CHAPITRE 1 : L'ELEVAGE DES PETITS
RUMINANTS AU NIGER
1. Importance de l'élevage
L'élevage constitue, après l'agriculture, la
deuxième activité économique du Niger. Si par le
passé le cheptel était essentiellement concentré dans la
partie nord, zone à vocation pastorale, aujourd'hui il devient de plus
en plus important au sud, dans les villes et les campagnes de la zone reconnue
à vocation agricole (MRA, 2003).
L'élevage intéresse la quasi-totalité de
la population rurale soit 85 p. cent de la population totale du Niger. Le
Ministère des Ressources Animales a estimé, en 2007, les
effectifs du cheptel national à 7.336.088 bovins, 9.192.017 ovins,
11.238.268 caprins et près de 1.565.420 camelins (MDA-MRA,
2004-2007).
L'entretien de tout ce important cheptel, exception faite du
cheptel aviaire, est assuré par les pâturages naturels, les
résidus de culture et les sous produits agro-industriels. D'une
manière générale, les terres destinées au
pâturage, constituées de la zone pastorale et des jachères
en zone agricole, diminuent d'année en année en raison de la
pression agricole et de la désertification.
L'étude de l'évolution des effectifs de la
période coloniale à nos jours, montre une évolution en
dents de scie ; les effets combinés des maladies et/ou de
déficits fourragers étant la cause de ce type d'évolution.
La taille des troupeaux des ruminants qui est en moyenne de 30 bovins, 50
ovins, 50 caprins et 40 camelins chez les éleveurs purs varie du nord au
sud. En général ces troupeaux sont mixtes (MRA, 2003).
Prévalence de la peste des petits ruminants au Niger :
enquête sérologique dans les régions de Niamey, Tahoua et
Tillabéry
2008
GAGARA H. Mariama
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L'élevage des petits ruminants occupe de plus en plus
une place importante et se pratique dans toutes les zones climatiques, depuis
la zone soudanienne jusqu'aux oasis du Ténéré. Il occupe
toute la population aussi bien sédentaire que nomade. Cet aspect
révèle le caractère extensif de l'élevage
nigérien, marqué par une transhumance de grande amplitude
à côté duquel se situe un noyau sédentaire
d'embouche uniquement en zone agricole (MRA, 2003).
2. Les principales races ovines élevées
au Niger
L'espèce ovine du Niger est essentiellement
constituée de cinq races de moutons à poils et accessoirement de
3 races de moutons à laine (MRA, 2003).
2.1. Mouton Oudah (figure 1)
Son nom provient de la tribu qui l'élève au
Niger (Oudawa). On le rencontre également dans les pays frontaliers du
Niger. C'est un mouton d'assez grande taille (environ 80cm au garrot) souvent
élevé en groupe et dont le poids moyen adulte peut atteindre 50
kg. La robe est bicolore avec une partie antérieure qui varie de la
couleur fauve à noire et une partie postérieure blanche. La ligne
de démarcation entre les 2 parties est circulaire. La couleur fauve ou
noire englobe une partie de l'abdomen. La queue est longue et descend en
dessous des jarrets. Le mouton Oudah est un bon animal de boucherie. Son
rendement carcasse oscille entre 48 et 50 p. cent (Ibrahim, 1975). Ces moutons
représenteraient 50 p. cent du cheptel ovin (INRAN, 1996).
Figure 1 : Mouton Oudah (source : INRAN 1996)
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