WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Géostratégie des ressources naturelles et les conflits de la République du Congo 1990-2002 : rivalité de puissance et contrôle de l'énergie

( Télécharger le fichier original )
par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en relations internationales, option diplomatie 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Quelques observations

Ce n'est pas certain qu'à l'heure actuelle, le génie de l'homme soit parvenu à trouver les moyens de substituer durablement la prépondérance des ressources naturelles, dont nous avons dit dans cette étude qu'elles étaient stratégiques, dans la vie de l'homme moderne par une ou plusieurs autres ressources. Cela est particulièrement vrai des hydrocarbones liquides et gazeux, qui apparaissent comme les plus stratégiques de toutes.

En effet, la ressource de laquelle peut résulter un tel exploit est incontestablement le soleil. Or, scientifiquement, un tel projet présente à l'heure actuelle très peu d'engouement au niveau de la communauté des chercheurs, et la technologie disponible en la matière est encore très onéreuse. Ceci est très loin d'être une priorité pour le Congo, comme d'ailleurs pour tous les autres pays du Tiers-monde, confrontés à l'extrême pauvreté et plusieurs autres maux qui prennent le pas sur cette question.

Il ressort d'un côté que les hydrocarbones liquides et gazeux resteront encore longtemps des agrégats indispensables à la civilisation moderne. Par conséquent, leur importance ira croissante. Ce constat ne fait que confirmer la centralité de ces agrégats, successivement dans les projections de puissance de certains acteurs système international, avec au premier rang les multinationales de l'énergie et dans la formulation des grands enjeux planétaires de l'heure.

« La richesse des nations modernes, et donc leur rayonnement international, repose sur la capacité à maîtriser les sources d'énergies nécessaires à la bonne marche de leur économie. Charbon, pétrole, uranium, fleuves, forêts [... ] constituent aujourd'hui un enjeu tout aussi valorisé et disputé que l'étaient hier certaines matières premières (terres à blé, pâtures, épices, or et argent) »111

Sans être un nouveau Moyen-Orient, l'Afrique, notamment ses provinces pétrolières est déjà et deviendra encore plus un acteur significatif de la scène pétrolière mondiale. Ainsi, les pays faibles, comme le Congo, sur le territoire desquels la présence de telles ressources est attestée se retrouvent dans la ligne de

111J.P. PAUWELS et C. SWARTTENBROEK, «Union Européenne et approvisionnement énergétique : perspectives d'avenir », BONIFACE, Pascal, (dir.), Revue Internationale et Stratégique, n°29, Energie et relations internationales, Paris, Arlea, Printemps 1998, p. 99.

mire des Pays Industrialisés à travers leurs firmes multinationales. Les ressources naturelles de ce pays sont importantes, tant en termes de réserves prouvées, que de quantité effectivement produites. On ne saurait, sans être accusé de mauvaise foi et de manque de cohérence, en soutenant l'idée selon laquelle les réserves prouvées et les quantités effectivement produites desdites ressources ne sont pas en mesure de soutenir les efforts de modernisation d'un acteur qui veut se faire une place sur la scène internationale. Ce n'est pas exclu qu'une compétition telle que celle observée dans cette étude (entre les compagnies américaines et européenne de l'énergie, etc.) se répète. Dans cette optique, il y a lieu de craindre des ingérences, des conflits d'intérêts et des guerres.

Par ailleurs, il est également possible de constater que ce n'est pas certain que les années qui vont suivre consacrent de nouvelles découvertes de gisements «éléphants» comme par le passé au Congo. Ce n'est pas non plus certain qu'elles n'en consacrent pas du tout. Nous sommes ici dans le domaine de l'incertitude. Ces considérations ne font que renforcer l'urgence de penser et de mettre en oeuvre des stratégies de la création de la richesse avec une faible prégnance de ces agrégats.

