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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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1. L'intervention angolaise : au-delà de l'intégrité territoriale

Si l'Angola intervient sur ce théâtre, c'est d'abord parce que le pouvoir en place au Congo accorde des facilités aux organisations rebelles vis-à-vis de l'Etat central angolais : l'UNITA et le FLEC. Ces mouvements se servaient du territoire congolais, soit comme base de repli ou d'attaque dans la lutte qui les oppose au gouvernement de Luanda, soit encore elles bénéficiaient des opportunités de transit par le territoire congolais79. L'on constate que pour l'Angola, il est question de résoudre un problème interne : le contrôle du territoire national. Equilibrer cette équation est une condition sine qua non à sa stabilité.

Par ailleurs, on ignore souvent que les dernières grandes découvertes pétrolières et gazières réalisées en Afrique pendant cette décennie ont été faites aux

79J. SAVOYE, « Pétrole et la guerre d'Angola », in, BONIFACE, Pascal, (dir.), Energie et relations internationales : Revue Internationale et Stratégique, n°29, Paris, Arlea, Printemps 1998, p. 188.

larges de la ZIC, un espace maritime coincé entre le Congo et l'Angola (côté angolais aux larges de Cabinda80). Certains de ces gisements devaient faire l'objet d'une valorisation conjointe entre ces deux pays à partir de l'année 2000. A court terme, la valorisation de ces gisements devait consolider l'Angola dans sa posture de deuxième puissance productrice d'or noir dans la zone Sub-Saharienne après le Nigeria, et peut-être même lui permettre de rivaliser avec ce dernier à long terme. Dans cette optique, l'Angola avait besoin d'un allié sûr à Brazzaville. Le régime du Président Pascal LISSOUBA ne faisait pas l'affaire en aidant l'UNITA et le FLEC. Cette intervention couplée à celle réalisée antérieurement au Congo ex-Zaïre, peut être perçue comme un signal fort qui tend à conforter sa posture vis-à-vis de la poussée révolutionnaire ougando-rwandaise, particulièrement active à l'Est, et dont la destination finale pouvait bien être la côte Atlantique au fort potentiel pétrolier et gazier. Les pays de cette zone étaient à cette époque, soit déjà producteurs de l'or noir : l'Angola, le Gabon, le Congo et le Cameroun ; soit encore ils étaient en voie de le devenir : le Tchad et la Guinée équatoriale.

Ce dernier aspect permet de comprendre les logiques qui ont prévalues aux interventions successives du Tchad et du Gabon. Le ciment fédérateur de cette coalition se trouve être la crainte du renouvellement des équilibres politiques, stratégiques, économiques et socioculturels dans la région, du fait d'une connexion qui aurait pu s'établir entre la poussée révolutionnaire issue des Grands Lacs, les rebellions angolaises et la coalition gouvernementale au Congo. A propos, quelques documents prouvent que les initiateurs de cette vague avaient reçu des appels à l'aide de Brazzaville :

« Le 04 septembre dernier, LISSOUBA, arrivé sans crier gare à Paris, trouve porte close au Château. Semoncé au téléphone par CHIRAC, il réplique sur le ton de la dignité outragé. Coupable d'avoir boudé un sommet de chefs d'Etats à Libreville, l'ancien haut fonctionnaire de l'UNESCO, en mal d'alliés, entreprendra une vaine tournée fort peu francophile. Cap sur les « trois K » :

81

Kinshasa (Congo démocratique), Kigali (Rwanda) et Kampala (Ouganda) ».

80La province de Cabinda représente plus de 50% des réserves pétrolières angolaises.

81V. HUGUEUX, «Le Brut et les truands», L'Express, 23/10/1997, disponible sur le site Internet : http://www.lexpress.fr, consulté le, 31/01/2005 (le gras est de nous).

Il apparaît clairement qu'en intervenant au Congo, l'Angola se consolide à la fois comme producteur pétrolier de premier plan en Afrique subsaharienne et comme une puissance militaire incontestable en mesure de protéger ses propres ressources naturelles et de jouer le rôle de gendarme au niveau sous-régional. Mais, qu'en est-il des interventions des entités sub-étatiques ?

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld