2. Le principe de fluctuation des données
fondamentales du marché
Lorsque l'on compare les performances économiques et le
taux de croissance des pays producteurs de pétrole avec ceux des pays
qui en sont dépourvus, force est de constater que leurs résultats
sont moins bons en général. Cette contre performance tient moins
à la nature même de cette ressource et des recettes qu'elle
procure qu'à la gestion de celle-ci. Le cas du Congo illustre
parfaitement cet aspect.
En effet, si la production pétrolière engendre
des flux financiers unitaires considérables, il n'en demeure pas moins
que ceux-ci sont souvent irréguliers parce que subordonnés aux
cours, très instables, sur le marché international. Aussi, ces
flux financiers unitaires plus ou moins considérables vont-ils plus ou
moins directement dans les mains de l'Etat, c'est-à-dire de ses
dirigeants. D'où, une plus grande responsabilité de ces derniers,
comme la Conférence Nationale Souveraine
l'avait déjà souligné, dans la gestion
qui en résulte. La gestion des flux financiers engendrés par ces
ressources a été non seulement très chaotique, mais aussi
n'a pas toujours servi les objectifs de développement du pays. Ces
raisons confirment le caractère aléatoire de cette ressource,
renforçant ainsi l'idée selon laquelle c'est un grand danger pour
un pays que d'asseoir l'essentiel de la dynamique de formation de sa richesse
sur de pareilles ressources.
La problématique soulevée ici est celle de la
prévisibilité, de la régularité et de la
stabilité des contreparties financières
générées par ces ressources. Car, on ne saurait dire, non
pas seulement avec certitude, mais aussi avec probabilité, la hauteur de
leur contribution dans la formation de la richesse nationale si l'on s'en
tient, bien sûr, à ces aspects. D'où, dans
l'intérêt de la nation dans son ensemble, il convient d'asseoir le
processus de formation de la richesse nationale sur des ressources
renouvelables et prévisibles.
B. Un paradigme de redéploiement du processus de
formation de la richesse nationale
Présentement, il est question de poser les conditions
de possibilité d'un modèle de politique de création de la
richesse nationale avec une faible emprise des ressources naturelles non
renouvelables. Une telle entreprise consistera à mettre à
contribution tout le potentiel économique renouvelable du pays. Dans
cette optique, il sied de distinguer les filières renouvelables qui sont
faiblement valorisées et qui méritent d'être
renforcées (1) de celles qu'on pourra aménager ou créer
(2).
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