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Exploitation des EDS de Madagascar pour l'analyse de la transition de la fécondité

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par Harouna WASSONGMA
Ecole Nationale d'Economie Appliquée - 3ème année ITS 2007
  

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II - Les déterminants de la baisse différentielle de la fécondité

L'analyse factorielle nous a permis de classifier les régions et milieux de résidence selon les comportements des femmes sur les déterminants proches de Bongaarts. Dans cette partie, nous interpréterons la baisse différentielle de la fécondité en appliquant le modèle de Bongaarts pour chaque classe.

II.1. Modèle d'inhibition de la fécondité dans la zone urbaine d'Antananarivo

Pour le cas particulier de la zone urbaine d'Antananarivo, le modèle de Bongaarts s'interprète en terme de niveau de la fécondité puisque la zone n'a presque pas connu de baisse de sa fécondité pendant plus de dix ans (de 1992 à 2003). La non variation du niveau de la fécondité s'explique clairement par la non variation des indices de Bongaarts. En effet le cumule des indices de Bongaarts (Annexe A.3.7) pour Antananarivo urbain n'a connu qu'une baisse de 0,03 points de 1992 à 1997 et une hausse de 0,02 points de 1997 à 2003. On remarque aussi que la variation des différents effets des déterminants proches n'a pas été significative. Même si la zone n'a pas connu une variation importante de sa fécondité, son niveau de fécondité a été maintenu bas grâce aux effets des déterminants proches. Le facteur dont l'inhibition est la plus importante est la nuptialité. L'indice ajusté de mariage (Cm', annexe A.3.3) est de l'ordre de 0,6, un record dans le pays. Cela est la manifestation du niveau d'éducation relativement élevé à Antananarivo urbain car les femmes se marient tardivement à cause des études. L'âge moyen des femmes au mariage est supérieur à 20 ans pour tous les ENDES de Madagsacar. Après la nuptialité les facteurs inhibiteurs de la fécondité les plus importants sont la contraception et l'infécondabilité post-partum. Les indices de Bongaarts relatifs à ces derniers sont de l'ordre de 0,8. L'effet de la contraception a connu une légère hausse sur la période couvrant notre étude et cette hausse est imputable à l'amélioration des méthodes contraceptives. Ainsi la proportion de femmes de 15 à 49 ans utilisant les méthodes contraceptives est restée de l'ordre de 30% (33,2% en 1992, 34,6% en 1997 et 32,6% en 2003) alors que l'efficacité des méthodes contraceptives a connu une amélioration (48,68% en 1992, 53,28% en 1997 et 58,23% en 2003). La stérilité n'a pas d'effet important sur l'inhibition de la fécondité à Antananarivo urbain. L'indice de stérilité de Bongaarts de la zone était même égal à l'unité en 1992. Il est passé à 0,92 en 1997 puis à 0,94 en 2003.

II.2. Modèle d'inhibition de la fécondité dans la classe 2

A part Antananarivo urbain et Mahajanga urbain, les localités de cette classe enregistrent les niveaux de fécondité les plus bas du pays. Comme on l'avait déjà signalé dans l'étude exploratoire sur les indices de Bongaarts, cette classe est composée de zones urbaines (donc développées) et suit à peu près les mêmes comportements que ceux de la classe 1. Son niveau de fécondité est régulé en grande partie par l'effet de la nuptialité et de l'infécondabilité post- partum. L'effet des pratiques contraceptives y joue aussi un rôle. Par contre l'indice de stérilité de Bongaarts montre que la stérilité des femmes n'a pas d'influence majeure sur la fécondité. Presque toutes les femmes son en effet fertiles.

Contrairement à Antananarivo urbain, la classe 2 a connu une variation non négligeable de son ISF. Par exemple, la zone urbaine de Toamasina a connu une légère hausse de son ISF de 1992 à 1997 et une brusque baisse de 1997 à 2003. L'explication des variations de la fécondité connait des divergences selon le modèle de Bongaarts. Pour la période allant de 1992 à 1997, c'est l'effet cumulé de la nuptialité et de l'infécondabilité post-partum qui a été la cause de la légère hausse de l'ISF à Toamasina urbain et Toliary urbain. Alors que pendant cette même période, ces mêmes déterminants proches ont eu des effets inhibiteurs de la fécondité à Antsiranana urbain. D'ailleurs même, tous les déterminants de Bongaarts ont eu des effets inhibiteurs sur la fécondité à Antsiranana urbain entre 1992 et 1997. Ce qui a provoqué une baisse importante de l'ISF qui est passé de 4,71 enfants par femmes à 3,58 enfants par femmes, soit une baisse de plus de un enfant par femme sur une période de cinq ans. Pour la période allant de 1997 à 2003, on constate une uniformisation de comportement des femmes de cette classe. Sur cette période, toutes les localités de la classe 2 ont connu une baisse de leurs ISF. Cette baisse est due en grande partie par l'amélioration des pratiques contraceptives et l'effet de la nuptialité.

II.3. Modèle d'inhibition de la fécondité dans la classe 3

Cette classe est composée des zones urbaines modestes et des zones rurales les plus développées. Dans les localités de cette classe, le facteur le plus influent de la fécondité est la stérilité post-partum. La nuptialité agit aussi sur la fécondité mais son effet est beaucoup moins faible que l'infécondabilité post-partum. La contraception et la stérilité n'ont presque pas d'effet sur le niveau des ISF dans cette classe. A part la zone rurale d'Antananarivo, les localités de cette classe on connu une transition classique de fécondité. Le niveau de l'ISF à d'abord connu une hausse avant de chuter. La hausse du niveau de la fécondité durant la première période (1992-1997) est principalement du à l'intensification des effets de la

nuptialité dans cette classe. Les indices ajustés de mariage des localités de cette classe ont en effet baissé durant cette période. Durant la deuxième période, c'est l'effet de la contraception qui a surtout contribué à la baisse de l'ISF.

II.4. Modèle d'inhibition de la fécondité dans la classe 4

Cette classe comprend les parties les plus pauvres du pays. Les régions et types de résidence appartenant à cette classe ont les ISF les plus élevés. Le niveau de la fécondité est élevé dans ces localités car les effets inhibiteurs de la majorité des déterminants proches ne sont pas conséquents. Seule la stérilité post-partum joue son rôle inhibiteur. Les comportements des femmes ne sont pas orientés vers les pratiques contraceptives. A Toliary rural par exemple, en 2003 seulement 6,68 % des femmes utilisent des méthodes contraceptives. Avec la pauvreté et sans doute le niveau bas de l'éducation, le mariage n'a pas d'effet inhibiteur considérable dans ces zones. La transition de la fécondité a eu lieu dans ces zones grâce à une amélioration des effets de la contraception pour la période allant 1992 à 1997 et grâce aux effets cumulés de la contraception et du mariage pour la période allant de 1997 à 2003.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery