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Espace et temps dans l'oeuvre de Jules Verne : « Voyage au centre de la terre » et dans le temps.

( Télécharger le fichier original )
par Lionel Dupuy
Université de Pau et des Pays de l'Adour - Certificat International d'Ecologie Humaine 1999
  

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PREMIERE PARTIE :

PRESENTATION

GENERALE DE

L'AUTEUR ET DE SON

OEUVRE.

ESPACE ET TEMPS DANS L'OEUVRE

DE JULES VERNE :

« VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE... »
ET DANS LE TEMPS.

« Mon but a été de dépeindre la Terre, et pas seulement la Terre, mais l'univers, car j'ai quelquefois transporté mes lecteurs loin de la Terre dans mes romans. »

Jules Verne, 18933.

I - PRESENTATION GENERALE DE L'AUTEUR ET DE SON OEUVRE.

A partir de trois romans que nous avons retenus, et parmi tant d'autres possibles, nous allons montrer brièvement à quel point les notions d'espace et de temps sont centrales dans l'oeuvre de Jules Verne.

A) - Voyage au centre de la terre (1864) : un voyage dans le temps.

Voyage au centre de la terre (1864) constitue un bon exemple de mélange entre réalisme et imaginaire. Plus qu'un voyage au centre de la terre, il s'agit d'un voyage dans le temps que nous propose l'auteur. Se retrouvant à 120 kilomètres sous terre (environ), les héros découvrent un univers totalement différent de celui qu'ils ont quitté, où l' « habiter » correspond beaucoup plus, a priori, à celui des époques préhistoriques et antédiluviennes, qu'à celui de la fin du 19° siècle. La description du voyage en lui-même représente l'essentiel du roman (soit un peu moins des 2/3), où nous observons une très forte corrélation entre la

3 Propos rapportés par DEKISS Jean-Paul. Jules Verne. Le rêve du progrès. Paris : Gallimard, 1996. Page 146.

distance parcourue à l'intérieur de la terre et le retour dans le temps4. La narration sous forme d'un carnet de bord5, décrivant scrupuleusement les différentes couches géologiques rencontrées, confère au récit une crédibilité tout à fait honnête, même si parfois certains passages manquent de cohérence et de réalisme par rapport à l'ensemble du texte6...

La dialectique de l'espace et du temps est donc ici au coeur du roman. Jules Verne y fait preuve d'une connaissance solide et précise du vocabulaire géologique et minéralogique7, les descriptions qu'il donne des roches et des minéraux étant tout à fait conformes à la réalité. Néanmoins, il s'agit cependant plus d'une réalité théorique que d'une réalité pratique, la structure géologique de la terre n'étant actuellement réellement connue que sur une quinzaine de kilomètres de profondeur8, le reste n'étant qu'extrapolations et suppositions de la part des géologues et des géophysiciens (par l'étude de la propagation des ondes sismiques).

B) - De la terre à la lune (1865) : un autre type de voyage dans le temps.

De la terre à la lune (1865) est l'archétype de l'oeuvre d'anticipation. Pour autant, et malgré cette affirmation, Jules Verne a-t-il réellement fait preuve d'anticipation, ou est-ce son imagination qui a été rattrapée un siècle plus tard par la réalité ? Le sous-titre, quant à lui, n'en est pas moins tout aussi intéressant : « Trajet direct en 97 heures 20 minutes... »9

La description des préparatifs et de la mise en place du projet constitue ici l'essentiel du roman, le voyage ne représentant que quelques pages10. L'utilisation et la restitution précise des dernières connaissances en matière de balistique permettent à l'auteur de donner

4 La corrélation est inversement proportionnelle : les voyageurs rencontrent d'abord les terrains les plus anciens (siluriens, dévoniens,...), pour arriver aux plus récents. Au début de leur aventure correspond le début du monde, et ainsi de suite...

5 Et à la première personne du singulier.

6 Cf. supra.

7 Ainsi que des différentes théories de l'époque (contradictoires et qui s'affrontaient) relatives à la nature de l'intérieur de la planète.

8 Nous faisons référence ici au forage le plus profond réalisé par l'homme aujourd'hui. Il s'agit d'un forage russe (à Zapol'arnyj) atteignant environ les 15 kilomètres de profondeur. La possibilité pour l'homme de réaliser un tel voyage constituerait un formidable moyen d'enrichir nos connaissances sur la structure géologique de l'écorce terrestre. Il ne s'agirait alors plus d'un retour en arrière, mais d'un véritable bond en avant...

9 Surtout quand nous savons que la mission APOLLO 11 (du 16/07/1969) relia la terre à la lune en 102 heures, 45 minutes et 40 secondes, et que le départ se déroula en Floride...

10 Au contraire, dans Voyage au centre de la terre, les proportions sont inversées : les préparatifs sont détaillés en quelques pages, quant au voyage, il constitue l'essentiel du roman. Il en est de même dans Le tour du monde en 80 jours.

beaucoup de réalisme au projet, même si les dimensions démesurées du canon semblent parfois difficiles à accepter, bien que l'action se déroule aux U.S.A., le pays, où déjà à l'époque, tout est possible.

La référence à l' « habiter » est centrale ici aussi, puisqu'il s'agit de projeter des hommes de la terre à la lune, afin que ces derniers puissent coloniser le satellite naturel de la terre. Or, le postulat de départ, et qui est celui des scientifiques de l'époque considérée, est que la lune est habitée (par les Sélénites). La seule difficulté, a priori, consiste à acheminer correctement les hommes vers leur destination, la possibilité de s'établir sans aucune difficulté sur la lune étant communément admise. Une fois encore, Jules Verne extrapole, mais anticipe aussi, les possibilités des inventions de la fin du 19° siècle.

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