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Populations et aires protégées en Afrique de l'Est

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par Gaspard RWANYIZIRI
Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002
  

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1.1.3 Le rôle des organisations internationales de protection de la nature dans la promotion des aires protégées

L'influence des instances internationales de conservation de la nature est aujourd'hui connue grâce aux différentes aides financières, techniques et mêmes matérielles qu'elles apportent aux différents gouvernements, surtout ceux des pays en voie de développement, ainsi qu'aux autres associations régionales ou locales qui s'intéressent à la politique de conservation. Tout commence en 1948 lorsque, sous l'égide des Nations Unies ainsi que diverses autres institutions, apparut l'UICN dont le sigle signifia successivement: Union Internationale pour la Protection de la Nature, puis Union Internationale pour la Conservation de la Nature, puis Alliance Mondiale de la Nature, et enfin depuis 1988, Union Mondiale pour la Nature (Ramade F., op. cit.; Sournia G., op. cit.).

Dès cette époque (d'après la guerre) jusqu'à nos jours, cette organisation a joué un rôle remarquable dans la création des grands parcs nationaux dans les Etats du Sud où elle présente en tant que conseiller en matière de conservation mais aussi en tant que bailleur de fonds. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle est aujourd'hui considérée comme l'autorité suprême en matière de prise des décisions dans ce domaine grâce à ses interventions dans plusieurs pays au monde. C'est ainsi que dans le but de collecter des fonds destinés aux financements des projets à caractère international, principalement dans les pays pauvres, l'UICN avait créé, dès 1961, le Fonds Mondial pour la Nature (WWF: World Wildlife Fund for nature), un organisme très connu grâce à ses démonstrations publicitaires à la télévision et dans les journaux, ses manifestations médiatiques et scientifiques à travers des séminaires et colloques sur la politique de conservation, et un réseau très perfectionné à travers le monde. Son siège régional en Afrique orientale est à Nairobi.

Après à peu près 30 ans de cohabitation (entre 1960 et 1990), les deux organisations ont décidé de se séparer1, et depuis les années 1990 chacune organisation est considérée comme une institution à part entière même si elles défendent les mêmes intérêts. Aujourd'hui, le WWF se définit comme «...l'organisation indépendante pour la conservation de la nature la plus importante et la plus expérimentée du globe, avec plus de 4,7 millions d'adhérents et un réseau mondial qui compte aujourd'hui 24 organisations nationales, 5 organisations associées et 26 bureaux régionaux. » (Sournia G., op. cit.) A l'heure actuelle, cette organisation intervient dans plus de 130 pays ( en particulier dans les pays du Sud là où les ressources naturelles sont encore abondantes, et où son influence se fait entendre sans beaucoup de problèmes) grâce à un réseau très organisé réunissant plusieurs participants dont près de 70 Etats membres, 130 organismes de droit public et plus de 500 ONG de protection de la nature.

Quant à l'UICN, l'organisation qui a plus d'expérience au travers de ses interventions en matière de conservation et surtout de son ancienneté, le même auteur précise qu'elle a actuellement pour mission « d'offrir des connaissances et des conseils pour l'utilisation durable des ressources naturelles de la planète. Ses avis orientent les Etats, les Agences d'aide, les ONG, les communautés locales; elle aide à l'élaboration des conventions internationales et des lois nationales dans le domaine de la conservation. »

Parmi les réalisations de cette organisation, on peut citer notamment le document publié en 1980 en collaboration avec le PNUE et le WWF, qui explique la nouvelle « Stratégie Mondiale de la Conservation. » C'est dans ce document en effet, que cette organisation reconnaît pour la première fois l'intérêt d'associer les populations autochtones à la gestion des aires protégées en proposant le mariage entre le concept de développement et la politique de conservation au travers les Projets Intégrés de Développement et de Conservation. On note également les différents travaux de la « Commission des Parcs Nationaux et des Aires Protégées » de cette organisation qui, depuis les années 1960, s'attachent à réglementer les différentes catégories d'aires protégées sous forme d'une classification à l'échelle internationale. La première version de cette catégorie d'aires protégées a été produite en 1973, puis modifiée en 1978 pour comporter 10 catégories. La dernière version, approuvée en 1992, puis réapprouvée en 1994, ne comporte plus que 6 catégories (voir annexe n° 1).

Par ailleurs, en vue d'être en possession de toutes les informations nécessaires sur la situation générale des ressources naturelles dans le monde, l'UICN a créé deux grands Centres Mondiaux d'Information. Il s'agit du Centre Mondial de Surveillance Continue de la Nature (CMSC) qui a son siège à Cambridge en Angleterre et le Centre Mondial du Droit de l'Environnement situé à Bonn en Allemagne. Le rôle primordial de ceux centres est d'être les premiers dépositaires des données actualisées sur l'état de la biodiversité, sur les parcs nationaux et réserves analogues et sur les lois disponibles et applicables dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. Les données sont connues grâce à une multitude de correspondances via les bureaux régionaux et nationaux créés au milieu des années 1980. C'est ainsi que l'organisation publie périodiquement des documents de référence tels les « Red Data Books » (un ouvrage sur l'état et les priorités en termes de conservation de certaines espèces-clès: les éléphants par exemple), la liste des Nations Unies des Parcs

1 Elles avaient le même siège principal à Gland (Suisse)

nationaux et des aires protégées, les revues de gestion des aires protégées, etc. (Sournia G., op. cit.).

Enfin, l'UICN, en collaboration avec les autres instances internationales dont le WWF, a été l'un des initiateurs de nombreuses conférences et signatures des conventions en matière de conservation ou de gestion du patrimoine mondial culturel (voir annexe n° 2). Parmi les plus connues, on peut citer la Convention sur le commerce international des espèces animales en voie de disparition (CITES) ou la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le Développement qui s'est tenue à Rio en 1992, sans oublier celle qui vient de s'achever à Johannesburg sur le développement durable.

En dehors de l'UICN et son fils le WWF, il y a d'autres organismes qui s'intéressent, d'une façon ou d'une autre, à la politique de conservation dans le monde et dont leur rôle reste non négligeable. On peut évoquer en premier lieu l'UNESCO avec ses deux programmes relatifs, l'un rapport avec la Convention du Patrimoine mondial (naturel et culturel) et l'autre aux Réserves de la Biosphère depuis le lancement du Programme de l'Homme et la Biosphère (Man And Biosphere: MAB) en 1970; puis la FAO et son Plan Forestier Tropical (PAFT) visant la conservation et l'aménagement des forêts tropicales, sans oublier bien sûr la Banque Mondiale et ses Plans Nationaux d'Action Environnementale, les fameux PNAE des années 1980 (au milieu de cette décennie). En ce qui concerne la Banque mondiale, il faut noter que cette institution donne un appui scientifique et financier à une soixantaine de projets (sur 137 à son actif) consacrés à la gestion des ressources naturelles dans le monde.

Toutes ces organisations ont apporté (et apportent toujours) des financements énormes à la campagne de création des aires protégées dans le monde de telle sorte qu'il existe aujourd'hui plus de 8.500 aires protégées, toutes catégories confondues, réparties dans plus de 130 pays et couvrant près de 5 % des terres émergées de la planète.

Cependant, il sied de signaler que la plupart de ces organisations exercent une pression sur les pays pauvres afin que ces derniers prennent des décisions environnementales qui leur sont favorables, et cela au détriment des intérêts des populations autochtones comme nous le verrons dans les pages suivantes pour le cas de l'Afrique orientale.

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