WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Produits de cueillette dans la « poche de Dialakoto» : potentiel, dynamique des ligneux et possibilités de valorisation

( Télécharger le fichier original )
par Thierno Boubacar DIALLO
Université Cheikh Anta Diop Dakar - Maà®trise de Géographie, Option Aménagement et Biogéographie 2002
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II: LES POTENTIALITES HUMAINES ET ECONOMIQUES

II.1 Le milieu humain

La «poche de Dialakoto» abrite sept terroirs villageois de différente importance. Six d'entre eux sont disposés le long de l'axe routier de la Nationale 7 (Wassadou-dépôt, Wassadou village, Damantan, Dialakoto, Dar salam et Nioufaye), alors qu'un seul se trouve à l'intérieur des terres (Laboya). La présence de ces villages sur le site résulte de plusieurs facteurs (historiques, économiques, politiques).

II.1.1 Historique du peuplement

L'installation humaine dans la zone est à l'image de celle de l'ensemble de la région de la haute et moyenne Gambie. Elle s'est également faite par plusieurs vagues migratoires durant plusieurs siècles. Les premiers occupants seraient arrivés dès le 10 ème siècle, ce sont essentiellement les Bassari, les Bédik et les Cognagui qui constituent de ce fait les plus anciens mais par contre les plus minoritaires. A la suite vinrent les Peul et le groupe mandé très diversifié entre le 13 ème et le 15 ème siècle. Le groupe mandé est constitué de plusieurs ethnies telles que les Tandanké, les lMandingue, les Diakhanké, les Malinké...

Cependant, la présence humaine dans cette périphérie nord du PNNK résulte en plus de facteurs historiques (fondation de villages par des vagues de migrants), mais surtout de facteurs économiques (hameaux de cultures) et politiques (déguerpissement).

En ce qui concerne les sept villages de la «poche », on peut noter que Dialakoto est le plus ancien. Sa création remonterait selon les anciens à plus de trois siècles à partir de la Casamance par les Mandingue. Ensuite ce furent les villages de Dar salam et Nioufaye qui ont été respectivement crées vers 1900 et 1890, c'est-à-dire il y' a un siècle, ici aussi, par les Mandingue. Cependant la création de Wassadou-dépôt répondait à un critère économique. Elle s'est faite en 1916 grâce à l'installation, par un Européen, d'une unité industrielle d'exploitation du sisal sur le site actuel du village. C'est donc un village de travailleurs provenant essentiellement de Wassadou village mais qui sont finalement restés sur leur lieu de travail, d 'où le qualificatif de «dépôt» qui renvoi au site de l'unité industrielle en question. Le peuplement de Wassadou -dépôt s'est donc fait au détriment du village d'origine (Wassadou village) qui n'est aujourd'hui qu'un petit hameau de quelques cases.

Le village de Laboya fut créé, lui aussi, en 1977 dans un contexte économique. Mais il s'agit ici de l'agriculture qui constituait la motivation principale. Il s'agit d'un ancien hameau de culture devenu village en faveur de l'installation en 1980 d'un périmètre de bananeraies par l'OFADEC. Son peuplement s'est fait à partir de Soucouto (Médinacouta), un quartier excentré de Dialakoto qui a été fondé en 1946 par des vagues de migrants Peuls et Diakhankés venus de la République de Guinée.

L'établissement du village de Damantan remonte à une date beaucoup plus récente et résulte d'une contrainte politique. Elle s'est faite en 1972 à la suite du déguerpissement des villages installés dans le Parc. Il a gardé son nom, d'origine mandingue, ce qui a contribué à augmenter la densité de la population dans la « poche ».

II.1.2 Composition ethnique

Sur le plan ethnique le groupe mandingue (Tandanké, Bambara...) et les Peul sont majoritaires suivis des Diakhanké, des Bassari et des Cognagui. Toutefois il existe des spécificités relatives à l'origine et au développement économique de chaque village. C'est ainsi qu'à Dialakoto on constate une composition pluriethnique dominée par les Mandingue suivis des Peul, des Diakhanké, des Bassari, des Cognagui et des Wolof. A Wassadou-dépôt et à Laboya, il existe le même phénomène avec cependant une plus grande diversité ethnique constituée de Mandingue, de Bambara, de Wolof, de Bassari, de Diakhanké, de Tandanké, de Cognagui, de Maure, de Sérère, de Peul et même de Diola à Laboya. Cette situation résulte essentiellement de la présence des bananeraies qui favorisent et entretiennent une immigration pluriethnique de main-d'oeuvre. Cependant dans les trois villages de Dar salam, Nioufaye et Damantan, les Mandingue constituent l'ethnie dominante.

Cette diversité ethnique reflète la composition ethnique de l'ensemble de la communauté rurale qui se présente comme suit: Mandingue 50 %, Peul 33 %, Diakhanké 10 %, Bassari 3 %, Wolof 2 %... (PLD de Dialakoto, 1998).

II.1.3 Répartition et structure de la population

Les données les plus fiables en matière de population sont fournies par les recensements généraux.
Le dernier en date au Sénégal, vieux de 15 ans, le Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH) de 1988, présente des données obsolètes. Cependant elles seront utilisées en

comparaison avec les données issues du recensement administratif pour la distribution des vivres de soudure en Septembre 2002. Ces dernières comportent, cependant, certaines lacunes telles que l'absence de la répartition par sexe et par âge.

Tableau 3 : Répartition spatiale de la population dans la « poche de Dialakoto».

VILLAGES

POPULATION

 

20022

 

%

effectifs

%

Dialakoto

1732

64,7

2983

64,4

Wassadou-dépôt

492

18,4

874

18,9

Wassadou-village

26

1

47

1,01

Laboya

133

5

266

5,7

Darsalam

125

4,7

181

3,9

Nioufaye

64

2,4

103

2,2

Damantan

105

3,9

180

3,9

TOTAL

2677

100

4634

100

 

Source: 1 DPS (RGPH, 1988).

2 Recensement administratif de 2002.

D'après les données de ce tableau, la population totale de la «poche de Dialakoto» était de 2677 habitants en 1988 soit 37,6 % de la population totale de la CR qui était alors de 7121 habitants. La densité était alors de 19 habitants au km2 contre 1 habitant seulement au niveau de la CR.

La structure de la population laissait apparaître au niveau de la «poche» une prédominance des femmes avec un effectif égal à 1378, soit 51,5 % contre 1299 hommes soit 48,5 % de la population et une majorité de jeunes de moins de 15 ans qui représentait 44 % de la population. On notait aussi un plus grand effectif de population à Dialakoto qui concentrait 64,7 % des habitants.

Actuellement la population au niveau de la «poche » est de 4654 habitants soit une densité égale à 33,1 habitants au km2. Donc en 12 ans la population a presque doublé car elle a augmenté de 1957 habitants. Nous constatons qu'elle a réellement doublé à Laboya en passant de 133 à 266 habitants. Cependant dans l'ensemble, cette augmentation est proportionnelle à la population totale, car les villages gardent à peu près les mêmes représentativités spatiales. En outre signalons qu'à Laboya ces données ne concernent que les populations autochtones. Les travailleurs immigrés qui travaillent dans les bananeraies n'ont pas été pris en compte. Ils sont installés en périphérie du village vers les plantations, dans des abris de fortune. Leur nombre exact n'est pas connu.

En gros on peut retenir que la «poche de Dialakoto» abrite une population agropastorale cosmopolite dont l'installation remonte à plusieurs siècles ou à quelques années seulement. L'arrivée sans cesse croissante d'immigrés participe à l'augmentation de la densité qui passe de 19,1 en 1988 à 33,1 habitants au km2 en 2002. Notons que cette immigration essentiellement agricole est favorisée par le développement des bananeraies dans la zone.

II.2 Les activités économiques

Les pratiques socio-économiques de la zone sont dominées par les activités de production classiques et les activités de prélèvement qui constituent le secteur primaire, suivi de l'artisanat et d'une petite industrie qui composent le secteur secondaire et les services ou secteur tertiaire.

II.2.1 Les activités de production Elles sont essentiellement agropastorales.

II.2.1.1 L'agriculture

Elle constitue la principale activité économique de la zone et concerne tous les actifs féminins et masculins. Cependant, on distingue une agriculture traditionnelle pluviale et une agriculture irriguée (Carte 2).

> L'agriculture pluviale

Elle est traditionnelle et utilise des techniques rudimentaires pour les cultures vivrières telles que le sorgho, le maïs, le mil, le niébé, la courge et le riz au niveau des bas-fonds (par exemple le Toutou-fara à Dialakoto). Ces techniques s'améliorent un peu avec l'introduction des cultures de rente comme le coton et l'arachide grâce aux structures d'encadrement concernées c'est-à-dire la SONACOS et la SODEFITEX.

Cette agriculture souffre de nombreuses contraintes résultant de l'étroitesse des terres cultivables, du manque d'intrants, de la dépradation des animaux sauvages (singes et phacochères), mais surtout du système de culture basé sur une agriculture itinérante sur brûlis. Notons cependant que les cultures vivrières occupent plus de la moitié des terres cultivées. Le maraîchage aussi se développe dans des jardins aménagés grâce à l'appui de projets tels que le PROGEDE qui encadre des GPF.

> L'agriculture irriguée

Elle est dominée par les périmètres de bananes le long de la Gambie qui dispose d'un potentiel en eau considérable et des berges fertiles. Le premier périmètre a été mis en place par l'OFADEC à Wassadou-dépôt en 1975 et un second à Laboya en 1980. Ces bananeraies sont souvent associées à l'arboriculture fruitière comme c'est le cas à Wassadou-dépôt. A partir de 1985, avec le départ de l'OFADEC, la gestion des périmètres relève du secteur privé.

Actuellement on a identifié quatre périmètres à Wassadou-dépôt. Deux sont gérés par des GIEs locaux regroupant les anciens employés de l'OFADEC. Il s'agit des GIE de «Tilo-tilo» et de «takku ligguey » qui exploitent respectivement 11 et 6 ha. Les deux autres périmètres sont des propriétés privés de 10 et 7 ha chacun. A Laboya on a identifié deux périmètres privés parmi lesquels le plus vaste de la zone. Il s'agit des bananeraies SALL, d'une superficie de 220 ha, du nom de son propriétaire qui s'est constitué en GIE et des bananeraies Amstrong, ici aussi du nom de son propriétaire, qui font 45 ha.

Les techniques d'irrigation en pratique s'effectuent par arrosage à la goutte à goutte, à travers un drainage par tubes à siphons, à partir d'une motopompe à diesel installée sur le lit du fleuve Gambie. Cependant en raison du manque de moyens financiers suffisants, le périmètre Amstrong n'était pas encore mis en valeur et les bananeraies du GIE «takku ligguey» avait suspendu ses activités à cause d'une panne de la motopompe.

Ces périmètres sont exploités sans aménagement préalable des berges et du lit du fleuve pour réguler son cours. Les structures d'encadrements des producteurs de bananes sont la FEGAP et l'APROVAG. Notons que la culture de la banane mobilise tous les actifs de Laboya et de Wassadou-dépôt en plus d'immigrants étrangers.

II.2.1.2 L'élevage

Il est souvent pratiqué en association avec l'agriculture. Cependant le cheptel composé de bovins, d'ovins, de caprins et d'asins est très faible en raison notamment du manque d'espace, de la pauvreté des pâturages, du tarissement précoce des mares et des maladies du bétail. Les principales zones de pâturages se trouvent soit dans la zone tampon vers le fleuve Gambie ou tout bonnement à l'intérieur du Parc.

La zone dispose d'un magasin de stockage des produits agricoles, d'un poste vétérinaire à Dialakoto et de deux forages à Dialakoto et à Nioufaye. Les structures d'encadrement agricoles telles que la SODEFITEX et la SONACOS mettent à la disposition des paysans des semences, des engrais et des produits phytosanitaires.

II.2.2 Les activités de prélèvement

Il s'agit de la cueillette des produits forestiers et de la pêche.

> La cueillette

Elle concerne les fruits sauvages tels que le Saba senegalensis (madd ou kaba), le Parkia biglobosa

(néré ou néto), le Parinari macrophylla (new ou tambacoumba), le Detarium microcarpum (dankh ou wonko), le miel... C'est une activité saisonnière et complémentaire aux activités de production traditionnelles. Elle constitue une source de revenus non négligeables. La principale structure d'encadrement identifiée reste la Maison Familiale Rurale (MFR) de Dialakoto.

> La pêche

Il existe de réelles potentialités de pêche avec le fleuve Gambie, mais un faible effectif de pêcheurs. Les techniques de pêche sont rudimentaires (pêche à la nasse, à la ligne...) et les maigres prises sont destinées au marché local. Elle est essentiellement pratiquée à Laboya et à Wassadou.

Le secteur primaire est largement dominé par l'agriculture, principale source de revenus des populations. Il fournit également l'alimentation de base. Donc, essentiellement vivrière, elle reste cependant tributaire des aléas climatiques tels que la faiblesse des précipitations.

II.2.3 L'artisanat et l'industrie locale

L'artisanat concerne la transformation des sous produits du rônier (Borassus aethiopum), les divers métiers de tissage, la cordonnerie, la maçonnerie, la boulangerie, la couture, les réparations mécaniques (vélo, voiture, charette...) et techniques (montres, radio...). L'industrie locale correspond aux moulins de céréales qui sont de petites unités industrielles gérées par les GPF dans le cadre de projets.

Le secteur secondaire reste dominé par l'artisanat qui constitue une activité permanente. L'artisanat des sous-produits du rônier se développe surtout à Wassadou-dépôt grâce à la présence d'importantes rôneraies. Elle fournit des revenus importants aux acteurs.

II.2.4 Les services

Il s'agit du commerce, du transport et du tourisme. Le commerce est très développé avec l'existence à Wassadou-dépôt du plus grand marché hebdomadaire de la Communauté Rurale et des marchés villageois très dynamiques à Dialakoto et à Wassadou-dépôt. Il existe, en outre, plus d'une dizaine de boutiques et six cabines téléphoniques à Dialakoto, quatre boutiques à Wassadoudépôt. Les autres villages disposent chacun d'une boutique.

Le transport se fait essentiellement sur la route nationale 7 qui reste la seule voie de communication bitumée reliant Tambacounda à Kédougou. Elle traverse la «poche» sur environ 20 km de long et dessert tous les villages établis sur son axe. Il existe à partir de Dialakoto une navette quotidienne reliant Tambacounda. Le parc automobile est constitué de trois minicars qui assurent l'aller et le retour, trois fois par jour. Le réseau routier secondaire est constitué de pistes aménagées en très mauvais état et impraticables en saison des pluies.

Les activités touristiques sont très présentes dans la »poche » grâce à la périphérie du Parc. C'est ainsi qu'il existe deux campements touristiques, un à Wassadou-dépôt et un autre à Dar salamNioufaye, à l'entrée du Parc. Actuellement, un projet d'élevage de faune prélevée dans le Parc est en phase finale d'exécution à Laboya. Il est sous l'actif d'un GIE local, le «Wula- kanta », en partenariat avec des bailleurs de fonds. Le site a été localisé et clôturé au sud du village sur les berges du fleuve Gambie.

Le secteur tertiaire est dominé par le commerce. Au niveau des marchés hebdomadaires, les échanges concernent les produits de l'agriculture, de la cueillette et de l'élevage. Il s'agit dans ce cas d'un échange avec l'extérieur. Les boutiques quant à elles fournissent des produits de première nécessité et des biens de consommation à usage courant. Le développement de la téléphonie permet le contact permanent avec l'extérieur et atténue les effets de la distance.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard