Objectif de l'étude
Il s'agit de répondre, avec les outils des Sciences
sociales et en prenant appui, autant que possible, sur des observations
directes et indirectes, aux questionnements soulevés par les
déstabilisations violentes successives observées au
Congo-Brazzaville à l'issue de la Conférence Nationale Souveraine
et qui ont conduit au renversement des institutions démocratiques. Afin
de réaliser cet objectif, il sied de poser la problématique
générale de l'étude.
Problématique
Le génie de l'homme ne lui a pas encore permis
d'optimiser l'exploitation de la source d'énergie par excellence qu'est
le soleil. Pour cela, il a dû se rabattre aux sources d'énergie
fossiles, caractérisées par leur incapacité à se
reproduire, par leur inégale distribution sur la planète et par
leur centralité dans la vie de l'homme moderne. Les
considérations précédentes justifient le fait que les
régions du globe qui abritent de pareilles ressources sont dans la ligne
de mire des politiques de puissance des acteurs majeurs du système
international.
En effet, ne peut-on pas envisager une lecture des guerres qui
travaillent le champ social et politique congolais en relation avec les enjeux
inhérents à la valorisation des ressources naturelles dont ce
pays est pourvu ? Dans cette optique, n'existent-ils pas de liens entre
l'émergence, l'amplification des conflits au Congo entre 1990 et 2002 et
la découverte, la valorisation de ses champs pétrolifères,
gaziers et de ses concessions de forêts primaires ? En d'autres termes,
la
conflictualité observée dans ce pays pendant
cette période, est-elle étrangère à la
montée en puissance de ces données géostratégiques
? Comme on peut le voir, une telle problématique doit reposer sur des
hypothèses précises.
VII. Hypothèses de l'étude
Ce sont des réponses provisoires aux questions
fondamentales de la recherche. Celles-ci pourront être confirmées
ou infirmées au terme d'une analyse approfondie des faits. Les
hypothèses de cette étude se déclinent ainsi qu'il
suit.
1. Les conflits armés du Congo-Brazzaville de 1990
à 2002 ont été particulièrement violents. Cette
violence, manifeste à travers les conséquences qui en sont
résultées, est inhérente au pragmatisme des acteurs dans
la matérialisation de leurs desseins, à la modernité de la
logistique et des stratégies de combat mis en oeuvre par les
belligérants.
2. Si les protagonistes ont pu se procurer une telle
logistique militaire, et aussi, que des violences de cette envergure n'aient
pas été dénoncées, c'est parce qu'il y'avait de
gros intérêts en jeu, notamment ceux liés à la
valorisation des ressources naturelles de ce pays. Par conséquent, il
existe un lien entre la valorisation de ces agrégats, les trafics
d'armes et ces guerres.
3. On ne saurait réduire ces conflits à de
simples affrontements internes. Le faire, est une attitude qui entame
profondément toute tentative d'intelligibilisation de cette situation et
ne permet pas de l'apprécier dans toute sa complexité. Les
guerres du Congo ont une dimension internationale qu'on ne saurait nier.
S'il était nécessaire d'exposer les
hypothèses qui sous-tendent cette investigation, on ne saurait se
dispenser de présenter le cadre théorique dans lequel elle va se
déployer.
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