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Le financement des PME au Sénégal

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par Hamsatou HAROUNA DJIBO
Institut Privé de Gestion de Dakar (IPG) - Maitrise en Administration des Affaires 2008
  

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Section 6 : Identification de créneaux porteurs

Sur la base de ces critères généralement combinés, nous avons effectué une analyse du secteur de la PME pour dégager les opportunités de créneaux porteurs.

L'identification de ces créneaux porteurs sera réalisée à partir des filières, filières étant entendues ici comme une façon d'ordonner et de disposer des activités de toute sorte en tenant compte des relations matérielles (échanges des biens et services, etc.) et/ou logiques (antériorité de l'une par rapport à l'autre) qu'on observe entre elles.

Les filières dans le cadre de la PME peuvent être regroupées en trois (3) grandes catégories :

- les filières agricoles et horticoles ;

- les filières basées sur les ressources animales : élevage et pêche ;

- l'artisanat (production, art et services).

6.1. Les filières agricoles et horticoles

Il faut distinguer les activités proprement dites de cultures de celles de transformations. Les activités agricoles occupent l'essentiel des personnes actives en milieu rural. L'horticulture prend de plus en plus d'importance notamment à proximité des centres urbains, ce qui la rapproche ainsi des marchés. Les principaux créneaux porteurs en amont de ces filières sont la production de semences animales, d'engrais, de pesticides, la fabrication et la réparation d'outils de labour.

Dans le domaine de la production, l'horticulture constitue un créneau porteur eu égard notamment à l'importance de la valeur ajoutée produite par les trois principaux produits horticoles d'exportation (haricot vert, tomate et mangue) qui s'élevait à 55,5 milliards de francs CFA pour un volume d'exportation de 11000 tonnes au cours de la campagne 2002 2003. Avec un taux de croissance avoisinant 10% par an et un fort potentiel de développement, l'horticulture d'exportation apparaît aujourd'hui comme un des sous secteurs clés pour l'amélioration des revenus des paysans et la réduction de la pauvreté au Sénégal. Avec plus de 10 milliards de francs CFA de recettes pour cette même campagne, les filières d'exportation de fruits et légumes se placent au rang des pourvoyeurs de devises par tonne exportée dans le secteur de l'agriculture devant la l'arachide et le coton.

En aval des filières de productions agricole et horticole, on trouve généralement deux catégories d'activités :

- les activités agricoles industrielles d'impôt substitution : elles sont généralement mises en oeuvre avec une forte intensité capitalistique dans le cadre d'entreprise de plus grande taille. Ces entreprises souffrent de leur grande sensibilité à la concurrence des produits importés (exemple des mini rizeries dans la région de St Louis) compte tenu des prix de revient relativement élevés (amortissement de matériels lourds et faible économie d'échelle).

- Les activités de transformation : il s'agit par exemple des PME informelles le plus souvent familiales de production de jus naturel, d'exportation d'huile, etc. On y trouve également et de plus en plus des PME de production d'aliments à base de céréales. Les produits sont prioritairement destinés au marché local et ont l'avantage d'être vendus à des prix plus en rapport avec le faible pouvoir d'achat des populations.

6.2. Les filières sur ressources animales

L'élevage est exclusivement de type traditionnel, ce qui constitue une des limites de son développement. Cependant, avec l'apparition des créneaux importants et intéressants comme la production laitière et la production de viande, un effort s'opère à travers la création d'activités.

En amont de la filière d'élevage, la production d'aliments pour les ovins, bovins et pour l'aviculture est dominée par de grandes entreprises qui utilisent des produits et sous produits agricoles. Il y a là cependant, des opportunités de développement des PME surtout dans les zones de production céréalière compte tenu relativement de la faible technicité requise.

En aval de cette filière, les activités suivantes apparaissent plus porteuses: la production de lait, la fabrication de lait et de fromage, la production de viande, la disponibilité sur le marché international de quantité pratiquement illimitée de lait écrémé, de beurre et de lait en poudre nous conduit à émettre des réserves quant à la rentabilité de la transformation de lait collecté localement à cause de la concurrence. Par contre, des opportunités intéressantes existent dans le domaine de l'abattage et de la production de viande dont la qualité de viande est supérieure à celle des importations. Il y a en effet, non seulement un marché réceptif mais également des opportunités d'exportation surtout avec les conséquences engendrées par la maladie de la vache folle. A coté de ce type d'activité, on peut ajouter celles liées au traitement des sous produits de l'élevage, tels que la collecte et le tannage du cuir.

- l'agriculture comporte de nombreuses opportunités de création de PME. C'est le cas de la fabrication d'aliments, de petits matériels tels que les mangeoires et couveuses ainsi que les plateaux à oeufs.

- la filière "pêche" est une des principales filières au Sénégal. Cependant, avec la surexploitation concernant certaines espèces, les opportunités de créneaux porteurs doivent se situer au niveau du développement de petites industries de soutien à l'activité navale et halieutique puis au développement d'unités de valorisation des produits. Il s'agit essentiellement de la valorisation des produits de la pêche comportant un très large éventail de possibilités. Parfois, il s'agit de la valorisation simple (c'est le cas de l'exportation de poisson en Europe qui ne demande que des opérations de tri). Dans d'autres cas, il s'agit de transformation (séchage et fumage) qui est généralement de type artisanal et destiné le plus souvent au marché local et aux marchés des autres pays africains. Ce sont des activités de haute intensité de main d'oeuvre, généralement féminine et à haute valeur ajoutée. Il existe également des opportunités pour des niveaux de transformation plus élaborés: entreprise semi industrielle de production de filets de poisson frais ou fumé utilisant des procédés industriels et ciblant les marchés à l'export.

6.3. L'artisanat

C'est le secteur comportant sans nul doute le plus d'opportunités de créneaux porteurs, et le plus important en termes de nombre d'entreprises. Le potentiel artisanal sénégalais peut être déterminé à partir des résultats de recensement des artisans et entreprises artisanales. Le tableau ci-dessous donne le nombre d'entreprises artisanales par région.

Tableau 11(*): Nombre d'entreprises artisanales par région

Régions

Nombre d'entreprises

Dakar

20 705

Diourbel

78 000

Fatick

22 047

Kaolack

7 256

Kolda

7 443

Louga

3 315

Saint-Louis

5 594

Tambacounda

3 727

Thiès

4 287

Ziguinchor

6 753

 

 

TOTAL

159 127

Le sous secteur de l'artisanat peut être reparti en trois catégories: artisanat de production, de service et d'art. Le tableau ci-dessous donne la répartition pour les catégories des corps de métiers.

Tableau 2: Répartition par région et par catégories de corps de métiers

Régions

Artisanat de Production

Artisanat de service

Artisanat d'art

Dakar

14978

3730

1997

Diourbel

3708

1277

2815

Fatick

7706

1974

1312

Kaolack

5078

1 581

629

Kolda

5400

1549

462

Louga

2117

772

426

Saint-Louis

3320

1471

80

Tambacounda

2357

705

665

Thies

3051

922

314

Ziguinchor

5155

845

753

Ensemble

52 870

14 826

9 453

Dans ce sous secteur de l'artisanat, l'essentiel des entreprises sont des PME, si nous nous referons aux critères les caractérisant. Sur les 159 127 entreprises recensées, environ 90% sont des MPE et 10% seulement peuvent être considérées comme des PME. Ce qui nous a conduit à élaborer le tableau suivant:

Tableau 32(*) : Répartition des entreprises artisanales par taille

Nombre de personnes

Nombre d'entreprise

1

46937

2

131162

3

7448

4

4009

5

2307

6

1355

7

814

8

523

9

333

10

241

Plus de 10

798

Ensemble

77 927

Les principales activités porteuses du secteur de l'artisanat sont :

- l'artisanat du cuir : maroquinerie/cordonnerie ;

- la menuiserie/ébénisterie ;

- la menuiserie métallique et le fer forgé ;

- la confection/broderie/teinturerie ;

- le tissage ;

- la bijouterie ;

-  les ateliers d'entretien et de réparation (exemple : mécanique) ;

- la construction/bâtiment ;

- les services : coiffures, télé services, etc.

Ces activités sont des PME qui ont les principales caractéristiques suivantes :

- Le lieu de travail : délimitation imprécise de l'atelier de production par rapport au lieu d'habitation ; installation irrégulière dans de nombreux cas. Il faut également noter tout de même l'existence d'ilots d'unités artisanales fortement concentrés dans les zones peu aménagées. De telles situations réduisent les espaces occupés et limitent l'édification de structures descentes capables d'être améliorées au cas où l'entreprise serait en développement. Il faut toutefois noter qu'il existe des unités artisanales solidement installées, dont les propriétaires prennent en charge l'essentiel des besoins d'aménagement et d'extension.

- Les équipements : nous rencontrons généralement trois catégories d'unités. Ce sont :

o les unités faiblement équipées ;

o les unités moyennement équipées ;

o les unités possédant un équipement lourd.

Les unités faiblement équipées relevant de certaines branches d'activités font de plus en plus recours à la sous-traitance au niveau des autres catégories. C'est le cas de la menuiserie/ébénisterie, de certains travaux de façonnage dans la forge, de la ferblanterie et de la menuiserie métallique. Quant aux ateliers moyennement équipés ou possédant des équipements lourds, il faut noter qu'il est de pratique courante d'utiliser les machines-outils reconstituées à partir de matériaux récupérés. Egalement, ces catégories d'entreprises sont la plupart du temps équipées de machines vétustes ou obsolètes. Dans la menuiserie/ébénisterie comme dans la bijouterie et l'habillement, la tendance est au renouvellement des équipements à partir de machines de seconde main importées d'Europe.

- Le mode d'approvisionnement en matières premières et en main d'oeuvre : il est fortement dépendant de la capacité à faire face aux besoins du maître, chef propriétaire. Pour l'essentiel, les qualités achetées sont fonction des besoins liés aux ouvrages à fabriquer. On note un faible stockage de matières et fournitures s'il en existe. Dans la plupart des corps de métiers, les approvisionnements passés dépendent des acomptes versés à la commande par les clients. A côté des achats au comptant, il faut souligner l'existence des crédits fournisseurs, offerts parfois par les intermédiaires à travers des réseaux organisés depuis l'importateur jusqu'au grossiste. Ce circuit entraîne une dépendance au client et un renchérissement des coûts. Face à cette situation, les artisans tentent de trouver les solutions par la mise en place de centrales d'achats. C'est le cas de la bijouterie, la sculpture sur bois, la cordonnerie et le textile.

- La commercialisation : l'écoulement des produits artisanaux est confronté à un certain nombre de goulots d'étranglement marqués entre autres par :

o la nature et la structure de la demande ;

o la qualité des produits destinés exclusivement au tourisme ou à l'exportation ;

o le pouvoir d'achat de la clientèle locale.

- La saisonnalité de certaines activités ou de certains secteurs que conditionnent la demande, l'effort de promotion et de vente des produits artisanaux. Il faut signaler par ailleurs que la clientèle est constituée dans une forte proportion de particuliers ou de ménages à pouvoir d'achat moyen ou faible. En raison des difficultés d'approvisionnement énoncées plus haut, très peu d'artisans disposent de stocks de produits finis. Les grosses commandes passent le plus souvent par des grossistes étrangers ou quelques nationaux qui exportent vers l'Europe ou les USA. Une enquête récente menée par un cabinet de consultants de la place, a montré que 84% des artisans de Dakar travaillent sur commande alors que 16% seulement pratiqueraient le stockage de produits finis. De plus, 92% des entrepreneurs du secteur ont tendance à attendre la clientèle de manière passive. Beaucoup de marchés sont attendus et espérés à travers les chambres des métiers. La saisonnalité de certaines activités comme le tourisme et l'agriculture affectent les chances d'écoulement de certains produits artisanaux. A ces causes s'ajoute la faiblesse de l'effort de promotion des produits.

- Les entreprises artisanales n'ont généralement pas accès au financement. Elles font face à leurs besoins d'importation en recourant aux parents, amis ou en utilisant leur propre épargne s'ils en font. Leurs besoins en fonds de roulement sont partiellement financés soit par crédit fournisseur (matière d'oeuvre), soit par des avances reçues à la commande des clients, soit des deux à la fois.

- Bon nombre d'artisans n'ont pas d'accès à la formation en gestion, en raison de la manière dont les connaissances sont transmises dans le secteur, du mode de comptabilisation et d'évaluation des coûts. Force est d'admettre que les entrepreneurs comme les compagnons et les apprentis utilisent des techniques qui tiennent faiblement compte de l'esprit de rigueur devant habiter un gestionnaire. Il s'en suit une quasi absence d'information de base pouvant renseigner sur l'évolution de l'entreprise à travers ses principaux comptes.

- La qualité de la production est généralement faible (beaucoup de problèmes de finition) à cause de l'ensemble des normes de qualité, du manque de connaissance des besoins des consommateurs et d'outils appropriés. Les entrepreneurs ont acquis le plus souvent une formation « sur le tas » en qualité d'apprentis. Leur savoir-faire est parfois limité ; exemple : les tacherons ou petits entrepreneurs dans le bâtiment, ce qui entraîne des malfaçons, l'impossibilité de respecter les délais, les difficultés d'élaborer des estimations correctes.

* 1 Source : La micro finance et le financement des PME et MPE, Issa BARRO, août 2004

* 2 Source : La micro finance et le financement des PME et MPE, Issa BARRO, août 2004

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle