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Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

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Section II. Pertinence et viabilité du processus de reconstruction post- conflit

La finalité poursuivie par cette section est de ressortir les chances de réussite de cette entreprise de reconsidération des sources de la richesse nationale. En effet, pour qu'elle produise réellement les effets attendus, elle ne saurait exclure d'une part, un volet installation des conditions de retour à la paix et la mise en place d'un très bon mécanisme de redistribution de la richesse nationale (A), et d'autre part, de poser clairement la problématique de la sécurité et de l'avenir du Congo avec les ressources naturelles stratégiques (B).

A. L'équation interne : l'enjeu sécuritaire

Pour être confiant en la capacité des Congolais à entreprendre tout en extirpant de ce cauchemar de ces dernières années le nécessaire travail de guérison, il est impérieux d'engager une pédagogie en direction de tous ces jeunes qui ont trouvé une raison de s'intégrer dans la société depuis que la violence est devenue un argument politique. Si à cet effort de retour à la paix est lié la relance des activités économiques (1), il n'en demeure pas moins que la problématique de la sécurité au Congo ne devrait plus se poser uniquement comme une simple équation interne (2).

1. Le retour à la paix : une épineuse question

Le retour à la paix est une problématique très importante dans le contexte actuel du Congo. Par conséquent, sa pertinence et sa viabilité devraient présenter des garanties satisfaisantes, étant donné que sur elle repose désormais le destin, non seulement de toute la population congolaise, mais aussi, en partie, celui des voisins avec lesquels le Congo est engagé depuis peu dans la dynamique de l'intégration.

En effet, le processus destiné à réinstaurer cette atmosphère est engagé dès octobre 1997, c'est-à-dire quelques temps après la victoire des forces du PCT sur celles de l'UPADS. Elle a connu des temps forts : le forum national du 15 octobre 1997 qui a consacré la promulgation de l'Acte fondamental, la nouvelle base juridique du pays ; les accords de Pointe-Noire et de Brazzaville des 16 novembre et 29 décembre 1999 ; le dialogue national sans exclusive et toutes les autres étapes qui ont conduit à la série des élections de 2002. Le retour à la paix est destiné à susciter la confiance en la capacité des Congolais à entreprendre tout en leur permettant de se soustraire du cauchemar de ces douze dernières années.

On peut convenir que les dés sont jetés avec les Accord du 16 novembre à Pointe-Noire et le 29 décembre 1999 à Brazzaville. Signés par toutes les parties en conflit, ces Accords ont relancé le processus de la restauration de l'État de droit et du retour aux institutions démocratiques. Ils consacrent, entre autres, la fin de la guerre, le retour des déplacés, l'amnistie des belligérants, la réinsertion des combattants, la libération des personnes encore détenues : miliciens, militaires et autres. Aussi, stipulent-ils que les combattants militaires de carrière doivent rejoindre leur corps d'origine. Les étapes de Pointe-Noire et de Brazzaville sont très significatives dans ce processus de pacification et de réinstauration d'une nouvelle atmosphère sociale et politique au Congo. Car, les militaires, les miliciens et divers autres mouvements engagés dans le conflit ont décidé de tourner le dos à l'affrontement et de renouer avec la vie ordinaire.

Cependant, les autres entrepreneurs politiques adversaires du pouvoir actuel depuis leur exil en Occident -- l'ancien Président de la République, monsieur Bernard KOLELAS ou encore monsieur NGUILA MOUNGOUNGA-NKOMBO -- ont

jusqu'alors rejeté toutes ces initiatives de pacification. Si le premier continue toujours de se considérer comme le chef d'État «constitutionnel » du Congo, en refusant de reconnaître l'actuel exécutif, le deuxième, plus radical encore rejette simplement la validité de ces accords de paix, avant de problématiser, la légitimité des chefs de guerre (leurs propres partisans) qui ont participé aux dits Accords.

La deuxième étape de ce processus a été le dialogue national sans exclusive d'avril 2002, sous l'égide du gouvernement et du médiateur international, le Président El Hadj Omar BONGO ONDIMBA, le chef de l'Etat gabonais. Vaste espace de concertation, ce dialogue national se voulait sans exclusive, parce que ouvert à l'ensemble des composantes et des sensibilités de toute la société : aussi bien à l'élite, aux politiques, à la société civile qu'aux populations rurales104. Centré exclusivement sur le projet de constitution, il a visé à en améliorer les termes, non à débattre de la légitimité du pouvoir issu de la guerre du 05 juin 1997, reconnu aussi bien par la grande majorité des Congolais que par la Communauté Internationale, sauf par l'opposition en exil, laquelle n'a d'ailleurs pas été conviée à cette concertation105. Commencé dans les districts puis les chefs-lieux de régions, il a culminé à Brazzaville en une réunion qui a synthétisé, au palais du Parlement, les propositions d'amélioration du texte présenté par le gouvernement.

Enfin, l'autre grande étape c'est successivement la préparation et la tenue de la série des élections de 2002 qui aux présidentielles, ont confirmé la victoire du général SASSOU N'GUESSO à la tête de l'Etat depuis octobre 1997. Parallèlement à tout cela, il faut reconnaître qu'un impressionnant travail de pédagogie est désormais orienté dans le sens de la promotion d'une véritable culture de la paix, particulièrement, en direction de tous ces jeunes qui ont servi jadis en qualité de

104Cependant, les autres entrepreneurs politiques plus haut cités n'étaient pas conviés.

105L'opposition en exil a bien voulu prendre part à ces assises. Mais, cela n'était pas de l'avis des organisateurs, le gouvernement en place à Brazzaville. La conséquence de cet acte c'est qu'elle n'a jamais accepté les décisions issues de cette concertation, a refusé de reconnaître les institutions en place à Brazzaville et continue de se considérer comme le gouvernement légal du Congo. La question qui s'impose ici, la problématique d'un véritable retour à la paix au Congo, ne doit-elle pas rassembler autour d'une même table tous les acteurs de la scène politique nationale, y compris ceux qui sont en exil ? Indéniablement, ces exclusions ont une incidence sur la paix, car il y a lieu de craindre l'instrumentalisation des chefs de guerre restés sur place par cette opposition. C'est effectivement ce qui est en train de se passer avec le pasteur NTUMI dans la région du Pool.

milicien auprès des entrepreneurs politiques. L'objectif poursuivit ici consiste à leur faire comprendre que la période des turbulences est passée et que désormais la tâche qui s'impose à eux consiste à travailler la main dans la main afin de négocier leur place et celle de leur pays dans le concert des peuples et des nations du XXIème siècle.

Aujourd'hui, cette dynamique de pacification semble convaincre bon nombre de personnes qui étaient d'abord pessimistes. La convergence de diverses initiatives en faveur de la paix rend peu à peu cette dynamique irréversible. Les ex-miliciens sortent progressivement de leurs maquis dans les régions sud du pays et promettent solennellement de ne plus faire la guerre, le pays est de nouveau en grâce avec la communauté financière internationale avec laquelle il vient de conclure un accord, qui à terme, pourra le confirmer dans le giron des PPTE.

Si on ne peut pas encore affirmer qu'il existe une paix véritable au Congo, il sied de mentionner que beaucoup d'efforts sont déployés dans ce sens. C'est dans cette optique que, comparé à la majorité des pays qui ont connu une situation similaire, le cas du Congo paraît singulier. Car, aujourd'hui, l'on croirait à peine l'idée que ce pays sort d'une série de conflits armés particulièrement violents et qui ont profondément bouleversés les habitudes des populations et des institutions. La paix est certes là, tangible et le chemin pour l'instaurer est tracé. Mais, elle paraît encore très fragile et demande à être consolidée. Car, certains aspects de ce retour à la paix restent encore en suspens.

Il reste en effet en suspens la question du désarmement et de la réinsertion des jeunes qui ont jadis servi en qualité de miliciens auprès des entrepreneurs politiques. Depuis le printemps 2003, le processus de retour à la paix dans le Département du Pool piétine. Les plans d'aide, qu'ils soient pour la réinsertion des ex-combattants ou pour le retour des populations déplacées dans leurs villages d'origine ne sont toujours pas opérationnels. Le Pool reste une zone d'insécurité. Les incidents multiples ciblant les trains de fret et de passagers entre Pointe-Noire et Brazzaville perturbent les activités économiques tant dans la capitale que dans le Pool. Les acteurs humanitaires présents dans la zone sont à plusieurs reprises

victimes de pressions, d'intimidations, de vols et de violences de la part d'excombattants. C'est également le cas avec l'affaire des disparus du Beach qui n'est pas toujours pas réglée et qui ne cesse de saper l'équilibre entre les ethnies106 ; l'épineuse question de la redistribution équitable de la richesse nationale entre tous les ayants droits reste encore un véritable cauchemar.

En outre, des coups d'Etats sont désamorcés régulièrement ; les questions liées au statut des anciens chefs de guerres et politiques, aussi bien ceux qui sont sur place que ceux qui sont en exil restent entières ; de temps à autres, des affrontements continuent dans certaines provinces du pays, comme dans le Pool, avec pour corollaires des villages détruits, des déplacements de populations sans compter des dizaines de morts et d'autres sortes d'exactions. Dans ces conditions, on constate que c'est très difficile d'attirer les investisseurs, lesquels se soucient avant tout de la prospérité de leurs affaires et de la sécurité de leurs avoirs. Cependant, doit-on continuer à concevoir la sécurité du Congo comme une question interne (quand bien même les véritables menaces proviendraient de l'intérieur), et par conséquent minimiser cette problématique au plan sous- régional ?

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote