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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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B. Nature et portée des coups échangés par les protagonistes

Dans tout rapport de forces, les protagonistes sont appelés à s'échanger des coups. A un moment ou à un autre, ceux de l'échiquier congolais ont oscillé entre les coups loyaux et déloyaux (1), et ces coups ont été donnés dans divers endroits et à divers moments (2).

1. Les coups loyaux et déloyaux

Ces coups sont donnés de deux manières. La première manière, c'est quand les protagonistes respectent les règles du jeu démocratique telles qu'elles sont stipulées dans les textes officiels qui régissent et définissent ce qui est légal : ce sont les coups loyaux (a). La seconde manière, c'est quand les protagonistes ne tiennent plus compte de la légalité : dans ce cas, on parle des coups déloyaux (b).

61M. L. ROPIVIA, «Géographie et politique en Afrique au XXIe siècle : concepts opératoires et stratégies d'insertion dans l'espace mondial », in COUTAU BEGARIE, Hervé, (dir.), Le Continent oublié, Revue stratégique, n°80, 2004, http://www.stratisc.org, Consulté le 10/03/ 2005.

Mis de côté quelques incidents isolés comme ceux du 03 novembre 1992 à Brazzaville au Rond point du Centre Culturel Français et Rond point de Moungali, on peut dire que jusqu'à cette date, aucun des protagonistes ne s'était illustré en utilisant la force armée systématique62. Tous étaient convaincus du fait qu'un consensus politique était préférable à toute autre forme de résolution du litige et croyaient en une sorte de partage des responsabilités dans la gestion de l'Etat. Jusque là, les coups sont donnés à la régulière.

C'est fut le cas lors de la conclusion de l'accord de gouvernement conjoint entre le PCT et l'UPADS, parti au pouvoir au détriment du MCDDI de monsieur Bernard KOLELAS entre les deux tours des présidentielles de 1992. Ce fut aussi le cas lors du basculement du groupe majoritaire à l'Assemblée Nationale, issue d'un nouveau rapprochement entre le PCT et le MCDDI ; ce dernier acte ayant immédiatement entraîné la censure du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée Nationale.

En effet, on constate que la constitution des alliances politiques, la censure du gouvernement par la nouvelle majorité à l'Assemblée et la dissolution de celle-ci, par le Président de la République, sont pratiquées selon l'orthodoxie des formes. Mais, cet équilibre ne subsistera pas aux incidents du 03 novembre plus haut signalés. Des épisodes similaires seront fréquents entre 1993 et mai 1997.

En 1993, la situation était particulièrement difficile. Pour la première fois, elle a atteint un niveau sans précédent depuis 1990, avec en toile de fond une opposition systématique entre une frange de l'armée restée loyale au Président de la République, épaulée par les partisans de l'UPADS contre leurs homologues du MCDDI. C'est la première guerre civile. C'est à partir de juin 1997 que la situation a connu sa phase la plus critique. Pendant ces confrontations, les coups échangés n'étaient plus seulement loyaux.

62Notamment quand quelques éléments de la garde présidentielle ont ouvert le feu sur la marche pacifique organisée par l'opposition. A propos, il a été démontré par la suite que les auteurs appartenaient à la garde personnelle du président de la république : Rapport d'enquête sur les événements du 30 novembre, in REPUBLIQUE DU CONGO, Les Guerres du Congo-Brazzaville novembre 1993-janvier 1994, 05 juin-15 octobre 1997, T. I., Collection Documents pour l'Histoire, sans lieu, sans date, p. 21.

Les coups de cette nature sont échangés à partir du moment où les protagonistes ont commencé à ignorer les règles du jeu démocratique telles que dictées par les institutions issues de la Conférence Nationale Souveraine. Précisément à partir de novembre 1993 dans l'épisode qui a opposé le MCDDI de monsieur Bernard KOLELAS au camp de l'exécutif, qui réalisait par la même occasion que le contrôle de l'armée lui échappait. Ce qui l'a conduit à mettre en place une armée parallèle, déclenchant ainsi un processus qui aura des conséquences désastreuses pour le pays. Car, les autres formations politiques, menacées, feront autant. Mais, de tous ces échanges de coups déloyaux, c'est incontestablement ceux de l'été 1997 qui ont été les plus dangereux. C'est à partir de ce moment que le conflit a acquis une autre dimension du fait de la mobilisation et de la militarisation massives des ressources locales épaulées par des adjuvants sous-régionaux et internationaux, ouvrant ainsi la scène nationale à des acteurs étrangers.

Dès lors, les coups échangés vont redoubler de fréquence, de célérité et de violence. Les acteurs ne vont plus hésiter à recourir aux formes de violence les plus extrêmes et systématiques. Des simples armes comme les Winchesters ou fusils de chasse, des machettes, des mortiers à grains, les Kalachinikovs... en 1993-1994, on est arrivé à l'utilisation de l'artillerie lourde, des bombardiers et hélicoptères de combats ultramodernes ou hyper sophistiqués. Les coups ici sont à la fois d'une violence extrême et ignorent toute convention. Aussi, la condition de la nationalité n'est-elle plus de mise pour figurer au nombre des acteurs. Mais, sur quelles parties du territoire ces acteurs se sont-ils échangés coups ?

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