INTRODUCTION
La finance désignant l'étude de la façon
dont les individus et les organisations obtiennent les ressources
monétaires pour la réalisation de leurs objectifs est apparue
depuis longtemps du fait des échanges économiques. L'histoire
économique nous enseigne que les premières banques ont fait leur
apparition au cours du XVe siècle. Les Etats organisés d'alors
dont la France, procédèrent à des nationalisations pour
une meilleure mainmise sur leurs économies respectives.
Ce monde de la banque dominé par l'Etat connaît
des mutations profondes dont le rythme s'accélère brutalement ces
dernières années : Il y a l'avènement de la loi bancaire
de 1984, l'unification du marché des services financiers dans un cadre
européen, la modernisation des moyens de communication...
L'avènement de la Banque du Sénégal en
1853 marque le point de départ du système bancaire en Afrique de
l'Ouest. En effet les premiers signes monétaires ont été
introduits dans l'Ouest africain à partir de 1820. La Banque du
Sénégal est le premier établissement autorisé en
Afrique française à effectuer des opérations de banque et
d'émission.
L'ensemble des banques chapotées par un institut
d'émission, forme le système bancaire. En Afrique occidentale, la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) joue le rôle
d'institut d'émission. Le Franc de la Communauté
Financière Africaine (F.CFA) est l'unité monétaire commune
à l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Le système
bancaire ouest africain est organisé d'une façon pyramidale. Au
sommet se trouve la BCEAO avec pour mission entre autre d'assurer, la
définition de la politique monétaire des pays membres de l'Union,
le contrôle de la masse monétaire et surtout d'assurer la
réglementation de l'activité bancaire et financière en son
sein. Viennent ensuite les établissements de crédit
composés des banques et des établissements financiers.
Les établissements de crédit comme toutes les
entreprises ont toujours besoin pour leur fonctionnement de ressources
monétaires. Nous distinguerons une finance directe opérée
dans le cadre d'une économie de marché financier et
une finance indirecte qui est celle où les agents font
appel aux banques et établissements financiers, servant
d'intermédiaires. Ces intermédiaires à la suite de leur
activité d'octroie de crédit peuvent rencontrer des
difficultés de trésorerie. On pourrait ainsi se demander comment
ces établissements de crédit, confrontés à de tels
problèmes, arrivent - ils à couvrir leur déficit ?
La Banque Centrale, prêteur en dernier ressort, leur
offre plusieurs possibilités de refinancement. Parmi elles, il y a le
recours au marché monétaire, les procédures de pension et
de réescompte, les injections brutes de liquidité.
L'objet de ce travail est d'expliciter le mécanisme du
refinancement par l'une des possibilités qu'offre la Banque Centrale
à savoir le recours au marché
monétaire.
Pour traiter notre thème nous avons retenu en accord avec
notre directeur de mémoire un plan en trois parties dont :
- D'abord un cadre théorique à
l'intérieur duquel nous aborderons la problématique de la
trésorerie, revue de littérature, un cadre conceptuel, les
objectifs de recherche de même que les hypothèses de recherche.
- Un cadre méthodologique qui décrit notre
démarche pour aboutir aux objectifs que nous nous sommes fixé.
- Un cadre analytique enfin à l'intérieur duquel
seront étudiées et interprétées les données
collectées ainsi qu'une plate forme de recommandations pouvant servir
d'outils d'aide à la prise de décision et/ou à
l'action.
I- : PROBLEMATIQUE
I - 1. L'ENJEU DE LA TRESORERIE
Le système bancaire et financier ouest africain est
régi par un ensemble de règles édictées par la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest de concert avec les organes
qui assurent le fonctionnement de l'UEMOA. Ainsi, le Dispositif Prudentiel
Applicable aux Banques et aux Etablissements Financiers de l'Union
Monétaire Ouest Africaine et la Loi Bancaire servent de repères
à ses institutions. L'article 3 de la Loi Bancaire définit les
banques comme « les entreprises qui font profession habituelle de recevoir
des fonds dont il peut être disposé par chèques ou
virements et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou pour le compte
d'autrui, en opérations de crédit ou de placement ».
L'article 4 stipule que « Sont considérées comme
établissements financiers les personnes physiques ou morales, autres que
les banques, qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte
des opérations de crédit, de vente à crédit ou de
change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient
pour leur propre compte en opérations de placement, ou qui servent
habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers
ou autrement dans tout ou partie de ces opérations». Les
critères d'éligibilité des banques et
établissements financiers y sont clairement définis.
La clarté du rôle de chacun des acteurs
intervenant sur le marché monétaire, aussi bien dans sa partie
gestion que dans sa partie mise en oeuvre des rouages de l'économie au
niveau de la zone, n'empêche pas que l'on y rencontre un certain nombre
de problèmes majeurs. Ces problèmes sont relatifs au coût
du financement bancaire, à la non maîtrise des risques de changes,
aux problèmes de liquidité, à la difficulté de
maintenir l'équilibre financier et enfin au faible taux de bancarisation
donc par effet induit de difficultés de mobilisation de
l'épargne. D'une façon synthétique, il s'agit de
problèmes liés à la gestion de trésorerie.
Le coût du financement bancaire de l'économie
n'aurait jamais été élevé si les projets
financés pouvaient en contrepartie assurer des retours sur
investissement susceptibles de garantir aux opérateurs
économiques une
rentabilité certaine et constant. Ceci n'est pas
souvent le cas et pourtant les rouages de l'économie d'un pays
nécessitent qu'il y soit périodiquement injecté de la
liquidité.
A ce premier phénomène, est assortie une
implantation de plus en plus persistante dans toute la zone UEMOA de nouvelles
banques et institutions financières parce que semble t-il les banques
existantes sont sur liquides. Le paradoxe est que cette surliquidité ne
se ressent ni sur la circulation de la masse monétaire encore moins par
le financement des PME.
S'il est donné aux banques la latitude de se refinancer
par le marché monétaire aussi bien en interne qu'en externe, les
règles prudentielles dont la charge du contrôle revient à
la Banque Centrale, se doivent d'être respectées afin qu'un
certain équilibre financier soit maintenu entre les ressources et les
emplois car, la tentation est grande d'utiliser à outrance les
possibilités d'emprunt et les engagements par signature que leur offre
leur statut d'établissement de crédit. Les tensions de
trésorerie sont la cause principale du recours à un
refinancement. Le concept de trésorerie zéro vise à une
optimisation du niveau de cash disponible qui ne doit être ni positif
(donc non placé) ni négatif (générant des frais
financiers)1.
Tout compte fait la monnaie est une marchandise dont la valeur
peut varier d'un jour à l'autre en fonction de l'évolution de
l'offre et de la demande qui souvent en détermine le cours. Ces
problèmes mentionnés influencent les établissements de
crédit qui doivent assurer leur fonctionnement et par conséquent
assurer le financement de l'économie. La gestion de la trésorerie
est un arbitrage constant entre la sécurité et
l'efficacité, la liquidité et la rentabilité, la
solvabilité et le risque. Sachant que la Banque Centrale prévoit
plusieurs possibilités de refinancement pour les établissements
de crédit, notre souci est de comprendre le mécanisme du
refinancement par le marché monétaire. Tout ce qui
précède nous fera retenir la question principale de recherche
suivante : « Quelles sont les bases contextuelles du refinancement par le
marché monétaire des établissements de crédit dans
l'espace UEMOA » ?
1 Source - Vernimmen -
I - 2. OBJECTIFS DE RECHERCHE
Ce sera dans le plus grand respect des contours de la
méthodologie de recherche que nous diviserons nos objectifs en deux :
I - 2. 1. L'OBJECTIF PRINCIPAL
Analyser les bases contextuelles du refinancement par le
marché monétaire des établissements de crédit.
I - 2. 2. LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
+ Donner la preuve de l'existence d'une possibilité de
refinancement des établissements de crédit par le marché
monétaire.
+ Donner les conditions requises par la Banque Centrale pour
bénéficier d'un refinancement.
+ Mettre en exergue les diverses influences induites par un
recours au refinancement.
I - 3. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Pour mener à bien nos travaux de recherche, nous avons
jugé opportun de joindre des hypothèses qui devront nous
permettre à l'issue de l'étude, de confirmer ou d'infirmer notre
vision relative au refinancement des établissements de crédit par
le marché monétaire. Ainsi nous avons retenu quatre principales
hypothèses de recherche :
> Se refinancer par le marché monétaire
reviendrait moins cher pour les banques et établissements financiers que
de le faire par tout autre moyen.
> Pour répondre efficacement aux
préoccupations d'ordre économique, les banques et les
établissements financiers doivent bénéficier de
refinancement.
> Aucune banque ne peut prétendre
bénéficier de refinancement sur le marché monétaire
sans pour autant respecter les ratios prudentiels édictés par la
Banque Centrale.
I - 4. REVUE DE LITTERA TURE
La spécificité et la technicité de notre
thème feront que notre revue de littérature ne puisse tourner
qu'autour de concepts avec cependant une articulation et une
interdépendance entre l'économie, la finance et l'économie
monétaire. En effet, la finance intervient dans l'économie par la
volonté des banques et établissements financiers qui appliquent
des taux d'intérêt sectoriels et préférentiels selon
qu'il s'agisse d'entreprises ou de ménages.
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest est la
Banque des banques de l'Union. Elle émet des billets : c'est une banque
d'émission. Elle effectue toutes les opérations concernant les
devises. C'est la banque de l'Etat (Trésor). Elle effectue la
compensation, réescompte les effets de commerce, intervient sur le
marché monétaire par sa politique d'« open market » et
assure l'application de la réglementation bancaire.
Les entreprises ont un besoin de financement et vont
emprunter. Le taux d'intérêt est un coût de production, les
entreprises devront rembourser le capital et les intérêts. C'est
une charge pour l'entreprise. Si le taux d'intérêt est
élevé, le coût du crédit sera élevé,
il y aura une baisse de la demande de capitaux et l'investissement baissera.
Les ménages ont une capacité de financement car ils
épargnent. Le taux d'intérêt est un revenu : c'est le prix
de l'épargne. Si le taux d'intérêt est élevé,
l'épargne augmente, la consommation chute, la production baisse et le
chômage augmente et tout ceci se fait sur le long terme. L'effet inverse
se produit pour les entreprises et les ménages. Si le taux
d'intérêt est bas, le coût du crédit baisse et il en
résulte une augmentation de la demande de capitaux, ce qui a pour effet
d'augmenter l'investissement. Pour les ménages les effets sont quasiment
similaires. Si le taux d'intérêt est bas, l'épargne diminue
car la consommation augmente. Il en résulte une augmentation de la
production et une baisse du chômage.
La pertinence d'une telle démarche relative à
l'affectation de taux d'intérêt différencié se
vérifiera particulièrement quand il s'agira
d'intérêt nominal ou d'intérêt réel.
Le taux d'intérêt nominal est le taux
d'intérêt proposé par les banques. Le taux
d'intérêt réel est le taux d'intérêt
déflaté. Pour passer du nominal au réel, on calcule
l'indice du taux d'intérêt réel et on enlève 100.
Les banques pratiquent dans le cadre du financement de
l'économie nationale, des modes d'intervention visant à faciliter
les rouages de l'économie dans le but de simplifier les transactions
entre les individus. C'est ainsi que l'on parlera d'escompte, de
réescompte...
Il s'agit de relations commerciales entre des entreprises. Une
entreprise accorde à son client un délai de paiement.
L'entreprise demande donc à son client de lui signer une reconnaissance
de dette, c'est à dire une lettre de change. Une lettre de change est un
effet de commerce par lequel un créancier (le tireur) ordonne à
son débiteur (le tiré) de payer à une date donnée
(l'échéance) une somme déterminée à une
personne (le bénéficiaire) dont le nom est inscrit sur l'effet.
Le bénéficiaire peut être le tireur lui-même ou toute
autre personne à qui l'entreprise doit de l'argent.
Le porteur d'un effet de commerce qui a besoin de
liquidités avant l'échéance peut porter l'effet de
commerce à l'escompte auprès d'une banque commerciale. Il va
recevoir en monnaie la valeur de l'effet diminué de l'escompte ou
intérêt (l'escompte est la commission de la banque). Cette
opération s'appelle l'escompte, le taux d'intérêt s'appelle
le taux d'escompte. C'est une opération de crédit à court
terme.
Les banques commerciales peuvent avoir besoin de
liquidités : elles portent alors cet effet de commerce à la
Banque Centrale. Cette opération s'appelle le réescompte et le
taux d'intérêt s'appelle le taux de réescompte.
Parmi les banques, celles dites commerciales ont la
particularité d'être plus régulières dans les
opérations de compensation et de réescompte auprès de la
Banque Centrale. La compensation est un échange quotidien entre les
banques commerciales. On dit que les banques effectuent la compensation
(système informatisé). Cette compensation est nécessaire
car les banques reçoivent des chèques qui appartiennent à
d'autres banques. Il existe donc un déséquilibre entre les
banques qui échangent leurs créances et leurs dettes respectives.
Après compensation, une banque peut se trouver en situation
excédentaire, une autre déficitaire. Le règlement se fait
en "monnaie banque centrale". La
monnaie banque centrale représente les encaisses en
billets et les avoirs sur le compte courant des banques commerciales à
la BCEAO. Une banque commerciale a besoin de monnaie banque centrale pour :
· répondre aux besoins de ses clients
· constituer des réserves obligatoires sur son
compte à la BCEAO
· acheter des devises
· régler ce qu'elle doit aux autres banques
après compensation.
Les banques trouvent donc cette monnaie banque centrale dans
:
· les billets déposés par les clients.
· leur compte courant à la BCEAO s'il est
créditeur.
Sinon, il leur reste :
· le réescompte : opération de refinancement
des banques commerciales auprès de la BCEAO
· le marché interbancaire.
Le marché interbancaire est le cadre
privilégié de refinancement des banques commerciales où
elles peuvent échanger leur monnaie banque centrale. Le marché
interbancaire est un marché immatériel (réseaux
informatiques). C'est un marché qui porte sur des opérations
à très court terme (1 jour). Les banques s'échangent donc
leurs excédents et leurs déficits de trésorerie. Les
banques qui ont un solde positif prêtent leurs liquidités
moyennant un intérêt. Les banques qui ont un déficit
empruntent des liquidités moyennant un intérêt. Le taux du
marché interbancaire se fixe en fonction de l'offre et de la demande. La
Banque Centrale peut intervenir sur ce marché interbancaire en achetant
ou en vendant des liquidités pour faire varier le taux
d'intérêt. C'est la politique d' « Open Market ».
Si la Banque Centrale souhaite que les banques obtiennent
facilement des liquidités (exemple : lorsqu'il y a ralentissement de
l'activité économique), la Banque Centrale se porte offreur (ou
vendeur) de liquidités. L'offre étant supérieure à
la demande, le taux d'intérêt baisse. Conséquence : les
banques pourront se refinancer facilement sur ce marché interbancaire et
obtenir des
liquidités à coût faible donc une hausse
des possibilités de crédits vis-à-vis de leurs clients.
Si la Banque Centrale souhaite que les banques obtiennent
difficilement des liquidités (exemple : lorsqu'il y a inflation,
croissance forte de l'activité économique), la Banque Centrale se
porte acheteur (ou demandeur) de liquidités. L'offre étant
inférieure à la demande, le taux d'intérêt monte.
Conséquence : les banques pourront se refinancer difficilement sur ce
marché interbancaire et obtenir des liquidités à
coût élevé donc une baisse des possibilités de
crédits vis-à-vis de leurs clients.
La politique monétaire est un instrument de la
politique économique, au même titre que la politique fiscale,
sociale... Son principal objectif est la stabilité des prix et la
sauvegarde de la valeur interne et externe de la monnaie. Elle régule la
création de monnaie en fournissant les liquidités
nécessaires au bon fonctionnement de l'économie tout en veillant
à la stabilité de la monnaie. La politique monétaire doit
être compatible avec les objectifs économiques du gouvernement.
Ses objectifs sont :
· le contrôle des variations de la masse
monétaire qui ne doit être ni trop faible, ni trop abondante
· le contrôle des mouvements de capitaux à
court terme entre les pays de la zone
Dominique PLIHON dans son livre
intitulé « La monnaie et ses mécanismes » aborde des
questions relatives à cet instrument de paiement, la monnaie, son
rôle dans l'économie ainsi que son mécanisme de
fonctionnement à tous les niveaux. Partant des origines de la monnaie,
il explique les rouages de la politique monétaire, du rôle des
banques au sein des économies nationales et internationales. Il insiste
sur la politique monétaire menée par les Banques Centrales.
La politique monétaire se définit comme
l'ensemble des instruments dont disposent les pouvoir publics pour
régler la création monétaire et l'usage de la monnaie par
les agents. Elle a donc un rôle de régulation
macroéconomique. Son analyse de la politique monétaire est
surtout axée sur l'après unification de la zone Euro
marquée par l'avènement de la monnaie unique. Traditionnellement
la politique monétaire est mise en place pour répondre à
des
besoins, des objectifs. Ceux-ci appelés `'Carré
Magique» de Kaldor sont au nombre de quatre : la stabilité des
prix, la croissance économique, le plein emploi et l'équilibre de
la balance des paiements. Leur réalisation tient du miracle car
lorsqu'on cherche à atteindre un, l'autre s'éloigne. L'ensemble
de ses objectifs est naturellement hors d'atteinte de la seule politique
monétaire.
Dominique PLIHON est docteur en Economie de
l'Université de New York et diplômé de l'Institut d'Etudes
Politiques de Paris. Professeur d'économie à l'Université
Paris-Nord, il a travaillé à la Banque de France en tant
qu'économiste et au Commissariat général du Plan.
Il ne faut pas qu'il y ait un excès de création
monétaire. En effet, si le taux d'intérêt est faible, les
crédits distribués aux ménages et aux entreprises
augmentent. Le risque est le gonflement de la masse monétaire
(inflation) car le pouvoir d'achat des agents économiques est
supérieur à la quantité de biens disponibles. La demande
est supérieure à l'offre, ce qui entraîne une hausse des
prix. D'autre part, si le taux d'intérêt est bas, il existe un
risque de fuite des capitaux flottants vers l'étranger car la
rémunération y est plus importante. Il ne faut pas qu'il y ait
une insuffisance de création monétaire. En effet, si le taux
d'intérêt est élevé, les crédits
distribués aux ménages et aux entreprises baissent. Le risque est
la diminution de la masse monétaire (récession) car le pouvoir
d'achat des agents économiques est inférieur à la
quantité de biens disponibles. La demande est inférieure à
l'offre, entraînant une baisse des prix. La politique monétaire
doit donc trouver un équilibre entre l'insuffisance et l'excès de
création de monnaie (régulation de la masse monétaire).
Pour atteindre les objectifs, les autorités monétaires disposent
de différents instruments :
1 - L'encadrement du crédit
Il consiste à Imposer aux banques des quotas de
crédit à ne pas dépasser. Il s'agit de limiter le pouvoir
de création de monnaie par les banques. Ce seuil est fonction des
crédits accordés l'année précédente. Une
banque qui ne respecte pas cette règle est sanctionnée. Ce
système a été supprimé en 1987.
2 - Le mécanisme des Réserves
Obligatoires (R.O)
Les réserves obligatoires sont des dépôts
non rémunérés que chaque établissement de
crédit doit effectuer sur son compte à la BCEAO. C'est un compte
bloqué d'avoirs en monnaie banque centrale. Le taux de R.O peut
augmenter et limiter la création monétaire. Ce taux peut aussi
diminuer et entraîner l'augmentation de la création
monétaire.
3 - Le taux de réescompte
C'est une opération de refinancement des banques
commerciales. La Banque Centrale peut aussi augmenter ou baisser ce taux.
4 - La politique d' « Open Market
»
L'open market est l'intervention de la Banque Centrale sur le
marché interbancaire. La Banque Centrale peut orienter le prix (taux
d'intérêt) et agir sur les quantités (quantités de
monnaie banque centrale). Ce taux d'intervention est un taux directeur : ce
taux influence le taux d'intérêt proposé aux clients.
Jacques GENEREUX traite dans son
livre intitulé « Economie politique 3. macroéconomie »
du fonctionnement de l'économie pris dans son ensemble mais surtout les
différentes interactions entre les fonctions qui la compose.
Divisé en six chapitres, la quasi-totalité des aspects de
l'économie y sont traités. Son importance se remarque au niveau
de la comparaison entre les approches de l'auteur à savoir, l'approche
classique basée sur les `' mécanismes de prix pour
réaliser rapidement l'équilibre sur tous les marchés»
et celle keynésienne `' qui examine les situations où les prix ne
peuvent pas jouer ce rôle équilibrant automatique». Jacques
GENEREUX est Maître de conférences d'Universités et
professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Le financement de l'économie s'effectue à
travers principalement deux modes dont l'autofinancement et le recours à
une source de financement externe. L'autofinancement correspond à
l'utilisation par l'agent économique de ses propres ressources.
MODE DE FINANCEMENT
DIRECT
INDIRECT
MONETAIRE
MARCHE FINANCIER
NON MONETAIRE
AUTOFINANCEMENT
FINANCEMENT EXTERNE
Economie d'endettement
Economie de fonds propres
Economie de marché financier
Figure 1: Mode de financement de
l'économie
A - Le financement interne Dans
le cas du financement interne, l'agent économique utilise ses propres
ressources : c'est l'autofinancement (bénéfice non
distribué + amortissement).
Autofinancement = (Epargne brute / FBCF) *
100
B - Le financement externe
Ce mode de financement peut être direct ou indirect, cela
en fonction des intervenants :
1 - Le Financement indirect
Les agents économiques passent par l'intermédiaire
des banques : c'est
l'intermédiation. Il s'agit d'une
économie d'endettement.
Capacité de financement
Offre de Demande
Capital de capital
Banques
Mode de financement indirect
Besoin de Financement
Figure 2:Economie d'endettement
2 - Le financement direct
Il y a le recours direct au marché financier (la
Bourse). On parle alors de désintermédiation. Il s'agit d'une
économie de marché de capitaux ou d'une économie de
marché financier.
Capacité de financement
Offre de Demande
Capital de capital
Marchés Financiers
Achat de Emission de
titres titres
Besoin de Financement
Economie de marchés de capitaux
Figure 3:Economie de marché de
capitaux
Aucune politique d'intermédiation financière ne
peut être assurée sans auparavant qu'il soit maîtrisé
le processus de création de la monnaie par les autorités
compétentes qui sont :
o le Trésor public par l'émission de bons de
Trésor
o la Banque Centrale par l'émission de « billets en
circulation » o le système bancaire par le biais des
dépôts.
Les divers agrégats représentatifs de monnaie
en circulation sont une addition plus ou moins complète du pouvoir
d'achat dont disposent les agents financiers. De nature fiduciaire, cette
monnaie, ce pouvoir d'achat est représenté en totalité par
des créances sur des organismes ou institutions financières. Cela
est évident en ce qui concerne les dépôts et autres actifs
financiers à court terme, mais l'est également pour les billets
de banque et la monnaie divisionnaire qui ne sont rien d'autre que des titres
de créances respectivement sur la Banque Centrale et sur le
Trésor Public, eux-mêmes institutions
financières nationales. La création
monétaire consiste en la mise à la disposition du public d'un
pouvoir d'achat qui sera honoré en cas d'usage par d'autres
crédits en compte ou titres de créances émis par
l'institution initiale, ou par une autre institution financière. Le
schéma ci après illustre la création monétaire des
établissements de crédit.
PUBLICS
2. Conservation d'une partie du revenu en
billet de banque
4. Dépôt dans les autres
IF
AUTRES INSTITUTIONS FINANCIERES
BANQUES ET AUTRES INSTITUTIONS
1. Crédit au public
3. Dépôts
5. Compensation interbancaire
6. Prêt sur le M. M
7. Emprunt sur le
M. M
MARCHE MONETAIRE
8. Prêt au M.M
BANQUE CENTRALE
Figure 4: Adapté du livre d'Economie
monétaire et bancaire - Collection ITB - P.36
Interprétations :
1 Les banques et autres institutions
financières octroient des crédits au public.
2 Une partie du crédit est
conservée sous forme de billet de banque.
3 Une deuxième partie est gardée
dans le compte sous forme d'épargne.
4 Le reste est déposé dans les
autres IF soit pour des dépôts soit en remboursement de dettes.
5 Les établissements de crédit se
compensent les déficits et les excédents (moyens de paiement).
6 Les institutions à capacité de
financement prêtent leur excédent sur le marché
monétaire.
7 Les institutions à besoin de
financement empruntent sur le marché monétaire pour combler le
déficit.
8 La Banque Centrale, prête en dernier
ressort le complément au marché monétaire.
La maîtrise du schéma de création
monétaire est de nos jours une nécessité pour les
établissements de crédit qui se veulent compétitifs.
Objectifs et gestion du bilan sont alors des éléments clés
à considérer.
Il reste entendu que dans toutes les zones monétaires
du monde, il existe un processus harmonisé relatif au système de
paiement interne à la zone, qui a l'obligation d'être plus ou
moins conforme à ce qui se pratique dans les autres zones
monétaires. C'est ainsi qu'au sein de l'UEMOA, la BCEAO ne cesse
d'être en campagne de sensibilisation.
Cette campagne a pour objectif principal la croissance du
taux de bancarisation considéré comme « très faible
». Ainsi il est estimé entre 3 et 7% dans l'UEMOA quand il atteint
environ 99% dans certains pays occidentaux et 60% au maghreb. Pour corriger
cette défaillance, le Conseil des ministres des finances a posé
une requête au niveau de la Banque Centrale. Il s'agit de mettre en
oeuvre les moyens et mesures pour atteindre un taux de bancarisation de 20%
d'ici à 2010, d'où la campagne de sensibilisation auprès
des populations de l'espace UEMOA. Il a été reconnu que beaucoup
reste à faire pour améliorer le cadre juridique et
institutionnel. Une étude a été réalisée de
concert avec toutes les structures bancaires et avec des résultats
obtenus consensuels. Les auteurs s'accordent sur les faits
socio-économiques constituant des freins au développement du taux
de bancarisation. Comme, entre autres, la perte de crédibilité,
le faible revenu, l'analphabétisme, la méconnaissance du
système bancaire, l'éloignement des structures, les longues
procédures, les coûts élevés de service et aussi le
manque d'informations.
Pour atteindre les populations, différentes mesures
sont prises pour déduire le taux de circulation fiduciaire par des
mesures globales. Ces mesures visent à renforcer la confiance des
populations et faciliter l'accès bancaire au plus grand nombre, en
mettant à profit l'efficacité de ses nouveaux systèmes
bancaires.
Dans le but de mener à bien cette mission, les
responsables de la BCEAO ont décidé d'optimiser les
infrastructures, de renforcer d'avantage la sécurité, d'appliquer
une commission fixe sur les transactions.
I - 5. CADRE DE REFERENCE
L'aboutissement de nos travaux de recherche est
conditionné par une prise en compte des plusieurs éléments
non moins importants dont :
V' La monnaie, ses caractéristiques et son
mécanisme
V' L'épargne
V' Les banques et les établissements financiers
V' Le marché monétaire
V' Le Dispositif Prudentiel entre autre
I - 5. 1. LA MONNAIE
La monnaie est selon l'approche théorique l'instrument
unique et universel des échanges. Etymologiquement elle vient du latin
« monere » qui signifie avertir. C'est l'un des instruments les plus
utilisés dans le quotidien des individus pour leurs transactions. La
monnaie depuis son origine a connu diverses formes. Il semble que les
premières formes de monnaies soient apparues 5000 ans avant notre
ère2. A cette époque, le bien objet de
l'échange était sa propre monnaie, ayant une valeur
intrinsèque. C'est pourquoi cette forme était appelée
monnaie marchandise.
A partir de 2000 avant notre ère, on assiste à
l'évolution de la monnaie marchandise vers la monnaie métallique.
Il s'agit de l'utilisation des métaux précieux tels que l'or,
l'argent principalement. La période de cette monnaie a connu trois sous
évolutions dont la monnaie pesée, la monnaie comptée et
enfin celle frappée. La monnaie pesée consistait à mesurer
le poids du métal précieux au moment de l'échange pour
déterminer sa valeur. Vers 800 avant Jésus Christ, la monnaie est
divisée en pièces et c'est le nombre de pièces qui
déterminait sa valeur : la monnaie pesée avait
évolué vers la monnaie
2 Dominique PLIHON - La monnaie et ses
mécanismes -
comptée. Enfin il vint un moment où les
pièces étaient frappées du poids de la pièce,
déterminant ainsi sa valeur pour l'échange. Les monnaies
évoluaient en fonction du temps et aussi dans l'optique de
réduire les conséquences. En effet, la monnaie
matérialisée avait beaucoup d'inconvénients dont les
problèmes d'équivalence et de multiplicité des
pièces. La quantité potentielle en métaux était
inconnue, ce qui justifiait la difficulté à déterminer la
valeur des pièces. Lorsque la quantité de métal baissait,
sa valeur augmentait et inversement. Il y avait aussi autant de monnaies que de
pays.
L'objectif des systèmes monétaires
métalliques était de garantir la stabilité de la monnaie
en imposant des règles concernant sa définition et ses usages.
Jusqu'au XIXème siècle, le régime bimétallique
était de mise. Chaque État, en fonction de ses
disponibilités métalliques, utilisait
préférentiellement l'un ou l'autre métal, et se servait de
l'autre comme appoint. Les pièces d'or et d'argent notamment, de par
leur valeur intrinsèque, circulaient fréquemment en dehors de
leur pays d'origine. Après la première guerre mondiale,
l'étalon-or a pris le dessus sur le régime bimétallique.
L'or étant facilement exportable, il est devenu la base du
système monétaire internationale. Jusqu'alors, la quasi-
totalité des monnaies étaient ancrées sur l'once d'or qui
valait 35 dollars aux Etats-Unis.
La monnaie dématérialisée apparaît
vers le XVIIème siècle sous la forme de certificats de
dépôt. Palmstruch (1656), un argentier collectait l'or des
individus et émettait en retour des certificats représentatifs de
métaux précieux. Cet or était laissé en
dépôt dans les coffres de banques. C'est à partir de
là que les argentiers anglais ont donné des valeurs
différentes aux certificats, l'ancêtre de nos billets actuels. Il
est accepté en vertu de la confiance accordée à son
émetteur, d'où le nom de monnaie fiduciaire. C'est un instrument
monétaire dont la valeur faciale est dissociée de sa valeur
intrinsèque.
L'émission de ces billets de banques conduira à
parler de nos jours de monnaie scripturale. Elle est ainsi
dénommée à cause de son inscription dans les livres des
instituts d'émission. Il s'agit de l'ensemble des opérations qui
laissent des traces à la banque dont le chèque, les cartes de
paiement, les virements de compte à compte etc.
La monnaie remplit essentiellement trois fonctions dont
l'unité des comptes, la réserve de valeur et le moyen de
paiement. La monnaie sert d'abord à évaluer le prix d'un bien par
rapport aux autres biens d'où son rôle d'unité de compte.
Elle est ensuite un actif qui possède de la valeur, un actif
parfaitement liquide. C'est enfin un moyen de paiement parce qu'elle sert
d'intermédiaire lors des échanges commerciaux.
La monnaie participe à la croissance économique
des Etats à travers les politiques mises en oeuvre par les Banques
Centrales. Du point de vue économique, la monnaie permet de
réduire les coûts de transactions. En effet dans une
économie de troc, l'échange de biens comporte des risques non
négligeables. L'augmentation du pouvoir d'achat des agents
économiques et par conséquent la croissance économique
passe par la création monétaire qui est un processus d'injection
de monnaie dans le circuit économique. Le système bancaire de la
zone UMOA est composé d'une part de la multiplicité des
Établissements Financiers et de l'autre la coexistence de monnaies.
L'émission d'une nouvelle monnaie est le monopole de la Banque Centrale.
Les banques commerciales quant à elles ont le monopole de la
création de monnaie scripturale. La monnaie scripturale correspond aux
dépôts à vue. C'est pourquoi on dit que tout crédit
s'ajoute au volume de monnaie existant et tout crédit fait de nouveau
dépôt.
I - 5. 2. L'EPARGNE
L'épargne constitue la part du revenu qui n'est pas
consommée immédiatement, celle qui est mise en réserve
dans l'espoir de tirer un meilleur rendement futur. Théoriquement cette
définition laisse entrevoir qu'il s'agit d'une somme d'argent
gardée dans une banque. Cependant il existe plusieurs formes
d'épargne dont la thésaurisation, le placement et
l'investissement. La thésaurisation consiste à accumuler de
l'argent, à le garder sous une forme liquide. Son principe n'est pas de
faire fructifier la somme mais plutôt de l'accumuler faute de meilleur
emploi. Le placement à l'opposé de la
thésaurisation est le fait de mettre de coté une
certaine somme pendant un certain temps dans une opération
financière en vue d'en tirer un profit3. L'investissement
peut être aussi assimilé à un placement s'il s'agit
d'opération financière. En revanche lorsqu'on parle d'engager un
certain montant dans un projet pour une certaine durée ou
d'acquérir un bien d'équipement, il s'agit d'investissement au
sens économique du terme. La notion d'épargne prête aussi
à confusion quant à l'identité des épargnants. Les
ménages ne sont pas les seuls acteurs de l'épargne. Il y a aussi
les entreprises, les administrations et les associations. Le volume de
l'épargne est un facteur important pour l'économie nationale. En
effet, une insuffisance d'épargne peut être préjudiciable
à l'investissement et par conséquent l'économie nationale.
L'excès d'épargne peut aussi causer un préjudice à
la demande globale. La relation entre l'épargne et l'économie
nationale se remarque à plusieurs niveaux. Les banques et
établissements financiers reçoivent des agents économiques
leur épargne sous formes de dépôts de toutes sortes :
comptes d'épargne dans les caisses et les banques, certificats
d'épargne, police d'assurance, etc. Ces établissements suivant le
processus de création monétaire octroient des nouveaux
crédits sur la base des dépôts, augmentant ainsi la
quantité de monnaie en circulation.
Une insuffisance de l'épargne aura pour
conséquence de diminuer les dépôts auprès des
établissements financiers donc les crédits aux agents
économiques. L'absence de crédit diminue dans la même
optique la part de l'investissement.
Les conséquences de l'excès d'épargne se
remarquent à deux niveaux : le volume élevé des
dépôts peuvent servir à octroyer beaucoup de crédit,
ce qui a pour effet d'augmenter considérablement la masse
monétaire. Pour l'un ou l'autre des cas, le rôle des institutions
monétaires est prépondérant dans la mise en oeuvre de la
politique monétaire de la zone concernée.
3 Source -
fr.wikipédia.org
I - 5. 3. BANQUE ET ETABLISSEMENT FINANCIER
Tout système bancaire et financier est régi par
une institution centrale qui a en charge sa réglementation et sa
gestion. En ce sens le système bancaire et financier de L'UMOA est
géré par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de L'Ouest
(BCEAO). Dans sa réglementation, il est clairement défini les
banques et les établissements financiers de sorte que toutes confusions
soient levées par rapport à leurs missions. Selon l'article 3 de
la loi bancaire, « Sont considérées comme banques les
entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut
être disposé par chèques ou virements et qu'elles
emploient, pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en
opérations de crédit ou de placement ».
Pour les établissements financiers, selon l'article 4
il s'agit des personnes physiques ou morales, autres que les banques, qui font
profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des opérations
de crédit, de vente à crédit ou de change, ou qui
reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient pour leur propre
compte en opérations de placement, ou qui servent habituellement
d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement
dans tout ou partie de ces opérations. Ces deux définitions
déclinent clairement le domaine d'activité de chaque
catégorie. Cependant il existe des similitudes entre banques et
établissements financiers. Pour les crédits, ils ont à peu
près les mêmes fonctionnements. Seulement l'origine des fonds fait
la différence. Les établissements financiers simples placent
ainsi l'argent des investisseurs, alors que les banques quant à elles
placent les dépôts des clients sur leurs comptes. Bien entendu,
les banques comme les établissements financiers peuvent aussi faire des
placements pour des investisseurs. Force est de constater donc que les banques
sont des établissements financiers d'un type particulier. Elles
reçoivent les dépôts de leurs clients et doivent pouvoir
leur restituer cet argent sur simple demande. Ce qui n'est pas le cas des
établissements financiers simples qui ne peuvent que recevoir des
investissements en capital mais pas de dépôt à vue. Ces
catégories d'institution sont complémentaires parce que d'abord
intervenant sur le même marché pour leurs opérations,
régies par la même réglementation ensuite. Ce que ne fait
pas l'un, l'autre le fait de sorte qu'enfin dans le système
financier,
l'étendue des services offerts soit la plus large
possible et accessible à toutes les couches sociales.
I - 5. 3. MARCHE MONETAIRE
Le marché monétaire est le marché de la
liquidité, sur lequel sont émis et échangés les
titres à court et très court terme par opposition au
marché financier spécialisé dans les capitaux dont la
durée est longue, en général supérieure à
sept ans. Ce marché est aussi ouvert aux agents non financiers qui
peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des titres de créances
négociables (TCN). Institué depuis le 1er juillet 1975, le
marché monétaire de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA) a pour principal objectif de promouvoir la mobilisation de
l'épargne intérieure et de favoriser le maintien et le recyclage
optimal des ressources dans l'Union. Depuis octobre 1993 ce marché a
été rénové conformément aux orientations de
la nouvelle politique monétaire et du crédit. Ainsi, la technique
de l'appel d'offres à taux d'intérêt unique selon la
procédure d'adjudication mixte a été introduite,
permettant l'intervention simultanée des offreurs et des demandeurs. Les
guichets à un jour, un mois et trois mois ont été
fusionnés en un guichet à une semaine. Le marché
monétaire est divisé en deux compartiments :
+ le marché interbancaire qui a un rôle central
dans le recyclage des liquidités bancaires de l'Union et dont l'objectif
est de réduire davantage la pression sur la monnaie centrale qui doit
garder son caractère de ressource d'appoint ;
+ les transactions sur les Titres de créances
Négociables (TCN).
Le marché interbancaire est réservé aux
établissements de crédits et à quelques institutions
agréées dont la Banque Centrale, le Trésor Public... Sur
ce marché, les transactions interbancaires sont des opérations de
gré à gré conclues entre les offreurs et les demandeurs de
capitaux. Il n'a pas de localisation précise et les transactions
s'effectuent par les moyens de télécommunication. Les taux sont
négociés en fonction de l'offre et de la
demande mais évoluent dans la fourchette de taux
directeurs définis par la Banque Centrale conformément à
sa politique monétaire. C'est le taux du marché interbancaire qui
sert aussi de référence aux taux d'émission des TCN.
Les opérations sur ce marché sont
essentiellement matérialisées par les échanges de
correspondances entre les parties, surtout pour les prêts de courte
durée n'excédant pas un mois. Les prêts sont, en
règle générale, effectués en blanc, sans aucune
garantie et basés sur la confiance mutuelle. Cependant pour des
opérations entre banques locales, certains prêteurs exigent des
emprunteurs un bon de virement tiré sur leur compte courant dans les
livres de la Banque Centrale, en guise de garantie du prêt. La
quasi-totalité des opérations étant basées sur la
confiance mutuelle, les offreurs s'entourent d'un minimum de précaution,
en particulier dans l'appréciation du risque. Cette appréciation
est généralement faite, de façon sommaire, à partir
des états financiers de l'emprunteur. Le marché interbancaire
rempli trois fonctions essentielles dont la redistribution entre les banques de
leurs déficits et excédents, l'ajustement des structures de
trésorerie et la régulation de la liquidité bancaire,
réservée à la Banque Centrale.
Les offreurs de capitaux sont en général les
agents à capacité de financement et les demandeurs ceux à
besoin de financement. La redistribution des déficits ou
excédents se fait par les placements de courtes durées afin de
profiter des intérêts. Cependant toutes les banques prises comme
un tout sont soit en situation de déficit soit en situation
d'excédent. Le marché interbancaire intervient aussi pour ajuster
les structures de trésorerie par des échanges temporaires
d'actifs. Compte tenu de la quantité de masse monétaire en
circulation, la Banque Centrale à travers le marché interbancaire
joue le rôle de régulateur soit par la création
monétaire ou par le système de réserves obligatoires.
Un Titre de Créance Négociable est un
instrument financier qui revêt la forme juridique d'un billet à
ordre représentatif d'un droit de créance. Il possède une
valeur appelée montant nominal et une durée qui peut varier de 1
jour à 7 ans. L'institution des titres de créances
négociables répond au souci de diversifier les supports et de
favoriser la constitution d'un gisement de titres nécessaires à
l'animation du marché monétaire et à la mise en oeuvre de
la politique d'open
market. Les TCN offrent aux émetteurs la
possibilité de lever directement des ressources d'épargne
à moindre coût. Les TCN présentent principalement trois
avantages pour les banques, les entreprises et les institutions :
+ pour les banques, ils favorisent la consolidation des
ressources, en leur assurant des ressources de durée pouvant aller
jusqu'à sept ans. De ce fait, et compte tenu de la souplesse qu'ils
offrent en raison de leur négociabilité, ils permettent un
adossement optimal du terme des ressources à celui des emplois. Les TCN
constituent également des opportunités pour le
développement de nouveaux métiers bancaires, notamment
l'ingénierie financière, la garantie de remboursement des
emprunts, la garantie de liquidité des titres...
+ Pour les entreprises, les TCN sont un instrument de gestion
de trésorerie plus souple et financièrement plus
intéressant que les produits financiers bancaires classiques, tant en
terme de financement que de placement de ressources.
+ Pour les investisseurs institutionnels, notamment les
sociétés d'assurance, les TCN offrent une opportunité de
couverture de leurs engagements réglementés, conformément
aux prescriptions du code de la Conférence I nterafricaine des
Marchés d'Assurances (CI MA).
L'émission des TCN par les banques, les
établissements financiers, les institutions financières
régionales et les entreprises est soumise à un cadre
règlementaire dans la zone UEMOA :
> Les bons de la Banque Centrale, d'une valeur nominale de 50
millions
chacun sont dématérialisés et servent de
support aux opérations d'open market.
> Les bons du Trésor également
dématérialisés et de même valeur nominale unitaire
que ceux de la Banque Centrale sont d'une durée comprise entre une
semaine et deux ans. Ces titres sont admissibles en support de refinancement de
la Banque Centrale.
> Les autres TCN sont les billets de trésorerie qui
permettent aux
entreprises de lever des capitaux, les certificats de
dépôt et les bons des établissements financiers qui
favorisent la collecte de ressources à moyen terme respectivement par
les banques et les établissements
financiers. Enfin, les bons des institutions
financières régionales offrent aux organismes
agréés l'opportunité d'adapter le terme de leurs
ressources à leurs emplois.
Tout comme le marché financier, le marché
monétaire revêt une grande importance pour les économies
nationales et internationales. Le marché monétaire constitue pour
l'économie nationale la clef de voûte du système bancaire
de par sa fonction de redistribution des besoins et des excédents en
trésorerie de l'ensemble des acteurs du système
économique. Les banques en constituent les opérateurs principaux
mais elles ne sont que des intermédiaires au service de tous. Outre
cette fonction il possède une caractéristique particulière
nécessaire pour une économie : c'est le marché des
transactions financières à court terme, ce qui permet de
rapidement résorber les difficultés ponctuelles de
trésorerie. De plus ce marché présente un risque de
défaut quasi nul. En effet sur le marché interbancaire, les
transactions se font de gré à gré, ce qui laisse supposer
une entente entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Les TCN
représentant aussi des droits représentatifs de créances,
les risques de défaut sont minimes à cause de la
négociabilité des termes. Il se pose de plus en plus la
nécessité de financer le développement par
l'épargne interne. La fonction de mobilisation de l'épargne du
marché monétaire est à ce titre la mieux indiquée
vu les coûts que peut engendrer le recours aux financements
extérieurs. L'orientation de l'épargne intérieure
privée vers la formation du capital représente pour les pays en
développement, principalement ceux de la zone UEMOA le moyen le plus
approprié pour parvenir à la croissance stabilisée,
évitant ainsi les financements extérieurs coûteux. Le
marché monétaire est tout aussi incontournable tant au niveau
national qu'international. En effet c'est sur le marché monétaire
que s'effectuent certaines opérations de couverture dont les
opérations de swap de taux d'intérêt qui permettent
à deux parties de se couvrir contre les risques de taux.
I - 5. 4. LE DISPOSITIF PRUDENTIEL
l'Union. En effet le système bancaire et financier
n'est pas exempt de risques de tous genres dont les risques de faillite, les
défaillances du système ayant une influence sur
l'économie. Une réglementation a été mise en place
dans les pays de l'Union afin de garantir la solvabilité des
établissements de crédit, mais également leur
liquidité, la protection des déposants et, de manière
générale, la sécurité du système dans son
ensemble. Il s'agit du « Dispositif Prudentiel Applicables aux
Banques et Etablissements Financiers ». Ces règles portent
sur :
+ Les conditions d'exercices de la profession
+ La réglementation des opérations
effectuées par la profession + Les normes de gestion
A. Les conditions d'exercice de la profession
Les conditions d'exercices de la profession sont relatives d'une
part au respect du capital social minimum requis et d'autre part de la
réglementation comptable.
· Le Conseil des Ministres de l'Union a
décidé, en sa session ordinaire du 17 septembre 2007, de relever
le capital social minimum applicable aux banques et établissements
financiers de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à 10
milliards et 3 milliards respectivement. Ainsi dans une première phase,
le capital est porté à 5 milliards pour les banques et à 1
milliard pour les établissements financiers, à compter du 1er
janvier 2008. Les banques et établissements financiers en
activité doivent se conformer à ces nouveaux seuils au plus tard
le 31 décembre 2010. La date d'application des seuils de 10 milliards et
3 milliards respectivement pour les banques et les établissements
financiers, sera indiquée à l'issue de la première phase.
Les banques doivent aussi justifier à tout moment, de fonds propres
effectifs au moins égaux au capital minimum déterminé en
application de l'article 23. En outre, une réserve spéciale et
obligatoire de 15% doit être constituée.
· En référence à l'article 39 de la
Loi Bancaire, les établissements de crédit sont tenus
d'établir leurs comptes conformément aux dispositions comptables
prévues par la Banque Centrale. Le plan comptable bancaire
est le référentiel commun à ces
établissements. Il leur est recommandé de constituer une
provision progressive pour parer aux risques garantis
· par l'Etat. La Loi prévoit une certification
des comptes par des commissaires aux comptes, choisis sur une liste
agréée. Le respect des dispositions et usages de la profession
doit être vérifié par un système de contrôle
interne.
B. La réglementation des opérations
effectuées par la profession
· Les prises de participation dans des entreprises
à caractère industrielles, commerciales, agricoles ou de services
sont interdites aux banques et établissements financiers. Ils ne doivent
détenir en aucun cas, directement ou indirectement, dans une entreprise
autre qu'une banque, un établissement financier ou une
société immobilière, une participation supérieure
à 25% du capital de l'entreprise ou à 15% de leurs fonds propres
de base.
· Le montant global des concours pouvant être
consenti par les banques et les établissements financiers aux personnes
participant à leur direction, administration, gérance,
contrôle ou fonctionnement, ne doit pas dépasser 20% de leurs
fonds propres effectifs.
· L'ensemble des actifs immobilisés des banques
et des établissements financiers, hormis ceux spécialisés
dans les opérations de capital-risque ou d'investissement en fonds
propres, doit être financé sur des ressources propres.
C. Les normes de gestion
· La couverture des risques : la couverture des
risques est définie par le
« rapport fonds propres sur risques ». Au
numérateur, il y a les fonds propres effectifs constitués par
la somme des fonds propres de base et
des fonds propres complémentaires. Au
dénominateur, il y a les risques nets déterminés par trois
principaux critères : la qualité de la contrepartie, les
principes à retenir pour la détermination de la contrepartie en
matière de risques et les coefficients de pondération. Le
pourcentage minimum à respecter est de 8%.
· Le coefficient de couverture des emplois à
moyen et long terme par des ressources stables : les banques et
établissements financiers doivent financer une certaine proportion de
leurs actifs immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à
moyen et long terme, par les ressources stables. La norme à respecter
est fixée à 75%.
· La division des risques : les banques et
établissements financiers doivent limiter, dans une certaine proportion,
leurs risques sur un même bénéficiaire ou une même
signature, ainsi que sur l'ensemble des bénéficiaires dont les
concours atteignent un niveau donné de leurs fonds propres effectifs.
Ainsi les risques pouvant être pris sur une seule et même signature
sont limités à 75% des fonds propres effectifs. De plus, le
volume global des risques atteignant individuellement 25% des fonds propres
effectifs ne doit pas dépasser huit (8) fois le montant des fonds
propres effectifs de l'établissement concerné.
· Le coefficient de liquidité : il s'agit
d'un rapport entre d'une part au numérateur, les actifs disponibles et
réalisables ou mobilisables à court terme (trois mois maximum),
et d'autre part au dénominateur le passif exigible à court terme
ou les engagements par signature susceptibles d'être
exécutés à court terme (trois mois maximum). Ce ratio doit
être respecté à tout moment.
· Le ratio de structure du portefeuille : Ce
ratio est conditionné par la délivrance par l'institut
d'émission, d'accords de classements. Il est défini par un
rapport entre l'encours des crédits bénéficiant des
accords de classement et le total des crédits bruts portés pas
l'établissement concerné. Pour s'assurer de la bonne
qualité des crédits distribués par
l'établissement assujettis, le ratio de structure de
portefeuille doit être, à tout moment, égal ou
supérieur à 60%.
II. CADRE METHODOLOGIQUE II - 1. CADRE DE L'ETUDE
II - 1.1 PRESENTA TION DE L 'UEMOA
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
a vue le jour le 10 janvier 1994, par un traité signé entre sept
Etats ayant en commun la même monnaie, le Franc de la Communauté
Financière Africaine (F CFA). Sa vision première était
d'introduire dans les stratégies nationales une dimension
régionale. Intervenue au lendemain de la dévaluation, son premier
objectif était de mettre les politiques économiques des pays sous
la surveillance mutuelle afin de garantir un cadre macroéconomique
« sain » qui garantisse la stabilité de la monnaie. Les
membres constitutifs sont le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo. La Guinée Bissau
intègrera l'Union le 02 mai 1997, portant ainsi leur nombre à
huit. L'ensemble des pays membres forme une superficie de 3 509 125
km2. L'atteinte de ses objectifs s'articule autour de deux
`'piliers» à savoir l'adoption d'un pacte de convergence,
stabilité, croissance et solidarité d'une part et la mise en
place d'un cadre législatif communautaire d'autre part. Ses objectifs
principaux sont au nombre de cinq :
V' Le renforcement de la compétitivité des
activités économiques et
financières des Etats membres, dans le cadre d'un
marché ouvert et
concurrentiel ;
V' La convergence des performances et des politiques
économiques des Etats à travers une surveillance mutuelle ;
V' La coordination des politiques sectorielles par la mise en
oeuvre
d'actions communes, et éventuellement de politiques
communes dans
les grands domaines de la vie socio-économique des Etats
membres ; V' La création d'un marché commun basé sur la
libre circulation des
personnes, des biens, des services et des capitaux ;
V' L'harmonisation des législations afin de garantir le
bon fonctionnement d'un marché commun ;
Les organes de l'UEMOA : La gestion de
l'UEMOA organisée de façon hiérarchique est assurée
par quatre organes : les organes de direction, les organes de contrôle
juridique, l'organe de contrôle démocratique, l'organe consultatif
et les institutions spécialisées autonomes.
- Les organes de direction
+ La conférence des Chefs d'Etat
Elle réunit une fois par an les huit premiers
responsables des pays membres de l'Union. En tant qu'organe suprême, elle
définit les grandes orientations de la politique de l'UEMOA et fixe les
orientations générales pour la réalisation des objectifs
fixés par le traité. Elle prend des actes additionnels qui
peuvent compléter le traité, sans toutefois pouvoir la modifier.
Elle désigne les membres et le président de la commission, les
membres de la Cour de Justice et les conseillers à la Cour des
Comptes.
+ Le Conseil des Ministres
Il est chargé d'assurer la mise en oeuvre des
orientations générales définies par la Conférence
des Chefs d'Etat. Il arrête le budget de l'Union. Le conseil, dont les
délibérations sont préparées par un comité
des experts d'Etats membres, édicte des règlements, des
directives et des décisions. Il réunit les Ministres de tutelle
des huit Etats membres en raison de deux par pays au moins deux fois par an.
+ La commission
Composée des commissaires des huit Etats membres, elle
est l'organe exécutif de l'Union. Le Président de la Commission
est désigné parmi les commissaires par la Conférence des
Chefs d'Etats. Elle est aussi le garant de l'intérêt
général de l'Union.
+ La Cour de Justice
La Cour de Justice, créée par le traité
instituant l'UEMOA et installée à Ouagadougou (BURKINA FASO), est
un organe de contrôle juridictionnel. Elle est composée de huit
membres nommés par la Conférence pour un mandat de six ans
renouvelable. Elle a pour mission de veiller au respect du droit dans
l'interprétation, l'application du traité et des dispositions
juridiques communautaires.
+ La Cour des Comptes
La Cour des Comptes dont le siège est à
Ouagadougou est composée de trois membres ayant pour mission de
contrôler les comptes des organes de l'Union, et la fiabilité des
données budgétaires nécessaires à l'exercice de la
surveillance multilatérale.
- L'organe de contrôle démocratique
Cet organe constitué par le Comité
Interparlementaire qui siège à Bamako au Mali depuis le 27 mars
1998. Il comprend quarante membres désignés par les organes
législatifs des huit pays membres à raison de cinq par Etat. Le
Comité Interparlementaire contribue, par le dialogue et le débat,
aux efforts d'intégration de l'Union.
- L'organe consultatif
La chambre consulaire et régionale est l'organe
consultatif de l'Union. Avec son siège à Lomé au Togo,
elle a pour mission fondamentale de réaliser l'implication effective du
secteur privé dans le processus d'intégration. Elle est
dirigée par un bureau de douze membres élus pour un mandat de
trois ans renouvelable.
Les institutions spécialisées autonomes assurent
d'une part le financement du développement de l'Afrique de l'Ouest et
d'autre part de l'émission et du contrôle du système
bancaire et financier au sein de l'Union. Il s'agit de la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD) et de la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
II - 1.2 PRESENTA TION DU PAYSAGE BANCAIRE SENEGA LA
IS.
Le paysage bancaire sénégalais est l'un sinon le
plus dense de la sous région ouest africaine. C'est un secteur qui a
connu une forte évolution ces trois dernières années avec
l'ouverture de six (06) nouvelles banques. La fusion récente de Attijari
Bank avec la Banque Sénégalo - Tunisienne (BST) et la Compagnie
Bancaire de l'Afrique de l'Ouest (CBAO) porte le nombre des banques à
seize (16).
Les banques sénégalaises, avec 167 agences et
bureaux soit 22% du total de l'Union en 2005, disposent du réseau le
plus étoffé de l'Union après le Mali. Toutefois, une bonne
partie du réseau reste concentrée dans la région de Dakar
et son agglomération. Pour ce qui est des établissements
financiers, leur nombre n'a pas évolué et reste très
faible4 (03).
La floraison des banques au Sénégal s'explique
par les conditions avantageuses et « faciles » qu'offre la zone
UEMOA. En effet le capital minimum réclamé n'est pas très
important en terme de dollar (moins de trois milliards). De plus le montage des
dossiers de création est accessible et moins contraignant. Le potentiel
de croissance et de rentabilité des banques est bien présent, vu
que les grandes banques du pays font des résultats intéressants.
Nombreuses sont les banques dont la maison mère est basée
à l'étranger. Cependant le nombre des banques par rapport
à la croissance du marché laisse présager des
difficultés pour les petites banques qui risquent de disparaître.
Le taux de bancarisation faible au Sénégal est un facteur
très important à considérer comme partie intégrante
des risques pour les petites banques.
L'objectif visé par cette politique d'implantation de
nouvelles banques est de relever le niveau de bancarisation de
l'économie sénégalaise par des services quasi-bancaires,
d'améliorer l'accès des populations aux services financiers, de
lutter contre la pauvreté et de promouvoir la croissance par
l'amélioration du
4 Dossier INVESTISSEMENT DU QUOTIDIEN LE SOLEIL
financement des activités économiques. En effet,
Les banques sénégalaises prêtent, pour une part très
importante, aux grandes sociétés et au secteur du service. Pour
la majorité des entreprises, l'accès au crédit demeure
limité par quelques entraves. L'accès aux financements y est
considéré par une enquête de la Banque mondiale comme
« un des problèmes majeurs des firmes » qui souligne aussi la
forte concentration des crédits entre les mains des grandes entreprises
et des niveaux de garanties très élevés. Selon les chefs
d'entreprises industrielles interrogés, les coûts des financements
(64,5%) et l'accès aux financements (55,2%) sont leurs
préoccupations les plus importantes.
Les établissements de crédit tout comme les
entreprises présentent des particularités propres. La collecte
des dépôts, la création monétaire par l'octroi de
crédit, la mise à disposition des moyens de paiements et plus
globalement l'intermédiation bancaire est l'apanage des banques. Les
établissements financiers ne collectent pas des dépôts mais
fournissent des services d'intermédiation financière, d'octroi de
crédit, de vente à crédit conformément à la
définition de l'article 4 de la Loi Bancaire. La viabilité de ces
établissements est conditionnée par la rentabilité des
opérations qu'ils effectuent.
Selon un classement effectué en 2006 en fonction du
total bilan, la CBAO s'affichait en tête de liste suivi de la SGBS et
enfin de la BICIS. Attijari Bank en fusionnant avec la BST et la CBAO devient
la première banque sénégalaise en 2008. La BICIS et la
SGBS se disputent la deuxième place en fonction soit du total bilan ou
du résultat net.
Parlant des perspectives d'évolution du secteur
bancaire sénégalais, ces propos de Monsieur Abdoul MBAYE PDG de
Attijari Bank sont très explicites : « Je crois, d'une
manière générale, que les petites banques vont cesser
d'exister et que nous irons forcement vers un regroupement. Elles vont cesser
d'exister parce qu'elles seront absorbées. Elles ne vont pas perdre
totalement leur identité, elles apporteront quelque chose à la
banque absorbante. Ensuite, je pense qu'il sera difficile, demain, d'être
une banque dans un seul pays et qu'il
faudra nécessairement devenir une banque de réseau
au moins à l'échelle de l'UEMOA5. ».
II - 2.ECHANTILLONAGE
Notre étude s'intéresse particulièrement
au secteur bancaire et financier ouest africain. Pour une analyse
complète et pertinente du sujet, il aurait été plus
indiqué pour nous de travailler sur toutes les banques et
établissements financiers de la zone UEMOA. Cependant les contraintes
d'ordre financier, de temps et de logistique nous ont poussé à
travailler sur le Sénégal, pays membre de l'UEMOA.
Au total, le secteur bancaire et financier au
Sénégal compte 19 établissements de crédits.
Malheureusement, il ne nous a pas été possible de regrouper
toutes ces banques dans le cadre de nos travaux de recherche.
Nous avons tenu, pour maximiser le crédit de nos
résultats de recherche, à interroger quatre banques
sénégalaises dont la Banque Internationale pour le Commerce et
L'Industrie du Sénégal (BICIS), le Crédit du
Sénégal, l'International Commercial Bank (ICB) et la Banque de
l'Habitat du Sénégal (BHS) de même que deux des plus
importantes banques du Burkina Faso, pays d'où nous sommes originaire,
à savoir la Banque Internationale du Burkina (BIB) et la
Société Générale de Banques du Burkina (SGBB).
Naturellement notre étude serait incomplète si nous
avions occulté le rôle central de la banque des banques à
savoir la BCEAO.
II - 3. INSTRUMENTS DE RECHERCHE
Dans la première partie de notre étude, nous
avons, à travers l'étude théorique définie les
limites que nous entendons donner à notre recherche. C'est ainsi que la
plupart des sujets, liés de quelque manière que ce soit au
thème principal, ont été abordés. Nous avons fait
mention de la monnaie, de l'épargne, des banques et
établissements financiers, du financement de
5 Magazine PERFORMANCE AVRIL 2008
l'économie, du dispositif prudentiel, du marché
monétaire pour ne citer que ceux là. Nous n'avons pas
manqué aussi de faire cas d'ouvrages et de revues économiques
relatifs au thème de l'étude. Tout ceci pour dire que nous avons
dans un premier temps procéder à une intense recherche
documentaire. Pour aborder notre thème, nous avons
principalement eu recours à deux instruments, sous forme de guide
d'entretien dont les caractéristiques sont matérialisées
par les questions ouvertes qu'ils contiennent. Le premier guide répond
au besoin de l'analyse du système bancaire de façon
générale et plus précisément du refinancement par
le marché monétaire. Le second est réservé à
la Banque Centrale, maître d'oeuvre de refinancement bancaire dans
l'UEMOA.
II - 4. DIFFICULTES ET LIMITES DE LA RECHERCHE
Tout travail de recherche nécessite des ressources de
toutes formes pour sa réalisation. Il ne nous a pas été
possible d'étendre nos travaux de recherches aux établissements
de crédit des pays membres de l'Union. Cela est dû à nos
moyens d'investigations très limités. Cependant, nous avons
travaillé sur des banques du Sénégal et du Burkina tout en
tenant compte des informations financières sur l'UEMOA, disponibles
à la Banque Centrale.
Nous tenons à préciser que nous avons
effectué un stage dans une institution bancaire de la place mais nous
n'avons pas eu l'accès à une quelconque information
financière. Les clauses de confidentialités et la
difficulté à y accéder nous ont finalement poussé
à faire fi du stage et de baser notre travail sur des recherches.
Cependant nous nous sommes heurtés à d'autres difficultés
sur le terrain.
Nous avons été confrontés à des
réticences quant à l'obtention des informations auprès des
administrations. Beaucoup de cadres interviewés ont accepté de
répondre sous le couvert de l'anonymat, de façon verbale et
évasive, avançant que l'administration ne doit en aucun cas
connaître la source de l'information. Nous avons accepté cette
condition d'abord parce qu'il n'y avait pas d'autres alternatives et ensuite en
leur garantissant de ne pas citer
leurs noms. C'est donc dire que nous avons glané
ça et là les informations sur la base du guide d'entretien mais
de façon non officielle. Force est de constater que la rétention
d'informations est monnaie courante à cause de la concurrence de plus en
plus intense dans le secteur bancaire.
En ce qui concerne la documentation, le problème s'est
aussi posé. Nous avons eu de la peine à consulter les ouvrages.
La plupart de ces livres ne traitent pas le sujet mais plutôt de la
monnaie, de ses caractéristiques et ses incidences sur
l'économie, de la gestion de la banque, de même que les revues
spécialisées. Des articles pertinents ont parus dans la `'Revue
Banque» mais malheureusement non disponibles dans nos librairies. Les
informations financières proviennent dans la majeure partie de la BCEAO,
des différents rapports d'activité, de la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Dakar et des entretiens réalisés.
III - CADRE ANALYTIQUE
Nous allons dans un premier temps faire une
présentation détaillée du mécanisme de
refinancement par le marché monétaire des établissements
de crédit. Ensuite nous analyserons les informations recueillies lors de
l'administration des guides d'entretien. Le guide d'entretien adressé
aux banques comporte quinze questions et celui adressé à la BCEAO
dix questions. Pour le premier guide, il nous été
préférable de scinder les questions et d'y associer une
thématique d'analyse. Ces thèmes d'analyse sont au nombre de six
:
La preuve de refinancement
L'analyse du mécanisme de refinancement
L'impact des taux d'intérêt
L'analyse de la politique monétaire
Banques et établissements financiers : partenaires ou
concurrents Préservation de l'activité bancaire et
financière.
III - 1. MECANISME DU REFINANCEMENT PAR LE MARCHE
MONETAIRE
SECTION 1 : CONDITION D'ADMISSIBILITE DES CREDITS
AU REFINANCEMENT
A/ Solvabilité de l'établissement de
crédit
Les statuts et les règles d'intervention de la Banque
Centrale précisent les conditions d'accès au refinancement des
établissements de crédit. L'admissibilité au refinancement
de la Banque Centrale par les établissements de crédits est
conditionnée par le respect des ratios règlementaires relatifs
à la solvabilité notamment ceux concernant le capital social
minimum, le ratio fonds propres par rapport aux risques, le ratio de la
division des risques et enfin celui du coefficient de liquidité.
> Le capital minimum : Il est fixé à 10
milliards FCFA pour les banques et 3 milliards pour les établissements
financiers selon la décision du conseil
des ministres de finances en date du 17 septembre 2007. Comme
mentionné dans les conditions d'exercice de la profession du dispositif
prudentiel, un premier seuil devra être atteint à une
échéance prochaine. Les banques et établissements
financiers ont jusqu'au 31 décembre 2010 pour se conformer au premier
seuil qui est de 5 milliards pour les banques et 1 milliard pour les
établissements financiers.
> La division des risques : Les banques et
établissements financiers sont tenus de limiter, dans une certaine
proportion, leur risque sur un même bénéficiaire ou une
même signature ainsi que sur l'ensemble des bénéficiaires
dont les encours atteignent un niveau donné de leurs fonds propres
effectifs. A ce sujet, le montant total des risques pouvant être pris sur
une seule et même signature se limite à 75% des fonds propres
effectifs de la banque ou de l'établissement financier.
> Le coefficient de liquidité : La
réglementation sur la liquidité prend la forme d'un rapport entre
d'une part les actifs disponibles et réalisables ou mobilisables
à court terme (trois mois maximum) et d'autre part le passif exigible
à court terme (trois mois maximum). Les établissements assujettis
doivent avoir un coefficient de liquidité au minimum égal
à 75%.
B/ La solvabilité du bénéficiaire
primaire du crédit refinancé
Pour que le crédit soit admis comme support au
refinancement de la Banque Centrale, les établissements
bénéficiaires doivent préalablement détenir un
accord de classement. L'accord de classement constitue un outil de
contrôle à posteriori des crédits distribués. Il
permet à la Banque Centrale d'apprécier la qualité des
signatures détenues en portefeuille par les banques et
établissements financiers ; mais aussi de déterminer l'encours
des créances susceptibles d'être mobilisées auprès
d'elle.
L'objectif visé est surtout :
- d'inciter les banques et établissements financiers
à détenir des actifs sains et à veiller constamment
à la qualité de leurs emplois.
- de fournir aux banques et établissements financiers
ainsi qu'aux entreprises des indicateurs sur les critères
d'admissibilité dans le portefeuille de la Banque Centrale. Ainsi les
banques et les établissements financiers sont tenus de solliciter un
accord de classement pour tout crédit octroyé à un
même bénéficiaire. L'encours des crédits
bénéficiant d'accord de classement délivré à
la banque déclarante doit représenter à tout moment au
moins 60% de l'encours total des crédits bruts.
Les demandes d'accord de classement doivent être
introduites en deux exemplaires. Elles portent sur l'encours global des
crédits à court, moyen et long terme dont bénéficie
la signature. La durée de validité de l'accord de classement
court à partir de la date de notification et ne peut excéder un
an. L'instruction des dossiers s'appuiera sur deux groupes de ratios : d'une
part les ratios de base dont le non respect entraîne le refus de l'accord
de classement, et d'autre part, les ratios complémentaires qui servent
à formuler des recommandations spécifiques à l'attention
des bénéficiaires du crédit. Tous les accords de
classement délivrés font l'objet d'un suivi mensuel pour ce qui
concerne les délais de validité, les conditions
particulières et leurs montants.
SECTION 2 : MODALITES PRATIQUES
Les concours de la Banque Centrale constituent des ressources
d'appoint destinées à la couverture des seuls besoins sains de
trésorerie des établissements de crédit. Ces concours
s'articulent autour de trois axes principaux : le marché
monétaire par voie d'adjudication, le marché des titres de
créances négociables et la politique d'open market, le
réescompte et la procédure de pension.
A/ le marché monétaire par voie
d'adjudication
1. Nature du marché et participants
Les aménagements apportés au marché
monétaire ont abouti à l'adoption de la technique d'adjudication
à la hollandaise. Ce marché des enchères régionales
se déroule par voie d'adjudication à taux variables ouverte soit
aux offreurs soit aux demandeurs de ressources selon les procédures de
pension.
Les injections brutes de liquidités de l'institut
d'émission s'effectuent par appel d'offre pour les prises en pensions
adressées aux demandeurs de ressources de même que les mises en
pensions adressées aux offreurs de ressources.
Les offreurs se composent surtout des banques,
établissements financiers, de la BOAD, des caisses d'épargne
justifiant d'une autonomie de gestion, des trésors nationaux...
Les participants aux enchères ayant la qualité
de demandeur se composent des banques, de la BOAD, des établissements de
crédit-bail, des trésors nationaux...
2. Période et durée des
adjudications Les adjudications sont organisées une fois par
semaine pour une durée de (07)
sept jours. Toutefois cette durée et cette
périodicité peuvent être modifiées par la banque
centrale conformément aux impératifs clés de la politique
monétaire. Les trois guichets prévus initialement ont
été unifiés avec pour corollaire un taux
d'intérêt unique. De même des adjudications exceptionnelles
peuvent être organisées en dehors des séances
périodiques pour des durées plus courtes.
3. Fonctionnement
Elles s'effectuent en trois étapes qui sont :
a. L'annonce des appels d'offres
b. Le dépôt des soumissions
c. L'exécution des opérations du marché
a) Annonces des appels d'offres Ces annonces sont
faites à l'aide d'un formulaire dûment formalisé
intitulé Avis
d'appel d'offres. La banque centrale se charge d'informer le
système bancaire de l'organisation à une date donnée,
d'une adjudication dont les caractéristiques sont
précisées à l'avance. Ces caractéristiques portent
surtout sur la nature des adjudications (prise ou mise en pension), le montant
maximum mis en adjudication, l'échéance, la durée, la date
de valeur ainsi que l'heure limite de dépôts des soumissions. Le
volume maximum des injections de liquidités ou des reprises brutes sera
déterminé de manière à assurer la
compatibilité entre le niveau de la liquidité bancaire et les
objectifs de la politique de monnaie et de crédit.
b) Le dépôt des soumissions Les
soumissions sont déposées par les intervenants auprès de
l'une des (08)
huit agences principales de la BCEAO, au plus tard le jour et
l'heure limites indiqués sur l'avis d'appel d'offre, à l'appui du
formulaire approprié ( mise en pension ou prise en pension). Les
participants précisent sur leurs formulaires le montant de leurs
interventions, mais aussi le taux d'intérêt qu'ils proposent. Les
demandeurs indiquent le montant des effets à mettre en pension et
autorisent la BCEAO à les déposer en garantie pour un montant au
moins égal à leur valeur.
c) L'exécution des opérations Les
opérations du marché sont centralisées et
exécutées au siège de la banque
centrale le jour suivant le dépôt des
soumissions.
Ces derniers sont classés dans un ordre croissant des
taux d'intérêt pour les reprises brutes en liquidités, et
dans l'ordre décroissant des taux d'intérêt pour les
injections de liquidités. En cas d'injection, la satisfaction des
demandes s'effectue en privilégiant les soumissions aux taux
d'intérêt les plus élevés. Les offres retenues
seront celles des soumissions aux taux les plus bas. Ainsi le taux
d'intérêt correspondant à la dernière offre retenue
sera appelé taux marginal ou taux maximum s'il s'agit de reprises de
liquidités. La détermination des résultats fera
apparaître deux cas de figure :
- le cas où les offres soumises sont supérieures
au montant des adjudications. Dans ce cas les soumissions exprimées
à des taux d'intérêt au dessus du taux marginal, seront
intégralement retenues. Celles exprimées par le taux marginal
seront retenues proportionnellement au montant cumulé restant pour
couvrir le montant mis en adjudication et le montant cumulé des
soumissions au taux marginal. Le taux marginal correspondra ainsi au taux le
plus élevé pour les reprises de liquidités mais aussi le
taux le plus faible pour les injections de liquidités.
- Le cas où les offres soumises sont inférieures
ou égales au montant mis en adjudication.
Les résultats de l'adjudication sont communiqués
aux participants le jour suivant l'exécution de l'opération en
précisant notamment pour chaque intervenant les montants retenus. A la
date de valeur de l'adjudication, les comptes courants des déposants
seront débités des montants retenus dans le cas des reprises de
liquidités alors que les comptes des bénéficiaires
d'avances seront crédités des montants retenus dans le cadre des
injections brutes de liquidités.
B/ La politique d'open market et le marche des titres de
créances négociables.
Ces deux procédures de refinancement s'exécutent
également sur le marché monétaire. Une opération
d'open market peut se définir sur deux points : d'abord au sens strict
du terme elle peut consister en l'achat ou en la vente définitive de
titres publics tels que les bons du trésor par la Banque Centrale sur le
marché monétaire. Au sens large, cette opération peut
inclure les prises ou les mises en pensions de titres. Un cadre
règlementaire a été institué pour faciliter
l'aboutissement de ces opérations. Cette réglementation concerne
entre autre le bon du trésor, les certificats de dépôts par
les banques, les bons des établissements financiers, les billets de
trésorerie par les entreprises. La durée, la qualité de
l'émetteur ainsi que le montant des titres permettent de les classer
:
a- Les bons du trésor : Ce sont des titres
représentatifs de créances négociables émis par les
Etats de l'Union pour les besoins de leur trésorerie. Le montant et la
durée sont déterminés en fonction des besoins par le
ministre des finances de l'Etat concerné. La valeur nominale des bons du
trésor est fixée soit à cinq millions ou est multiple de
ce montant et sa durée peut s'étendre d'une semaine à deux
ans. Le principe de ce mode de refinancement est l'adjudication. La Banque
Centrale en assure l'organisation.
b- Les certificats de dépôts sont des titres de
créances émis par les banques dans le but de lever des capitaux,
de collecter des ressources à moyens termes. La valeur nominale de ces
titres est également de cinq millions.
c- Les bons des établissements financiers et les
billets de trésorerie : il s'agit également de titres
représentatifs de créances qui permettent à leur
émetteur de combler un besoin de trésorerie temporaire mais leur
particularité réside dans la nature de l'émetteur. Les
bons des établissements financiers sont exclusivement émis par
des établissements financiers tandis que les bons de trésorerie
sont émis par les entreprises.
C/ La procédure de réescompte
Le réescompte peut être défini comme
l'opération par laquelle, un établissement de crédit, de
sa propre initiative donne à la Banque Centrale, de manière
définitive et en pleine propriété, des effets ou des
titres de créances pour une valeur de mobilisation
déterminée conformément à des règles
préétablies. Cette procédure est souvent utilisée
pour couvrir un besoin de trésorerie d'une certaine durée. La
Banque Centrale réescompte les effets présentés par les
établissements financiers en les rémunérant à un
taux donné, le taux de réescompte. En principe, tous les effets
répondant aux critères d'admissibilité au portefeuille de
la Banque Centrale peuvent être pris au réescompte. Le coût
de cette opération présente une incidence majeure sur la
politique de crédit. En effet, la hausse ou la baisse du taux de
réescompte peut
Les effets ou titres précomptés doivent
être endossés à l'ordre de la BCEAO avec la mention «
valeur en compte ». Tous les effets ou titres donnent
lieu à la perception d'un minimum de 10 jours d'agios. Les agios
précomptés sont calculés au prorata du nombre de jours
à courir de la date de valeur de réescompte à celle de
l'échéance.
III - 2. RESULTAT DE L'ENQUETE : GUIDE D'ENTRETIEN -
BANQUES
1°) PREUVE DU REFINANCEMENT
Pour les besoins de l'enquête nous avons
été auprès de six banques et les résultats qui sont
ressortis des entretiens sont les suivants : 66% des banques affirment
avoir recours au refinancement pour leur activité tandis que 34%
n'éprouvent pas le besoin de refinancement.
Banques ayant fait l'objet d'un questionnaire
|
OUI
|
NON
|
B1
|
X
|
|
B2
|
X
|
|
B3
|
X
|
|
B4
|
|
X
|
B5
|
X
|
|
B6
|
|
X
|
100%
|
66%
|
34%
|
Tableau 1: Preuve du refinancement
Les banques interrogées ont pour objectif principal de
collecter l'épargne, d'être plus proche de la clientèle et
surtout de se développer en participant au financement de
l'économie. Les réponses données par les banques ayant
recours au refinancement laissent comprendre la nécessité pour
elles de toujours combler les besoins ponctuels de l'activité par des
ressources à court terme. Le marché monétaire et plus
précisément le marché interbancaire est la principale
source de leur refinancement. Pour cette première
catégorie de banques, le refinancement est un élément
clé de gestion car les difficultés ponctuelles de
trésorerie ne manquent pas. C'est une solution qui leur permet de
résoudre les inadéquations entre les ressources disponibles et
les différents types de crédit qu'elles proposent. Pour les
banques n'ayant pas recours au refinancement (34%), leur besoin de ressources
est de longue durée à cause
de la spécificité de leurs activités. Ces
banques sont spécialisées dans une activité qui
nécessitent des crédits long terme, ce qui ne les empêchent
pas d'octroyer des crédits à court ou moyen terme. De ce fait
elles préfèrent avoir
des sources de financement de longue durée car
étant sur liquides, elles peuvent facilement combler les besoins de
trésorerie court terme.
2°) ANALYSE DU MECANISME DE REFINANCEMENT
Les réponses collectées concernant cette
thématique du mécanisme de refinancement sont des plus
éparses. Les banques interrogées à 66% ont affirmé
que les problèmes liés au mécanisme de refinancement sont
essentiellement dus au taux d'intérêt qui obéit à la
loi du marché. Seule une banque n'a pas omis de faire cas de la lourdeur
administrative dans la mise en place du dossier de refinancement. Son processus
est incontournable d'après elle mais il se juge à la diligence et
au taux d'intérêt.
Figure 5: Résultat de l'entretien sur le processus
de refinancement
Le refinancement comme toute action de mobilisation de
ressources implique pour le demandeur un certain nombre de variables qui lui
permettront de juger la rentabilité de son opération. Concernant
cette thématique, seuls les établissements ayant recours au
refinancement peuvent expliquer les enjeux d'une telle opération. Au
cours de nos entretiens sur la question, il est ressorti principalement trois
enjeux dont l'augmentation de la part de marché en terme de nombre de
clients, la collecte des ressources long terme et la maîtrise des
coûts de refinancement.
Part de marché
Et rentabilité
33%
Collecte de
ressources LT
16,5%
16,5%
Maîtrise des coûts
? = 66%
Figure 6: Enjeux du refinancement
En plus de présenter des enjeux de taille, le
refinancement sur le marché monétaire implique un certain nombre
de risques sur lesquels toutes les banques concernées sont unanimes. Le
marché interbancaire est un marché incertain car influencé
d'une part par les taux et d'autre part par la quantité de monnaie
disponible. Ces deux éléments sont indissociables. Les taux
d'intérêt varient en fonction de la quantité de monnaie en
circulation et de l'état de l'économie. Lorsque la masse
monétaire augmente considérablement, les taux qui
représentent un coût pour les établissements de
crédit baissent de façon significative et inversement. Ce qui a
pour conséquence à long terme de provoquer un déphasage
entre la masse monétaire et l'économie réelle.
Marché interbancaire Déphasage
à
Incertain
long terme
Figure 7: Inconvénients du
refinancement
Les établissements de crédit à travers
les crédits qu'elles octroient aux agents non financiers (ANF)
participent au financement de l'économie. L'activité bancaire au
Sénégal est très soutenue avec des concours au
crédit qui s'étalent sur toute l'année. Pour les banques
interrogées au Burkina Faso, la période de concours au
crédit va de mai à novembre. Les facteurs sociaux varient d'un
pays à l'autre, ce qui ne manque pas de créer cette
diversité.
Janvier -* -*
-* -* -* Décembre
Mai---*----*
Novembre
SENEGAL
66%
BURKINA FASO 34%
Figure 8: Répartition des concours au
crédit
Les taux d'intérêt appliqués par les
banques sont essentiellement fonction de la nature de leur clientèle, du
risque encouru, du montant du prêt et de la spécialisation de la
banque. Ainsi les ménages sont beaucoup plus portés vers les
crédits à la consommation tandis que les entreprises dont les
besoins sont très importants requièrent les crédits
d'investissement. Une seule banque du panel est spécialisée dans
les crédits immobiliers. Les taux sont négociables sur le
marché, ce qui signifie qu'ils ne sont pas fixes. Cependant les banques
sont unanimes sur la question et affirment que les taux sont
généralement compris entre 9% et 14% pour le
Sénégal. Au Burkina Faso ils vont de 8.5% à 18%,
représentant le taux d'usure.
5°) L'ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETA IRE
La politique monétaire contribue à la
régulation macroéconomique. Mise en place au même
titre que la politique fiscale, budgétaire, les éléments
constitutifs de cette politique monétaire doivent offrir des conditions
favorables à sa mise en oeuvre. Ainsi deux banques interviewées
ont accepté de répondre
à cette question. Les autres banques n'ont pas
daigné répondre parce que le sujet leur était inconnu.
Cette politique est considérée comme le garde fou des banques
à cause des exigences du dispositif prudentiel, des contrôles de
la
commission des opérations bancaires (COB). Il semble
que les informations collectées par la BCEAO ne sont pas
utilisées à bon escient. Elles affirment enfin que les rouages et
les conditions édictées ne favorisent pas le développement
de la bancarisation. Cette politique semble ne pas tenir compte des
disparités propres à chaque pays fait des gagnants et des
perdants.
6°) BANQUES ET ETABLISSEMENTS FINANCIERS :
PARTENAIRES OU CONCURRENTS
Toutes les banques interrogées ont donné des
réponses quasiment similaires.
Chacune considère les autres banques de la place comme
un partenaire et surtout un concurrent. Ce partenariat s'expliquant part le
fait qu'elles sont obligées de collaborer ne serait-ce que dans le
partage d'information, le recours au marché monétaire ou les
financements en pool...
Elles sont aussi des concurrents parce que leur survie
dépend de leur part de marché. Les banques doivent mener des
compagnes, faire du marketing, séduire les clients pour maximiser leur
Produit Net Bancaire. En fin de compte nous avons retenu que le milieu bancaire
est un environnement de concurrence saine.
7°) PRESER VA TION DE L 'A C TI VI TE BANCAIRE
ET FINANCIE RE Le rôle des banques et
établissements financiers est crucial et mérite que les
autorités en charge veillent à la
préserver. Le marché sénégalais a vu ces
dernières années une floraison de banques à cause des
conditions d'établissements accessibles et de son marché porteur.
Cependant, une loi votée avec pour intentions de consolider
l'activité est en même temps une menace pour les banques qui ne
pourront pas s'y astreindre. Toutes les banques affirment que la nouvelle est
à point nommée car elles auront plus de poids et d'envergure.
Pour mieux répondre aux sollicitations des épargnants, toute
banque se doit de consolider sa structure financière, gage de
quiétude
pour ses clients. Le secteur bancaire et financier sera
assaini car les petites banques qui ne pourront pas constituer le capital
requis devront disparaître.
Bon nombre de ces établissements sont des filiales et nos
interlocuteurs sont confiant quant aux moyens financiers à mettre en
oeuvre. Par l'une ou l'autre
des stratégies (incorporation de réserves, apport
en numéraire, intervention de la maison mère ou même
possibilité de fusion), ces banquiers se disent prêts.
III - 2. RESULTAT DE L'ENQUETE : GUIDE D'ENTRETIEN -
BCEAO
Institut d'émission commun aux huit Etats de l'Union,
la BCEAO assure l'émission du Franc de la Communauté
Financière Africaine et la conduite de sa politique monétaire.
Elle assure le refinancement des établissements de crédit,
organisé selon des règles et procédures fixées
à l'avance. Conformément à ces dispositions, le
refinancement est octroyé dans le cadre d'opérations d'Open
Market et aux guichets permanents du réescompte et de la pension
ordinaire.
Les taux d'intérêt et les réserves
obligatoires sont les deux principaux instruments de sa politique
monétaire.
Son rôle primordial dans la mise en oeuvre de la
politique monétaire des Etats lui autorise des interventions en cas de
besoins. D'après elle, la situation économique actuelle
connaît une faiblesse de la croissance économique liée
notamment à la non mise en oeuvre de politiques structurelles et
budgétaires efficaces. En cas de crises, elle privilégie les
mesures visant la préservation de la stabilité monétaire
et financière et l'accessibilité accrue aux services financiers.
Le marché régional des capitaux n'est pas en reste car,
contribuant à favoriser le financement sain des Etats membres.
III - 3. ANALYSE DES DONNEES
Le financement par le marché monétaire pour un
établissement de crédit a un rôle d'ajustement. Ces
établissements prêtent le surplus de liquidité sur le
marché et s'en procurent en cas de besoin. La situation monétaire
est caractérisée par une expansion de la liquidité
globale, principalement alimentée par les crédits à
l'économie. Le but ultime de toute activité économique est
de réaliser l'accroissement maximal du niveau de vie des populations.
L'atteinte de cet objectif ne peut se faire, avec les banques tenues à
l'écart. Une hausse ou une baisse de la quantité de monnaie en
circulation, une variation des taux
d'intérêt, aussi minime soit elle, mène
à des conséquences de grandes ampleurs.
De nombreux taux de crédit et d'épargne à
court terme étant corrélés sur le refinancement, il en
résulte des conséquences liées à la non
maîtrise de certains facteurs. Les conséquences peuvent se
ressentir à deux niveaux, le niveau macroéconomique et celui
microéconomique.
III - 3.1. Sur le plan macroéconomique
Les conséquences de refinancement pour
l'économie en général peuvent se résumer à
travers l'analyse d'un financement trop important, l'analyse de l'impact des
taux d'intérêt sur l'investissement d'une part et sur le
marché des changes d'autre part.
Impact de financement trop important
Les établissements de crédit par leur
activité d'intermédiation peuvent provoquer indirectement une
situation à tendance inflationniste, situation se réalisant sur
plusieurs points. Lorsque le financement octroyé est trop important, la
conséquence directe est une augmentation de la masse monétaire de
façon proportionnelle qui d'ailleurs est estimée à
8000 milliards de F CFA soit une évolution de 75% de
l'an 2000 à 20076. Selon Jacques GENEREUX l'équilibre
monétaire suppose simplement que l'offre de monnaie soit égale
à la demande de monnaie. Considérons par Mo l'offre de monnaie et
par Md la demande de monnaie. Ainsi l'égalité entre l'offre et la
demande de monnaie s'écrit :
Mo = Md
A partir de cette égalité, nous pouvons
comprendre que la variation d'un élément constitutif de
l'égalité entraînera dans le même sens une variation
de l'autre élément. La théorie quantitative de la monnaie
affirme qu'une augmentation de la quantité de monnaie en circulation
entraîne, pour un niveau de prix et de vitesse de circulation constant,
une inflation. La vitesse de
circulation de la monnaie mesure la valeur des échanges
de biens et services qui peut être assurée par la circulation
d'une unité monétaire.
En continuant notre réflexion selon leur logique avec
cette fois ci la vitesse de circulation V, PY la valeur totale
des échanges et M la masse monétaire, on aboutit à
l'égalité suivante :
MV = PT7
D'après ces théoriciens, la quantité de
monnaie détermine le niveau général des prix. Nous pouvons
avec ces éléments d'éclaircissement, déduire que le
niveau général des prix peut augmenter si le financement
octroyé par les établissements de crédit est important.
L'inflation est une situation où le niveau général des
prix est suffisamment élevé pour ne pas permettre aux agents
économiques de pouvoir satisfaire leurs besoins.
Le graphique ci après montre l'évolution du
crédit octroyé à l'économie de l'UEMOA.
4 500 000,0
4 000 000,0
2 500 000,0
2 000 000,0
5 000 000,0
3 500 000,0
3 000 000,0
1 500 000,0
1 000 000,0
500 000,0
0,0
Evolution du crédit à
l'économie
2004 2005 2006 2007
Série2
Figure 9: Evolution du crédit à
l'économie8
Ainsi nous constatons que de 2004 à 2007, les
crédits consentis à l'économie des pays de l'UEMOA n'ont
cessé de progresser de façon constante soit 35%. Une telle
augmentation se ressent nettement sur les prix des denrées. Si
l'inflation intervient suite à divers facteurs, la quantité de
monnaie en circulation est un élément à prendre en compte.
La Banque Centrale dans sa quête de
stabilité monétaire organise à tout moment
des opérations de rééquilibrage de l'économie par
des injections brutes de liquidité ou des reprises de
liquidité.
Impact des taux d'intérêt sur
l'investissement
Les taux d'intérêt sont sans aucun doute les plus
à considérer, tant leur impact est ressenti à tous les
niveaux. Avec des taux allant de 9% à 14% au Sénégal et de
8,5% à 18% au Burkina Faso, tous pour la consommation et
l'investissement, les ménages peuvent s'en sortir tant bien que mal. Le
taux de base bancaire, pur dérivé du taux directeur de la BCEAO,
est augmenté de la
prime de risque, de la marge de l'institution, et enfin de la
taxe sur les opérations bancaires. Schématiquement ce taux
à la fin du processus peut être représenté comme
suit :
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TOB
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Prime en sus en fonction du risque
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TEG
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Marge de l'établissement de crédit
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Taux directeur déterminé par les autorités
monétaires en fonction de l'évolution prévisible de la
conjoncture économique et financière
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Figure 10: Processus de formation des taux
Ce taux directeur qui a l'origine est bas, augmente
graduellement pour atteindre un certain niveau lors de l'octroie du
crédit. Ce taux élevé se répercute sur les
ménages qui souhaitent investir : toutes les décisions
d'investissement sont déterminées par les taux
d'intérêt si elles sont financées à crédit.
La panoplie d'instruments que peuvent manipuler les autorités
monétaires pour atteindre les
objectifs de la politique monétaire est importante.
Parmi eux il y a l'action sur la liquidité bancaire et les taux
d'intérêt. La Banque Centrale régule l'investissement en
fonction de sa politique monétaire. Ainsi si le taux de refinancement
baisse, ce qui a pour effet de réduire le taux effectif global, les
ménages auront une tendance à investir, à condition que
leurs rentabilités soient supérieures à celles du taux
effectif global (TEG). De même si les taux de refinancement et le TEG
augmentent, les ménages rencontrent des difficultés à
financer l'investissement à crédit. Parallèlement,
l'impact des taux
sur la consommation des ménages peut suivre le
même raisonnement. Si les taux de crédit sont
élevés, alors la consommation diminue à cause du
coût élevé de cette source de financement.
Taux prêté par la BCEAO
Répercussion sur
les ménages
Déterminants de la
décision d'investisse- ments
La BCEAO régule
ainsi l'investisse ment
Figure 11: Impact des taux sur
l'investissement
III - 3.2. Sur le plan microéconomique
Les conséquences du refinancement pour
l'établissement de crédit qui y a recours sont multiples. Nous
avons répertorié plusieurs niveaux de risques et nous les avons
agrégé de façon à obtenir deux groupes de
conséquences. D'une part nous avons les risques de bilan et les
contraintes prudentielles d'autre part.
Les risques de bilan
Les établissements de crédit comme toutes les
entreprises sont inscrits dans une logique de rentabilité. Le bilan
représente la photographie de la situation économique de
l'établissement à une date donnée. La prise en compte des
postes constitutifs du bilan, est de nos jours incontournable dans le processus
de prise de décision. Les opérations interbancaires,
effectuées par les moyens de télécommunication, couvrent
selon Jacques DARMON celles conclues entre les établissements de
crédit. Le risque de liquidité, causé par
l'activité de transformation, est l'une des principales menaces des
établissements de crédit. Les pertes dues à ce type de
risque n'ont pour effet que de réduire la rentabilité.
La liquidité est la capacité pour une banque de
trouver les fonds nécessaires au financement de ses engagements,
à un prix raisonnable et à tout moment. Le risque de
liquidité est donc celui de ne pas pouvoir faire face à ses
exigences immédiates avec ses liquidités disponibles. Le concept
de liquidité ne peut être dissocié de la gestion du
bilan.
Tout marché est influencé d'une quelconque
manière par des évènements qui le rendent incertain. Ainsi
l'impact des taux de refinancement sur les comptes est déterminant pour
ces établissements. La compétitivité d'un
établissement est fonction de la qualité des services offerts
mais surtout de la marge qui vient en augmentation du TBB. Les clients sont
inscrits dans cette logique de maximisation de leur revenu. Plus le taux de
base bancaire (TBB) est élevé plus la marge de la banque diminue
et moins le TEG est important.
Même si les banques sont sur liquides, elles ne sont pas
moins exposées au risque de liquidité que suscitent les fuites
nettes vers les autres institutions financières. La situation de besoin
de financement pour ces établissements de crédit est
aléatoire car plusieurs d'entre eux peuvent être confrontés
à des problèmes identiques au même moment. La Banque
Centrale, prêteur en dernier ressort intervient alors pour
rétablir la situation. Cependant les banques restent
préoccupées si la part des crédits non mobilisables est
importante car plus risquée. Cela explique la difficulté de
certaines banques à obtenir des accords de classements, gage de
portefeuille sain.
Le marché monétaire est un marché pour
l'essentiel du court terme. De plus, les influences de la mondialisation et de
la globalisation sont ressenties à tous les niveaux. Le danger d'un
financement trop important est qu'en cas de crise financière, les
conditions peuvent se durcir ou les taux d'intérêt peuvent
brutalement monter, ce qui peut mettre en difficulté les
établissements qui n'ont pas assez de dépôts par rapport
à la masse de crédits qu'ils accordent. La banque anglaise
Northern Rock9 peut être citée en
exemple car elle est de loin celle qui faisait le plus appel au marché
monétaire. Le respect de certaines normes de gestion peut donc
contribuer à assainir le bilan des banques et établissements
financiers et leur assurer une croissance soutenue.
Les contraintes prudentielles
Le dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissements financiers joue un rôle déterminant dans la
préservation de l'activité. Avec pour objectifs entre autre,
d'assurer une protection accrue des déposants dans un contexte de
libéralisation de plus en plus affirmée des activités
monétaires et bancaires,
9
www.liberation.fr/actualite/economie_terre
une prise en compte des innovations financières dans
l'appréciation des risques et des engagements, le secteur bancaire et
financier peut s'enorgueillir d'être « protégé ».
En effet, un ensemble de normes, ratios et règlements canalise ces
établissements de sorte à réduire au maximum les travers.
Les cas de faillite constatés dans les années 1980 peuvent
être cités en exemple : plus de trente banques dans l'ensemble des
pays membres de l'Union étaient en situation de difficultés
déclarées. Le Bénin constituait un cas extrême
puisque la totalité du secteur bancaire était en faillite. Les
investigations menées ultérieurement ont indiqué que 80%
du portefeuille de prêts de ces banques étaient non rentables. Ces
dispositions ne sont pas toujours faciles à respecter. Un regroupement
des contraintes, liées directement au bilan des établissements de
crédit fait ressortir cinq thèmes principaux :
- la stabilité monétaire mise en oeuvre par la
politique monétaire,
- le fonctionnement du marché matérialisé
par les conditions d'accès, la déontologie,
- la transparence (règles comptables)
- la protection de la clientèle (usure, garantie des
dépôts...) - la sécurité financière.
Le secteur bancaire et financier connaît à chaque
moment des mutations. Ainsi une augmentation du capital social peut engendrer
une panique pour les établissements qui ne sont pas certains de pouvoir
le constituer. Son importance pour l'économie ouest africaine
mérite que l'on suive de près son évolution.
III - 4. RECOMMANDATIONS
La spécificité de notre thème veut que
toutes nos recommandations soient formulées à l'endroit des
établissements de crédit afin que les conséquences
néfastes soient au maximum jugulées.
A cet effet nous formulerons deux séries de recommandation
dont une générale et une spécifique.
> Les établissements de crédit
doivent attacher une importance extrême à leur structure de
bilan qui conditionne le coût des ressources : comme tout le
marché connaît l'importance de cette gestion du passif sur la
rentabilité des établissements, les conditions de refinancement
qui leur sont offertes dépendent largement de la qualité de leur
bilan. Un bon bilan permet d'obtenir des financements de marché à
des taux favorables, qui placent l'établissement dans une position
concurrentielle avantageuse. Les banques qui créent de la monnaie
doivent se refinancer en monnaie banque centrale lorsqu'elles perdent la
monnaie qu'elles ont créée. Le coût de ce refinancement
pèse sur leur rentabilité. La pression concurrentielle
entraînant une baisse des marges doit inciter les banques et
établissements financiers à se montrer plus agressifs en terme de
relation client.
> Aux contraintes prudentielles, la
législation oblige les banques et établissements financiers
à détenir des fonds propres suffisants pour couvrir les risques
qu'ils assument. Outre les fonds propres, les divers ratios et normes
devront être rigoureusement respectés. En effet, l'obtention
d'accord de classement de la BCEAO permet à l'établissement qui
le détient plus de crédibilité surtout dans les
prévisions de son besoin de trésorerie. Le pouvoir de
création monétaire revient aux banques primaires, ce qui veut
dire qu'elles
doivent d'abord être confrontées à une
demande de crédit de la part des emprunteurs qui accepteront de payer
les taux d'intérêt en vigueur. Ces banques pour les besoins du
refinancement sur le marché monétaire devront mener une analyse
financière rigoureuse de leurs dossiers de crédit mais aussi
cibler la période où elles sont le plus sollicitées.
Cela pour dire qu'un refinancement à des conditions favorables
est fonction de la qualité des actifs détenus dans le
portefeuille de l'établissement en question.
structurelle, le recours à une source de
financement stable est le mieux indiqué. Il est aussi reconnu
de façon unanime que l'épargne est la source de financement la
moins chère. Tout crédit s'ajoute au volume de monnaie existant
et tout crédit fait de nouveaux dépôts. Les banques devront
drainer le maximum de clientèle c'est-à-dire leur espace bancaire
aux dépens de leurs concurrents. Ce processus de séduction de
nouveaux épargnants ne se fera pas sans une amélioration des
services bancaires et financiers, une réduction des distances entre la
banque et le client, bref une guerre des guichets à laquelle se livrera
la banque pour accroître son portefeuille client.
> Le recours à un refinancement par le marché
monétaire est dans la plupart des cas motivé par les tensions de
trésorerie que connaissent les établissements de crédit.
Les différentes évolutions du secteur bancaire et financier ainsi
que l'instabilité de marché en général doivent
inciter les trésoriers à plus de vigilance. Les impasses de
trésorerie sont courantes lorsque les entrées et sorties ne sont
pas prévues. Ainsi il est fortement recommandé aux
trésoriers une gestion active de la trésorerie. La
gestion de trésorerie ne consiste pas à assurer l'adossement
systématique et parfait des ressources et des emplois mais à
optimiser et à gérer les décalages des
échéanciers d'emplois et de ressources. Il devra
mettre en place une stratégie qui tienne compte de la solvabilité
de l'établissement, du degré de sécurité etc.
Le risque de liquidité ne peut jamais être
complètement éliminé : Il peut simplement être
géré, plus ou moins prudemment10.
B. Recommandations spécifiques
> Lors de nos entretiens, il est ressorti que deux banques
n'avaient pas recours au refinancement sur le marché monétaire.
Leurs
10 Jacques DARMON - Stratégie bancaire et
gestion du bilan - P. 118
raisons s'expliquent soit par leur spécialisation sur
un segment particulier ou par la durée des financements qu'elles
octroient aux ménages. Ces explications fort possibles n'empêchent
pas les fuites monétaires qui interviennent en cas de crédit
octroyé à court, moyen ou long terme. Ces fuites doivent
être compensées sur le marché monétaire. Il y va de
soit que ce marché regroupe tout établissement dont
l'activité principale est le financement de l'économie à
travers l'octroi des crédits. Ces établissements de
crédit gagneront donc à y recourir à chaque fois que le
besoin se fait sentir.
> Le marché des Titres de Créances
Négociables est une composante du marché monétaire.
Cependant au cours de nos recherches, les banques interrogées n'ont pas
fait mention de cette source de refinancement. Il est vrai que sa mise en
oeuvre requiert beaucoup de temps et de moyens notamment les accords de
classement qui certifient la qualité des effets mais cette source
présente de nombreux avantages pour les établissements qui
l'utilisent : les TCN sont souples d'utilisation et de
négociabilité, favorisent la consolidation des ressources et
surtout présentent des opportunités pour le
développement
de nouveaux services bancaires. Une
utilisation de ces instruments ne peut qu'assurer un plus de
rentabilité.
> Les banques et établissements financiers de
l'UEMOA évoluent dans un marché au potentiel énorme. La
mondialisation et la globalisation ont fini de donner les exemples sur le
travail collectif, sur la nécessité d'une franche collaboration
entre les économies. A l'échelle du pays ou de la zone
monétaire commune, les établissements de crédit
gagneront beaucoup plus à se considérer comme des
partenaires. L'union fait la force et c'est dans cet esprit qu'ils
peuvent affronter l'avenir. A ce titre, « la banque de réseau
» dont parlait Monsieur Abboul Mbaye est à considérer au
plus haut niveau.
CONCLUSION
Il est désormais admis de tous, qu'il est difficile
voire impossible de ne fonctionner que sur la base de ressources propres
d'où l'évolution dans une économie d'endettement. Ces
institutions qui font le commerce de l'argent assurent par là
même, le financement de l'économie nationale du pays dans lequel
elles évoluent. Il est aussi clair donc que l'économie fonctionne
grâce aux établissements de crédit qui y injectent
continuellement de l'argent frais par l'entremise des ménages.
Cependant, on est en droit de se demander d'où proviennent les
ressources prêtées de ces institutions.
Le marché monétaire, marché de l'argent
à court terme est le cadre privilégié de ses
établissements. Le refinancement se fait sur l'un ou l'autre des
compartiments qui le composent à savoir le marché interbancaire
et le marché des Titres Créances Négociables. Cette source
d'approvisionnement présente de nombreux avantages et
inconvénients pour ceux qui y ont recours. Les établissements de
crédit ne sont pas à l'abri de tensions de trésorerie.
Cependant, un recours intensif à un refinancement peut entraîner
l'instabilité et même une faillite de la structure
financière de l'établissement, surtout si ce sont les ressources
courtes qui financent les emplois longs. La banque anglaise Northern
Rock a frôlé le dépôt de bilan à
cause d'une hausse des taux due à la crise des subprimes intervenue
courant 2007 aux Etats-Unis.
En nous entretenant avec des banques du Sénégal
et du Burkina Faso, nous nous sommes rendu compte que le processus de
refinancement est complexe et ses suites ne sont pas toujours
maîtrisées. Ces intermédiaires financiers en prenant en
compte des implications du refinancement par le marché monétaire
peuvent optimiser leurs ressources et tirer un meilleur rendement.
Le secteur bancaire et financier de la zone UEMOA est sans
cesse sujet à des améliorations. La dernière en date
connue et la plus importante est celle du relèvement du capital social
des banques et établissements financiers. Avec un capital de dix
milliards pour les banques commerciales et trois milliards pour les
établissements financiers, les fonds propres sont renforcés et
les ménages plus que jamais confiants. On peut d'ores et
déjà se demander quel sera, à la date limite prévue
pour l'augmentation, l'avenir de ce marché de la liquidité ?
Même si nous reconnaissons l'intensité et le
sérieux avec lesquels nous avons entrepris sous l'impulsion de notre
encadreur, les recherches et la rédaction de ce mémoire, nous ne
pouvons nous empêcher de reconnaître que notre travail pourrait
être approfondi par d'autres chercheurs.
BIBILOGRAPHIE
OUVRAGES
> « La monnaie et ses mécanismes » Dominique
Philon - Collection REPERE
> « Economie monétaire et bancaire » CFPB
1984 - Collection ITB
> « Stratégies bancaires et Gestion de bilan
» Jacques Darmon - ECONOM ICA
> « Economie Politique 3. MACROECONOMIE » Jacques
Généreux - HACHETTE
> « L'Analyse économique en questions »
Christian Descamps - DYNA'SUP ECONOMIE
REVUES SPECIALISEES
> Magazine « REUSSIR » N° 17
> Magazine « REUSSIR » N° 15
> Magazine « Performance » Avril 2008
> Banque de France « Revue de la stabilité
financière » N°3. Novembre 2003
> Dossier INVESTISSEMENT DU QUOTIDIEN LE SOLEIL
SITES INTERNET
> www.bceao.int > www.uemoa.int > www.bad.int
>
www.boad.org >
www.imf.org
>
www.fr.wikipédia.org
>
www.skyminds.net
TEXTES REGLEMENTAIRES
> « Dispositif Prudentiel applicable aux Banques et
Etablissements Financiers »
> « Loi Bancaire » de la BCEAO
> Règlement N° 96-03 relatif à
l'émission de billet de trésorerie, de certificat de
dépôt, des bons des établissements financiers et des bons
des institutions financières régionales
> Avis N° 01/2007/RB de 02 Novembre 2007 aux banques et
établissements financiers relatifs au relèvement du capital
social minimum des établissements de crédit de l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA)
COURS ET RAPPORTS
> « Cours d'économie monétaire »
> Cahier 2000-02 « Les déterminants des faillites
bancaires dans les pays en développement : cas des pays de l'UEMOA
» POWO FOSSO, Bruno
SOMMAIRE
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
AVANT PROPOS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
SOMMAIRE INTRODUCTION 1 PREMIERE PARTIE : CADRE
THEORIQUE
I - 1. PROBLEMATIQUE 3
I - 2. OBJECTIFS DE RECHERCHE 5
I - 3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 5
I - 4. REVUE DE LITTERATURE 6
I - 5. CADRE DE REFERENCE 16
DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE
II - 1. CADRE DE L'ETUDE 29
II - 2. ECHANTILLONAGE 34
II - 3. INSTRUMENTS DE RECHERCHE 34
II - 4. DIFFICULTES ET LIMITES DE LA RECHERCHE
35
TROISIEME PARTIE : CADRE ANALYTIQUE
III - 1. MECANISME DU REFINANCEMENT 37
III - 2. RESULTAT DE L'ENQUETE : GUIDE D'ENTRETIEN
44
III - 3. ANALYSE DES DONNEES 49
RECOMMANDATIONS 55
CONCLUSION 60
BIBILOGRAPHIE 62
ANNEXES Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
FIGURES
Figure 1: Mode de financement de l'économie 12
Figure 2:Economie d'endettement 13
Figure 3:Economie de marché de capitaux 13
Figure 4: Adapté du livre d'Economie monétaire et
bancaire - Collection ITB -
P.36 14
Figure 5: Résultat de l'entretien sur le processus de
refinancement 45
Figure 6: Enjeux du refinancement 46
Figure 7: Inconvénients du refinancement 46
Figure 8: Répartition des concours au crédit 47
Figure 9: Evolution du crédit à l'économie
51
Figure 10: Processus de formation des taux 52
Figure 11: Impact des taux sur l'investissement 53
TABLEAU
Tableau 1: Preuve du refinancement 44
TABLE DES MATIERES
|
|
III
I
II
IV
|
DEDICACES
REMERCIEMENT
AVANT PROPOS
SIGLES ET ABREVIATIONS
|
INTRODUCTION
|
|
1
|
I- : PROBLEMATIQUE
|
|
3
|
I - 1. L'ENJEU DE LA TRESORERIE
|
|
3
|
I - 2. OBJECTIFS DE RECHERCHE
|
|
5
|
I - 2. 1. L'OBJECTIF PRINCIPAL
|
|
5
|
I - 2. 2. LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
|
|
5
|
I - 3. HYPOTHESES DE RECHERCHE
|
|
5
|
I - 4. REVUE DE LITTERATURE
|
|
6
|
I - 5. CADRE DE REFERENCE
|
|
16
|
I - 5. 1. LA MONNAIE
|
|
16
|
I - 5. 2. L'EPARGNE
|
|
18
|
I - 5. 3. BANQUE ET ETABLISSEMENT FINANCIER
|
|
20
|
I - 5. 3. MARCHE MONETAIRE
|
|
21
|
I - 5. 4. LE DISPOSITIF PRUDENTIEL
|
|
24
|
II. CADRE METHODOLOGIQUE
|
|
29
|
II - 1. CADRE DE L'ETUDE
|
29
|
|
II - 1.1 PRESENTATION DE L'UEMOA
|
|
29
|
II - 1.2 PRESENTATION DU PAYSAGE BANCAIRE SENEGALAIS
|
32
|
|
II - 2.ECHANTILLONAGE
|
|
34
|
II - 3. INSTRUMENTS DE RECHERCHE
|
|
34
|
II - 4. DIFFICULTES ET LIMITES DE LA RECHERCHE
|
|
35
|
III - CADRE ANALYTIQUE
|
|
37
|
III - 1. MECANISME DU REFINANCEMENT PAR LE MARCHE MONETAIRE
37 SECTION 1 : CONDITION D'ADMISSIBILITE DES CREDITS AU
REFINANCEMENT 37
A/ Solvabilité de l'établissement de crédit
37
B/ La solvabilité du bénéficiaire primaire
du crédit refinancé 38
SECTION 2 : MODALITES PRATIQUES 39
A/ le marché monétaire par voie d'adjudication
40
B/ La politique d'open market et le marche des titres de
créances négociables.
42
C/ La procédure de réescompte 43
III - 2. RESULTAT DE L'ENQUETE : GUIDE D'ENTRETIEN - BANQUES
44
1°) PREUVE DU REFINANCEMENT 44
2°) ANALYSE DU MECANISME DE REFINANCEMENT 45
3°) ANALYSE DES ENJEUX DU REFINANCEMENT 45
4°) L'IMPACT DES TAUX D'INTERÊT 46
5°) L'ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE 47
6°) BANQUES ET ETABLISSEMENTS FINANCIERS : PARTENAIRES OU
CONCURRENTS 48
7°) PRESERVATION DE L'ACTIVITE BANCAIRE ET FINANCIERE 48
III - 2. RESULTAT DE L'ENQUETE : GUIDE D'ENTRETIEN - BCEAO 49
III - 3. ANALYSE DES DONNEES 49
III - 3.1. Sur le plan macroéconomique 50
III - 3.2. Sur le plan microéconomique 53
III - 4. RECOMMANDATIONS 55
A. Recommandations générales 55
B. Recommandations spécifiques 57
CONCLUSION 60
BIBILOGRAPHIE 62
ANNEXES VI
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX X
|