Au terme de la seconde partie consacrée à cette investigation il ressort que de par la nature même de leur métier, les multinationales de l'énergie se doivent de disposer des capacités d'information sur les intentions des gouvernements avec lesquels elles sont liées par des accords et d'anticipation sur les éventuels risques pour la stabilité locale ou pour la sécurité de leurs investissements. Les sommes colossales en jeu expliquent pourquoi elles tentent d'influer sur le cours de certains événements politiques dans les pays où elles sont déjà installées ou dans ceux où elles comptent le faire.

Cependant, si leurs moeurs semblent s'être assagies dans d'autres zones, comme au Moyen-Orient et surtout en Amérique Latine, où elles ont été accusées d'être à l'origine de toutes les crises sociales et politiques des années 1960 et 1970112, il semble qu'elles n'ont pas encore renoncé à jouer ce rôle d'acteur occulte en Afrique. Le cas du Congo, objet de cette investigation, en est une illustration.

En effet, il existe une forte interaction entre la préoccupation de disposer des sources d'énergie et les conflits que ce pays a connu. Ceux-ci sont conséquents à la rivalité exacerbée à laquelle se livrent les acteurs qui opèrent dans ce domaine. Leur capacité à mobiliser des sommes importantes leur permet de se donner des moyens d'agir directement ou indirectement. Aussi, le secteur stratégique dans lequel elles évoluent leur permet de disposer de liens spéciaux et de véritables moyens pour influencer, aussi bien les gouvernements dont elles ont la nationalité, que ceux des pays avec lesquels elles sont en intelligence commerciale, dans un sens favorable à leurs intérêts.

Si, dans les deux cas, la distance qui sépare cette attitude de l'ingérence paraît déjà très étroite, elle l'est encore beaucoup plus dans le second, où des incursions dans le domaine de la souveraineté ont cours régulièrement. Doit-on justifier ces errements, parfois dignes des pratiques nazies, par le besoin de sécurisation des capitaux investis ou à investir, fussent-ils colossaux ?

112P. BRAILLARD, DJALILI, M.-R., Les Relations Internationales, Paris, PUF, 1988, pp. 51-53.

CONCLUSION GENERALE

La fin de la confrontation Est-Ouest, consécutive à la désintégration de l'URSS, avait suscité un immense espoir de paix à travers le monde au début des années 1990. De fait, la plupart des conflits liés à cette situation ont depuis cette période connu un règlement satisfaisant. Par exemple la résolution de certains conflits africains, telle la guerre entre l'Erythrée et l'Ethiopie, la guerre civile du Mozambique et la confrontation entre la République Sud-africaine et les Etats de la «ligne de front». Or, moins d'une décennie après ce processus de recomposition géopolitique d'envergure, la paix demeure toujours illusoire dans plusieurs régions du monde. Parmi ces espaces géographiques voués à la conflictualité, il y a l'Afrique subsaharienne. En ce début de XXIe siècle, elle offre le spectacle d'une sismicité généralisée particulièrement violente qui refuse obstinément de quitter la scène. Rares sont les parties du continent Noir qui semblent véritablement échapper à cette logique.

Les conflits du Congo de 1990 à 2002, principal objet de cette investigation, ne sont pas étrangers à ce contexte. La rivalité entre les protagonistes s'y est s'exprimée sous des formes diverses, avec une préférence pour l'affrontement armé direct. Les acteurs nucléaires sont appuyés par des partisans nationaux et par des adjuvants sous-régionaux, régionaux et internationaux. Entre eux, les alliances sont circonstancielles et interchangeables au gré des intérêts. Ces conflits apparaissent comme l'illustration même de cette logique versatile des intérêts de certaines grandes puissances, qui, de ce fait, l'a exposé à un processus de déstabilisation, dont les conséquences ont été imprévisibles. L'onde de choc de la rivalité a menacé au passage la paix et la sécurité sous-régionales.

Ces conflits traduisent la complexité du jeu des puissances dans leurs désirs d'exploiter au mieux de leurs intérêts les ressources énergétiques, de les protéger et de maîtriser les rythmes de production ; les compromis nécessaires entre producteurs et acheteurs et le caractère essentiel du lien entre l'énergie et le développement social et économique. Dans ces affrontements, il y a un enjeu apparent, celui du contrôle des ressources naturelles, particulièrement les ressources pétrolières et gazières.

Au Congo, le développement du secteur des hydrocarbones liquides et gazeux prend de plus en plus une importance particulière, même si ce pays ne peut prétendre constituer une alternative de quelque ordre que ce soit dans ce domaine. Ses réserves avérées ne représentent qu'environ un dixième de celles du continent. Mais, elles sont directement accessibles pour les multinationales occidentales, car situées en off shore. Or, l'exploration de l'off shore profond et très profond ne fait que commencer. Déjà, les premières recherches ont mis à jour de très excellentes perspectives d'avenir. Ces considérations l'exposent à un processus de déstabilisation dont l'un des objectifs est le contrôle de l'énergie. En effet, les entreprises et les Etats inscrivent leurs actions autour et le long des fractures géopolitiques induites par les rivalités entre les acteurs nucléaires. Tous les faits indiquent que les stratégies des acteurs les plus importants sont celles de la France et des USA d'une part, et de l'Angola d'autre part.

Côté américain, pour la période allant de 1990 à 2002, la volonté de diversification des sources de pétrole est plus que jamais d'actualité. Les USA veulent réduire leur dépendance par rapport au Moyen-Orient. Le continent africain, de par sa situation géographique, est considéré par les États-Unis et l'Europe comme une source de pétrole privilégiée. Les États-Unis en particulier déploient depuis 1996 des efforts considérables pour multiplier les livraisons de pétrole en provenance du Golfe de Guinée. En témoignent par exemple, les visites du secrétaire d'État Colin POWELL en Angola et au Gabon en septembre 2002, de l'assistant du secrétaire d'État pour les Affaires africaines, Walter KANSTEINER, au Nigeria puis à São Tome et Principe. Ainsi, étaient particulièrement visés la plupart des producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne : le Nigeria, l'Angola, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville qui développent déjà leur production, et le Tchad, le Cameroun et le Soudan qui sont en train de rattraper leur retard.

La France par contre, n'est pas sans intérêts au Congo. Les intérêts les plus déterminants relèvent du secteur des hydrocarbones liquides et gazeux (supra, pp : 89-90). C'est ici un intérêt stratégique qui est étendu à une bonne partie de la côte

Atlantique. Il est très peu probable que ce pays ait vu d'un bon oeil cette offensive américaine dans ses places fortes traditionnelles.

Enfin, l'Angola était préoccupé à trouver une solution viable au différend qui l'oppose au FLEC et à l'UNITA, tout comme il redoutait l'instauration de nouveaux équilibres dans la région. Cette dernière attitude est contraire à sa volonté de s'affirmer comme une puissance militaire sous-régionale d'importance, en mesure de sécuriser ses richesses et celles de ses voisins, avant d'améliorer significativement sa posture de deuxième puissance pétrolière de la zone après le Nigeria.

Comme on peut le voir, ces acteurs défendent sans scrupules les positions qui correspondent à leurs intérêts. Pour cela, ils ont des responsabilités identifiables dans le développement de ces situations belliqueuses. Mais, il n'en demeure pas moins que les guerres qui ont lieu au Congo sont d'abord des processus de crise nourris de la logique interne des enjeux sociaux, engageant dans l'affrontement non pas des étrangers mais des proches. Une scène des combats à Brazzaville, décrite par J. TONDA de l'Université de Brazzaville, illustre cette thèse de la primauté de la dimension sociale de la guerre :

« Durant une journée de juillet 1997, les combattants des milices rivales décidèrent, apparemment sans prendre l'avis des directions politiques, un cessez- le-feu durant lequel ils purent accélérer les pillages sans être perturbés par les armes. Ils pactisèrent même en reprochant à leurs chefs de les envoyer se faire tuer tandis que ceux-ci avaient mis leurs enfants à l'abri à l'étranger. La conscience d'une condition commune de classe fut vive, en ces heures, dans cette population qui désigna par le pillage en commun du Centre-ville, centre du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir économique, l'objet fondamental du différend de classe : le rapport inégal « aux choses des Blancs » ; objet de toutes les envies, de tous les fantasmes et donc des frustrations explosives. »113.

Ce type de situation attire l'attention. Son dévoilement oblige à prendre des distances par rapport à des interprétations qui verraient dans les mobilisations politiques, aussi bien pacifiques que violentes, le seul résultat de l'instrumentalisation de l'ethnicité ou de la jeunesse, ou d'autres clivages encore,

113J. TONDA, « La guerre dans le «Camp Nord» au Congo-Brazzaville : ethnicité et ethos de la consommation/consumation », in QUANTIN, Patrick, (dir.), Les Deux Congo dans la guerre, Politique africaine, n°72, 1998, http://www.politique-africaine.com, consulté le 02 mai 2005.

par les entrepreneurs politiques ou encore des politiques par les multinationales. Cette autonomie relative des logiques de la violence montre les limites des appareils politiques, ceux des États comme ceux des entités qui contestent l'Etat. Elle explique par la même occasion la difficulté de mettre en oeuvre des protocoles de retour à la paix. I1 en est de même de la persistance de la violence qu'on observe encore aujourd'hui en périphérie de Brazzaville et dans certaines provinces du pays. Cela suggère que l'Etat dont il est question ici n'est pas une instance de contrôle de la violence physique sur un territoire, c'est un Etat qui n'est ne s'impose pas par sa capacité à satisfaire les besoins primaires de sa population. Dans ces conditions, un véritable retour à la paix civile devrait d'abord chercher son expression dans les agencements locaux de la circulation de la richesse nationale. En d'autres termes, le retour à la paix repose sur la capacité des décideurs à répercuter l'ensemble de la richesse de la nation sur toutes les composantes de la société.

L'utilisation des revenus pétroliers, principale richesse de la nation, par les pouvoirs en place suscite les interrogations croissantes de l'opinion publique en raison de leur faible impact, sur la vie quotidienne des citoyens et sur le développement économique. Un audit récent des comptes de la SNPC par les consultants MCKENZIE et Arthur ANDERSEN, a révélé que des sommes importantes n'étaient pas reversées au Trésor national. D'où, le développement du militantisme des ONG autour de l'Eglise catholique114. Cette institution a engagé une action en faveur de la transparence dans l'utilisation des revenus pétroliers, qui s'est concrétisée par la publication en juin 2002, d'une déclaration officielle des évêques sur la gestion de la rente pétrolière.

On ne peut espérer une paix pérenne si la question de l'emploi et de l'insertion des jeunes n'est pas résolue. Car, il n'est de développement durable que s'il ne

114Cette démarche pose la nécessité d'amorcer le débat public sur l'opacité de la gestion des revenus pétroliers. Une publicité de la gestion de ces revenus est importante dans la mesure où elle permet de placer le gouvernement et les compagnies pétrolières sous le regard critique de la population locale et de la Communauté Internationale. Cette démarche vise la transparence et la bonne gestion.

s'appuie sur les éléments les plus valides et les plus énergiques de la société : les jeunes. Ce problème de la jeunesse apparaît comme l'un des défis majeurs du Congo de notre époque.

Si l'Afrique en général est hors jeu du point de vue des échanges entre les nations à l'heure actuelle, cette réalité ne s'applique pas toujours à toutes les régions et à tous les produits issus de ce continent. Car, il existe des régions qui suscitent un tel intérêt qu'aujourd'hui, elles sont le point de convergence de toutes les stratégies de puissance de certains acteurs influents de la scène internationale. Loin d'être hors jeu, les régions utiles du continent sont un enjeu de confrontation entre les puissances occidentales et entre ces dernières et certaines puissances à vocation continentale, l'Afrique du Sud, l'Angola et le Nigeria.

Ainsi, ce qu'on ne semble pas vouloir admettre, c'est que l'Afrique est revenue au centre des préoccupations des puissances industrielles. Parmi les ressources qui sont à l'origine d'un tel regain d'intérêt du continent par les puissances industrielles figurent en bonne place les hydrocarbones liquides et gazeux. En effet, le gaz naturel et pétrole couvrent désormais les deux tiers de la demande énergétique mondiale. Dans ce sens, il est une matière première stratégique de première importance qui satisfait à lui seul 40% des besoins en énergie de la planète. Il présente de plus une particularité fondamentale : c'est la source quasi unique de carburants pour les voitures, les camions, les bateaux et les avions. Sans pétrole, l'activité économique s'arrête, les armées sont paralysées. Le pétrole est donc une ressource vitale pour les États. Dans cette optique, le pétrole et le gaz naturel sont un enjeu potentiel de guerre.

Il semble aujourd'hui admis que l'Afrique, sans être un nouveau Moyen- Orient, est déjà et deviendra encore plus à moyen terme un acteur significatif de la scène pétrolière mondiale. Si l'exploitation pétrolière de ce continent est relativement récente par rapport aux autres grandes zones que sont les USA, la Russie, le Moyen-Orient ou l'Amérique du Sud, il bénéficie de plusieurs atouts qui devraient favoriser son essor, notamment pour sa partie subsaharienne. Tout d'abord les progrès techniques, notamment au niveau de l'exploitation offshore,

rendent désormais très facilement exploitables, et à des conditions économiques compétitives, les gisements situés dans le golfe de Guinée. Le pétrole produit est de très bonne qualité et cette région jouit d'un excellent positionnement par rapport aux marchés consommateurs : Europe et Etats-Unis. Ainsi, les pays d'Afrique sur le territoire desquels la présence de telles ressources est attestée se retrouvent dans la ligne de mire des firmes multinationales occidentales, justifiant l'hypothèse d'une Afrique victime de la convoitise de ses multiples richesses. Ainsi, la conflictualité observée dans ces régions de l' «Afrique utile» s'explique partiellement par des motivations de positionnement, de repositionnement et par la détermination des firmes multinationales de vouloir toujours conquérir de nouveaux marchés et de réaliser des profits à tous les coups.

Toutefois, si l'aventurisme des multinationales pétrolières n'est pas exempt de reproches, les hypothèses de la rivalité de puissance et de contrôle global de l'énergie ont pour effets pervers de présenter les politiques congolais comme de simples marionnettes et d'absoudre à bon compte leurs errements et leur incapacité à proposer des projets de développement viables. Dans un tel contexte, leurs responsabilités ne peuvent être que difficilement ou partiellement mises sur la sellette. D'autres paramètres, à l'instar des questions ethniques depuis la Traite des Noirs115, les luttes de positionnement des politiques, la monopolisation de l'appareil étatique et de sa richesse par des groupes ethno-régionaux qui ont toujours été en toile de fond des crises successives que ce pays a connues depuis son indépendance, sont également des facteurs déterminants dans l'avènement de cette situation.

115Pendant la Traite, certaines ethnies étaient utilisées pour faciliter l'assujettissement de plusieurs autres. Cet état de faits a généré des rancunes qui ont perduré avec le temps, lesquels expliquent partiellement les conflits actuels par le désir de vengeance. A ce sujet, Cf. Y. LACOSTE, «Géopolitique des tragédies africaines», Hérodote, n°111, Tragédies africaines, Paris, La Découverte, 4ème trimestre 2003, pp : 3-4.

ANNEXES

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault