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Le baccalauréat: Un rite de passage dans une société moderne occidentale comme la France ?

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par Abdou Khadre LO
Université de Caen Basse-Normandie - Maîtrise de Sociologie 2000
  

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D. LA SECONDE MOITIE DU 20ème SIECLE.

L'histoire du baccalauréat et de l'enseignement, en général, de la seconde moitié du 20ème est indiscutablement marquée par le décret N° 59-57 du 6 janvier 1959 dont l'exposé des motifs précise que « l'immense mouvement, à la fois démographique, économique et humain, qui bouleverse actuellement les perspectives traditionnelles de la vie nationale impose, entre autres exigences, une réforme de l'enseignement » 1(*).

Commencée au début des années soixante, cette réforme s'achève en 1966. Elle touche l'école primaire, le premier cycle du second degré ( les actuels collèges), le second cycle court de l'époque (les collèges d'enseignement technique devenus lycées professionnels), le second cycle long (les lycées) et le baccalauréat.

Ainsi cette réforme s'inscrit dans les évolutions démographiques et économiques. Et comme pour la première guerre (1914-11918), il est nécessaire de rappeler que la fin des années soixante est marquée par l'arrivée massive d'enfants nés après - guerre et en âge d'être scolarisés au collège. Les effectifs scolaires connaissent alors une explosion. Et il appartient au monde politique de la gérer. Le décret de réforme du 12 septembre 1960 prend en compte cette dimension lorsqu'il stipule : « le présent décret a pour but d'adapter le régime du baccalauréat aux impératifs de notre époque. Il faut tenir compte en effet de l'accroissement considérable des candidats ( 40000 environ en 1939 et 200000 environ en 1960). » 2(*)

En 1960 malgré toutes les réformes dans beaucoup de domaines (social et économique notamment) destinées à répondre aux évolutions du tissu socio - économique, la fonction du baccalauréat est restée inchangée : le baccalauréat est la sanction de l'ensemble des études secondaires en même temps qu'il est le premier grade universitaire. Il s'organise toujours en deux parties : l'une à la fin de la classe de première, l'autre à la fin de la classe de terminale. Mais le décret fondateur des réformes est publié le 29 septembre 1962.

Ainsi la première partie du baccalauréat, d'abord transformée en examen probatoire en 1963, est finalement supprimée pour la session de juin 1965. Le baccalauréat devient tout simplement l'examen terminal des lycées. C'est Christian Fouchet ministre de l'éducation nationale de l'époque qui donne au lycée et au baccalauréat cette structure générale qui est toujours actuelle.

Le 29 octobre 1964, il déclare devant l'assemblée nationale : « Dans un monde où toutes les structures de l'éducation nationale ont éclaté, où pendant des années les locaux ont été submergés, les maîtres débordés, où les matières enseignées doivent être profondément remaniées, il faut conserver l'essentiel et ce qui y est bon dans l'héritage du passé, choisir hardiment les voies de l'avenir. Car si nous ne choisissons pas, le choix s'effectuera sans nous, je veux dire contre l'intérêt suprême dont nous avons la charge, l'intérêt de la France et des français. »1(*)

Aussi l'enseignement au lycée se diversifiera autant que la population y était plus nombreuse et plus variée.

La classe de seconde est dans un premier temps divisée en trois sections :

- la seconde A , littéraire,

- la seconde C, scientifique,

- la seconde T, technologique.

Et les cinq baccalauréats précédents sont reconduits avec :

- Philosophie A,

- Sciences économiques et sociales B,

- Mathématiques et sciences physiques C,

- Mathématiques et techniques T (futur E).

Cette architecture du baccalauréat de l'enseignement général durera jusqu'en 1995.

Les baccalauréats de techniciens devaient initialement présenter une double particularité. Ils devaient permettre :

- Soit la poursuite des études, essentiellement en vue du brevet de technicien supérieur ( BTS) préparé au lycée, ou du diplôme universitaire de technologie ( DUT) en institut universitaire de technologie ( IUT))

- Soit l'entrée directe dans la vie active au niveau d'un technicien.

Cependant les flux de sortie montre que tous les bacheliers généraux et 80% des bacheliers technologiques poursuivent des études.

A la fin des années soixante dix, la classe de seconde connaît presque autant de séries qu'il y a de baccalauréats. Il existe alors vingt sept séries de baccalauréat du second degré et de techniciens.

Et en fonction des langues anciennes et vivantes, ou des options choisies, on ne dénombre pas moins de :

- Sept (7) classes de seconde A différentes conduisant au baccalauréat philosophie lettres.

- Trois (3) classes de seconde AB conduisant au baccalauréat économique et aux baccalauréats de techniciens G1, G2, G3.

- Une classe de seconde scientifique C se diversifiant en séries C et D en classe de première.

- Trois (3) classes de secondes technologiques T conduisant au baccalauréat E et aux baccalauréats de techniciens industriels F (au nombre de dix).

Il existe par ailleurs des classes de seconde « spécifique » conduisant, par exemple, aux baccalauréats de techniciens de l'hôtellerie, de la musique, de la danse etc.

L'entrée en classe de seconde détermine ainsi le parcours ultérieur de l'élève qui peut très difficilement changer d'orientation sans redoubler en seconde. Cette rigidité provoquera, comme le rappelle Solaux, le mouvement inverse d'unification des parcours. Et on se trouve ici en face de deux conceptions opposées des études secondaires.

Pour les uns, la diversité des élèves doit s'accompagner de la diversité des structures pédagogiques. Pour les autres, la diversité des structures s'accompagne d'une hiérarchie qui renforce les différences entre les élèves et il faut donc limiter la diversification des structures pour promouvoir la souplesse et l'égalité des chances.

Ainsi les anciennes classes de seconde sont ramenées à une seule structure à côté de laquelle figure une formation professionnelle. Celle-ci acquiert ainsi réglementairement le même statut que la classe de seconde, celui d'une voie d'orientation en vue d'une poursuite d'études.

Pour ce qui concerne spécifiquement le baccalauréat, les séries de baccalauréat sont ramenées à sept (7), abstraction faite des options spécialisées des baccalauréats technologiques ainsi que des spécialités du baccalauréat professionnel.

1. La notion de niveau de « niveau baccalauréat »

La diversification des filières entreprise au milieu des années soixante semble avoir provoqué une modification du sens du baccalauréat qu'attesterait le glissement progressif dans les représentations de la notion de « baccalauréat » vers celle de « niveau baccalauréat ». Le mot « baccalauréat » n'évoquait avant 1969 que le baccalauréat général. A compter de cette date, il inclut la dimension technicienne avec le baccalauréat de technicien et le brevet de technicien.

En fait, le baccalauréat n'est plus seulement la sanction d'un niveau de connaissances atteint, il devient un certificat d'entrée dans la vie active avec la reconnaissance d'un niveau de qualification. Ce dernier est situé par l'INSEE à partir de 1967 au niveau IV.

Le « niveau baccalauréat » correspond donc au niveau IV sur l'échelle de signification des niveaux de formation et de qualification.

Les autres niveaux en sont :

- Niveau VI : sorties du collège avant l'année terminale.

- Niveau V : sorties du collège en année terminale (classe de troisième) ou du lycée professionnel avant l'année terminale.

- Niveau V bis : correspondant aux travailleurs qualifiés : sorties du lycée professionnel à la fin de la préparation du CAP ou du BEP, ou encore du lycée général et technologique avant l'année terminale.

-Niveau IV : sorties au niveau d'un baccalauréat acquis ou non.

- Niveau III : pour les techniciens supérieurs : sorties avec un diplôme de l'enseignement supérieur du premier cycle ( deux ans après le baccalauréat)

- Niveau II : sorties avec un diplôme de l'enseignement supérieur demandant au moins cinq ans d'études (ingénieur, docteurs...)

En 1985, le baccalauréat professionnel vient enrichir la diversification. Il a alors trois particularités :

- Une reconnaissance d'acquisition de connaissances ;

-Un sésame pour entrer à l'Université ;

- Un moyen d'entrer dans la vie active.

Cette triple particularité serait liée à l'événement de la notion de « niveau baccalauréat » développée en 1985 par jean - Pierre Chevènement.

La notion de « niveau » évoque pour beaucoup, l'incertitude liée à la multiplicité des voies et moyens qui permettent d'atteindre un diplôme devenu pluriel. Cette notion de « niveau » constitue peut-être le moyen d'unifier un diplôme devenu tellement divers dans ses spécialités et ses débouchés qu'il n'est plus possible de l'évoquer sans utiliser une terminologie qui mette du semblable là où il n'y a que du dissemble.

La notion de « niveau baccalauréat » signifie également « élève parvenu en classe de terminale ». Cette dimension trouve partiellement son origine dans les réponses apportées aux critiques des détracteurs de l'accroissement de l'accès au baccalauréat qui voyaient une baisse de niveau de l'examen et une diminution concomitante de la valeur du diplôme.

Dès lors, l'ambition politique affichée est de mener « 80% d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat » (formule de Jean-Pierre Chevènement sous-entendant les baccalauréats général, technologique ou professionnel ). Cela ne signifie plus 80% de bacheliers dans lesquels 75 à 80% d'entre eux obtiendraient le diplôme. Cette conception ramènerait le taux d'accès au baccalauréat proprement dit à 80% des 80% de la classe d'âge atteignant la terminale, soit 64% de la génération.

Pourtant, face à cet objectif, la distance à parcourir reste importante, puisque, en 1996, 68% d'une génération atteint ce niveau, avec même un certain tassement par rapport à l'année précédente.

* 1 Solaux. G, Le baccalauréat, la Documentation française, Paris, 1995, p.17.

* 2 ibid.

* 1 Rapporté par Solaux. G, Le baccalauréat, p19.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius