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Assainissement et Gestion des ordures ménagères à  Abobo (v2) : cas d'Abobo-Baoulé

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par Souleymane DIABAGATE
Institut de Géographie Tropicale / Univ. d'Abidjan Cocody / RCI - Maà®trise de Géographie Option Gestion de l'Environnement 2008
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    INTRODUCTION GENERALE~~~~~~~~~~~~~~~~~...5
    PARTIE I : POPULATION ET CADRE DE VIE~~~~~~~~~~.22

    Chapitre 1 : Le cadre de vie.........................................................22

    Chapitre 2 : La population et les activités économiques........................32

    PARTIE II: DIAGNOSTIC DE LA GESTION DES ORDURES MÉNAGÈRES, DES EAUX USÉES ET PLUVIALES...42

    Chapitre 1 : La production des déchets .............................................42
    Chapitre 2 : La gestion des déchets..................................................48

    PARTIE III: PROBLÈMES LIÉS AUX DÉCHETS ET LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE L'INSALUBRITÉ..65

    Chapitre 1 : Les problèmes liés aux déchets..................................... 65

    Chapitre 2 : Les stratégies de lutte contre l'insalubrité..........................71

    CONCLUSION GÉNÉRALE~~~~~~~~~~~~~~~~~...~83

    DÉDICACE

    À $

    DIABAGATÉ Issouf et SOUNDOUGOU Touré, mes défunts géniteurs. Que le Tout Puissant leur accorde sa grâce infinie ;

    YA Touré, ma très chère grand-mère, celle à qui je dois mon éducation et qui me soutient toujours. Grand-mère, je te dédie ce mémoire qui n'est rien d'autre que le fruit des efforts consentis à mon égard ;

    Toute ma famille pour son affection et sa contribution à mon épanouissement ;

    Ceux 1 celles qui m'ont transmis du savoir et m'ont enseigné la vie sociale ;

    Toutes les personnes qui m'ont fasciné par leur savoir, leur curiosité d'esprit et leur influence ;

    Puissie2-vous trouver ici mes hommages pour vos efforts consentis à mon égard !

    REMERCIEMENTS

    Le présent mémoire de Maîtrise sur « assainissement et la gestion ordures ménagères à Abobo-Baoulé » s'inscrit dans le cadre de l'initiation à la recherche qui marque la fin du second cycle universitaire.

    Au terme de cette étude, je voudrais saisir l'opportunité qui m'est offerte pour exprimer ma reconnaissance à tout le personnel de l'Institut de Géographie Tropicale (IGT).

    Un grand hommage mérité est rendu aux différents intervenants pour la qualité de leurs enseignements.

    Je pense particulièrement au Dr DOBÉ Lobognon, à la fois promoteur du sujet et mon Directeur de mémoire. Il a constamment guidé mes pas et corrigé mon travail. Ses précieux conseils et critiques ont été d'un grand apport à la réalisation du présent mémoire. J'adresse des remerciements au Dr KOFFI Marthe qui a éclairé le présent travail par ses critiques forts utiles. Une motion spéciale est accordée au Dr ALLA Della qui a contribué à la réussite de ce travail par la qualité de son enseignement.

    Il m'est particulièrement agréable de souligner le rôle précieux et efficace qu'ont joué MM. KOUADIO Kanga et GNAGNE Olivier respectivement Chef du service financier et Responsable de l'environnement et du cadre de vie à la Mairie d'Abobo.

    Je ne saurai remercier asse2 mon grand frère DIABAGATÉ Amadou, Chaire Unesco, Agro système et Aménagement durable à Montpellier pour l'attention dont j'ai bénéficié durant cette étude et pour la correction du mémoire.

    Je suis très rédevable à M. DANIOGO Souleymane, Directeur des Ressources Humaines à Nutrivoire Campus-Cocody pour son soutien moral et financier. Qu'il trouve ici l'expression de mes remerciements sincères.

    À mes frères COULIBALY Souleymane et Vamara, je dis merci infiniment.

    Je dis infiniment merci à tous les amis et étudiants de l'IGT dont les avis pertinents et encouragements m'ont été d'un grand secours pour la réussite de ce mémoire. Il s'agit entre autre de : Dahouda, Charles, Lamine, Hervé, Alida, Eva Mariétou, Arsène, Djaniklo Amidou, Moussa, Abdramane, Mariam Kéita, Houley Ba et sans oublier Mahé.

    Que le Tout Puissant guide nos pas.

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    « De nos jours, les questions touchant la gestion des déchets urbains et, par extension la planification et la gestion de l'environnement urbain comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires urbains en raison de leurs effets sur la santé humaine, le développement durable » (Attahi, 1996).

    Aujourd'hui les villes africaines font partie des espaces dans lesquels la problématique de la gestion de l'environnement est pertinente. Les atteintes à l'environnement sont généralisées et croissantes. La collecte des ordures ménagères et l'élimination des eaux usées constituent l'une des plus grandes difficultés que rencontrent les autorités municipales. Ces difficultés se traduisent par une accumulation de déchets ménagers, l'érection de nombreux dépôts sauvages et la stagnation des eaux usées et pluviales dans de nombreux quartiers. Les taux de ramassage des ordures ménagères atteignent rarement 50% (Nyassogbo, 2005). La faiblesse du taux de couverture de ce service important a pour conséquence un environnement insalubre, malsain caractérisé par la pollution de l'air, du sol, du sous-sol et la dégradation du cadre de vie des populations. Le rythme de croissance engendre des besoins dans tous les domaines tels point que la gestion des déchets a toutes les chances de passer après d'autres priorités. C'est notamment le cas de la commune d'Abobo qui connaît un développement spectaculaire et en particulier le village d'AboboBaoulé.

    La population du village était de 7 899 habitants en 1988. Aujourd'hui, cette population est estimée à plus de 15 721 habitants, soit un taux de croissance de 3,09%. Cette forte croissance de la population entraîne une augmentation de volume de déchets ménagers solides et liquides dont la gestion devient de plus en plus difficile. Nous avons donc choisi ce village en vue de faire la lumière sur la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales. Le village a été choisi d'une part du fait de sa taille démographique (12289 hbts) qui serait un facteur favorable à la production d'ordures ménagères et d'eaux usées. Et

    d'autre part par l'inexistence de réseaux d'égouts pour l'évacuation des eaux usées et pluviales. Le secteur de l'assainissement est dominé par des ouvrages autonomes, principales sources de pollutions diffuses difficilement maîtrisables. Il n'y a pas de système d'assainissement collectif. Les ordures ménagères sont irrégulièrement enlevées. Ce dysfonctionnement est perceptible dans le village. Les eaux usées et pluviales stagnent dans les caniveaux et drains. Les terrains non bâtis sont enherbés et transformés en dépotoir sauvage. Ce dysfonctionnement est à la base de la dégradation du cadre de vie des populations et a une forte incidence de maladies hydriques.

    Cette étude se propose de faire le diagnostic de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales à Abobo-Baoulé, de procéder à une analyse qualitative et quantitative des déchets générés par le village, d'en faire un portrait de l'organisation de la gestion et de démontrer la prépondérance des facteurs géographiques sur l'efficience de cette gestion.

    REVUE DE LITTERATURE

    De nombreux écrits existent sur la thématique de la gestion des ordures ménagères et celle des eaux usées et pluviales. Ils s'organisent autour de deux axes : La gestion des déchets solides notamment les ordures ménagères et l'assainissement.

    1. La gestion des déchets solides notamment les ordures ménagères

    On appelle ordure ménagère, les déchets produits quotidiennement par les ménages pour le besoin de la vie. Ce concept inclut : les ordures ménagères proprement dites, les débris de verre ou de vaisselle, les feuilles mortes, les balayures, les cendres, les mâchefers, les carcasses d'animaux, les ordures en provenance des écoles, etc.(Sané, 1999).

    Plusieurs auteurs ont abordé la question de la gestion des déchets ménagers en Côte d'ivoire comme dans le monde.

    C'est dans cette perspective que Youssouph Sané (1999) dans son article intitulé « la gestion des déchets à Abidjan, un problème récurrent et apparemment sans solution » aborde l'épineuse question des déchets. Selon cette étude, le problème des ordures est dû à l'influence des facteurs géographiques notamment les problèmes de croissance de la population, des sites d'émission et la qualité des aménagements. Pour KOUAMÉ Annick (2005), il faut une implication sans faille d'abord des populations elles-mêmes, ensuite de la municipalité et enfin de l'Etat pour résoudre le problème des ordures. Cette étude préconise que les populations doivent être plus actives dans la gestion des ordures et valoriser la récupération. L'étude menée par AKEKO Bertrand (1991) mentionne que la mauvaise gestion de la décharge d'Akouédo entraîne des états de frustration due aux mauvaises odeurs et aux eaux usées qui modifient la composition du sol. Pour terminer, il a fait des recommandations dans le sens du traitement des déchets et à la création d'un centre de recyclage.

    Le problème de la gestion des déchets doit être analysé selon une démarche fondée sur la bonne gouvernance pour KOFFI Attahi (1996) dans son article « le problème des déchets et son fondement historique ». Pour lui, il serait donc peine perdue d'analyser le problème des déchets en se concentrant sur la description des structures et des moyens. Il faut une analyse politique des enjeux, des rapports et des stratégies des différents acteurs.

    Dans le même ordre, DOKA Marcelle (1990) fait une analyse de la situation des ordures à Abidjan. Selon elle, il faut adapter les moyens matériels et humains des sociétés gestionnaires (de ramassage) au rythme de croissance de la population. Ensuite, il faut une organisation de la décharge pour palier au problème de saturation de celle-ci et enfin, il faut une revalorisation des ordures.

    2. L'assainissement

    Il faut retenir que selon l'Encyclopédie en ligne (2002), l'assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines, tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des excréta et le traitement de tous ces éléments.

    Le problème d'assainissement est un sujet d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les pays en développement. Les études traitent de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales.

    « Assainissement des eaux usées et son impact sur la situation socio sanitaire des populations de Médina-Gounass » est le thème du Mémoire d'Alassane DJIGO (2005) au Sénégal. Selon l'étude, pour renforcer l'adhésion des ménages dans la résolution des problèmes d'assainissement, il est indispensable de mener des campagnes de sensibilisation et d'éducation sur la gestion environnementale. Il préconise que les populations soient associées à la gestion des eaux usées et pluviales. En d'autres mots, il faut une gestion participative pour palier aux

    problèmes d'assainissement. Cette vision est partagée par MPA(AM Grelle (2006). Dans son article « l'accès à l'eau potable et à l'assainissement des villes des pays en voie de développement : cas de Bafoussam, Cameroun » paru dans la revue scientifique vertigo, le problème de l'assainissement et de l'eau potable n'est pas un problème isolé de la réalité urbaine dans les pays en développement. Pour l'auteur, le système d'assainissement est inefficace et les ouvrages sont vulnérables à la pollution. Les eaux pluviales sont mal drainées et sont à l'origine des rigoles, des crevasses et de l'érosion dans les villes. L'étude présente le sujet dans son contexte par une étude approfondie en mettant en exergue les problèmes liés à l'assainissement inadéquat et propose des solutions en tenant compte des moyens locaux et du contexte social.

    Il convient de noter que la plupart des travaux consultés abordant la question de l'insalubrité (mémoires, revues scientifiques, articles,...) mentionnent que le problème de la gestion des ordures et de l'assainissement constituent une préoccupation essentielle dans les pays en développement en particulier.

    Pour terminer, il faudra retenir que la présente étude sur l'assainissement et la gestion des ordures ménagères à Abobo-Baoulé est la première sur la gestion de l'environnement dans ce village.

    PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE

    L'urbanisation survenue ces dernières années en Afrique s'est accompagnée de multiples répercussions notamment dans le domaine de la gestion de l'environnement urbain.

    La Côte d'ivoire non épargnée de cette situation a connu à partir des années 1960 une accélération du processus d'urbanisation et de croissance démographique (Attahi, 1996 ; Atta, 2006 et 2007). De 32,2% en 1960, le taux d'urbanisation est passé à 46,4% en 2000 (Garnier et al, 2000). Cette urbanisation galopante, essentiellement alimentée par un fort courant migratoire et principalement dirigée vers la ville d'Abidjan s'est accompagnée d'un certain nombre de problèmes dans le domaine de l'habitat (promiscuité), de l'occupation de l'espace (exiguïté), de la pollution. Cette situation est à la base de nombreux problèmes liés aux ordures ménagères et à l'assainissement au niveau de la ville d'Abidjan. En effet, la ville d'Abidjan s'étend sur une superficie de 57725km2 (Atta, 2006) soit 17,9% du territoire national est plus que toute autre ville du pays, la plus exposée à ce phénomène.

    Le cas de la commune d'Abobo et sa périphérie mérite une attention particulière.

    Avec l'accroissement rapide de la population et l'extension démesuré de l'espace urbain dus à une urbanisation non contrôlée et non maîtrisée à AboboBaoulé, le ramassage des ordures ménagères et l'évacuation des eaux usées posent de graves problèmes non seulement aux responsables municipaux et surtout aux populations. Les ordures ménagères sont irrégulièrement enlevées. On assiste de plus en plus à la création de dépôts sauvages dans le village d'Abobo-Baoulé.

    L'absence d'ouvrages d'assainissement ne permet pas une bonne évacuation des eaux usées et pluviales. Lors des pluies, les caniveaux ainsi que les 2ones basses du village sont inondés. Ces eaux créent des rigoles et des crevasses qui, par la suite sont transformés en dépotoirs sauvages.

    L'absence de système d'assainissement collectif (réseau d'égout) dans le village constitue une entrave pour la gestion adéquate des eaux usées. Les populations sont obligées de creuser des latrines et des fosses septiques non adaptées aux normes requises. Cela pourrait souiller la nappe souterraine et constituer une menace grave pour la santé de la population. En plus, les ordures précollectées par les jeunes du village sont déversées dans les coffres à ordures installés par les gestionnaires ou aux alentours des coffres. Souvent les ordures précollectées finissent dans les dépôts sauvages ou sont incinérées, polluant ainsi l'environnement. Ces espaces deviennent donc sources de maladies et de développement des vecteurs et agents pathogènes (mouches, moustiques, rongeurs,...).

    Ceci pose le problème du maintien de l'équilibre entre l'homme et la nature, et la nécessité d'assurer une gestion efficace de l'environnement.

    La problématique de l'insalubrité est devenue une réalité incontournable dans le village d'Abobo-Baoulé. Le village s'écroule peu à peu sous le poids considérable des déchets ménagers solides et liquides et se caractérise par un environnement de plus en plus malsain et insalubre. Pourtant, la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales sont des services de base important au sein d'une communauté, mais de moins en moins bien assuré à Abobo-Baoulé, ce qui pose de graves problèmes d'insalubrité, d'hygiène et de santé.

    Tous ces facteurs entraînent donc la dégradation du cadre de vie des populations.

    La question centrale de cette étude est de savoir quelles sont les difficultés liées à la gestion des déchets dans le village d'Abobo-Baoulé.

    Au regard de cet état de fait, il s'agira pour nous de montrer les difficultés liées à la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales à Abobo-Baoulé. En d'autres termes, il sera question de trouver des réponses aux interrogations suivantes :

    El Quelles sont la nature et les quantités des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales produites à Abobo-Baoulé ?

    El Comment se fait la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales ?

    El Quels sont les problèmes liés à la gestion des déchets et les conséquences ?

    El Quelles stratégies mettre en place pour une gestion plus saine des déchets ?

    OBJECTIFS

    L'objectif général de cette étude consiste à faire le diagnostic de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales dans le village, de déceler les problèmes et proposer des stratégies de lutte contre l'insalubrité.

    De façon spécifique, il s'agit de :

    El Déterminer la composition et la quantité des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales à Abobo-Baoulé ;

    El Analyser la gestion des ordures, des eaux usées et des eaux pluviales par les différents acteurs à Abobo-Baoulé ;

    El Dégager les problèmes liés aux ordures ménagères et aux effluents urbains à Abobo-Baoulé et leurs conséquences ;

    El Proposer des stratégies pour lutter contre l'insalubrité à Abobo-Baoulé.

    APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

    L'approche méthodologique de recherche suivie dans cette étude est composée de quatre points principaux qui sont : les hypothèses de recherche, les variables d'analyse, les méthodes et techniques de collectes des données et le traitement de l'information.

    1. Les hypothèses de recherche

    Des objectifs proposés, quatre hypothèses se dégagent :

    * Les quantités d'ordures ménagères et d'eaux usées croissent et se diversifient en fonction de la population et des activités ;

    * La gestion actuelle des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales est inadaptée et ne permet pas la maîtrise des différents déchets;

    * La mauvaise gestion des déchets entraîne des problèmes sur le cadre de vie et sur la population d'Abobo-Baoulé et pourraient croître si rien n'est fait ;

    * De meilleures stratégies de gestion des déchets peuvent aider à améliorer l'état de l'environnement à Abobo-Baoulé.

    2. Les variables d'analyse

    Pour faire le diagnostic de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et des eaux pluviales, nous avons retenu quatre types de variables : les variables démographiques, les variables socioéconomiques, les variables spatiales et les variables relatives à la gestion des ordures et des eaux usées.

    2.1 Les variables démographiques

    Ces variables concernent principalement la population d'Abobo-Baoulé. Il s'agit de connaître l'identité du chef de ménage ou de son représentant, de montrer et d'évaluer la part des ménages dans la production des ordures ménagères et des eaux usées. Enfin, à travers ces variables, nous montrerons l'implication de la population dans la gestion de l'environnement.

    2.2 Les variables socioéconomiques

    Il s'agit des différentes catégories socioprofessionnelles, du niveau de vie et surtout des différentes activités génératrices d'ordures ménagères et d'eaux usées à Abobo-Baoulé ainsi que des 2ones de production telles que le marché du village, les restaurants et maquis,... .

    2.3 Les variables spatiales

    A travers ces variables, il s'agit d'identifier l'occupation du sol avec le type d'habitat, les infrastructures (voirie et réseaux divers), les équipements socioculturels et éducatifs et les équipements socioéconomiques (marché, commerce,...). Il s'agit également de faire l'état des lieux de ces infrastructures et équipements et leur importance dans la gestion des ordures ménagères et des eaux usées.

    2.4 Les variables relatives à la gestion des ordures, des eaux usées et pluviales

    À ce niveau, ce sont les différents acteurs qui interviennent dans le domaine de la gestion des ordures et des eaux usées à savoir les collecteurs, les précollecteurs et les vidangeurs. Ces variables nous renseignent sur les lieux et modes d'évacuation des déchets, les équipements et pratiques de gestion des ordures et eaux usées à Abobo-Baoulé. Ces variables nous permettent de connaître aussi le savoir-faire local en matière de gestion des ordures, de connaître l'opinion des populations sur l'état d'insalubrité du village et sur une éventuelle gestion participative de l'environnement.

    3. Les méthodes et techniques de collectes des données

    Pour collecter nos données, nous avons eu recours à la recherche documentaire, à l'observation et à l'enquête.

    3.1 Recherche documentaire

    Les premières données collectées concernent la littérature existante sur la gestion de l'environnement. Ces données ont été collectées dans plusieurs bibliothèques et centres de documentations et instituts de recherche. Il s'agit entre autre de la bibliothèque de l'Institut de Géographie Tropicale (IGT), de la bibliothèque centrale de l'Université de Cocody, de la bibliothèque de l'Université d'Abobo-Adjamé, du District d'Abidjan, du Centre Suisse de Recherche Scientifique (CSRS), de la Direction de l'environnement, du Service technique de la mairie d'Abobo. Cette recherche documentaire a porté sur des ouvrages généraux et spécifiques abordant la problématique de la gestion de l'environnement et la gestion des déchets urbains solides et liquides.

    Ces documents nous ont renseigné d'une part sur la gestion des déchets solides et liquides et sur les problèmes liés aux déchets d'autre part. nous avons eu des informations sur les types de déchets et leurs modes de gestion.

    La revue documentaire a porté en outre sur des documents cartographiques du Centre de Cartographie et de Télédétection (CCT) qui nous ont permis de voir le découpage de la commune d'Abobo en quartier et en village. Il s'agit du plans d'Abobo au 1110 000ième.

    La revue documentaire a porté enfin sur des données statistiques. Il s'agit des données sociodémographiques des recensements de 1988 et de 1998. Ces données ont été recueillies auprès de la structure spécialisée dans ce domaine c'est-à-dire l'Institut National de la Statistique (INS) et portent sur la répartition de la population selon le sexe, les catégories socioprofessionnelles, les infrastructures et équipements présents dans le village. Nous avons obtenu des données sur la proportion des Ivoiriens et des Non ivoiriens.

    Les données statistiques ont été très utiles, car elles nous ont permis de déterminer la taille de l'échantillon et de stratifier la 2one d'étude en strates homogènes.

    3.2 L'observation

    Cette méthodologie de recherche nous a permis d'avoir un aperçu général sur l'état d'insalubrité du village. Les visites effectuées dans le village ont permis d'observer l'habitat, le cadre de vie des populations, la présence d'ordures, d' excréta et d'eaux usées stagnantes. Cela nous a permis également d'apprécier le niveau des équipements, d'apprendre et de comprendre les connaissances et pratiques environnementales des différents acteurs et de nous imprégner des réalités de vie quotidienne dans le village. Ainsi, l'accent a été mis sur la collecte d'un maximum d'informations pertinentes dans un temps raisonnable.

    3.3 L'enquête

    L'enquête réalisée nous a permis d'approfondir les recherches et apporter des réponses aux différentes investigations. Pour cela, nous avons choisi quatre types de populations cibles à savoir les autorités et services municipaux, premiers responsables de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales, les prestataires de service dans le domaine de la gestion des ordures et des eaux usées (collecteurs, précollecteurs, vidangeurs) et les responsables des centres de santé et la population (chef de ménage ou son représentant). Ainsi deux méthodes d'enquêtes ont été utilisées :

    3.3.1 Enquête par entretien

    Les entretiens ont été menés avec les différents responsables des structures spécialisées (citées plus haut) que sont le Directeur Financier de la mairie d'Abobo, le Sous-directeur chargé de l'assainissement et du cadre de vie, le Sous-directeur chargé de l'urbanisme ainsi que les responsables des sociétés de ramassage des ordures. Ces entretiens ont fourni un maximum d'informations. Ils avaient le plus souvent lieu en tête à tête mais à l'aide d'un guide d'entretien qui comprenait les volets suivants :

    *le budget alloué à la collecte des ordures et à l'assainissement ;

    *les acteurs de la gestion des ordures et des eaux usées ;

    *leur mission ;

    *les moyens dont ils disposent ;

    *les actions entreprises à Abobo-Baoulé ;

    *les problèmes rencontrés ;

    *les solutions envisagées.

    Nous avons également réalisé des guides de discussions auprès des responsables du centre de santé à base communautaire urbaine pour collecter des informations et des indicateurs mettant en relation l'impact de la gestion des ordures et des eaux usées sur la santé de la population du village d'Abobo-Baoulé.

    3.3.2 Enquête par questionnaire

    Cette méthode nous a permis de recueillir les informations auprès de la population. Pour ce faire, nous avons utilisé un questionnaire adressé aux chefs de ménages et aux différents responsables d'activités génératrices d'ordures et d'eaux usées. Ce questionnaire porte sur les données démographiques, socioéconomiques, les pratiques environnementales locales, les problèmes vécus et les actions entreprises par la population pour l'amélioration de leur cadre de vie.

    Cible

    L'enquête a visé essentiellement les chefs de ménage et la population. Le choix de ces ménages a été effectué selon la méthode des quotas. Le village a été divisé en trois 2ones. Une 2one d'habitat moderne et mieux structuré, une 2one d'habitat de cour et enfin une 2one d'habitat de type précaire. À travers cette division, toutes les catégories sociales sont représentées. Ainsi, à l'intérieur du ménage, nous avons interrogé le chef de famille ou son représentant.

    Tirage de l'échantillon

    Nous avons choisi un tirage au 1112 (3609 ménages, RGPH, 1998) soit 300 ménages que nous avons fait de façon raisonné. Ce niveau d'échantillon est non seulement dimensionné à la mesure de nos moyens asse2 limités mais ce nombre permet finalement de recueillir des informations fiables.

    4. Le traitement des données de l'enquête

    L'enquête a porté sur un échantillon de 300 chefs de ménages. Les informations issues de cette enquête sur le terrain et de la recherche documentaire ont fait l'objet de traitement manuel et informatique dans le but de garantir la fiabilité des résultats. Grâce à ce traitement nous avons dressé des tableaux et élaborer des figures. Les tableaux ont été dressés grâce au logiciel Excel. Quant aux figures, elles ont été élaborées à l'aide du logiciel Adobe Illustrator 9.0.

    Les difficultés de la recherche

    Nous avons réalisé que l'autorisation de recherche ne garantie ni un accès facile aux informations, ni la collaboration des autorités et des populations. Les enquêtés étaient pour la plus part réticents. Certains services nous ont refusé carrément l'accès aux informations. Nous avons vaincu la réticence des enquêtés et établi un climat de confiance en leur expliquant que cette étude est uniquement à vacation académique.

    Mais en dépit de toutes ces embûches, nous avons pu collecter des informations essentielles.

    Tableau synoptique

    Figure 1 : Localisation de la zone d'étude

    PARTIE I $

    CADRE DE VIE, POPULATION ET

    ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES

    La qualité de la salubrité est liée d'une part à celle du cadre de vie des habitants, et d'autre part aux populations et aux activités économiques, principaux producteurs des différents déchets qui portent atteintes à l'environnement.

    PARTIE I : POPULATION ET CADRE DE VIE Chapitre 1 : cadre de vie

    L'étude du cadre de vie passe par l'étude du cadre physique à travers le site et les contraintes climatiques, les espaces verts et d'autre part par le cadre humain à travers l'organisation de l'habitat, les infrastructures et équipements.

    A. le cadre physique

    Le cadre physique présentera le site, les contraintes climatiques, les espaces verts et la transformation du cadre de vie villageois.

    a) le site

    Le village d'Abobo-Baoulé est compris entre 3°58'38'' de Longitude Ouest et 5°27'20'' de Latitude Nord (Service technique Mairie d'Abobo). Le village est limité au Nord par le quartier Belle-ville, au Sud par les quartiers Abobo-Té et Sans Manquer, à l'Est par la commune de Cocody et à l'Ouest par le quartier Kennedy.

    Au plan topographique, notre site d'étude est sur un relief de plateau aux faibles dénivellations, ce qui pose à l'évidence un problème d'écoulement des eaux usées et pluviales. L'altitude du relief est de 125 mètres environs (Adaman, 1991).

    b) les contraintes climatiques

    Le village d'Abobo-Baoulé est sous l'influence du climat tropical humide. À cet effet, le village reçoit en moyenne 2200mm de pluie par an étalé sur 7 mois (PNAE-CI, 1994). Abobo-Baoulé étant une 2one de dépressions, il se pose le problème d'écoulement des eaux usées et pluviales. Le village est difficile d'accès du fait des nombreux nids de poules à l'entrée du village où stagnent les eaux pluviales (photo 1).

    Photo 1 : Entrée du village fortement dégradée par une stagnation des eaux pluviales Auteur : D. Souleymane

    c) les espaces verts

    L'aménagement a permis de créer un espace vert au sein du village. C'est un espace de jeux, de danses et de cérémonies diverses.

    B. le cadre humain

    Quant au cadre humain, il présente l'organisation de l'habitat, les infrastructures et équipements qui participent à la transformation du cadre de vie villageois.

    a) L'organisation de l'habitat et l'occupation du sol

    Il convient de noter qu'Abobo-Baoulé, les modèles de construction présentent les premiers équipements symbolisant la mutation du rural à l'urbain. Dans le village, l'habitat est varié et construit en dur. Il se caractérise par la présence de plusieurs bâtiments sur une même parcelle que l'on appelle communément concession. Il s'agit très souvent de plusieurs couples ou des enfants adultes d'une même famille qui construisent auprès du bâtiment paternel. Ils construisent à ces endroits soit par manque de moyens financiers pour se procurer un terrain ou simplement par solidarité familiale. Nous avons constaté que le nombre moyen de bâtiments par concession à Abobo-Baoulé est de 3.

    Le phénomène de la pré-urbanité se développe dans le village. En fait, villageois ou citadins, les promoteurs du changement en milieu rural sont autant en ville qu'au village. Ils tirent leur revenu du travail en ville et investissent une grande partie de leur épargne dans le village car celui-ci est considéré comme le lieu de la dernière retraite pour la plupart des citadins (Kouadio, 1988). C'est pourquoi l'investissement à Abobo-Baoulé est prioritaire pour les cadres.

    Les cadres et notables du village bâtissent des domaines prestigieux sur les meilleures positions du site (photo 2) (Kouadio, 1988).

    Photo 2 : L'habitat moderne est également présent dans le village Auteur: D. Souleymane

    La caractéristique majeure de ce village est d'être au départ organisé en village- rue (figure 2). Les maisons étaient ordonnées de part et d'autre d'une rue unique (la voie d'Alépé).

    Figure 2 : Site originel du village

    b) les infrastructures et équipements

    À Abobo-Baoulé, plusieurs équipements et infrastructures sont présents. Ces équipements et infrastructures symbolisent et accélèrent la mutation du rural vers l'urbain. Il s'agit des :

    > équipements de santé

    Le village compte un centre de santé, une formation urbaine pour les premiers soins. Il existe également au sein du village deux officines privées et une pharmacie. Malgré une asse2 bonne organisation de la couverture sanitaire, le village souffre d'une insuffisance de personnel qualifié. Cette situation couplée à l'état de pauvreté de la plus part favorise le recours à l'automédication ou aux soins che2 les tradipraticiens.

    > infrastructures routières et réseau d'assainissement

    Certaines rues sont biens tracées et bitumées. Ces rues possèdent des caniveaux pour l'évacuation des eaux usées et pluviales. Cependant ces caniveaux ne sont pas très biens dimensionnés et favorisent donc la stagnation des eaux usées et pluviales (photo 3). La majorité des rues du village ne sont pas revêtues et ne comportent pas de caniveaux. Cette situation met à mal l'assainissement de cette partie du village. Des travaux ont été effectués pour améliorer l'état de la voirie dans le village (tableau 1).

    Tableau 1 : Travaux de voirie effectuée à Abobo-Baoulé

     

    Types de travaux effectués

    Voirie

    Réprofilage et compactage de l'arase de la plate forme
    des terrassements

    Mise en oeuvre de graveleux latéritique pour
    accotement, couche de fondation ou de base

    Stabilisation au supersol ISS 2500 de la couche de base
    en graveleux latéritique

    Pose de bordures arases

    Fabrication et mise en oeuvre d'un revêtement en stand
    asphalté pour couche de roulement et trottoirs

    Marquage au sol

    Source : Mairie d'Abobo, 2007

    Photo 3 : Caniveau non couvert et mal dimensionné.

    Auteur : D. Souleymane

    >

    équipements scolaires

    On dénombre au sein du village six établissements scolaires, un établissement d'enseignement technique et un collège dans le village. L'école a toujours été une priorité pour les villageois. Il convient de noter que l'éducation scolaire représente l'un des moyens les plus efficaces pour faire passer les messages en faveur de l'hygiène et de la salubrité.

    > équipements socioculturels

    Comme équipements socioculturels, on note la présence de trois églises, ce qui démontre que la population du village est à majorité chrétienne. Il y a aussi un centre d'action culturelle et un palais dans le village. Ce centre d'action culturelle est considéré comme un lieu de communication et d'échanges entre les diverses ethnies du village.

    > équipements socioéconomiques Le village possède 02 marchés, une banque, une station d'essence et un hôtel.

    > équipements de sécurité

    Il existe dans le village d'Abobo-Baoulé un commissariat pour la sécurité des personnes et des biens. C'est le 34ième arrondissement de la ville d'Abidjan.

    Tableau 2 : Synthèse des infrastructures et équipements à Abobo-Baoulé

    Equipements et
    infrastructures

    Nombre

    Educatifs

    08

    Socioculturels

    04

    Economiques

    04

    Sanitaires

    05

    Sécuritaire

    01

    Total

    22

    Source : Enquête de terrain, 2007

    L'importante évolution de l'occupation de l'espace s'est traduite par un fort accroissement des espaces habités et l'accroissement de la population à AboboBaoulé.

    Ainsi, avec l'avancée rapide de la ville et la spéculation foncière, le village s'intègre peu à peu à la ville. L'obtention des équipements symboles de l'urbanité (école, adduction d'eau, électricité, Internet) ou la perspective d'une réalisation prochaine (grands magasins, voies bitumées), dans la nouvelle aire villageoise accélère la mutation du rural vers l'urbain.

    Figure 3: Infrastructures et équipements à Abobo-Baoulé

    Chapitre 2 : population et activités économiques

    Ce chapitre est consacré à l'étude de la population et des activités économiques exercées par les populations du village. Il s'agit d'étudier les caractéristiques de la population et les activités économiques, notamment les activités génératrices d'ordures ménagères et d'eaux usées.

    A. Population

    Nous ferons une brève historique de la localité, ensuite nous parlerons de l'évolution de la population, de la composition et enfin nous verrons la dominance de la population et les différentes catégories socioprofessionnelles.

    a) Historique du village

    Selon la Chefferie, Abobo-Baoulé fut un campement d'agriculteurs Atchan (Ébriés) qui a vu le jour avant 1900. Ceux-ci cultivaient le café, le cacao, le cola, le palmier à huile. Au départ c'est le nom "abanban" qui fut donné aux populations de ce campement, vu leur grand nombre.

    Ce site fut choisi car proche de la rivière "clouétcha~' qui permettait aux populations du village d'avoir de l'eau potable. À cette époque, le village était dirigé par la génération "tchagban~' . C'est à partir de 1975 que la génération "gbléssoué~' prend le pouvoir. Cette génération dirige le village jusqu'en 1996. À cette même période, les colons donnèrent le nom d'Abobo-Baoulé au village. Quant à la génération "gnandô~' elle a dirigé le village de 1996 à 2008. Actuellement, le village est dirigé par la génération "dougbô~' .

    b) une population en constante évolution

    De 1988 à 2006, la population du village d'Abobo-Baoulé n'a cessé d'augmenter (tableau 3).

    Tableau 3 : Évolution de la population d'Abobo-Baoulé de 1988 à 2006

    Années

    1988

    1998

    2002

    2004

    2006

    Population
    (hbts)

    7 899

    12 289

    13 964

    14 832

    15 721

    Taux
    d'accroissement

    4,48%

    3,25%

    3,06%

    2,95%

    Source : INS, 2007

    La population d'Abobo-Baoulé a suivi une croissance continue de 1988 à 2006 (figure 4). Selon les recensements, la population est passée de 7899 hbts en 1988 à 12289 habitants en 1998. Aujourd'hui, la population du village est estimée à 15721 hbts soit un taux d'accroissement de 3,09% entre 1988 et 2006.

    Dans le même temps, le taux d'accroissement est passé de 4,48% entre 1988 et 1998 à 2,95% entre 2004 et 2006 soit une baisse de 1,53%.

    Figure 4: Évolution de la population d'Abobo-Baoulé de 1988 à 2006

    Source : INS, 1998

    c) une population composite

    Les données sur la population indiquent que la population du village est composite. Le village est donc constitué de 9210 Ivoiriens et de 3079 Non Ivoiriens. La proportion d'Ivoiriens est de deux tiers (213) tandis que celle des Non Ivoiriens est de un tiers (113) (tableau 4 ; figure 5).

    Tableau 4 : Répartition de la population d'Abobo-Baoulé par nationalité en 1998

    Composante de la
    population

    Effectifs

    Pourcentage

    Ivoiriens

    9210

    75

    Non Ivoiriens

    3079

    25

    Total

    12289

    100%

    Source : INS, 1998

    La population est constituée de 75% d'Ivoiriens et de 25% de non Ivoiriens. Le tiers de la population du village est donc d'origine étrangère (figure 5).

    Figure 5: Proportion des Ivoiriens et des Non Ivoiriens à Abobo-Baoulé en 1998

    Source : INS, 1998

    d) une population à dominante masculine

    En 1998, il y avait sensiblement plus d'hommes que de femmes au sein du village. L'effectif des hommes s'élevait à 6265 hbts soit 51% de la population contre 6024 hbts pour l'effectif des femmes. Il en découle un rapport de masculinité de 1,04% pour l'ensemble du village, ce qui signifie qu'il y a 104 hommes pour 100 femmes.

    D'une manière générale, il naît plus de garçons que de filles dans le village.

    e) les catégories socioprofessionnelles

    Notre enquête sur un échantillon de 300 personnes nous a permis d'établir les catégories socioprofessionnelles suivantes (tableau 5).

    Tableau 5 : Catégories socioprofessionnelles de la population enquêtée

    PROFESSION

    POURCENTAGE

    ADMINISTRATION

    20

    COMMERCE

    35

    AGRICULTEURS

    17

    LIBERALE

    9

    OUVRIERS

    10

    SANS EMPLOI

    09

    TOTAL

    100%

    Source : Enquête sur 300 personnes

    De notre enquête, il ressort que les activités sont diversifiées dans le village. L'enquête révèle que 35% de la population exerce le commerce. C'est l'activité la plus pratiquée dans le village. Ainsi, l'activité principale des femmes du village reste-t-elle la préparation et la commercialisation de l' attiéké (mets Ivoirien). 60 habitants soit 20% de notre échantillon affirme travailler dans l'administration (publique et privée). Ces personnes exercent pour la plupart leurs activités hors du village c'est-à-dire dans d'autres communes (Abobo, Plateau, Yopougon,...).

    Quant aux personnes retraitées, elles constituent 9% de notre échantillon. Pour ces personnes, le village est le lieu idéal de repos.

    Au niveau du village, le système de production est celui d'une agriculture de subsistance. Les principaux produits de cette agriculture sont le manioc, la banane, le taro, le maïs. Ces agriculteurs ainsi que ceux exerçant hors du village représentent 17% de notre échantillon soit un effectif de 51 personnes.

    B. activités économiques

    Cette partie met en évidence le recul des activités agricoles, les activités qui émergent et les activités économiques génératrices d'ordures ménagères et d'eaux usées.

    a) un recul des activités agricoles

    L'activité agricole a été à la base de la richesse des populations du village. Grâce à ces activités, le village s'est développé et étalé. Aujourd'hui, certains habitants possèdent des plantations de café, de cacao, de palmier à huile mais dans d'autres villes. C'est dans ces plantations qu'ils tirent leur revenu et c'est au village (Abobo-Baoulé) qu'ils investissent. Car le village est considéré comme le lieu de la dernière retraite. Mais, face à la pression démographique et la quasi-inexistence d'un couvert végétal herbacé, les sols de la 2one ont perdu progressivement leur fertilité. En l'absence de moyens financiers, la solution adoptée par les agriculteurs du village est la valorisation d'anciens espaces de dépôts d'ordures, qui posent en retour des problèmes de santé.

    La plupart des populations n'ayant plus de terre agricoles se sont convertis à d'autres activités. Ce qui explique l'émergence de nouvelles activités au sein du village.

    b) l'émergence de nouvelles activités

    Vu les influences que subit le village de la part de la ville, plusieurs personnes se sont converties à d'autres activités économiques. De nouvelles activités ont donc émergé dans le village. Ces activités sont reparties dans les trois secteurs suivants : les services, les commerces et la production (tableau 6).

    Tableau 6 : Répartition des activités économiques à Abobo-Baoulé

    Catégories

    Activités

    Nombre

    Pourcentage

    Commerce

    Marché

    2

    33%

    Boutique

    9

    Quincaillerie

    6

    Bois de chauffe

    2

    Manioc, banane

    17

    Mercerie

    7

    Total

    43

    Services

    Service de santé

    4

    57%

    Cabine cellulaire

    44

    Pharmacie

    1

    Banque

    1

    Hôtel

    1

    Couture, blanchisserie

    11

    Garage

    12

    Total

    74

    Production

    Broyeuse,
    décortiqueuse

    3

    10%

    Bijouterie

    2

    Maquis, restaurant

    8

    Total

    13

     

    TOTAL

    130

    100%

    Source : Enquête de terrain, 2007

    Les activités économiques du secteur des services sont majoritaires avec un taux de 57%. Ensuite, vient celui du commerce avec 33% des activités dans le village. Quant au secteur de la production, il ne représente que 10% des activités (figure 6). Ces activités se localisent surtout aux abords de la voie d'Alépé, la principale voie du village.

    Figure 6: Répartition des activités économiques à Abobo-Baoulé

    Commerce Services Production

    33%

    10%

    57%

    Source : Notre enquête, 2007

    c) les activités génératrices d'ordures ménagères et d'effluents urbains

    En ce qui concerne les activités génératrices d'ordures ménagères et d'effluents urbains, les activités du secteur de la production et du commerce viennent en tête. Les ménages, les marchés, les maquis et les restaurants produisent des quantités élevées d'ordures ménagères et d'effluents urbains. Quant aux activités des services (Pharmacie, Banque,...) elles produisent moins de déchets tant bien que ce secteur représente 57% des activités économiques dans le village.

    La population du village est sans cesse croissante. Cette croissance va de paire avec l'émergence des activités économiques. Ces activités contribuent au développement économique et spatial du village.

    Aujourd'hui, Abobo-Baoulé apparaît comme une véritable cité avec ses types d'habitats modernes qui lui confèrent un paysage de ville.

    Conclusion partielle

    Depuis 1960, le village n'arrête de s'étendre spatialement. Cette extension est due à la croissance démographique et à l'émergence de nouvelles activités économiques au sein du village.

    La croissance démographique et l'émergence de nouvelles activités sont à l'origine de la mutation vers l'urbain.

    Ces deux facteurs entraînent une production croissante de déchets ménagers solides et liquides dont la gestion devient de plus en plus complexe.

    PARTIE II $

    DIAGNOSTIC DE LA GESTION

    DES ORDURES MÉNAGÈRES,

    DES EAUX USÉES ET DES EAUX

    PLUVIALES

    La population du village et les différentes activités économiques génèrent des volumes importants de déchets solides et liquides qu'il faut gérer.

    Cette partie aborde la production et la gestion des différents déchets du village.

    PARTIE II: DIAGNOSTIC DE LA GESTION DES ORDURES MÉNAGÈRES, DES EAUX USÉES ET PLUVIALES

    Chapitre 1 : la production des déchets

    Ce chapitre est consacré à la production des ordures ménagères, des eaux usées et des eaux pluviales à Abobo-Baoulé.

    A. les ordures ménagères

    À travers cette étude, nous connaîtrons la composition des ordures et les quantités produites dans le village.

    a) la composition

    Les ordures ménagères sont les déchets produits quotidiennement par les ménages ou les commerces, l'artisanat et par les petites entreprises. La notion de déchet est relative parce qu'un objet considéré comme tel en un lieu et à une période donné peut ne pas l'être sous d'autres cieux (Sané, 1999).

    Les déchets ménagers produits par la ville d'Abidjan sont composés de 66,43% de matières biodégradables, 18,04% de matières recyclables et 15,51% de matières inertes sous forme de sable et de cailloux (Attahi, 1995 ; Sané, 1999). Nous avons classé les composantes des ordures en 9 éléments essentiels : fermentescibles, végétaux (bois), plastiques, métaux, verre, textiles, papiers (carton), particules fines (sables et cendre) et des cailloux. Cependant, il convient de remarquer que le contenu des poubelles varie en fonction du niveau de vie des ménages et des activités (tableau 7).

    Cela nous a permis de classer l'habitat en trois catégories :

    Les habitats où résident les ménages à revenu élevé ;

    Les habitats où résident des ménages à revenu intermédiaire;

    Et les habitats où résident les ménages à faible revenu. Il faut ajouter les 2ones d'activités : les commerces, etc.

    Tableau 7 : Composition des déchets ménagers selon le type d'habitat

    Matières

    Haut
    niveau de
    vie

    Niveau de
    vie moyen

    Niveau de
    vie faible

    Commerces

    Fermentescibles

    52 ,69

    50,55

    49,69

    25,32

    Végétaux

    15,34

    19,18

    13,89

    7,47

    Particules fines

    8,04

    12,95

    25,19

    11,15

    Plastiques

    8,29

    7,25

    4,70

    10,82

    Papier

    7,11

    5,82

    4,32

    36,66

    Textiles

    5,26

    2,17

    0,94

    4,12

    Métaux

    1,49

    0,95

    0,55

    1,61

    Cailloux

    0,71

    0,66

    0,38

    0

    Verre

    1,07

    0,48

    0,33

    2,84

    Total

    100%

    100%

    100%

    100%

    Sources : Attahi, 1995 ; Sané, 1999

    Comme dans les villes des pays en développement, les déchets ménagers produits à Abobo-Baoulé sont constitués en majorité de matières fermentescibles (plus de 50%). Le faible taux de verre, de métaux et de matières plastiques s'explique par l'existence au sein du village d'une filière de récupération informelle non organisée. Les produits récupérés sont vendus aux particuliers. Il en est de même pour les débris alimentaire qui sont récupérés par des éleveurs pour servir à la nutrition de leurs animaux (porcs,...).

    b) les quantités produites

    De 1998 à 2006, la quantité de déchets générée par le village a augmenté continuellement (tableau 8). La production d'ordures ménagères est passée de 12 tonnes en 1998 à plus de 16 tonnes en 2006 (Mairie d'Abobo, 2007) soit un taux de croissance annuelle de 3,8%. Pendant le même temps le taux de

    croissance de la population du village a été de 3,13%. L'évaluation des quantités de déchets amène à considérer des rations par habitant. Ces rations varient. Mais en absence de données, on peut se fier à des similitudes pour adopter des valeurs d'étude. La production des déchets est en effet fonction du développement du village mais aussi du standing de vie des populations. Les productions diffèrent selon les 2ones. La production d'ordures ménagères d'Abobo-Baoulé représente environ 1% de la production de la commune d'Abobo. Le ratio moyen de la quantité de déchets ménagers par habitant est de 1,03kg1hbt1j à Abobo-Baoulé (Notre enquête, 2007). Le ratio élevé à AboboBaoulé s'explique par le fait que la composition des ordures est en majorité faite de fermentescibles mais aussi à cause du taux d'humidité élevé de la 2one. En effet, la ville d'Abidjan et particulièrement la commune d'Abobo est sous l'influence du climat tropical humide. Alors, les poubelles étant rarement couvertes, cette forte pluviométrie imbibe les déchets et les rend plus lourds (Sané, 1999).

    Tableau 8 : évolution comparée de la population et la production d'ordures
    de 1998 à 2006

    Années

    1998

    2002

    2004

    2006

    Population

    12289

    13964

    14832

    15721

    Production
    d'ordure (t)

    12

    14,38

    15,30

    16,223

    Nombre de
    coffre à
    ordure

    2

    2

    2

    2

    Sources : INS, mairie d'Abobo

    B. les eaux usées et les eaux pluviales

    Au niveau des effluents urbains, il s'agit d'étudier les quantités générées et les sources de production.

    1. les eaux usées

    a) les quantités générées

    Dans les villes de l'Afrique au Sud du Sahara, chaque habitant consomme en moyenne 53 litres d'eau par jour, ce qui entraîne logiquement une production de déchets liquides équivalente par personne (La2are, 2007). Il suffit de multiplier ce chiffre par la population totale pour évaluer la quantité d'eaux usées produite par jour dans une ville ou dans les localités. Ainsi à Abobo- Baoulé, les quantités d'eaux usées produites par jour s'élèvent en moyenne à 651317 litres par jour.

    b) les sources de production

    Les eaux usées sont produites par les ménages quotidiennement. Elles sont aussi produites par les diverses activités de production. On peut y retrouver des éléments nutritifs, des huiles et des graisses, des agents pathogènes, des matières en suspension, des polluants organiques persistants et des métaux en solution. Les sources diffuses d'eaux usées comprennent les déchets animaux (fumiers) provenant de terres agricoles ou les fuites de fosses septiques. Ces eaux usées d'origine diffuse contiennent généralement des éléments nutritifs et des pathogènes viraux ou bactériens. Toutefois, comme ces eaux contiennent une plus forte proportion de matières dissoutes que de matières en suspension, de 85 à 90 % environ de leurs composés inorganiques sont dissous et de 55 à 60 % environ de leurs composés organiques sont dissous (La2are, 2007). Les ga2 habituellement dissous dans les eaux usées sont de l'hydrogène sulfuré, du méthane, de l'ammoniaque, de l'oxygène, du dioxyde de carbone et de l'a2ote.

    Les trois premiers résultent de la décomposition des matières organiques présentes dans les eaux usées.

    2. les eaux pluviales

    Il s'agit essentiellement des eaux de ruissellement. Elles proviennent donc uniquement des pluies. Le village d'Abobo-Baoulé est sous l'influence du climat tropical humide. Le village reçoit en moyenne 2200 mm de pluies par an (PNAE-CI, 1994). La composition des eaux pluviales reflète celle des précipitations et des surfaces avec lesquelles elles viennent en contact. Les eaux pluviales se caractérisent par de fortes concentrations de matières solides, une teneur élevée en bactéries d'origine animale et des concentrations de nutriments qui peuvent être importantes. Il arrive que les égouts pluviaux reçoivent illicitement des eaux usées sanitaires, ce qui risque d'augmenter les concentrations de tous ces éléments.

    À Abobo-Baoulé, les ordures ménagères et les eaux usées sont produites en quantités importantes. Les sources de production sont diverses et variées.

    Il est donc important d'étudier les modes et politiques de gestion de ces déchets.

    Chapitre 2 : la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales

    Nous abordons les politiques et méthodes de gestion des ordures ménagères, des eaux usées et des eaux pluviales. Nous traitons aussi des ressources humaines et matérielles des gestionnaires.

    A. les ordures ménagères

    a) la politique de gestion des ordures ménagères

    La gestion des ordures ménagères a connu de nombreux changement au cours de ces dernières années, notamment en raison de l'instabilité du gouvernement et de la volatilité des sociétés de ramassage. Depuis 2002, la gestion des ordures est confiée aux différentes communes qui composent le District. C'est ainsi que la mairie d'Abobo a signé un contrat d'une durée de 1 an avec la société Clean Bor pour la collecte et l'élimination des ordures ménagères de la commune, notamment à Abobo-Baoulé depuis Novembre 2006.

    b) les méthodes de gestion des ordures ménagères

    Avec l'accroissement rapide de la population et l'extension des espaces, la gestion des déchets devient problématique pour les élus locaux, mais aussi pour la population. L'élimination des déchets ménagers est régie par deux grandes catégories de pratiques : les pratiques populaires ou traditionnelles et les pratiques modernes.

    b.1) les pratiques des populations

    À Abobo-Baoulé, l'élimination des ordures ménagères est l'affaire des femmes et des enfants. Les ordures ménagères précollectées sont déposées dans les dépotoirs sauvages, ou les coffres à ordure. Dans le pire des cas, ces ordures finissent sur des parcelles sommairement ou pas du tout mises en valeur, dans les rigoles et les caniveaux.

    Dans d'autres cas, les déchets ménagers sont brûlés. Les objets en plastiques produisent des fumées noires et dégagent des odeurs pestilentielles.

    Toutes ces pratiques répondent peu aux normes de salubrité et ont des conséquences néfastes sur la santé des populations et l'environnement.

    b.2) les pratiques modernes

    Les pratiques modernes sont représentées par la précollecte porte-à-porte et le transfert des déchets ménagers à la décharge d'Akouédo.

    b.2.1) la précollecte porte-à-porte

    La précollecte porte-à-porte s'est généralisée dans le village. Elle est assurée par une association de jeunes du village. La suppression de nombreux dépôts sauvages au sein du village, dans le cadre de la lutte pour la sauvegarde de l'environnement justifie la nécessité pour les ménages de s'abonner à ce service. Les tarifs vont de 50 F CFA à 300 F CFA selon la contenance des poubelles. Le passage a lieu tous les matins. Les ordures sont transportées à l'aide de pousse-pousse non couverts (photo 4).

    Le moindre souffle de vent fait éparpiller les éléments légers (feuilles, sachets,...). Les ordures ainsi précollectées sont déposées dans les coffres à ordures ou au centre de groupage du village.

    Sur les 3 609 ménages du village seulement moins de 500 sont abonnés au service de précollecte. Les ménages enquêtés trouvent que les coûts sont trop élevés.

    Photo 4 : Une vue du matériel de précollecte des jeunes. Auteur : D. Souleymane

    b.2.2) le transport des déchets ménagers à la décharge

    Le transport des ordures à la décharge est assuré par la société Clean Bor et son sous-traitant Pronet. Les ordures sont transférées à la décharge d'Akouédo. C'est l'unique décharge de la ville d'Abidjan. C'est un espace aménagé pour recevoir les déchets des 10 communes de la ville d'Abidjan. Elle se localise à environ 14 kilomètres d'Abidjan en bordure de l'ancienne route d'Abidjan-Bingerville. La décharge couvre une superficie de 281735 km2 (Akéko, 1995).

    Le transport des ordures à la décharge n'est pas quotidien et la fréquence des véhicules de collecte est imprévisible dans le village.

    c) les quantités précollectées, collectées et éliminées

    Au niveau des quantités précollectées, elles varient. Les sociétés de ramassages n'effectuent pas de précollecte. Ces sociétés se chargent de la collecte uniquement. La précollecte est assurée par les jeunes du village. À cet effet, c'est environ 2 tonnes d'ordures qui sont précollectées chaque jour. Le faible taux de précollecte s'explique par le manque de matériel adéquat et adapté.

    Les quantités précollectées finissent dans les coffres à ordures, au centre de groupage du village ou dans les dépôts sauvages.

    Sur une production théorique de 16,223 tonnes1j, c'est environ 14 tonnes d'ordures sont qui collectées et mis en décharge par le concessionnaire Clean Bor et son sous-traitant Pronet (Service technique mairie d'Abobo, 2007). Les quantités restantes soit environ 2 tonnes d'ordures ménagères alimentent les nombreux dépôts sauvages dans le village et en bordure de la voie d'Alépé (figure 7) ou sont déversées aux alentours des coffres à ordure.

    Figure 7 : Localisation des dépôts sauvages à Abobo-Baoulé

    d) la méthode de financement et de gestion

    La prestation des services relatifs à l'enlèvement des ordures ménagères à Abobo-Baoulé est assurée par Clean Bor et les précollecteurs. Pour 2006-2007, ce contrat prévoit le paiement de 540 000 000 de francs CFA pour la collecte et la mise en décharge de 180 000 tonnes d'ordures ménagères (Budget primitif de la mairie d'Abobo, 2007). Il convient de noter que les quantités collectées dépassent les 500t1j car la société est rémunérée au tonnage.

    Au niveau d'Abobo-Baoulé, la collecte de 16,223t1j (production théorique du village) coûte 48.669 francs soit 1.460.070 francs CFA mensuellement.

    Le contrat signé avec la société Clean Bor s'élève à 794 422 188 francs CFA dont 667 209 044 francs CFA pour la collecte et l'élimination des ordures ménagères et 127 213 144 francs CFA pour le balayage des voies et le curage des caniveaux. Cette somme provient du budget de la commune qui s'élève à environ 2 000 000 000 de francs CFA pour l'exercice 2006-2007.

    La gestion des ordures est financée par le budget communal. Cependant, cette source de financement connaît des avantages et des inconvénients (tableau 9).

    Tableau 9: Avantages et inconvénients du mode de financement de la gestion des ordures ménagères et des eaux usées

    Source de financement

    Avantages

    Inconvénients

     

    *la collecte des ordures

    *la contribution de

     

    ménagères et la gestion

    chacun n'est pas

     

    des eaux usées sont

    toujours en rapport avec

     

    alors considérées

    les frais qu'il

     

    comme un service public pris par

    occasionne au service

    Budget communal

    l'ensemble de la

     
     

    collectivité

    *n'a aucun caractère

     

    *évite les difficultés susceptibles de résulter

    incitatif

     

    de la mise en place de

    *ne permet pas de taxer

     

    taxe ou de redevance

    tous les producteurs de déchets

    Cependant, il existe une Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) de 2.5f1kWh vendue par le service d'électricité. Cette taxe sert de compensation à l'allumage des lampadaires donc n'est pas reversée à la mairie. Pour les précollecteurs, ils n'ont pas de budget. Ils sont payés à l'acte et éprouvent d'énormes difficultés.

    B. les eaux usées et les eaux pluviales

    a) la politique de gestion des déchets liquides

    La mairie a adopté à Abobo-Baoulé un plan de drainage dont la mise en oeuvre se poursuit. Elle a terminé de nombreux travaux de construction de caniveaux, de dalots pour l'évacuation des eaux usées et pluviales (tableau 10). Ces travaux ont été effectués par le Bureau d'Etudes Ivoirien d'Ingénierie (BEII) en Octobre 1998 et visent à assainir le cadre de vie des populations du village.

    Tableau 10 : Travaux de drainage effectués à Abobo-Baoulé

    Ouvrage de rejet en béton armé

    Localité

     

    Travaux de drainage effectués

    Abobo-Baoulé

    Nettoyage de fosse en terre existant

    Curage d'ouvrages en béton

    Pose des caniveaux en béton armé

    Pose des dalots en béton armé

    Ouvrage de tête en béton armé

    Raccordement sur ouvrage existant

     

    Source : Mairie d'Abobo, 2007

    b) les ressources humaines et matérielles des gestionnaires

    b. 1) les ressources humaines et matérielles des gestionnaires

    a) la mairie

    Le service environnement et cadre de vie de la mairie d'Abobo dispose d'un effectif de 6 personnes pour gérer les problèmes de l'insalubrité et lutter contre toute forme de pollution sur l'étendue de la commune. Ce service n'a aucun matériel et ne bénéficie d'aucun budget. Ce service n'existe que théoriquement car n'étant pas actif sur le terrain.

    b) les sociétés de ramassage

    La société Clean Bor-CI avait en 2007, un effectif de plus de 250 employés à son service, dont plus de 50 chauffeurs, 15 mécaniciens, 10 chefs des secteurs de nettoyage, 34 éboueurs et plus de 50 balayeurs et balayeuses. En outre, 200 agents ont très peu de qualifications. Ces agents peu qualifiés sont donc affectés au balayage, au curage des caniveaux et à l'enlèvement des ordures. Le reste du personnel est reparti dans l'administration (20%).

    À cette même période, Clean Bor-CI comptait au total 75 engins roulants dont au plus 40 étaient en état de fonctionnement, ce qui représente un taux de panne d'environ 47%. L'équipement en bon état est surexploité.

    Le village d'Abobo-Baoulé ne dispose que de 2 coffres à ordure depuis 1998. Alors que la production d'ordures est sans cesse croissante, le matériel de gestion reste constant. Le matériel ne suit pas la production.

    Il convient de noter que nous n'avions pas pu disposer de données fiables sur les quantités collectées, le matériel et les ressources humaines des deux sociétés à savoir Clean Bor-CI et Pronet. Les données mentionnées ont été fournies par les chauffeurs après le refus des responsables.

    c) les précollecteurs

    Les précollecteurs d'Abobo-Baoulé sont au nombre de sept personnes à savoir cinq hommes et deux filles. Ils sont divisés en deux groupes. Les hommes ramassent les ordures tandis que les filles balaient les espaces publics (Palais, espaces verts,...).

    Les hommes possèdent trois pousse-pousse, trois pelles ainsi que trois fourchettes. Quant aux filles, elles possèdent un pousse-pousse et deux balaies. Avec l'installation d'un nouveau Chef, le nombre de filles devrait passer à huit.

    b. 2) les acteurs de la gestion des déchets et leurs responsabilités

    La collecte des ordures ménagères et l'assainissement du milieu constituent une préoccupation dans les Pays en Voie de Développement. C'est un problème social (Sané, 1999). Pour cela, l'efficacité de leur gestion nécessite une bonne organisation administrative et technique, une volonté politique et surtout l'implication de la population (Sané, 1999 ; Dobé, 2007). Pour se faire, à Abobo-Baoulé, la gestion des ordures et des eaux usées fait intervenir cinq acteurs qui sont : la Mairie d'Abobo, les sociétés de ramassage des ordures ménagères (Clean Bor et Pronet), les ménages, les précollecteurs et les exploitants privés de camions vidangeurs. Ces 5 acteurs peuvent être divisés en

    deux groupes. D'une part les acteurs ayant une fonction politico administrative à savoir la Mairie d'Abobo et les acteurs intervenants directement sur le terrain d'autre part. Il s'agit des sociétés de ramassage pour le secteur formel et des ménages, des précollecteurs, des récupérateurs et des exploitants privés de camions vidangeurs pour le secteur informel.

    Mais nous nous intéresserons seulement au service technique de la Mairie, aux exploitants privés de camions vidangeurs, aux ménages et aux récupérateurs.

    > le service technique de la mairie d'Abobo

    La section environnement et cadre de vie de la mairie d'Abobo a pour principale mission la gestion des ordures ménagères, la gestion des espaces verts, la lutte contre toutes formes de pollution, l'hygiène alimentaire et le curage des caniveaux.

    > les exploitants privés de camions vidangeurs

    Ils sont les principaux intervenants dans le cadre de la gestion des eaux vannes et des excréta. Ce secteur est très sollicité dans le village car il n'y a pas d'égout. Cependant, ce secteur n'est pas encore structuré ; par conséquent il est difficile à surveiller. Les exploitants privés de camions vidangeurs n'ont pas d'influence sur la scène politique (Attahi, 1995) et leur manque de cohésion nuit à la surveillance de leurs activités.

    > les ménages

    Ce sont les principaux générateurs de déchets ménagers. Ils en disposent de quatre façons. Soit ils les stockent dans des poubelles en attendant le passage des véhicules de ramassage (tasseurs), soit ils vident les poubelles dans les coffres à ordures installés à des endroits précis par les concessionnaires, soit ils payent les précollecteurs pour les enlever (tableau 11). Et la dernière façon de s'en débarrasser est de jeter les ordures où l'on peut (terrains non bâtis, ravins, caniveaux, dépôts sauvages).

    Tableau 11 : Les différentes modes d'évacuation des ordures selon les ménages

    Mode d'évacuation

    Nombre

    Pourcentage

    Coffre à ordure

    16

    5

    Point d'incinération

    08

    3

    Centre de groupage

    08

    3

    Précollecteurs

    198

    66

    Pas de réponse

    70

    23

    Total

    300

    100%

    Source : Enquête sur 300 ménages

    Les populations sont d'avis qu'ils doivent être associés à la gestion des ordures. En effet, plus de 66% des ménages sont abonnés au service des précollecteurs. 23% de la population ne donnent pas d'avis, ce qui laisse supposer que ces personnes alimentent les dépôts sauvages. 3% de la population enquêtée incinèrent leurs ordures. Les ménages n'ont pas d'influence sur le régime de gestion des ordures ménagères. En effet, malgré leur soutien à l'initiative des précollecteurs et leurs contributions financières, les autorités municipales persistent à ne pas les consulter. Celles-ci sont d'avis qu'elles doivent sensibiliser les ménages (Attahi, 1995), mais ne les considèrent pas comme des participants éventuels au régime de gestion.

    > les récupérateurs

    Ce réseau n'est ni reconnu, ni structuré (Attahi, 1995). Les récupérateurs sont mal équipés. De nombreuses études soulignent l'importance économique de la récupération et du recyclage dans l'industrie des métaux et du plastique. Par contre, ces études n'insistent pas asse2 sur les graves risques posés par la revente de produits récupérés aux consommateurs (Attahi, 1995). Les objets récupérés à Abobo-Baoulé sont les bouteilles, les bidons, les objets en plastique et les

    métaux. Les précollecteurs récupèrent également ces objets pour une revente aux particuliers venus d'autres communes de la ville d'Abidjan.

    b. 3) état de l'assainissement

    Les problèmes d'assainissement et du drainage des eaux usées et pluviales se posent avec acuité à Abobo-Baoulé. Le village ne dispose pas de service d'assainissement. L'assainissement est essentiellement autonome. Le principal mode d'évacuation des eaux usées reste à 95% des latrines à fond perdu. Les systèmes modernes constitués de WC à chasse eau avec fosses sceptiques sont également présents. Ces fosses sont sujettes à des odeurs nauséabondes. D'autres n'ont pas de systèmes définis et l'on peut conclure simplement qu'ils se soulagent dans la nature (3% de la population). Plus de 90% des ménages enquêtés pensent vidanger en cas de remplissage et 5% n'y pensent même pas. Ceci s'explique par l'insuffisance et la non disponibilité des camions vidangeurs. Les eaux usées sont directement déversées dans les caniveaux et drains car le village est dépourvu de réseau d'égout. Les populations déversent aussi les eaux usées et les ordures dans les maisons inachevées (photo 5). Ces espaces dégagent des odeurs insupportables et constituent d'excellents gîtes de prolifération des agents pathogènes (mouches, rongeurs,...) vecteurs de nombreuses maladies. À Abobo-Baoulé, les eaux pluviales sont drainées dans les caniveaux en ce qui concerne les 2ones viabilisées. Pour les 2ones dépourvues de caniveaux ou mal dimensionnés, ces eaux stagnent à ces endroits. Cependant, les caniveaux et drains existants sont des lieux par excellence de dépôt d'ordures ménagères. Ils sont pour la plupart bouchés (photo 6). Lors des pluies, les eaux de ruissellement font un travail érosif le long des voies non bitumées.

    Photo 5 : Une maison inachevée transformée en dépotoirs Auteur : D. Souleymane

    Photo 6 : Caniveau bouché par des déchets divers. Auteur : D. Souleymane

    Tableau 12 : Indicateurs économiques de la gestion des ordures ménagères et des eaux usées à Abobo-Baoulé en 2007

    Année

    Déchets

    Coût de la

    Coût du

    Coût de la

    Budget de

    Pourcentage

     

    recueillis

    collecte

    curage des

    gestion

    la gestion

    du village

     

    (en

    (en francs

    caniveaux

    des

    des

    dans le

     

    tonnes)

    CFA)

    (en francs

    ordures et

    ordures de

    budget de la

     
     
     

    CFA)

    eaux
    usées (en
    francs

    la
    commune
    (en francs

    commune

     
     
     
     

    CFA)

    CFA)

     

    2007

    5 840,28

    17 520 840

    6 479 160

    24 000 000

    794 422 188

    3,02%

    Source : Service technique Mairie d'Abobo, 2007

    Pour l'année 2007, la collecte de 5 840,28t d'ordures et le curage des caniveaux a coûté 24 000 000 Frs CFA, soit 3,02% du budget alloué à la collecte des ordures et aux curages des caniveaux dans la commune.

    Les ordures ménagères et les eaux usées produites à Abobo-Baoulé ne font pas l'objet d'une gestion adéquate. On assiste de plus en plus à la création des dépôts sauvages. Les eaux usées et pluviales stagnent dans les caniveaux.

    Figure 8 : L'état d'insalubrité à Abobo-Baoulé

    Conclusion partielle

    La gestion des déchets ménagers solides et liquides est un secteur mal structuré. Les intervenants ont des responsabilités controversées, mal définies et éprouvent d'énormes difficultés dans le village. Cette situation explique la mauvaise gestion des déchets dans le village.

    La mauvaise gestion de ces déchets entraîne des problèmes sur la population et le cadre de vie.

    PARTIE III $

    PROBLÈMES LIÉS AUX

    DÉCHETS ET LES STRATÉGIES

    DE LUTTE CONTRE

    L'INSALUBRITÉ

    L'augmentation de la population et l'émergence des activités économiques entraînent une augmentation de déchets ménagers solides et liquides. Ces déchets sont mal gérés et cette mauvaise gestion des déchets entraîne des problèmes sur le cadre de vie des populations.

    Ces problèmes pourraient croître si rien n'est fait.

    PARTIE III: PROBLÈMES LIÉS AUX DÉCHETS ET LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE L'INSALUBRITÉ

    Chapitre 1 : les problèmes liés aux déchets

    Les insuffisances identifiées dans le mode de la gestion des ordures ménagères et des eaux usées ont des répercussions sur le cadre de vie et la santé de la population.

    1) la dégradation du cadre de vie

    Il convient de noter que les ordures ménagères et les eaux usées mal gérées polluent l'air, le sol et la nappe phréatique.

    a) pollution de l'air

    Sous climat tropical, les ordures ménagères se décomposent rapidement. Ces ordures, majoritairement constituées de substances putrescibles dégagent donc des odeurs nauséabondes et pestilentielles dans l'atmosphère. Les eaux usées et pluviales qui stagnent dans les caniveaux dégagent également des odeurs insupportables. L'incinération des ordures sur les dépotoirs sauvages entraîne la pollution de l'air par les ga2 qui se dégageant des fumées (Alla, 2007). La combustion fait dégager dans l'air des fumées noires et des ga2 tels que le ga2 Chlorhydrique (HCL), le dioxyde de souffre (S02), le sulfure d'hydrogène (H2S) et des ga2 délétères qui ont des effets nocifs sur la santé de ceux qui les inhalent (Nyassogbo, 2005).

    Il faut noter aussi que lorsque les ordures traînent pendant longtemps dans un endroit, cela entraîne d'autres réactions chimiques telles que la fermentation anaérobie, qui produit le méthane (CH4) (Nyassogbo, 2005).

    b) pollution du sol et de la nappe phréatique

    Le climat tropical favorise la décomposition rapide des ordures. Les eaux usées issues des ménages et les eaux pluviales se combinent à plusieurs éléments. Le sol se charge de substances toxiques (Nyassogbo, 2005). Les sels minéraux issus de ces eaux usées s'infiltrent dans le sol pour atteindre la nappe phréatique (Nyassogbo, 2005 ; Alla, 2007) qui dévient une source de maladies diarrhéiques.

    2) les atteintes à la population

    Les ordures ménagères entassées et la stagnation des eaux usées attirent les mouches, les moustiques, les cafards et les rongeurs. Ces bestioles envahissent les maisons et troublent le sommeil des populations pendant les nuits à travers leur bruit. Les lieux insalubres favorisent la formation des gîtes de moustiques, agents vecteurs du paludisme (Alla, 2007). L'obstruction des caniveaux par les ordures est une préoccupation à Abobo-Baoulé (Service technique, mairie d'Abobo, 2007). Cette situation rend difficile l'écoulement des eaux usées et pluviales qui stagnent dans ces endroits. Les mouches prolifèrent le jour dans les maisons et se déposent sur les aliments non couverts et à la fin de la journée, elles sont remplacées par les moustiques. Les rongeurs (rats, souris) envahissent également les maisons et font leurs trous à travers la maison.

    Ces situations créent des désagréments et portent atteintes à la santé de la population.

    3) la santé de la population

    Les habitants d'Abobo-Baoulé sont exposés à des risques sanitaires dus aux ordures ménagères et aux eaux usées stagnantes (tableau 13). Les populations doivent donc faire face au double poids des charges de maladies liées aux déchets et de la pauvreté économique.

    Tableau 13 : Les maladies courantes à Abobo-Baoulé

    Maladies

    Nombres de
    personnes affectées

    Pourcentage

    Paludisme

    256

    85

    Diarrhée

    29

    10

    IRA*

    10

    3

    ND*

    5

    2

    Total

    300

    100%

    Source : Enquête de terrain, 2007

    IRA*: Infection Respiratoire Aiguë ND * : Non Défini

    Le paludisme et la diarrhée touchent un nombre élevé de la population avec des taux respectifs de 85% et de 10% des cas de maladies selon notre enquête. Ces données sont confirmées par le médecin du centre de santé à base communautaire du village. Selon le médecin et comme le démontre notre enquête, le paludisme est la maladie la plus répandue dans le village (figure 9). Cette maladie est la plus courante avec environ 90% des cas de consultation, selon les responsables de ce centre de santé. Quant à la diarrhée, elle affecte 8% de la population. Cette maladie se contracte parce que la population n'observe pas souvent les règles élémentaires d'hygiènes. Les enfants sont les plus touchés avec un taux de plus de 5%. Cela s'explique par le fait que les enfants traînent dans les lieux malsains et prennent parfois leur repas sans se laver les mains.

    Les infections respiratoires aiguës (IRA) concernent 3% de la population. Ce qui démontre la nécessité de mieux comprendre la relation entre l'environnement et la santé des populations, particulièrement celle des personnes vieillissantes, des enfants ou des femmes, souvent plus vulnérables à cause d'un système immunitaire plus fragile ou d'une position particulière dans les sociétés du monde (Duchemin et al. 2003 ; Alla, 2007). Il convient de noter aussi que ces

    maladies font partie du quotidien des populations, qui pratiquent très souvent de l'automédication et utilisent la pharmacopée traditionnelle

    Figure 9 : Proportion des maladies courantes à Abobo-Baoulé

    Source : Notre enquête, 2007

    Les faiblesses rencontrées dans le mode de gestion des déchets à Abobo-Baoulé accroissent également le risque de morbidité (tableau 14).

    Le changement de comportement des populations en matière d'assainissement et de gestion des ordures ménagères est une nécessité et une urgence absolue pour réduire les risques de maladies liées à l'environnement dans le village.

    Les solutions qu'ils préconisent vont du ramassage régulier des ordures ménagères aux stations d'épurations des eaux usées en passant par l'augmentation du nombre de coffre à ordure. Pour la population, les stations d'épurations par voie naturelle représentent une alternative adaptée. Cependant, le choix de la meilleure station d'épuration passe par la connaissance des paramètres socioculturels, économiques, techniques, urbanistiques et environnementaux du contexte dans lequel elle sera installée (Wéthé et al, 2003).

    Tableau 14 : Perception des chefs de ménages sur l'insalubrité du village

    Opinion des
    enquêtés

    Nombre d'enquêté

    Pourcentage

    Qui pensent que
    l'insalubrité peut
    rendre malade

    298

    99,33

    Qui pensent que
    l'insalubrité ne rend
    pas malade

    2

    0,67

    Total

    300

    100%

    Source : Enquête de terrain, 2007

    4) les inondations

    Lors des pluies, les caniveaux et les 2ones basses du village sont inondés. Les eaux de ruissellement créent des rigoles et des crevasses dans le village qui sont par la suite transformées en dépotoirs sauvages.

    Quant aux rues non bitumées, elles sont impraticables en saison pluvieuse (photo 7)

    Photo 7 : Une voie dégradée par les eaux usées et pluviales Auteur : D. Souleymane

    La mauvaise gestion des déchets a entraîné un environnement malsain, insalubre et source de nombreuses maladies (Paludisme, Diarrhée, IRA,...). Tous ces problèmes entravent le processus de développement du village car les maladies liées à l'environnement sont dangereuses et mortelles.

    Il faut donc proposer de meilleures stratégies pour atténuer la dégradation du cadre de vie des populations et réduire ainsi le risque de maladies liées à l'environnement.

    Chapitre 2 : les stratégies de lutte contre l'insalubrité

    Nous proposerons des stratégies spécifiques pour une gestion plus saine des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales à Abobo-Baoulé et des stratégies générales.

    Mais avant, il est important de connaître la perception des populations sur l'état d'insalubrité du village.

    Sur un échantillon de 300 chefs de ménages enquêtés, à Abobo-Baoulé, 99,33% affirment être indisposés par les ordures ménagères, les eaux usées et pluviales ainsi que les bestioles liées à l'insalubrité (mouches, cafards, souris,...) et veulent un environnement plus sain, tandis que 0,67% soit deux chefs de ménages pensent que ces insectes ne transmettent pas de maladies sinon que tous les Africains seraient malades (figure 10).

    Figure 10 : Perception des enquêtés sur l'état de morbidité lié à l'insalubrité

    Source : Notre enquête, 2007

    Les populations du village sont conscientes de la situation et sont prêtes à rechercher des solutions pour améliorer l'assainissement et la gestion des ordures. Les technologies modernes qui nécessitent de gros investissements sont hors de portée des populations. Par exemple, l'installation des services modernes

    d'assainissement dans le village nécessiterait l'ouverture des axes routiers et donc destruction d'habitats. Dans ces conditions, il conviendrait de trouver des solutions tenant compte du contexte socioéconomique. À ce propos, des stratégies spécifiques ont été préconisées au niveau local.

    1) Stratégies spécifiques

    Il s'agit de :

    > d'appuyer l'initiative de la Chefferie dans le domaine de la précollecte et encourager les projets communautaires.

    Les populations du village disposent de nombreuses ressources et beaucoup de créativité qu'il faut exploiter et améliorer leur cadre de vie. Les chefs de ménages enquêtés sont prêts à participer financièrement et1ou matériellement à la mise en place de tout projet de gestion des ordures et d'eaux usées.

    > de former des jeunes gens pour la précollecte.

    Les ordures précollectées seront acheminées dans des endroits prévus à cet effet. Ce travail facilitera celui des collecteurs. Pour cela, une certaine motivation devrait être faite au niveau des jeunes en leur fournissant un salaire mensuel. Les précollecteurs d'Abobo-Baoulé doivent bénéficier d'un encadrement, d'une formation et ils doivent être équipés suffisamment. Car cette activité réduit le taux de chômage et contribue à améliorer la santé environnementale (Mpakam et al. ,2006). Les charrettes des précollecteurs doivent être divisées en compartiment selon les différents types de déchets. Ces charrettes doivent en outre être recouvertes pour éviter aux ordures de s'éparpiller au moindre vent. Tous ces travaux faciliteraient la valorisation par récupération des objets encore utilisables et le compostage des ordures pour le développement surtout des cultures maraîchères pratiquées à la périphérie d'Abidjan.

    > sensibiliser et éduquer les populations sur les règles d'hygiène et sur les pratiques qui contribuent à la dégradation de l'environnement.

    À travers cette sensibilisation, il faut promouvoir les bienfaits d'un environnement sain (Kouamé, 2005). Les autorités municipales et villageoises doivent faire de l'assainissement et la gestion des ordures une priorité à AboboBaoulé.

    Les autorités doivent aussi mener des actions en faveur de l'assainissement. Ces actions doivent être menées avec l'implication de la commune d'Abobo, ceci à travers des campagnes de sensibilisation sur l'hygiène et la propreté. Pour la réussite de cette action, il faut utiliser des techniques de proximité telles que les visites à domiciles avec des explications plus pratiques, des rencontres d'échanges avec les groupes cibles (hommes, femmes, enfants). Il faut également multiplier les actions de type « journée village propre ».

    > entretenir le centre de groupage du village

    Le centre de groupage du village doit être bien entretenu et dépollué régulièrement. Ce centre doit être clôturé entièrement pour empêcher les animaux d'y accéder. Pour palier au problème de saturation du centre de groupage, il doit y avoir plusieurs centres de groupages. Le seul centre du village ne suffit pas.

    > former les jeunes du village sur la production de fumure à partir des déchets.

    La mairie peut s'investir avec l'aide du personnel agricole de l'Etat à une formation des jeunes et des agriculteurs sur la production d'engrais organique à partir des ordures ménagères (figure 11). Ces engrais pourraient être vendus aux agriculteurs. Les revenus collectés permettront de bien rémunérer les jeunes et les encourager.

    > inciter les populations à lutter contre l'enherbement.

    Les propriétaires des lots sommairement ou non mis en valeur doivent tenir ces espaces propres par un nettoyage continu à travers des journées dénommées « village propre ».

    RESERVEE FIGURE PRODUCTION DE

    FUMURE

    Ces mesures nécessitent une organisation et une solidarité communautaire pour générer les sources de financement, l'appui des autorités, des bailleurs de fonds et des organismes de développement.

    Pour parvenir à une gestion adéquate des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales, il convient de prendre certaines dispositions ou en d'autres termes de mettre en place des stratégies générales.

    2) Stratégies générales

    Pour assainir le cadre de vie des populations, l'État doit suivre les contrats, l'exécution et le contrôle des travaux d'enlèvement des ordures ménagères et d'évacuation des eaux usées et pluviales. L'Etat doit être le maître du jeu des acteurs et définir les responsabilités. Cela va réduire ou éviter les conflits entre les différents intervenants dans ce domaine. L'Etat doit être impliqué d'avantage et impliquer également le secteur privé pour le recyclage des ordures ménagères. À cet effet, il faut :

    une meilleure organisation de la gestion

    Il existe plus de sept prestataires de service relatif à la gestion des ordures à Abobo. Vu la complexité et l'ampleur des tâches, les responsabilités doivent être bien définies et les actions des différents acteurs mieux coordonnées par la municipalité. Toutes les associations et ONG qui travaillent dans le domaine de la gestion des ordures et des eaux usées doivent être réglementées et régies par des lois dans un cadre juridique et institutionnel approprié (Attahi, 1995). Ces associations doivent disposer d'une reconnaissance officielle, de statut et règlement intérieur, d'un siège. Ces associations doivent être formées sur la gestion des déchets et la gestion financière.

    > privilégier la gestion participative

    Dans tous les programmes de développement durable, les populations cibles doivent être associées depuis la phase de réflexion jusqu'à l'exécution du projet (Dobé, 2007). Il faut donc mener une étude de faisabilité relative à la volonté de la population concernée à payer le coût du service en recherchant sa libre adhésion. Toutes les composantes de la population, les mouvements associatifs, les syndicats,... doivent participer aux programmes de gestion de l'environnement et rendre compte régulièrement. Il faut aussi identifier des méthodes et techniques adaptées au contexte local et des sites de transfert adéquats.

    En ce qui concerne Abobo-Baoulé, les ménages ont eu à se prononcer sur leur implication dans la gestion des déchets. Les désagréments que causent les eaux usées et les ordures sont tels que 84% des chefs de ménage interrogés sont d'accord pour acquérir des systèmes d'évacuation et de traitement des eaux s'il s'avère que ceux-ci sont adaptés (figure 12).

    Figure 12 : Implication des ménages dans la gestion des ordures et des eaux usées

    Source : Notre enquête, 2007

    Trois formes de contributions sont préconisées par ces ménages dans le but d'améliorer la gestion des ordures et l'état de l'assainissement (figure 16) :

    El La contribution financière est préconisée par 84% de l'échantillon, sans

    préciser le montant ;

    El La contribution sous forme de matériels (brouettes, pelles, râteaux, etc.) est citée par 38% des enquêtés ;

    El 4,33% des enquêtés acceptent de participer à l'installation de nouveaux systèmes d'assainissement.

    Pour le stockage des ordures ménagères, les populations doivent utiliser des contenants à couvercles qui peuvent être octroyés par la Mairie à moindre coût. Cette action facilitera le travail des précollecteurs et rendra les déchets moins lourds. Les ménages devraient récupérer les déchets ayant un intérêt économique pour des revenus supplémentaires. Selon les ménages, plusieurs acteurs doivent s'impliquer dans la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales (figure 13).

    Figure 13 : Acteurs à associer du point de vue des ménages

    Source : Notre enquête, 2007

    Les ménages proposent que la gestion et l'exploitation de nouveaux systèmes soient organisés, soit par l'Etat (53,33% des questionnés), soit par la commune (20,33% des questionnés), soit par une Organisation Non Gouvernementale exerçant dans le domaine de la gestion de l'environnement (16,66% des chefs de ménages), soit par une Organisation Communautaire de Base (OCB) (évoquées par 70,66% des chefs de ménage). Cependant, 87,66% des chefs de ménages enquêtés affirment que la population doit être la tête de file quelque soit l'organisateur du système à mettre en place.

    Toutes ces solutions préconisées doivent être explorées par tous les acteurs et les
    intervenants dans la gestion des ordures ménagères et des eaux usées à Abobo-
    Baoulé. Aussi, pour que ces solutions soient plus efficaces, il faut une gestion

    plus autonome. Alors, la nécessité d'une décentralisation plus renforcée s'avère importante.

    > renforcer la décentralisation

    La décentralisation est définie comme partage et transfert de pouvoirs et de compétences (Atta, 2006) aux collectivités locales. Les collectivités locales doivent bénéficier d'une relative autonomie administrative et financière et disposer de fonds nécessaire aux services dont l'assainissement et la collecte des ordures ménagères. La décentralisation est donc à mettre en pratique afin d'assurer un transfert de pouvoir aux collectivités locales.

    La mairie doit suivre de près les fréquences de collecte effectuées sur l'ensemble de la commune. Elle doit également réorganiser et suivre le système de précollecte des jeunes. Pour palier aux problèmes de la mauvaise utilisation des contenants et rejets anarchiques, la mairie doit accroître les actions de sensibilisation à l'endroit des populations. Elle doit mettre en place une réglementation communale en matière d'hygiène publique et surtout l'appliquer à la lettre. À cet effet, la mairie doit créer des bureaux municipaux d'hygiène et organiser des actions de formations permanentes pour le personnel municipal et les ménages. Ces formations seront axées sur les techniques adaptées d'assainissement et de gestion des ordures ménagères. Cela pourrait accroître l'efficacité des actions de sensibilisation de la population.

    > appliquer le principe du « Pollueur-Payeur »

    Il faut mettre en place des textes et lois pour réglementer la gestion des ordures ménagères et des eaux usées au niveau des ménages car la ménagère qui jette des ordures ou déverse des eaux usées sur la chaussée ne craint aucune pénalité. Face à cette impunité, il faut appliquer le principe du "Pollueur-Payeur''. Ce principe stipule que c'est le pollueur qui doit assumer le coût de la dépollution, ou en d'autres termes payer les frais de dépollution (PNUE, 2006).

    > Entretenir la voirie

    À part quelques voiries bitumées à Abobo-Baoulé, toutes les voies de communication sont en terre et très dégradées ce qui rend difficile la circulation des engins roulants.

    La Mairie doit entretenir les voies du village. Cette action permettra une circulation plus facile des véhicules de ramassage des ordures ménagères qui pourraient alors desservir tout le village.

    > Augmenter le nombre de coffre à ordure et installer des caniveaux

    Les sociétés de ramassages des ordures ménagères doivent augmenter le nombre de coffre à ordure dans les 2ones dont elles ont la charge. Cela permettra aux populations d'être moins distantes des coffres. Cela permettra d'étendre la collecte aux 2ones défavorisées et accroître ainsi le taux de collecte qui reste encore faible.

    Quant à la Mairie, elle doit investir dans l'installation de nouveaux ouvrages d'assainissement (caniveaux, dalots,...) pour mieux drainer les déchets liquides.

    Les solutions proposées font appel à l'adoption de nouveaux comportements de l'ensemble des acteurs vis-à-vis de l'environnement. Car la dégradation de l'environnement et ses conséquences sur la vie des populations génèrent des coûts élevés. En plus, les maladies liées à l'environnement (IRA, Diarrhée, Paludisme, Amibiases, etc.) empêchent une frange importante de la population active de travailler.

    Conclusion partielle

    La troisième partie de notre étude met en exergue les problèmes liés aux déchets. Des actions sont menées aussi bien par la population que par les autorités municipales. Ces actions sont limitées et ciblées et l'état de l'environnement reste préoccupant. C'est pourquoi nous avons jugé opportun proposer des stratégie de lutte afin d'assainir le cadre de vie et réduire le risque de maladies environnementales.

    CONCLUSION GÉNÉRALE

    Au terme de cette étude, il convient de retenir que toutes nos hypothèses ont été vérifiées et confirmées.

    La population d'Abobo-Baoulé est estimée aujourd'hui à plus de 15.000 habitants. La population produit plus de 16 tonnes de déchets ménagers solides (ordures ménagères) et plus de 650 000 litres d'eaux usées chaque jour.

    Il faut cependant remarquer que la production des ordures et des eaux usées varie en fonction du niveau de vie des ménages et des activités. Dans l'objectif d'une bonne gestion des ordures ménagères, la Chefferie a mis en place un comité de jeunes chargés de la précollecte. Ceux-ci ont la charge de précollecter les ordures et les convoyer jusqu'aux coffres à ordure installés par les gestionnaires ou au centre de groupage du village. Malgré cette intervention des précollecteurs plus de 13% des ordures soit plus de 2 tonnes d'ordures alimentent les dépôts sauvages chaque jour.

    La situation de l'assainissement reste donc inquiétante dans le village. On y rencontre un seul système d'assainissement constitué d'ouvrages autonomes. Les ordures, les eaux usées stagnantes sont des problèmes qui mettent quotidiennement en péril la santé et le bien-être des populations.

    Il apparaît en revanche que les populations ont une claire conscience des dangers qui les guettent. En effet, elles associent clairement d'une part la morbidité et l'insalubrité du cadre de vie et d'autre part, la dégradation du cadre de vie et le défaut d'ouvrages d'assainissement collectif car les populations sont exposées au Paludisme et à la Diarrhée, qui sont les maladies courantes avec des taux respectifs de 85% et 10% des cas de maladies.

    Donc cette perception est insuffisante pour prendre à bras le corps le problème de la gestion des déchets. Mais elle constitue un acquis car des populations sensibilisées sur un enjeu sont à priori plus armées pour relever le défi. Les solutions techniques qu'ils préconisent vont des réseaux d'égouts aux stations

    d'épuration des eaux usées, en passant par l'augmentation du nombre de coffre à ordure.

    Cependant, le choix du meilleur système d'assainissement passe par la connaissance des paramètres socioculturels, économiques, techniques, urbanistiques et environnementaux dans lequel il sera installé. Cela montre l'importance du travail qui doit être mené pour l'assainissement du cadre de vie à Abobo-Baoulé et au delà toutes les localités confrontées aux mêmes problèmes environnementaux. Cependant, ce dont nous sommes certains, c'est que la réussite des projets d'assainissement doit recueillir l'adhésion des populations concernées. Les populations doivent participer à la fois à la définition du problème et au choix des solutions tout en utilisant des techniques et des principes adaptés au contexte local. Toutes ces actions doivent passer d'abord par la sensibilisation et l'éducation relative à l'environnement, ceci pour renforcer l'adhésion des populations. Les difficultés liées à la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales demandent que des solutions soient prises. En ce sens, on peut penser au réaménagement des rues du village, à l'installation d'un système d'assainissement adéquat et à l'augmentation des coffres à ordures pour les rendre plus accessibles aux populations. Ces travaux permettront d'assainir le cadre de vie des populations et réduire les maladies liées à l'environnement parce que ces maladies génèrent des coûts élevés et empêchent une frange importante de la population de travailler.

    Malgré l'embauche d'un nouveau concessionnaire pour la collecte et l'élimination des déchets solides et liquides et le recours aux précollecteurs de certains ménages, le problème des déchets reste entier à Abobo-Baoulé.

    Cette situation nous permet de dire tout simplement que la problématique de la gestion des déchets doit être posée en termes financiers et matériels mais également en termes spatiaux donc géographiques.

    Voici pour terminer quelques réflexions qui pourraient orienter nos réflexions futures :

    >

    Comment satisfaire les attentes des populations en matière d'assainissement ?

    > Quels acteurs faudrait-il impliquer dans la résolution des problèmes d'assainissement ?

    > Ne faut-il pas concilier aménagement du territoire et gestion de l'environnement pour palier aux problèmes d'assainissement ?

    REFERENCES BIBLI0GRAPHIQUES

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    AKéKo B. (1991). L'impact de la décharge d'Akouédo sur les populations riveraines. Mémoire de Maîtrise. IGT

    Attahi K. (1995). Le problème des déchets à Abidjan et son fondement historique, BNETD, Abidjan. 29 p.

    Botti B. Aménagement en infrastructures de base et organisation spatiale de la métropole d'Abidjan : le cas de la gestion des eaux usées et pluviales. Avant- projet de Thèse de Doctorat 3ième cycle. IGT

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    INDEX DES SIGLES ET DES ABRÉVIATIONS

    BNETD : Bureau National d'Études Techniques et de Développement CCT : Centre de Cartographie et de Télédétection

    CFA : Communauté Financière Africaine

    CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International CSRS : Centre Suisse de Recherche Scientifique

    DESA : Diplôme d'Études Spécialisées d'Agriculture

    DM : Déchets Ménagers

    ECED : Enfant en Circonstance Extrêmement Difficile

    IGT : Institut de Géographie Tropicale

    IMUP : Intervention en Milieu Urbain Pauvre

    INS : Institut National de la Statistique

    IRA : Infections Respiratoires Aïgues

    IRM : Institut des Ressources Mondiales

    Kg1hbt1j : kilogramme par habitant par jour

    ND : Non Défini

    OCB : Organisation Communautaire de Base

    OM : Ordures Ménagères

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    ONU : Organisation des Nations Unies

    PNEDD : Programme National pour l'Environnement et le Développement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement t : tonne

    TEOM : Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères

    UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

    LISTE DES ILLUSTRATIONS
    I -- LISTE DES FIGURES

    Figure 1. Localisation de la zone d'étude

    Figure 2. Site originel du village

    Figure 3. Infrastructures et équipements à Abobo-Baoulé

    Figure 4. Évolution de la population d'Abobo-Baoulé de 1988 à 2006

    Figure 5. Proportion des Ivoiriens et des Non Ivoiriens à Abobo-Baoulé en 1998 Figure 6. Répartition des activités économiques à Abobo-Baoulé

    Figure 7. Localisation des dépôts sauvages a Abobo-Baoulé

    Figure 8. L'état d'insalubrité à Abobo-Baoulé

    Figure 9. Proportion des maladies courantes à Abobo-Baoulé

    Figure 10. Perception des enquêtés sur l'état de morbidité lié à l'insalubrité Figure 11. Production d'engrais organique à partir des déchets

    Figure 12. Implication des ménages dans la gestion des ordures et des eaux usées Figure 13. Acteurs à associer du point de vue des ménages

    II -- LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1. Évolution de la population d'Abobo-Baoulé de 1998 à 2006

    Tableau 2. Répartition de la population d'Abobo-Baoulé par nationalité en 1998 Tableau 3. Catégories socioprofessionnelles de la population enquêtée

    Tableau 4. Répartition de quelques activités économiques à Abobo-Baoulé Tableau 5. Travaux de voirie effectuée à Abobo-Baoulé

    Tableau 6. Synthèse des infrastructures et équipements à Abobo-Baoulé Tableau 7. Composition des déchets ménagers selon le type d'habitat

    Tableau 8. Évolution comparée de la population et la production d'ordures de 1998 à 2006

    Tableau 9. Indicateurs économiques de la gestion des ordures ménagères et des eaux usées à Abobo-Baoulé en 2007

    Tableau 10. Les différentes modes d'évacuation des ordures selon les ménages Tableau 11. Avantages et inconvénients du mode de financement de la gestion des ordures et des eaux usées

    Tableau 12. Travaux de drainage effectués à Abobo-Baoulé

    Tableau 13. Perception des chefs de ménages sur l'insalubrité du village Tableau 14. Les maladies courantes à Abobo-Baoulé

    III -- LISTE DES PHOTOGRAPHIES

    Photo 1. Entrée du village fortement dégradée par une stagnation des eaux pluviales Photo 2. L'habitat moderne est également présent dans le village

    Photo 3. Caniveau non couvet et non dimensionné

    Photo 4. Une maison inachevée transformée en dépotoirs

    Photo 5. Caniveau bouché par les déchets divers

    Photo 6. Une vue du matériel de précollecte des jeunes

    Photo 7. Une voie dégradée par les eaux usées et pluviales

    ANNEXES

    TABLE DES MATIÈRES

    INTRODUCTIONGENERALE......................................................................5 REVUE DE LITTERATURE..........................................................................7 PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE...........................................................10 OBJECTIFS.............................................................................................12 HYPOTHÈSES..........................................................................................13 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE...............................................................13 TABLEAU SYNOPTIQUE ...........................................................................19

    PARTIE I : POPULATION ET CADRE DE VIE................................................22 Chapitre1 : Cadre de vie..............................................................................22

    A. le cadre physique.....................................................................................22

    a) le site................................................................................................22

    b) les contraintes climatiques.....................................................................22

    c) les espaces verts..................................................................................23

    B. le cadre humain......................................................................................24

    a) l'organisation de l'habitat et l'occupation du sol .......... .............................24

    b) les infrastructures et équipements..........................................................27

    Chapitre 2 : Population et activités économiques.................................................32

    A. Population............................................................................................32

    a) l'historique......................................................................................32

    b) une population en constante évolution....................................................33

    c) une population composite.......................................................................34

    d) une population à dominance masculine.....................................................35

    e) les catégories socioprofessionnelles......................................................35

    B. Activités économiques...............................................................................37

    a) un recul des activités agricoles..............................................................37

    b) l'émergence de nouvelles activités...........................................................37

    c) les activités génératrices d'ordures ménagères et d'effluents urbains..............39

    Conclusionpartielle.....................................................................................40

    PARTIE II : DIAGNOSTIC DE LA GESTION DES ORDURES MÉNAGÈRES, DES EAUX USÉES ET DES EAUX PLUVIALES......................................................42

    Chapitre 1 : la production des déchets.................................................................42

    A. les ordures ménagères..............................................................................42

    a) la composition....................................................................................42

    b) les quantités produites.......................................................................... 43

    B. les eaux usées et les eaux pluviales .................................................................. 45

    1. les eaux usées.............................................................................................45

    a) les quantités générées..........................................................................45

    b) les sources de production......................................................................45

    2. les eaux pluviales....................................................................................46

    Chapitre 2 : La gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales................47

    A. les ordures ménagères..............................................................................47

    a) la politique de gestion..........................................................................47

    b) les méthodes de gestion des ordures ménagères..........................................47

    c) les quantités précollectées, collectées et éliminées ......... .............................49

    d) les méthodes de financement et de gestion 52

    B. les eaux usées et les eaux pluviales.................................................................53

    a) la politique de gestion des déchets liquides................................................53

    b) les ressources humaines et matérielles des gestionnaires ... .............................54

    c) les acteurs de la gestion des déchets et leurs responsabilités..........................55

    d) l'état de l'assainissement .......................................................................58

    Conclusionpartielle....................................................................................62

    PARTIE III : LES PROBLÈMES LIÉS AUX DÉCHETS ET LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE L'INSALUBRITÉ...............................................................64

    Chapitre 1 : Les problèmes liés aux déchets ......................... 64

    Lesproblèmes aux déchets 64

    1. la dégradation de l'environnement.................................................................64

    a) la pollution de l'air............................................................................64

    b) la pollution du sol et de la nappe phréatique............................................65

    2. les atteintes à la populations.......................................................................65

    3. la santé de la population............................................................................65

    4. les inondations..............................................................................................69

    Chapitre 2 : les stratégies de lutte contre l'insalubrité~~~~~~~~~~~~~...70

    1) les stratégies spécifiques.~.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~..71

    2) les stratégies générales~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...75

    Conclusionpartielle~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..~~~~~~..81

    CONCLUSION GÉNÉRALE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.... 82 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~.85 ANNEXES...............................................................................................................................91 TABLE DES MATIÈRES..~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...~~.96






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