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Mise en oeuvre par le Benin des résolutions issues de la Quatrième Conférence Internationale des Démocraties Nouvelles ou Rétablies: bilan et perpectives.

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par Abdou Karim MONSIA
Université d'Abomey-Calavi ( Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature) ENAM - Diplome du 1er Cycle de l'ENAM-BENIN. Option Diplomatie et Relations Internationales. 2008
  

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Section 1 : Cadre opératoire de l'étude

Dans cette section, il est question de présenter l'action des différents acteurs (Société civile, secteur privé, communauté internationale, système des Nations Unies), conformément aux recommandations de la CIDNR, dans l'enracinement de la Démocratie dans le monde, en Afrique et principalement au Bénin dans le Paragraphe 1, ensuite dans le Paragraphe 2 nous parlerons du mécanisme de suivi recommandé à l'issue de la 4éme Conférence.

Paragraphe 1 : Mise en oeuvre des recommandations au Bénin

A- Au niveau national

A-1) Au niveau des Organisations de la Société Civile

A l'issue de la quatrième CIDNR, il a été recommandé aux Organisations de la Société Civile (OSC) de prendre toutes les mesures appropriées au niveau national, sous- régional et régional pour renforcer leur coopération avec leurs homologues des autres pays. La contribution de la Société Civile et aussi des Parlements a été reconnue expressément par la résolution 60/253 paragraphe 3 de l'Assemblée générale des Nations Unies en date du 2 mai 2006, qui se félicitait du "caractère intégré et tripartite (Gouvernements, Parlements, Société Civile) de la Sixième Conférence Internationale des Démocraties Nouvelles ou Rétablies, qui permettra une interaction et une coopération accrues dans l'effort commun de promotion de la

démocratie". La Réunion parlementaire de Doha a également offert l'occasion de tenir des discussions de fond que la manifestation parlementaire organisée lors de la cinquième CIDNR, qui a eu lieu à Oulan Bator, en Mongolie, en Septembre 2003, n'avait pas permis. La sixième CIDNR a donc constituée une nouvelle marque de reconnaissance du rôle clé joué par les Parlements et la Société Civile dans le domaine de la démocratie.

Au Bénin, les types d'OSC recensées dans les douze départements par le Programme Organisations de la Société Civile Appuyées et Renforcées (OSCAR) dans le cadre de son programme d'action, sont essentiellement les ONG, les Associations socioprofessionnelles (fédérations d'artisans, organisations paysannes), les syndicats, les confessions religieuses, les médias (associations de journalistes nationale et internationale), la chefferie traditionnelle, les associations de développement. On note également la présence de plusieurs regroupements d'OSC ainsi que des cadres de concertation par endroit. Les actions de ces OSC touchent la quasi-totalité des secteurs de la vie nationale tels que : l'éducation, la santé, la promotion agricole, l'épargne, la réalisation d'infrastructures communautaires, etc.

Nous citerons nommément quelques OSC qui interviennent au Bénin et qui ont pris part à la Quatrième CIDNR : Association des Jeunes pour l'Amitié, l'Environnement et le Développement (AJAED) ; Centre Africa Obota ( CAO) ; Centre Béninois pour le Développement des Initiatives à la Base ( CBDIBA) ; Coalition des ONG de l'Ouémé (COO) ; Conseil des ONG en Activité au Bénin ( COAB) ; Fédération Nationale des Associations des Femmes Béninoises ( FNAFB) ; Front des Organisations Nationales Contre la Corruption (FONAC) ; Institut des Droits de l'Homme et de Promotion de la Démocratie (IDHPD) ; Réseau des ONG Béninoises pour des élections Pacifiques et Transparentes ; Réseau des ONG Béninoises pour la Gouvernance Démocratique ; Transparency International Bénin (TIB), etc.

Leurs actions dans le domaine du renforcement de la démocratie ces six dernières années au Bénin , s'est traduite par la lutte contre la révision de la Constitution, la lutte pour la liberté de la presse, les marches contre les fléaux sociaux tels, la corruption, la chèretée de la vie.

L'appui des institutions internationales telles que l'Union Européenne et le PNUD aux OSC au Bénin consiste souvent à encourager des partenariats avec le Gouvernement pour la formulation et l'exécution des projets. Ainsi, l'Union Européenne, dans le cadre de sa coopération avec le Bénin a contribué en 2006 à la mise sur pied d'un programme pour l'appui et le renforcement des OSC, le programme OSCAR. Ce programme matérialise la volonté de l'Etat béninois, de mieux impliquer désormais les OSC dans le processus décisionnel. En effet, de par l'importance et la diversité de leurs interventions au profit de la population et l'efficience de leurs actions en faveur du renforcement de la démocratie, de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, nul doute que le rôle des OSC apparaît désormais incontournable.

Il apparaît également que les relations entre les OSC du Bénin, et leurs homologues des autres pays sont quasi inexistants, à part les commissions régionales qui impliquent les OSC dans leurs activités. En collaboration avec des organismes communautaires africains, la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) a créé le Centre africain pour la société civile, qui est un centre de documentation et d'information sur la participation populaire. A la faveur de certaines rencontres régionales d'échanges, les OSC des différents pays arrivent à échanger entre elles. La recherche de subventions ou d'appuis à la réalisation de leur programme les amène souvent à la recherche de partenaires extérieurs.

Nous avons cherché à savoir si la réalisation du programme OSCAR s'inscrit dans la mise en oeuvre des recommandations issues de la CIDNR. Si pour certains, c'est la première fois qu'ils en entendent parler, pour d'autres, il n'est point besoin de spécifier que telle action est faite conformément aux recommandations de la CIDNR. L'essentiel est que les actes soient posés et que l'esprit des recommandations s'y retrouve. Une analyse pertinente des OSC au Bénin permet d'établir le diagnostic ci-après :

a) Faiblesse des OSC : les OSC sont confrontées à des problèmes qui sont d'ordre organisationnel, opérationnel, de gouvernance, d'autonomie financière, d'inadéquation du cadre réglementaire et d'inexistence d'un système de recensement.

b) Organisation et fonctionnement : les problèmes d'organisation ne facilitent pas une meilleure implication des Osc dans le processus décisionnel, la définition et l'élaboration des politiques. Elles peinent à mettre en place des structures faîtières représentatives pouvant jouer le rôle d'interface entre elles et les pouvoirs publics. Il existe plutôt une multitude de

regroupements qui ne peuvent se targuer de jouir de la légitimité et de la confiance des organisations de base qu'ils sont sensés représenter. Ceci s'explique essentiellement par le problème de leadership. Il faut aussi souligner la méfiance des organisations de base qui craignent la perte de leur autonomie en adhérant aux structures faîtières. Il n'est pas rare de noter parfois des conflits d'intérêt entre structures faîtières et organisations membres. Bon nombre de ces OSC ont également de véritables problèmes de fonctionnement. Entre autres, on peut citer le déficit de circulation d'information (défaut de compte rendu et de restitution, rétention d'information), le non renouvellement régulier des organes dirigeants, le cumul de fonction et le manque de transparence.

c) Professionnalisation et spécialisation : le manque de professionnalisation et de spécialisation des OSC revêt plusieurs formes. Certaines OSC, les ONG notamment, embrassent le plus souvent plusieurs domaines d'intervention de sorte qu'il se pose à elles un problème de spécialisation. Cette situation se justifie par la nécessité pour elles de saisir une gamme assez variée d'opportunités d'activités, y compris celles pour lesquelles elles n'ont pas l'expertise requise. De même, les OSC, ne disposent pas des compétences nécessaires pour accomplir les missions qu'elles se sont assignées. On note ainsi à leur niveau, une faible capacité technique et opérationnelle d'intervention. Les besoins exprimés par les OSC justifient cet état de chose.

d) Gouvernance interne et crédibilité : les OSC sont confrontées au problème de manque de transparence dans la gestion des ressources, ce qui entache parfois leur crédibilité auprès des partenaires. Cette situation n'est pas sans conséquence sur les relations actuelles des partenaires avec les OSC, relations empreintes de prudence, voire parfois de méfiance. Par ailleurs, la mauvaise gouvernance interne entraîne souvent des crises au sein des OSC allant parfois jusqu'à la paralysie ou la dislocation de ces organisations.

e) Politisation : l'un des maux qui minent les OSC béninoises est la politisation. Elle se manifeste de deux manières :on note d'une part des OSC dont les actions sont récupérées par des Organisations politiques, et d'autre part, celles dont la création est inspirée par une visée politique, ce qui entraîne aussi des crises et entache la crédibilité de ces structures.

f) Faible capacité d'autofinancement : les OSC sont le plus souvent à la recherche de ressources pour financer leurs actions, voire même pour leur survie. Même si elles en obtiennent, ces financements ne couvrent souvent que la réalisation des activités, ce qui laisse entier leur problème d'appui institutionnel accentué par le faible taux de recouvrement des

cotisations statutaires prévues. L'appui accordé par les partenaires aux OSC est à la fois technique et financier. Mais ceux-ci ne financent que les projets qui cadrent avec leurs objectifs, notamment dans les domaines du développement communautaire, la bonne gouvernance, la démocratie, l'environnement, l'éducation et la formation, le renforcement de capacité, l'appui à la recherche de financement... .Nous pouvons conclure que les OSC au Bénin sont dynamiques et engagées. Mais, le manque de moyens fait qu'on ne perçoit pas bien leurs actions sur le terrain. Une subvention de la part de l'Etat serait donc indispensable.

A-2) Au niveau du secteur privé

Au nombre des recommandations issues de la quatrième CIDNR, il a été demandé au secteur privé de prendre des initiatives au plan régional ou international pour renforcer la démocratie dans toutes les régions du monde.

Notons que les acteurs privés (banques, entreprises, prestataires de services urbains) sont devenus, depuis longtemps, des acteurs incontournables des politiques nationales de développement. Ils ont régulièrement collaboré avec les pouvoirs publics sous des formes diverses dans le champ du développement et de l'Etat de droit. La mondialisation, la montée en puissance des villes et le développement de la concurrence entre elles à la faveur de la décentralisation, ont accru le rôle joué par le secteur privé dans la gestion des affaires publiques. Les partenariats public-privé se sont multipliés rapidement dans les projets urbains dans la plupart des pays de la sous-région.

L'enjeu actuel est de parvenir à concilier la logique des gouvernants et celle des chefs d'entreprises, qui n'ont pas les mêmes intérêts, ni les mêmes mécanismes d'action et ce à une époque marquée par l'incertitude et la rareté des disponibilités financières. Pouvoirs publics et secteur privé doivent parvenir à s'entendre sur des projets communs propres à déclencher des dynamiques urbaines sans que la logique de marché ne prenne le pas sur l'intérêt général et sans qu'il y ait confusion des rôles. Kofi ANNAN, ancien secrétaire général de l'ONU, affirmait à la cérémonie d'ouverture de la Troisième CIDNR, à Bucarest, en 1997 " au-delà des entreprises " parasites " et des individus qui cherchent à tirer profit des biens collectifs produits, il existe des acteurs privés et/ou groupes d'intérêts professionnels susceptibles de contribuer à la gouvernance démocratique et d'orienter (du moins partiellement) leurs stratégies de manière à participer à l'établissement d'un Etat de droit ".

L'option du libéralisme économique choisie par le Bénin a consacré la liberté d'initiative. Pour opérationnaliser les nouvelles orientations en matière de développement de l'entreprenariat, une vaste initiative a été lancée par le Gouvernement, appuyée par les partenaires au développement, pour l'adoption et la mise en oeuvre d'une politique de développement du secteur privé. Ce programme qui a couvert la période 2001 à 2005 a conduit à la relance du secteur privé et faisait suite à l'adoption du Programme de Relance du Secteur Privé (PRSP) mis en oeuvre à partir de 1996, avec l'appui de plusieurs bailleurs de fonds dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque mondiale.

C'est dans ce contexte que de nombreuses actions et mesures de réforme ont été prises pour améliorer le climat des affaires et promouvoir l'investissement privé national et étranger. On peut citer notamment : la mise en place d'un guichet unique, dont la gestion relève de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin (CCIB) ; la redynamisation de la CCIB, avec la mise en place d'un système d'information plus efficace et le renouvellement de sa structure à travers des élections régulières. La dernière élection s'étant déroulée en Novembre 2007. Le renouvellement du Conseil du Patronat en Décembre 2006; la relance des activités de la Fédération nationale des artisans du Bénin (FENAB) ; la libéralisation des secteurs économiques et le désengagement de l'Etat des secteurs productifs ; la mise en place d'un cadre légal des télécommunications et l'assainissement de la gestion des licences qui entraîna un bras de fer entre le Gouvernement et les prestataires concernés ; l'adoption d'un nouveau code des marchés publics ; la modification du code des investissements pour élargir le champ des activités éligibles et l'amélioration de la gestion portuaire ainsi que la simplification des procédures fiscales et douanières. C'est toujours dans l'optique d'une participation plus accrue du secteur privé à l'économie, qu'un port sec a été mis en service en Octobre 2007 au quartier Zongo, à Cotonou.

Le Gouvernement a entrepris depuis 2001, la réalisation d'un programme de zone franche industrielle aménagée à travers tout le territoire, dans le but de promouvoir les investissements étrangers dans les branches d'exportation. Ce programme qui se poursuit aujourd'hui a pour mérite d'avoir suscité des investissements de divers horizons, aussi bien asiatique qu'européens. Il convient de souligner la contribution significative apportée par le programme de relance du secteur privé à l'amélioration de l'environnement des affaires par l'élaboration de politiques et la création ou le renforcement d'instruments de promotion des entreprises privées. Il est à noter également l'émergence des institutions et structures animées

par les opérateurs économiques privés (chambres consulaires, organisation professionnelles). Les expériences des institutions de micro-finance appuyées dans le cadre du PRSP sont aujourd'hui des exemples de réussites d'approches institutionnelles en vue de la mise en place d'un secteur privé fort. Le PRSP initié depuis 1996 a connu un essor remarquable avec l'octroi de crédit à un intérêt faible aux couches les plus défavorisées à partir de novembre 2006.

Après une décennie de mise en oeuvre du PRSP, le Bénin offre certains atouts clés pour le développement du secteur privé : la stabilité politique, l'existence d'un secteur bancaire commercial viable, la disponibilité d'une infrastructure portuaire et aéroportuaire. La position géographique du Bénin lui permet de jouer le rôle de porte d'entrée et de transit privilégiée vers les pays de l'hinterland (Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad) et le Nigeria. Le secteur privé béninois a su très tôt tirer profit de cette opportunité et affirmer cette vocation de plate forme de l'économie sous régionale. A titre d'exemple, le Port Autonome de Cotonou est devenu, au fil des ans, le principal port de transit des véhicules d'occasion en Afrique de l'Ouest, même si récemment on note plus ou moins une préférence du Port de Lomé au détriment de celui de Cotonou.

Toutefois, le développement du secteur privé continue d'être confronté à la persistance de certaines contraintes parmi lesquelles on peut citer : la faible capacité financière et institutionnelle des promoteurs ; le faible niveau de compétitivité de l'économie ; un environnement des affaires peu favorable au secteur formel ; l'accès difficile des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au financement bancaire en raison de la rareté des ressources à long terme et d'un système viable de garantie des risques ; l'inefficacité du système judiciaire ; les tracasseries administratives et la corruption dans l'administration ; une politique fiscale encore contre productive et une économie peu diversifiée.

Quant à l'informel, il constitue une composante importante du secteur privé avec une part dans l'économie nationale estimée à plus de 50% dans l'agriculture, 30% dans le commerce et les services et 8% dans le secteur manufacturier. Son ampleur grandissante fait que des pans entiers de l'économie échappent encore à toutes formes de contrôle et d'obligation de rendre compte, ce qui contribue à ralentir l'élargissement de l'assiette fiscale, la lutte contre la fraude et la corruption. En effet, on observe une attitude de tolérance relative des autorités face à certaines transgressions à la règle de droit au niveau du secteur informel (exemple du trafic de carburant) en raison de leur contribution à la lutte contre la pauvreté et de leur rôle de soupape aux éventuels problèmes sociaux liés à l'emploi. Aujourd'hui le secteur privé constitue à n'en

point douter, une force indispensable à l'établissement d'un Etat démocratique. Nous pouvons conclure à ce niveau que le secteur privé constitue un maillon essentiel de l'économie béninoise. Mais, il a besoin d'être réglementé pour jouer pleinement son rôle.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo