MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE CÔTE
D'IVOIRE
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Union Discipline Travail
DEA
Thème :
L'espace-monde : Approche Géopolitique et
Géoéconomique
2007-2008
Présenté par : Sous la Direction des Professeurs
:
Souleymane DIABAGATÉ Christian BOUQUET (Univ. Bordeaux
3)
Étudiant en DEA de Géographie ALOKO N'guessan J.
(Univ. D'Abidjan) ds2adsl2005@yahoof r
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INTRODUCTION
Du Mardi 13 au Vendredi 16 Mai 2008, avons-nous
participé à un séminaire ayant pour thème «
L'espace-monde : approche géopolitique et géoéconomique
». Ce séminaire était animé par le Professeur
Christian BOUQUET de l'Université de Bordeaux 3 et sous la supervision
du Professeur ALOKO N'guessan J., Directeur de l'Institut de Géographie
Tropicale. L'objectif visé par ce séminaire était de
permettre aux étudiants de se familiariser avec certains concepts
notamment l'espace-monde, la géopolitique, la
géostratégie, la mondialisation et le développement
durable.
C'est dans ce cadre que ce rapport a été
demandé. Il s'articulera autour de trois parties.
D'abord, nous ferons un regard subjectif sur l'état du
monde, ensuite nous verrons comment l'histoire du monde a mal tourné et
enfin nous verrons en quoi est-ce que la transgression est un modèle
alternatif face au creusement des inégalités.
Mais avant, nous définirons les mots-clés de notre
thématique d'étude.
Définitions
)1( espace-monde : L'espace monde est un espace de transaction
de l'humanité toute entière qui s'est étendu à la
planète, accompagné par l'articulation de plusieurs
données : -le développement considérable des moyens de
transports et de communication -de nouvelles règles juridiques -la
diffusion de nouvelles idéologies (justification des actions
menées) -les progrès dans les connaissances
)1( géopolitique : c'est l'analyse des rivalités
de pouvoirs ou de territoires. La géopolitique considère l'espace
comme cadre, comme enjeu. Elle a démarré avec Ives Lacoste dans
les années 1970. La géopolitique s'apparente à la
géographie universelle.
)1( géostratégie : C'est de la stratégie qui
tient compte de la géographie physique et humaine. La
géostratégie considère l'espace comme
théâtre.
Orientation
Au niveau de cette partie, nous avons étudié deux
concepts clés autour desquels le séminaire était
axé. Il s'agit de la mondialisation et du développement
durable.
)1( La mondialisation : c'est le
déploiement mondial d'un modèle culturel unique. C'est
l'homogénéisation et la marchandisation du monde.
)1( Le développement durable : le développement
durable, c'est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs. Le terme de
développement durable est apparu en 1972 à StocKholm lors de la
conférence sur l'environnement. Mais, c'est en 1996 que le concept de
développement durable (DD) est crée par Harlem Brundtland. Au
départ, le DD était seulement lié à la protection
de l'environnement. Après Rio, le concept s'élargit. Il a trois
piliers qui sont l'environnement, l'économie et le social. Au niveau de
l'environnement, il faut le protéger. Il faut également
maîtriser l'économie et au plan social, il faut lutter contre la
pauvreté.
Partie I : Regards subjectifs sur l'état du
monde
la représentation du monde
C'est l'ensemble des données géodésiques,
astronomiques, géographiques, naturelles, historiques, symboliques et
bien sûre linguistique qui participent à la vie d'un groupe
humain.
le monde politique
Au niveau du monde politique, il faut retenir que la
Conférence de Yalta a partagé le monde en deux blocs,
c'est-à-dire le pacte de Varsovie et l'OTAN. Le fait majeur à
cette date fut le coup d'état de Fidel Castro contre Batista en 1950.
C'est ainsi qu'à la fin de la guerre froide en 1990, le traité de
non prolifération est signé. Ce traité limite la
prolifération des armes nucléaires. Et les guerres saintes ont
éclaté dans le monde. C'est pourquoi selon Michel ONFRAY dans son
livre intitulé Traité d'athéologie, la
religion c'est la vision du monde qui comprend un
arrière monde. Cette prise de conscience a amené les
sociétés occidentales a s'éloigné peu à peu
de l'idéologie religieuse. Car comme le dit HUNTINGTON, l'islam
constitue la menace actuelle du monde.
la planète terre
La terre est la troisième planète la plus
rapprochée du Soleil. C'est la planète habitée et le lieu
des différents conflits politiques et stratégiques. L'espace ou
la terre est devenu un enjeu stratégique important.
le monde social
Le monde social est dominé par trois faits principaux :
a) les inégalités
La faim, la soif, la santé et l'éducation sont
les inégalités dans le monde. Il faut également retenir
que de 850 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde. Ces
inégalités sociales relèvent aussi de l'écart entre
les taux de mortalité dans le monde. À titre d'exemple, le taux
de mortalité est de 6 pour mille en France contre 231 pour mille au Mali
et de 260 pour mille en Angola.
b) la mesure de la pauvreté et des
inégalités
La pauvreté et les inégalités se mesurent
à l'aide des indicateurs de développement que sont le seuil de
pauvreté, l'indicateur de développement humain (IDH) crée
en 1990 et prenant en compte le revenu, l'espérance de vie et
l'éducation et enfin l'indice de GINI. L'indice de GINI, c'est la mesure
des inégalités à l'intérieur d'un pays.
c) les migrations économiques
Les migrations économiques sont une réponse aux
inégalités. Dans le monde, il y a environ 150 millions de
migrants économiques, ce qui constitue 2% de la population mondiale.
Mais 90% de ces migrants sont des ultra pauvres.
5. Qu'est ce que la mondialisation ?
La mondialisation est une homogénéisation du monde.
Elle transforme des envies en besoins et crée des
inégalités au niveau international et à l'intérieur
des Etats.
Conclusion partielle
Après ce regard subjectif sur le monde, il faut retenir
que les crises que connaît le monde sont dues aux rivalités de
pouvoirs et de frontières car l'espace ou le territoire est devenu un
enjeu important et stratégique. Et les nouveaux concepts sont la
mondialisation et le développement durable.
Partie II : L'histoire du monde a mal tourné
Après avoir subi la nature, l'homme l'a modifiée
selon ses besoins jusqu'à la limite du désastre. Il y a 16.000
ans, il y avait d'immenses espaces de chasses, de pêches et de
cueillettes. Après l'homme a commencé à domestiquer la
nature, à se sédentariser. C'est ainsi qu'après la
découverte de la métallurgie (3.000 ans avant notre ère),
l'homme commence à détruire la forêt, à couper le
bois et à surexploiter la nature.
Ainsi, au début de l'ère chrétienne, les
romains ont commencé à réfléchir à la ville
et à l'état avancé de la dégradation de la
forêt. Alors au moyen âge, la forêt devient un enjeu
important.
Le bois, le charbon et le pétrole sont les trois
grandes sources du réchauffement climatique.
Il faut donc suivre la croissance démographique car
selon R. Malthus, sans maîtrise de la croissance démographique, la
croissance économique n'est pas suivie car l'équilibre entre
l'homme et la nature est très fragile.
Aussi, dans l'histoire du monde, c'est la globalisation et la
mondialisation qui tiennent l'homme par l'intérêt personnel et
individuel. Ces concepts ont plongé les pays sous-
développés dans le désarroi. Les pays
sous-développés n'arrivent pas à s'adapter à la
concurrence mondiale.
C'est pourquoi, selon Harry Truman, les pays
développés doivent utiliser leur avancée scientifique et
leur savoir faire industriel pour favoriser l'amélioration des
conditions de vie et de la croissance économique dans
les pays sous-développés. Selon cette assertion, les transferts
de modèle doivent participer au développement des pays du sud.
C'est pourquoi à la fin de la deuxième guerre mondiale, les USA
ont commencé à exporter leur modèle de
développement (Plan Marshall,...).
Le transfert des modèles est caractérisé
par deux théories : le parcours obligé de ROSTOW et le consensus
de Washington.
Pour comprendre les stratégies à l'oeuvre
aujourd'hui, il convient de bien distingue les trois échiquiers sur
lesquels se joue notre avenir :
-- le militaire, où dominent les Etats-nations
conditionnés par le facteur territorial et par des cycles
électoraux courts (ce qui les rend peu aptes à aborder les
problèmes de long terme et planétaires). Où la
suprématie des Etats-Unis est totale, ainsi que leur volonté
d'imposer un monde unipolaire, créant ainsi un nouvel ordre mondial
(figure 1) ;
- l'économique et commercial, où fonctionnent
les logiques de la mondialisation définies par la Banque mondiale, le
Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation mondiale du commerce
(OMC)... Où règnent
les sociétés privées et les
intérêts financiers dans une multiplication des échanges
qui laisse entrevoir la perspective d'un monde multipolaire ;
-- l'écologique et social, où s'accumulent les
problèmes sur trois niveaux. Celui de l'environnement (changement
climatique, effet de serre, pollution, déforestation, eau potable,
biodiversité). Celui du besoin de nouvelles règles
internationales (pour lutter contre l'injustice de l'ordre mondial, pour
gérer les migrations, l'usage des
organismes génétiquement modifiés, la
propriété intellectuelle, les recherches en
génétique, l'évasion fiscale, les délinquances
modernes). Et celui du destin des populations de la Terre (Afrique,
pandémies, misère, fracture numérique, mégapoles,
faim, éducation, travail, catastrophes naturelles). Où
prédominent les pauvres, les désordres, les détresses et
le chaos.
la gouvernance mondiale
Le monde est gouverné par la triade (USA, EUROPE,
JAPON) et les trois organisations à savoir le Fond Monétaire
International (FMI), l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la Banque
Mondiale (BM). Le FMI réglemente les lois et l'OMC veille à
l'application des 10 commandements du consensus de Washington.
Le FMI a été crée pour relancer
l'économie mondiale mais l'instrument de cette relance est la Banque
Mondiale.
Le libre échange et la privatisation
Au niveau du commerce international, la concurrence est
déloyale. Les petites firmes fonctionnent avec difficultés. Mais
les multinationales ont les plus gros marchés et certains domaines ont
été privatisés. Il s'agit des terres, de l'eau de
l'énergie, de l'air et de l'esprit. Il faut un gestion rationnelle de
ces ressources car reparties inégalement à la surface de la
terre. Ce sont des ressources vitales et il faut donc assurer l'autonomie de
ces secteurs. Mais la privatisation de l'eau aggrave les
inégalités.
Toujours des inégalités
La mondialisation a accentué les
inégalités et creuse de plus en plus un large fossé entre
les pays développés et les pays sous-développés.
Elle transforme des envies en besoins et permet aux pays pauvres de s'endetter
plus, accentuant ainsi les inégalités.
)1( Le protocole de Kyoto
Ce protocole fut signé le 11/12/1997 après la
prise de conscience de la dégradation de l'environnement. Le protocole
met l'accent sur les problèmes causés par les gaz à effet
de serre.
)1( Mesures du protocole
Le protocole de Kyoto comprend plusieurs mesures. Il s'agit de
:
- faire passer les énergies renouvelables à
hauteur de 20% à l'intérieur des pays ;
- prendre des mesures en faveur du transport peu polluant ;
- prendre des mesures en faveur de l'agriculture durable ;
- aider les PVD à maîtriser des technologies de
développement durable. Aussi, le protocole a instauré une amende
de 100 Euro / tonne de trop. Cependant, le protocole suscite des interrogations
à savoir n'est-il pas trop tard ? ou encore sera-t-il efficace sans les
USA ou les pays en développement comme la Chine ?
onclusion partielle
Il faut retenir que l'histoire du monde a mal tourné car
elle a aggravé la pauvreté et accentué les
inégalités entre les pays et à l'intérieur des
États.
Partie III : La transgression, modèle alternatif
face au creusement des inégalités
La transgression peut être divisée en deux parties
: la transgression de survie et la transgression légale.
1. la transgression de survie
Elle est caractérisée par les cultures
illicites, les exploitations minières sauvages et la contrefaçon.
Les cultures illicites sont interdites mais certaines d'entres elles sont des
drogues et en même temps sont des médicaments. C'est le cas de la
morphine. Le Maroc est le premier producteur de cannabis avec 250.000 ha et
l'Afghanistan le premier producteur de pavot avec 90% de la production
mondiale.
La plus part des exploitations minières en Afrique sont
en transgression. Ces exploitations se passent de manière informelle.
C'est le cas à Madagascar où l'exploitation de Saphir
échappe à l'État et en Angola où l'exploitation de
Diamant échappe aussi à l'État.
La contrefaçon représente un chiffre d'affaire de
450milliards de Dollars / an soit 5 à
7% du commerce international. La Chine, la Thaïlande et
l'Indonésie sont les plus grands pays de la contrefaçon. C'est un
phénomène très répandu dans le monde. En
Algérie par exemple, le travendo (commerce informel) remporte 40% de la
masse monétaire soit 600 millions d'euro.
2. la transgression légale
Elle est caractérisée par les paradis fiscaux
qui permettent de garder de l'argent gagné de manière illicite
à des endroits sans lois. Les zones franches sont le troisième
lieu de transgression légale.
3. le tourisme
Le tourisme est un modèle économique
transgressif et non la transgression d'un modèle économique. Le
tourisme est une activité de confrontation, de fracture douce. C'est un
facteur de creusement d'inégalités et d'imposition de la culture
occidentale.
4. le commerce équitable
Le commerce équitable est une forme de partenariat
commercial qui contribue au développement durable, en proposant de
meilleures conditions aux petits producteurs. Cependant, seul les producteurs
organisés en coopérative gagne un peu plus car ils ont
accès au micro crédit. Le commerce équitable participe au
développement des localités car selon MUHAMMAD YUNUS,
créateur du terme micro crédit, pour développer une
localité, il faut faire des intrants.
Conclusion partielle
La transgression permet quelques d'atténuer les
inégalités. Mais c'est un modèle purement informel car
c'est un modèle caractérisé par les exploitations
minières sauvages, la contrefaçon et les paradis fiscaux. C'est
un modèle alternatif face au creusement des inégalités
certes, mais pas un modèle de développement durable.
coNCLUSION GÉNÉRALE
Le monde a basculé dans le libéralisme
économique qui a crée des inégalités et
aggravé la pauvreté. La main invisible du marché
crée également des inégalités. Il faut construire
donc un nouveau modèle pour un développement durable dans le
temps et dans l'espace. Les modèles de développement des pays du
Nord ne sont pas forcément adaptés aux pays du Sud car toutes les
situations ne sont pas adaptées à tous les pays.
L'inégalité des rapports Nord-Sud a conduit les pays du Nord
à transférer dans leurs colonies un certain nombre de
modèles qui devaient être reproduits. Le vaste mouvement de
recouvrement du monde par la mondialisation et la globalisation tend à
accélérer ce processus. Mais, dans le cas du concept de
développement durable, controversé au Nord, les
résistances des pays du Sud risquent d'être plus vives en raison
de la difficulté qu'il y aura à expliquer les enjeux à des
populations dont les priorités sont autres.
Il faut donc repenser le développement des pays
pauvres.
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