WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La cohérence de la double conditionnalité des institutions de Bretton Woods

( Télécharger le fichier original )
par Cédric LAVERIE
Université Paris X - D.E.A. de Droit des Relations Economiques Internationales et Communautaires 2001
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
B. La présence matérielle de la Banque

Une simple comparaison de chiffres peut rendre compte du déséquilibre qui existe dans la présence matérielle des deux institutions de Bretton-Woods. En effet, au 31 décembre 1999, le FMI32(*) comptait 2.297 employés: 693 agents auxiliaires et 1.604 cadres (dont deux tiers d'économistes) reparti dans 4 pays alors que la Banque33(*) avait des bureaux dans 67 pays et employait environ 10 600 personnes.

De plus l'implication financière des deux institutions dans les projets communs est inégale.

Pour l'initiative PPTE34(*), la Banque assure un financement de 6.3 milliards de dollar alors que le FMI seulement de 2.3.

Sur l'ensemble de ces activités pour l`année 2000, le Fonds a autorisé l'utilisation de 6.3 milliards de DTS alors que la Banque en a prêté plus de 15 milliards.

Toujours à la fin de l'exercice 2000, l'ensemble des engagements en cours pour la Banque était de 118 milliards de dollars pour un portefeuille de 1608 opérations alors que le Fonds ne totalisait qu'un peu moins du quart (58.9 milliards de DTS) mais pour seulement une cinquantaine d'accords.

A la lumière de ces chiffres, on peut donc se demander comment fait le FMI pour exercer une domination programmatique alors que c'est la Banque Mondiale qui est présente sur le terrain et qui a le pouvoir financier. C'est effectivement la magistrature d'influence du FMI et la répartition des tâches qui entraînent ce résultat . Il faut donc regarder de plus près cette répartition aussi bien au travers de l'exemple de la FRPC citée précédemment que des CSLP. «Le personnel du Fonds s'occupera surtout des questions relevant de ses responsabilités de son mandat et traditionnels, s'efforçant de promouvoir des politiques macro-économiques prudentes ; des réformes structurelles dans les domaines connexes, tels que le régime des changes et la politique fiscale ; et l'amélioration de la gestion des finances publiques, de l'exécution du budget, de la transparence budgétaire et de l'administration fiscale et douanière. Le personnel de la Banque s'occupera des activités de diagnostic, telles que les évaluations de la pauvreté et leur suivi, la formulation de stratégies sectorielles, les réformes visant à mettre en place des institutions plus efficaces et plus en phase avec les besoins de la population, et l'établissement de filets de protection sociale. Enfin, il aidera les autorités à estimer le coût des dépenses prioritaires de réduction de la pauvreté axées sur des objectifs particuliers. Il donnera également des conseils sur la manière d'améliorer l'efficacité des dépenses publiques et leur utilité pour les pauvres (au moyen d'examens des dépenses publiques, par exemple) et sur d'autres réformes structurelles, telles que la privatisation et la réforme de la réglementation35(*)». On remarque effectivement que les tâches de la Banque sont conditionnées aux reformes du FMI comme vu précédemment mais aussi qu'elles demandent un plus grand investissement, tant au niveau de la présence sur le terrain (au travers de la réalisation des évaluations et du conseil auprès des autorités) que financièrement au travers de l'ampleur de son secteur d'expertise. La relation entre les deux institutions de Bretton-Woods est donc, bien que déséquilibrée, un reflet des potentialités de chaque organisation. En effet, la Banque n'aurait pas la crédibilité suffisante auprès des marchés financiers pour mettre en place des réformes de politique économique au niveau macro-économique et ainsi assurer une certaine stabilité des changes et de la balance des paiements. De même, le Fonds n'aurait pas les moyens ni l'expertise pour assurer une présence sur le terrain au niveau des reformes micro-économiques et sectorielles. Enfin, la répartition représente déjà une extrapolation large des statuts et objectifs des deux organisations (surtout pour le FMI). Le rapport Metzler a justement largement critiqué cet élargissement du champ d'action. Le déséquilibre n'est donc que la conséquence du chevauchement de compétences entre les deux institutions. On peut toutefois remarquer que c'est l'institution qui a le plus élargi ses compétences qui a pris le leadership. Toutefois cela n'a pas que des avantages puisque c'est justement le FMI qui est le plus critiqué dans son action justement, entre autres, du fait de son manque de connaissance du terrain. Sa conditionnalité est considérée par certains auteurs36(*), comme étant pire en raison de cet argument. Pour aller plus loin, il faut donc analyser quelles sont les conditionnalités des deux organisations et comment se différencient elles tant du point de vue juridique qu'économique.

* 32 Rapport annuelle 2000 du FMI, http://www.imf.org/external/pubs/ft/ar/2000/fra/index.htm, 13/08/01

* 33 Rapport annuelle 2000 de la Banque Mondiale, http://www.worldbank.org/html/extpb/annrep/content.htm, 13/08/2001

* 34 FMI, « Debt Relief for Poverty Reduction: The Role of the Enhanced HIPC Initiative », August 2, 2001, http://www.imf.org/external/pubs/ft/exrp/debt/eng/index.htm#2, 13/08/2001

* 35 Banque Mondiale, « Rapports d'avancement sur l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et les Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) », 15/04/2000, http://wbln0018.worldbank.org/DCS/devcom.nsf/(documentsattachmentsweb)/April2000FrenchDC200010(F)/$FILE/DC-2000-10F-HIPC-PRSPs.pdf, 13/08/2001

* 36 Scandinavian Institute of African Studies, The IMF and the World Bank in Africa : Conditionality, Impact, and Alternatives, Almquist & Wiksell International, Stockholm, 1987, p 15-16

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand