Introduction générale
Les problématiques relatives à la
création, au financement et à l'activité des petites et
moyennes entreprises (PME) sont d'un intérêt crucial et de plus en
plus grandissant à l'échelle internationale. En effet, cette
forme d'organisation d'entreprises (PME) est incontestablement la plus
répandue dans le monde avec un taux qui dépasse 90%1(*) de
l'ensemble des entreprises opérant dans les quatre coins de la
planète. La sollicitude accordée à cette structure
provient aussi du fait que les PME contribuent de manière substantielle
au développement de l'emploi, à la création des richesses
et par voie de conséquence à la stabilité et au bien
être social.
Néanmoins et en dépit de ce rôle
privilégié, force est de constater que le financement des PME a
posé la plupart du temps un obstacle à la croissance de ce type
d'entreprises.
Soucieux de l'importance de la problématique de
financement pour les PME, les pouvoirs publics dans plusieurs pays se sont
attelés à trouver des nouvelles sources de financement (le cas
d'AIM2(*) en grande Bretagne
et Alternext en France).
En Tunisie et avec l'engagement de s'intégrer dans le
processus économique mondial, la Tunisie a procédé
à des profondes réformes touchant tous les domaines et
particulièrement ceux intéressant l'entreprise : cellule de
base de l'économie. En effet dès la fin des années quatre
vingt les pouvoirs publics ont cherché à favoriser le
développement des activités prioritaires et notamment les PME au
moyen de traitements de faveur, de mesures spécifiques, de circuits et
de conditions de financement différenciés et de fonds publics
dédiés. Ces traitements de faveur n'ont jamais cessé et
les dernières discussions entreprises en Tunisie portent sur la
création d'un marché alternatif Tunisien visant le financement
des PME.
A ce niveau, on peut énoncer l'intérêt de
notre sujet. En effet les définitions apportées aux PME et leurs
spécificités financières peuvent prêter à
confusion. En plus, plusieurs personnes concernées par le milieu des
affaires n'ont quasiment entendu parler du marché alternatif
Tunisien.
De ce fait on va essayer de mettre l'accent sur ces points.
Pour ce faire, il convient de répondre aux questions suivantes :
Quelle est ou quelles sont les définitions
apportées aux PME ? Quelles sont les spécificités et
les caractéristiques des PME ? Quelles sont les sources de
financement disponibles pour le financement des PME Tunisiennes ?
Qu'est ce que le marché alternatif ? Et
d'où provient cette idée ?
Pour répondre à cette problématique, nous
allons consacrer la première patrie de notre travail à
l'étude de la situation des PME Tunisiennes, en présentant dans
le premier chapitre les caractéristiques des PME en Tunisie et leur
importance dans le tissu économique Tunisien. Puis dans le
deuxième chapitre, nous essayons d'exposer les sources de financement
existantes tout en mettant l'accent sur les avantages et les limites de chacune
de ces sources.
Un arbitrage nous amène à affirmer que le
financement par le marché pose moins des contraintes, ce qui fera
l'objet de la deuxième partie, dans laquelle nous présentons dans
un premier chapitre le cas d'Alternext, le marché Français
créé en mai 2005 et dont est fortement inspiré notre
marché. Puis dans le deuxième chapitre, on va essayer de
prévoir un cadre règlementaire et fonctionnel pour le
marché alternatif Tunisien.
Finalement, nous clôturons notre travail par une
étude empirique afin d'appuyer notre étude théorique et ce
à travers le dépouillement d'un questionnaire.
Partie I: Etude de la situation des PME
tunisiennes.
Chapitre I : Généralités sur
les PME
A L'instar de la plupart des pays en
développement, le secteur des PME est le plus dynamique en Tunisie. A
n'importe quel moment, les sociétés non seulement s'agrandissent
et travaillent davantage mais de nombreuses nouvelles entreprises sont
créées tandis que d'autres disparaissent.
De ce fait il convient de mettre l'accent sur les
définitions apportées aux PME, leurs caractéristiques,
leur importance dans le tissu économique Tunisien.
Section I : Définitions et
caractéristiques de la PME :
I- Origine, définitions et raisons d'existence
des PME :
1-L'origine de la notion de PME :
La PME a existé d'abord sous forme d'ateliers d'origine
artisanale, mécanisés, agrandis tant par les investissements que
par l'embauche d'une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée et
hiérarchisée.
Elle a été le point de départ de la
fortune industrielle du Japon moderne et y constitue encore un secteur
productif en raison de la vitalité des patrons et de l'existence d'une
main d'oeuvre moins chère mais suffisamment qualifiée.
Aux Etats-Unis d'Amérique, les PME se sont
répandues entre les deux guerres mondiales, à la suite de la loi
anti-trust3(*), et le
système de la sous-traitance s'en suivit.
D'autre part la crise économique qu'a connue l'Europe
occidentale, si elle s'est bâtie en premier lieu sur les grandes
entreprises industrielles, entraînant la faillite d'un grand nombre
d'entre elles, a donné un regain de faveur aux petites et moyennes
unités.
La Tunisie, pays dont les ressources naturelles sont de
moindre importance, s'était orientée vers les PME dès le
début des années 704(*). En effet, le système colonial avait
dilapidé les richesses naturelles du sol et du sous sol. Les principales
ressources minières sur lesquelles pouvait compter le pays, pour entamer
son développement économique, étaient les phosphates, le
fer, le plomb et le zinc. Or, dès la première décennie, la
Tunisie a vu plafonner sa production en matière de phosphates, et
même régresser sa production de minerai de fer et Pb-Zn,
jusqu'à la fermeture de certaines mines, déjà, dès
les premières années de leur exploitation.
Il faudrait pour autant motiver la création, le soutien
voire l'engouement pour la PME, pour son adéquation à la
dimension du pays, au niveau de la compétence de ses cadres, aux
possibilités nationales d'investissements et enfin au niveau de
consommation de sa population.
2-Définitions :
Il n'existe pas de définition unique de la PME. Les
critères retenus diffèrent selon les textes législatifs ou
réglementaires instituant des dispositifs d'aides à la direction
des PME.
De même, cette définition diffère d'un
pays à l'autre à cause de la non conformité de la taille
de l'économie à l'échelle internationale.
Nous pouvons alors retenir quelques définitions dont
chacune se réfère à un aspect :
En vertu des dispositions de l'article 2 du code des
incitations aux investissements : « les entreprises
visées par l'article premier du présent décret dont le
coût d'investissement ne dépasse pas 30.000DT, fond de roulement
compris, et qui sont promues par des personnes de nationalité Tunisienne
sous forme d'entreprises industrielles, des sociétés de personnes
ou de coopératives ».
D'après Mr Mehamedi Taoufik5(*) : «celles qui
sont exploitées par les patrons qui ont des contacts directs et
permanents avec leur personnel ».
Une autre définition a été avancée
dans un communiqué du CMF relatif à la définition de la
notion des PME opérant dans les secteurs libres à la
constitution au sens de l'article 21 bis du décret n°77-608 du 27
juillet 1977, tel que modifié et complété par les textes
subséquents et notamment par le décret n°2005-2397 du 31
Août 20056(*) ;
« sont considérées comme petites et moyennes
entreprises, conformément aux recommandations du conseil intersemestriel
du lundi 13 Mars 2006, les entreprises dont les critères d'actifs
immobilisés nets et d'effectif n'atteignent pas les seuils
suivants :
-Quatre millions de dinars en ce qui
concerne le montant d'actifs immobilisés nets.
-Et 300 personnes en ce qui concerne
l'effectif total. »
Afin de mieux cerner la définition et la notion
des PME, nous allons nous baser sur deux importants critères
d'identification à savoir des critères qualitatifs et des
critères quantitatifs.
2-1-les critères quantitatifs :
Ce sont principalement, le nombre des salariés,
le chiffre d'affaire, total du bilan, le capital investi et total d'actifs
immobilisés.
. Nombre des salariés :
Les PME désignent les entreprises de taille modeste,
par rapport notamment à leur nombre des salariés, de ce fait le
critère du nombre des personnes est certainement l'un des
critères les plus significatifs et doit s'imposer comme un
critère impératif. Cet effectif ne doit pas dépasser 300
personnes7(*).
La détermination de l'effectif total est
effectuée sur la base du critère prévu par l'article 5 de
l'arrêté des ministre des finances et du tourisme, du commerce et
de l'artisanat du 28 Février 2003, portant homologation du barème
des honoraires des auditeurs des comptes des entreprises en Tunisie.
Toutefois, l'automatisation de certaines tâches ne fait
que remettre en cause ce critère d'identification.
. Chiffre d'affaire :
Le chiffre d'affaire peut paraître comme le seul
critère financier essentiel reflétant l'importance et le poids de
l'entreprise.
Cependant, cette corrélation n'est pas évidente
car elle dépend du stade de vie du produit ainsi que de la conjoncture
économique.
.Total du bilan :
Cette notion financière reflète la valeur d'une
PME. Malgré l'importance de ce paramètre, qui est adopté
par les théoriciens comme un critère d'identification des PME
dans des cas échéants, il dégage certaines faiblesses, car
la structure générale du bilan peut ne pas être
modifiée lorsque les stocks, les valeurs réalisables et les
liquidités varient. De même ce critère de mesure ne peut
être vérifié que si l'entreprise tienne une
comptabilité.
.Le capital investi :
Il peut être considéré comme le
critère le plus pertinent et fiable reflétant le poids de
l'entreprise. Son montant ne doit pas dépasser 30.000DT.
Toutefois, ce paramètre ne peut être accessible
que si l'entreprise publie son bilan, chose qui n'est pas
vérifiée pour toutes les PME Tunisiennes.
.Actifs immobilisés nets :
Ce critère englobe conformément au
système comptable des entreprises :
- les immobilisations corporelles.
- les immobilisations incorporelles.
-Les immobilisations financières.
Ce montant doit être inférieur à 4
millions de dinars8(*).
Le décompte de ce critère se fait au montant
arrêté à la clôture du dernier exercice.
2-2-Les critères qualitatifs :
Les critères qualitatifs sont
nécessaires et voire même indispensables à la
définition des PME, ils touchent les aspects suivants :
.Style de direction :
D'une manière générale, les PME ont un
système de direction centralisé, car pour une PME, la
décentralisation coûte chère. En plus, sa mise en oeuvre
nécessite des glissements promotionnels et donc une augmentation des
salaires du personnel.
.Organisation et gestion :
C'est l'un des points les plus faibles de la PME. Cette
dernière a commencé petite sans tradition de management moderne.
Ce qui a engendré aujourd'hui, une mauvaise organisation en termes de
délégation des pouvoirs et de répartition des
tâches.
Quant à sa gestion, la PME n'est pas dotée des
moyens de suivi et de contrôle de gestion à savoir des tableaux de
bord et moins encore de la comptabilité analytique.
.Indépendance d'actions du chef
d'entreprise :
L'entrepreneur fait tout et supervise directement ses
employés, dont la compétence doit au moins atteindre une certaine
moyenne. L'employeur constitue l'ensemble de l'entreprise, effectue toutes les
tâches importantes et c'est essentiellement de lui qui émane la
direction.
3-Les raisons d'existence des PME :
La logique économique tend à prôner la
grande taille qui permet de profiter des économies d'échelles
(capacité de production) et par conséquent de l'effet
d'expérience (efficacité productive). En effet, la
réalisation de l'économie d'échelle consiste à
produire une quantité supérieure en utilisant la même
capacité de production et ce à travers la concentration sur le
volume et la standardisation des procédures de production. De ce fait,
les ouvriers vont avoir des tâches répétitives. Ce qui
leurs permet d'augmenter la productivité, en produisant dans un temps
moindre et d'une qualité supérieure, c'est qu'on appelle l'effet
d'expérience.
Pourtant plus efficace et efficiente, la grande firme se
caractérise généralement, d'une part par un manque de
flexibilité, ce qui affecte sa capacité de s'adapter aux
changements de son environnement et d'autre part, par le fait qu'elle est loin
de son marché et donc elle se trouve incapable dans certains cas de
répondre à une certaine demande spécifique.
De ce fait, la PME existera vue la nécessité
d'être flexible et proche de son marché. En plus, certaines
activités nécessitent l'hyperspécialisation du fait des
technologies utilisées ou de taille des marchés (niches
stratégiques), chose difficile à réaliser par la grande
firme se caractérisant par la réalisation de l'économie
d'échelle. On ajoute qu'une grande entreprise va favoriser l'existence
d'un réseau d'entreprises de petite dimension qui seront des
sous-traitantes.
On note en dernier lieu, que la volonté du dirigeant de
limiter la croissance de son entreprise afin de ne pas perdre le contrôle
favorise l'existence de ce type d'entreprises.
II-Les caractéristiques des PME :
Inversement à la définition apportée
à la PME qui diffère d'un pays à l'autre, les PME
présentent des caractéristiques communes à travers le
monde, dont on les examinera successivement :
1-De point de vue organisationnel9(*) :
Diverses caractéristiques permettent de dresser un
profil organisationnel type de la PME, entraînant à penser qu'il
existe une spécificité des PME :
-Petite taille.
-Centralisation et
personnalisation de la gestion autour du
propriétaire dirigeant.
-Faible spécialisation
du travail.
-Stratégie intuitive ou
peu formalisée, forte proximité des acteurs.
-Système d'information
interne simple et peu formalisé.
-Système d'information
externe simple basé sur les contacts directs.
On peut également rajouter :
-La proximité entre
patron et employés.
-La faible formalisation.
-Le recours à
l'écrit n'est pas primordial, du fait de l'importance de l'ajustement
mutuel.
-Une structure plate.
-Quasi absence de niveaux
hiérarchiques.
-Les réseaux de PME se
structurent avec d'autres PME. Une répartition des tâches
s'opère (recherche, production, commercialisation....).
Il en résulte que les PME sont
caractérisées par l'unicité de la direction d'une
part : En effet, celui qui possède le contrôle exerce
lui-même la direction d'où la corrélation entre la
démarche de l'entreprise et la nature de son chef.
D'autre part, les PME sont caractérisées par
l'utilisation des méthodes de gestion peu développées.
De ce fait, les PME possèdent une capacité
d'adaptation rapide aux événements et aux fluctuations de
l'environnement économique et ce, grâce à la
simplicité de leurs structures et la faiblesse de leurs engagements.
2-De point de vue juridique :
La plupart des PME ont le statut juridique d'une
société à responsabilité limitée (SARL) ou
bien d'une société anonyme (SA). Ces SA sont en
réalité des entreprises familiales camouflées en fausses
sociétés des capitaux. Le caractère familial de la
majorité des PME a pour conséquence une forte répercussion
des établissements familiaux sur la vie de l'entreprise et
réciproquement.
3-Autres caractéristiques 10(*) :
Les PME présentent les caractéristiques communes
suivantes :
- Le petit entrepreneur travaille et produit en
général pour le marché local.
- Les petites entreprises, pour la plupart d'entre elles,
sont exploitées uniquement par le propriétaire lui-même et
par des membres de sa famille, bien que dans des nombreux cas des travailleurs
à temps partiel soient également employés.
- Les femmes représentent un pourcentage relativement
élevé des propriétaires ou des travailleurs dans le
secteur des PME.
- L'épargne personnelle ou l'argent familial
constituent la source essentielle de capitaux pour la création des
petites entreprises.
- L'accès aux circuits officiels de crédit et
à d'autres formes de soutien est minime, ou inexistant.
- Les micro-entreprises et les petites entreprises, pour la
plupart d'entre elles, tiennent une comptabilité incomplète et
inadéquate.
- Les petites entreprises ne sont en général
pas officiellement enregistrées et paient rarement des impôts
réguliers.
- Les employés travaillent souvent de trop longues
heures et dans de nombreux cas doivent accepter des conditions de travail
inférieures aux normes.
Section II : Rôle, importance et situation
des PME en Tunisie :
I-Rôle et importance :
Que ce soit dans les pays en développement ou bien les
pays développés les PME occupent une place importante. En effet
« personne ne peut contester aujourd'hui, le rôle primordial
que peuvent jouer les PME dans les pays en voie de développement. En
effet, les PME constituent l'un des éléments les plus dynamiques
de la croissance économique et sociale dans la stratégie du
développement de chaque pays »11(*).
1-Sur le plan
économique :
1-1-la place dans l'économie Tunisienne :
La PME est le premier maillon de la chaîne du
progrès économique d'un pays. Elle représente 97% du total
du tissu économique Tunisien12(*), les PMI dans le secteur industriel représente
environ de 99%. Le nombre total des entreprises Tunisiennes est dans les
environs de 15000 entreprises13(*).
1-2-La contribution aux agrégats
macro-économiques :
Les PME contribuent effectivement et durablement à la
croissance significative du PIB qui était de l'ordre de 5% en 1987 et a
augmenté en 2005 pour atteindre 5.5%. L'industrie manufacturière
représente 21.4% du PIB alors que l'agriculture et la pêche
contribuent à concurrence de 11.9% du PIB14(*).
1-3-l'exportation :
L'élargissement du tissu des PME ne fait
qu'améliorer sensiblement nos exportations. En effet 90% des PME
exportatrices font de la sous-traitance. Cette dernière permet
d'employer des masses importantes de main d'oeuvre, exemple le secteur textile
emploie environ 50000 personnes15(*). Toutefois, et dans le cadre de l'ouverture du
marché tunisien en 2008, nos PME sont tenues de passer de la
sous-traitance à la production des produits finis. Prenons toujours le
secteur textile comme exemple qui représente un nombre important des PME
exportatrices, qui sont tenues dans le cadre de la restructuration
financière, de passer de la basse à la moyenne, puis à la
haute gamme.
2-Sur le plan social :
Les PME assurent trois principaux avantages à ce
niveau :
2-1-La création
d'emploi :
La création d'emploi constitue un problème du
premier ordre dans le monde entier. La solution la plus adéquate aux
pays ayant un excédent, c'est dans ce cadre que les PME jouent le
rôle de stimulateur continu de la création d'emploi. Elle permet
la création du maximum d'emplois, stables et
rémunérateurs, dans les plus brefs délais. La main
d'oeuvre recrutée n'étant pas nécessairement d'une grande
spécialisation.
A titre d'exemple, l'industrie manufacturière emploie
20.5% de la main d'oeuvre, les PME positionnées sur le secteur
d'agriculture et de pêche emploient dans les environs de 22% de la main
d'oeuvre16(*).
2-2-Fortement employante :
Cet avantage se mesure par le coefficient d'emploi qui est le
rapport entre main-d'oeuvre et investissement. Il est le réciproque de
l'avantage précédent. En effet, les branches industrielles de
grande taille et de technicité relativement haute, donc consommatrices
de devises ont un coefficient d'emploi extrêmement faible.
D'autre part, étant donnée la taille
réduite des entreprises, le nombre global d'employés
s'élève parallèlement avec celui des projets.
Ainsi, étant donnée l'économie de capital
que réalisent beaucoup des PME, le développement de ce secteur
est considéré comme un moyen de s'attaquer efficacement au
problème de chômage. Même si, en cas de promotion
technologique, les progrès de la technique et des méthodes de
gestion réduisant la part de la main d'oeuvre, il n'empêche que
l'expansion de la PME a pour effet d'élargir le marché de
l'emploi et que la dispersion territoriale, des ces industries contribue
à enrayer l'exode rural des chômeurs vers les villes.
2-3-Un instrument de rééquilibrage
régional :
Outre les qualités intrinsèques reconnues aux
PME, de mobilité de souplesse, d'adaptation et modicité des
coûts d'installation ou de transferts, l'Etat Tunisien a pris ces
industries comme premier moyen de décentralisation économique en
instituant un train de mesures législatives à travers les lois de
1969,1972, 1974,et1981...
Abstraction faite des rabattements fiscaux, des
exonérations et des subventions accordées à tout
promoteur, des faveurs spéciales sont réservées à
toute installation dans les zones territoriales jugées
déshéritées.
En effet, la Tunisie a été successivement
divisée en trois puis en cinq zones, à chacune ont
été confiés des avantages spécifiques, allant
jusqu'à l'exonération à concurrence de 90% du droit
proportionnel de la patente.
Étant donnée leur souplesse d'adaptation aux
demandes des marchés, leur facilité de reconversion en cas de
crise, la rentabilité immédiate des investissements, les PME ont
la possibilité de s'implanter dans des régions
déshéritées et de devenir un élément moteur
pour le maintien de l'équilibre de cette région.
II-La situation actuelle des PME Tunisiennes :
« Le tissu économique Tunisien étant
constitué en majeure partie de PME, aujourd'hui plus que jamais, ces
entreprises doivent trouver le financement à moyen et long terme
nécessaire à un développement qui doit leur assurer la
pérennité et la croissance voire dans certains cas la
survie »17(*).
En effet en Tunisie, la PME souffre des nombreuses contraintes
principalement liées à l'insuffisance des fonds propres,
l'accès au financement et les conditions de financement.
Ce qui explique les divers débats organisés
à l'échelle nationale réexaminant d'une manière
approfondie, la situation actuelle des PME Tunisiennes, dont la dernière
a été organisée au CMF, au mois de Décembre 2006,
ayant pour objectif de débattre sur les mécanismes de financement
à moyen et long terme des PME, d'exposer et d'analyser les nouvelles
mesures de soutien financier à la création d'entreprises dans les
différents stades de leur développement et de faire des
recommandations sur la manière dont le capital risque peut soutenir la
création et l'émergence des PME innovantes, tout en modernisant
la notion de capital risque en tant qu'une solution novatrice de financement
des PME.
Tout ceci va faire l'objet des chapitres suivants, en mettant
l'accent sur les sources de financement disponibles aux PME et les
différents problèmes pouvant accompagner leur politique de
financement, ainsi que les nouvelles solutions et orientations en
matière de financement des PME en Tunisie.
Chapitre II : Etude des sources de financement
disponibles.
Les caractéristiques des PME quelles soient
quantitatives ou qualitatives mettent en évidence la différence
existante entre la petite et la grande firme. Cette différence nous
laisse penser qu'il existe une logique financière propre à cette
catégorie d'entreprises, car comme le constate Mr Michel
Marchesnay18(*)
« la théorie financière de la petite firme reste
à élaborer ».
En effet les PME en Tunisie, disposent pour financer leur
croissance à long et moyen terme, non seulement des ressources propres
(autofinancement, augmentation du capital), ressources extérieures
(leasing, ressources bancaires) mais aussi d'autres types des ressources
créées par l'Etat tel que (FOPRODI, FONAPRAM et les SICAR).
D'autre part, nos PME peuvent recourir à des sources
étrangères qui ont pour origine soit des organismes financiers
multinationaux soit les pays avec lesquels la Tunisie entretient des relations
de coopération économique et financière soit enfin et avec
rareté le marché financier international.
Outre ces ressources les PME peuvent obtenir des
crédits à court terme afin de financer leur exploitation (les
crédits mobilisables, les crédits de trésorerie.....).
Seules les sources de financement à moyen et long terme
d'origine interne vont faire l'objet d'une étude plus
détaillée dans le présent chapitre, vue leur importance
dans le cycle de financement de nos PME.
Section I : Financement par les fonds
propres :
Les PME Tunisiennes se caractérisent en dépit
des améliorations récentes par une faiblesse de leurs structures
financières telle que constatée par Mr Hédi
Djilani19(*)
« la situation fragile des petites et moyennes entreprises en Tunisie
est due essentiellement à l'insuffisance des fonds
propres »20(*).
Ce manque en fonds propres des entreprises tunisiennes n'est
pas du au hasard. Il découle de l'histoire (entreprises familiales), de
la politique volontariste des pouvoirs publics en matière de
développement (aller vite), comme d'un appétit pour le risque le
moins élevé des banques et du peu de respect qu'elles ont
manifesté de l'orthodoxie financière.
Mais il découle aussi d'une contrainte objective :
un marché de fonds propres et de capitaux longs qui reste exigu et
« sélectif »21(*).
Dans cette section on va essayer d'étudier les
différents moyens de financement par les capitaux propres ainsi que les
avantages qu'ils procurent et les limites qu'ils engendrent.
I-L'autofinancement :
« L'autofinancement représente la richesse
créée par l'entreprise. Il constitue sa ressource interne
essentielle destinée à financer en tout ou en partie les
investissements, l'accroissement des besoins en fond de roulement et à
accroître les liquidités »22(*).
« L'autofinancement est la machine qui permet de
transformer l'énergie (l'argent) en travail (la
valeur) »23(*).
En d'autres termes, l'autofinancement est
représenté par la différence entre la CAF et la
distribution des dividendes mis en paiement au cours de l'exercice.
Il est traduit par les actionnaires par une augmentation de la
valeur de leurs actions et donc par des plus- values.
Toute entreprise assurant son développement
exclusivement par l'autofinancement n'aura pas besoin de recourir ni à
ses actionnaires ni au marché financier.
Dans ce contexte l'autofinancement peut être
schématisé comme suit :
.VA= ventes - charges courantes liées aux
prestations extérieurs.
. Excédent brute d'exploitation = VA - Charges
de personnel -impôt et taxes et Versements assimilés
. Cash flow brut = EBE + produit financier + produits
exceptionnels - charges financières - charges
exceptionnelles.
. Cash flow net ou marge brute d'autofinancement =
Cash flow brut - impôt sur le bénéfice
. Autofinancement = Cash flow net -
dividendes.
Quant à la situation réelle de nos entreprises
Tunisiennes optant à ce type de financement est
caractérisée par une fluctuation dans le temps de leur
capacité d'autofinancement.
1-Les avantages de l'autofinancement :
- L'autofinancement met à la disposition de
l'entreprise une masse de capital supérieur à ses besoins
normaux. Ceci a pour effet de favoriser des investissements dont le rendement
est suffisant et la rentabilité de l'entreprise se trouvera
diminuée.
- Il est considéré comme une source de
financement facile à la portée de l'entreprise.
- C'est un moyen de financement accessible, et très
flexible (dégagé progressivement tout au long des exercices).
-Il préserve l'indépendance financière et
la gestion de l'entreprise (dans la mesure où elle n'a pas à
solliciter des ressources externes).
- Il favorise la croissance à long terme.
- En Tunisie l'autofinancement par incorporation des
bénéfices aux réserves confère à
l'entreprise des avantages fiscaux.
- Il allège les charges financières et
accroît la rentabilité des actionnaires.
2- Les limites de l'autofinancement :
L'entreprise se créé ainsi un marché
interne de capitaux indépendants des marchés financiers, sur ce
marché artificiel, les taux de rentabilité peuvent être
plus faibles et les ressources mal allouées.
L'autofinancement tend à faire croître les
capitaux propres. Il ne fait pas croître la valeur de l'entreprise que si
les investissements sont suffisamment rentables c'est à dire qu'ils
rapportent plus que le taux de rentabilité exigé compte tenu de
leur risque.
Si ces ressources sont réinvesties de manière
non rentable engendrera une baisse des cours pour les sociétés
cotées. En conséquence l'entreprise constituera une cible
idéale à une tentative hostile de prise de contrôle.
II- L'augmentation du capital :
Le capital est constitué par les apports des
associés. Une fois réuni, il peut subir un certain nombre de
modifications qui s'opèrent de manière différente selon la
nature juridique de la société.
Ces modifications peuvent être traduites soit par des
réductions ou par des augmentations du capital. Ce dernier peut
être augmenté soit par émission d'actions nouvelles, soit
par élévation du nominal des actions existantes.
Cette augmentation peut par ailleurs résulter :
- Soit d'apports extérieurs en nature ou en
numéraire, ces derniers peuvent être libérés par un
versement d'espèces ou par compensation avec des créances
liquides et exigibles sur la société.
- Soit par l'utilisation des ressources propres à la
société sous forme d'incorporation des réserves,
bénéfices ou primes d'émission. Dans ce cas, ni la
trésorerie ni la structure financière de l'entreprise ne seront
affectées.
1- Les avantages de l'augmentation du
capital :
-L'augmentation du capital est une source durable au vrai sens
du mot, puisqu'elle ne contraint pas l'entreprise à des
échéances fixes de remboursement.
- Elle permet aussi de financer d'importants projets et
d'améliorer une situation financière difficile.
- Elle n'entraîne pas l'obligation de versement des
dividendes.
- Elle renforce la solvabilité de l'entreprise.
En outre, le capital joue un double rôle :
- Assurer la sécurité financière de
l'entreprise.
- Représenter le partage originaire du pouvoir dans
l'organisation
2- Les limites de l'augmentation du capital :
Les actions, les droits d'attribution et les droits
préférentiels de souscription sont des produits
négociables en bourse. En fait, ce sont des valeurs mobilières,
elles représentent des créances ou des droits de
propriétés. Pour l'émission de ces valeurs
mobilières, l'entreprise doit être cotée en bourse, chose
qui est la quadrature du cercle pour nos PME vu les conditions fixées
d'admission à la cote de la bourse.
Section II : Financement par l'endettement :
L'endettement est la seconde source de financement de la PME.
Il est considéré comme le moyen de financement le plus important
par rapport au financement par les fonds propres.
Même si le secteur bancaire est prédominant, les
institutions et les produits de financement autres que bancaires se sont
beaucoup diversifiés. Il faut souligner que la plupart des
mécanismes qu'on trouve dans certain nombre des pays aux systèmes
financiers plus développés existent en Tunisie.
Non seulement l'architecture légale et
règlementaire est très riche mais une gamme importante
d'institutions financières existe et des produits relativement
sophistiqués ont été mis en place. On mentionnera de
manière particulière le leasing qui s'est fortement
développé mais également le factoring et les SICAR.
L'existence de toutes ces sources de financement et d'accompagnement constitue
une avancée réelle qui doit donc être
appréciée à leur juste valeur.
I- Endettement bancaire :
Les ressources bancaires sont considérées comme
la principale source de financement pour les PME. Elles fournissent des
capitaux, s'engagent dans le développement de l'entreprise et les
assistent en leurs donnant des conseils en gestion financière.
1- Définitions :
- Définition d'une banque :
Une banque est un intermédiaire financier
spécifique. Elle est considérée comme telle dans la mesure
où sa fonction traditionnelle est d'octroyer des crédits et de
collecter des dépôts.
- Définition d'un crédit :
Le financement auprès du système bancaire se
fait par voie de crédit.
« Un crédit est un acte de confiance
comportant l'échange de deux prestations dissociées dans le
temps : bien ou moyen d'équipement contre promesse ou perspective
de paiement ou de remboursement »24(*).
L'octroi de crédit se déroule comme suit :
mise à part du diagnostic financier le crédit ne peut être
octroyé qu'après une remise à la disposition de la banque
d'un dossier comprenant les caractéristiques du projet à
financer, le schéma de financement et l'échéancier de
trésorerie.
Il existe deux catégories de diagnostic établies
par la banque : Un diagnostic représentatif basé sur le
passé historique de l'entreprise par appréciation des derniers
documents comptables et un diagnostic prospectif. Dans ce cas, la banque fonde
son appréciation sur le futur de l'entreprise par l'établissement
des prévisions.
La banque peut aussi exiger des garanties afin de se
prémunir du risque, exemple de sûretés personnelles telles
que le cautionnement ou des sûretés réelles telles que
l'hypothèque ou le gage.
Généralement les crédits bancaires sont
classés selon le critère de la durée. Nous distinguons
alors trois catégories à savoir :
-les crédits à court terme.
-Les crédits à moyen terme.
-Les crédits à long terme.
Nous allons s'intéresser principalement dans le
présent chapitre aux crédits à long et moyen terme.
2- Les crédits bancaires à moyen
terme :
En vertu des dispositions de l'article 15 de la
réglementation bancaire25(*) : « les crédits à
moyen terme sont généralement consentis pour le financement des
investissements, leur durée est fixée à un maximum de 7
ans ».
Le crédit à moyen terme d'investissement est
destiné à parfaire le financement de projets de création
ou d'extension ainsi que de renouvellement de matériel.
Le montant de crédit à moyen terme ne doit pas
excéder les quotités fixées dans le schéma de
financement agréé par l'APIA et l'API où les 70% du
coût de projet fond de roulement inclus, pour les investissements dans
l'industrie manufacturière, de mise à niveau, de protection de
l'environnement26(*)....
Il existe plusieurs types de crédits à moyen
terme. Il est difficile de présenter un catalogue exhaustif. Les
articles de la circulaire n°87-47 de la Banque centrale de la Tunisie
présentent les différents crédits :
-CMT FONAPRA :
Tel que définit par l'article 26 nouveau27(*), c'est un crédit
destiné à parfaire le schéma de financement des projets de
création ou d'extension éligible au FONAPRA. Le coût de
l'investissement ne doit pas excéder les 50000 dinars fonds de roulement
compris.
-CMT RELATIVE A L'EXPORTATION :
Le montant de crédit doit généralement
correspondre à la partie intégrée du produit
exporté.
Toutefois, ce montant ne peut être relevé par la
banque au cas où cela s'avère nécessaire pour la
réalisation de l'opération d'exportation.
-CMT D'AQUISITION DE MATERIEL
AGRICOLE :
Tel que défini par l'article 2228(*) de la réglementation
bancaire, ce type de crédit est consenti à toute entreprise
agréée à la commercialisation du matériel agricole
neuf.
-CMT CONSOLIDATION IMPAYE PME :
C'est un crédit à moyen terme venant relayer un
crédit à court terme ayant servi à financer des valeurs
immobilisées. C'est aussi un rééchelonnement des
impayés en principal afférents aux crédits à moyen
terme accordés à la PME.
-CMT INVESTISSEMENT PME<= 500MD
C'est un crédit destiné à parfaire le
schéma de financement d'un projet industriel de création,
d'extension ou de renouvellement de matériel agréé par
L'API.
3- Les crédits bancaires à long
terme :
En vertu des dispositions de l'article 31 nouveau29(*) de la réglementation
bancaire, les crédits à long terme sont d'une durée
supérieure à 7 ans et inférieure ou égale à
15 ans, consentis à terme et en comptes spéciaux
d'épargne, par les banques de dépôt dans la limite de 3% du
volume de leurs dépôts à vue.
Ce genre de crédit est destiné en
général aux entreprises économiques régies par les
dispositions légales particulières ou placées sous le
contrôle de l'Etat et cela pour leur permettre de rétablir
l'équilibre de leurs structures financières. Le montant du
crédit est limité à :
- 80% du montant des investissements dans le secteur agricole.
- 70% dans le secteur des mines, Tourisme saharien et
l'industrie.
- 60% dans le secteur touristique autre que saharien ainsi que
les activités commerciales et de service.
4-Les avantages et les limites des ressources
financières bancaires :
4-1-Les avantages :
Les crédits octroyés sont très
variés touchant presque tous les secteurs des PME à savoir
industriel, agricole et de pêche ainsi que de l'artisanat....
4-2- Les limites:
- Le processus d'étude d'octroi et de déblocage
des crédits par les banques se caractérise par sa lenteur et un
côté administratif voire bureautique prononcé. La
décision de crédit elle-même reste fortement
centralisée avec une délégation du pouvoir d'engagement
qui reste limitée.
- La mise en place des diverses garanties (mise à jour
de titres fonciers, enregistrement hypothèque....) exigées par
les banques est lourde. Toutefois nos PME sont caractérisées par
un faible patrimoine.
- Les crédits ne peuvent être octroyés
qu'après avoir établi un diagnostic financier en se basant sur le
bilan de l'entreprise. Toutefois, la plupart des PME n'ont pas de bilan et s'il
en existe, la question de pertinence et de fiabilité se pose.
II- Le leasing :
1- Définition :
« Le contrat de crédit bail est un contrat de
location, portant sur un bien meuble ou immeuble, assorti d'une option d'achat
à un prix fixé d'avance »30(*).
« Le leasing ou le crédit bail est une
technique de financement par la quelle la société de leasing
achète simplement un bien déterminé suivant les
indications spécifiques du futur locataire et le lui donne en location
pour une période déterminée. Le locataire obtient donc un
droit de d'utilisation »31(*).
Il permet à l'entreprise d'utiliser durablement des
immobilisations sans avoir à avancer leurs valeurs d'acquisition. C'est
un contrat de location à long terme qui permet à son
détenteur de pouvoir bénéficier de l'utilisation des biens
meubles ou immeubles qui ne lui appartiennent pas. Il entraîne des
paiements annuels appelés redevances de crédit-bail.
Le bien en question est acheté par la
société de leasing pour une durée contractuellement
définie, au terme de la quelle l'entreprise utilisatrice peut
l'acquérir pour un prix fixé d'avance correspondant à sa
valeur résiduelle d'amortissement il s'agit très souvent d'un
prix nettement inférieur à la valeur marchande de
l'équipement au terme du contrat.
L'opération de crédit-bail met en jeu trois
principaux intervenants :
-L'entreprise : (crédit preneur ou locataire) qui
désire acquérir pour une durée déterminée et
moyennant un paiement des redevances périodiques (loyer), en contre
partie de l'usage de moyens de production. Elle choisit le bien qu'elle
souhaite (marque, type...) ; éventuellement elle peut choisir le
fournisseur.
-Le fournisseur : celui qui reçoit de la
société du crédit-bail, la commande et le
règlement.
-La société de crédit-bail : (le
crédit bailleur) qui dispose des ressources financières qu'elle
met à la disposition des entreprises.
La réintégration du crédit-bail dans le
bilan de la société se fera au niveau de l'actif parmi les
valeurs immobilisées et au niveau de passifs parmi les dettes soit
à court terme soit à long terme selon l'échéance et
les redevances à régler.
2- Les différents types de leasing :
On peut les classifier selon :
· La nature juridique du bien, on distingue le leasing
mobilier et le leasing immobilier.
· Les responsabilités des parties, on distingue le
leasing financier et le leasing opérationnel.
· Les personnes engagées, on distingue le
lease-back et leasing adossé.
2-1- Classification selon la nature juridique du
bien :
Le bien, objet du contrat peut être mobilier ou
immobilier c'est pour cette raison qu'on distingue entre leasing mobilier et
immobilier :
- Le leasing mobilier :
C'est le type le plus répandu. Il est la seule
catégorie existante en Tunisie. Il Porte sur des biens
d'équipement ou des matériels d'outillages. Sa durée est
entre 2 et 5 ans. Cette période est irrévocable pendant la quelle
ni le locataire ne peuvent mettre fin au contrat de location.
A l'expiration de la durée de location, le locataire a
le choix entre trois alternatives :
- Relouer le bien.
- Restituer le bien à la
société de leasing.
- Acheter le matériel pour sa valeur
résiduelle.
- Le leasing immobilier :
C'est un contrat qui porte sur des biens immeubles à
usage professionnel. Sa durée peut atteindre jusqu'à 20 ans.
A l'expiration du contrat, trois alternatives sont possibles
pour le locataire :
- Acquérir le bien.
- Renouveler le contrat.
- Quitter les locaux.
2-2- Classification selon la responsabilité des
parties :
Le bailleur dans une opération de leasing peut
être affronté, soit à un rôle purement financier,
soit un rôle opérationnel, d'où la distinction entre le
leasing financier et le leasing opérationnel.
- Le leasing financier :
Dans ce type d'opération, le bailleur joue le
rôle d'un simple financier puisqu'il transfert au locataire
l'intégralité du risque lié à l'utilisation du
bien
Il n'assume aucun service en dehors de la mise à sa
disposition du bien.
- Le leasing opérationnel :
Dans ce mode de leasing le bien est inscrit au bilan. En cas
de rupture du contrat, le bailleur devient automatiquement le
propriétaire du bien.
Contrairement au leasing financier, cette forme de leasing
inclus des services tels que l'entretien et la maintenance.
2-3- Classification selon les personnes
engagées :
L'opération du crédit-bail met en
présence trois parties ; le bailleur, le preneur et le fournisseur.
Toutefois, le bailleur et le preneur peuvent se mettre d'accord sur deux
catégories de leasing à savoir :
- La cession bail ou lease-back :
Le « sale and lease back » est une
variante du leasing par la quelle le preneur de leasing fait en même
temps l'office de fournisseur.
Il vend tout d'abord un bien déterminé à
la société de leasing pour le reprendre tout de suite
après location. Le « sale and lease back » est
utilisé pour générer rapidement des liquidités.
- Le leasing adossé :
Cette forme consiste en un contrat de lease-back auquel
s'ajoute un contrat de sous-location. On parle de crédit bail
adossé lorsqu'un fabriquant de biens d'équipements les vend
à une société de crédit bail, les laissent à
sa disposition et l'autorise à les sous-louer à des tiers.
3- Les avantages et les limites du financement par
leasing :
3-1- Les avantages :
- Le leasing n'implique aucun effort d'autofinancement
préalable puisque la société de leasing assure et finance
l'investissement à 100%.
- Il est facile à être obtenu puisque les
garanties demandées sont légères par rapport à
celles demandées par les banques.
- le crédit bail permet aux PME à faibles
capacités d'endettement, de financer leur développement.
- Le crédit bail permet aux entreprises à
s'équiper sans avoir à investir. Ce mode de financement augmente
la capacité de la firme à trouver des fonds.
3-2- Les limites :
- Puisque l'entreprise n'étant pas propriétaire
de ses actifs, elle ne peut pas offrir des garanties à des
éventuels créanciers.
- Le coût de crédit bail est constamment
supérieur à celui d'un crédit bancaire.
- A la fin du contrat de leasing toute valeur
résiduelle, si elle existe, revient au bailleur.
III- La banque de financement de la PME :
1- Création :
Le 1er Mars 2005, le paysage tunisien est enrichi
par la création d'une nouvelle banque « banque de financement
de la PME ».
Elle est créée sous forme d'une
société anonyme, dotée d'un capital de 50 millions de
dinars (32.5 millions d'euros) dans le quel l'Etat participe à hauteur
de 30 millions de dinars (19.5 millions d'euros).
Ce genre d'établissement existe de longue date dans les
pays industrialisés. Son lancement en Tunisie signifie que le tissu
industriel local est suffisamment mûr et qu'il nécessite une
réponse spécifique en matière de financement et
d'accompagnement tout au long de la vie de l'entreprise.
2- Les objectifs :
La BFPME a pour mission d'accompagner les PME dans chacune des
étapes de leur existence. Il a essentiellement pour objectif :
-Financement par dettes et fonds propres :
Cette nouvelle banque favorise l'accès au financement
par dettes et fonds propres. L'octroi des crédits ne se réalise
qu'après une étude bien établie et ce en concertation avec
les principaux intervenants concernés de la place (établissements
financiers). Elle interviendra en partenariat avec la communauté
bancaire et financière.
-Partager le risque de financement des
PME :
Dans l'objectif d'aider les chefs d'entreprises à
innover, à investir et à se développer, la BFPME partagera
les risques avec eux et avec leurs banquiers. Cette institution interviendra
donc toujours en partenariat avec le système bancaire et les organismes
de fonds propres, soit en partageant le financement, soit en garantissant au
moins partiellement le remboursement de ce financement, ou encore en s'appuyant
sur le nouveau système de garantie mis en place (SOTUGAR). Ce point est
fondamental car le développement d'une PME ne va pas sans risques quelle
que soit l'étape de son existence.
-Gérer les fonds budgétaires :
La BFPME pourra également gérer les fonds
budgétaires consacrés pour la création et le
développement des PME (FOPRODI) ainsi que les différents fonds
d'origine étrangère.
3- Les interventions du BFPME :
La Banque de financement des petites et moyennes entreprises
(BFPME), créée il y a seulement 18 mois, a déjà
montré sa différence, aussi bien en termes d'expertise que de
financement.
En effet, à fin Septembre 2006, la BFPME a reçu
568 demandes de crédit pour un coût total estimé à
491 MDT. Elle a approuvé quelques 161 projets pour un coût total
qui atteint les 173 millions de dinars. Et près de 250 projets sont
à l'étude (pour 160 dossiers rejetés).
Mais ce qui prouve que la banque est vraiment en droite ligne
de l'objet de sa création, c'est qu'environ 64% des projets qu'elle a
approuvés sont promus par des universitaires (essentiellement des bac +
4 au moins), soit 2/3 des promoteurs.
Son succès réside dans le fait qu'elle se
déplace dans tous les gouvernorats du pays, montrant au passage que la
Tunisie n'est pas que Tunis et ses environs ou les grandes métropoles
(Sousse, Monastir, Sfax...).
Comme il l'a indiqué, le PDG de cette jeune banque, M.
Abdessalem Mansour, les cadres de la banque sont en perpétuel
déplacement dans les régions. Il souligne d'ailleurs que les
gouvernorats de Gafsa, Gabès et Médenine seront les prochaines
cibles des cadres de la BFPME au cours des semaines à venir.
IV- Les organismes de garantie :
1- Fonds National de Garantie :
Le Fonds National de Garantie (FN en 1981 et modifié
plusieurs fois par la suite). Il est destiné à soutenir les PME
à surmonter le problème classique de garantie de crédit.
Ce fonds intervient de plusieurs manières afin de garantir des
crédits à terme pour la création et l'expansion des PME et
plus généralement les petites activités économiques
et le crédit à l'exportation (UNIDO, 1997 ; Phénix
Editions, 2000 Ministère des Finances, 1999).
La dernière révision du FNG (novembre 1999) a
fixé les conditions et critères d'éligibilité pour
l'intervention du Fonds. Le Fonds prend en charge en particulier 2/3 des dettes
impayées (définition : non payées dans les deux ans
suivant la date limite), si l'accord de financement a été
signé dans le cadre du FOPRODI. Pour tout autre projet, le Fonds prend
en charge seulement 50% des dettes impayées. De plus, il prend en charge
le même pourcentage des intérêts découlant du
rééchelonnement des crédits. Le Fonds peut garantir la
participation d'une SICAR aux fonds propres d'une entreprise et peut aussi
prendre en charge un pourcentage (de 50 à 75 % selon l'implantation
géographique du projet) des frais de poursuite et de recouvrement
contentieux des crédits.
L'intervention est sujette à un paiement d'une
commission fixée par la loi à 3% du crédit accordé
ou de la participation qu'elle déclare à la garantie. Ces sommes
ne sont pas en général déposées par les
bénéficiaires de participations de crédit ou de capital,
mais par les établissements financiers participant à
l'investissement (soit une banque, soit une SICAR : Ministère des
Finances, 1999).
Depuis 1999, la direction du FNG a été
assignée à une compagnie d'assurances, Tunis Ré, afin
d'augmenter son efficacité. Jusqu'à présent, le Fonds n'a
pas travaillé correctement, peut être parce qu'il n'a pas
été géré soigneusement par les entités
publiques dans le passé.
Les problèmes liés à la garantie de
crédit semblent rester parmi les obstacles majeurs des PME pour
accéder au crédit. La réforme du Fonds est trop
récente pour donner une évaluation mais une commission de 3% sur
le crédit accordé par la banque semble être relativement
élevée pour inciter les PME à recourir au Fonds.
2-Intervention de la Société Tunisienne
de Garantie (SOTUGAR) : - Cadre légal :
L'avenant de la convention relative à la gestion du
Fonds de Garantie, signée par le Ministre des Finances et le PDG de la
SOTUGAR le 02 Juillet 2005.
- Conditions d'éligibilité :
- Les entreprises opérant dans le secteur ITH32(*) dont le programme de mise
à niveau est approuvé par le COPIL33(*) et conditionné par une
réserve de restructuration financière.
-Avoir des immobilisations nettes = 4 MDT avant mise à
niveau (PME). -Ne pas être enregistrée parmi les entreprises en
difficulté -Ne pas avoir bénéficié d'une tranche
de prime au titre du programme de mise à niveau.
-Modalités d'intervention :
-
Garantir le rééchelonnement des crédits à court
terme accordés par les établissements de crédits sur une
durée qui peut s'étaler sur sept ans par le biais du Fonds de
Garantie géré par la SOTUGAR.
-Prise en charge de 50 % par la SOTUGAR -
Prise en charge de 50 % par la Banque
-Dossier à préparer :
Le dossier doit comporter une demande d'adhésion
écrite de l'entreprise. Pour bénéficier de ce programme
prendre contact avec le Bureau d'Assistance aux Entreprises (BAE)
Ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME.
Section III : Les sociétés
d'investissement à capital risque :
I- Définition :
Selon Mr lattés34(*), le capital risque repose sur trois
principes : « aider au décollage une entreprise
fondée sur l'innovation scientifique ou technologique à fort
risque de mortalité du fait même des innovations et de
l'imprévisibilité du marché, amoindrir voire
éliminer le risque financier en constituant sous forme mutualiste des
portefeuilles d'investissement, et intervenir en fonds propres pour limiter les
charges financières ».
D'après O.Basso et P.Bieliscki35(*) concernant la
définition du capital risque : « sous l'angle
strictement juridique, le capital-risque est la prise de participation
minoritaires en fonds propres dans les sociétés non cotées
en vue de réaliser à terme une plus value, accompagnée
d'une collaboration plus ou moins active entre l'investisseur et
l'équipe dirigeante, ces participations nécessitent
l'instauration des protections conventionnelles ».
En se basant sur la définition classique du
capital-risque, Eric Aithnard36(*) a défini ce type de financement
comme « le capital-risque est une activité d'apport en
fonds propres dans des entreprises innovantes non cotées, naissantes ou
en développement, présentant un fort potentiel de croissance. Les
capitaux apportés permettent de financer le développement d'un
premier produit ou encore de financer sa fabrication ».
Ainsi le capital risque peut s'analyser comme une série
de contrats d'investissements reliant trois acteurs :
-Les fondateurs d'une entreprise en quête de fond pour
développer une technologie et une production des biens ou des services
coûteux. On les appelle aussi les bénéficiaires.
-Un ensemble d'investisseurs représentés par un
intermédiaire de type prestataire de services d'investissements.
Ils détiennent des ressources à long terme, ils
gèrent des actifs et doivent les faire fructifier. Ce sont ceux qui
procurent les ressources aux sociétés de capital
investissement.
-La société de capital-risque : il s'agit
d'une structure qui permet de financer les projets des PME à la
recherche des fonds propres.
II- La typologie du capital risque :
On distingue une pluralité de types de
capital-risque :
-Le seed capital-amorçage : il
constitue le stade le plus précoce. Il s'agit de finaliser un projet en
cours d'élaboration, de financer des recherches pour valider une
technologie. Ce sont des dépenses préalables à la
création.
-Le capital-risque : dans ce cas
l'entreprise a déjà franchi une première étape de
son développement. Le capital risque regroupe donc les financements de
création et post création.
-Capital création : c'est un
financement consacré aux entreprises en phase de création ou au
tout début de leur activité. Il est donc consacré au
développement initial d'un projet où le capital est requis pour
démontrer la viabilité du projet.
-Capital post création : finance
les entreprises qui cherchent des capitaux pour démarrer la fabrication
et la commercialisation.
-Capital développement : ce type
de financement accompagne la croissance interne ou externe de l'entreprise. Les
capitaux seront employés pour financer l'augmentation de ses
capacités de production, des acquisitions éventuelles et/ ou
accroître leur fonds de roulement.
En résumé, le capital-risque est destiné
pour tous ceux qui veulent créer et développer.
III- Les caractéristiques de financement par les
SICAR :
Pour mettre en évidence les spécificités
de financement par prise de participation au capital risque il convient de le
comparer au financement par crédit bancaire.
En effet le capital risque se distingue du crédit
bancaire par les particularités suivantes :
1- Un financement en vrais fonds
propres :
Le capital risque finance les PME non cotées par apport
en fonds propres et permet l'accroissement de la capacité de
l'endettement de l'entreprise.
2- Un financement sans garantie :
Contrairement au crédit bancaire qui exige des
garanties, le capital risque est un placement risqué non
garantissable.
3- Un financement original :
En plus de l'argent, les financiers apportent leurs conseils
en management, en stratégie de développement et en financement.
C'est un véritable partenariat qui n'est rendu possible que par la
recherche de ces financiers à valoriser au maximum leurs
investissements.
« C'est ainsi que ces derniers définissent
leur métier financement plus assistance au management et ils mettent en
avant l'expression de `partenaire actif ` de l'entreprise»37(*).
« L'octroi de capital risque à des PME
innovantes s'accompagne le plus souvent de clauses contractuelles de
`conseil' : l'investisseur conseille et guide l'entrepreneur afin de
renforcer la rentabilité »38(*).
4- Le remboursement des capitaux :
Contrairement au crédit bancaire qui doit faire l'objet
d'un remboursement avec intérêt étalé dans le temps
et réalisé à échéance fixe quelque soit le
degré de rentabilité du projet financier, le capital risque est
remboursé à la fin du programme.
C'est la plus-value réalisée lors de la cession
des actions qui constitue la rémunération des investisseurs ayant
pris le risque à l'origine c'est à dire que la
rémunération est effectuée une fois que la richesse est
créée et non pas avant.
« Actionnaire à part entière, ils
partagent le risque industriel avec le chef de l'entreprise et se
rémunèrent par la plus-value éventuellement
réalisée lors de la revente de leurs titres, et parfois par les
dividendes »39(*).
5- Le partage du risque :
A l'inverse du banquier classique qui exige des vraies
garanties et s'assure de la liquidité de ses placements, le capital
risque partage le risque de démarrage de la croissance mais
également les profits en cas du succès du projet.
En effet le financement par les SICAR répond avec
souplesse et rapidité aux besoins des PME innovantes où celles
qui font l'objet d'opération de mise à niveau.
Toutefois, le capital risque doit être conçu
comme un complément de financement et non comme l'unique source, car
comme l'a constaté Mr Joël Bessis « il faut se
garder de réduire le capital risque à un seul
procédé de financement qui serait complémentaire ou
concurrent à d'autres sources de financement en faveur des
PME ».
Section IV : Les fonds spéciaux :
Dans le cadre de la restructuration financière des
entreprises Tunisiennes affrontées à l'ouverture des
marchés, l'état a mis à leurs dispositions certains
dispositifs classiques comme le FOPRODI considéré comme
instrument de crédit pour les nouveaux promoteurs industriels. FOSDA est
dirigé vers les activités agricoles et FONAPRAM vers les projets
artisanaux.
I- FOPRODI : fond de promotion et de
décentralisation industrielle :
1-Le cadre règlementaire :
-Article 45 de la loi 73-82 du 31 Décembre 1973
portant loi, des finances pour la gestion 1974.
- Code des incitations des investissements.
- Décret n° 78-578 du 9 Juin 1978 tel
qu'amendé par les textes subséquents et notamment les
décrets n°94-538 du 10 Mars 1994, portant encouragement des
nouveaux promoteurs (tel qu'amendé par le décret n°99-482 du
premier Mars 1999).
-Décret n°94-539 du 10 Mars 1994 relatif
aux encouragements du développement régional (tel
qu'amendé par le décret n°99-486 du premier Mars 1999)
-Décret n°99 484 du premier mars
1999 portant encouragement de la petite et moyenne entreprise.
2- L'objet du FOPRODI :
Les objectifs du FOPRODI se résument comme suit :
-Favoriser la promotion des entrepreneurs.
-Encourager la création et le développement des
PME.
-Mise en oeuvre des mesures d'incitations à la
décentralisation des investissements dans le domaine industriel.
3-Les formes d'interventions du FOPRODI pour la
PME :
Participation au capital conformément aux
schémas suivants :
-Pour la première tranche de l'investissement et
jusqu'à 1 million de dinars, la participation imputée sur les
ressources du FOPRODI ne doit pas dépasser 30% du capital minimum.
-Pour le reliquat de l'investissement et jusqu'à 3
millions de dinars, la participation du FOPRODI ne doit pas dépasser 10%
du capital additionnel minimum.
-Une prime d'étude et d'assistance technique
représentant 70% du coût global de l'étude et de
l'assistance technique plafonnée à 20.000 dinars.
4-Les bénéficiaires :
Les investissements de création réalisés
par les PME industrielles et de services dont le total ne dépassant pas
trois millions de dinars et les investissements d'extension, à condition
que l'investissement global de l'entreprise y compris les immobilisations
nettes ne dépasse pas trois millions de dinars.
5-Les conditions de bénéfice des
avantages du fonds :
-Le montant de l'investissement ne doit pas dépasser 3
MD.
-Le projet doit être réalisé dans l'une
des activités prévues par le décret n°94-492 du
28/02/1994 tel que modifié et complété par les textes
subséquents et notamment le décret n°2000-821 du 17 avril
2000.
-Le projet doit comporter un schéma de financement
comprenant :
-30% fonds propres.
-70% des crédits
bancaires.
Il est à noter que le ministre des finances a
confié la gestion dudit fonds à certaines banques et SICAR, afin
d'assurer une mise en oeuvre adéquate des interventions du FOPRODI.
II- FONAPRAM : fond national de promotion de
l'artisanat et des petits métiers :
1-Le cadre règlementaire :
- Loi n°81-76 du 9 Août 1981 tel que amendée
par l'article 51 de la loi n°86-106 du 31 Décembre 1986 portant loi
des finances pour la gestion 1987.
- Code des incitations aux investissements (article 47)
- Décret n°94-814 du 11 Avril 1994 tel que
amendé par les décrets n°96-1444 du12 Août et
n°99-471 du premier mars 1999.
2-L'objet du fond :
L'objectif du fond est de favoriser la promotion des projets
à caractère artisanal et à encourager les petits
métiers.
3-Les formes d'interventions du fonds :
-Dotation remboursable sur 11 ans dont un délai de
grâce ne dépassant pas la durée de remboursement du
crédit bancaire avec un taux d'intérêt de 4%. La dotation
remboursable se calcule comme suit :
- 90% des fonds propres pour la plupart de
l'investissement qui ne dépasse pas 10.000 dinars à condition de
justifier d'un apport personnel en numéraire ne devant pas être
inférieur à 10% des fonds propres.
- 80% des fonds propres additionnels
afférents à la part de l'investissement supérieur à
10.000 dinars à condition de justifier d'un apport personnel en
numéraire ne devant pas être inférieur à 20% des
fonds propres additionnels.
-Une prime d'investissement égale à 6% du
coût du projet.
4- Bénéficiaires :
Les projets de création ou d'extension n'ayant pas
obtenu l'aide du fonds et promus par des personnes de nationalité
Tunisienne dans le cadre d'entreprises individuelles, de sociétés
de personnes ou de coopératives.
5-Les conditions de bénéfice des
avantages du fonds :
- Le projet doit être réalisé dans le
domaine des petits métiers, de l'artisanat et de services et comporter
au moins 40% de fonds propres y compris la dotation avec un coût maximum
de 50 mD.
- Le projet doit figurer parmi les activités figurant
à l'annexe du décret n°96-1444 du 12 Août 1996 pour
les petits métiers et à l'annexe du décret n°94-492
pour l'artisanat.
- Les bénéficiaires doivent avoir les
expériences et les qualifications requises.
- Le projet doit comporter un schéma de financement,
respectant les proportions suivantes :
- 40% fonds propres.
- 60% crédits
bancaires.
La mission de gestion du dit fond est confiée par le
ministre des finances aux 12 banques commerciales (STB, BNA, BIAT,
UBCI.....).
III- FOSDA : fond spécial de
développement de l'agriculture :
Créé depuis 1963, par la loi n°63-17 du 27
Mai 1963, le FOSDA finance les investissements dont le coût maximum est
de 500 milles dinars. Il prend la forme :
-Des dotations remboursables pour 70% de l'autofinancement
pour un plafond de 100 milles dinars.
-Une prime d'investissement de 6% du coût du projet.
-Une prime d'étude de 1% du coût du projet pour
un plafond de 5 milles dinars.
La gestion de ce fond incombe à la BNA.
Section V : Arbitraire :
De tout ce qui a été brillement
développé précédemment, on peut faire ressortir les
éléments suivants :
- La PME est d'une grande importance dans le tissu
économique Tunisien. En effet, elle représente 97% de l'ensemble
des entreprises Tunisiennes. De ce fait, il faut toujours rechercher des
solutions de financement novatrices des PME, afin de leur assurer la
pérennité et la croissance.
- La PME en Tunisie souffre de nombreuses contraintes
principalement liées à l'insuffisance des fonds propres,
l'accès au financement et les conditions de financement.
- Les PME Tunisiennes se caractérisent par une
situation de surendettement, en effet une enquête menée par
l'institut national des statistiques a montré que, sur le long terme
l'endettement a toujours représenté plus de 50% de leurs besoins
malgré un léger fléchissement observé durant les
années quatre-vingt dix. La part des fonds propres a rarement
excédé le 50%.
- Le crédit bancaire était le moyen de
financement classique des PME. Cet outil présente cependant deux limites
majeures :
- les conditions imposées par les
banques ne sont pas nécessairement remplies par toutes les PME
(nécessité de respecter un ratio d'endettement maximal,
obligation de fournir des garanties....).
- les primes de risque exigées par les
banques pour les crédits destinés aux PME, sont excessives
d'où des charges d'intérêts qui grèvent leurs
résultats.
- Financement sur le marché : la majorité
des PME Tunisiennes n'ont pas accès au marché financier pour
émettre des actions et des obligations, et ce à cause de la
rareté des ressources financières d'une part, et des conditions
à la fois rigoureuses et coûteuses pour accéder à la
BVMT d'autre part.
Vue la situation défavorable des PME Tunisiennes
malgré leur importance, la solution était l'orientation vers les
fonds propres en tant qu'une solution novatrice de financement des PME. En
effet, ces fonds constituent des moyens indispensables et
complémentaires au financement à moyen et long terme.
Néanmoins, le capital risque souffre aujourd'hui de
quelques problèmes, essentiellement ceux de la sortie des capital
risqueurs.
En effet, outre la politique incitative des pouvoirs publics,
le développement du capital risque implique une évolution des
pratiques managériales vers une plus grande transparence et le respect
des critères d'évaluation reconnus de façon universelle,
car l'un des grands enjeux est la « sortie » des
investisseurs.
Cette problématique a été
évoquée par Mr Riadh Abida40(*) qui, selon lui « sans
mécanismes significatifs de sortie, on ne peut pas parler de
développement considérable du capital investissement en
Tunisie »
Pour faire face à tous ces problèmes, il
convient d'envisager un financement sur le marché.
Notons à ce niveau que le CMF, a engagé en 2006,
plusieurs réflexions pour la mise en place et l'encadrement d'un
marché alternatif. Ce marché, eu égard à tout ce
qui a précédé devient un atout précieux au
développement du capital risque en raison des opportunités de
sortie qu'il procure.
Ce marché créera un instrument
généralisé capable de donner de la liquidité aux
investissements en capital risque, en contribuant ainsi au développement
de ce schéma investissement-financement pour les PME.
Ce marché permet la sortie en bourse des capitaux
risqueurs, ce qui est de nature à constituer un facteur de dynamisation
du marché du capital investissement.
On va revenir avec plus de détail à
l'étude de financement des PME sur le marché, en analysant
l'expérience Française dans le domaine (ALTERNEXT), puis en
étudiant la mise en place de marché alternatif Tunisien.
Partie II : Le financement par le
marché
Chapitre I : L'expérience
française :
La France se caractérise par un nombre très
élevé des PME qui ont besoin d'un financement sain de leurs
investissements. Alors, elle s'est inspirée de l'expérience
anglaise pour lancer un marché financier pour les PME.
Dans ce chapitre, nous allons tenter d'introduire le contexte
français. Puis, nous allons présenter le marché
français Alternext.
SECTION I : Le contexte français :
Il n'existe pas de définition unique de la PME. Les
critères retenus diffèrent selon les textes législatifs ou
réglementaires instituant des dispositifs d'aides en direction des
PME.
En France, on avait, depuis l'après- guerre, l'habitude
de considérer comme PME les entreprises comptant de 10 ou 20 (pour
l'industrie) personnes à moins de 500 personnes.
Une recommandation de l'Union Européenne du 3 avril
1996 clarifie la situation : sont considérées comme PME les
entreprises ayant moins de 250 salariés, lesquelles sont
déclinées en « micro entreprises » (0
à 9 salariés), en « petites » (10 à
49) et en « moyenne » (50 à 249).
Pour les besoins de l'analyse des PME françaises, et
notamment les PME industrielles, il a été introduit la
catégorie supplémentaire des « très petites
entreprises » (10 à 19 salariés).
Les PME occupent une place prépondérante dans
l'économie française. Au premier janvier 2005, on dénombre
en France 261300041(*)
entreprises de moins de 250salariés dans le domaine de l'industrie, de
commerce et des services. Il y en avait 2284000 au premier janvier 2000, soit
une progression de 14% en cinq ans.
De même, les créations des entreprises ont
augmenté de 26% par rapport à l'année 2002.
Le secteur des services (services aux entreprises, services
aux particuliers, éducation, santé et action sociale) compte
désormais 46% du nombre total des PME, l'industrie ne
représentant plus que 9% de l'ensemble.
Les entreprises indépendantes de moins de 250
salariés regroupent 55% des personnes occupées (salariés
et non salariés), 10% sont situées dans des filiales de grandes
entreprises elles - mêmes. Les entreprises de moins de vingt personnes
emploient 37% des personnes occupées.
Il ressort de la plupart des travaux menés que sur
longue période ce sont les petites structures qui créent des
emplois : jusqu'en 1997 dans les établissements de moins de
cinquante salariés et depuis 2001 dans les établissements de
moins de 200 salariés.
Ceci s'explique par la diminution de l'emploi industriel et
de la montée de l'emploi tertiaire localisé dans de plus petites
structures.
En 2005, la part des PME dans les exportations a
progressé. Le nombre des entreprises de moins de 250 salariés qui
ont exporté a atteint 85500 entreprises pour un montant de 144 milliards
d'euros.
Leur part dans le total des exportations françaises a
légèrement augmenté de 40.1% à 41.2% mais leurs
cibles restent autant concentrées : une PME exportatrice sur deux
ne travaille qu'avec un seul pays. Seules 6% sont très
diversifiées géographiquement avec 20 pays partenaires et
plus42(*).
Les PME ont connu en 2005, une croissance
modérée de leur activité (progression moyenne du chiffre
d'affaires de 4.3%). Toutefois, le deuxième semestre 2005, nettement
meilleur que le premier, laissait entrevoir des bonnes perspectives de
croissance pour 2006.
Comme partout dans le monde, les PME en France se heurtent
à des difficultés de financement. Elles ne peuvent pas
s'autofinancer. Les sources de financement existantes ne répondent dans
leur majorité aux besoins des PME.
Celles - ci sont tenues de supporter les lourdes charges
financières facturées par les banques et de fournir les garanties
nécessaires. Les PME se trouvent largement endettées. Le poids de
l'endettement bancaire est ainsi de 65,1 % dans les PME de l'industrie
manufacturière.
Conséquence, les PME ne sont pas en mesure d'innover.
Seules 4 sur 10 petites entreprises innovent alors que six entreprises moyennes
(50 à 249 salariés) sur dix le font.
Le principal frein à l'innovation est les moyens
financiers insuffisants (40% des cas).
Autre conséquence, le taux de défaillances des
PME est de 2% du nombre d'entreprises43(*). Avec 41 800 en 2005, le nombre de
défaillances d'entreprises augmente de nouveau en 2005 : 41 800
défaillances, soit 2,3 % de plus qu'en 2004. Si le nombre annuel de
défaillances augmente depuis 2002, en revanche, les taux de
défaillances d'entreprises se stabilisent autour de 2 % ces cinq
dernières années44(*).
Ayant conscience du rôle joué par les PME dans
l'économie française des travaux ont été entrepris
et qui ont abouti à plusieurs mesures en faveur des PME.
L'essentiel d'entre elles, était l'instauration d'une
bourse dédiée aux PME : Alternext.
SECTION II : Alternext :
Créé à destination des petites et
moyennes entreprises (PME), Alternext le nouveau marché boursier
fondé par Euronext45(*), a été ouvert le 17 mai 2005. Il a pour
finalité d'attirer les entreprises à capitalisation
réduite (entre 10 et 90 millions d'euros) qui ont déserté
les marchés réglementés depuis 2000. Euronext a
concocté une nouvelle plate- forme de financement.
Inspiré de l'Alternative Investment Market
(AIM)46(*) anglais,
Alternext s'inscrit à mi-chemin entre Eurolist, le système de
cotation qui fusionne premier, second et nouveau marchés et le
marché libre qui, s'il n'impose pas des contraintes, ne garantit pas non
plus une protection aux investisseurs.
Alternext est alors un marché boursier qui propose
d'apporter une réponse appropriée et innovante aux PME
désireuses de financer leur développement et d'accéder au
marché financier. Il a été conçu pour apporter une
réponse aux PME confrontées aux nouvelles dispositions
européennes qui renforcent les conditions de cotation des
sociétés sur un marché réglementé et les
obligations d'information des entreprises cotées.
Ainsi, les sociétés disposent désormais
d'un marché qui, tout en offrant des conditions d'accès plus
souples et des règles de fonctionnement novatrices, garantit la
protection des investisseurs et la transparence tout en favorisant la
liquidité.
-Le cadre juridique et légal :
Alternext est un marché régulé par un
corps des règles applicables à l'ensemble des participants, mais
non réglementés au sens de la directive Européenne
sur les Marchés des Instruments Financiers (MIF) du 21 avril 2004. Il
vise à accueillir les PME européennes qui souhaitent faire appel
public à l'épargne mais qui estiment ne pas remplir les
conditions d'inscription sur le marché réglementé ou ayant
fait l'objet d'un placement privé préalable.
1-Les obligations des émetteurs :
1-1-Les obligations d'information permanente :
Toute société faisant appel public à
l'épargne doit porter à la connaissance du public par voie de
communiqué dont elle s'assure de la diffusion effective et
intégrale, toute information susceptible d'avoir une influence sensible
sur le cours47(*). Celle -
ci doit être exacte, précise et sincère.
Les communiqués doivent être adressés
à l'AMF48(*) au
plus tard au moment de leur publication et figurer sur le site de
l'émetteur et sur celui d'Alternext pendant deux ans49(*).
1-2- Les obligations d'information
périodique :
Les sociétés d'Alternext doivent rendre public,
dans les quatre mois de clôture, un rapport annuel comprenant leurs
états financiers, le cas échéant consolidés,
dûment certifiés, un rapport de gestion du groupe, ainsi que les
rapports des contrôleurs légaux sur les comptes
précités.
Les sociétés faisant appel public à
l'épargne publient dans les quatre mois de la clôture un
communiqué mis en ligne sur le site de l'AMF et celui de
l'émetteur s'il existe, relatif au montant des honoraires versés
à chacun des commissaires aux comptes et, le cas échéant,
aux membres de leurs réseaux. Les honoraires concernés sont ceux
versés par toute société faisant partie de
l'éventuelle consolidation50(*).
Les sociétés Alternext doivent rendre public,
dans les quatre mois de fin du second trimestre, un rapport couvrant les six
premiers mois de l'exercice51(*).
Ce rapport qui comprend un bilan, un compte de
résultat et des commentaires sur la période, doit être mis
en ligne sur le site de l'émetteur et celui d'Alternext pendant deux
ans.
1-3- Les autres obligations :
Lorsque la société fait appel public à
l'épargne, les assemblées d'actionnaires font l'objet d'un avis
de réunion au BALO 30 jours avant leurs tenues dans un journal
d'annonces légales et au BALO52(*). Les actionnaires nominatifs sont en outre
convoqués par lettre53(*).
Le rapport annuel doit mentionner l'identité des
personnes détenant directement ou indirectement plus de 5%, 10%, 15%,
20%, 25%, 33.33%, 50%, 66.66% ou 95% du capital ou des droits de vote ainsi que
les modifications intervenues pendant l'exercice dans cette liste.
Lorsque la société fait APE, elle doit rendre
publiques les informations relatives aux conditions de préparation des
travaux du conseil ainsi qu'aux procédures de contrôle interne
mises en place par la société54(*).
Certaines opérations doivent donner lieu trois jours
avant leur prise d'effet à une information d'Euronext Paris :
- détachement de droits de souscription, d'attribution
ou de répartition.
- détachement des coupons ou dividendes.
- ouverture d'une période d'option de paiement du
dividende en titres ou en espèces.
- remboursement contractuel de titres de créances.
2-Les obligations des dirigeants et des personnes
assimilées :
Les acquisitions, cessions, souscriptions, échanges
portant sur des titres ou des instruments financiers liés, y compris par
exercice de stock options donnent lieu à déclarations.
Celles - ci sont à la charge des mandataires sociaux,
les personnes qui ont au sein de l'émetteur, le pouvoir de prendre des
décisions de gestion concernant son évolution et sa
stratégie, et un accès régulier à des informations
privilégiées concernant directement ou indirectement
l'émetteur.
L'émetteur doit rendre publiques les opérations
de ses dirigeants dans un délai de 5 jours de bourse suivant celui
où il en a connaissance, dès lors que ces opérations
excèdent un montant cumulé de 5000 euros, calculé par
dirigeant sur l'année civile.
L'émetteur doit donc avoir pris les dispositions
d'organisation interne pour avoir connaissance systématiquement des
opérations des dirigeants.
Les personnes soumises à cette obligation de
déclaration sont les gérants, le président, les
directeurs généraux, les membres de directoire et les personnes
physiques ou morales exerçant les fonctions d'administrateur ou de
membre du conseil de surveillance55(*).
3-Les obligations des personnes détenant une
information privilégiée et des actionnaires :
Celui qui détient une information
privilégiée doit s'abstenir56(*) :
-d'utiliser cette information en acquérant ou en
cédant, ou en tentant d'acquérir ou de céder, pour son
compte propre ou pour le compte d'autrui, soit directement soit indirectement,
les instruments financiers auxquels se rapporte cette information ou les
instruments financiers auxquels ces instruments sont liés.
-de communiquer cette information à une personne en
dehors du cadre normal de son travail, de sa profession ou de ses fonctions, ou
à des fins autres que celles à raison desquelles elle a
été communiquée.
-de recommander à une autre personne d'acquérir
ou céder ou de faire acquérir ou céder par une autre
personne lesdits instruments financiers.
Toute personne physique ou morale, agissant seule ou de
concert, est tenue, à compter du franchissement à la hausse ou
à la baisse, du seuil de 5%, 10%, 15%, 20%, 25%, 1/3, 50%, 2/3, 90%,
95% du capital ou des droits de vote, d'informer l'émetteur dans un
délai de 5 jours de bourse à compter du franchissement du seuil.
Cette même personne est tenue d'informer l'AMF dans un délai de
cinq jours de négociation. L'AMF rend publique cette information.
-toute personne qui, agissant seule ou de concert, vient
à détenir la majorité des droits de vote et du capital
d'une société cotée sur Alternext suite à
l'acquisition d'un bloc de titres, doit mettre en oeuvre une garantie de cours
dans les conditions fixées par le règlement général
de l'AMF pendant au moins 10 jours de bourse.
La garantie de cours consiste pour le cessionnaire à se
porter acquéreur, au cours auquel le bloc a été ou doit
être cédé, de tous les titres présentés
à la vente sur Alternext57(*).
II-Les conditions d'accès :
1-Les types d'accès :
Alternext offre aux entreprises deux types d'accès
à la cotation :
- avec offre au public c'est à dire que l'entreprise
compte faire appel public à l'épargne.
- sans offre au public : les sociétés
doivent avoir fait l'objet d'un placement privé dans les deux
années précédant leur admission à la cote
d'Alternext. Ce placement doit s'élever à 5 millions d'euros au
moins et être réparti entre au moins 5 actionnaires
qualifiés.
2-L'admission :
-Toute société candidate à une
introduction sur Alternext doit présenter un historique des comptes sur
deux années.
Les comptes du dernier exercice qui doivent être
certifiés et les comptes intermédiaires si l'admission survient
plus de 9 mois après la clôture.
-Les entreprises cotées sur Alternext ne sont pas
tenues de présenter leurs comptes selon les normes IFRS, cette
possibilité est laissée au gré des entreprises.
-Les entreprises faisant appel public à
l'épargne doivent disposer d'un flottant minimum de 2.5 millions d'euros
et produire lors de l'introduction, un prospectus d'appel public à
l'épargne visé par le régulateur compétent
(AMF).
-Les sociétés ayant fait l'objet d'un placement
privé préalable à l'introduction, peuvent demander une
autorisation d'Alternext et doivent :
- Justifier d'un montant de placement privé
préalable à l'introduction d'au moins 5 millions d'euros
auprès d'un nombre suffisant d'investisseurs (minimum 5).
-Fournir lors de l'introduction un document
d'information : offering circular (prospectus rédigé sous la
responsabilité du listing sponsor et de la société).
III- L'organisation :
Lors de la conception d'Alternext, Euronext a pris en
considération la spécificité des PME, en cherchant
à leur faciliter l'accès au marché, à
accroître leur visibilité et à améliorer la
négociabilité de leurs actions. Pour cela, elle a bien choisi le
statut des parties qui peuvent intervenir sur ce marché et son mode de
fonctionnement.
1-Les opérateurs :
1-1-Le Listing Sponsor :
C'est un véritable financier de l'entreprise sur le
long terme ; il intervient pour l'accompagner dans la préparation
de sa cotation et l'assister durant sa vie boursière.
Sa présence est obligatoire pour toute
société cotée sur ce marché. Il contribue au
respect des engagements de transparence à l'égard du
marché et renforce alors la confiance des investisseurs.
a-Statut :
Seules les personnes morales (Prestataires des services
d'investissement, cabinets d'audit, spécialistes en opérations de
haut du bilan) peuvent prétendre à la qualité de Listing
Sponsor sur Alternext. Les candidats doivent justifier de l'expérience
suivante :
- une activité générale d'au moins deux
ans dans la fourniture des conseils aux entreprises en matière de
structure du capital, de stratégie industrielle et des questions
connexes ainsi que des services concernant les fusions et le rachat
d'entreprises.
- Avoir mené à bien sur les deux années
précédentes des opérations sur le capital
d'émetteurs impliquant la rédaction des documents
d'information.
Cette même forme d'expérience est exigée
pour les collaborateurs d'un candidat au statut de Listing Sponsor.
Le candidat fait parvenir à Euronext Paris le
formulaire type de demande d'adhésion en tant que Listing Sponsor
dûment rempli et signé auquel est annexé un dossier-type
attestant l'expérience requise et décrivant les moyens humains et
techniques qu'il entend mettre en oeuvre pour remplir sa fonction sur
Alternext.
Euronext apprécie la candidature et rend sa
décision dans un délai de trois mois.
b- Les obligations :
- A l'introduction, le LS s'abstient de présenter la
candidature d'un émetteur qui le placerait en situation de conflit
d'intérêt (certification des comptes, détention d'une
participation). Il doit aider la société à remplir ses
obligations légales et réglementaires, à rédiger le
document d'information et procéder à une évaluation de la
société en ayant recours aux méthodologies reconnues de
valorisation et en se fondant sur des données objectives.
Il est tenu de convenir avec la société par
écrit du coût des prestations qu'il propose d'assurer et
s'abstenir d'être rémunéré sous forme d'attribution
des titres de l'émetteur.
- Le Listing Sponsor est chargé sur une période
minimale de deux ans, à compter de l'admission sur Alternext de
l'émetteur, de contrôler en permanence que celui-ci remplit ses
obligations d'informations périodiques.
En cas de manquement par l'émetteur, le LS est tenu de
lui rappeler ses obligations et de lui fournir le conseil nécessaire
pour remédier au manquement et de le signaler à Euronext.
Liste de quelques Listing Sponsors :
1-2-Le Market Maker:
Les Markets Makers apportent une liquidité au titre par
l'affichage permanent de fourchettes des prix pour des quantités d'achat
et de vente minimales.
Les Prestataires des services d'investissement peuvent se
déclarer comme teneur de marchés auprès d'Euronext Paris
sur un certain nombre des valeurs choisies.
A cet effet, le membre fait parvenir à Euronext le
formulaire- type de déclaration dûment rempli et signé.
La reconnaissance de la qualité de Market Maker se
matérialise par l'inscription sur la liste de MM d'Euronext. La
qualité de MM étant attribuée en considération de
la personne morale, elle ne peut en cas être cédée ou
transférée à un tiers.
Le MM s'engage, à l'égard d'Euronext, à
afficher en permanence, au minimum de 9h00 à la clôture de la
séance de fixing (15h30) ou de négociation en continu (17h30) des
fourchettes indicatives de prix d'achat / vente pour une quantité
minimale des titres sur les valeurs qu'ils ont sélectionnées
(montant minimal de 5000 €).
Le Market making permet la réalisation d'une
transaction bilatérale à tout moment. Les termes des transactions
sont diffusés immédiatement si elles sont réalisées
pour compte propre et avec une heure de différer si elles sont
réalisées pour compte clients.
2-Modes de fonctionnement :
2-1-Négociation dans le carnet d'ordre central
sur la plate- forme de négociation d'Euronext :
a- La cotation en continu :
Les valeurs les plus liquides (plus de 2500 transactions par
an) sont négociées de 9h00 à17h30.
De 7h15 à9h00, les ordres peuvent être transmis
au carnet d'ordres central sans qu'aucune transaction n'intervienne.
A 9h00, l'ordinateur procède à la confrontation
de tous les ordres enregistrés au cours d'ouverture qui permet
l'échange du plus grand nombre des titres.
De 9h01 à17h25, le marché fonctionne en
continu
De 17h25 à 17h30, la pré -clôture :
les ordres s'accumulent dans le carnet des transactions comme pendant la
période de pré ouverture.
A 17h30, confrontation de tous les ordres présents dans
le carnet d'ordres pour le dernier cours. Celui-ci est le prix de
référence de base à l'ouverture le lendemain.
b- La cotation par fixing :
Les valeurs les moins liquides sont négociables par un
fixing quotidien à 15h30.
De 7h15 à15h30, les ordres s'accumulent dans le carnet
d'ordres sans qu'aucune transaction n'intervienne.
A l'issue de la période d'accumulation des ordres
d'achat et de vente, une confrontation est réalisée à
15h30. Le prix du fixing est le prix de référence de la base
à l'ouverture de la procédure du fixing du lendemain.
c-Négociation bilatérale :
C'est une négociation en dehors du carnet central, sur
la plate-forme TCS58(*).
Elle est utilisée pour les transactions de bloc et pour toute autre
transaction réalisée en dehors du carnet d'ordres central.
Les personnes souhaitant négocier sans passer par le
carnet d'ordres central, peuvent utiliser les fonctions propres à
Alternext du système TCS.
2-2-Négociation avec un Market
making :
Le Market Maker agréé,
bénéficie de l'accès au système d'affichage de prix
Alternext, via l'interface web de TCS uniquement.
De 7h15 à 19h00, le système d'affichage diffuse
auprès des membres et des utilisateurs de TCS Web, pour chaque valeur et
pour et pour chaque Market Maker déclaré : le prix indicatif
acheteur / vendeur, les quantités, l'identification du Market Maker.
Les membres qui veulent négocier avec le MM, pour leur
compte ou pour le compte de leurs clients, doivent contacter le MM.
IV- Les réalisations sur Alternext :
Alternext qui a fêté son premier
anniversaire le 17 mai 2006 a conclu un bilan très positif.
En 2006, plusieurs introductions ont eu lieu sur ce
marché pour une capitalisation d'environ 2milliards d'euros et des
levées des fonds d'un montant global de 228 millions d'euros.
La tendance est à la hausse puisque beaucoup
d'entreprises s'apprêtent à s'introduire sur ce marché.
Plusieurs cas d'entreprises introduites sur Alternext
témoignent du succès qu'a connu ce marché. On peut
présenter à titre indicatif les exemples suivants :
- Adverline :
Adverline est une société de publicité
sur internet. Elle fédère un réseau de 1000 sites
éditeurs grand public français qui cumulent une audience de plus
de 10 millions de visiteurs.
Elle est cotée sur Alternext dès le 19 mai 2006.
Elle s'est introduite au moyen d'une procédure de placement
privé.
Seuls les investisseurs institutionnels ont donc pu souscrire
à l'offre qui s'est achevée le 4 mai par la cession de 30% du
capital.
Adverline vient de réaliser une levée de fonds
qui devrait atteindre 6 millions d'euros.
- Come and Stay:
Come and Stay est une société d'e-mail
marketing.
Introduite sur Alternext depuis le 18 Avril 2006, elle compte
se permettre de lever les fonds nécessaires pour assurer une croissance
annuelle moyenne de 50%, en entamant une expansion à
l'international.
Les premières négociations ont eu lieu le 18
Avril à partir de 15h30.
Dans un volume de 77000 titres échangés, le
cours de l'action Come and Stay a clôturé sur une hausse de 6.51%
à 17.18 euros.
Le 19 Avril, le titre a poursuivi sur sa lancée et
gagné encore 1.86% pour 35000 titres échangés.
- Weborama :
Weborama est une société de diffusion des
campagnes e-marketing.
Elle est cotée sur Alternext depuis le 3 juillet
2006.
Cette introduction en bourse lui a permis de réaliser
une levée des fonds de plus de 4 millions d'euros qui finance notamment
sa croissance externe à l'international.
Elle a placé 22% de son capital entre les mains du
public avec 609845 actions nouvelles au prix unitaire de 6.6 euros.
Lors de sa première journée de cotation,
l'action a gagné 13.48% à 7.49 euros dans un volume de plus de
11000 titres échangés.
Enfin, plus d'un million d'euros sont échangés
en moyenne chaque jour sur Alternext. Il offre aux petites et moyennes valeurs,
quel que soit leur secteur
d'activité un accès simplifié à la bourse. Les
sociétés actuellement cotées sur Alternext affichent ainsi
un chiffre
d'affaires moyen de 6/7 millions d'euros. Les
secteurs d'activité représentés sont aussi
diversifiés que l'édition de logiciels informatiques, les
services Internet, les services financiers, la fabrication de dispositifs de
sécurité, les équipements électroniques, les
biotechnologies, ou encore l'immobilier. Pour les PME qui y sont
désormais cotées, Alternext constitue un fort relais de
développement et un moyen réel de renforcer leur
crédibilité auprès de leurs clients.
Quelques témoignages : Fabrice Rosset,
Président du Directoire d'Adomos : « Alternext est clairement pour
nous un outil de développement stratégique. Le transfert d'Adomos
sur Alternext a pleinement répondu à nos attentes : nous avons
ouvert l'actionnariat de la société à de nouveaux
investisseurs aussi bien professionnels (SICAV et FCP Small caps) que
particuliers - tous étant rassurés par la protection des
intérêts des minoritaires - et nous avons renforcé encore
la liquidité du titre, avec un taux de rotation du capital de la
société désormais supérieur à 30%
(annualisé) ». Jean-Michel Dupiot, Co-président de
Harvest : « Notre introduction sur Alternext de juin dernier nous a permis
de renforcer notre notoriété et notre crédibilité
auprès de notre clientèle cible, essentiellement
constituée des grands établissements financiers de la place.
Aujourd'hui, notre nouveau statut de société cotée nous
permet, également, de nous démarquer clairement de nos
concurrents ». Christophe
Cremer, Président de Meilleurtaux :«
Grâce à Alternext, Meilleurtaux est maintenant positionnée
pour devenir un acteur majeur de la distribution de crédits immobiliers
en France, pour profiter de nouveaux relais de
croissance et pour continuer son très fort développement ». Philippe
Garreau, PDG de Satimo : « Instrument de croissance, Alternext a
assuré à SATIMO l'apport financier nécessaire à
amorcer l'essor vers des marchés internationaux où sa technologie
n'était pas encore présente. Satimo, société
internationale fortement innovante en technologie, a été
séduite par le profil d'Alternext. Depuis son introduction, Satimo vit
son parcours boursier sans grandes contraintes, sans dénaturer
l'âme de l'entreprise, mais avec beaucoup plus d'atouts pour gérer
et accélérer sa croissance ». L'accueil
réservé aux introductions sur Alternext a été
favorable, du côté des investisseurs institutionnels comme de
celui des investisseurs individuels. Lors
de chaque introduction, les particuliers ont été présents. Par
ailleurs, les dernières publications financières ont
été l'occasion de démontrer que les sociétés
cotées à ce jour sur Alternext ont dans leur ensemble
respecté leurs engagements, leurs résultats semestriels ayant
confirmé dans leur quasi totalité les objectifs annoncés
lors de l'introduction en Bourse.
Conclusion :
Le marché financier « Alternext »
créé par Euronext a fait preuve dans une période
très courte, de son succès. Il en témoigne le nombre
d'introductions effectuées jusqu'au moment et l'importance des capitaux
levés sur ce marché. Cela est dû essentiellement à
la bonne organisation et un cadre légal motivant.
Chapitre II :La mise en place du marché
alternatif tunisien.
Depuis l'accès du pays à
l'indépendance, le financement de l'économie était
assuré par le système bancaire relayé par des
sociétés de leasing et des SICAR qui, pour la plupart
émanant des banques et qui n'ont du capital risque que le nom puisque
les financements qu'elles accordent, sont assujetties à des exigences de
garanties réelles et des échéances.
Le système bancaire a joué un rôle du
premier plan dans la création du tissu économique tunisien.
Cependant, aujourd'hui les limites d'un tel système sont apparues
clairement surtout avec le niveau élevé des créances
classées.
Dès le début des années 90, le pays
s'est engagé dans une politique de financement par le marché.
Plusieurs mesures ont été décidées pour la
dynamisation du marché financier qui présente des nombreux
avantages pour les entreprises qui y font recours.
Mais l'accès à ce marché n'est pas
à la portée de toutes les catégories d'entreprises. Ce qui
a amené les autorités financières en Tunisie à
projeter la création d'un marché dédié aux petites
et moyennes entreprises. C'est le marché alternatif.
Section I : Le financement par le
marché : Étude de l'existant :
I-Présentation du marché financier
tunisien59(*) :
La bourse de Tunis existe depuis 1969 mais son rôle
dans le financement est longtemps resté limité, voire
insignifiant, en raison de la facilité d'accès des entreprises
aux crédits et aux aides de l'État, la rémunération
très avantageuse des dépôts bancaires, qui étaient
exonérés d'impôts et la lourde fiscalité
imposée aux placements boursiers.
La bourse était perçue plus comme un bureau
d'enregistrement des transactions que comme un miroir de l'économie
ayant sa place dans le financement des entreprises. A partir de l'année
88, des réformes ont été engagées dans le but de
permettre au marché financier de contribuer davantage dans le
financement de l'économie.
La loi n° :94-117 du 14 Novembre 1994 a
créé trois organismes spécialisés et
indépendants chargés d'assurer le bon fonctionnement du
marché boursier.
-Le conseil du marché financier : C'est un
organisme public chargé du contrôle, de la régulation du
marché financier et de la protection de l'épargne publique
investie dans les valeurs mobilières. De ce fait, il supervise le
fonctionnement des marchés et contrôle tous les intervenants sur
le marché y compris la BVMT et la STICODEVAM.
-La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis : C'est
une société anonyme privée. Son capital est souscrit de
manière tout à fait égalitaire (sauf dérogations
spéciales accordées par le ministre des finances) entre
l'ensemble des intermédiaires en bourse opérant sur le
marché. Elle a pour rôle la gestion technique du marché
(modes de cotation, diffusion d'informations,...) et la gestion d'un fond de
garantie qui vise à couvrir les intermédiaires en bourse dans le
cas d'incapacité de l'un d'eux à remplir ses engagements.
-La Société Tunisienne Interprofessionnelle de
Compensation et de Dépôt des Valeurs Mobilières :
C'est une société anonyme privée dont les principaux
actionnaires sont les intermédiaires en bourse. Elle est chargée
du dépôt et de la conservation des valeurs mobilières
émises par les sociétés et de la gestion des
opérations de règlement (en espèces) /livraison
(titres) après chaque transaction boursière. La création
de cette société a permis la dématérialisation des
titres financiers sur le marché boursier tunisien.
L'accès à la bourse est limité aux seules
sociétés anonymes faisant appel public à l'épargne
(APE) qui sont :
-Banques et
sociétés d'assurance
-
Sociétés qui ont plus que 100 actionnaires
-Sociétés qui font recours au large public pour lever des
capitaux, qu'il s'agit des fonds propres ou d'emprunt.
Toutes les sociétés qui ne sont pas
concernées par ce qui précède sont
considérées comme ne faisant pas appel public à
l'épargne et sont simplement soumises à l'enregistrement de leurs
transactions sur titres auprès de la bourse.
Les sociétés qui font APE sont
négociées obligatoirement en bourse et sont de deux
catégories :
-Les sociétés inscrites à la cote de la
bourse (marché des titres de créances et du capital)
-Les sociétés non inscrites à la cote,
dites sociétés en hors cote : Ces sociétés ne
sont pas cotées en bourse mais les échanges de leurs titres
doivent avoir lieu sur la bourse afin de garantir aux parties à la
transaction des conditions de marché.
La bourse de Tunis est un marché au comptant (livraison
et paiement immédiats).
La gestion pratique se fait grâce à un
système informatisé appelé SUPER CAC Unix
développé par la bourse de Paris. Ce système centralise
les ordres d'achat et e vente émis par les opérateurs et le
classe selon le prix qu'ils stipulent et le moment de leur arrivée. Il
s'agit d'un marché centralisé gouverné par les ordres.
Sur le marché central, les valeurs peuvent être
cotées au fixing ou au continu selon leur degré de
liquidité.
-Si le titre considéré n'est pas liquide, il est
coté au fixing. Deux phases de cotation sont à
distinguer :
La pré ouverture de 9h à 10h : les ordres
s'accumulent sur la feuille de marché sans qu'aucune transaction
n'intervienne.
L'ouverture à 10h : le système calcule en
fonction des ordres présents sur le marché, un prix
d'équilibre qui permet l'échange du plus grand nombre de
titres.
-Si le titre considéré est liquide, il est
coté au continu.
La pré ouverture de 9h à 10h : les ordres
s'accumulent en fonction des ordres présents sur le marché sans
qu'aucune transaction n'intervienne.
A l'ouverture à 10h, le système calcule en
fonction des ordres présents sur le marché un prix
d'équilibre ou prix fixing qui permet l'échange du plus grand
nombre des titres.
De 10h à 11h30, le marché fonctionne en continu
et l'introduction d'un nouvel ordre provoque immédiatement une
transaction dès qu'il existe un ordre en sens contraire sur la feuille
du marché.
II-Les avantages procurés par le financement par le
marché60(*) :
1-Diversifier et multiplier les sources de
financement:
En entrant en Bourse, la société sollicite
l'épargne publique des épargnants, petits ou grands, et des
institutionnels (compagnies d'assurances, sociétés
d'investissement, investisseurs étrangers). Ces derniers forment un
potentiel important auquel la société peut recourir en cas de
besoin financier. Mieux encore, sur le marché financier, la
société trouve une palette très élargie de produits
financiers pour renforcer ses fonds propres sans avoir à rembourser la
partie du capital souscrite par les nouveaux actionnaires qui ont la
possibilité de vendre par la suite leur part en Bourse. Elle peut
émettre des emprunts obligataires sans garantie bancaire. La cotation
des titres de la société en Bourse favorise une meilleure
appréciation du risque de la société par la
communauté des préteurs et par conséquent, une
amélioration de ses conditions de financement.
2-Profiter de la transparence pour dynamiser son image
et améliorer sa position:
L'entreprise cotée en Bourse verra rapidement son image
et sa crédibilité s'affirmer, ce qui lui permettra de mieux
négocier ses affaires avec ses fournisseurs et ses banquiers. Le capital
social, suffisamment diffusé auprès d'un large public, permet
à l'entreprise de s'assurer une clientèle potentielle importante
(à titre d'exemple, le capital de Tunisair a été
diffusé auprès de 100.000 actionnaires lors de son introduction
à la cote). En plus, grâce à la diffusion de la cotation en
temps réel, la société cotée devient mondialement
connue. Les opportunités de partenariat se multiplieront et les
possibilités de croissance externe s'en trouveraient alors accrues.
3-Diversifier son patrimoine et concrétiser sa
plus-value:
La Bourse évalue quotidiennement le cours de l'action
en fonction de plusieurs facteurs qui tiennent compte de la valeur comptable de
l'entreprise mais surtout des anticipations sur ses perspectives de croissance
futures, ce qui permet de valoriser le patrimoine des actionnaires. La cotation
en Bourse facilite aussi les alliances stratégiques de l'entreprise avec
d'autres partenaires et évite ainsi de longues négociations sur
le prix d'entrée d'un nouvel actionnaire partenaire.
4-Assurer la pérennité de
l'entreprise :
L'introduction en Bourse évite à l'entreprise
tout éclatement ou dissolution, suite au départ de l'un de ses
actionnaires majoritaires, ou bien dans certains cas de successions. Elle
facilite aussi l'entrée de nouveaux actionnaires dont la
société pourrait avoir besoin au cours de son
développement. Le contrôle de la société peut
être sauvegardé grâce à une diffusion d'une part
limitée du capital ou par le recours à des produits financiers
adéquats; les actions à dividendes prioritaires sans droit de
vote (ADP) ou les certificats d'investissement (CI) qui ne votent pas.
5-Motiver ses salariés et attirer des
dirigeants de qualité: En tant qu'entreprise cotée,
la société serait en mesure de proposer à ses principaux
dirigeants ainsi qu'aux autres salariés des formules
d'intéressement très incitatives en leur accordant des titres de
la société. Avec des actions cotées, ces derniers
pourraient évaluer leur intéressement et mesurer les gains
réalisés, tout en étant sûrs de pouvoir vendre leurs
actions au moment voulu. Par conséquent, les dirigeants et les
salariés mesureraient de manière tangible tout
l'intérêt qu'ils ont à ce que les actions augmentent. Ils
se sentiraient directement concernés par les résultats de leur
entreprise. La participation des salariés au capital de l'entreprise
renforcera aussi la cohésion sociale et améliorera le climat au
sein de l'entreprise.
6-Bénéficier d'incitations
fiscales61(*) :
Les sociétés qui s'introduisent en bourse
bénéficient d'une panoplie d'avantages fiscaux :
-Bénéficier de l'imposition au taux
réduit de 20% :
Le taux de 20% qui est introduit par la loi
n° 99-101 du 17 Août 1999 modifiée par la loi
n°2001-123 du 28 Décembre 2001, est applicable aux
sociétés qui procèdent à l'admission de leurs
actions ordinaires à la cote de la bourse à condition que le taux
d'ouverture du capital au public soit au moins égal à 30% et ce
pendant 5 ans à partir de l'année d'admission.
Cette réduction est accordée aux
sociétés dont l'admission des titres à la cote de la BVMT
ou la réalisation de l'opération d'ouverture additionnelle de
leur capital survient avant le 31 Décembre 2001.
-L'article 29 de la loi n°99-101 du 31 Décembre
1999 modifiant et complétant l'article 11 du code de l'IRPP et l'IS
concerne l'exonération de la plus-value de cession des actions admises
à la cote de la BVMT.
-L'article 65 de la loi n°2003-80 du 29 Décembre
2003 : En effet, en ajoutant un 3ème alinéa au
paragraphe 1 de l'article 11 du code de l'IRPP et l'IS, l'article 65 a
prévu la déduction du bénéfice imposable de la
plus-value réalisée à l'occasion de la cession des actions
dans le cadre d'une opération d'introduction en bourse.
-Dans le but d'inciter les entreprises à
acquérir des actions des sociétés cotées en bourse
et de leur permettre de faire face à la dépréciation
éventuelle des dites actions, la loi n°99-92 du 17 Août 1999
portant relance du marché financier a introduit le droit de
déduire du bénéfice imposable des provisions pour
dépréciation des actions cotées en bourse et ce dans la
limite de 30% du bénéfice imposable.
-Déduction du revenu imposable des sommes
déposées dans des comptes « Épargne en
actions » ouvert pour la souscription ou l'acquisition d'actions
admises à la cote.
-Régime d'intégration des
résultats : La société mère qui s'introduit en
bourse peut bénéficier si elle le veut selon les dispositions de
la loi n°2003-08 du 29 Décembre, du régime
d'intégration des résultats62(*).
Dans le but d'élargir le domaine d'application du
mécanisme de la levée de l'option de souscription au capital des
sociétés et le renforcement de leurs ressources humaines et leur
encouragement à introduire leurs actions en bourse, l'article 29 de la
loi n°2005-106 du 17 Décembre 2005 a étendu le
bénéfice de la déduction de la moins-value du
bénéfice soumis à l'IS à toutes les
sociétés cotées à la BVMT quelque soient leurs
secteurs d'activité et à leurs salariés.
III-Les conditions d'accès :
La loi n°94-117 du 14 Novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier tunisien et le
règlement général de la bourse visé par
l'arrêté du ministre des finances du 13 Février 1997 ont
édicté les principales dispositions que doivent respecter les
sociétés cotées en bourse que ce soit au moment de
l'introduction ou durant leur vie boursière.
1-Les obligations des sociétés
cotées :
1-1- Les sociétés cotées sur le
premier marché :
Ces sociétés doivent diffuser auprès du
public un nombre des actions représentant 20% du capital social au plus
tard le jour de l'introduction sauf dans le cas où la
société diffuse au minimum 200000 titres63(*).
Les titres de toute société cotée doivent
être répartis entre 200 actionnaires au moins.
La société est tenue d'avoir publié ses
états financiers de deux exercices précédant la date
d'émission à l'exception des sociétés qui ont moins
de 3 ans.
Si à la date de l'introduction, le dernier exercice a
été clôturé depuis au moins 9 mois, la
société doit publier ses états financiers semestriels
accompagnés de l'avis du commissaire aux comptes.
Les deux derniers exercices doivent être
bénéficiaires et la société doit avoir
distribué au moins un dividende64(*).
Toute société admise doit présenter un
rapport d'évaluation de ses actifs effectué par un
expert-comptable autre que le commissaire aux comptes ou par tout autre expert
dont l'évaluation est reconnue par le CMF65(*).
De même, toute société est obligée
de justifier d'un manuel des procédures et d'un manuel comptable, d'une
structure d'audit interne et d'un comité de contrôle de
gestion.
Le commissaire aux comptes de la société doit
apprécier la qualité du système de contrôle interne
mis en place par la société66(*).
1-2-Les sociétés cotées sur le
second marché :
Sur ce compartiment, toute société doit diffuser
au moins 10% de son capital dans le public. Si le nombre des titres émis
est au moins de 100000 titres, cette obligation n'a pas lieu67(*).
Le capital doit être réparti entre au moins
100actionnaires au plus tard le jour de l'admission68(*).
Toute société qui prétend être
admise sur ce marché doit avoir publié les états
financiers du dernier exercice certifié par le commissaire aux comptes
et distribué au moins un dividende69(*).
Toute société qui s'introduit sur le second
marché, s'engage à satisfaire au plus tard dans les 3 ans qui
suivent les autres conditions pour être transférée au
premier marché. A défaut, ce délai peut être
prorogé ou bien la société doit être
transférée en hors cote70(*).
2-Commentaire :
Les dispositions de la loi n°94-117 du 14 Novembre 1994
et du règlement général de la bourse reflètent le
souci des autorités financières de préserver les
investisseurs.
Toutefois, l'application de ces dispositions n'est plus
possible pour toutes les sociétés. Seuls les grands groupes et
les sociétés de grande taille peuvent s'y conformer.
Les PME qui constituent l'essentiel du tissu économique
tunisien, remplissent rarement les conditions d'accès à un
financement par le marché.
Comment les orienter vers une forme plus saine de financement
pour leurs assurer la pérennité et le développement ?
Section II : Le marché alternatif
tunisien :
Le marché alternatif pour le financement des PME
est un projet présidentiel qui s'intègre dans le cadre du
programme national de promotion du recours au marché financier. Il
était lancé en Février 2006 ; le démarrage
effectif est prévu pour Juillet 2007 avec l'introduction de 26
entreprises, bénéficiaires du programme de mise à niveau.
Ce nombre doit atteindre 50 d'ici à 200971(*).
I-L'organisation :
1- Les intervenants 72(*):
1-1- Le Listing Sponsor :
Cette activité n'existe pas sur le marché
financier tunisien.
Toutes les introductions réalisées sur la bourse
de Tunisie depuis sa création, ont été assistées
par les intermédiaires en bourse.
Toutefois, pour les besoins d'assistance des PME qui
s'introduisent sur le marché alternatif, cette activité va
être créée en Tunisie. Mais, qui peut prétendre pour
la fonction de listing sponsor ?
Les intermédiaires en bourse, vu le rôle qu'ils
jouent dans l'introduction des entreprises à la cote officielle sont
plus éligibles à la fonction du LS.
Toutefois, ces derniers qui sont en Tunisie en nombre de 23 et
qui sont en majorité des filiales des banques, peuvent-ils assumer cette
fonction ?est-ce qu'ils sont en mesure de concilier entre leurs fonctions
d'intermédiation, de gestion du portefeuille, d'assistance et de conseil
des grandes entreprises pour leur introduction en bourse et les fonctions de
LS.
Les banques peuvent exercer cette activité. Cependant
des conditions de compétence et d'expérience doivent leur
être imposées.
La création d'un nouveau organe professionnel qui peut
supporter l'opération d'introduction et de suivi de l'entreprise durant
sa vie boursière qui est compliquée et requiert l'intervention de
différents professionnels. De ce fait, la mission de LS doit être
exercée par une société anonyme nouvellement
créée à cet effet. Le conseil d'administration de cette
société doit comporter les six compétences
suivantes : -Un ingénieur financier qui assure le conseil et
l'analyse de la situation de l'entreprise. Il doit être titulaire d'un
diplôme reconnu mondialement en la matière.
-Intermédiaire en bourse qui réalise
l'opération de souscription en cas où l'introduction se fait par
OPV et facilite les transactions sur les valeurs émises.
-Expert-comptable qui établit le diagnostic
de la situation de l'entreprise. Il veuille au respect par l'entreprise de ses
obligations comptables.
-Avocat qui assure la mission de conseiller
juridique de l'entreprise. Il s'assure de la conformité des actions de
l'entreprise aux dispositions légales et réglementaires.
-Conseiller fiscal qui rend les services de conseil
et s'assure de respect par l'entreprise de ses obligations fiscales.
-Expert en communication qui est
chargé des relations publiques et publications légales ou
facultatives.
Dans tous les cas, la fonction de listing sponsor doit
être agréé par le CMF.
Le CMF doit passer un examen de connaissance aux
collaborateurs du LS.
Pour délivrer l'agrément, le CMF devra
apprécier le potentiel de la candidature et limiter le délai de
l'agrément.
Le LS doit guider les entreprises candidates à
l'introduction sur le marché alternatif et les assister lors de leur
préparation à la cotation. Il doit assister l'entreprise, une
fois cotée, à remplir ses obligations d'information pendant toute
sa vie boursière.
Il doit aussi s'assurer de la sincérité des
informations communiquées par l'entreprise et le cas
échéant convoquer le conseil d'administration et
l'assemblée générale lorsqu'un fait important doit
être porté à la connaissance des administrateurs et des
actionnaires. Le LS doit rédiger un rapport à l'attention du CMF
qui retrace le déroulement de sa mission.
La relation entre le LS et l'entreprise doit être
encadrée par un contrat type préparé par le CMF et qui
définit la mission du LS et contient les diligences de celui-ci envers
l'entreprise et le CMF.
1-2- Le Market Maker :
L'article 2 du statut des intermédiaires en bourse a
prévu la mission de tenue de marché sans préciser les
valeurs objet de leurs interventions. Or, le marché d'actions en Tunisie
est un marché dirigé par les ordres. De ce fait, la fonction de
Market Maker n'existe pas.
La mission de MM peut être exercée par les
intermédiaires en bourse qui ont une bonne assise financière
appréciable en fonction du nombre des valeurs pour lesquelles le MM est
actif.
Les banques n'auront la possibilité d'exercer ce
métier que lorsqu'elles remplissent des conditions nécessaires en
termes de moyens humains et techniques pour mener à bien cette
mission.
Le rôle du MM est de favoriser la liquidité du
marché et de contribuer à favoriser la cotation en continu. Il
affiche en permanence un prix dans les deux sens de telle sorte que tout
intervenant sur le marché est assuré de trouver une contrepartie
auprès d'un MM.
2-Les modes de fonctionnement73(*) :
Les modes de négociation des valeurs émises sur
le marché alternatif sont les mêmes retenus pour le marché
central, c'est-à-dire une cotation au continu, une cotation au fixing et
pour le besoin d'assurer plus de liquidité, il a été
prévu des possibilités de market making.
2-1-La cotation au continu :
Une phase de pré ouverture est prévue pour
assurer une transmission des ordres sur le carnet d'ordres.
A l'ouverture de la séance, un cours qui permet
d'effectuer le maximum des transactions est calculé.
Une confrontation entre les différents ordres d'achat
et de vente est assurée par le système et qui permet de les
exécuter.
En principe, cette séance de bourse doit
s'étendre sur un laps du temps plus long que celui appliqué
actuellement sur le marché officiel et ce pour assurer plus des
transactions.
L'éligibilité à ce mode de cotation
s'apprécie en fonction du nombre des transactions annuel.
Lors de l'introduction et en l'absence
d'antériorité de cotation, toute entreprise qui s'introduit sur
le marché alternatif est cotée au fixing. Toutefois, à la
suite de l'introduction, la période d'observation et le nombre des
transactions est ramené à une période plus courte et un
nombre réduit.
2-2-La cotation au fixing :
Cette cotation est réservée aux valeurs les
moins liquides. A l'introduction, toute société doit
obligatoirement être cotée au fixing.
Plus qu'une séance de fixing doit être
programmées pour assurer le maximum des transactions surtout qu'à
l'inauguration toutes les sociétés passent par le fixing.
2-3- Le market making :
C'est un mode de négociation qui va être
introduit sur le marché alternatif tunisien pour assurer plus de
liquidité aux valeurs émises.
Le Market Maker s'engage à afficher en permanence, du
début à la clôture de la séance, au minimum une
fourchette de prix indicatifs à l'achat comme à la vente pour un
montant minimal sur les valeurs sur lesquelles il s'est déclaré
MM.
2-4- Le dénouement des
opérations :
Dès l'exécution de l'ordre, l'acheteur est
irrévocablement engagé à prendre livraison des titres et
en régler la contre-valeur.
Le vendeur est irrévocablement engagé à
recevoir le règlement et livrer les titres correspondants.
De manière générale, les transactions
effectuées sur le marché central sont
réglées/livrées par l'intermédiaire des
systèmes de la STICODEVAM 3 jours après la
négociation.
La STICODEVAM reçoit quotidiennement, un fichier des
transactions boursières de la banque. Après contrôle de
vraisemblance, elle intègre le contenu de ce fichier dans sa base de
données pour le préparer au dénouement de la
journée T+3.
II-Le cadre légal et réglementaire74(*) :
1-Les conditions d'admission :
Toute entreprise qui prétend être admise sur le
marché alternatif tunisien doit répondre à certaines
conditions.
-Ouverture du capital au public : L'entreprise est tenue
de diffuser 30% de ses titres dans le public ou bien diffuser 10% des titres
dans le public avec un minimum de montant diffusé qui sera
fixé.
-Organisation : L'entreprise doit prouver l'existence
d'un manuel des procédures qui permet de s'assurer que la
société dispose d'un système d'information produisant des
informations fiables. De ce fait, l'investisseur sur ce marché est
sécurisé quant à la qualité de l'information
diffusée.
Toute entreprise est obligée d'avoir une fonction
d'audit interne et d'une fonction de contrôle de gestion même en
dehors de sa propre structure.
-Performance : La performance d'une entreprise candidate
s'apprécie par les prévisions annonçant des
bénéfices au bout une période à fixer.
-Liquidité : Le capital de toute entreprise doit
être réparti entre au moins 100 actionnaires. Ce qui permet de
garder le caractère APE de l'entreprise.
-Transparence : Les états financiers des deux
derniers exercices ne sont pas exigés. Toutefois, un rapport
d'évaluation et l'avis du commissaire aux comptes sont indispensables.
Le LS joue un rôle majeur en matière d'évaluation à
l'introduction.
-Information : Un prospectus visé par le CMF est
indispensable surtout dans le cas des sociétés ne faisant pas
appel public à l'épargne puisque les négociations sur
leurs titres peuvent concerner un public non averti.
Néanmoins, ce prospectus doit être adapté
au contexte informationnel des PME.
Le marché alternatif est considéré comme
un compartiment de la cote, ce qui donne la possibilité aux OPCVM
d'intervenir sur ce marché.
Le placement privé dans l'année
précédant l'admission permet à l'entreprise
d'acquérir une culture de transparence.
2-Les obligations d'information :
2-1- l'information permanente :
Le marché alternatif est un marché plus
risqué. Il est par conséquent important d'exiger des
sociétés qui y sont cotées de communiquer tout fait ou
évènement.
Cette publication est assurée par l'émetteur
sous le contrôle du LS dans un journal quotidien, le bulletin officiel du
CMF et le bulletin officiel de la BVMT.
En cas de défaillance de l'entreprise à ses
engagements, le CMF, le LS et la BVMT peuvent demander sa suspension de la
cotation.
En cas ou le LS même ne justifie pas l'accomplissement
des diligences raisonnables pour remédier à la situation, il sera
lui-même sanctionné par le CMF.
Tout détenteur d'une information
privilégié doit s'abstenir de l'exploiter ou de la communiquer.
Cette interdiction concerne essentiellement le personnel de la
société (organe de direction, délibération,...) et
le personnel de listing sponsor.
L'entreprise doit mettre en place des mesures adéquates
afin d'éviter ce genre des pratiques.
Le LS de son coté, est tenu de définir
l'information privilégiée et prévenir des sanctions en
courues.
2-2- l'information
périodique :
Toute entreprise admise sur le marché alternatif subit
l'obligation de publier ses comptes annuels et ce dans un délai plus
souple par rapport à celui imposé aux sociétés sur
le marché officiel, par exemple 6mois. Les comptes semestriels de
l'entreprise doivent aussi être publiés dans un délai de
plus de deux mois pratiqué actuellement sur le marché
boursier.
Les indicateurs trimestriels doivent être publiés
dans un délai de vingt jours pour les sociétés faisant
appel public à l'épargne.
Pour les besoins de publication de leurs comptes, les
entreprises du marché alternatif doivent se référer au
système comptable des entreprises.
III-Les avantages procurés par le marché
alternatif et les moyens pour le réussir75(*) :
1-Un accès aux capitaux facilité :
La possibilité est offerte aux PME qui s'introduisent
sur le marché alternatif d'accéder aisément aux capitaux
surtout avec les deux modes de cotation possibles.
Celles-ci peuvent financer leurs investissements soit par
augmentation du capital ou par émission d'emprunts.
2-Une communication financière moins
contraignante :
Une fois cotée, la société est soumise
à des contraintes allégées en terme de communication
financière. Elle n'est tenue que de publier ses états financiers
sur son site et celui du CMF.
3-Des coûts réduits :
L'introduction sur le marché ne coûtera
pratiquement rien pour les entreprises puisque celles-ci ne supportent que 30%
des frais d'audit juridique, fiscal et comptable. Le FODEC prend la charge du
reste.
4- Une visibilité et une
notoriété accrues :
Toute entreprise sur ce marché bénéficie
d'une réputation grâce au marketing du marché alternatif
réalisé. Les échos de son introduction sur ce
marché aident à présenter la société.
5-Des nouvelles opportunités
d'investissement :
Les investisseurs institutionnels ou particuliers auront des
nouvelles opportunités pour investir dans des valeurs très
liquides vue la présence d'un market maker et d'un mode de cotation
développé.
6- La transparence76(*) :
Dans le cadre du renforcement de la transparence de
l'information financière, cette loi oblige toute société
commerciale quelque soit son statut juridique, à partir d'un certain
niveau d'activité et d'endettement, d'avoir deux commissaires aux
comptes.
Les entreprises en vertu de cette loi, doivent déposer
au registre de commerce leurs états financiers.
Ce qui implique qu'une société qui
préférait le recours à l'endettement pour fuir la
transparence et les règles de bonne gouvernance imposées parle
marché, n'hésitera plus à faire le meilleur choix pour ses
investissements à exigence de transparence égale.
Donc, la transparence n'est plus une entrave à
l'accès au marché financier puisqu'elle est devenue une
obligation légale générale et non pas spécifique au
marché financier.
IV-Les moyens à engager pour réussir le
marché alternatif :
Pour le financement des PME, le marché alternatif
constitue une innovation en Tunisie. Afin de pouvoir en tirer les
résultats prévus, différentes mesures sont à
décider.
1- Les incitations fiscales
importantes :
Le fait de considérer le marché alternatif comme
un compartiment de la cote permet d'élargir les avantages fiscaux
prévus par la loi portant relance du marché financier aux
sociétés introduites sur le marché alternatif.
C'est de même pour tous les autres avantages
énoncés par le code de l'IRPP et l'IS à savoir
l'exonération des plus-values réalisées sur les titres
cotés, déduction des provisions,...
Ces incitations sont elles suffisantes ?
En France, un dispositif fiscal a été
créé visant à favoriser le développement des
marchés financiers dédiés aux PME et en particulier
à Alternext, en permettant aux sociétés détentrices
des participations dans des sociétés admises à la cotation
sur un tel marché de bénéficier pleinement par
anticipation de la réforme du régime des plus-values de long
terme sur titres de participation.
Le paragraphe I de l'article 1er C nouveau du code
général77(*)
des impôts prévoit de soumettre à une imposition au taux
séparé de 0% le montant net des plus-values à long terme
afférentes aux cessions des titres de participations
réalisées « dans le cadre d'une admission à la
négociation sur un marché d'instruments financiers destiné
au financement des PME et offrant des garanties pour la bonne information des
investisseurs »78(*).
Le marché Alternext s'avère doublement
visé par la référence « au marché
d'instruments financiers » qui inclut donc les marchés non
réglementés et qui répondent aux conditions de
transparence et exclut à priori le marché libre.
Le paragraphe II du même article précise les
bornes chronologiques de ce nouveau dispositif. Il prévoit ainsi son
applicabilité aux cessions réalisées à compter du17
mai 2005, date de lancement d'Alternext et des premières cotations.
L'exonération fiscale cesserait en revanche de s'appliquer pour les
cessions réalisées au titre des exercices ouverts à
compter du 1 janvier 2007.
De même, les réformes du régime fiscal
faites en 2005 permettent d'appliquer une réduction d'impôts
à hauteur de 25%des sommes apportées à la souscription au
capital d'une PME non cotée sur le marché
réglementé contrôlé par des fonds d'investissement
comme celles détenues majoritairement par des personnes
physiques79(*).
Le plafond annuel est de 40000€ pour un couple et
20000€ pour une personne seule. Il faut aussi garder au minimum 5 ans la
somme investie.
En Tunisie, il parait indispensable de recourir à des
reformes pareilles pour orienter l'épargne vers le marché
alternatif.
2-L'accès des PME aux marchés
publics :
L'Europe a pris conscience du rôle des PME dans
l'innovation et la croissance des économies modernes. Les PME en Europe
sont aujourd'hui fortement pénalisées par l'accès
limité aux marchés publics.
L'Europe s'apprête à prendre très
rapidement une position claire et volontaire, afin de négocier avec
l'OMC la nécessité d'améliorer l'accès des PME aux
marchés publics.
De nombreuses associations européennes et gouvernements
s'associent désormais à cette démarche. Des
discussions concernant l'accord OMC sur les marchés publics sont en
cours. L'accès à ces marchés publics est une composante
fondamentale du développement des PME, de l'innovation et de l'emploi.
Les États-unis réservent une part importante de
leurs marchés publics aux PME américaines (23% des marchés
directs et 40% de la sous-traitance) par l'acte connu sous le nom de "Small
Business Act". La Tunisie doit procéder à des mesures
pareilles pour développer les PME surtout qu'elles représentent
l'essentiel du tissu économique. Ce sujet devient de plus en plus
intéressant.
3-Des normes comptables sur mesure pour les
PME79(*) :
Le nouveau système comptable tunisien applicable depuis
1997 comporte un cadre conceptuel et des normes comptables inspirées des
normes comptables internationales. Ce système est applicable par toutes
les entreprises tunisiennes (la loi n°96-112 du 30 Décembre
1996).
Etant donné que le tissu économique tunisien est
formé par une majorité des PME, une question se pose sur
l'adéquation de ce système aux capacités de ces
entreprises.
En effet, l'application des normes comptables en vigueur
nécessite des moyens et matériels importants. Cependant, beaucoup
des PME n'ont pas le personnel spécialisé ni l'infrastructure
technique nécessaire pour appliquer ces normes.
Il faut ajouter à ceci le manque de satisfaction des
utilisateurs des états financiers. En effet, ces derniers ne sont pas
satisfaits en cas de présentation d'états financiers ambigus et
incompréhensibles.
Donc des normes différentielles sont utiles aux PME du
fait de la lourdeur des normes qui sont en général
destinées aux grandes entreprises, et du manque des moyens que
connaissent les PME.
Le groupe d'étude sur l'information financière
des PME au Canada80(*) a
retenu le principe d'information financière différentielle dans
le cadre des principes comptables généralement reconnus
(PCGR).
Selon ce principe, les normes différentielles
constituent des normes applicables par les PME et qui sont en conformité
avec les normes des grandes entreprises cotées. Cependant, les normes
applicables aux PME devraient différer des normes comptables applicables
aux autres entreprises lorsque ces normes ne permettent pas de répondre
aux besoins d'information de celles-ci ou que le coût engendré par
leur application est supérieur aux avantages qu'elles sont
censées procurer à ces entreprises.
Ainsi la publication des normes différentielles avait
pour objet de mieux répondre aux besoins d'information des PME et de
mieux respecter le principe d'équilibre avantages- coût.
Différents organismes ont envisagé de publier
des normes différentielles. Mais pour l'établissement de ces
normes est-ce qu'on doit établir un cadre propre aux PME ou conserver
les mêmes règles et normes comptables qui régissent les
autres entreprises avec une simplification de certaines exigences.
En Tunisie, le problème de l'application des normes
comptables tunisiennes par les PME s'impose surtout avec la création du
marché alternatif.
En effet, ces dernières sont tenues de répondre
à des obligations de publication de leurs comptes annuels et semestriels
si elles veulent s'introduire sur le marché alternatif.
Le souci des autorités du marché est de
protéger les investisseurs qui ne disposent d'aucune source
d'informations autre que celles incluses dans les états financiers.
Cette information doit être intelligible, fiable et
pertinente. L'application des normes comptables disponibles n'est plus à
la portée de toutes les entreprises.
Donc, pour développer les PME tunisiennes et
réussir le marché alternatif, il est indispensable de leurs
concevoir des normes sur mesure.
4- Des journées de sensibilisation et
d'information :
La contribution du marché au financement de
l'économie a été de 4.13% en 2005.
Ce chiffre est très modeste par rapport à
d'autres pays même en développement. Ceci s'explique
essentiellement par la quasi-absence de la culture du marché.
Les entreprises tunisiennes qui sont en majorité
familiales sont hostiles à la perte du contrôle de leurs
sociétés. Elles ne sont pas sensibles aux mesures prises pour le
développement du marché financier.
Les épargnants ont pris l'habitude d'orienter leur
épargne vers les placements bancaires et ne sont pas au courant des
avantages que leur procure le marché financier.
Pour renforcer la capitalisation boursière, il faut
inciter les entreprises à s'introduire en bourse, les sensibiliser des
avantages de la bourse.
L'ouverture du marché alternatif prévu pour
juillet 2007 représente une bonne occasion pour rappeler les avantages
d'un placement dans les titres. Des efforts importants doivent être
déployés pour faire connaître ce marché dans le
milieu des entreprises et le faire réussir.
5-La réduction des coûts 81(*):
Les sociétés qui s'introduisent en bourse se
trouvent obligées de payer des sommes importantes sous forme de
commissions et des rémunérations en faveur de la Bourse des
Valeurs Mobilières de Tunis, des intermédiaires en bourse et de
l'autorité du marché.
Selon les dispositions de la loi n) 94-117 du 14 Novembre
1994, les principales commissions sont :
-Les commissions payées sur les nouvelles
émissions des valeurs mobilières et produits financiers
réalisés par appel ; public à l'épargne.
-La commission sur le visa des publications exigées par
la réglementation en cas d'émission nouvelle, d'admission en
bourse et de lancement d'offre publique.
-Les opérations négociées par l'entremise
des intermédiaires en bourse au profit de la clientèle donnent
lieu au paiement au profit de la BVMT d'une commission annuelle de
séjour acquittée par les organismes émetteurs.
Les opérations de market making donnent lieu au
paiement au profit de la BVMT d'une commission proportionnelle au spread....
Ces sommes sont généralement importantes et
dépassent la capacité des PME.
Pour garantir un bon démarrage du marché
alternatif, il faut exonérer les PME de payer ces sommes ou bien
créer un fond spécial et lui prévoir un mécanisme
de financement pour supporter toutes ses dépenses.
Section III : Une enquête auprès des
PME Tunisiennes :
I-Présentation générale :
Après avoir achevé l'étude
théorique, nous essayons de l'appuyer par une étude empirique et
ce à travers le dépouillement d'un questionnaire.
Dans ce questionnaire, nous avons traité des sources de
financement auxquelles font recours les PME pour se financer et du financement
par le marché financier.
Pour cerner notre population, nous avons été
tenus de faire plusieurs visites au conseil du marché financier (CMF),
à l'agence de promotion de l'Industrie, au ministère de
l'Industrie et des PME et enfin au Bureau de Mise à niveau.
Notons au passage que nous avons été surpris par
le refus de collaborations de plusieurs responsables mais cela ne nous a pas
empêché de continuer notre étude empirique. Nous avons
cerné les PME qui, dans la majorité ont
bénéficié du programme de mise à niveau.
Notre échantillon a comporté 60 entreprises,
mais malheureusement le taux de réponse était faible (à
peu prés 23,5%) ce qui serait de nature à entraver notre
travail.
Les motifs du refus sont parfois incompréhensibles.
Les entreprises auxquelles nous nous sommes adressées
sont situées dans le grand Tunis, les gouvernorats de Médenine et
Tataouine.
II- Analyse du questionnaire :
1-les sources de financement
utilisées :
1-1-les sources de financement par ordre de
priorité :
*capitaux propres :
ordre
source
|
1
|
2
|
3
|
4
|
TOTAL
|
CAPITAUX PROPRES
|
11
|
2
|
1
|
0
|
14
|
POURCENTAGE
|
78,57%
|
14,28%
|
7,14%
|
0
|
100%
|
La plupart des PME enquêtées font recours aux
capitaux propres comme 1ère source de financement (78,57%).
Ces fonds qui sont généralement limités ne leur permettent
pas d'innover ou bien de développer leurs activités.
*Dettes bancaires.
Ordre
Source
|
1
|
2
|
3
|
482(*)
|
TOTAL
|
DETTES BANCAIRES
|
2
|
6
|
2
|
4
|
14
|
POURCENTAGE
|
14,28%
|
42,85%
|
14,28%
|
28,56%
|
100%
|
14,28
42,85
14,28
28,56
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
POURCENTAGE
1
2
3
4
ORDRE
Seulement 14,28% des PME se financent principalement par les
crédits bancaires. Ce qui est dû essentiellement aux
difficultés d'accès à cette source de financement.
La majorité des entreprises y font recours pour
convertir l'insuffisance des fonts propres.
1-2-Les avantages de ces financements :
Avantage
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Autonomie
|
11
|
78,57%
|
Taux d'intérêt
|
2
|
14,28%
|
Délai favorable
|
4
|
28,56%
|
Absence des Garanties
|
283(*)
|
14,28%
|
Les avantages de ces financements
78,57% des entreprises se sont exprimées en faveur de
l'autonomie.
Ce qui explique leur recours excessif aux fonds propres.
D'autres entreprises déclarent pouvoir
bénéficier des délais de remboursement favorables.
14,28% des entreprises préfèrent recourir au
leasing vue l'absence de garanties exigées.
1-3-Degré de satisfaction que procurent ces
sources
de financement aux entreprises :
Réponse
|
Nombre
|
Pourcentage
|
OUI
|
13
|
92,85%
|
NON
|
1
|
7,15%
|
TOTAL
|
14
|
100%
|
Même si 92,85% des entreprises ont exprimées
leurs satisfactions par les sources de financement disponibles. Cela
`empêche qu'elles souhaitent avoir des nouvelles ressources.
Leur satisfaction découle du fait que ces ressources
sont à leur portée.
1-4-Crédit auprès de la Banque de
Financement des Petites
et Moyennes Entreprises:
|
Nombre
|
Pourcentage
|
OUI
|
11
|
78,58%
|
NON
|
3
|
21,42%
|
OUI
NON
TOTAL
21,42%
78,57%
Seulement 21,42% des entreprises enquêtées ont
obtenu un crédit auprès de la BFPME. Cela est due principalement
au fait que cette jeune banque crée en MARS 2005 ne s'est pas
déplacée encore dans les régions internes.
A ce niveau, on peut se poser une question sur les
perspectives de réussite du marché alternatif : la BFPME
bien que c'est une source classique est qui date presque de 2 ans n'a pas
réussi à attirer les PME.
Que dit-on du marché alternatif ?
2-Le financement par le marché
financier :
2-1-Niveau d'information sur le marché
financier :
|
Nombre
|
Pourcentage
|
OUI
|
7
|
50%
|
NON
|
7
|
50%
|
TOTAL
|
14
|
100%
|
50%
50%
OUI
NON
50% des entreprises enquêtées n'ont pas
d'idée claire sur le marché financier. Ce taux est
élevé et injustifiable dans un pays qui s'oriente vers une
économie du marché.(Loi n°94-117 du 14 Novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier, loi n°96-112 relative au
système comptable, etc)
2-2-Les raisons qui empêchent les PME
d'accéder au marché financier :
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Conditions rigoureuses
|
6
|
42,85%
|
Hostilité à l'ouverture du
capital
|
8
|
57,15%
|
57,15%
42,85%
Conditions rigoureuses
Hostilité
TOTAL
Le problème majeur qui se pose pour les entreprises
tunisiennes dont la majorité sont des entreprises familiales, c'est la
hostilité à l'ouverture du capital à la participation
étrangère dans un souci de ne pas perdre le contrôle.
2-3-Le niveau d'information sur le marché
alternatif :
|
Nombre
|
Pourcentage
|
OUI
|
3
|
21,42%
|
NON
|
11
|
78,57%
|
TOTAL
|
14
|
100%
|
78,57%
21,42%
OUI
NON
Ce marché bien qu'il est dédié aux PME,
seulement 21,42% ont déclaré
avoir entendu parler de ce marché alternatif.
Une question se pose sur les chances de réussite d'un
tel marché.
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Accès facile
|
7
|
50%
|
Plus des possibilités de financement
|
7
|
50%
|
TOTAL
|
14
|
100%
|
2-4-Les avantages attendus du marché
alternatif :
Accès facile
Plus des possibilités de
Financement
Accès facile
Plus des possibilités de
Financement
Les entreprises enquêtées attendent de ce
marché qu'il leurs fournit un accès facile, étant
donné les diverses possibilités de financement et les conditions
d'accès moins rigoureuses et les exigences de divulgation de
l'information qui sont moins contraignantes que celles du marché
officiel.
2-5- Les recommandations pour inciter les PME à
accéder à ce marché :
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Avantages fiscaux
|
10
|
71,42%
|
Réglementation Souple
|
4
|
28,57%
|
Bonne organisation
|
6
|
42,85%
|
Pour faire réussir le marché alternatif, la
plupart des entreprises affirment qu'il faut décider des avantages
fiscaux en faveur des entreprises qui s'y introduisent (72,42% des entreprises
enquêtées).
Le deuxième motif qui incite les PME à
accéder sur le marché alternatif est l'existence d'une bonne
organisation (Mode de négociation plus souple qui assure plus de
liquidité aux valeurs : séance de fixing, séance de
continu et le market making).
2-6-L'accès éventuel au marché
alternatif :
|
Nombre
|
Pourcentage
|
OUI
|
8
|
57,15%
|
NON
|
6
|
42,85%
|
TOTAL
|
14
|
100%
|
Plus que 50% des entreprises ont exprimé leur engagement
pour accéder au marché alternatif. Ce qui nous fait croire
à la réussite de ce marché.
2-7-Les jugements sur la réussite de ce
marché :
KHADIJA HAYANI : DAF société Maghreb
Editions : " les chances de réussite de ce marché
sont étroitement liées à l'information et l'incitation
des PME à y adhérer et ce par les avantages que peut procurer le
marché alternatif à ces dernières "
OMAR FEHRI : DAF société l'affiche
tunisienne : " Dans une conjonctive économique pareille et
vue les difficultés financières que vivent les PME, pour que ce
marché trouve une réussite, il faut qu'au démarrage les
PME inscrites parviennent à mieux financer leurs activités
grâce a ce marché."
JAZIA LAHMAR : PDG société
promoteur : " Avec une bonne organisation et une bonne
stratégie d'encouragement, ce marché aura toutes les chances de
réussir".
MOHAMED MEHDI KLICH : Gérant
Société KLICH Internationale : "La réussite
de ce marché est tributaire d'une bonne politique de sensibilisation
"
CONCLUSION
En guise de conclusion, on peut dire que la culture de
financement par les crédits bancaires s'est enracinée dans
l'esprit des dirigeants des entreprises tunisiennes.
Malgré les efforts déployés par l'Etat
depuis le plan d'ajustement structurel (PAS) pour assurer le passage d'une
économie d'entendement à une économie de marché, le
comportement des entreprises tunisiennes de financement n'a pas beaucoup
changé.
Par conséquent, le corollaire de la sous-capitalisation
est le surendettement. Lorsque l'entreprise est surendettée, elle
trouvera des difficultés pour faire face à ses engagements
financiers et devra affecter une part importante de ses revenus pour la
couverture de ses charges financières.
Cela se traduit souvent par la détérioration de
sa situation financière et celle de ses cash-flows et contribue à
compromettre le remboursement de ses dettes dans les délais.
Les dettes de l'entreprise seront reclassées. Ce qui
signifie pour la banque des engagements non productifs d'intérêt
et la nécessité de provisionner les créances. Il en suit,
que la rentabilité de la banque sera affectée. Celle-ci, pour se
prémunir contre ces risques appliquera une différenciation
tarifaire des crédits incluant dans les taux d'intérêt
appliqués à l'entreprise une prime de risque substantielle.
D'où, il devient indispensable pour les entreprises
tunisiennes si elles veulent mieux se financer et à un coût plus
avantageux, de recourir au marché financer. Cela concerne toutes les
catégories d'entreprises même celles de petite et moyenne
taille.
A l'issue de notre étude empirique nous avons
constaté que malgré l'annonce du marché alternatif, les
entreprises intéressées par ce marché ne sont pas au
courant de toutes ses nouvelles dispositions.
Le marché alternatif est une nouvelle expérience
alors on doit lui préparer le terrain.
On ne doit pas se contenter de la simple reproduction des
autres expériences étrangères en Tunisie mais on doit
aussi prendre en considération le contexte et la culture des entreprises
tunisiennes.
En fin, il faudrait déployer plus d'efforts dans la
sensibilisation et la diffusion de l'information sur l'utilité du
marché alternatif, notamment pour les PME tunisiennes.
* 1 Magasine l'Expert
n°135
* 2 Alternative Investment
Market
* 3 Revue Tunisienne des
sciences sociales n°80-81, 1985.
* 4 Revue Tunisienne des
sciences sociales n° 80-81, 1985.
* 5 Le marketing dans les PME
Tunisiennes au regard de leurs chefs.
* 6 Décret
exonérant de l'approbation préalable de la commission
supérieure d'investissements, la participation étrangère
dans le capital des PME opérant dans les secteurs libres à la
constitution.
* 7 Décret
n°77-608 du 27/07/1997 tel que modifié et complété
par le décret n°2005-2397 du 31/08/2005.
* 8 Décret
n°77-608 du 27/07/1997 tel que modifié et complété
par le décret n°2005-2397 du 30/08/2005.
* 9 Pierre
André et Michel Merchesnay (1988) ; la petite
entreprise.
* 10 Développement
industriel ; rapport mondial 1997.
* 11 Mr Mustafa Fares :
« nouvelles technologies de financement des PME » ; la
presse du 14/01/2003.
* 12 CAI Med, centre for
administrative innovation in the Euro-Mediterranean region.
* 13 Réalités
on line Ahlem Ben Ali.
* 14 CAI Med centre for
administrative innovation in the Euro-Mediterranean region.
* 15 Réalités
on line Ahlem Ben Ali.
* 16 CAI Med centre for
administrative innovation in the Euro-Mediterranean region.
* 17 Mme Zeineb
Guellouz : la présidente actuelle du CMF.
* 18 Michel
Marchesnay : « notes de lecture sur les petites
entreprises » ; Revue d'économie industrielle n°11,
1er trimestre1980 page 144.
* 19 Président DE
L'UTICA.
* 20 L'économiste
maghrébin : Quinzaine du 30/06/2004 au 14/07/2004.
* 21 Etude sur le
financement des entreprises UTICA 2001.
* 22 Jossette Peyard
« analyse financière » 8éme
édition.
* 23 Pierre Vernimmen
« finance d'entreprise » 4ème
édition.
* 24 Vocabulaire
économique et financier (extrait du dictionnaire économique et
financier d'Yves Bernard,
Jeau-claude Colli et Dominique Lewandwski)
édition du seuil.
* 25 Banque centrale la
réglementation bancaire janvier 2004.
* 26 Banque centrale la
réglementation bancaire janvier 2004.
* 27 Même
référence.
* 28 Même
référence.
* 29 Banque centrale la
réglementation bancaire janvier 2004.
* 30 JEAN BARREAU,
JACQUELINE DELAHAYE, « Gestion financière » DUNDO
6ième édition.
* 31 Lettre d'information
pour l'entrepreneur n°25 DU 07/01/1998.
* 32 Secteur de l'industrie
des textiles et habillement.
* 33 Comité de
pilotage.
* 34 Le capital risque par
JEAN TAMALET.
* 35 Guide pratique du
créateur de SART-UP.
* 36 Expériences de
capital risque à l'échelle régionale cas de l'Afrique de
l'ouest par ERIC AITHNARD : administrateur délégué;
groupe challenge.
* 37 Pierre
Battini capital risque, les règles du jeu : édition
d'organisation Paris 1987.
* 38 MONDHER
CHERIF le capital risque ; banque éditeur.
* 39 Même
référence.
* 40 Débats du
CMF :1er septembre 2006 : CYRINE BAOUAB.
* 41 3.2 Millions des PME si
l'on inclut le secteur agricole
* 42 Rapport de Henry
Savajol de l'observatoire national des PME en France.
* 43 La défaillance
correspond à l'ouverture d'une procédure de redressement ou de
liquidation judiciaire (sans redressement préalable) par un jugement du
tribunal de commerce ou du tribunal de
Grande instance à l'encontre d'une entreprise suite
à la cessation de paiement.
* 44 «
Défaillances d'entreprises : jugements rendus en décembre 2005 et
bilan de l'année2005 », Informations rapides no 165, 24 mai
2006.
* 45 Euronext est la
première bourse paneuropéenne, née en 2000 de la fusion
des bourses d'actions et de produits dérivés d'Amsterdam, de
Bruxelles et de Paris. En 2002, Euronext s'est élargie en fusionnant
avec la Bolsa de Valores de Lisboa e Porto BVLP (la bourse portugaise pour les
produits d'actions et de dérivés) et en acquérant le LIFFE
(la bourse de produits dérivés basée à Londres).
* 46 AIM : C'est le
marché de London Stock Exchange dédié aux valeurs
émises par les PME. Créé en 1995, l'AIM compte aujourd'hui
plus de 1300 entreprises cotées.
* 47 Articles 621 et 222 du
règlement général de l'AMF
* 48 Autorité du
Marché Financier
* 49 Article 4 du
règlement Alternext
* 50 Article 820 du code de
commerce
* 51 Article 221 du
règlement général de l'AMF
* 52 Bulletin des Annonces
Légales et Officielles
* 53 Articles 130 du
décret du 23.03.67
* 54 Article 621 du code
monétaire et financier
Article 233, 225 du code de commerce
* 55 Instruction AMF 2006-05
modifiée, position AMF 28.09.06
* 56 Règlement
général de l'AMF article 622
* 57 Règlement Alternext
article 3
* 58 Trade Confirmation
System
* 59 Cours de finance des
marchés : Mme Hachicha Amel
* 60 L'économiste
Maghrébin du vendredi 02 mars 2007 par Mr. Abderraouf
Boudabous
* 61 Code de l'IRPP et de
l'IS
* 62 Cours de l'IRPP et
l'IS : Mr Abdelmajid Abouda
* 63 Article 40 du
règlement général de la bourse
* 64 Articles 39 et 36 du
règlement général de la bourse Compte tenu des nouvelles
réformes.
* 65 Article 37
* 66 Article 38
* 67 Article 43
* 68 Article 44
* 69 Article 42
* 70 Article 45. 46
* 71 Le bulletin de mise
à niveau n°14 Novembre 2006
* 72 Rapport de la mise en
place du marché alternatif tunisien : Rapport de la sous-commission
n°1
* 73 Rapport de la
sous-commission n°3 : Négociation et opération
post-marché
* 74 Rapport de la
sous-commission n°2 : Émetteurs, conditions d'accès et
obligations d'information.
* 75 Audinet Tunisie :
Mme Zeineb GUELLOUZ : le financement de l'entreprise 01.06.2006
* 76 La loi n°2005-98
du 18 Octobre 2005 sur la sécurité des relations
financières:
* 77 Compte rendu des
débats : Séance du 4 Juillet
* 78 Troisième
alinéa du a quinquies du I de l'article 219 du code
général des impôts
* 79 Vers un cadre de
comptabilité et d'informations financières différentielles
pour les PME tunisiennes :
Besma CHOUCHANE*3éme Conférence Internationale de
Finance, IFC 3
3-5 Mars 2005 Hammamet, Tunisie
* 80 Ce groupe d'étude
canadien est chargé par l'ICCA d'établir un rapport de recherche
ayant pour objectif d'examiner en profondeur comment répondre de
manière plus efficace aux besoins d'information financière des
fournisseurs de capitaux des PME, et dans quelle mesure il est possible de
modifier l'information financière établie selon les PCGR afin de
mieux répondre à ces besoins.
* 81 Loi n°94-117 du 14
Novembre1994
* 82 Des entreprises qui ne
font pas recours aux crédits bancaires.
* 83 Des entreprises qui
financent leurs investissements par le leasing
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