- Le projet Jack Lang
Lorsqu'il remplace Jospin au printemps 1992, Jack Lang se
montre sensible aux arguments développés par ceux qui voient dans
la « réforme Jospin » une limitation de la
liberté par la limitation des nombres des options. Son intervention se
manifeste de deux façons : l'augmentation du nombre d'options
offertes et la réintroduction de la liberté du nombre d'options
« arts » de quatre heures dans toutes les séries,
comprenant arts plastiques, cinéma, audiovisuel, musique et
théâtre.
Le ministre divise ensuite l'ensemble des options en deux
sous-ensembles dits de premier groupe et de second groupe.
L'élève peut choisir une option de premier
groupe et autant d'options du second qu'il le souhaite. Selon le principe
retenu par Jospin, les options de premier groupe sont destinées à
donner un profil à l'élève, comme
biologie-géologie, ou physique-chimie, ou mathématiques en
série S. Ces options de premier groupe, qui ne sont pas obligatoires,
sont coefficientées 2 ou plus au baccalauréat.
Les options de second groupe, également facultatives
sont coefficientées 1.
Le baccalauréat « option
zéro » est donc toujours possible et le tourisme
« optionnel » d'élèves qui s'inscrivent en
options et ne les suivant pas et /ou ne les présentant pas au
baccalauréat n'est plus possible dans la mesure où l'inscription
en option en début de classe terminale vaut inscription de l'option au
baccalauréat.
Les options étant coefficientées, les ministres
Jospin et Lang espèrent ainsi responsabiliser les élèves
dans leurs choix et augmenter l'efficacité économique et
pédagogique d'un système considéré comme
très coûteux.
- Le projet François Bayrou
Après avoir pris connaissance des conclusions du
rapport qu'il avait commandé à l'inspecteur général
Septours, françois Bayrou présente ses propositions de
modification de la RPL au Conseil Supérieur de l'Education (CSE) du
1er juillet 1993.
Du système prévu par Lionel Jospin et Jack Lang,
François Bayrou conserve la limitation du nombre de séries
à trois, il abandonne la répartition des disciplines en
« dominantes » et revient à la simple distinction
« enseignements optionnels facultatifs ». Le ministre
modifie le système des modules, qui est limité en classe de
première à une discipline et éliminé du dispositif
de la classe terminale. Il retient aussi l'idée de
« profiler » les séries, mais en rendant cette fois
obligatoire une option en classe de première, en introduisant un
enseignement dit « de spécialité » (cousin
germain de l'option obligatoire) en classe terminale et en multipliant les
choix possibles d'options facultatives.
Le module est en réalité un temps laissé
à l'initiative des professeurs pour aider les élèves
à construire leurs connaissances. Il ne s'agit pas d'un cours
complémentaire, mais d'une période d'aide méthodologique,
de consolidation des « technologies intellectuelles »
(Pierre Bourdieu).
Dans le cadre de l'enseignement modulaire, le professeur n'est
plus seulement le médiateur entre l'élève et la
connaissance, mais il devient un aide personnel, un conseiller, un guide.
Claude Allègre a multiplié les
réformes et projets pendant qu'il était en fonction. Cependant
aussi spectaculaires que furent ses projets de réformes, ils
épargnaient relativement le baccalauréat. L'idée
d'introduire une dose de contrôle continu à l'examen a
été emportée avec le ministre.
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