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Populations et aires protégées en Afrique de l'Est

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par Gaspard RWANYIZIRI
Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002
  

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2.1.1.1 Potentialités et supériorité de l'industrie touristique kenyane

Le Kenya est devenu un grand pays touristique grâce à deux pôles d'attraction: la côte et ses plages de part et d'autre de Mombasa et les parcs nationaux ou réserves analogues dans les hautes terres et les savanes de l'intérieur. Au cours de ce travail, nous allons nous intéresser seulement au tourisme qui se fait dans les aires protégées terrestres de ce deuxième pôle d'attraction.

Le développement de cette industrie s'explique, d'une part par la variété et la beauté des paysages de ce pays, et surtout par la richesse de la faune de grands animaux que l'on peut venir observer dans un grand nombre de parcs et réserves (une cinquante environ sur 8 % de la superficie totale du pays), et d'autre part par la politique libérale choisie par ce pays, qui lui permet de bénéficier, depuis l'indépendance, de gros investissements de l'occident développé.

L'historique de l'évolution touristique commence réellement au lendemain de la seconde guerre, en 1948, au moment où les trois territoires est-africains alors sous la couronne britannique (Kenya, Ouganda et Tanganyika), se partagèrent les différents services. Ceux-ci furent essentiels pour le fondement de l'industrie touristique car ils regroupaient toutes les infrastructures de base pour le transport des touristes, comme la Société Est-africaine des chemins de fer et des transports maritimes, la Société Est-africaine des transports aériens, celle des Postes et Télécommunications, de l'Immigration et des douanes. De surcroît, les autorités coloniales s'attachèrent à mettre en place des mesures législatives de gestion des aires protégées et du tourisme (Dufour C., op. cit.).

Dans les années 50, trente à quarante mille visiteurs se rendirent par an au Kenya. Ce chiffre était en général lié aux changements qui s'effectuaient en Europe occidentale en matière du travail. En effet, les conditions du travail (la législation) commençaient à s'améliorer de telle sorte que les droits et les intérêts des travailleurs étaient de plus en plus reconnus et protégés. C'est ainsi qu'à travers l'Organisation International du Travail, une grande partie de la communauté des travailleurs accéda aux congés payés et au droit de se déplacer vers les pays du Sud, surtout vers leurs colonies. Mais il faut préciser ici que ce privilège ne concernait bien sûr que quelques familles aisées comme c'est le cas même aujourd'hui pour ce qui est du tourisme à l'étranger1.

Après l'indépendance, la situation est devenue très favorable car le nombre de touristes s'élevait de 61.352 à 117. 000 en 1967. Depuis les années 1970 jusqu'à nos jours, les aires protégées kenyanes ont connu un flux de mouvements touristiques sans précédent. Comme conséquence, le nombre des touristes est passé de 421.000 en 1976 à 804.000 en 1991. Ce qui est énorme par rapport à ce qui se passe dans les autres pays de l'Afrique orientale où les problèmes d'insécurité ou d'orientations économiques mal choisies entravent le développement de ce secteur.

Par ailleurs, il faut signaler que l'époque de l'indépendance s'est caractérisée aussi par la croissance du nombre d'infrastructures d'accueil. En effet, 5.840 lits étaient recensés en 1963 contre 42.000 lits en 1988. Ce qui montre que le dispositif hôtelier devient de plus en plus puissant au fur et à mesure que le pays se dote d'autres moyens pour attirer le plus grand nombre de touristes. On pense ici à la construction des routes, l'amélioration de la sécurité dans les parcs, la création des agences de tourisme, etc.

Tous ces efforts ont fini par payer parce que le tourisme représente la première source de devises du pays, avant le thé et le café, et que son évolution reste satisfaisante depuis l'époque coloniale jusqu'à nos jours, même si les professionnels du tourisme affirment que les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis commencent à freiner le déplacement des occidentaux vers les pays du Sud au profit du tourisme de proximité, c'est-à-dire à l'intérieur du pays ou dans les pays voisins.

1 Tourisme à l'étranger= tourisme à l'extérieur du pays par opposition au tourisme de proximité

Tableau n° V: L'évolution du tourisme international au Kenya (1946-1991)

Année

Nombre de visiteurs

Revenues annuelles en millions de K pound

1946

16.090

-

1956

40.460

4,20

1966

106.520

12,10

1976

426.200

41,10

1986

604.000

250,00

1989

730.000

432,00

1990

801.000

530,00

1991

804.600

594,00

Source: Wildlife conservation and tourisme in Kenya; D. Musili Nyeki, Nairobi, 1999 ( repris par C. Dufour, op. cit.)

En outre, il participait à hauteur de 3,1 % du PIB du pays en 1979 et 4,1 % en 1984; sans oublier le nombre de personnes qui travaillent dans le secteur touristique (agences de voyages, restaurants et hôtels,...). En 1977 par exemple, il était estimé à 62.600 et en 1990 ce nombre dépassait 100.000 personnes. Aujourd'hui, on recense plus de 200.000 salariés qui travaillent dans l'industrie touristique kenyane.

Comme nous l'avons signalé au début, ce succès est lié, d'une part à une relative réussite libérale de développement depuis l'indépendance, et d'autre part à une stabilité politique qu'a connu ce pays par rapport aux pays voisins, sauf la Tanzanie, malgré les problèmes rencontrés ces dernières années par le régime du Président Arap Moi tels les revendications démocratiques au début des années 1990, la crise de la croissance économique de ces dernières années, les élections tronquées à plusieurs reprises selon les partis d'opposition, conflits ethniques, etc.

Malgré ces petits problèmes, le Kenya est aujourd'hui considéré comme le pays préféré par les touristes étrangers même s'il doit faire face, dans les jours à venir, à concurrence farouche du tourisme tanzanien en pleine résurrection. Mais il faut signaler que ce succès a été atteint au prix des populations locales, chassées de leurs terres lors de la création des aires protégées, ce qui est à la base de l'éclatement de certains problèmes fonciers dans le pays.

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