IV.4.3. La Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen (1789)
Son préambule signale l'acteur de l'énonciation
des droits : « les représentants du peuple français,
constitués en Assemblée Nationale ». Ces droits sont la
liberté, la propriété, la sûreté de sa
personne et la résistance à l'oppression. Ils fixent les
frontières légitimes du gouvernement par rapport aux
individus.
Autrement dit, l'objet même du gouvernement est de
manifester la finalité de l'exercice légitime du
pouvoir109. Elle énonce les principes fondateurs d'un nouvel
ordre social et politique, point d'ancrage du système
démocratique moderne. Les droits de l'homme y sont conçus comme
des valeurs opposables à l'hypertrophie de l'Etat totalitaire et de son
contrôle des individus. Ils retrouvent la puissance effective d'une norme
qui ne se dissout pas dans l'historicité parce qu'elle est
historiquement antérieure et logiquement supérieure au droit
positif.
Une telle vision les sacralise en leur accordant le statut
d'une sorte de définition du nouvel humanisme politique. Mais dans
quelle mesure cette philosophie contemporaine, dite des droits de l'homme, dont
nous venons de dégager les grandes orientations conceptuelles, se
réclame-t-elle de la pensée politique de J. LOCKE ?
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