2. Vers la mise en valeur de nouveaux secteurs
Il s'agit des secteurs économiques qui ont
commencés à s'illustrer voici quelques années
déjà ou qui vont connaître un essor dans les prochaines
années. Parmi ces nouveaux secteurs figure en bonne place celui des
forêts, notamment, les domaines situés dans l'aval de
l'exploitation du bois (a) ; toujours dans cette catégorie des secteurs
économiques émergents, il y a également les hydrocarbones
solides (b).
a. Les domaines de la filière du bois
Le programme de valorisation des domaines de l'aval du bois
coïncide avec la reconstruction du pays après les
événements sociopolitiques de 1990 à 2002. Pour cela, on
peut l'inscrire dans la droite ligne de la stratégie de diversification
des sources de production de la richesse nationale et de la réduction de
la prépondérance des hydrocarbones liquides et gazeux dans ce
processus.
Le premier objectif à atteindre au terme de ce
programme est de transformer 600.000 m3 de grumes localement. Ceci
vise, entre autres, à augmenter la valeur du bois et de ses sous
produits à l'exportation. Le second objectif consiste en la mise
en oeuvre d'un plan d'aménagement durable dans
l'exploitation et la gestion des forêts. Il se focalise essentiellement
sur la stabilisation de l'exploitation forestière et le renouvellement
de la ressource. Dans la catégorie de nouveaux secteurs mis en oeuvre ou
susceptibles de l'être, l'aval du bois n'a pas le monopole.
b. Les hydrocarbones solides : un secteur à
l'avenir prometteur
Entre 1990 et 2002, aucun produit relevant de ce secteur ne
faisait l'objet d'une exploitation commerciale. En 2005, ce statu quo
subsiste toujours. Depuis peu, des tractations ont régulièrement
cours pour valoriser des ressources naturelles issues de ce secteur.
La priorité est orientée d'abord vers la
rentabilisation des gisements de minerais de fer situés dans la province
de la Sangha. Cette ressource fera l'objet d'une exploitation commerciale dans
des délais imminents. C'est également le cas des mines de
potasses de Mfoati, dans la Lékoumou, qui devront de nouveau reprendre
de l'activité, conformément à un protocole qui vient
d'être avalisé entre les autorités congolaises et un
consortium de firmes sud africaines. C'est enfin le cas avec les diamants,
à propos duquel le Congo est en train de négocier activement son
entrée au processus de Kimberley. A court terme, la stratégie du
gouvernement de diversifier les secteurs porteurs de l'économie
s'applique à ces ressources. A long terme, elle visera les autres
ressources de ce secteur : l'uranium, le cuivre, l'alumine et bien d'autres
encore.
- Remarque
De ce qui précède il ressort que le Congo, si il
le souhaite, peut s'offrir une alternative à l'empire du bois, des
hydrocarbones liquides et gazeux sur l'économie nationale. Cette
alternative peut reposer, à court terme sur les ressources naturelles
non renouvelables comme les hydrocarbones solides, et à long terme sur
les ressources naturelles renouvelables comme le bois, l'exploitation du
potentiel touristique, hydraulique, agricole et au développement de
l'élevage.
En outre, la section précédente nous a permis de
constater que les évolutions récentes imposent de
reconnaître que les autorités congolaises sont
sensibilisées du fait que les ressources naturelles, dites
«stratégiques» dans cette étude, sont
éphémères et que les guerres successives de la
décennie 1990 ont causé beaucoup de tort au pays et à son
processus de modernisation. C'est pour cela qu'elles essaient de mettre sur
pied une politique de formation de la richesse nationale incluant le maximum
des ressources que compte le pays pour assurer le bien être de la
population. On ne saurait se dispenser de savoir si cette politique de
reconsidération des sources de la richesse nationale post-conflit
présente quelques indices de viabilité.
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