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Le Discours fondateur des droits de l'homme dans l'anthropologie politique de John LOCKE : essai de compréhension de l'apport lockien dans la Déclaration universelle des droits de l'homme

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par Sédard-Roméo NGAKOSSO-OKO
Université de Yaoundé I - Maîtrise en Philosophie 2001
  

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IV.2. Originalité et philosophie politique de la D.U.D.H.

La D. U.D.H. institue un nouveau pacte moral entre les hommes. Ce pacte est fondé sur le respect mutuel, la sécurité, l'égalité et la dignité inhérents à la nature de la personne. Dans ce sens, elle constitue un jalon dans l'histoire de l'humanité. Elle classe, pour la première fois, la seconde catégorie des droits parmi les droits humains les plus fondamentaux. Pour la première fois aussi, elle définit dans un document international, l'expression «droits de l'homme» jusque là laissée à la discrétion des philosophes et de certains Etats seulement. Ainsi, nous apprenons

103Sur ces droits de la troisième génération, voir H. de DECKER, «Droits de l'homme et droits au développement, concurrence ou complémentarité», in Droits de l'homme en Afrique centrale, dir., D. MAUGENEST & P.-G. POUGOUE, U.C.A.C./KARTHALA, 1995, p. 208. Egalement, A. ABDELFATAH, «Droits de l'homme au développement», in COLLECTIF, Effectivité des droits fondamentaux dans la communauté francophone, A.U.P.E.L.F.-U.R.E.F., Bruylant, 1994, p. 109. Egalement, CONSEIL PONTIFICAL JUSTICE ET PAIX, Le droit au développement, Librairie édition Vaticane, 1991, p. 11. Egalement, K. MBAYE, «Droits de l'homme et pays en développement», in Humanité et droit international, Mélanges Réné-Jean DUPUY, édition A. PEDONE, 1991, p. 220. Enfin, B. R. GUIMBO (sic), «Droit au développement et dignité humaine», in dir., Y-J. MORIN, Les droits fondamentaux : Actes des 1ères journées scientifiques du réseau droits fondamentaux de l'AUPELFUREF, Tunis, 9-12 octobre 1996, Bruylant, 1997, pp. 73-89.

 

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104Sur ce statut de la D.U.D.H., cf. : J. GLEN & J. SIMONIDE, Op. Cit., pp. 129-141.

105B.-B. GHALI, «Discours inaugural de la conférence mondiale sur les droits de l'homme», 1993, cité par A. ABDELFATAH, «Rapport introductif», in (dir.), Y-J. MORIN, Op. Cit., p. 37.

que peu importe que nous soyons homme, femme ou enfant, notre langue, religion, opinion politique, etc., nous jouissons des même droits.

Depuis son adoption, la D. U.D.H. a été traduite dans plus de deux cent langues, intégrée dans la C.I.D.H. et arrimée aux constitutions de nombreux pays. Ce qui lui confère valeur de loi sur le plan juridique, en dehors de la simple fonction morale qu'elle avait au début104. De plus en plus, un mouvement dynamique, d'envergure internationale, en faveur des droits de l'homme gagne du terrain. Ce mouvement incite au changement des mentalités, à la culture de la paix, au respect de l'autre moi et à la pratique de la tolérance. Sa finalité est la réalisation d'un monde apaisé, l'affirmation du progrès de l'humanité vers une véritable société des personnes et la foi dans un idéal de justice.

Une certaine doctrine sur les droits de l'homme va plus loin. Elle recourt à la notion de « droit d'ingérence » ou de « devoir d'ingérence » ; elle présuppose une conception des droits de l'homme en rapport avec le principe de la souveraineté des Etats. Pareille conception en appelle à l'établissement de nouvelles constructions juridiques. Les droits de l'homme, estime-t-elle, abolissent la distinction traditionnelle entre l'ordre interne et l'ordre international, et sont créateurs d'une perméabilité juridique nouvelle. Il s'agit donc de ne les considérer ni sous l'angle de la souveraineté absolue, ni sous celui de l'ingérence politique. Au contraire, il faut les comprendre comme impliquant la collaboration, la coordination des Etats et des organisations internationales. L'Etat est ainsi non seulement le meilleur garant des droits de l'homme, mais c'est aussi à lui que la communauté internationale a, à titre principal, délégué les soins de la protection des individus, et peut réclamer des comptes à cet effet :

« La question de l'action internationale doit se poser lorsque les Etats se révèlent «indignes» de cette mission, lorsqu'ils contreviennent aux principes fondamentaux de la Charte et lorsque, loin d'être les protecteurs de la personne humaine, ils en deviennent les bourreaux »105.

106H. PALLARD, «Personne, culture et droits», in dir., Y-J. MORIN, Op. Cit., p. 125.

107J.-S. ZA'ABE, Fondements philosophiques des droits de l'homme, Presses de l'U.C.A.C., 2000, p. 08.

Le fondement des droits de l'homme repose incontestablement sur un principe existentiel : « vivre au moindre mal possible »106. Ce qui caractérise l'existence humaine c'est la recherche du bonheur et du plaisir, la fuite de la souffrance. A partir de ce principe, la D. U.D.H. entend fonder la liberté, l'égalité et le droit à la vie. Elle démontre que certaines pratiques comme l'excision, les scarifications, etc., sont contraires au principe du « vivre au moindre mal possible », donc condamnables.

Dans la même optique, devant l'altérité et la diversité de ses manifestations, J.-S. ZA'ABE107 retrouve-lui aussi dans ce concept des droits de l'homme, une normativité susceptible de réprimer l'agressivité humaine. Cette normativité institue un nouvel ordre social et juridique fondé sur le respect de la personne, et traduit le désir légitime d'un minimum d'éthique pouvant être universalisé. L'éthique ne tolère pas que l'on fasse souffrir de façon arbitraire et inhumaine des êtres humains. Devant la souffrance, nous voyons apparaître un sentiment spontané d'indignation qui est la manifestation d'une pulsion morale élémentaire transformable en une position éthique. C'est ce minimum d'éthique que nous retrouvons dans les droits de l'homme. La théorie des droits de l'homme suppose une nature humaine, elle suppose connaissable l'essence de l'homme. Enfin que cette nature est siège de valeurs, que l'on puisse en inférer des normes.

Il faut, par ailleurs, signaler que la D. U.D.H. n'est pas le seul document en son genre qui parle des droits de l'homme. Il existe plusieurs autres traités analogues qui l'ont précédé, en dépit de leur portée uniquement nationale. La section suivante essaie de les énumérer. Toutefois, la D. U.D.H. reste le traité le plus important et le plus décisif en la matière, dans la mesure où, elle mobilise toute la communauté humaine.

108 C. BECKER, La Déclaration d'indépendance, Nouveaux Horizons, 1992, pp. 261-262.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon