrir des garanties. «  Nous reconnaissons la nécessité d'assurer l'accès des pauvres en particulier aux services financiers, notamment grâce à la microfinance et au micro crédit ». Ceci n'est pas rien d'autre que la déclaration des chefs d'Etats et de gouvernement réunis au siége des Nations Unis lors du Sommet Mondial e septembre 2005. Cette affirmation reflète un aspect qui est en passe de devenir la clé voûte de la politique d'allégement de la pauvreté : la Microfinance.

    Ces structures offrent des services et produits financiers à des populations pauvres actives à divers niveaux et secteurs de l'économie nationale contribuant ainsi à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté.

    Ainsi, au Sénégal, la période d'après indépendance a été marquée par une grave crise économique qui a eu des répercussions négatives sur le secteur sensible de la banque entraînant ainsi la faillite de sept établissements bancaires (sources : rapport Banque Mondiale). Depuis lors la pauvreté a pris des proportions inquiétantes poussant ainsi les autorités sénégalaises a adopté un programme de lutte contre la pauvreté avec le soutien des institutions de Bretton Woods.

    De par son rôle de mobilisation de l'épargne et de redistribution du crédit aux populations pauvres exclues du Système bancaire classique. La microfinance occupe une place incontournable dans le cadre de la lutte contre la pauvreté au Sénégal.

    Et cela les autorités l'ont bien compris en mettant sur pied un Ministère des PME de l'entreprenariat féminin et de la microfinance chargé de promouvoir la politique sectorielle de la microfinance.

    C'est ainsi que les IMF ont pu offrir prés de 28 milliards de FCFA en crédit et mobiliser un encours d'épargne de 18,5 milliards de FCFA (source : Ministère e la microfinance). Son importance n'est plus à démonter dans le système financier sénégalais.

    Le but principal recherché dans mon sujet de mémoire :" Micro finance et lutte contre la pauvreté au Sénégal", est d'arriver à assurer une fonction entre le développement et la microfinance.

    Ce présent travail sera divisé en trois chapitres.

    1er chapitre : Considération générale

    2em chapitre : SFD au Sénégal : Etude sur la viabilité

    3em Chapitre : Contribution de la microfinance dans le cadre de la lutte contre la pauvreté au Sénégal

    CONSIDERATION

    GENERALE.

    CHAPITRE 1 :

    Section 1 : la pauvreté au Sénégal

    A/ Généralités

    Au Sénégal, les activités financières formelles sont fortement contrées dans un secteur restreint. C e contrôle de système financier formel par un nombre très limité de banque a pour conséquences d'en exclure une proportion très importante de la population .Les pauvres sont les plus touché pare cette exclusion du fait des longues procédures bancaires et de incapacité à mobiliser les garanties et les apports personnels exigés par les banques. Cette exclusion limite considérablement la capacité de réduction de l a pauvreté du gouvernement. Pourtant, la lutte contre la pauvreté a toujours été la préoccupation centrale des politiques ou action économique et sociales de l'état.

    Concrètement, le but de la nouvelle stratégie par les autorités Sénégalaises et de réduire de moitié, par rapport au niveau observé en 2000, le nombre de familles vivant en état de pauvreté au Sénégal d'ici à 2015.

    Le problème de pauvreté au Sénégal, comme presque partout en Afrique, est qu'elle semble dans une large mesure immuable. On nait pauvre, on meurt pauvre.

    Malgré les avancées en termes de croissance économique, la lutte pour la survie et l'accès aux services sociaux de base constitue un défi moyen pour plus de la moitié de la population.

    Cependant il est nécessaire, avant d'aller plus loin, de définir précisément ce que l'on attend par pauvreté ; puisque le sens donné au mot va en effet conditionner les stratégies visant en la réduire.

    1) définition

    Le concept de pauvreté est relatif, tout comme celui de richesse. Dans sa signification objective, la pauvreté est la carence de quelque chose de nécessaire ; la notion de pauvreté est donc étroitement liée à celle de nécessité. A son tour, la nécessite peut être envisage de deux manières subjectivement et objectivement. La nécessité subjective est celle qui est ressentie par ceux qui la subissent, tandis que la nécessité objective peut des passer du sentiment de manque, l'existence d'un manque d'élément essentiels à un moment donnée et à la situation sociale étant suffisante. De manière générale, dans la littérature socio-économique relative à la pauvreté, on distingue la pauvreté absolue de la pauvreté relative.

    La pauvreté absolue désigne un état prononcé de privations à la fois matérielles, intellectuelles symboliques. Cette approche associe pauvreté à des déficiences fortes d'accès aux ressources, des carences structurelles qui se traduisent par des formes d'aliénation, d'éclusions et de marginalisation des groupes et marginalisation des groupes socio-économiques.

    L a pauvreté relative, en revanche, met l'accent sur les représentations et les perceptions que les acteurs ont leurs propres conditions de vie. Dans ce cadre de définition de la pauvreté, sont variables selon le contexte social, les rapports de force entre acteurs, les pratiques sociales et valeurs qui fondent leurs représentations.

    Qu'il s s'agissent de pauvreté absolue ou de pauvreté relative les perceptions que les actions, les perceptions que les acteurs ont de leurs conditions de vie sont essentielles à comprendre le vécu de la pauvreté, ses limites, sa vision et ses manifestations.

    1) Le vécu de la pauvreté

    Etre Pauvre signifie d'abord et avant tout ne pas être capable d'entretenir sa famille. A la question < <quelle est la principale conséquence ?>>, plus de la moitié des chefs de ménage ont répondu l'intacte à nourrir leur famille. D'autres indications de la pauvreté incluent l'incapacité à travailler et à payer les dépenses médicales des membres de la famille qui sont malades, ou le fait de ne pas avoir un endroit ou une habitation décente pour vivre, etc.

    Les priorités des ménages eux-mêmes sont un peu différentes de celles de leurs communautés, avec un poids plus important pour les activités génératrices de revenu, la stabilisation des prix des produits de consommation, et les problèmes d'insécurité ont un n degré d'importance moindre. Ici encore, la création, d'emplois pour les jeunes et la réduction des prix de consommation sont en tête des priorités des ménages. La consommation par équivalent adulte diminue avec la taille du ménage. Par exemple, les pauvres avec un nombre plus élevé de bébés et enfants ont des niveaux de consommation plus bas et dés lors une probabilité plus élevée d'être pauvres. Cependant, un nombre élevé de bébés et enfants n'est pas lié de façon statistique à une plus grande probabilité de se sentir pauvre.

    On a aussi constaté que la consommation augmente pour les pauvres sans époux (épouse), probablement parce que beaucoup d'entre eux n'ont pas de famille de charge. Les coules monogames ont un niveau de consommation plus élevé que lorsque le chef de famille est veuf ou séparé, mais les pauvres polygames ont un revenu de consommation plus élevé que celui de pauvres monogames.

    La proportion de pauvres qui se sentent incapables de satisfaire leurs besoins de base est élevée. Lorsqu'on leur demande s'ils ont assez de ressources pour satisfaire leurs besoins dans différent domaines, une majorité de pauvres répondent <<non>>.

    Les principaux domaines ou les pauvres ont des difficultés sont la nourriture, l'habillement, et la santé. Parmi, les pauvres 90% environ déclare qu'ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins de base dans ces domaines.

    Au niveau individuel, la survenance de chocs sanitaires (maladies, blessures, accidents, invalidité, maladies handicapantes, épidémie) et ceux liés au cycle de vie (naissance, maternité, vieillesse, désagrégation, familiale, Dèce, etc....) ont des conséquences négatives qui affectent la qualité de la vie, la productivité et finalement, la croissance économique dans un contexte d'absence de mécanisme de solidarité ou d'assurances. Pour toutes ces raisons, les pauvres ne disposant pas de ressources ou de mécanismes d'assurances quand interviennent ces chocs, bascule ou sont maintenus dans la pauvreté.

    L'absence de système de protection sociale de prévention et de gestion des risques efficaces et élargie qui auraient d'éviter ce basculement quand interviennent ces chocs est l'un des principaux facteurs de maintien des pauvres dans un cercle vicieux de

    3) Limite de pauvreté

    L'identifiant de la population pauvre pose le problème, de la détermination du limite a partir du que la privatisation d'un bien pour un individu est jugée inacceptable pour la société. La mesure delà pauvre et suppose implicitement qu'il un standard de consommation ou de niveau de vie appel seuil de pauvreté qui doit être au moins atteint par un individu non pauvre. Il en effet indiscutable qu'il existe au moins des niveaux de consommations vers biens en deçà desquels il est difficile de maintenir le corps humain en activité. Les seuils de pauvretés existent donc. Mais les points de vu différent sur la définition de leur niveau. Par ailleurs, la pauvreté peut se définir au delà de l'atteinte du minimum absolu de la vie. Un individu dont le revenu lui permet d'assurer u ; panier de consommation est le moins de la localité dans laquelle il se trouve. La notion de seuil de pauvreté est donc non seulement relative ma5s aussi subjective. En plus quatre seuil de pauvreté peuvent être notes a savoir

    Le Seuil de pauvreté biologique : il s'agit de la AT/CPECC

    4) La pauvreté : Vision de la population

    Les populations s'auto -désignent ou non pauvres selon des critères qui leurs sont propres. A cet égard, un proverbe recueilli lors du processus participatif définit la pauvreté comme <<l'absence d'avoir, de savoir et de pouvoir>>.L'absence d'avoirs peut s'interpréter comme une insuffisance de revenus et de patrimoines physique, tandis que l'absence de savoir et de pouvoir s'interpréter respectivement comme une insuffisance de capital humain et de capital social. Cette définition qui fixe les définitions de la pauvreté est finalement plus large que celles des économistes. C'est elle qui fonde la stratégie du Sénégal. Elle découle de la culture qui renvoie à la nature des formes d'organisations sociale et politique des communautés locales et aux stratégies sous-jacentes. Ainsi, importe t-il d'investir dans la culture qui détermine la manière de vivre des populations et qui en conséquence influence la méthode à utiliser pour combattre la pauvreté.

    5) Les manifestations de la pauvreté

    Le manque de moyens propres est un facteur déterminant dans la détermination des conditions des conditions de vie qui aggrave les inégalités et même, à terme, à l'extrême pauvreté .En l'absence d'une politique de ciblage et d'assistance de la puissance publique et sans une solidarité communautaire soutenue liée à la transformation des repères éthiques et culturels, cette dynamique conduit à une rupture des liens sociaux et à l'exclusion des couche les plus défavorisées .cet état de fait pousse certains individus aux pratiques ci-après :

    La violence et la délinquance/ les personnes détenues sont pour la plupart des jeunes. Les statistiques de la justice les plus récentes indiquent un taux de criminalité d'environ 2% marque par une progression rapide des infractions et une forte présence des jeunes parmi la population

    Carcérale. Cette montée de la délinquance des jeunes peut être imputable au relâchement des efforts des parents dans la prise en charge de l'éducation des adolescents en pertes de repères. En outre, la violence faite aux femmes est devenu un fait courrant dans les quartiers pauvres et dans les familles démunis conduisant à des drames.

    La mendicité : Les talibés et mendiants sont estimés à plus de 1%de la population. Ce phénomène des talibés, en quête quotidienne de nourriture et d'argent, tant pour leur propre survie que pour l'entretien de leurs marabouts et repérable au niveau des carrefours, des marchés, des mosquées, des banques, et autres endroits publics des centres urbaines, est un véritable problème social et une atteinte aux droits humains.

    La violence faite aux femmes : du fait de la pauvreté des ménages, beaucoup d'enfants sont victimes de violence tels que les mariage précoces et forcés, les conflits (enfants victime de mines en Casamance).

    E n milieu urbain, la recrudescence dans l'usage et le trafic des stupéfiants est en étroite corrélation avec la situation de pauvreté et elle génère aussi la violence au sein des familles et communautés. Le travail des enfants est défini ici comme l'exercice d'une activité économique par les jeunes au moins de 15 ans. Environ 32,5% des enfants de 10 à 14 ans ont entamé de leur vie professionnelle. Les petites filles entre 10et 14 ans sont employées comme des domestiques ou vendeuses de denrées alimentaires, pour contribuer au soutien des ménages pauvres, des femmes et jeunes filles pauvres quittent leur territoire en quête de travail (domestique, pileuse, lavandière, petit commerçant) surtout en période de soudure et sont exposée à la prostitution, à l'exploitation, au violet à l'infanticide.

    Au delà de ces situations de violence, d'abus, d'exclusion et d'exploitation des enfants dans les communautés pauvres, se pose la question fondamentale du non enregistrement des enfants à l'état civil en dépit des efforts faits ces derniers année (60% en 2000 et 78.5% en 2004), le non enregistrement continue de constituer une entrave à l'accès à l'école et une atteint à un droit fondamental.

    La prostitution : les femmes s'adonnent à cette pratique sont relativement jeunes (age médian estimé à 28ans) et prés de la moitié d'entre elles sont divorcée. Environ 20% d'entre elles n'ont pas l'age égal (21ans), alors que le tiers est célibataire, la plupart est divorcé (48%), marié (12%) ou veuve (6%). La prévalence de l'infection du VIH chez les prostituées reste toujours très élevé selon les derniers résultats des enquêtes.

    La dégradation de l'environnement : Les longues années de sécheresse ainsi que les modèles non durables de consommation et de production ont fortement contribué à la fragilisation de l'environnement. Cette dégradation affecte davantage les pauvres qui dépendent fortement des écosystèmes pour leurs survie et leurs bien être. E n milieu rural, la faible qualité des populations continu d être faire pression sur les ressources naturelles expliquent ainsi le rythme inquiétant de déforestation malgré les efforts fournis dans le domaine. La dégradation de l'environnement liée notamment à la pollution des voitures de plus de 20à30ans d'age constitue aujourd'hui des problèmes de santé publique majeur. L es principaux signes de pauvretés identifies par les populations sont dans l'ordre, la difficulté à se nourrir, le manque de travail, le manque des soins, le manque de logement décent, (i) l'emploi des jeunes (20,1%), (ii) la réduction des prix des denrées de premières nécessité (18,9%), (iii) l'accès aux soins de santé de base (17,7%) et (4) l'éducation des enfants (11,3)

    Par ailleurs, d'autres études sectorielles montrent que la pauvreté se manifeste également, par la faible consommation énergétique et par le profil de consommation.

    B/ Aperçu sur la dimension et les caractéristiques de la pauvreté au Sénégal

    1. La prévalence de la pauvreté est très élevée

    En 1994, la première enquête de budget- consommation (ESAM-I) a permis d'évaluer la proportion des ménages en dessous du seuil de pauvreté (fixé à2400calories par équivalent adulte et par jour) à 57,9%.

    Sur la base d'extrapolations à partir du QUID (2001), l'incidence de la pauvreté des ménages se situe à environ 53,9%, soit u léger recul par rapport à 1994, en raison certainement de l'accroissement du revenu par tête sur la période 1995-2001.

    2. La pauvreté est localisée pour une large part dans les zones rurales :

    En effet il est raisonnable de penser que les ruraux qui ont moins accès aux infrastructures de production, équipements, services sociaux de base et structures de financements ont un niveau de bien être moindre que celui des citadins.

    Elle est localisée plus singulièrement dans les zones rurales du centre, du Sud et Nord Est. Cette concentration de la pauvreté en milieu rurale est également confirmé par l'enquête de perception de la pauvreté au Sénégal (2201).En effet l'incidence de la pauvreté varierait en zone rurale entre 72%et 88% alors qu'en zone urbaine, elle varie entre 44% et 59%. Mais dans tout les cas, l'incidence de la pauvreté demeure forte.

    3. La pauvreté prononcée dans les régions à agriculture peu diversifiée et moins touchée par l'émigration :

    En effet il existe des disparités des régions face à la pauvreté. En 1991, les données de l'enquête sur les priorités révélaient que la zone comprenant les régions de kolda, Fatick et Kaolack concentrent 41%des pauvres. Ceci sera à nouveau observé en 1994 ou la prévalence de la pauvreté dans cette zone les plus important en terme de production sur le plan

    Agricole, mais les activités y sont moins diversifiés ; en particulier, l'agriculture de saison sèche y est un peu moins touchées par l'émigration extérieure et reçoivent moins de transfert. A l'inverse, les trois régions qui en reçoivent le plus (Région de Dakar, Louga et St Louis) sont les moins pauvres.

    4. La pauvreté répandue parmi les ménages de travailleurs indépendants du secteur agricole :

    C'est dans le groupe socio-économique des travailleurs indépendants du secteur agricole (y compris l'élevage et la foret) que le taux de pauvreté des ménages est plus élevé. En dehors de ce groupe des chômeurs et dans celui des indépendants non agricoles ces deux groupes socio-économiques vivent le plus souvent dans les villes.

    5. Le niveau d'instruction faible parmi les chefs de ménages pauvres

    En effet, plus de 89% des chefs de ménages du premier quintile (QUIID ; 2001) n'ont pas aucun niveau d'instruction et seuls environ 8% ont le niveau d'instruction primaire.

    6. La prévalence de la pauvreté varie selon le sexe du chef de ménage :

    Selon l'enquête de perception de al pauvreté au Sénégal (EPPS), la prévalence de la pauvreté serait de 67,4% par jour chez les ménages dont le chef est un homme et de 58,8% chez les ménages diriges par une femme.

    Stratégies de lutte contre la pauvreté :

    La stratégie prend en de réduction de la pauvreté définie par le gouvernement du Sénégal prend en considération le profil de la pauvreté urbaine et rurale tel qu'il ressort de l'analyse de la pauvreté et des différents travaux réalisés.

    L'analyse des manifestations, des causes et le vécu de la pauvreté au Sénégal a permis d'élaborer une stratégie axe sur :

    · la création de richesse

    · le renforcement des capitales et la promotion des services de base

    · l'amélioration des vies des groupes vulnérables ;

    · l'approche participative de mise en oeuvre et de survi-évalution basé sur la décentralisation du pilotage et de l'exécution

    Le document de stratégie de réduction de la pauvreté est le cadre de références de l'élaboration des plans sectoriels de développement et des programmes sectoriels de développement et des programmes d'investissement. Ces programmes décriront de manière détaillée les objectifs visés, les résultats attendus, les activités à mettre, les zones d' intervention et le calendrier concernant le volet Micro finance, le plan d'orientation du DSRP s'est fixée les objectifs spécifiques suivantes :

    · Renforcer les capacités financières des SDF

    · Amélioré l'accès des populations rurales aux produits et services offerts par les SDF

    · Appui à la professionnalisation des SDF

    Pour la réalisation de chaque

    Objectif, un certain nombre d'actions devront être menées pour parvenir aux résultats attendus. Parmi ces objectifs on a :

    a. Renforcer les capacités financières des SDF :

    Cet objectif a par ligne d'action de développement les programmes de financement par les SDF les secteurs porteurs. Et comme activité première : la mise en place et gestion d'un fond de renforcement au profit des SDF en :

    · Concevant et mettant en oeuvre le projet de mise en place d'un fond viable de refinancement des SDF.

    · Recherchant des ressources additionnelles nécessaires.

    Les résultats attendus pour la lutte contre la pauvreté :

    v Procéder à un plan de financement et arrêter un mécanisme de fonctionnement de fonds

    v Rendre opérationnels le fonds de refinancement des SDF

    v Mobiliser des ressources additionnelles et signer des conventions de financement entre l'état, les bailleurs de fonds et autres partenaires. Et comme activité secondaire la mission de cet objectif est de promouvoir le partenariat durable SDF, banque et autres institut en :

    1. Analysant les potentiels et identifier les leviers pour le développement d'un partenariat durable entre banque et SDF;

    2. Créant un cadre de concertation entre institut financières de toutes catégories.

    Les résultats les plus attendus pour la lutte contre la pauvreté 

    (i) Identifier toutes les pistes de partenariat possible de promotion d'un partenariat durable entre SDF, Banque et autres partenaires

    (ii) Mettre en place un cadre de concertation fonctionnel.

    Les travaux concernant la mise en place d'un tel fonds sont assez avancés le f6ond de dotation d'une valeur de 500.000.000 CFA est actuellement mis en place par l'état du Sénégal.

    b) Amélioration de l'accès des populations rurales aux produits et services offerts par les SDF

    Cet objectif vise à développer les programmes de financement par les SDF pour les secteurs porteurs.

    Son activité consiste renforcer la couverture SDF en milieu rurale ;

    · Procédant à une évaluation l'offre et la demande de produits financiers en milieu rural ;

    · Concernant et mettant en place des mécanismes d'appui à la promotion du renforcement de la couverture des SDF en milieu rural

    · Amélioration de l'accès des populations aux services offerts par les SDF

    c) Appui à la professionnalisation des services financiers décentralisés

    Cet objectif vise à développer des programmes de financement par les SDF pour les secteurs porteurs

    Son activité consiste à renforcer les capacités de technique des SDF en concernant un programme de renforcement technique des SDF.

    Les résultats attendus pour la lutte contre la pauvreté sont :

    · Recenser les besoins de renforcement techniques

    · Elaborer un programme pertinent de renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles des SDF

    · Les SDF devront disposer d'instruction d'accompagnement adéquat ;

    · LES SDF maîtriser et utiliser les outils qui sont mise à leur disposition

    · Rendre opérationnels le programme de renforcement des capacités des SDF

    section 2 : La micro finance au Sénégal :

    A\ Généralités :

    1. Intermédiation financière

    Avant d'expliquer ce qu'est la micro finance, il est utile de comprendre l'importance de l'intermédiation financière. L'intermédiation financière se réfère aux transactions monétaires et financières qui concernent les différents acteurs économique (état, entreprises et ménages) que l'on pourrait catégoriser en 2 types d'opérations : les opérations détenant des surplus financières et ceux en situation de déficit. La première catégorie concerne tous qui ont accumulé de l'argent (épargne) et dispose à l'offrir sur une période de temps donné moyennement une rémunération des sommes offertes (rémunération de l'épargne). Le deuxième groupe est composé d'opérateurs en quête de ressources financières pour satisfaire leur besoin et disposés à payer un prise pour les sommes qui leurs sont allouées (intérêt sur le crédit).

    Les structures d'intermédiation financière ont donc comme objectif, celui de faire rencontre r sur le marché financier, ces deux groupes dont le premier représenter l'offre et le second la demande.

    Selon l'état de développement d'un pays, on pourra retrouver plusieurs acteurs qui assurent l'intermédiation financière en offrant des services d'épargne, de transfert d'argent, de leasing, de crédit, de payement, d'assurance etc.

    Trois systèmes d'intermédiation financière sont identifiés :

    · Le système formel comprend les banques commerciales, les banques de développement, les bourses de valeur etc.

    · Le système semi formel regroupant les coopératives d'épargne et de crédit, les mutuelles, les caisses villageoises, les ONG.

    · Le système informel qui se refera à l'activité des préteurs individuels, des gardes monnaie, des préteurs à gage et des tontines,

    Pour la détermination le niveau formalité d'un intermédiaire financier ; on fait d'abord référence à son niveau d'insertion par rapport à la réglementation du secteur financier.

    L'ampleur des trois systèmes ne varie pas seulement entre pays industrialisés et en voie de développement mais aussi à l'intérieur de chaque pays par exemple ente milieu urbain et milieu rural.

    2. Définition et concept clé de la Micro finance :

    La miro finance qui littéralement signifie une <<finance>> <<de petite taille>> est une intermédiation financière au niveau des acteurs économiques exclus du circuit bancaire (système formel). La micro finance offre donc des services de micro crédit, de micro épargne, de micro assurance concernant donc de petit montant (entre 50et100$ en moyenne). Il ressort donc de cette définition que le micro crédit n'est pas synonyme de micro finance mais plutôt, des services qui offre ce système d'intermédiaire financière pour un groupe cible bien particulière.

    Les acteurs principaux de l'intermédiation micro financière sont les Etablissement de Micro finance (EMF) qui ont différents typologies institutionnelles (banques, coopératives, fondations, associations, etc.), différents objectifs réduire la pauvreté, soutenir les micro entrepreneurs, promouvoir les femmes, etc.), plusieurs méthodologies opérationnelles (crédit de groupe, crédit individuel, épargne volontaire ou obligatoire etc.) arrivent à offrir des services financiers de petites taille à une clientèle plus pauvre et plus vulnérable par rapport à la clientèle du système financier formel.

    Ces clients, bien que traditionnellement délaissés par le secteur bancaire formel, peuvent être classés à différents niveau x de pauvreté : extrême, modéré ou juste au delà du seuil de pauvreté (les vulnérables). Parmi cette clientèle en milieu urbain on retrouve micro entrepreneurs (à faible fonds déroulement) dont les activités peuvent être affectées par le moindre choc. En effet, une maladie, in accident, un vol, suffissent pour les faire basculer dans l'indigence. En milieu rural, on retrouve des petits paysans désireux d'améliorer le niveau de leur production et d'assurer la transformation des produits agricoles ou de leurs commercialisations en vue d'une valeur ajoutée. Enfin, les femmes généralement porteuses de projets à qui les ressources financières font cruellement défaut sont parmi les clients privilégiés des EMG. L'importance (en volume) de cette clientèle varie selon le niveau du développement économique d'un pays. Dans les PVD ont peut estimer le besoin de ce marché entre 50%à 90% de l'ensemble du marché financier.

    3. Retour sur l'histoire :

    Les spécialistes considèrent que la micro finance a démarré avec la   banque Grameen au Bangladesh au Bangladesh, fondée par le Pr. M.Yumus, directeur de la faculté de sciences économiques de l'université de Chittagong. Les théories économiques qu'il enseignait lui parurent décalées face à la réalité .Cela le poussa à rechercher sa artisane qui lui permet sa dépendance de l'usurier pour acheter sa matière première, il se rendit compte que la matière du bénéfice de son travail allait à l'usurier et non à elle-même ou à sa famille. Ainsi décida t-il de contacter les banques locales pour octroyer de petits crédits. Suite à leur refus, il décida de prêter sur ces propres économies. A l'échéance du remboursement, l'ensemble des femmes s'est acquitté de leur dette. Ainsi commençait ce qui est devenu la banque Grameen, desservant plus de 3,7 millions de clients. Ce développement de la micro finance ne doit faire oublier que d'autres systèmes fondés sur le même principe existent depuis longtemps en Europe. Suite à une augmentation de la pauvreté au XVI siècle, la première <banque des pauvres >> fut fondé en Hollande en 1618. A partir du début du XVIII siècle, certaines associations de bienfaisances spécialisées en crédits s'ouvrent en Irlande. Ces crédits sans intérêts, destinés aux pauvres, utilisant `comme la banque Grameen) la méthodologie groupale utilisant la pression solidaire en cas de retard de paiement. Au XIX siècle, ces associations prennent le nom de Loan Funds. Elles peuvent demander des intérêts et récolter l épargne. En 1840, on en dénombrait 300, qui ensemble atteignaient 20% des familles irlandaises.E1843, le gouvernement irlandais décide d'instaurer un taux d'intérêt plafond, mettant en difficulté ces Loan Funds et entraînant, à terme, leur disparition. En 1950, le dernier Loan Fun est liquidé. Sous l'influence irlandaise, la ville de Hambourg lance, en 1801, les premières caisses d'épargne sur le continent européen.  Ces caisses ne limitaient pas seulement à l'épargne, elles octroyaient aussi des crédits. Au milieu du XIX siècle, sous l'impulsion de Frédéric Guillaume Raiffeisen, se développa peu à peu l'idée de coopérative, pour parvenir à la création de la première coopérative Raiffeisen en 1864. De 1885 à 1914, en Allemagne, le nombre de coopératives rurales basées sur ce modèle est passé de 245 à plus de 15000. Ce modèle correspond au prototype des sociétés de crédit agricole, qui existent encore sous un forme à peine remaniée. Suivant le Pr. Seibel, 54,4% de l'ensemble des actifs bancaires en Allemagne sont aujourd'hui gérés par d'anciennes institutions de micro finance. En Afrique, en Asie, en Amérique latine aussi, la micro finance existe depuis, via, entre autres, les tontines. Ce système traditionnel regroupe des amis ou connaissances qui décident d'épargner régulièrement un montant fixe. Chacun à son tour a alors le droit d'utiliser cet argent.

    B Le secteur de la micro finance au Sénégal :

    1. Situation récente du secteur de la micro finance :

    Le secteur de la micro finance a connu u n développement fulgurant au cours de la dernière décennie en rapport avec l'essor de la dynamique associative et la lutte contre la pauvreté. En décembre 2003, on dénombre plus de 700 structures financières décentralisées (SDF) reconnues (mutuelles, groupements d'épargne et de crédit et structures signataires de convention).

    Aussi le secteur de la micro finance a tendance à croître très rapidement depuis que le gouvernement s'est engagé dans son assainissement et une meilleur coordination de ses activités avec l'adoption de la loi 95-03 du 11/01/95 portant règlement des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit dont le décret d'application sera pris en nombre 1997. L'engagement du gouvernement depuis 1990à conduit à la mise en place d'un projet de réglementation nationale, qui d'ailleurs, a inspiré l'UEMOA dans l'élaboration et l'adoption de lois -cadre régissant les SDF au sein des pays de l'union. Donc le nombre de structures financières décentralisées (SDF) qui s'est passé de 18 à724 unités entre 1993 et 2003 se répartit comme suit : il s'agit de 311mutuelles ; de 401 groupements, de 4 unions, une fédération, d'une confédération et de 7 organisations signataires de convention cadre.

    C'est dans cet environnement, que les institutions de micro finance au Sénégal ont entamé une progression fulgurante, en terme de nombre struct4res crées et d'indicateurs de performances.

    Depuis 1999, la cellule AT/CPECC/ME a procédé à 9 retraits d'agréments de MEC, 42 abrogations de reconnaissance suite à des mutations, notamment avec mutations, notamment avec la FNGPE et un retrait de cadre convention cadre.

    a. Typologies des acteurs :

    La répartition en nombre des SDF du Sénégal au mois de mai 2004 est : 346 mutuelles, 7 structures faîtières, 362 groupements, 9 signataires de convention cadre. Elle est illustrée à la figure ci dessous selon la typologie. Il faut souligner que cette répartition ne montre pas la réalité des acteurs.

    La typologie des acteurs de la Micro finance au Sénégal peut se traduire en 6 catégories suivantes :

    · Les 7 réseaux agrées de MEC au Sénégal : CMS, ACEP, PAMECAS, UMECU, UMEC, REMECU et RECEC, constituent l'arbre qui cache la foret ;

    · Les 9 signataires de la convention - cadre, actifs dans une moindre mesure comparée aux réseaux ;

    · Les GEC/MEC/ points de service isolés ;

    · Un nombre relativement important de protoreseaux et/ou d'ONG/projet non encore agrées ni signataires de conventions, qui occupent une place de choix dans le dispositif d'invention dans le secteur de la micro finance ;

    · Dans tout les pays émergent des structures comme le clubs de solidarité et de développement (658 CSD existent dans la région de Matam, à raison de 10 femmes/CSD) ; les caisses locales et de crédit (116 CLEC ont des crédits de SDF dans le région de Diourbel sur un total au niveau national 496 CLEC) promues par le PLCP et les initiatives endogènes informelles d'épargne et de crédit, ils sont en phase d'organisation, sont invitées aux rencontres formelles comme les comités régionaux de développement et bénéficient des financements ;

    · Les autres acteurs comprennent les bailleurs de fonds (partenaires techniques et financiers) les prestataires de services d'études et de conseils (cabinets/ONG/consultation indépendants) ; les instances représentatives des IMFF (CNC et APIMEC) et les services de l'administration (principalement, la cellule AT/CPEC/MEF et la direction de la Micro finance /MPMEEFMF).

    Au 31/12/2003, les 7 réseaux agrées ne comptent que 25%(203/703) des SDF, alors que leurs poids ; suivants les données statistiques de l'ensemble

    des SDF, oscille entre 75%et 85%. Parmi eux les quatre premières forment la partie immigrée de l'iceberg des SDF au Sénégal.

    Toutes fois à coté des 7 réseaux et de des 9 signataires, interviennent une multitude de structures appelées <<protoreseaux>> et/ou ONG/ projet non encore agrées ni signataires de la convention. Certains ont déposé un dossier qui pourrait être officialisé à la cellule AT/CPEC/MEF ou sont entrain de le préparer ou l'envisagent ultérieurement.

    La plupart a été recensée et étudiée dans le cadre de la présente étude. Il s'agit de FNGE, FAFS, PROFEMU, INTER, CREC Bignona, ACCRA,  COCOGES, PIP, PODOR PMIA, PAPEL, POGV Kaolack, PROMER TAMBA, PRODAM MATAM, PPMEM MBORO THIES, PLAN INTERNATIONAL THIES, FCSS, DYNA ENTREPRISE, AFDS, PLCL, CREDIT MUNICIPAL DAKAR, FONGS THIES, AFFPES FNPJ et FPE.

    Leur poids est difficile à évaluer certains interviennent auprès de SDF et d'autres par le canal des réseaux ou de signataires de convention. Ces structures sont, pour la plupart, appuyées par des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux ou des ONG internationales. Par ailleurs, une quinzaine de cabinets et d'ONG prestataires de services en études et c conseils appui le secteur de la micro finance.

    Au niveau de la concertation (CNC) et de la représentation `APIMEC), l'opérationnalité reste encore un défi à relever les acteurs de la micro finance. Ces structures offres des services et produits financiers à bon nombre de populations actives à divers de l'économie nationales contribuant ainsi à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Sur le plan de couvertures géographiques l'ont peu noter que l'accroissement plus marqué au niveau des groupements d'épargne et de crédit (GEC) que les régions de Thiès (24,17%) et Dakar (19,33%), du fait de la concentration démographique et des activités socio -économiques. Ces deux x régions concentrent plus de 40% des SDF alors que les régions de Fatick , Ziguinchor, Tambacounda et Matam accueillent, ensemble à peine plus de 18% des structures existants. Les facteurs explicatifs de disparité entre ces deux zones sont à rechercher surtout du coté de la distance et de l'enclavement pour la seconde zone et la difficile conciliation entre les coûts administratifs d'une couverture géographique optimale et la couverture de ces charges par les produits des SDF.

    b. Les résultats :

    Au 31 décembre 2003, le secteur avait atteint n les principaux résultats suivants :

    · Un nombre de bénéficieras de 510883 ;

    · Un volume de crédit de 57,8 millions de FCFA ;

    · Un encours de crédit s'élevant à 37,2 milliards FCFA pour les 7 réseaux constitués ;

    Les 7 grands réseaux concentrent au 31 décembre 2003 :

    Ø 84%des membres/clients dont 35% au CMS, 25% à L'UM - PAMECAS et 12%par L'UMECU ;

    Ø 87% de l'encours d'épargne dont 49%par le CMS, 18% par L'UM - PAMECAS et 12% par L'UMECU ;

    Ø 86% du volume de crédit dont 30%par l'ACEP, 22%par le CMS, 16% par l'UMECU et 15% par L'UM - PAMECAS.

    Ainsi, malgré l'importance leur nombre, les GEC, MEC isolées (plus de 500) et ONG intervenant dans le secteur représentent moins de 10% des dépôts et 7%des crédits octroyées. Cette situation ne prend pas en compte les clubs de solidarité et de développement (CSD) qui se sont constitués ces deux dernières années à partir des Groupements Féminins (GF).

    Même si ces CSD gèrent des opérations de micro finance notamment à partir de subventions et dons du gouvernement, les acteurs professionnels du secteur le considèrent comme des relais des pouvoirs politiques. Dans cette optique, leur prolifération peut compromettre les efforts de professionnalisation de tout secteur. Leur nombre n'est pas connu avec exactitude mais on estime qu'il se situerait autour de 6000 au 31décembre 2003, soit à raison de 10 femmes par CSD, un total de membre de 60000.

    2. La politique sectorielle de micro finance :

    L'objectif de développement visé par la lettre politique sectorielle est de favoriser l'accès à des services de Micro finance viable et durable à une majorité de ménages pauvres ou de faible revenu et des micros - entrepreneur sur l'ensemble du territoire d'ici à 2015, grâce à des IMF viable s'intégrant dans le système financier national.

    L'accès accru et pérenne aux services financiers contribuera à la réduction de la pauvreté et à la promotion de l'emploi. Il devra permettre aux ménages et aux entrepreneurs d'améliorer leurs revenus et leurs conditions d'existence.

    a) Objectifs immédiats :

    Quatre objectifs immédiats sont reliés à cet objectif de développement :

    · L'environnement légal et réglementaire est amélioré et maîtrisé dans un sens favorable au développement sécurisé du secteur et une conduite concertée de la politique sectorielle incluant sa stratégie de mise en oeuvre et son plan d'action ;

    · Les IMF sont professionnelles et assurent de façon et pérenne ;

    Une offre de produits et service de micro finance, adaptée, diversifié en et en augmentation, notamment dans les zones non encor couvertes ;

    · Le secteur de la micro finance est articulé au secteur bancaire et les IMF répondent de façon adaptée aux besoins des MPE et PME.

    b) Axes stratégiques

    Les quatre objectifs immédiats ci - dessous peuvent être traduits en axes stratégiques de développement avec pour chaque axe, des objectifs et action spécifique.

    Axe stratégique 1: Amélioration de l'environnement légal et réglementaire pour un développement sécurisée du secteur

    A. Objectif spécifique 1 : Mettre en oeuvre des politiques économiques favorisant le développement de la microfinance.

    B. Objectif spécifique 2 : Participer à l'aménagement du cadre légal et réglementaire au niveau de l'UEMOA.

    C. Objectif spécifique 3 : Renforcer et adapter la surveillance et le contrôle du secteur.

    Axe de stratégie 2 : offre et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par les IMF professionnelles.

    a.Objectif spécifique 1 : Les IMF se professionnalisent

    b.Objectif spécifique 2 : l'offre de produits et service financiers est amélioré, diversifiée et étendue à des zones rurales notamment.

    Axe stratégique 3 : Articulation renforcée entre IMF et les banques, favorisant le financement des MPE et PME, et une intégration du secteur de la microfinance au secteur financier.

    a.Objectif spécifique1 : les IMF, en relation avec les banques et des investisseurs privés et/ou des bailleurs de fonds mettant en oeuvre des dispositifs pérennes pour le financement des MPE/PME (guichets spécialisés, centre financiers...)

    b.Objectifs spécifique 2 : Les IMF sont articulées avec les banques commerciales et sont progressivement intégrés aux marchés financiers.

    Axe stratégique 4 : un cadre institutionnel permettant de mettre une gestion articulée et concertée du secteur et de la politique sectorielle.

    a.Objectif spécifique 1 : Renforcer la structuration de la profession.

    b.Objectif spécifique 2 : Assurer la promotion du secteur.

    c.Objectif spécifique 3 : Gérer et conduire de manière efficiente la SFMF en concertation avec les autres stratégies de développement économique.

    Ces quatre axes stratégiques sont traduits en action spécifique dans un plan d'action qui va couvrir dans une première phase la période 2005 - 2010.

    Qui sera suivi d'une seconde entre 2010 et 2015.

    CHAPITRE 2 :

    Les systèmes financiers décentralisés au Sénégal : étude sur la viabilité

    Section 1/ : Présentation des SFD Etudies

    1- Cas d'une mutuelle bénéficiant d'un encadrement technique : COFDEC

    Le collectif des femmes pour le développement de l'épargne et du crédit : COFDEC est une mutuelle de femmes installée à guédiawaye (périphérie de Dakar). Il est crée en 1984 et est agrée comme MEC en 1996 sa mise en place résulte d'un partenariats entre les groupements de femmes intervenant dans plusieurs domaines d'activités, encadrés par de service du développement communautaire et l'ONG GRAIDE. Ce dernier a apporté un appui déterminant à l'émergence et de la consolidation des activités d'épargne et de crédit exercées par les femmes dans le cadre de groupements informel (tontines, mbotaye, etc.....).

    Présentement, sa sphère géographique d'intervention s'étend jusqu'à Malika yeumbeul.

    Le COFDEC exerce ses activités dans le cadre de partenariat étroit avec les institutions chargées de veiller à l'application des dispositions juridiques et réglementaires dans l'espace UEMOA ; BCEOA et la cellule AT_ CPEC.

    Il dispose pour son fonctionnement des textes et organes statuaires adéquats et les décisions d'administration sont exécutées conformément aux textes de base.

    Il utilise comme supports comptables, les documents recommandés par les autorités de tutelle (BCEAO) en particulier et veille a l application des instructions de cette dernière.

    2- Caisse d'épargne et de crédit-solidaire des travailleurs de la SOCOCIM

    La mutuelle de solidarité du personnel de la SOCOCIM industrie a été mise en place le 06 mars 1993 pour répondre aux besoins de financement des travailleurs de la société. En effet, la caisse sociale de la société qui, jusque là offrait des opportunités de crédit aux travailleurs, n'arrivait pas à satisfaire les besoins de financement exprimés, besoins qui allaient bien au delà de ce qu'offrait la SOCOCIM.

    L'objectif de cette mutuelle est de répondre aux besoins de financement de ses membres et de cultiver le réflexe de l'épargne chez les travailleurs structure d'entreprise, le rayon de couverture de la mutuelle de la SOCOCIM se circonscrit à la sphère professionnelle. Du moins, le personnel permanent de la société constitue l'unique cible de la mutuelle. ce critère de sélection des bénéficiaires comporte ses avantages dans le cadre du suivi des crédits et de la garantie de remboursement. Mais l'effet pervers de cette sécurisation à outrance de la mutuelle est la réduction des opportunités de développement du sociétariat

    Le mécanisme organisationnel et fonctionnel mis en place pour la gestion de la mutuelle repose sur une répartition des rôle et responsabilités des acteurs impliqués dans la vie de la caisse. Quatre organes composés de 16 personnes élues assurent la gestion de la mutuelle. Les organes d administration et de gestion sont le conseil d administration avec sept membres, le comité de crédit, le comité de surveillance et comité d'éducation et de promotion qui compte chacun trois membres. par ailleurs,la mutuelle dispose d'un gérant et d'un comptable qui effectuent les travaux de comptabilité.

    Ces organes mis en place pour répondre aux exigences des lois et règlements qui régissent les mutuelles, ne fonctionnent pas pour autant selon les normes. En effet, pour plusieurs raisons liées à l'organisation, à la structuration mais aussi et surtout à la typologie de la mutuelle (mutuelle d'entreprise), cette structure ne fonctionne pas comme une mutuelle au sens défini par les lois et règlement en vigueur.

    Ce dispositif d'administration et de gestion en vigueur connaît par ailleurs quelques défaillances de fonctionnement et des carences dans sa fonctionnalité. Le comité d'éducation et de promotion qui devait assurer la promotion des produits offert par la mutuelle et la sensibilisation n'exécute pas correctement ses attributions. Une telle situation imputable à la nature de la mutuelle et à la typologie de ses membres qui sont exclusivement des travailleurs de la société, unique prioritaire.

    Une certaine spécificité est notée dans le fonctionnement global de la mutuelle ; il s'agit de la mainmise de la société (SOCOCIM) sur les activités de crédit. En effet, la décision finale d'octroi de crédit revient à la direction du personnel qui à un droit de contrôle sur l'endettement de son personnel. La fiche de demande de crédit du membre suit le surcuit ci après :

    Gérant comité de crédit pca direction du personnel service paie

    3 : Cas de la FDEA

    Femme développement et entreprise en Afrique : FDEA est une ONG de financement au développement et l'appui Encadrement. Son objectif est la promotion de l'entreprenariat féminin par l'amélioration de la condition de la femme en particulier, des populations à la base et toute la société en général.

    Elle est créée en juin 1987 suite à une réflexion d'intellectuels Africains sur la situation constatée des femmes dans un contexte de crise économique un partenariat entre les responsables nationaux, les populations de base et des bailleurs extérieurs en l'occurrence : la NOVIB (pays bas), a permis le démarrage des ses activités par l'ouverture de son bureau central à Dakar un appui déterminant de partenaire extérieurs a favorisé l' émergence et le développement des activités des groupes cibles constitués à 98% de femmes destinataires privilégiés des actions. Ces groupes ciblés sont souvent constitués en organisations non structurées, traditionnelles, et formelles (« TONTINE ») présentement sa sphère géographie d' intervention s'étend sur cinq (5) régions du Sénégal ( Dakar, Thiès , Diourbel , Fatick) parmi les 10 que compte le sénégal. Son ambition à moyen et long terme est de couvrir tout le territoire national et même Africain.

    La FDEA est composé aujourd'hui d'un bureau central, de trois bureaux régionaux (Kaolack, Thiès, Dakar) de treize antennes régionales et de seize (16) centres de formation répartis à travers le territoire national.

    4 : L'alliance de crédit et d'épargne pour la production (ACEP)

    L'ACEP étant à l'origine d'un projet de L'USAID (n° 6850260 unité en 1986 en collaboration avec l'état du Sénégal) ce projet faisant partie intégrante du programme spécifique d'aidé au secteur privé qui avait été mis en oeuvre dans la prise en compte de la dimension économique et sociale du PAS (programme d'Ajustement Structurel). Ce programme avait pour nom : Programme de petites Entreprises du Projet de développement des collectivités locales et de l'Entreprises en milieu rural.

    Le projet avait pour objectifs essentiels d'octroyer des crédits de production aux PME privées d'une part et d'autre part de contribuer au développement et à la modernisation des entreprises qui n'ont pas accès au crédit bancaire en leur offrant une source de financement. Il s'agissait pour ce projet d'intervenir au niveau de tous les secteurs économiques ayant un fort potentiel à générer des emplois et une valeur ajoutée significative. Aucun secteur n'était par conséquent privilégié.

    Lors de sons lancement, le projet « était limité aux régions de Kaolack et de Fatick » (premier lieu d'implantation) dans le bassin arachidier En 1989, le dit projet a connu un problème de gestion qui failli causer sa fermeture. En 1990, le projet s'étendu dans les régions de Thiès, Diourbel, Louga et Dakar ou le siége à été transféré. Dans le but de lui permettre de jouer pleinement le rôle de relais des banques classiques dans le financement des entreprises privées Sénégalaises, L'état Sénégalais débloqua en 1992 prés de 700.000.000 FCFA pour l'expansion du réseau de L'ACEP dans les régions de Tambacounda, Kaolack et ziguinchor. Le projet ACEP avant une durée bien limité de sept (7) ans. Il devait donc par conséquent arriver à son terme le 31 décembre 1993. L'arrêté ministériel réglementant provisoirement les mutuelles, signé le 23 février 1993 a enclenché le processus de mutualisation de L'ACEP. Après le vote de la loi n° 95_ 03 du 5 janvier 1995, l'Agence de crédit pour l'entreprise privée (ACEP) est devenu l'Alliance de crédit et d'Epargne pour la production (ACEP).

    5 : Le Réseau de l'UM.PAMECAS

    L'UMPAMECAS est un réseau né du projet PAMECAS en septembre1998. Elle a commencé ses activités dans la zone de Dakar (Rufisque, Pikine et de Dakar). Auparavant, elle a vécu à travers un projet financé par l'agence Canadienne de Développement International avec comme agent d'exécution DID. De nos jours cette coopération continue même si les modalités ont changé.

    L'union joue aujourd'hui un rôle important dans la mobilisation de l'épargne et l'octroi de crédit. Elle permet à une forte couche de la population Dakaroise d'accéder à des services financiers. Elle est l'un des plus importants réseaux du Sénégal même si sa zone d'interventions limite pour le moment à la capitale (Dakar).

    Le réseau UM.PAMECAS est une structure faîtière (deuxième niveau) composée d'un ensemble de mutuelles de base qui s'unissent pour mieux répondre à un certain nombre de besoin communs.

    L'UM.PAMECAS est la propriété des caisses membres. Ces caisses qui sont des caisses de zone appartiennent aux nombres qui à travers leurs organes détiennent les pouvoirs de décisions. Le service central et la DID jouent le rôle de conseillers pour une gestion qui respecte la réglementation et la politique de crédit en vigueur.

    L'UM.PAMECAS est ainsi constitue de 28 mutuelles avec des organes autonomes (CA, CC, CS).

    Ces SFD disposent de (quatre) 4 organes cités par la loi 95_03 de 1995 pour assurer leur fonctionnement (Assemblée Générale, Conseil d'Administration, Conseil de Crédit et Conseil de Surveillance). On retrouve cette ossature organisationnelle au niveau de l'union. Vingt et deux (22) des SFD sont agréés, alors que les autres sont sous l'agrément de l'union.

    6 : Le Crédit Mutuelle Du Sénégal : CMS.

    Depuis le 12 juillet 1998 est née la fédération du crédit mutuel du Sénégal (FCMS) constituant ainsi la première fédération mutualiste d'épargne et du crédit agréé au Sénégal par le ministre de l'économie et des finances.

    Les activités de la FCMS sont régies par la réglementation des institutions financières mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit (loi PARMEC) implantées au sein des états membres de l'UEMOA.

    Section 2/ : Appréciation de la Viabilité Juridique Des SFD

    1 : Le dispositif juridique et institutionnel.

    La restructuration bancaire des années 1980 avait permis de mettre en place un cadre légal et réglementaire suscitant l'émergence des coopératives de crédit en vue de favoriser la collecte de l'épargne et la distribution de crédit en milieu rural et urbain.

    La loi 95_03 du 15 janvier 1995 portant réglementation des institutions mutualiste ou coopératives d'épargne et de crédit et le décret d'application n° 97_1106 du 11 novembre 1997 précisent le cadre et les modalités de fonctionnement de ces institutions.

    Ces textes législatifs et réglementaires fixent un certain nombre de règles à respecter ; telles que :

    Ø La sécurité des opérations financières

    Ø La protection des déposants ;

    Ø L'autonomie financière des institutions

    Ces textes sont complétés par une convention cadre adopté par le conseil des ministres l'UEMOA lors de la séance du 4 juin 1996, étendant leur champ d'application aux groupements d'épargne et de crédit non dotés de la personnalité morale et aux organisations non mutualistes ayant des activités d'épargne et de crédit, à savoir les ONG et autre projets menant des activités de développement en milieu urbain et rural.

    Le dispositif est centré sur les principes de la mutualité en vertu desquels les groupements de personnes se constituent dans un souci d'entre aide et de solidarité, sans but lucratif. L'objectif visé par ces nouvelles structures est la fourniture aux membres de services financiers de proximité.

    Les normes de gestion :

    Les institutions mutualistes sont soumises à des règles et normes de gestion (instruction de la BCEAO).

    Le contrôle des règles et norme de gestion par les institutions et du ressort du ministre chargé des finances (cellule AT / CPEC) qui, en vertu de l'article 66 de la loi 95_03, peut procéder ou faire procéder au contrôle des institutions à tous les niveaux d'intervention.

    L'objet de ce contrôle est de veiller à la santé et fonctionnement harmonieux de ces institutions dans le but de garantir la sécurité des déposants, la protection des usagers, et de conforter la crédibilité du système financier décentralisé.

    2 : Appréciation critique du dispositif actuel.

    Selon la loi 95_03 précitée, les groupements coopératifs et mutualistes ont une activité civile, dans la mesure où ils n'agissent qu'au profit de leurs membres ; ils sont alors censés ne pas s'interposer dans la circulation des produits ni agir avec une intension spéculative. Il en est le même lorsqu'ils sont amenés à accomplir des actes d'intermédiaires tels que des achats à des tiers suivis de reventes à leurs membres et même s'ils prélèvent à l'occasion de ces opérations un bénéfice pourvu qu'ils restituent celui-ci à leurs membres sous forme de ristourne.

    Toute fois, la coopérative comme la mutuelle fait acte de commerce dans 2 cas :

    · Si elle prend la forme d'une société commerciale car la commercialité par la forme l'emporte sur le caractère civil de l'action coopérative ; cette règle ne s'applique pas aux sociétés coopératives agricoles qui ne peuvent jamais être commerciales par la forme : la loi leur donne un statut autonome ;

    · Si elle ne mesure pas ses services exclusivement à ses membres et en fait profiter des tiers de façon habituelle.

    Le choix une forme sociale pour réaliser l'objet d'une entreprise doit obéir à la prise en compte et de motivations diverses. Les contraintes peuvent être liées à la nature de l'activité ou au statut de l'entrepreneur.

    L'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE ouvre des perspectives intéressantes aux mutuelles en leur offrant un cadre juridique cohérent pour réaliser leur objet et en permettant aux partenaires en particulier l'Etat et les autorités monétaires d'exercer un contrôle adapté de leur fonctionnement.

    Nous rappelons les différentes formes sociales prévues par les traités de l'OHADA et proposons quelques pistes de réflexion pour un meilleur cadre juridique et institutionnel d'exercice des activités des mutuelles.

    3 : Perspectives offertes par le traité de l'OHADA .

    Toute personne, quelque soit sa nationalité, désirant exercer en société, une activité commerciale sur les territoires de l'un des Etats parties (traité de l'OHADA), doit choisir, l'une des formes de sociétés qui convient à l'activité envisagée, parmi celles prévues par l'acte uniforme relative au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique entré en vigueur le 1 janvier 1998.

    Ces formes de sociétés sont présentées ci après :

    Ø La société en non collectif (SNC)

    Ø La société en commandite simple (SCS)

    Ø La société en participation (SEP)

    Ø La société de fait

    Ø La société à responsabilité limitée (SARL)

    Ø La société anonyme (SA)

    Ø Le groupement d'intérêt économique (GIE)

    Du fait de leur statut, les institutions mutualistes d'épargne et de crédit évoluent en dehors des règles du droit combi aire malgré leur objet et l'importance de leurs activités. Il suffit de rappeler qu'il existe aujourd'hui au Sénégal plus de 600SFD. Et que les quatre les plus importants (a savoir ACEP, CMS, CEC, PAMECAS) contrôle un volume d'épargne de prés de 9M et un volume de crédit octroyés de plus de 13M de FCFA. Le but non lucratif qui caractérise certaines de ses institutions en leur permet plus de servir toutes les opportunités commerciales et financière nécessaires à leur évolution et à la pérennisation de leurs activités.

    A l'image des SARL, les grands réseaux d'épargne et de crédit ayant une certaines taille doivent pouvoir se transformer pour mobiliser des capitaux (appel public à l'épargne), effectuer certaines opérations spéculative et commerciales, mieux cerner leur sociétariat et s'insérer correctement dans le circuit économique.

    4 : Simplification du dispositif institutionnel des institutions mutualistes

    Le dispositif institutionnel des SFD mérite d'être simplifie. En effet, la mutuelle du SFD est partagée entre la BCEAO et le ministre des finances via la cellule d'assistance technique. Le contrôle des SFD est ainsi du ressort de la BCEAO et du ministre de l'économie et des finances sans une ligne de partage claire ne sois tracé par rapport à leurs prérogatives.

    En effet, l'article 66 de la loi 95_03 du 15 janvier 1995 dispose : « le ministre peut procéder ou faire procéder à tout contrôle des institution ».

    L'article 67 poursuit : « la banque centrale et la commission bancaire peuvent, de leur propre initiative ou à la demande du ministre, procéder à des contrôles de sur place des organes financiers.... ».

    Ainsi se superposent divers dispositifs (PARMEC, cellule AT/CPEC). Et organes de contrôle dont les méthodes d'intervention et redondances contribuent largement à la lourdeur d'un système déjà diffus et mal appréhendé par ses propres acteurs.

    a : Des mécanismes de garantie peu opérants

    Techniques et pratiques de garantie des institutions mutualistes étendue des garanties.

    L'action d'un crédit est généralement soumise à des conditions tenant à son caractère « self liquidating » et à sa « sécurisation ». Les institutions mutualistes et regroupement d'épargne et de crédit ont mis en place un système de garanties classique composé de sûretés personnelles (mobilières ou immobilières). Les sûretés permettent de garantir l'exécution des obligations de leurs débiteurs et de limiter les risques d'impayés.

    b: Une brève présentation de ces différentes sûretés permet de mieux appréhender leur efficacité.

    Ø Le cautionnement est un contrat par lequel la caution s'engage, envers le créancier qui accepte, à exécuter l'obligation du débiteur si celui-ci n'y satisfait pas lui-même

    Ø Le gage est le contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier ou à un tiers convenu entre les parties pour garantir le paiement d'une dette.

    Ø Le nantissement du fond de commerce porte généralement sur le clientèle, le non commercial, le droit au bail commercial et les licences d'exploitations, le matériel faisant partie du fonds de commerce peut être nanti en même temps que les autres éléments du fonds de commerce.

    Ø Le matériel servant l'équipement de l'acheteur pour l'exercice de sa profession, qu'il soit neuf usagé, peut faire l'objet d'un nantissement au bénéfice du vendeur. La même sûreté peut être consentie au tiers ayant garantie les engagements des acquéreurs envers le vendeur par cautionnement, aval ou tout autre engagement ayant le même objet, ainsi qu'à toute personne ayant prêté les fonds nécessaire à l'achat.

    Ø L'hypothèque est une sûreté réelle immobilière qui confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. L'hypothèque conventionnelle ne peut être consentie que par celui qui est titulaire du droit réel immobilier régulièrement inscrit et capable d'en disposer. L'acte uniforme portant organisation des sûretés dispose en autre que « seuls les immeubles immatriculés peuvent faire l'objet d'une hypothèque... ».

    v Choix des garanties

    Le chois des garantis par le SFD s'appuie souvent sur le type de crédit octroyé :

    Ø Les crédits de groupe reposent sur le principe du cautionnement solidaire et aucune garantie réelle n'est demandée. Ils s'adressent plus aux groupements GIE et organisation. Malgré les difficultés de réalisation de cette sûreté personnelle et la propension comme des groupements (en particulier ceux intervenant dans le secteur de l'agriculteur) aux impayés, cette forme de garantie est la plus usité e milieu rural

    Ø Les crédits individuels exigent la constitution de garanties réelle et parfois de garanties personnelles (aval, caution...)

    Le système de garanties mis en oeuvre par les institutions mutualistes doit ce pendant faire l'objet d'une réflexion approfondie. Les garanties formelles (nantissement, gage, warrant, hypothèque, cautionnement, aval etc....) telles que prévues par l'acte uniforme portant l'organisation des sûretés (traités de l'OHADA) sont difficilement exigible compte tenu de la nature des promoteurs et de la complexité des problèmes fonciers au Sénégal d'autre part, les risques élevés que présentent les garanties liées au patrimoine rural (cheptel, peines et soins...) ont poussé naturellement les SFD à prospecter d'autre techniques tout aussi aléatoires que la caution morale et le parrainage qui ne présente aucune force coérative au plan juridique.

    v Efficience du système

    L'efficacité du système de garantie dépend dans une large mesure de la valeur de la garantie proposée aux SFD (couverture suffisant en cas de défaillance du debiteur) et du respect des procédures d'inscription et de réalisation de la garantie.

    v Expertise des garanties

    La plupart des garanties prises par les SFD ne fond pas l'objet d'une expertise réelle pratiquée par des services indépendants (cadastre, experts ou cabinets d'expertise, agrées...)

    Le manque de moyens financier et technique fait que l'on se borne souvent à une simple description du bien à garantir ou à une observation physique sans s'interroger sur l'identité du titulaire du droit, la capacité d'en disposer, les procurations, la requête des doits de réels...

    Section 3: Analyse de la Viabilité Financière

    La viabilité est le principal objectif poursuivi par les principaux acteurs du secteur de la micro finance. Elle peut se définir comme la capacité d'une institution à ouvrir l'ensemble de ses charges de fonctionnement grâce aux revenus financiers générés par son activité d'intermédiation financière. La viabilité financière a été appréciée en 2001 pour 141 institutions contre 101 en 2000.

    Le premier indicateur à partir duquel la viabilité d'une institution peut être évaluée est le coefficient exploitation entendu comme, le ratine de couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation. Il indique la capacité d'une institution à ouvrir l'ensemble des ses charges d'exploitation par des revenus de même nature. En 2001, la couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation par des revenus des même nature. En 2001 la couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation est assurée au niveau 102 institutions, soit 72% des institutions contre 825SFD en 2000. Ces institutions se composent 99 institutions d'épargne et de crédit, dont 41 groupement et trois institutions de crédit directe. Il faut souligner, que l'activité financière stricte sensu des institutions qui ne passionnent pas à respecter ce ratio est rentable, mais que cette rentabilité est obérée par l'importance des charges d'exploitation. Ce constat se dégage également au niveau des institutions qui réalisent l'équilibre d'exploitation.

    Le taux de couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation hors subvention d'exploitation est un indicateur de la capacité d'une institution à générer des revenus exclusivement issus de son exploitation et permet de nuancer les performances indiquées dans l'analyse ci avant. Sur les 102 institutions qui couvrent leurs charges d'exploitation par leurs produits d'exploitation, onze n'y parviennent pas sans les subventions reçues des bailleurs de fonds. Parmi ces institutions figurent : l'ASACASE, la MUSO, FENAGIE, le GEC KAREMBENOOR ALBADAR, le GEC de INDIAN et la MECG-NAFA.

    De plus, l'examen de l'indice de sujétion aux subventions, entendu comme le «  rapport des subventions aux produits financier », indique que les 11 institutions qui ne couvrent pas leurs charges d'exploitation par leurs produits d'exploitation hors subventions, ont un ratio de sujétion compris entre 33,6% et 1156,2%.

    Le coefficient net d'exploitation ou ratio de couverture des frais généraux par le produit financier net permet d'affiner et de confirmer l'analyse du coefficient brut d'exploitation ou ratio de couverture des charges d'exploitation par les produits d'exploitation. Le coefficient net d'exploitation permet d'évaluer la capacité de l'institution à couvrir ses frais généraux (achats et services extérieurs, impôts et taxes, charge de personne et autres charges) grâce aux revenus tirés de son activité d'intermédiation financière. La proportion des institutions dont le produit financière net couvre pas les frais généraux, se situe à 44% dont MEC de HANN,UMEC-SEHIOU, CAPEC- solidarité/SOCOSIM, MEC PROPEM, MEC PROTES, MUSO FENAGIE-PECHE et GECAP) contre 53% EN 200 ET 48% en 1999.

    Section 4 : contraintes et Défis de la Viabilité des SFD en Zones Défavorisées

    A/: Réflexions sur la viabilité

    Aujourd'hui, dans le contexte subsaharien, la plupart des institutions de micro finance ont des difficultés d'éteindre l'équilibre financier. Ces difficultés sont souvent liées à ;

    Ø Des coûts de transaction élevés

    Ø Des recettes qui ne peuvent progresser avec l'expansion ;

    Ø Une productivité du travail qui trouve ses limites

    1) La maîtrise des coûts

    Les IMF opérant en zones rurales très défavorisées sont souvent confrontées à des coûts de transaction très élevés.

    a) Causes

    Les coûts de transaction sont élevés du fait de la conjonction de :

    Ø La gestion d'un grand nombre de petits crédits, entraînant des coûts d'octroi de crédit important, quelque soit le contexte ou le système opéré.

    Ø La dispersion de la population (faible densité, grandes distances entre les villages mauvaises conditions des infrastructures routières) entraînant des temps et des coûts de développements importants (zone rurales).

    Ø Les charges salariales des fois élevées,

    Ø Le coûts élevé de la collecte et de la circulation de l'information, pour un système centralisé

    b) conséquence

    Un non maîtrise des coûts de transaction pourrait, à terme compromettre la viabilité financière de l'institution

    c) recommandation

    Pour une meilleure maîtrise des coûts de transaction, les IMF opérant en zones très défavorisées peuvent davantage impliquer leurs clients dans la gestion de leur caisse avec une répartition des taches entre clients et techniciens salariés, autour de leurs compétences respectives 

    2) l'augmentation des recettes

    Une augmentation des recettes peut être obtenue par deux voies principales,qui présente des limites fortes en zone défavorisées

    v L'augmentation des taux d'intérêts du crédit ;

    v l'augmentation des volumes du crédit ;

    L'augmentation des taux débiteurs pose un problème dans une situation de concurrence forte,surtout dans les zones pauvres ou les principales offres de crédit proviennent d'organisations à caractère social ou caritatif qui ne se préoccupent pas souvent de pérennité et pratiquent des taux très bas voir nuls.

    Par ailleurs, la hausse des taux se heurte aussi à la rentabilité des activités financées qui tend à décroître avec un certain niveau de saturation des marchés.

    . 3) l'augmentation de la productivité du travail des agents

    a) cause

    Une des principales contraintes pour les IMFen zones très défavorisées,est la faible productivité du travail de leurs agents.Cette faible productivité est dés fois liée à un faible volume de travail par agent.

    b) conséquence

    La faible productivité du travail pourrait entraîner un manque à gagner du coté de l'IMF qui pourtant fait face à des charges salariales et autres.

    c) recommandation

    Une institution de micro finance peut, en vue d'augmenter ses performances améliorer la productivité du travail de ses agents.

    Cette productivité pourrait être améliorée par un accroissement du volume de travail par agent, mais aussi par une modification des procédures en impliquant davantage des « comités bénévoles »dans la gestion des crédits.

    B/ Les contraintes de la Microfinance en zones défavorisées

    1) faiblesse des densités de population

    La faiblesse des densités de population constitue un frein au développement des IMF dans les zones très reculées.

    a) Cause

    cette faible densité de population est liée au fait que les village sont peu peuplés(200à600 habitants)et les distances les séparant sont souvent importantes (plusieurs km),avec souvent de mauvaises pistes,pénible à parcourir.

    c) conséquence

    Dans un tel contexte,réunir la masse critique de clients,demande de toucher de nombreuse villages,de démultiplier ainsi les contacts,les action d'animation et de formation,de suivi et de contrôle,ce qui coût cher en temps passé pour les agent de l'IMF (temps dans les villages et temps d'accès),auquel il faut ajouter les coûts importants de transports (carburant,entretien et réparation,amortissement matériel roulant,etc.)

    d) recommandation

    Devant une situation pareille, il faut procéder à des études de faisabilité très approfondies pour minimiser au maximum les surcoûts liés à la faible densité de la population et à l'éloignement des villages.

    3) la faiblesse des revenus monétaire et leur précarité

    Dans les zones défavorisées, les revenus des populations sont en général très faibles.

    a) causes

    En milieu rural généralement, la précarité des revenus est plutôt liée aux aléas climatiques qui peuvent d'une année sur l'autre priver la famille de toute ressource, vivrière et monétaire.

    b)conséquences

    La faiblesse de revenus et leur précarité sont des contraintes pour l'IMF dans le sens ou elle doit investir dans la définition de produits spécifique à chaque zone.

    c) Recommandations

    Dans ces zones un promoteur de Microfinance doit expérimenter et rechercher avec ses clients toute activité qui puisse être conduit à l abri des aléas climatiques et qui pourrait progressivement créer une certaine indépendance de revenus.Et de là, identifier des produits financiers bien adaptés à ces exigences.

    4) les infrastructures absentes, insuffisantes ou défectueuses

    L'absence, l'insuffisance ou la défectuosité des infrastructures dans les zones fortement défavorisées, constituent une entrave à la viabilité des IMF.

    a) causes

    En milieu rural pour la plupart,les infrastructures de base,telles que l'électricité et le téléphone sont soit absentes,soit défectueuses.Il n'existe pas de bâtiments fonctionnels à louer pour y loger soit les bureaux,soit les agences /caisses de l'IMF.

    Equiper le programme coûte donc plus que dans d'autres régions mieux loties

    De même,le système éducatif ayant fait défaut de tout temps, ce sont des zones ou les taux d'analphabétisme sont les plus élevés.

    b) conséquences

    Dans ces zones ont rencontre rarement du personnel qualifié.Le personnel compétent, acceptant de vivre et de travailler dans ces régions difficiles, coûtera toujours plus cher, au regard des revenus qu un système de micro finance travaillant avec ses petits volumes sera capable de génerer.C'est la raison pour laquelle, les programme de micro finance sont obligés d'investir dans des actions de formation minimales pour que cela fonctionne.

    C'est encore des coûts supplémentaires qu'il convient de comptabiliser à ce programme, en comparaison à un autre opérant dans une région mieux couverte par la scolarisation par exemple.

    c)recommandations

    L'Etat doit prendre en charge tout ou une partie des coûts lies à l absence, l'insuffisance ou la défectuosité de certaines infrastructures dans ces zones.En effet pour la plupart du temps, les coûts qui sont imputables à des déficits d'équipements et d'infrastructures, relèvent de missions d'intérêt public et du domaine d'aménagement du territoire.

    C/ relever le défi de la viabilité

    Compte tenu des nombreuses contraintes induisant des surcoûts important l'atteinte de l'équilibre financier est un véritable défi.

    Les systèmes de Microfinance qui ont relevé le défi, montrent les voies qui y conduisent.

    1) Intégrer le système dans le paysage financier local

    Ceci implique une bonne connaissance de l'offre et de la demande financière, formelle et informelle dans le milieu, les expérience et les savoir faire locaux en la matière, ainsi qu'une bonne compréhension des stratégies économiques des individus, des familles et des groupes.

    Elles sont à la base d'une définition, avec les clients concernés du système et des produits financiers à mettre en place, susceptibles de compléter, d'élargir et d'améliorer l'offre globale, sans détruire les organisations et les solidarités préexistantes.

    Dans une zone reculée,un système financier pour être pérenne,doit être proche des gens culturellement,trouver sa place parmi les institutions et les organisations de la localité et apporter des services supplémentaires qui justifient son utilité.

    2) encourager l'appropriation et la participation

    En milieu défavorisé, un système de Microfinance ne peut réussir que s'il parvient à mobiliser une participation forte, un sentiment fort d'appropriation ou d'identification, se traduisant par une prise en charge de fonctions et de taches,à un niveau significatif et à titre non salarial.

    Cette participation est une condition incontournable de réductions de coûts, dans un contexte où les salaires sont souvent élevés.

    Des mécanismes d'intéressement et de rémunération,liés aux résultats,se révèlent à la fois incitatifs et dynamiques,permettant d'éviter des charges fixes élevées et coupant court aux revendications de type salariale.Ils préservent l'esprit de participation tout en motivant les intéressés a la réussite et aux performance de l entreprise

    Au delà des réductions de coûts,la participation et l'appropriation sont des élément essentiels de fidélisation,qui dans une situation de concurrence forte,jouent un rôle déterminant tant pour préserver un niveau élevé de remboursement que pour stabiliser et consolider le portefeuille.

    3) avoir un accès durable au refinancement à un niveau suffisant

    Les pauvres épargne et mémé proportionnellement davantage que les plus riches.Cependant,ce constat ne doit pas amener à penser que le volume d'épargne mobilisable en zone défavorisée pourrait être élevé et à la hauteur des besoins en crédits pour le développement économique de la zone.

    L'épargne est faible et difficilement mobilisable dans ces zones où il y a une longue tradition d'épargne en nature et de thésaurisation.

    La situation paradoxale des importantes liquidités du secteur de la Microfinance auprès du secteur bancaire qui ne consent que difficilement des ouvertures de crédit aux IMF, que les banques connaissent mal du reste, devra faire l'objet d'études plus poussées.L'etude sur le refinancement pourra utilement étudier les mécanismes permettant un meilleur accès des IMF aux financements bancaires.

    4) introduire des innovations

    Aujourd'hui,malgré toutes les contraintes liées à l'offre de services financiers au plus démunis et dans des zones très reculées engendrent des coûts supplémentaires aux IMF qui s y implantent.

    Pour minimiser les coûts liés aux contraintes de ces zones, les IMF devrait impérativement introduire des innovations et mécanismes financiers pour pouvoir toucher le maximum de pauvres tout en visant la viabilité et la pérennité.

    Dans ces zones, on peut s'inspirer de la façon de s'organiser des populations, pour mettre en place des institutions financières, certes plus modernes dans le sens des outils et plus fiables, avec les règles clairement écrites et connues de

    tous, mais suffisamment endogène pour s'insérer naturellement dans le paysage.C'est ainsi qu'elles apporteront À leurs clients une perception de permanence, élément clé de sa pérennité.

    CHAPITRE 3:

    CONTRIBUTIONS DE LA MICROFINANCE A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    .

    De nos jours, la micro finance s'est révélée comme l'un des meilleurs outils de réduction de la pauvreté, de création d'emploi, de génération de revenus permanents et décents, en fixant les populations dans leurs localités autour des micro projets et micro entreprises, réduisant l'exode rural, l'exode rural, l'émigration tout en contribuant ainsi au développement économique national et local.

    SECTION 1 : IMPACT SOCIAL

    I : OBJECTIFS SOCIAUX DE LA MICROFINANCE

    La microfinance cible les exclus du système bancaire classique en leur proposant des services financiers adaptés. En ce sens, elle peut être un instrument de lutte contre la pauvreté. Il est alors légitime de se poser la question de son impact, tout particulièrement auprès des populations pauvres.

    Le rôle de la microfinance comme « levier du développement » est aujourd'hui reconnu par tous. Mais la croissance rapide du secteur et l'engouement qu'il suscite conduisent pourtant à s'interroger sur l'impact des IMF et leur capacité à atteindre les objectifs qu'elle se sont fixés.

    Aujourd'hui les bailleurs et les investisseurs éthiques demandent aux IMF de rendre des comptes, notamment sur les points suivants :

    · Quelle est la population réellement touchée ?

    · Comment concilier les objectifs sociaux des IMF, et la performance financière de ces institutions ?

    · Quel rôle a la microfinance dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion ?

    Par ailleurs, après l'apparition de crise (impayés, faillites, abandons de clients) et dans un contexte de concurrence accru entre les IMF, l'analyse de l'impact et des performances devient un élément essentiel de pérennisation des institutions.

    Enfin, de nombreuses IMF ont l'intuition que le renforcement de leurs performances sociales peut améliorer leurs relations avec les clients et environnement socio économique dans lequel elles s'insèrent contribuant ainsi indirectement au renforcement de leurs performances financières.

    Ainsi, l'analyse d'impact et de performances financières.

    Ainsi, l'analyse d'impact et des performances des IMF est aujourd'hui au coeur des débats du secteur, dans une optique d'amélioration des services et de participation plus efficace à la lutte contre la pauvreté.

    II : L'IMPACT ET SA MESURE :

    L'impact est généralement défini comme l'ensemble des changement concernant à la fois l'individu ciblé par l'action, mais aussi le *** auquel il appartient et son environnement.

    L'impact traduisant les changements sur les clients et non clients attribuables à l'action de l'IMF, se situe en bout de la chaîne d'activité l'analyse de l'impact consiste à comprendre, mesurer et évoluer les effets d'une action. Elle nécessite des informations externes à l'IMF (situation des clients, des non-clients, de la communautaire, etc..)

    En microfinance, l'étude d'impact est l'analyse des effets des activités d'une IMF à la fois :

    - au niveau de l'individu, d'une famille, d'une entreprise

    - mais aussi les effets sur l'économie locale, régionale ou même nationale

    - dans différents domaines (économique, social, anthropologique,...

    III : LES PERFORMANCES SOCIALES :

    Les performances sociales d'une institution de microfinance sont la traduction en pratique de sa mission sociale (actions, mesures corrective suivi des résultats).

    La valeur sociale de la microfinance est liée à :

    - l'amélioration de la vie des clients pauvres et exclus et de leurs familles ;

    - l'élargissement de la gamme d'opportunités socio économiques pour la communauté.

    Pour créer cette valeur, les objectifs sociaux d'une IMF peuvent reposer sur les principes suivants :

    - servir un nombre croissant de pauvre et d'exclus sur unes base durable ;

    - améliorer la qualité et l'adéquation des services proposés aux clients ciblés.

    - Créer des bénéfices pour les clients de la microfinance, leur famille et leur communauté tels que l'amélioration du capital social et des liens sociaux, l'augmentation des actifs, des revenus, la réduction de la vulnérabilité, l'Am2liorationde l'accès aux services et la satisfaction des besoins de base ;

    - Engager la responsabilité sociale de l'institution vis-à-vis de ses employés, de ses clients et de communauté dans laquelle elle s'insère l'intérêt d'une analyse des performance sociales (et non

    Seulement des performances financières) de l'IMF, est de prendre en compte les relations que l'IMF entretient en interne (avec ses employés et en externe (avec ses clients et d'autres acteurs).

    L'évaluation des performances sociales consiste à comprendre et évaluer les moyens mis en oeuvre et leur efficacité pour atteindre les objectifs sociaux assignés à l'IMF. Elle repose essentiellement sur des informations internes à l'IMF (principes et textes fondateurs, mode d'action et plans d'affaires, système d'information et de gestion etc..)

    Les analyses d'impact et de performances sociales sont donc des méthodes complémentaires d'évaluation des activités de l'IMF.

    IV : SATISFAIRE LE RENDEMENT SOCIAL

    Le caractère social est une dimension à satisfaire même après avoir accédé aux capitaux privés : personne n'a remis en question la capacité de la microfinance commerciale à produire des rendements financiers attrayants dans le temps, mais la plupart d'entre eux craignaient que pour obtenir ces rendements financiers, il faille transiger sur les rendements à caractère social qui les avaient attirés vers la micro finance en premier lieu.

    « Quel impact la commercialisation aura-t-elle sur les clients qui sont les plus démunis ? »

    « Quand les auteurs commerciaux commencent à participer activement au secteur de la microfinance, les considérations sociales seront-elles perdues ?  y aura-t-il une forte dérive de mission ? Les plus pauvres seront-ils encore exclus ou ignorés par les institutions ?» « La microfinance pourra-t-elle servir d'outil de développement économique si les IMF deviennent absorbées par le rendement plutôt que par le développement ? » Ce sont là quelques unes des questions qui méritent réflexion.

    « La question profonde qui surgit quelque fois à la surface, mais qui bouillonnait clairement au-dessus, est le souci sur la comptabilité de la commercialisation avec l'intérêt porté aux clients pauvres. Je pense que nous nous devons de reconnaître la profondeur de l'inquiétude que les personnes ressentent sur la question, et le fait que cet inquiétude est probablement le plus grand facteur qui pousse les gens à ne pas s'intéresser à voir la commercialisation devenir réalité ».

    La peur ressentit au sein du secteur de la microfinance, sur l'effet que les capitaux privés auront sur la capacité de cette industrie à contribuer de manière significative au développement économique empêche cette dernière à s'intégrer avec le reste du système financier et entrave de ce fait ses possibilités de croissance. Pour que le secteur aille de l'avant, il lui faudrait affronter cette peur, et le faire d'une façon qui rassemble au lieu de diviser.

    Le défi de s'assurer que la microfinance continuera à produire un rendement à caractère social même après avoir accédé aux capitaux privés est une tâche à plusieurs facettes. D'abord, quelques institutions de microfinance devront démontrer qu'elles peuvent générer un rendement à caractère social même après avoir accédé aux marchés financiers. Idéalement elles devraient pouvoir montrer que ce rendement peut au moins être aussi grand que celui généré sans capital commercial. Ensuite, le secteur de la microfinance devra donner une assurance raisonnable qu'une IMF typique peut générer un tel rendement. Prouver qu'il est théoriquement possible, ou peut être possible avec une ou deux institutions placées exactement dans les mêmes circonstances, ne sera suffisant pour calmer la frayeur des gens. Enfin, après avoir démontré que les IMF peuvent générer un rendement à caractère social, quelqu'un devra soutenir avec force de persuasion (ou bien les IMF devront commencer à le procurer) qu'elles porteront leur choix sur la production de ces rendements à caractère social plutôt que sur la moisson de plus grandes récompenses financières.

    Certaines parties prenantes du secteur de la micro - finance ont déjà commencé à s'attaquer à ce défi. Il semblerait à partir des expériences vécues ailleurs que l'accès aux capitaux aux privés ne conduit pas inévitablement à un changement de position qui s'éloigne des pauvres.

    Il peut mener à ce type de changement, mais cela n'est pas une obligation.

    « Il y a une pression réelle d'aller vers le haut du marché, mais beaucoup d'institutions (en fait la plupart des institutions) sont capables d'y résister ».

    En Afrique, plus particulièrement au Sénégal, le nombre d'IMF qui ont réussi à accéder aux marchés financiers est encore minime et leur expérience relativement nouvelle. Les données disponibles doivent encore être organisées et diffusées. Il faut mener un travail de recherche, d'analyse et de diffusion des résultats pour déterminer l'impact réel des marchés financiers sur le rendement à caractère social, mais il faudrait d'abord développer des instruments appropriés avant d'entamer ces travaux d'évaluation.

    V. Impact sur les OMD :

    Cet impact est direct selon Fidèle SARASSORO. En effet, le premier des huit objectifs du Millénaire pour le développement vise l'élimination de la pauvreté et plus spécifiquement, la réduction de moitié, d'ici à 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Plusieurs réflexions ont montré que c'est à travers la promotion d'activités génératrices de revenus que cet objectif a le plus de chance d'être atteint. Dans la mesure où la micro - finance vise à proposer des services financiers et adaptés aux populations les plus démunies afin de leur permettre d'entreprendre des activités viables de production et de commercialisation, il s'ensuit que ce secteur contribue à l'atteinte des OMD.

    L'impact de la micro - finance dans les pays en développement permet aujourd'hui d'affirmer que l'efficacité d'un secteur financier national ne se mesure pas seulement par les sommes d'argent qui y circulent mais aussi par la capacité de ce secteur financier à toucher, en grand nombre, plusieurs composantes de la population rurale et urbaine, notamment les plus pauvres, grâce à des dispositifs opérationnels complémentaires et diversifiés. Le secteur financier dans lequel, nous incluons la micro - finance, ne pourra accompagner véritablement l'économie que lorsqu'il permettra à plusieurs milliers de personnes aujourd'hui exclus des systèmes classiques d'accéder aux services financiers de base et de voir des changements s'opérer dans leurs vies. Sur ce plan, les études sur l'impact de la micro - finance ont démontré que celle - ci permet aux foyers pauvres de mieux satisfaire leurs besoins vitaux et de se protéger contre les incertitudes et accidents de la vie. Par ailleurs, la micro - finance, en favorisant l'accès des femmes aux crédits, permet directement et indirectement l'amélioration des conditions de vie des familles et en particulier des enfants (Source : Espace Micro - finance).

    Une revue rapide de la littérature sur les effets attendus de la micro - finance en matière de c contribution aux OMD met en lumière quatre canaux principaux (Source : CGAP 2003b) :

    q Eradication de l'extrême pauvreté ;

    La Micro - finance fournit aux pauvres des services leur permettant de protéger, de diversifier et d'accroître leurs sources de revenus. De petits crédits pour tirer parti d'opportunités, palier un manque de liquidités ou le recours à des comptes d'épargne simples et sécurisés sont autant de moyens de briser le cercle vicieux de la pauvreté. Elle contribue également à traiter la vulnérabilité économique en amortissant les effets d'événements soudain et contraires tels que les aléas climatiques ou les accidents de la vie sociale

    q Promotion de l'éducation

    L'investissement dans l'éducation des enfants est probablement la priorité universelle des ménages pauvres dès qu'ils dégagent des marges de manoeuvres financières. La mise au point de produits adaptés au financement des frais de scolarité favorisé non seulement la décision de scolarisation mais également sa durée et réduit les taux d'abandon.

    q Emancipation économique des femmes

    Les femmes sont souvent la cible prioritaire des IMF .Cette stratégie repose sur un triple diagnostic ; parmi les pauvres les femmes sont les plus vulnérables (faible dotation initiale, spécialisation du travail défavorable) ; elles sont généralement plus responsables dans l'utilisation des fonds (dépenses plus productives, hausse de revenu améliorant le bien être du ménage et des enfants) et enfin elles respectent mieux les plans de remboursement (plus forte sensibilité à la pression sociale, faible nomadisme financier). Cette émancipation n'est cependant pas toujours un résultat naturel et automatique des programmes de micro - finance

    q Amélioration des conditions sanitaires

    La maladie est un important facteur de vulnérabilité des familles pauvres. Elle obère le niveau de vie par l'interruption (temporaire ou définitive) du travail, par le coût des dépenses de soins et souvent par la réduction d'un patrimoine (vente d'actifs, dette) déjà faible. La micro - finance est à même d'améliorer les conditions sanitaires au sens large (nutrition, hygiène, prévention, soins curatifs, infrastructures collectives). Au-delà des services financiers adaptés, les programmes de micro - finance sont également l'occasion de faire passer des messages simples à l'occasion des réunions de groupe ou de certaines formations obligatoires (éducation sanitaire, campagne de vaccination soins prénataux et post nataux,.....) (Sources : Journées internationales de micro - intermédiation, Orléans, 13 - 14 Mars 2008).

    VI. Quelques avancées peu discutables en matière d'impact

    Les études d'impact de la micro - finance sur la pauvreté s'organisent principalement autour de deux problématiques complémentaires :

    L'efficience des programmes à atteindre leur public - cible (Outreach) et l'efficacité du micro - crédit dans les trajectoires de sortie de pauvreté.

    Sur le premier point, il a été maintes fois montré que les bénéficiaires des programmes de micro - crédit ne sont pas les populations les plus vulnérables. Ceci semble particulièrement le cas au Sénégal. Dans certains pays d'Asie (Vietnam par exemple), la détention d'actifs préalables (terres, bétails) serait discriminante pour l'accès au crédit.

    Dans une revue de travaux empirique consacrés à l'Asie et à l'Amérique latine, Weiss et Montgomery (2005) dressent un constat globalement positif de l'impact des programmes de micro - finance sur la réduction de la pauvreté tout en soulignant les précautions méthodologiques nécessaire. La hausse de revenu associée à la participation à un programme de micro - crédit fait cependant l'objet d'un certain relativisme : la relation n'est pas toujours significative en particulier lorsque la taille du crédit favorise plutôt la consommation que l'investissement, l'accroissement du revenu est parfois corrélé positivement au revenu initial, l'impact est plus douteuse en terme de vulnérabilité face à des chocs (instabilité du revenu et de la consommation).

    En élargissant le débat à d'autres aspects des OMD (promotion de l'éducation des enfants, amélioration de l'état de santé et émancipation des femmes) ; les faits suivants émergent (CGAP 2003b). Les quelques études consacrées à l'impact de la micro - finance sur la scolarisation indiquent plutôt une amélioration de la situation scolaire des enfants des familles clientes. Ces tendances sont observées selon des intensités variables en fonction des régions et des modalités de fonctionnement des programmes. Enfin, la discrimination vis-à-vis des jeunes filles ne semble pas significativement réduite et les résultats peuvent différer entre scolarisation primaire et secondaire (effet plus important dans le second cas) concernant la santé, il s'avère que les ménages clients connaissent une meilleure situation du point de vue de la nutrition, de l'hygiène et de l'état de santé par rapport aux ménages non - clients comparables.

    Ainsi les bonnes pratiques d'allaitement des nourrissons set la participation à des campagnes de vaccination sont mieux intégrées par les participants aux IMF. Cela peut se traduire par des écarts significatifs et favorables des rapports poids - age et taille - âge pour les enfants de ces ménages. Il en est de même pour la diffusion des moyens contraceptifs. Par contre, il ne semble pas y avoir d'études disponibles sur la relation entres micro - finance et accès à l'eau potable ou plus généralement aux services d'assainissement. Concernant l'émancipation économique et sociale des femmes, les principales observations relèvent plus de changements psychologiques et d'attitude que d'une réelle autonomisation. Il est question de rééquilibrage des processus de décision au sein du foyer, d'une confiance et d'un amour - propre accru pour les bénéficiaires ou d'une meilleure appropriation des actifs productifs (terres par exemple). Les résultats sont plus tenus pour ce qui est de la participation à la vie collective (mobilisation politique, mandat électif...).

    Il convient toutefois de rappeler qu'une mesure d'impact rigoureuse ne peut se satisfaire de quelques illustrations à caractère monographique.

    Par ailleurs, les études qui utilisent l'instrumentation économique doivent obéir à des considérations méthodologiques permettant de traiter les principaux biais statistiques ; en particulier les biais de sélection et de localisation mais aussi la question de l'endogéneité des regresseurs. En règle générale, les approches les plus sérieuses (groupe de contrôle, variables, instrumentales...) donnent des résultats plus nuancés ou moins spectaculaires en termes d'impact sur la pauvreté.

    Enfin, certaines comparaisons coût - efficacité1(*) d'actions variées vers les populations à faible revenu montrent que :

    · l'utilisation des crédits est plus efficace chez les publics féminins

    · le mode d'organisation des IMF importé (Grameen BRAC, PRODEM BANCOSOL)

    · le micro crédit n'est pas toujours la meilleure solution (food for education, food for work programmes, micro - assurance pour les ménages à forte aversion pour le risque).

    SECTION 2 : CONTRIBUTION DE LA MICRO - FINANCE DANS LE DEVELOPPEMENT DES MICRO ENTREPRISES AU SENEGAL : LE FINANCEMENT

    Le financement des petites entreprises reste toujours le « chaînon manquant » entre micro - finance et secteur bancaire.

    Malgré les initiatives mises en place par l'Etat du Sénégal pour drainer des ressources financières importantes en direction de la PME, ce secteur est encore très peu desservi. L'évolution récente du secteur financier, avec l'émergence et le formidable développement au cours de ces 15 dernières années de nouveaux intermédiaires financiers de proximité (appelés SFD ou encore IMF), a déjà pris en charge une bonne partie des besoins des Micro et petites entreprises et commence timidement à s'intéresser à la PME. Ce sous - secteur financier pourrait ainsi constituer, sinon une alternative, du moins un complément de poids pour améliorer les flux financiers en direction de la PME.

    La présente étude, qui s'inscrit dans le cadre de l'élaboration de la « lettre de politique sectorielle de la micro - finance au Sénégal », cherche à apprécier ce potentiel et a pour objectifs :

    Ø D'analyser les besoins des PME et MPE et recenser les créneaux porteurs

    Ø De faire l'inventaire des dispositifs d'appui au financement des PME et MPE

    Ø D'analyser les résultats obtenus par les programmes antérieurs et en cours

    Ø De présenter les caractéristiques (atouts et faiblesses) des IMF qui financent les PME et MPE et les résultats obtenus ;

    Ø De relever les contraintes majeures à l'intervention des IMF dans le financement des PME et MPE.

    I. ANALYSE DES BESOINS DES MPE ET PME

    Les principales caractéristiques du secteur de la MPE - et, dans une moindre mesure, de la PME sont :

    a Le manque de diversification vers des créneaux porteurs et le mimétisme entraînant une saturation rapide des créneaux explorés ;

    a La faiblesse, voire l'inadéquation, des équipements notamment dans le secteur de l'agriculture et de l'artisanat ;

    a La faible qualité des produits, avec notamment des problèmes de finition ;

    a La difficulté de trouver des marchés internes (saturation et concurrence de produits importés) et externes.

    Les besoins financiers de la MPE sont généralement de trois ordres : le financement de fonds de roulement ordinaire, le financement d'avances sur marché et le financement des équipements (matériel neuf ou d'occasion).

    De manière générale, le secteur de la MPE constitue une des principales cibles du système financier de proximité qui a développé de produits adaptés à cette satisfacts, à l'exception toutefois de certains types de besoins tels que le financement des investissements dont la durée et le montant sont parfois hors de portée des institutions de micro - finance.

    La PME pour sa part rencontre des besoins généralement similaires, à des niveaux plus importants : un besoin de financer son implantation (investissement et fonds de roulement de départ), un besoin de financer le développement de l'activité, un besoin de financer le fonds de roulement ordinaire, un besoin de financer des marchés spécifiques (par exemple la réalisation de commandes importantes), et un besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché ; la caution d'avance de démarrage. Le niveau de ces besoins financiers est très variable, mais ils sont généralement de 3 types : les crédits d'investissement, les crédits à court terme (crédit de trésorerie), les engagements par signature (cautions).

    II - CONTRAINTES INHERENTES AUX MPE ET PME :

    Trois éléments apparaissent primordiaux : le système d'information, la structure financière, les garanties.

    Le principal élément est le manque de transparence dans la gestion. En effet les PME et MPE ont généralement un système d'information de gestion défaillant qui ne permet pas aux structures de financement notamment les banques d'obtenir une information financière exhaustive et fiable (absence de procédures claires et d'états financiers). Cette absence de transparence et d'informations fiables est source de risques pour les prêteurs.

    L'autre élément déterminant est le niveau des fonds propres, donc de capitalisation. C'est un élément important dans la mesure où il indique le degré d'engagement des propriétaires de l'entreprise. De manière générale la PME sénégalaise est faiblement capitalisée. Compte tenu de l'intérêt que les structures de financement attachent au niveau des fonds propres, leur faiblesse limite leur volonté d'apporter leur concours.

    Face à l'insuffisance de fonds propres et au manque de transparence financière, certaines structures de financement « ferment le yeux », mais exigent d'importantes garanties notamment physiques dont la plupart des PME ne disposent pas.

    III - ANALYSE DES DISPOSITIFS D'APPUI ET RESULTATS OBTENUS :

    La recherche de la satisfaction des besoins financiers des MPE et PME a conduit à la mise en place d'un important dispositif d'appui comprenant :

    Ø des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et de certaines IMF

    Ø des fonds de garanties qui sont des mesures incitatives en direction des intermédiaires financiers pour prendre en charge une part plus ou moins importante des impayés sur les crédits octroyés.

    Ces mesures comportent des forces et des faiblesse et, de manière générale, elles n'ont pas entraîné une rencontre durable et efficiente de l'offre de financement et de la demande des entreprises (MPE, et PME).

    IV - CARACTERISTIQUES DES IMF QUI FINANCENT LES MPE ET PME ET RESULTATS OBTENUS.

    Les IMF répondent aujourd'hui de manière adapté au besoin de financement de la MPE, que ce soit les mutuelles d'épargnes et de crédit (MEC) isolées ou en réseau, les groupements d'épargne et de crédit (GEC) ; ou simplement les systèmes financiers décentralisés conventionnés (convention cadre). En effet, ces IMF octroient des volumes de prêts, des durées et des taux d'intérêt qui prennent généralement en compte : le souci de faire accéder les MPE au crédit, le souci de les amener à accroître leurs activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de nouveaux crédits, le souci de prendre en compte toutes leurs catégories de besoins tant social qu'économique et leur propre souci de viabilité et de pérennité financière.

    Par contre, les IMF sont peu présentes dans le financement des besoins de la PME0. A ce jour, seule l'ACEP a commencé à adresser les besoins de ce segment de marché, mais ceci repose moins sur une volonté de financer systématiquement les PME - du moins à ce jour - que d'éviter la perte d'une partie de sa clientèle la plus dynamique et la plus solvable et qu'elle a accompagné tout au long de son évolution de l'état de micro entreprise vers la PME. Les autres réseaux tels que l'UM - PAMECAS et la FCCMS l'ont inclus dans leur plan de développement et envisagent d'y intervenir à court terme.

    V. CONTRAINTES MAJEURES A L'INTERVENTION DES IMF

    La faible intervention des IMF dans le financement de la PME trouve son exploitation notamment :

    Ø dans la structure des ressources des IMF qui sont généralement constituées par des dépôts à vue des membres / clients, ce qui limite leur capacité de transformation ;

    Ø dans le faible niveau de capitalisation des IMF : en dehors de l'ACEP, les IMF ne disposent que d'un faible capital social (généralement constitué par les parts sociales des membres), il faut dire que la loi Parmec constitue à ce titre un facteur limitant dans la mesure où le système mutualiste ne favorise pas la prise de participation importante au capital des IMF par des personnes physiques ou morales ;

    Ø dans le manque de relations commerciales entre le secteur bancaire et le secteur de la micro - finance, le premier ignorant généralement le second à quelques exceptions prés - et l'assimilant à un secteur peu viable, trop risqué, et porté par des iodées plus sociales qu'économiques, cette mentalité connaît cependant une évolution favorable, notamment du fait de la concurrence entre banques sur un marché de plus en plus étroit.

    V. PROPOSITION DE MECANISMES ADAPTES AU FINANCEMENT DES PME

    Le « chaînon manquant » du financement des PME ne devrait pas être perçu comme une structure qui viendrait s'ajouter au paysage financier et bancaire actuel, mais plutôt une triptyque Banques - IMF - Mécanisme Innovants intervenant à différents niveaux. Les PME étant à des niveaux de développement et d'autres différents, leurs besoins devront être pris en charge de façon différenciée. Dans le schéma que nous proposons, les PME sont classées en trois catégories :

    v Catégorie 1 : celles qui sont en création dans des créneaux porteurs, mais dont les promoteurs n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure

    v Catégorie 2 : celles qui existent mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un savoir - faire de leurs promoteurs, mais dont le potentiel de croissance est relativement limité ;

    v Catégorie 3 : Celles qui sont en développement et qui ont déjà atteint un niveau d'activités plus important, avec des perspectives de développement, une vision claire des dirigeants, etc...

    Les PME susceptibles de trouver des appuis financiers auprès des banques sont celles en développement (catégorie 3) et il y en a peu dans ce cas. Ces PME peuvent également trouver des financements auprès de certaines IMF (notamment ACEP, PAMECAS, CMS) ainsi que de la part des mécanismes innovants (capital - risque et / ou crédit - bail).

    Les PME de la catégorie 2 n'intéressent généralement pas les banques et ne sont pas attrayantes pour les investisseurs en capital - risque. Elles pourraient trouver des appuis auprès de certaines IMF notamment les principaux réseaux, sous réserve que ceux - ci bénéficient de ressources longues sous la forme de prêts auprès des banques ou des fonds d'investissement tels que AFRICAP.

    Les PME en création (catégorie 1) sont plus risqués par les banques et par les IMF .Elles ne peuvent trouver un financement qu'à travers des mécanismes innovants du type de capital - risque. Et même dans ce cas, il s'agira seulement de celles ayant le plus grand potentiel de croissance.

    Mais le capital - risque n'est intéressant pour les investisseurs que :

    i) si l'activité est hautement rentable à moyen terme ;

    ii) si la fiscalité est incitative et

    iii) s'il existe une porte de sortie en cas de besoin.

    A cet égard, la mise en place d'un comportement de PME au sein de la BRVM pourrait être intéressante car les investisseurs en capital - risque pourraient revendre plus facilement leurs titres en cas de besoin et se désengager.

    La mise en oeuvre du financement durable de la PME nécessite un certain nombre de préalables et de mesures d'accompagnement :

    i) de la part des pouvoirs publics ;

    ii) de la part des structures de financement ; et

    iii) de la part de la BRVM (source : BIM - 19 avril 2005 Issa BARRO)

    SECTION 3 : LES FEMMES ET LA MICRO - FINANCE

    Plus de 3.300 organismes de micro - finance ont atteint 133 millions de clients au moyen d'un micro - crédit en 2006.

    Parmi eux, 93 millions faisaient partie des plus pauvres lorsqu'ils ont obtenu leur premier prêt.

    85% de ces clients les plus pauvres étaient des femmes (source : Rapport sur l'état de la campagne 2007 du sommet sur le micro - crédit).

    Le micro - crédit joue un rôle capital en matière d'autonomisation des femmes. Il aide à susciter un regain de respect pour les femmes et à renforcer leur indépendance et leur participation dans le cadre de la communauté et du foyer. (Source : Juan Somaria, Directeur Général de l'OIT).

    I. LA MICRO - FINANCE : POURQUOI CIBLER LES FEMMES ?

    70% des pauvres du monde sont des femmes. Or, traditionnellement, les femmes ont été désavantagées en matière d'accès au crédit et autres services financiers. Les banques commerciales se tournent souvent principalement vers les hommes et les entreprises formelles, négligeant les femmes qui représentent une proportion importante et croissante de l'économie informelle.

    En revanche, la micro - finance cible souvent les femmes, parfois exclusivement. Les femmes représentent quatre - vingt - cinq pour cent des clients les plus pauvres bénéficiant des services de micro - finance. C'est pourquoi, du point de vue de la politique publique, il est souhaitable d'assister les femmes à la recherche d'un emprunt.

    Il est parfaitement justifié, au plan commercial, de s'adresser aux femmes car les taux de recouvrement sont plus élevés en ce qui les concerne.

    Elles consacrent aussi une plus grande part de leur revenu à la consommation du ménage comparé à leurs homologues masculins. Autant du point de vue commercial qu'en terme de politique publique les arguments sont solides en faveur d'une focalisation sur les femmes pour l'offre de prêts.

    Les enfants des femmes qui ont recours à la micro - finance en retirent aussi les avantages car ils sont davantage susceptibles de suivre un cursus scolaire à plein temps et ils sont moins nombreux à abandonner leurs études. Des études montrent que les nouveaux revenus générés par les micros - entreprises sont souvent d'abord investis dans l'éducation des enfants et que ce sont les filles qui en bénéficient particulièrement. Les ménages des utilisateurs de la micro - finance ont apparemment aussi de meilleures pratiques sanitaires et nutritionnelles que ceux qui ne font pas appel à la micro - finance. Il est aussi possible d'obtenir un impact environnemental car les programmes de micro - finance peuvent appuyer des emplois respectueux de l'environnement et des systèmes d'énergie renouvelable.

    Les conséquences non souhaitées

    Bien que l'incidence positive de la micro - finance sur l'autonomisation des femmes soit évidente, les fournisseurs de services de la micro - finance doivent aussi faire preuve de prudence pour éviter d'éventuels résultats négatifs.

    Des études ont montré que les femmes ont parfois peu ou pas de contrôle sur leurs emprunts, le mari ou le membre de la famille de sexe masculin étant celui qui prend toutes les décisions. En outre les différences en ce qui concerne l'aptitude à lire et à écrire, les droits de propriété et les attitudes sociales vis-à-vis des femmes peuvent limiter l'impact en dehors du ménage. Les résultats des zones rurales en particulier continuent d'éprouver des difficultés à accéder à la micro - finance.

    Les femmes peuvent aussi peiner en raison de la charge de travail plus lourde qu'engendre la responsabilité de générer un revenu pour rembourser le prêt. Les changements au plan de l'accès au financement ont des conséquences sur la répartition du temps de travail entre les hommes et les femmes du même foyer et entre les activités qui génèrent des revenus différents. Les éléments d'information donnent à penser que jusqu'à un certain point, le micro crédit augmente la charge de travail des femmes et des filles, ce qui peut être compensé par une plus grande égalité dans la prise de décisions au sein du ménage.

    Du point de vue des institutions, il se peut que le pourcentage des femmes parmi les clients baisse au fur et à mesure que les IMF progressent sur le marché à la recherche de meilleurs rendements, ou même qu'ils se transforment en banques commerciales. C'est pourquoi il faut mettre en valeur l'argumentation commerciale en faveur de la focalisation sur les femmes pour l'offre de prêts, tout en renforçant parallèlement les stratégies des IMF pour atteindre les femmes.

    II/SOLU TION AUX FEMMES PAUVRES : LA MICRO FINANCE

    Les analyses du développement connaissent des phénomènes de mode et de la micro finance en fait incontestablement partie, notamment dans le contexte de la lutte contre la pauvreté. Toutefois, ce terme recouvre en réalité une multitude de dispositifs.

    L'aspect le plus répandu et le plus médiatisé de la micro finance est le micro crédit destiné aux femmes. D'après la banque mondiale, il s'agit des crédits inférieurs à 40% du PNB par habitant de chaque pays (source : Guérin 2000)

    L'orientation de la micro finance, notamment du micro crédit, vers les femmes est devenue plus visible à travers l'exemple largement médiatisé de la Grameen Bank au Bangladesh. L'objectif de départ était de prêter autant aux et aux hommes ce qui, initialement, n'était pas facile à atteindre. Très rapidement il s'est pourtant avéré que les femmes étaient plus fiables et plus régulières dans leurs remboursements. Aujourd'hui, plus d'un million de personnes sont touchées par la Grameen Bank dont près de 95% sont des femmes (source : Cerise 2000). Ces derniers remboursements mieux leurs crédits que les hommes. Ce constat peut se généraliser et expliquer en partie l'orientation du micro crédit vers les femmes.

    Une raison supplémentaire de cette féminisation de la micro finance réside dans son efficacité accrue en terme de lutte contre la pauvreté. La majorité des études maintient en effet que, dans un couple, dès lors que la femme possède un revenu, elle l'investit prioritairement auprès des enfants et de la famille, ce qui améliore davantage les conditions de vie familiale qu'une augmentation de revenu des hommes (source : Baden 2000)

    Cibler les femmes lors des initiatives de micro finance ne vise pas leur emparement et peut se justifier également et termes de visibilités institutionnelles (compte tenu du taux de remboursement élevé) et pour favoriser l'amélioration des conditions de vie familiales (source : Johnsen 1997). En effet, l'un des paradoxes des programmes de financement réside dans les conflits entre les politiques conçues pour accroître la visibilité financière des institutions de micro crédit et les stratégies conçues pour l'emparement des femmes. Les exigences relatives à la durabilité financières des institutions conduisent à réduire au strict minimum le service de soutiens complémentaires. Or, certains volets annexes des programmes de micro finance, comme les programmes d'alphabétisation, les services de galerie, la formation en gestion des entreprises, peuvent avoir un impact significatif tant sur l' amélioration du revenu que sur l' empowerment.

    Presque tous les programmes mondiaux de micro finance revendiquent que la viabilité financière de leurs activités constitue l'un des principes clés de leurs actions (et une exigence de la part de leurs bailleurs). Les banques préfèrent ainsi s'adresser aux femmes, compte tenu de leur docilité, de leur soumission à la pression du personnel des programmes et de leur rapidité à rembourser. Comme le note MAYOUX ( 1997),il semble alors probable que les programmes de micro crédit qui fonctionnent en générale selon le paradigme de la viabilité financière aient une logique qui privilégie inévitablement les moins défavorisées des femmes pauvres.

    En outre, le fonctionnement en groupe est considéré comme un moyen de renforcement des capacités. On a ainsi, pu observer que les femmes qui vivent dans la misère s'adaptent mieux et plus vite que les hommes au processus d'auto assistance mis en oeuvre à travers les groupes solitaires, les self help groups(SHG) (source : http://rmk.nic.in.). Ces groupes de petites tailles (entre dix et vingt membres) et uniquement composés de femmes, apparaissent comme cohérents et homogènes car basés sur les affinités entre personnes (même type d'activité économique ou même lieu de vie). Leur fonctionnement et leurs décisions sont pris sur le mode démocratique et ils sont dirigés par les membres eux-mêmes. Ces groupes solitaires jouent alors un rôle essentiel pour l'accès au micro crédit des personnes démunies parce qu'ils permettent de remplacer des garanties collatérales par la caution du groupe pour les crédits individuels. La pression sociale joue donc le rôle d'une menace en incitant l'emprunteur à ne pas adopter un comportement opportuniste. Même si certaines études ont montré la difficulté répliquée dans tous les contextes culturels (source : Hulme 1990), force est de constater qu'il s'agit d'une formule qui ouvre pour la première fois l'accès au crédit à un grand nombre de femmes pauvres.

    D'un point de vue conceptuel, le micro crédit, s'il est en particulier sur des groupes solidaires est l'exemple par excellence de la lutte contre la pauvreté intégrant l'aspect genre. YOUNG (1997) illustre ce point à l' aide d'un exemple simpliste mais pas pour autant dépourvu de pertinence : face au besoin pratique des femmes d'obtenir accès à des sources de revenus stables, on peut imaginer des solutions diverses, comme la création de travail à domicile payé à la pièce, la mise à disposition d'emplois salariés au sein d'usines, ou le micro crédit pour financer une activité indépendante. La première solution comporte l'inconvénient de l'isolement de ces travailleuses à domicile et de l'absence de pouvoir de négociation vis-à-vis de l'employeur. Dans le deuxième cas de figure, les femmes se retrouvent généralement confrontées à la domination masculine et les conditions de travail s'apparentent fréquemment à de l'exploitation. Le microcrédit, en revanche, concerne le problème des la pauvreté des femmes dans son acceptation restreinte : faiblesse des ressources familiales, et l'absence de contrôle de ces ressources. Incontestablement, le microcrédit est une solution au moins potentiellement supérieure aux autres cas de figure, parce qu'il comporte des éléments qui devraient entraîner un plus en termes d'empowerment. Ceci s'avère encore plus vrai si le microcrédit incite la femme à joindre un SHG qui crée un espace d'échange et de concertation entre femmes. L'engagement actif des individus dans un groupe correspond au caractère collectif d'un processus d'empowerment en contribuant à réussir les conditions nécessaires pour que des femmes puissent discuter et mettre en commun leurs problèmes et besoins (source : Sierra et LEGUINA : 2000).

    III : LE PROGRAMME D'ACCES DES FEMMES SENEGALAISES AUX SERVICES FINANCIERS (AFSSEF) : UNE EXPERIENCE REUSSIE AU SENEGAL

    Le programme AFSSEF a été mis en place par développement international Desjardins (DID) afin d'intervenir en parallèle au programme d'appui aux mutuelles d'épargne et de crédit au Sénégal (PAMECAS) pour favoriser l'accès des femmes aux services financiers. Des zones d'intervention sont les mêmes que celles du volet émergence du PAMECAS. Il a débuté ses activités au Sénégal en avril 1995 et ses actions visaient jusqu'à présent à consolider et développer les activités économiques de groupes de femmes par l'accès au crédit, la sensibilisation et la formation.

    Au cours de ces derniers années, l'expertise et la connaissance affinée du secteur informel développée par AFSSEF ont été mises à profit pour favoriser un meilleur accès des femmes aux services des mutuelles et à accélérer la rentabilité de ces dernières. Pour ce faire AFSSEF avait proposé aux mutuelles de tester trois produits de micro finance définis selon les besoins de leur clientèle féminine et dont une partie des risques est couvert par un fonds de garantie. Depuis janvier 1998, le programme a été intégré au projet PAMECAS et est devenu un service à part entière pour les mutuelles.

    a) objectifs :

    - Favoriser l'accès progressif des femmes au crédit en couvrant une partie du risque de l'opération de crédit fait aux entrepreneurs et commerçant par les mutuelles d'épargne et crédit ;

    Mettre en place des produits de microcrédit correspondant au profil et aux besoins des femmes membres des mutuelles ;

    - contribuer à améliorer la rentabilité des mutuelles ;

    - protéger l'épargne des membres de la mutuelle ;

    - sensibiliser les femmes au crédit et à l'épargne institutionnelle ;

    - favoriser et provoquer l'investissement productif dans le milieu ;

    - assurer l'offre de service spécifique et continue auprès des femmes

    b) Mode de fonctionnement :

    Actuellement 28 mutuelles se partagent les services de 26 conseillères AFSSEF qui ont été formées à analyser et au suivi des crédits. Elles ont également pour mandat d'informer les femmes sur le fonctionnement et les services offerts par les mutuelles, les sensibiliser et les conseiller en matière d'épargne et de crédit, et les conseiller dans la gestion de leurs activités économiques.

    Les conseillères AFSSEF interviennent le plus souvent sur le terrain de manière à rejoindre les femmes là où elles se trouvent et les amener à la mutuelle. Leur rôle s'apparente à celui des autres employés de la mutuelle en ce sens qu'elles procèdent au traitement et à l'analyse des dossiers de crédit qui décide d'octroyer ou non le prêt, et assurent le suivi des prêts accordés.

    D'un point de vue fonctionnel, chaque conseillère assignée à une mutuelle est considérée comme une employée de celle-ci confidentialité que les autres employés de la mutuelle.

    c) Critères d'admissibilité :

    AFSSEF s'adresse aux femmes, individuellement ou en groupe, qui souhaitent obtenir un crédit pour renforcer leurs activités économiques mais qui n'ayant pas accès faute de remplir l'ensemble des conditions d'éligibilités fixées par la politique de crédit des mutuelles. Les autres femmes ou les groupes de femmes qui rencontrent les critères d'éligibilité de la mutuelle doivent s'y présenter directement et utiliser les services réguliers de celle-ci.

    Pour obtenir la garantie AFSSEF les femmes et les groupes ciblés devront remplir les conditions suivantes :

    - être une femme ou un groupe de femme ;

    - être membre d'une mutuelle d'épargne et de crédit appuyé par le PAMECAS.

    - Avoir une expérience de plus d'un an dans le domaine de l'activité pour laquelle le crédit est demandé

    - Ne pas avoir d'antécédents de crédits négatifs

    - Accepter de verser un apport personnel de départ qui sera nanti et accepter de constituer une épargne obligatoire exigible à chaque étape de remboursement des prêts

    - Les crédits garantis par AFSSEF doivent servir uniquement à des fins productives et/ou commerciales. Ils doivent avoir pour but d'augmenter les revenus et la capacité des activités économiques à prendre de l'expansion

    Le fonds vise essentiellement trois catégories de clients qui sont :

    - les petits commerçants de marché

    - les groupes de crédits

    - les entrepreneurs (individuels ou GIE)

    d) Résultats :

    Au 31 décembre 2003, l'encours de crédit AFSSEF est de 1303379229 FCFA. Le nombre de crédit en cours est de 6825 répartis comme suit :

    - petits commerçants de marché : 831 dossiers en cours pour un encours de crédit de 216207797 FCFA

    - groupes de crédit : 1200 dossiers en cours pour un encours de crédits de 215830102 FCFA

    - entrepreneurs (individuels ou GIE) : 4793 dossiers en cours pour un encours de crédit de 1065928331 FCFA

    Le volume d'impayés de plus de 90 jours est égal à 10318445 FCFA, soit un taux d'épargne de 0,79%.

    Le volume d'impayé de plus de 30 jours est égal à 23024970 FCFA soit un taux d'épargne de 1,76%.

    Au courant de l'année 2003, le volume de crédit déboursé pour le programme AFSSEF est de 1651908500 FCFA pour 5570 prêts représentant 8756 bénéficières dont 3793 sont des nouveaux membres. Ce nombre est réparti comme suit :

    - petits commerçants de marché : 138 dossiers

    - groupes de crédit : 4384 dossiers

    - entrepreneurs (individuels ou GIE) : 1048 dossiers

    La production globale de crédit depuis le démarrage du programme est de 5533672679 FCFA pour un nombre total de 2100 crédits octroyés pour 53792 bénéficiaires. Le programme AFSSEF a permis de mobiliser 546372254 FCFA et de créer 20000 nouvelles adhésions.

    Conclusion générale

    Au terme de ce travail, il est important de souligner que :

    Ø L'analyse de la viabilité des IMF au Sénégal a fait ressortir trois tendances :

    · Les grands réseaux tels que le CMS, l'ACEP, PAMECAS qui sont bien organisés et affichent de très bons résultats sur le plan financier.

    · Les réseaux dits émergents (RECEC, UMECU DEF, etc.), bien que présentant de bons résultats sur le plan financier, éprouvent d'énormes difficultés pour se mettre en place et se consolider. Ils sont confrontés à des problèmes d'organisation, de moyens et de gouvernance.

    · Les IMF de base non affiliées à des réseaux sont très nombreuses au Sénégal. Elles sont très souvent initiées par des associations professionnelles ou des ONG. Deux tendances sont observées :

    o des institutions qui démarrent très fort et qui au bout de trois à quatre ans, s'essoufflent faute de capacité de gestion de la croissance ;

    o des institutions qui ont du mal à se développer, faute de moyens financiers et/ou de marchés conséquents.

    Les institutions de Micro Finance ont pendant longtemps joué un rôle remarquable dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Elles sont considérées comme des outils de développement de l'entreprenariat au niveau local en répondant à des préoccupations et à des questions pour lesquelles les institutions classiques n'apportaient pas de réponses.

    Au Sénégal, la Micro Finance a connu une expansion remarquable qui se traduit par l'augmentation du nombre de structures financières et la diversification des services et produits offerts aux populations. Elle cherche à offrir un accès aux ressources financières à des Populations exclues des circuits bancaires classiques aux fins d'appuyer leurs efforts pour améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.

    Aujourd'hui, la Micro Finance contribue de façon significative à la lutte contre la pauvreté.

    Toutefois, l'impact moyen ou long terme de la Micro Finance implique la pérennité des services Financiers offerts aux populations cibles et celle-ci implique la pérennité des Institutions de la Micro Finance.

    Il convient de souligner que, outre l'engouement des populations, l'essor de la Micro Finance Découle également de l'engagement des pouvoirs publics et des partenaires à appuyer le Développement et la promotion de la Micro Finance considérée comme un moyen qui contribue à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté.

    L année internationale de la micro finance a été lancée en mars 2005 et aujourd'hui Le monde entier est tourné vers cet outil afin de réduire de manière significative la pauvreté. En Afrique, la promotion des PME\PMI est une des voies identifiées pour la création de richesses.Neanmoins, il faudrait que les acteurs actrice de ce secteur soient mieux informé(e) (s) des exigences de la conduite d'une entreprise .Habitué e s à « «gérer »de manière plus ou moins informelle, il leur faut une solide formation pour être competiti-fs-vs sur le marché local, voire mondiale. Néanmoins il convient de retenir que le fait économique dans ce contexte est « total », par conséquent requiert une expertise économique mais reste imbriqué dans des logiques sociales souvent complexes dont il faut tenir compte .En ce qui concerne les femmes le déficit de formation est plus criant malgré les nombreux efforts de l'Etat et des partenaires au développement. Il opportun de mieux les organiser afin qu'elles puissent maximiser les résultats de leurs efforts et accéder à des revenus plus élevés. Grâce à la « discrimination positive »dont elles font l'objet, l'accès au crédit est aujourd'hui grandement facile. Seulement il ne suffit pas de disposer de fonds, il faut savoir quoi en faire.

    Par ailleurs, l'accent a été mis sur la contribution de la micro finance à la lutte contre la pauvreté. La micro finance est un outil de développement parmi d'autres et doit s'inscrire dans un cadre plus vaste d'aide au développement. Elle n'est pas la solution unique au problème du développement au Sénégal.

    * 1 3Weiss et Montgomery 2005, opcit PP 410 - 412






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille