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Les instruments de couverture du risque de change

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par Fouad BERRA
Ecole superieure de banque Alger - Diplome superieur des etudes bancaires 2009
  

Disponible en mode multipage

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BANQUE D'ALGERIE
ECOLE SUPERIEURE DE BANQUE

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
DIPLOME SUPERIEUR DES ETUDES BANCAIRES

Thème:

LES INSTRUMENTS DE COUVERTURE DU
RISQUE DE CHANGE

Présenté par : Promoteur :

M. BERRA Fouad M. BOULOUADNINE A.

5ème promotion

Encadreur : M. ADOUR F.

REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes vifs remerciements à :

M. ADOUR et M. BOULOUADNINE qui m'ont soutenu tout au long du travail. Leurs nombreux commentaires, leurs judicieux conseils et leurs grande patience m'ont considérablement aidé dans l'élaboration de ce mémoire.

Tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin dans l'élaboration de ce mémoire, en particulier Abdenour, Malek et Hichem.

Ce mémoire est aussi cette escale de remerciements à tous ceux qui ont veillé et qui veilleront pour que l'ESB demeure une référence inaltérable de formation bancaire.

Fouad

LISTE DES ABREVIATIONS

BA

Banque d'Algérie

BCT

Banque Centrale de Tunisie

BNA

Banque Nationale d'Algérie

CAGEX

Compagnie Algérienne d'Assurance et de Garantie des Exportations

COFACE

Compagnie Française d'Assurances pour le Commerce Extérieur

DGAOE

Direction de la Gestion des Avoirs et des Opérations avec l'Etranger

DGRFE

Direction Générale des Relations Financières Extérieures

ED

Engagements Donnés

ER

Engagements Reçus

FMI

Fonds Monétaire International

FOB

Free On Board

FRA

Forward Rate Agreement

SMI

Système Monétaire International

SNTF

Société Nationale des Transports Ferroviaires

SNVI

Société Nationale des Véhicules Industriels

SOMMAIRE

Introduction 01

Chapitre 1 : Le marché de change et le risque de change 04

Section 1 : Le marché de change 04

Section 2 : Les déterminants et prévision des cours de change 11

Section 3 : Le risque de change 15

Chapitre 2 : Les instruments traditionnels de couverture du risque de change 27

Section 1 : Les instruments traditionnels internes 27

Section 2 : Les instruments traditionnels externes 37

Chapitre 3 : Les nouveaux instruments de couverture du risque de change 49

Section 1 : Les contrats de futures sur devises 49

Section 2 : Les swaps de devises 52

Section 3 : Les options de change 57

75

5

Chapitre 4 : Le risque de change et sa couverture en Algérie Section 1 : Le régime de change et le marché des changes ....7 Section 2 : L'entreprise algérienne face au risque de change : cas de la Société

Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) .....

83

Section 3 : Le besoin des opérateurs économiques à la couverture contre le

89

94

risque de change

Section 4 : L a possibilité du change à terme en Algérie

L'environnement monétaire et financier international a profondément évolué au cours des dernières années donnant naissance à de nouveaux risques qui étaient inexistants ou insignifiants auparavant, parmi ces risques on distingue le risque de change.

Les accords de Bretton-Woods de juillet 1944 ont débouché sur la mise en place d'un système de change de parités fixes mais ajustables centré sur un Dollar convertible en or. Ces parités étaient fixes mais néanmoins libres de varier dans une bande de +/- 1% autour des cours pivots, bande au delà de laquelle les banques centrales des pays membres devaient intervenir. Ces parités étaient ajustables, c'est-à-dire susceptibles d'être réajustées (dévaluées ou réévaluées) en cas de forts déséquilibres structurels de la balance des paiements.

Un système de change fixe permet aux pays de développer leurs échanges commerciaux dans un environnement certain, c'est-à-dire sans risque de change. En fait le risque de change était limité au risque de réajustement des parités.

Face à des comptes extérieurs américains de plus en plus dégradés et à l'hémorragie d'or qu'il entraînait, la convertibilité du Dollar en or a été suspendue en août 1971.

En mars 1973, toutes les parties se mettent d'accord et acceptent le flottement des monnaies entre elles. Cette décision valide la prééminence du marché où les monnaies pourront fluctuer librement au gré de l'offre et de la demande.

L'abandon des changes fixes et l'introduction du flottement généralisé des monnaies donne naissance à une nouvelle donnée : le risque de change.

Les entreprises sont confrontées au risque de change dès lors qu'elles effectuent des opérations commerciales ou financières en devises étrangères. Ce risque est lié à la volatilité de ces devises sur le marché des changes. Les fluctuations des monnaies peuvent affecter les entreprises sur deux plans: la rentabilité (diminution voire perte de marge) ou la compétitivité. Pour cela elles ont besoin de se prémunir contre ces fluctuations afin de préserver leurs marges.

La mondialisation de l'économie, la globalisation financière, la déréglementation et la
marchéisation ont fait en sorte que la majorité des entreprises se trouvent face au risque de

change, un risque majeur qui occupe une bonne partie de leurs préoccupations et qui doit faire l'objet d'une gestion particulière.

Les principales devises de facturations internationales (l'Euro, le Dollar américain et le Yen japonais) connaissent une volatilité très importante et imprévisible. Par exemple le cours EUR/USD est passé de 1,1868 à 1,1421 entre le 13/06/2003 et le 26/06/2003, soit une dépréciation de 3,76% en 14 jours. Ce cours a effleuré 15 jours plus tard la barre de 1,12.

En Algérie, le problème du risque de change ne se posait pas dans la mesure où le régime de change était fixe. Le taux de change était ainsi stable autour d'un cours moyen USD/DZD de 5. A partir de 1987, avec la libéralisation du commerce extérieur et du régime de change, on assiste à un glissement progressif du Dinar suivi d'une double dévaluation de 22% et de 40,17% en 1991 et 1994 respectivement. Le cours USD/DZD est par conséquent passé à 42,89, engendrant ainsi des pertes de change considérables qui ont affecté sensiblement l'équilibre financier des entreprises.

Actuellement, avec la privatisation, l'émergence du secteur privé, l'ouverture du marché algérien aux investisseurs étrangers en plus d'un cours USD/DZD qui a atteint les 80, les entreprises se trouvent en face d'un risque de change palpable. Cet environnement nouveau conjugué à l'impératif d'une meilleure rentabilité impose une gestion adéquate et un suivi permanent de ce risque.

Se pose alors la problématique suivante :

Est-il possible de mettre en place une couverture contre le risque de change en Algérie ?

Un certain nombre d'interrogations en découle :

- Quels sont les instruments de couverture contre le risque de change ?

- Qu'en est-il de l'Algérie ?

- Se couvrir contre le risque de change est-il nécessaire pour une entreprise algérienne ? - Le change à terme est-il possible en Algérie ?

Afin de répondre à ces questions, nous avons adopté une méthodologie descriptive et analytique qui s'articulera autour de quatre chapitres :

Le premier chapitre sera consacré à la présentation du marché de change. En suite nous traiterons le risque de change et la démarche de sa gestion à travers ses différentes phases (identification, mesure et gestion).

Dans le second et le troisième chapitres, nous aborderons les instruments de couverture du risque de change, tout en distinguant les instruments traditionnels des nouveaux instruments.

Le dernier chapitre sera dédié au risque de change et sa couverture en Algérie. En particulier, nous tenterons de démontrer la possibilité du change à terme compte tenu du cadre réglementaire actuel.

Le marché de change, autrefois réservé aux institutions financières, a connu d'énormes progrès qui ont modifié son organisation et amélioré son fonctionnement.

L'origine de ces métamorphoses n'est autre que l'extraordinaire développement de l'activité financière et l'essor de la finance moderne.

Dans le présent chapitre nous essayerons de mettre en évidence en trois sections, le marché et le taux de change avant de passer au risque de change. Nous étudierons donc successivement : Le marché de change, ses intervenants et les comportements de base sur ses différents compartiments seront présentés dans la première section.

La deuxième section décrira les facteurs influant sur l'évolution des cours de change et la prévision de cette dernière.

Enfin, la troisième section sera réservée au risque de change à travers son identification, sa mesure et sa gestion.

Section 1 : Le marché de change

La technique de marché de change existe depuis plus d'un siècle. Il a été créé initialement pour l'échange de monnaies servant au règlement des transactions du commerce international.

1. Présentation du marché de change

« Le marché des changes est le marché sur lequel s'échangent les différentes monnaies. »1

Il s'agit d'un endroit, souvent immatériel (constitué à partir d'un réseau téléphonique, télégraphique, télexique ou informatique), sur lequel des agents viennent y échanger des devises, selon une procédure uniforme et à un prix librement débattu; il s'étend au monde entier. La valeur d'une monnaie par rapport à une autre, appelée cours de change ou taux de change, est déterminée par la confrontation de l'offre et de la demande.

Le marché des changes constitue aussi le marché financier le plus important du monde avec un volume de transaction quotidien de 1.980 milliards de Dollars américains en 19982.

1 Jean-Albert Collomb, Finance de marché, Ed. Eska, Paris, 1998, P 19.

2 Banque des règlements internationaux, sondage de 1998.

L'ensemble des réserves de tous les pays du monde est moins important que les opérations de change se produisant chaque jour sur le marché de change.

2. Les intervenants sur le marché de change

Les principaux intervenants qui se retrouvent sur le marché de change sont :

2.1. Les banques

Les banques commerciales constituent les principaux intervenants sur le marché des changes. Elles interviennent pour gérer leurs propres positions ou pour le compte de leurs clientèles par l'intermédiaire de leurs cambistes. Pour faciliter les opérations, les banques possèdent des comptes dans des banques étrangères leur servant de correspondants.

2.2. Les entreprises

« Sous ce vocable d'entreprises, peuvent être classés indifféremment les sociétés commerciales et industrielles, mais aussi les organismes financiers non bancaires, les compagnies d'assurance voire les petites banques qui ne sont pas présentes en permanence sur les marchés. »1

Les entreprises n'ont pas la possibilité d'intervenir directement sur le marché, elles le font par l'intermédiaire des banques et des courtiers.

« Notons toutefois que la frontière entre banque et entreprise tend à s'estomper pour les grandes sociétés multinationales dotées de mini salles de marché au sein de leurs directions financières. »2

La préoccupation essentielle des entreprises sur le marché des changes est la couverture, mais de plus en plus la spéculation, voire l'arbitrage.

2.3. Les banques centrales

Les banques centrales constituent également d'importants intervenants sur le marché des changes mais d'une façon irrégulière. Elles interviennent pour exécuter les ordres de leurs clientèles (les administrations, les banques centrales étrangères...), pour réguler le marché et surtout influencer l'évolution des cours de la monnaie nationale selon la politique économique interne. Une banque centrale peut intervenir en vendant sa monnaie pour éviter un accroissement trop important de son cours ou en achetant sa monnaie dans le cas contraire.

1 P. Gillot & D. Pion, Le nouveau cambisme, Ed. Eska, Paris, 1998, P 29.

2 A. Douhane & J. Sigwalt, Les clés du cambisme, Ed. Sefi, Paris, 1998, P 9.

2.4. Les courtiers

Les courtiers (brokers) jouent le rôle d'intermédiaires et d'informateurs sur le marché des changes. Par conséquent, ils ne prennent aucune position et sont rémunérés à la commission. Ils centralisent les ordres d'achat et de vente de leurs clients ; c'est ainsi qu'ils permettent un rapprochement entre l'offre et la demande, tout en assurant l'anonymat des transactions sur le marché. Ainsi, les courtiers contribuent au développement de la fluidité du marché.

2.5. Les investisseurs internationaux

Les investisseurs occupent une place de plus en plus importante dans les volumes d'opérations traités chaque jour, à mesure que la liberté de transfert des capitaux grandit.

Les investisseurs peuvent se comporter, soit comme des spéculateurs, soit comme des headgers, selon leurs anticipations, mais également selon les contraintes du marché et leur propre aversion au risque1.

3. Les comportements de base

On distingue, en général, quatre types de comportements sur le marché des changes qui sont 2:

3.1. La couverture

La couverture (headging) consiste à se protéger contre les fluctuations des cours de change. Elle correspond à la prise d'une position inverse à celle générée par l'activité normale de l'entreprise et de ce fait le risque est transféré au marché.

Le headger a une très forte aversion au risque. Il couvre systématiquement ses positions car il préfère se priver des opportunités de gains plutôt que d'enregistrer des pertes.

3.2. La spéculation

La spéculation consiste à prendre volontairement une position dans l'espoir de réaliser un bénéfice du fait de l'évolution des cours3. La justification du gain réalisé par le spéculateur se trouve dans la prise du risque, cette dernière se traduit directement sur la durée de la prise de position. On distingue alors, les scalpers, les day-to-day et les long terms traders qui

1 P. Gillot & D. Pion, Le nouveau cambisme, op. cit., P 31.

2 M. Debauvais & Y.Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, Ed. Economica, Paris, 1992, P 86.

3 Les spéculateurs ont des résultats potentiels illimités dans les deux sens, en revanche les résultats générés par les agents qui agissent à des fins de couverture sont limités.

débouclent leurs positions respectivement en quelques minutes, en fin de journée et sur des horizons plus lointains.

3.3. L'arbitrage

L'arbitrage consiste à repérer des imperfections du marché et d'en tirer profit sans aucune prise de risque.

L'arbitragiste cherche à exploiter les distorsions de cours susceptibles d'apparaître ponctuellement entre différents marchés (arbitrages géographiques), à travers le passage par une troisième monnaie (arbitrage triangulaire), sur différentes échéances d'un même instrument (arbitrages temporels) ou alors dues à certaines réglementations.

3.4. Le market-making (teneur de marché)

La fonction principale de teneur de marché est de se porter contrepartie sur un instrument financier donné, un couple de devise par exemple, pour régulariser le marché. Il affiche en permanence une fourchette de prix bid-ask (achat-vente) sur laquelle il s'engage à traiter pour un volume donné. Il joue sur le spread pour constituer son profit.

4. Les compartiments du marché de change

Le marché de change se compose de trois compartiments :

4.1. Le marché de change au comptant

Le marché au comptant, appelé aussi « marché spot », est un marché sur lequel des devises sont échangées instantanément, la livraison effective des fonds à lieu dans un délai maximum de deux jours ouvrés. C'est un marché de gré à gré, non localisé et qui fonctionne en continu (24 heures sur 24).

Le marché au comptant est le plus liquide puisqu'il s'y négocie chaque jour l'équivalent de plus de 58 % de la totalité des opérations de change1, soit 1.148 milliards de Dollars. Le Dollar américain joue un rôle central dans le fonctionnement de ce marché puisque environ 80 %2 des transactions impliquent cette devise.

1 H. De la Bruslerie, Trésorerie d'entreprise, Gestion des liquidités et des risques, Ed. Dalloz, Paris, 1997, P 400.

2 Op. cit., P 400.

Le marché au comptant est un marché de la parole donnée : les opérations se traitent verbalement avec confirmation écrite.

Les noms des monnaies font l'objet d'une normalisation sous forme de codes ISO, développés par l'Organisation Internationale pour la Standardisation, constitués de trois lettres. Les deux premières proviennent des codes donnés aux pays, la dernière correspond à la première lettre de la monnaie.1

Pour le Dinar algérien, le code monnaie est DZD tel que :

· DZ : désigne le code de l'Algérie ;

· D : désigne le Dinar.

Le marché au comptant comporte certaines techniques qu'il est indispensable de connaître pour comprendre le fonctionnement et intervenir sur le marché :

4.1.1. La Cotation

La cotation sur le marché de change au comptant s'effectue de deux façons :

· La cotation à l'incertain : La cotation qui exprime la valeur d'une unité de monnaie étrangère en monnaie nationale. Par exemple en Algérie, le Dinar est coté à l'incertain contre le Dollar : USD/DZD = 79,8110 (c'est-à-dire que 1 USD = 79,811O DZD).

· La cotation au certain : La cotation qui exprime la valeur d'une unité de la monnaie nationale en monnaie étrangère. C'est le cas de certaines monnaies telles que la livres sterling et de l'Euro qui sont cotées contre le Dollar ainsi : EUR/USD = 1,1325 (c'està-dire que 1 EUR = 1,1325 USD).

4.1.2. Les cours acheteur et vendeur

Une personne désirant acheter un montant spécifié d'une monnaie appellera son combiste qui lui donnera deux cours :

· Le cours acheteur (bid) : Le cours auquel le combiste accepte d'acheter la monnaie de référence.

1 Voir annexe I, Codes ISO des monnaies.

· Le cours vendeur (ask ou offer) : Le cours auquel le combiste accepte de vendre la monnaie de référence.

· Le spread : La différence entre le cours acheteur et le cours vendeur s'appelle le spread (ou marge sur cours de change). Il est fonction du montant de la transaction, la liquidité du marché, la volatilité du cours et la performance de la banque.

4.1.3. Les cours croisés

En général les cours des différentes monnaies sur le marché de change au comptant sont donnés contre le Dollar qui constitue la devise directrice. Pour déterminer le cours de deux monnaies autres que le Dollar, on applique le cours croisé qui est déterminé à partir des cotations des deux monnaies contre le Dollar.

Exemple :

Un importateur algérien doit régler une facture en Pound égyptien (EGP). Il s'adresse à sa banque afin de lui fournir le cours EGP/DZD.

Le marché cote :

USD/EGP = 6,1500/6,1610 USD/DZD = 77,8540/78,6050

Le cours vendeur EGP/DZD est déterminé en divisant le cours vendeur USD/DZD par le cours acheteur USD/EGP : 78,6050/6,1500 = 12,7813.

Le cours acheteur EGP/DZD est déterminé en divisant le cours acheteur USD/DZD par le cours vendeur USD/EGP : 77,8540/6,1610 = 12,6365.

Ainsi la cotation EGP/DZD sera égale à : 12,6365/12,7813.

4.2. Le marché de change à terme

Le marché de change à terme ou « forward market » est un marché sur lequel les opérateurs négocient un échange de devises, pour un montant et à un cours déterminés immédiatement, mais dont la livraison n'aura lieu que dans un délai, prédéterminé, supérieur à deux jours ouvrés.

On retrouve également sur le marché des changes à terme les contrats de swaps (d'échanges) de devises. Ceux-ci constituent un engagement d'acheter (ou de vendre) au comptant un montant de devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même montant de devises.

Les transactions sur le marché de change à terme sont beaucoup moins importantes que les transactions sur le marché de change au comptant, pratiquement 10 fois moins1.

Les opérations de change à terme ne sont jamais cotées en bourse.

« Le marché à terme stricto sensu n'existe pas. En effet, il n'y a pas de marché des devises à terme, mais simplement un mécanisme de couverture du risque de change »2 lié aux opérations du commerce extérieur ou les opérations financières (prêts et emprunts en devises, les achats de titres étrangers et les investissements directs à l'étranger).

4.3. Le marché du dépôt

C'est le marché sur lequel se traitent des opérations de trésorerie en devises sous forme d'emprunts et de prêts. Ce marché appelé aussi marché interbancaire est organisé selon des règles très précises (opérations standardisées) quant aux monnaies, aux taux, aux durées et aux calculs d'intérêts. Cependant, « chaque banque s'engage à fournir à sa clientèle des cotations de taux pour des opérations sur mesure. »3.

Il ne faut pas confondre l'Euro et les euro-devises, qui sont des devises placées en dépôt en dehors du système bancaire national (de la devise).

Par exemple, des Dollars déposés auprès d'une banque allemande sont connus sous le nom d'euro-dollars.

1 P.Fontaine, Gestion du risque de change, Ed. Economica, Paris, 1996, P 21.

2 Jean-Albert Collomb, Finance de marché, op. cit., P 19.

3 M.Debauvais & Y.Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 101.

Section 2 : Les déterminants et prévision des taux de change

Les déterminants de l'évolution du taux de change et les techniques de prévision sont au coeur des préoccupations de tout opérateur intervenant sur le marché. Cette section apportera quelques éléments de réponse à cette préoccupation.

1. Mécanismes de formation des cours

La caractéristique essentielle du marché de change est l'instabilité permanente ou, si l'on préfère, la recherche incessante d'un équilibre qui n'est jamais véritablement atteint.

Il est quasiment impossible d'identifier précisément le niveau d'équilibre dit « normal » car le change doit être considéré comme variable endogène ou dépendante de la politique économique d'un Etat (système de taux flottant) et non plus comme la variable explicative ou exogène (parités fixes).

Ce point est essentiel, il montre que le change constitue dans le monde économique le facteur de régulation naturel, au sens où toute tension au niveau interne doit être lissée par des ajustements initiés sur et par le marché de change.

C'est pourquoi, le marché de change est animé d'un mouvement dynamique continu : le prix, résultat de la rencontre d'une offre et d'une demande à l'instant t, ne sera plus nécessairement la référence à l'instant t+ 1.

2. Les facteurs influant sur l'évolution des cours de change

Pour les devises librement négociées, l'évolution du cours de change obéit avant tout à la loi de l'offre et de la demande. La devise dont la demande est forte va naturellement s'apprécier. Il s'agit ici de définir les facteurs influant sur l'offre et la demande de devises :

· La balance commerciale ;

· Les investissements financiers et industriels à long terme ;

· Les taux d'intérêts à court terme ;

· Le taux d'inflation.

3. La prévision de l'évolution des cours de change

La prévision des cours de change est très importante pour les banques et les entreprises qui opèrent dans le commerce international puisqu'elle constitue un élément d'aide essentiel à la prise de décisions stratégiques.

Certes, la prévision est une opération très délicate dont les résultats ne sont jamais exacts, mais s'introduire sur le marché de change sans anticiper une évolution des taux de change est aussi une source de danger.

La prévision de l'évolution des cours de change peut se réaliser à partir de deux méthodes complémentaires :

3.1. Analyse économique

L'analyse économique (l'analyse fondamentale) de l'évolution du taux de change d'une monnaie est principalement utilisée pour la prévision à moyen et long terme. Elle se fonde sur l'observation des agrégats et des indices macro-économiques. Parmi ces variables, quatre sont particulièrement importantes :

3.1.1. Le différentiel de taux d'inflation entre les deux pays partenaires

Imaginons que l'inflation soit plus forte à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Dans ces circonstances, puisque les produits nationaux deviennent plus chers, les agents économiques auront tendance à s'adresser dans une plus large mesure aux marchés étrangers (augmentation des importations), alors que les agents étrangers acquerront moins de produits nationaux (diminution des exportations). Le pays ayant le taux d'inflation le plus élevé verra une pression à la baisse s'exercer sur sa monnaie afin de conserver la parité des pouvoirs d'achat. Cette variation du taux de change permet de réajuster les prix intérieurs de façon à ce que les valeurs échangées en biens, services et actifs s'égalisent perpétuellement.

3.1.2. L'écart entre les taux d'intérêt

Les capitaux ont tendance à se placer dans les monnaies des pays offrant la rémunération la plus avantageuse. Cet afflux de capitaux a pour conséquence une hausse de la demande de ces devises et donc une hausse de leurs prix.

3.1.3. L'excédent ou le déficit de la balance des paiements

La balance des paiements permet de prévoir l'évolution des cours de change. Des déficits constants de la balance des paiements ont généralement des effets défavorables sur le cours de la devise du pays dont la balance est déficitaire.

3.1.4. L'appréciation des situations économique, sociale, financière et politique du pays Ce critère fait intervenir l'analyse de l'environnement politique du pays vers lequel l'entreprise désire exporter (dont principalement l'idéologie politique qui le caractérise et sa santé économique). Il inclut un facteur psychologique important, à savoir l'évaluation de la capacité des dirigeants à mettre en place des politiques économique et monétaire rigoureuses sans être discrédités aux yeux de la population.

3.2. Analyse statistique

L'analyse statistique (analyse technique) est une méthode qui permet une prévision généralement à court terme en s'appuyant sur le comportement passé des taux de changes.

Les adeptes de l'analyse technique ne s'intéressent pas aux « pourquoi » et « comment » de l'évolution des variables économiques du marché, car tout ce qui peut influencer la valeur du cours est à tout moment reflété sur le prix de ce dernier.

Plusieurs méthodes existent :

3.2.1. La méthode graphique

La méthode graphique (chartisme) consiste à observer et à lire les graphiques car ces derniers synthétisent le marché.

Les chartistes déduisent des tendances haussières ou baissières, des zones de résistance ou encore des signaux d'achat et de vente à partir des graphiques et des figures caractéristiques (la tête et les épaules ou le double bottom ... etc.) qui se reproduisent.

3.2.2. L'analyse systématique

Elle réunit un ensemble de techniques mathématiques et statistiques assistées de l'outil informatique.

Ces techniques font appel aux anciennes observations afin de prédire le futur le plus proche. Parmi ces techniques, nous citons : la moyenne mobile, les lissages exponentiels simples, de Winter ou de Holt.

L'instabilité des cours de change sur le marché a toujours motivé l'existence du risque de change qui sera développé dans la prochaine section.

Section 3 : Le risque de change

Dans cette section, nous nous intéresserons au risque de change. Pour une meilleure appréhension de cette notion, nous exposerons son identification puis sa mesure avant d'arriver aux différentes stratégies de gestion appropriées à ce risque.

1. Définition du risque de change

Le risque de change peut être défini comme étant le risque d'un décaissement plus élevé ou d'une entrée d'argent moindre dû à l'utilisation d'une monnaie différente de la devise domestique.

« Le risque de change est le risque de perte lié aux fluctuations des cours de monnaies »1, il est supporté par les participants en position de change2. Toute fluctuation défavorable des taux de change risque de se répercuter négativement sur les flux futurs espérés par l'acteur en position.

En fait, la position (donc le risque de change) peut être générée, soit par une activité commerciale (import/export) avec l'étranger, soit par une activité financière en devises, soit en fin par le développement multinational de l'entreprise. C'est à partir de ça que l'on peut scinder le risque de change en trois types essentiels :

1.1. Le risque de change de transaction

Le risque de change de transaction, dont il sera question tout au long de ce mémoire, est un risque qui naît du fait que des coûts ou des cash-flows futurs soient libellés en devises étrangères. En effet, si le cours de la devise change, le montant du cash-flow (ou du décaissement) converti en monnaie nationale ou de compte est affecté par ce changement.

Il se décompose en deux éléments selon la nature des transactions réalisées :

1.1.1. Le risque de change commercial

Ce risque est attaché aux opérations d'importation ou d'exportation facturées en devises.

1 Jean-Albert Collomb, Finance de marché, op. cit., P 106.

2 Notion que nous allons expliquer en page 21.

L'importateur qui règle en devise craint une hausse de la monnaie étrangère. Symétriquement, l'exportateur sera payé en devises et craint une baisse de cette dernière par rapport à la monnaie nationale.

1.1.2. Le risque de change financier

Ce risque est attaché aux opérations d'emprunt ou de prêt libellées en monnaies étrangères.

1.2. Le risque de change économique

Le risque de change économique correspond aux conséquences des mouvements de change sur la valeur de l'entreprise et sur sa situation par rapport à ses concurrents.

Au-delà d'un risque généré par les opérations ponctuelles, la variation des cours de change peut aussi, sur le moyen terme, améliorer ou obérer la position concurrentielle d'une entreprise par rapport à des rivales situées dans d'autres pays : une hausse de monnaie nationale rend les exportations difficiles et favorise les importations. En situation de concurrence cela se traduit par un affaiblissement des marges de l'entreprise. La baisse des marges peut être assimilée à une perte de change.

1.3. Le risque de change comptable

Le risque de change comptable (patrimonial) est concerné par l'impact des taux de change sur la valeur comptable des postes de l'actif et du passif d'une entreprise. Il résulte de la consolidation des états financiers qui impliquent des actifs et des passifs libellés en devises étrangères.

Les entreprises multinationales qui détiennent des actifs à long terme à l'étranger (filiales, titres de participations...) sont les plus concernées par le risque de change comptable.

Ainsi, une baisse de la monnaie du pays de la filiale fait apparaître un écart négatif de conversion qui vient s'imputer sur les capitaux propres du groupe.

2. L'identification du risque de change

Le risque de change ne naît pas seulement au moment où s'effectue une transaction commerciale ou financière libellée en devise étrangère.

Appréhender la nature et la date de l'exposition au risque de change n'est pas facile ; la date à partir de laquelle l'entreprise se couvre reste quelque peu arbitraire.

En effet, l'entreprise pourrait se considérer en risque de change dès la signature du contrat, ou encore avant qu'il y ait un enregistrement comptable.

L'entreprise doit tenir compte de l'entrée en risque de change bien avant la connaissance exacte de la teneur du contrat. La gestion du risque peut se réaliser dès l'émission de l'offre ou du catalogue des marchandises proposées dans le cas d'opérations d'exportation, ou de la commande dans le cadre d'activités d'importation (schéma 1).

Toutefois, tenir compte du risque de change le plus tôt possible ne signifie pas se couvrir systématiquement, mais gérer activement son risque.

Schéma 1 : Identification du risque de change

(Source : Exporter, COFACE)

La date retenue peut varier d'une entreprise à l'autre ou au sein de la même firme selon que le risque de change est certain ou incertain :

2.1. Certain

Un risque de change certain est constaté à la conclusion d'un contrat irrévocable, dans une monnaie autre que la monnaie nationale, fixant le montant et la date de l'opération.

Il existe plusieurs situations d'exposition au risque certain :

· Lors d'un contrat d'importation : un importateur est en situation de risque certain lorsqu'il y a appréciation de la devise entre la date de conclusion du contrat et celle du règlement. L'importateur, dans ce cas, aura besoin de plus de monnaie nationale à convertir pour se procurer les devises nécessaires.

· Lors d'un contrat d'exportation : un exportateur est en situation de risque certain lorsqu'il y a dépréciation de la devise de facturation entre la date de conclusion du contrat et le jour de l'encaissement. L'exportateur recevra, au moment de la conversion, moins de monnaie nationale.

· Lors d'un prêt ou emprunt en devises : un emprunteur en devise craint une appréciation de la devise en question car il risque de rembourser un capital (et intérêts), en monnaie nationale, plus important que celui prévu contractuellement.

De sa part, le prêteur craint une dépréciation de la devise qui engendrerait un remboursement moindre en monnaie nationale.

2.2. Incertain

Un risque incertain est lié aux opérations dont la réalisation est probable.

L'entreprise se trouve confrontée au risque incertain lors d'un appel d'offre en monnaie étrangère. En répondant à cet appel d'offre en devise étrangère, l'engagement de réalisation n'est pas irrévocable.

L'entreprise est exposée à un risque de change conditionnel : elle ne se retrouvera véritablement en risque que si elle est retenue pour la réalisation de l'engagement.

2.3. Exemples

Pour illustrer la manifestation du risque de change, nous allons présenter les incidences des fluctuations des cours de changes pour une entreprise importatrice et une entreprise exportatrice.

· Cas d'une entreprise importatrice :

La société algérienne Cevital achète à une entreprise française des graines de tournesol pour fabriquer de l'huile. Le montant du contrat est de EUR 10.000 pour 10 tonnes de graines. Le paiement est prévu 60 jours fin de mois, jour de livraison.

Le cours au moment de l'acceptation de l'offre par la société Cevital est de 1 EUR = 85 DZD donc le montant de l'importation s'élève à DZD 850.000.

Les deux situations face auxquelles Cevital peut être confrontée une fois le délai de paiement encouru sont les suivantes :

 

Importateur (Cevital)

Appréciation de l'Euro par rapport au Dinar 1 EUR = 92 DZD

Il devra finalement payer la somme de EUR 10.000 = DZD 920.000

Perte de DZD 70.000

Dépréciation de l'Euro par rapport au Dinar 1 EUR = 81 DZD

Il devra finalement payer la somme de EUR 10.000 = DZD 810.000

Gain de DZD 40.000

 


· Cas d'une entreprise exportatrice :

Imaginons que Cevital exporte l'huile vers l'espagne. Elle conclut un contrat de EUR 15.000 avec une société espagnole, payable 90 jours fin de mois date d'expédition des marchandises.

Le cours de change au jour de la conclusion du contrat est de 1 EUR = 88 DZD, soit l'équivalent de DZD 1.320.000.

Après les 3 mois qui suivent la livraison de la marchandise, Cevital pourrait voir entrer dans ses caisses :

 

Exportateur (Cevital)

Appréciation de l'Euro par rapport au Dinar 1 EUR = 94 DZD

Il recevra finalement la somme de EUR 15.000 = DZD 1.410.000 Gain de DZD 90.000

Dépréciation de l'Euro par rapport au Dinar 1 EUR = 84 DZD

Il recevra finalement la somme de EUR 15.000 = DZD 1.260.000 Perte de DZD 60.000

 

3. La mesure du risque de change

La mesure du risque de change s'effectue à travers deux éléments :

3.1. Le cours de change de référence

La détermination d'un cours de change de référence (ou de valorisation) est très importante, dans la mesure où elle permet de connaître la contre-valeur du montant pour lequel l'entreprise s'est engagée.

Le cours de change de référence doit être réaliste économiquement, réalisable financièrement et incontestable vis-à-vis des tiers. Le principe de base à appliquer est que le cours de valorisation doit refléter le mieux possible la rentabilité économique escomptée à la date de l'opération ; il s'agit donc de la parité de change de la devise contre monnaie nationale retenue pour décider de l'opportunité de la réalisation d'une opération libellée dans cette devise.

Les cours de change qui sont à retenir pour la valorisation du risque de change, dès sa naissance, dans une approche transactionnelle sont les cours de marché.

Il existe deux cours de marché possibles :

· Le cours au comptant : dont la force réside dans sa cotation unique, sa faiblesse étant qu'il n'intègre pas la notion de temps qui sépare la date de négociation et celle du règlement.

· Le cours à terme : qui intègre la durée à travers le report et le déport exprimant le différentiel de taux d'intérêts prorata temporis.

L'utilisation du cours à terme correspond aux opérations à flux certains et surtout facilement individualisables. Mais il n'apporte pas de réponse satisfaisante lorsque les flux sont incertains, lorsque les échéances sont incertaines et surtout lorsque le volume d'affaires ne permet pas un suivi individualisé des opérations.

3.2. La position de change

La position de change résulte d'opérations commerciales et financières libellées en devises étrangères. Elle est déterminée par échéance et par devise. Elle permet d'apprécier l'exposition de l'entreprise au risque de change à un moment donné et de contrôler la mise en application opérationnelle de la politique de couverture et des principes de gestion définis.

« Pour chaque devise concernée, la position de change d'une entreprise est égale au solde des engagements reçus et des engagements donnés exprimés dans cette monnaie. »1

Ces engagements peuvent être inscrits au bilan ou en hors bilan, ils peuvent également résulter d'opérations futures (prévisionnelles).

La position de change globale regroupe toutes les devises confondues. Elle est égale à la somme des contre-valeurs en monnaie nationale des positions de change par devise.

Le tableau de suivi de la position de change constitue l'outil de base du trésorier devise. Il est construit par devise. Les mouvements sont présentés en date de flux financiers sur un intervalle correspondant à la fréquence des paiements2.

La position de change regroupe le solde actuel et tous les flux futurs, commerciaux et financiers. C'est pourquoi, elle se subdivise en position commerciale et position financière dont les éléments constitutifs sont les suivants3 :

· Position commerciale :

· Commandes reçues à l'export ;

· Commandes passées à l'import ;

· Clients facturés ;

· Fournisseurs à payer ;

· Comptes de liaison ;

· Divers (brevets, licences...) ;

· Commandes export prévisionnelles ;

· Commandes import prévisionnelles.

1 Op. cit., P 106.

2 M. Sion, Gérer la trésorerie et la relation bancaire, Ed. Dunod, Paris,1998, P 238.

3 H. De La Bruslerie, Trésorerie d'entreprise, Gestion des liquidités et des risques, Op. cit., P 421.

· Position financière :

· Solde compte courant en devise ;

· Achat au comptant et à terme de devises ;

· Vente au comptant et à terme de devises ;

· Dépôts et créances en devises ;

· Intérêts à payer ou à recevoir (sur emprunts ou sur prêts en devise) ;

· Achat d'option d'achat et vente d'option de vente en devise ;

· Vente d'option d'achat et achat d'option de vente en devise.

Exemple : Position de change en Dollar américain (USD) d'une entreprise algérienne.

Engagements

Reçus en USD

Donnés en USD

A l'actif ou au passif du bilan

Créances commerciales Créances financières Avoirs

Dettes commerciales Dettes financières

Hors bilan

Commandes clients à livrer Engagements de prêter

Commandes fournisseurs à recevoir Engagements d'emprunter

Total

Engagements Reçus (ER)

Engagements Donnés (ED)

 

·

Position de change = ER - ED

Si ER = ED : la position de change est dite fermée : les avoirs en devise sont égaux aux engagements ;

Créances
CHF 100

Dettes
CHF 100

Schéma 2 : Position de change fermée

· Si ER > ED : l'entreprise est en position de change ouverte dite position longue : les avoirs en devise sont supérieurs aux engagements ;

Créances
USD 150

Dettes
USD 80

Position longue de USD 70

Schéma 3 : Position de change longue

· Si ER < ED : l'entreprise est en position de change ouverte dite position courte : les avoirs en devise sont inférieurs aux engagements.

 
 

Créances
EUR 80

 

Dettes
EUR 170

Position courte de EUR 90

 
 
 

Schéma 4 : Position de change courte

L'impact de la fluctuation du cours de la monnaie étrangère sur le résultat diffère selon la position de change :

Gain

Position fermée

Hausse de la devise

Aucun impact : L'entreprise

n'est pas en risque de change

 
 

Hausse de la devise

Gain

 

Perte

Position courte

Hausse de la devise

Perte

 
 
 

(Source : Elaboré par nous même)

4. La gestion du risque de change

La gestion du risque de change est un des problèmes les plus ardus auxquels sont confrontés les responsables financiers des firmes ouvertes à l'international.

En effet, le flottement désordonné des monnaies a pour conséquence d'accroître considérablement la difficulté de prévision en matière d'évolution des cours de change, et par conséquent, celle de gestion du risque de change.

Le trésorier doit déterminer une stratégie afin de se protéger contre le risque de change. Cette stratégie dépend de plusieurs paramètres dont :

· Le degré d'aversion envers le risque ;

· Les résultats de la prévision faite par les spécialistes.

A partir de ces deux facteurs, on distingue trois stratégies de gestion du risque de change :

4.1. La non couverture

Cette stratégie consiste à laisser la position de change de l'entreprise ouverte sans couverture.

Cette alternative peut être adoptée dans l'hypothèse où l'entreprise traite avec des devises stables, ou si elle arrive à reporter la totalité du risque sur son partenaire par une clause dans le contrat.

A l'inverse, certaines entreprises y recourent même si la devise est instable, dans le but de réaliser un gain de change. Elle correspond dans ce cas à une attitude spéculative.

Dans certains cas aussi, se protéger contre le risque de change peut coûter tellement cher que la protection n'en vaut pas la peine.

Cette attitude peut également naître d'une méconnaissance du risque encouru.

Ne pas se couvrir contre le risque de change est bien évidemment l'attitude la plus déconseillée, ou à n'appliquer que dans des cas exceptionnels.

Dans les pays (comme l'Algérie) où les instruments de couverture sont inexistants, le trésorier est contraint d'adopter une stratégie de non couverture du risque de change.

4.2. La couverture systématique

Elle consiste à se couvrir automatiquement dès qu'apparaît un engagement ou un avoir en devises, elle permet donc d'éliminer totalement le risque de change dès sa naissance.

Cette stratégie est conseillée dans le cas où l'entreprise traiterait avec des clients provenant de pays divers, offrant des devises volatiles. Dans ce cas, les méthodes de couverture telles que la compensation sont impossibles à mettre en place ce qui oblige l'entreprise, si celle-ci veut se couvrir contre le risque de change, à prendre une couverture automatique.

De même, si les opérations envisagées sont de montants très élevés, le trésorier peut être amené à couvrir systématiquement le risque de change, toute variation pouvant entraîner une perte importante.

Cette attitude pourra se retrouver également lorsque, pour un courant d'affaires continu, la moindre perte de change entraîne une érosion importante de la marge.

Cette stratégie n'est pas toujours bénéfique pour l'entreprise dans la mesure où elle peut présenter des inconvénients :

· Les coûts de couverture sont très élevés ;

· La probabilité de perte d'opportunités.

4.3. La couverture sélective

Dans ce cas, le trésorier décide d'une méthodologie qui déterminera quand il couvrira ou pas le risque de change. Cette politique suppose l'application de critères de sélection qui correspondent à un niveau d'acceptation du risque ainsi qu'à une anticipation sur l'évolution des cours de change.

La couverture sélective ne doit pas être appliquée dans le cadre d'une faible activité à l'international. Celle-ci ne peut en effet justifier la mise en place d'une structure de gestion du risque de change qui coûterait plus cher que les pertes probables dues aux variations des cours des devises.

Tout au long de ce chapitre, nous avons vu l'importance du marché de change, la complexité des opérations qui s'y déroulent, la diversité des déterminants des cours et la nature du risque de change. Tous ces éléments se conjuguent pour affirmer la nécessité de bien cerner le volet «change» et de bien gérer le risque de change.

La mise en place de stratégies de gestion de ce risque est adossée aux différents instruments de couverture. L'ensemble de ces instruments fera l'objet des deux prochains chapitres.

Ce mémoire ne serait jamais complet si nous n'abordions pas les instruments traditionnels de couverture du risque de change. En effet, l'atténuation voire l'élimination de ce risque ne peut se réaliser sans avoir recours aux différents instruments de couverture.

Ce chapitre présentera les différents instruments traditionnels de couverture du risque de change tout en distinguant les instruments internes des instruments externes.

Nous commencerons donc notre étude par exposer des instruments internes tels que le choix de la monnaie de facturation, le netting ou encore l'action sur les délais.

Nous aborderons ensuite les instruments externes, en l'occurrence les avances en devises, les dépôts en devises, les contrats d'assurance et le change à terme.

Section 1 : Les instruments traditionnels internes

Les techniques internes de couverture contre le risque de change sont les méthodes que l'entreprise met en place sans qu'elle fasse appel à aucun organisme externe. Autrement dit, l'entreprise s'autocouvre par la réorganisation des services concernés et l'analyse des éléments constitutifs des transactions : les devises, les délais de paiement... etc.

Parmi les instruments internes de couverture, on distingue :

1. La réduction du volume des dettes et des créances en monnaies étrangères

Cette technique consiste à diminuer, dans la mesure du possible, les créances et dettes en devises étrangères. Le trésorier peut exiger aux clients et fournisseurs la facturation en monnaie nationale.

La réduction du volume des dettes et des créances est utilisée pour des raisons de non maîtrise du risque de change ou d'une aversion aiguë envers ce dernier. Ce type d'opération relève du principe suivant : si l'on ne peut contrôler les effets du risque encouru, il faut éliminer les causes.

Certes, cette méthode permet une réduction du risque de change, cependant, elle n'est pas toujours possible du fait qu'elle entraîne des effets néfastes. En effet, l'opérateur qui facture en monnaie nationale condamne son partenaire étranger à subir seul le risque de change. L'entreprise étant implantée dans un environnement concurrentiel risque de voir ses transactions avec l'extérieur diminuer voire même disparaître.

2. Le choix de la devise de facturation

Afin de palier aux inconvénients du choix de la monnaie nationale comme monnaie de facturation, il y a la possibilité de la facturation en une monnaie étrangère.

Cette technique peut être plus bénéfique dans la mesure où elle permet d'éviter, par rapport à la facturation en monnaie nationale, de renvoyer la charge de la couverture sur le partenaire étranger qui peut répugner à y recourir.

Toutefois, les parties arrivent rarement à s'entendre sur une monnaie du fait que les intérêts de l'importateur et de l'exportateur sont diamétralement opposés.

L'importateur est intéressé par une facturation en une devise faible susceptible de se déprécier par rapport à sa monnaie nationale et par conséquent faire diminuer le montant à payer ; par contre l'exportateur préfère facturer dans une monnaie forte qui peut s'apprécier et le faire profiter ainsi d'un gain de change.

L'indexation de la devise de facturation à un panier de devises (le droit des tirages spéciaux D.T.S) peut être un outil de partage du risque entre l'importateur et l'exportateur.

Il existe aussi une autre forme de facturation, qui consiste en la facturation en plusieurs monnaies. Cette technique vise à partager le risque sur les parties et compenser les pertes éventuelles sur une monnaie par des gains sur une autre.1

3. La compensation des positions de change opposées

« Cette technique consiste à utiliser les mêmes devises à l'export et à l'import afin de réduire naturellement l'exposition au risque de change dans une devise. Ainsi une entreprise contrainte d'acheter ses matières premières en Dollar proposera une facturation en Dollar à ses clients à l'export. Elle diminue de cette façon le recours au marché des changes et réalise des économies en terme de spread et de commission de change. La compensation se définit à partir du tableau de suivi de la position de change. Elle requiert la définition d'un cours de couverture interne auquel seront valorisées les opérations en sens opposés. Elle nécessite la mise en place d'un compte en devises sur lequel les encaissements viendront couvrir les décaissements.

1 F. Mehdi, Les opérations de couverture et de placement sur le marché des changes, Diplôme supérieur des études bancaires, Ecole Supérieure de Banques d'Alger, 2001, P 28.

Lorsqu'elle est réalisée entre les entités juridiques d'un même groupe, la compensation des positions opposées repose sur de véritables contrats à terme entre ces dernières. »1

4. L'auto couverture

L'auto couverture consiste en la détention simultanée d'une créance et d'une dette libellées dans la même devise et de termes voisins. L'entreprise peut donc payer ses dettes en devises avec les devises reçues après le règlement de ses créances. Cela évite le risque de change dû aux variations des cours à très court terme.

La possibilité d'application de cette technique reste limitée dans la mesure où il n'est pas toujours possible d'avoir des dettes et des créances libellées dans une même monnaie et encore moins de même terme.

5. L'action sur les délais Cette technique consiste à agir sur les délais de règlement en devises étrangères. Deux

types sont à distinguer, à savoir le termaillage et l'escompte financier :

5.1. Le termaillage

« Le termaillage consiste pour une entreprise à accélérer ou à retarder ses paiements en devises étrangères selon les prévisions et les évolutions de hausse ou de baisse des cours de change, en fonction, bien évidemment, de l'incidence éventuelle des agios. »2

Le paiement anticipé est appelé lead, tandis que le paiement différé est nommé lag.

Un exportateur qui a des créances en devises susceptibles de se déprécier par rapport à sa monnaie nationale (ou de compte) aurait intérêt à accélérer leurs encaissements. Par contre dans le cas d'un exportateur qui a des créances en devises fortes susceptibles de s'apprécier à terme, le termaillage consiste à éloigner les échéances de paiement afin de bénéficier de la hausse de la devise.

Pour l'importateur, le termaillage consiste à retarder les paiements de ses fournisseurs quand
les dettes sont exprimées en devises faibles. Par contre, il consiste à accélérer le paiement de

1 M. Sion, Gérer la trésorerie et la relation bancaire, op. cit., P 238.

2 P. Prissert & P. Garsuault & S. Priami, Les opérations bancaires avec l'étranger, La revue banque éditeur, Paris,1995, P 117.

ses fournisseurs et réduire la durée du crédit dont il a bénéficié dans le cas où la devise est forte pouvant s'apprécier et alourdir le montant de la dette.

Le tableau ci-dessous mentionne les principales décisions à prendre, compte tenu de la tendance de la devise :

 

Importations

Exportations

La devise s'apprécie

Accélérer le paiement

Retarder le paiement

La devise se déprécie

Retarder le paiement

Accélérer le paiement

Le termaillage suppose implicitement un accord de la contrepartie sur une modification de la position de change à son désavantage avec ou sans compensation. Il suppose aussi que la dette ou la créance n'était pas préalablement couverte.

Le termaillage constitue une véritable opération de spéculation, le trésorier agissant uniquement en fonction de ses anticipations. C'est une technique peu utilisée, ne serait-ce que parce que l'évolution des cours de change est peu prévisible, aussi le niveau de la trésorerie et les contraintes commerciales constituent des limites pour l'application du termaillage.

5.2. L'escompte financier

L'escompte financier est un instrument qui concerne l'exportateur qui cherche à raccourcir le délai de sa créance, il peut donc accorder un escompte pour paiement anticipé afin de bénéficier d'un paiement au comptant. Le montant de cet escompte constitue le coût de couverture de l'exportateur.

Le coût de l'escompte n'est en fait qu'un calcul actuariel. Il est égal à :

Coût de l'escompte

=

Prix

Prix - 1 Taux Nbre jours Base annuelle )

+ ×

(

Il ne faut pas oublier de prendre en compte (soustraire) les intérêts éventuels que l'exportateur perçoit en plaçant sa liquidité sur le marché ou les intérêts qu'il paye en empruntant sur le marché.

En utilisant cette technique, l'exportateur ne limite pas uniquement le risque de change mais aussi le risque de crédit et le manque de trésorerie.

6. La compensation interne des positions

La compensation interne des positions (netting) consiste en une compensation des créances et des dettes réciproques entre les différentes entités d'un groupe. L'objectif du netting étant de rationaliser les flux de règlement à l'intérieur d'un groupe par une réduction des volumes transférés d'une société à l'autre1.

La compensation peut être faite entre deux ou plusieurs filiales et pour une seule ou plusieurs monnaies. Un centre de compensation peut aussi être créé à l'échelon du groupe, afin d'organiser le cycle de compensation, centraliser l'information et calculer la compensation. Ce centre peut être un département spécialisé de la maison mère ou bien une société juridiquement autonome.

6.1. La compensation bilatérale

La compensation bilatérale s'applique à deux sociétés qui étant simultanément débitrice et créditrice l'une envers l'autre, y compris dans des monnaies différentes, peuvent convenir d'un transfert limité au solde net de leurs engagements2.

Exemple :

Soit une multinationale française ayant deux filiales : une en Suisse et une autre au Japon.

La filiale suisse possède une créance de EUR 1.000.000 sur la filiale japonaise, qui à son tour possède une créance de EUR 400.000 sur la filiale suisse.

La compensation bilatérale (schéma 5) consiste à faire apparaître une seule position (position
nette), qui est donc une créance de EUR 600.000 détenue par la filiale suisse sur la filiale

1 M. Debauvais & Y. Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 140.

2 Op. cit., P 140.

japonaise. Ainsi la couverture contre le risque de change se limitera pour EUR 600.000 au lieu de EUR 1.400.000.

Schéma 5 : Compensation bilatérale

Avant compensation

Après compensation

Filiale
suisse

Filiale
suisse

EUR 1.000.000

EUR 400.000

EUR 600.000

Filiale
japonaise

Filiale
japonaise

6.2. La compensation multilatérale

Le principe de la compensation multilatérale (clearing) est identique à celui de la compensation bilatérale, sauf que le clearing se passe entre plusieurs filiales avec plusieurs transactions (schéma 6).

La mise en place d'un centre de compensation permet de dégager un solde net de chacune des sociétés, qui prend en compte les règlements à effectuer ou les paiements à recevoir vis-à-vis de l'ensemble des sociétés du groupe.

Exemple

Soit une multinationale française qui a quatre filiales, une au Canada, une au Japon, une autre en Suisse et une autre en Russie.

Le schéma 6 synthétise les créances et les dettes des unes et des autres.

Schéma 6 : Compensation multilatérale
Avant compensation

Filiale

Filiale

i

400000

150000

50000

310000

Filiale

Filiale

canadienne

La compensation multilatérale (schéma 7) consiste à faire apparaître une seule position (position nette) entre les filiales deux à deux, cela a permis de réduire le montant total, sujet à la couverture, de EUR 2.695.000 jusqu'à EUR 525.000.

Schéma 7 : Compensation multilatérale
Après compensation

100000

Filiale

Filiale

90000

Filiale

canadienne

Filiale

i

La compensation multilatérale avec centre de compensation (schéma 8) consiste à faire apparaître une seule position par filiales, cela a permis de limiter la couverture au montant de EUR 270.000.

Schéma 8 : Compensation multilatérale

Après compensation avec un
centre de compensation

Filiale

j n i

Filiale

i

Filiale

r

Filiale

canadienne

Centre de

compensation

Le netting permet de réduire le nombre et le volume des transactions, et donc de réduire le nombre et le volume des opérations de change et des opérations de couverture contre le risque

de change.

Toutefois, cette technique présente certaines limites quant aux réglementations de certain pays qui ne permettent pas son utilisation, aussi le netting reste-il un instrument de gestion intragroupe.

6.3. Les centres de refacturation

Dans le système des centres de refacturation, les différentes sociétés du groupe ne sont plus en contact avec leurs clients, elles établissent leurs factures à l'ordre du centre de refacturation qui leur règle les factures dans leurs monnaies. Le centre de refacturation se fait payer par les clients.

Ce système prend en compte tous les paiements (intra ou extra groupe), et le risque de change est reporté sur le centre de refacturation qui doit établir régulièrement un cours de change interne au groupe.

6.4. La mise en commun

La mise en commun (pooling) est la centralisation la plus large des opérations en devises des
différentes entités du groupe. Tous les flux de trésorerie en devises, qu'ils soient entre
sociétés du groupe ou entre sociétés du groupe et sociétés externes au groupe, sont centralisés

dans un cash center. Les excédents en devises de certaines filiales sont utilisés pour financer les besoins en devises d'autres filiales.

La gestion de trésorerie du groupe est totalement centralisée. L'avantage est que le besoin minimal dans chaque devise est réduit à son niveau le plus faible dans ce système centralisé que dans tout autre système.

7. Les clauses contractuelles

La technique des clauses contractuelles consiste à inclure dans le contrat d'achat ou de vente des clauses permettant un ajustement du prix, suite à une évolution du cours de la devise de facturation, afin d'éliminer ou de réduire l'exposition au risque de change.

On distingue quatre grands types de clauses contractuelles :

7.1. Les clauses d'indexation proportionnelles

La clause d'indexation proportionnelle (à taux fixe) consiste en une répercussion totale de la variation du cours de la devise sur la contre-valeur de la somme à payer. Si le cours de la monnaie de facturation augmente, le prix baisse, et si le cours baisse, le prix augmente.

Certes, cette technique permet une élimination du risque de change pour une partie, cependant, elle n'est pas toujours possible du fait qu'elle condamne l'autre partie à subir seule le risque de change.

7.2. Les clauses d'indexation proportionnelles avec franchise

L'indexation proportionnelle avec franchise consiste en une répercussion de la variation du cours de la devise de facturation sur le prix mais uniquement au-delà d'un seuil déterminé conjointement par l'importateur et l'exportateur.

7.3. La clause de risque partagé

La clause de risque partagé est une clause qui permet de répartir le risque entre l'acheteur et le vendeur en cas d'une évolution défavorable des cours pour l'un ou pour l'autre.

Généralement la répartition se fait par moitié, mais tout autre pourcentage de répartition peut être négocié.

7.4. La clause multidevises

La clause multidevises (clause de change multiple) permet d'exprimer le montant du contrat en plusieurs devises avec la possibilité pour l'une des parties de choisir la monnaie de règlement à l'échéance.

Cette technique permet en fait de spéculer.

Après avoir exposé les instruments internes, il en ressort qu'ils permettent de couvrir le risque. Cependant, elles demeurent techniquement difficiles à mettre en oeuvre ; ce qui pousse l'entreprise à faire appel à des instruments externes, objet de la prochaine section.

Section 2 : Les instruments traditionnels externes

Les techniques externes de couverture contre le risque de change, contrairement aux techniques internes, sont les méthodes qui nécessitent le recours à des organismes externes à l'entreprise.

Parmi les instruments externes de couverture, on distingue :

1. Les avances et les dépôts en devises

1.1. Les avances en devises

L'entreprise exportatrice emprunte à sa banque une somme en devise dont le montant correspond à celui de la créance détenue sur son client étranger ou à la valeur actuelle de celle-ci pour une durée au moins égale au délai de paiement du client. Les devises ainsi avancées seront converties immédiatement (au comptant) en monnaie nationale. La banque facturera à l'entreprise des intérêts calculés à partir du taux interbancaire majoré d'une marge. L'entreprise remboursera sa dette à l'échéance avec les devises reçues de son client. L'entreprise annule ainsi le risque de change, et reconstitue sa trésorerie en monnaie nationale (schéma 9).

Schéma 9 : La procédure des avances en devises

(1) L'exportateur emprunte des devises et les vend aussitôt contre sa monnaie locale. Il obtient de la sorte un financement dabs sa monnaie locale

(3) L'exportateur rembourse la banque avec les devises reçues de son client

(2) L'importateur
paie en devises

Exportateur

Banque

Importateur

(Source : Elaboré par nous même)

Bien plus qu'une simple technique de couverture, les avances en devises constituent un crédit de trésorerie en devises et de ce fait, elles peuvent être considérées comme un moyen de financement des exportations.

Les avances en devises constituent pour un exportateur des crédits à court terme en devises accordés par des banques nationales ou étrangères. Elles lui permettent de constituer immédiatement une trésorerie en monnaie nationale correspondant à la contre-valeur de la créance sur son client étranger.1

Il est à faire remarquer que l'avance en devise ne peut être obtenue qu'après justification du passage en douane des marchandises.2

1.2. Les dépôts en devises

En matière d'importation, le dépôt en devises est en quelque sorte l'opération inverse à l'avance en devises.

L'entreprise importatrice, qui a une position courte en devise, achète au comptant et prête à sa banque une somme en devise dont le montant est celui de sa dette à l'étranger sur une durée au plus égale au délai du crédit fournisseur. La banque rémunérera ce prêt au taux interbancaire de la devise considérée, et l'entreprise pourra payer son fournisseur à l'échéance avec les devises remboursées par la banque.

Le fait d'acheter la devise le jour de sa commande, l'entreprise annule son risque de change.

Toutefois, la couverture par avance en devises pour les opérations d'importations ne représente pas d'intérêt majeur dans la mesure où cela fait perdre le bénéfice de la trésorerie. Il revient pratiquement au même de payer immédiatement son fournisseur en suivant la technique de termaillage.

2. Les contrats d'assurance

L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent des organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises exportatrices d'établir leurs prix de vente et de passer des contrats en devises sans encourir le risque de variation des cours de change.

1 M.Debauvais & Y.Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 237.

2 Jean-Albert Collomb, Finance de marché, op. cit., P 110.

Ces assurances sont multiples :

· Elles concernent aussi bien des opérations ponctuelles que des courants d'affaires réguliers ;

· Elles peuvent couvrir les variations de change sur un courant d'affaires à l'import ou à l'export pendant la période de facturation jusqu'au paiement ;

· Ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de l'évolution favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifié pendant la période de facturation.

Exemple

La Compagnie Française d'Assurances pour le Commerce Extérieur (COFACE), moyennant le versement d'une prime d'assurance, garantit un cours de change déterminé. Cette garantie s'applique dans le cas de flux d'échanges internationaux aléatoires quant à leurs montants et/ou leurs dates de règlement.

Au moment du règlement de l'exportation (importation), si le cours de change est inférieur (supérieur) au cours garanti, la COFACE indemnise l'entreprise. Si par contre, le cours de change est supérieur (inférieur) au cours garanti, l'entreprise verse la différence à la COFACE.

Il est possible de prévoir dans le contrat d'assurance un intéressement permettant aux entreprises de bénéficier partiellement d'une évolution favorable du cours de change.

Il est à faire remarquer qu'en Algérie, l'équivalent de la COFACE, la Compagnie Algérienne d'Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX) n'offre aucun produit qui permet la couverture du risque de change.

3. Le change à terme

3.1. Définition

Le change à terme est un accord portant sur l'achat ou la vente d'un montant défini d'une devise contre une autre à un cours de change ferme et définitif, mais l'échange à lieu à une date ultérieure déterminée. Cette opération permet de fixer à l'avance un cours de change pour une transaction future sans que n'intervienne le moindre flux de trésorerie avant l'échéance1.

1 P. Desbriéres & E. Poincelot, Gestion de trésorerie, Ed. Management, Paris, 1999, P 123.

Court à terme = Cours au comptant + Points de terme

Cette technique consiste à éliminer la position de change, c'est-à-dire éliminer la position courte par l'achat de devises auprès d'une banque et la position longue par une opération de vente. Comme ces opérations s'effectuent à des cours prédéterminés, la contre valeur en monnaie nationale n'est plus dépendante des fluctuations des cours.

L'échéance du contrat de change à terme doit coïncider avec la date à laquelle sont encaissées les recettes ou engagées les dépenses en devises.

Le change à terme peut prendre la forme d'une vente à terme de devises (couverture des exportations) ou un achat à terme de devises (couverture des importations). L'exportateur, pour se couvrir contre le risque de change lié à la dépréciation éventuelle d'une devise, vend à terme à sa banque le montant de sa créance. Il fixe ainsi de façon précise le montant de monnaie nationale qu'il recevra à l'échéance.

L'importateur, quant à lui, pour se couvrir contre le risque de change lié à l'appréciation éventuelle d'une devise, achète à terme les devises correspondant au montant de sa dette. Il connaît ainsi avec précision le montant en monnaie nationale qu'il devra payer.

3.2. Le mécanisme de formation du cours à terme

Le change à terme n'est pas un pari sur l'avenir ou une anticipation de cours. Le change à terme est un produit que le combiste clientèle d'une banque va fabriquer en plusieurs étapes qui se résument dans une opération de change au comptant assortie d'un emprunt suivie d'un prêt, ou depuis peu assortie d'un swap.

Le cours à terme dépend de trois facteurs :

· Le cours au comptant du jour de la négociation ;

· L'échéance de l'opération ;

· Le différentiel de taux d'intérêt entre les deux devises.

La différence entre le cours à terme et le cours au comptant résulte du différentiel de taux d'intérêts entre la devise et la monnaie nationale; elle s'appelle «points de terme» ou «points de swap».

Les points de terme ou points de swap sont cotés au 1/10000éme d'unité de devise.

Cet écart est qualifié de report ou de déport suivant qu'il est respectivement positif ou négatif.

Pour illustrer le mécanisme de formation des cours nous allons traiter successivement le cas d'un achat à terme et d'une vente à terme :

3.2.1. La vente à terme

Un exportateur algérien facturant en Euro souhaite couvrir une rentrée de 100.000 Euros qui doit avoir lieu dans 3 mois. Il opte pour une vente à terme. Il s'adresse donc à son banquier qui lui propose le cours de vente à terme de 88,43 68.1

Le banquier a calculé ce cours à terme à partir des informations de marché suivantes et en procédant en trois étapes :

Cours comptant EUR/DZD : 88,0000/93,0000

Taux EUR 3 mois : 2,00 %/3,00 %
Taux DZD 3 mois : 5,00 %/6,00 %

Première étape : emprunt en Euro

La banque recevra de l'exportateur dans trois mois EUR 100.000. Elle va donc emprunter pour trois mois des Euros pour un montant lui permettant de verser à échéance la somme (principal + intérêts) avec la recette de l'exportateur. Elle emprunte la valeur actuelle de 100.000 Euros, soit :

=

Capital EUR

1+???

taux × Nb jours

base annuelle

100.000

???

1 + 360

?

× ?? 0 ,03 90

= 99.255,58 Euros

1 On suppose que cette opération est possible. Ce point sera détaillé dans le chapitre 4.

Elle emprunte 99.255,58 Euros au taux de 3,00 % pendant trois mois, remboursant à l'échéance 100.000 Euros.

Deuxième étape : vente au comptant

Craignant une baisse de l'Euro à échéance la banque cède les Euros au comptant au cours acheteur EUR/DZD = 88,0000

La banque recevra ainsi :

99.255,58 x 88 = 8.734.491,04 Dinars

Troisième étape : placement des Dinars

Le produit de la cession est placé par la banque durant trois mois au taux prêteur 5,00 %.

A l'échéance la banque dispose de :

( )

taux × Nb jours = ( )

0,05 × 90

Capital DZD × 1 + 8.734.491, 04 × 1 +

base annuelle360

= 8.843.672,18 Dinars

A échéance, le client versera 100.000 Euros à la banque qui remboursera son emprunt. La banque recevra le produit de son placement, soit 8.843.672,18 Dinars qui sera versé au client. En conclusion, la banque, moyennant rémunération pour ce service (marge), peut garantir un cours à terme à son client de 88,4368 (8.843.672,18/100.000)1.

En résumé :

Une vente à terme d'une devise 1 contre une devise 2 implique pour la banque les opérations suivantes :

· Emprunt de la devise 1 ;

· Vente au comptant de la devise 1 contre la devise 2 ;

· Prêt de la contre valeur en devise 2

1 On remarque bien que le cours à terme EUR/DZD est supérieur au cours au comptant donc le Dinar est en déport par rapport à l'Euro (l'Euro est en report par rapport au Dinar).

Le cours de la vente à terme est obtenu grâce à la formule suivante :

1 + nX T 2 p B2

( )

1+(nXT1e B1)

CT (dey 1 /dey 2)

= CCa X

Où :

CT = cours à terme

CCa = cours comptant acheteur de la devise 1 contre la devise 2 T1e = taux emprunteur de la devise 1

T2p = taux prêteur de la devise 2

n = nombre de jours

B1 = base annuelle1 de la devise 1

B2 = base annuelle de la devise 2

Cette formule peut être écrite autrement, sous la forme suivante :

B2

B1

1 +

n T1 e

×

B1

CT (dey1/dey2) C Ca C Ca n

= + × ×

2p T1 e
-

T

3.2.2. L'achat à terme

L'achat à terme concernerait, par exemple, un importateur algérien qui souhaite couvrir le payement d'une facture de 100.000 Euros pour un délai de six mois. Il opte pour un achat à terme.

Le mécanisme de l'achat à terme est le même que celui de la vente à terme.

Afin de garantir le cours d'achat à terme, la banque fait les opérations suivantes :

· Emprunt des Dinars au taux prêteur à six mois ;

· Achat des Euros au comptant au cours vendeur ;

· Placement des Euros au taux emprunteur à six mois.

1 La base annuelle la plus utilisée est 360 jours. Pour certaines monnaies (par exemple GBP), on utilise 365 jours.

Dans le cas général, un achat à terme d'une devise 1 contre une devise 2 implique pour la banque les opérations suivantes :

· Emprunt de la devise 2 ;

· Achat au comptant de la devise 1 contre la devise 2 ;

· Prêt de la contre valeur en devise 1.

Le cours de l'achat à terme est obtenu grâce à la formule suivante :

+ ×

( )

n T 2 2

e B

+ ×

( n T 1 1)

p B

CT(dev1/dev2) CC

= v

×

1

1

Où :

CT = cours à terme

CCv = cours comptant vendeur de la devise 1 contre la devise 2 T1p = taux prêteur de la devise 1

T2e = taux emprunteur de la devise 2

n = nombre de jours

B1 = base annuelle de la devise 1

B2 = base annuelle de la devise 2

Cette formule peut être écrite autrement, sous la forme suivante :

T 2 T 1

e p
-

CT(dev1/dev2) CC CC

= + × ×

v v n

B1

B2

1+

n T 1

× p

1

B

3.2.3. Le change à terme par les swaps de trésorerie

Dans le mécanisme de formation des cours à terme intervient une double opération de trésorerie (prêt d'une devise et emprunt de l'autre) que la banque réalise sur le marché du dépôt. Elle peut, toutefois, avoir recours à un swap de trésorerie pour fabriquer du change à terme plutôt que de faire un prêt-emprunt.

Le mécanisme du swap s'apparente à celui d'un crédit croisé à court terme et à taux fixe, d'un côté l'emprunt et de l'autre le prêt dans des devises différentes avec une même contrepartie. De ce fait, le risque de l'opération ne porte pas sur le montant nominal mais sur les intérêts. Le risque étant moindre sur le swap que sur les opérations de trésorerie, les cotations sont évidemment meilleures.

Sur le plan pratique, les flux à la date de mise en place sont purement conventionnels, puisqu'on peut les annuler immédiatement en procédant à une opération de change au comptant en sens inverse. C'est exactement ce que fait la banque pour fabriquer le change à terme pour son client.

En résumé :

Une vente à terme d'une devise 1 contre une devise 2 implique pour la banque les opérations suivantes :

· Une vente au comptant de la devise 1 contre la devise 2 ;

· Une opération de swap (emprunt de la devise 1 et prêt de la devise 2).

Il est à faire remarquer que le swap est une opération de hors bilan ce qui peut présenter certains avantages pour la banque (limites dues aux règles prudentielles).

3.3. Le dénouement d'une opération de change à terme

L'opération de change à terme peut être remise en cause par l'entreprise lorsque la transaction faisant objet de la couverture ne se déroule pas comme prévu.

En effet des événements peuvent se produire nécessitant un autre traitement de l'opération de couverture :

3.3.1. L'annulation

Le change à terme est effectué pour couvrir le risque de change que peut subir une entreprise lors d'une transaction en devise étrangère. Si à un moment donné et avant la date d'échéance l'opération de change à terme n'a plus lieu d'être, suite à l'annulation de la transaction, elle peut faire l'objet d'une annulation.

La banque procède alors à la mise en place d'une nouvelle opération de change à terme dont
les caractéristiques sont les mêmes que celles de l'opération initiale pour annuler tous les flux.

Toutefois, à cause du changement des conditions du marché, il peut en résulter une perte ou un gain de change qui est répercuté sur le client.

3.3.2. La levée anticipée

La levée anticipée consiste à avancer la date d'échange des devises par rapport à la date d'échéance initiale de l'opération de change à terme.

Comme dans le cas de l'annulation, l'entreprise supporte un gain ou une perte de change.

3.3.3. La prorogation

La prorogation consiste à retarder la date d'échange des devises à une date ultérieure à celle de l'échéance de l'opération de change initiale.

Pour ce faire, les deux parties peuvent annuler l'opération de terme initiale à la date d'échéance et mettre en place une nouvelle. L'écart de change généré par ces opérations est enregistré sous forme de perte ou gain immédiat, assumer par l'entreprise, sans incidence sur le calcul du nouveau cours à terme.

Elles peuvent aussi maintenir le contrat initial mais l'écart de trésorerie sera pris en compte dans le calcul du nouveau cours à terme.

3.4. Les avantages et les inconvénients du change à terme

Le change à terme comporte aussi bien des avantages que des inconvénients :1

Les avantages du change à terme :

· Fixe le cours d'achat ou de vente des devises à une date donnée (absence d'incertitude) ;

· Souplesse d'utilisation (échéance et montant sur mesure, couverture pour de nombreuses monnaie) ;

· Les reports ou déports peuvent constituer un avantage : déport pour un acheteur et report pour un vendeur ;

· Produit ne nécessitant aucune gestion ni suivi administratif.

1 Par cette technique, le client n'est cependant pas à l'abri d'un risque de non payement ou d'un risque de résiliation du contrat commercial. Ce faisant, il court le risque de retournement du terme.

Les inconvénients du change à terme :

· Ne permet pas de bénéficier d'une évolution favorable des cours ;

· Peu adapté aux risques potentiels ou aléatoires en raison du caractère irrévocable de l'engagement ;

· Le cours garanti n'est pas négociable (égal au cours comptant +/- points de terme) ;

· Risque de retournement du terme, en cas de créance impayée, il y a une obligation de racheter les devises au cours du jour ;

· Paiement d'un coût de couverture au travers de report sur des créances futures en devises (déport sur dettes).

Le change à terme permet d'éliminer le risque de change dès sa naissance afin de s'assurer un prix de revient ou une marge commerciale sans chercher à tirer parti des opportunités de gain inhérentes à la position de change.

3.5. Le change à terme participatif

Le change à terme participatif ou avec intéressement est un contrat de change à terme qui permet à l'entreprise de bénéficier d'un pourcentage, fixé préalablement, sur les gains de change escomptés1.

Le client pourra fixer lui-même le cours de change garanti mais dans ce cas la banque fixera le pourcentage de participation. Il est également possible que le client fixe le taux de participation, et dans ce cas, la banque fixera le cours garanti.

Il s'agit là d'un produit plus souple que le change à terme et qui permet de remédier à l'un de ses inconvénients : l'entreprise se protège à un niveau de cours de change qu'elle juge acceptable, tout en se réservant la possibilité de faire mieux.

1 P. Desbriéres, E. Poincelot, Gestion de trésorerie, op. cit., P 141.

Nous avons vu, tout au long de ce chapitre, les instruments traditionnels de couverture du risque de change. Ces instruments ont certes leur importance en matière de couverture, cependant ils semblent peu flexibles pour pouvoir accompagner les nouvelles données financières de la mondialisation. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on assiste à l'essor de nouveaux instruments plus souples et mieux adaptés à la finance moderne.

Ces instruments seront étudiés dans le prochain chapitre.

Les mutations économiques et financières qu'a connues la scène internationale ont suscité des besoins nouveaux de couverture contre le risque de change auxquels les instruments traditionnels ne répondent plus.

De nouveaux instruments de couverture ont vu le jour pour assister les opérateurs économiques dans ce nouvel environnement. Le recours massif des entreprises à ce type d'instruments peut être expliqué par leur efficacité et adaptabilité aux nouvelles données économiques. Ce sont les produits dérivés1.

Dans ce chapitre, nous allons présenter les nouveaux instruments de couverture du risque de change. Cette présentation s'articulera sur 3 sections : dans la première, nous étudierons les contrats de futures pour passer ensuite aux swaps de change dans la deuxième section et en fin la troisième section portera sur les options de change.

Section 1 : Les contrats de futures sur devises

1. Définition

« Les contrats de futures sur devises sont des contrats au terme desquels les opérateurs s'engagent à acheter ou à vendre une certaine quantité de devises, à un cours et à une date fixés à l'avance. »2

Les contrats futures sont assimilables aux contrats de change à terme, à la différence près que ces derniers sont négociés sur un marché de gré à gré, alors que les contrats de futures sont négociés sur un marché organisé.

2. Les caractéristiques des contrats de futures

Les contrats de futures présentent les caractéristiques spécifiques suivantes :

2.1. La négociabilité sur un marché organisé

Les contrats futures sont négociés sur un marché organisé. L'acheteur ou le vendeur sollicite un intermédiaire spécialisé pour négocier le contrat.

1 Un produit dérivé est un actif financier dont la valeur dépend du prix d'un autre actif que l'on appelle un sous-jacent (les taux de change dans notre cas).

2 P. Fontaine, Gestion du risque de change, op. cit., P 34.

Les contrats futures ne sont pas fermes. L'opérateur peut, à tout moment, dénouer son contrat (se libérer de son engagement) par une opération inverse sans qu'il y ait aucune livraison de devises ; c'est l'intérêt que présentent les futures.1

2.2. La standardisation des contrats

Les contrats futures sont standardisés en matière de montant et d'échéance. Le Dollar est négocié contre un certain nombre de devises.

2.3. L'existence d'une chambre de compensation

La chambre de compensation se porte contrepartie de tous les intervenants. Elle est responsable des comptes, de la compensation, de la réglementation, des livraisons de fonds et de la collecte des données.

Elle offre la garantie de bonne fin sur ses fonds propres. Par conséquent, le risque de contrepartie est éliminé.

2.4. Le dépôt de garantie et l'appel de marge

Lorsqu'un opérateur achète ou vend un contrat future, il doit effectuer un dépôt initial, pouvant aller jusqu'à 4 % du montant global du contrat, appelé dépôt de garantie (margin). Chaque jour, les évolutions des cours de change font apparaître des bénéfices ou des pertes qui viennent modifier (augmenter ou diminuer) le solde du compte de dépôt de l'opérateur. Si le solde du compte passe en dessous d'un certain seuil minimum, un appel de fonds est adressé à l'opérateur et en vertu duquel un dépôt supplémentaire doit être effectué à hauteur du niveau exigé. Par contre, si le solde du compte de dépôt dépasse le niveau requis, l'opérateur peut retirer le supplément.

Exemple

Une entreprise allemande Volkswagen, par exemple, achète un future EUR/USD = 1,13 à 6 mois pour un montant de 100.000 Euros. Supposant que le dépôt de garantie est de 4 % donc l'entreprise doit verser 4.000 Euros comme dépôt initial avec un seuil de 2.000 Euros. Après quelques jours, plusieurs situations peuvent se présenter :

1 Dans la pratique, il y a rarement une livraison effective des devises, les positions sont généralement fermées par une vente ou un achat du même contrat qui compense l'achat ou la vente précédente.

· Le cours EUR/USD est à 1,15 , la position est bénéfique pour l'entreprise, un gain de 2.000 Euros ( [1,15-1,13] x 100.000) est versé dans le compte de dépôt.

Nous remarquons qu'avec un dépôt de 4.000 Euros, Volkswagen reçoit un gain calculé sur tout le montant du contrat, d'où un effet de levier.

· Le cours EUR/ USD est à 1,12 , la position est perdante pour l'entreprise, une perte de 1.000 Euros ( [1,13-1,12] x 100.000) est enregistrée dans le compte de dépôt qui baisse à 3000 Euros, il est supérieur à la marge de maintenance (seuil). Donc, il n'y a pas d'appel de marge.

· Le cours EUR/USD est à 1,10 , la position est perdante pour l'entreprise, une perte de 3.000 Euros ( [1,13-1,10] x 100.000) est enregistrée dans le compte de dépôt qui baisse à 1.000 Euros, il est inférieur à la marge de maintenance (seuil). Donc, un appel de marge est lancé pour la reconstitution du dépôt, le montant de l'appel de marge s'élève à 3.000 Euros. Nous remarquons aussi que l'effet de levier amplifie la perte.

3. Les avantages et les inconvénients des contrats de futures

Les contrats de futures présentent aussi bien des avantages que des inconvénients :

Les avantages des futures :

· Fixent le cours d'achat ou de vente des devises à une date donnée ;

· Cours coté sur un marché ;

· Donnent la possibilité de dénouer le contrat à tout moment avant l'échéance (négociabilité);

· Donnent la possibilité de profiter d'un gain de couverture selon le signe de la base ;

· Permettent l'élimination du risque de contrepartie ;

· Les frais de transactions sont moins élevés.

Les inconvénients des futures :

· Ne permettent pas de bénéficier d'une évolution favorable des cours ;

· La standardisation des contrats fait que les montants et les échéances correspondent rarement aux besoins de l'entreprise ;

· Donnent lieu au versement du dépôt de garantie et aux appels de marge (risque de trésorerie);

· Peu de devises sont traitées ;

· Produits nécessitant une gestion et un suivi administratif.

Section 2 : Les swaps de devises

1. Définition

Un swap de devises est un contrat de gré à gré, négocié entre deux contre parties, portant sur l'échange de flux (jambes) d'intérêts libellés et référencés dans deux devises différentes, suivant un échéancier préétabli.

Les swaps de devises (curency rate swap C.R.S) donnent lieu à l'échange de notionnels en devises en début et fin de période de swap permettant de fixer un cours au comptant et un cours à terme.1

Cette opération permet de modifier à la fois la position de change et la position de taux.

Un contrat de swap de devises précise :

· Le montant notionnel de l'opération ;

· Les taux de change (au comptant et à terme) ;

· La date de départ du swap (date de valeur) ;

· La durée du contrat ;

· L'échéancier des flux ;

· La nature des taux d'intérêts (taux fixe/variable).

Schéma 10 : Swap de devises

(Source : www.salledem.fr )

1 C. La Baume & A. Rousset & C. Taufflieb, Couverture des risques de change et de taux dans l'entreprise, op. cit., P 136.

Remarque

Le swap de change est une transaction financière dans laquelle deux parties s'engagent à échanger des devises aujourd'hui au cours de change au comptant et à échéance au cours de change à terme ou à un cours convenu à l'avance.1

C'est une technique qui permet à une entreprise ayant besoin d'une devise X et détenant une devise Y d'obtenir la devise X contre la devise Y sans risque de change.

Schéma 11 : Swap de change

(Source : www.salledem.fr)

Les swaps de change ont été créés avant les swaps de devises, ils sont assez proches puisqu'ils se basent sur le même principe (combinaison d'une double opération de prêt et d'emprunt) et ils permettent tous les deux de couvrir le risque de change. Cependant, ils se différencient sur certains aspects :

· Les swaps de change sont des instruments à court terme alors que les swaps de devises sont conclus pour des périodes portant sur le moyen et le long terme.

· Dans les swaps de change il n'y a pas d'échange d'intérêts alors qu'il y en a avec le swap de devises.

Les swaps de change sont préférés aux opérations de change à terme car les premiers sont sans implication sur le ratio Cooke2.

1 P. Fontaine, Gestion du risque de change, op. cit., P 60.

2 Le ratio Cooke est une norme prudentielle selon laquelle une banque doit avoir des capitaux propres égaux au moins à 8 % des risques pris, bilan et hors bilan. Les risques sont pris en compte pour un certain coefficient selon la nature de l'opération.

2. Les types de swaps de devises On recense trois types de swaps de devises1 :

2.1. Les swaps de devises taux fixe contre taux fixe

Où une contrepartie emprunte à taux fixe dans une monnaie et prête simultanément à taux fixe dans une autre. Ces deux taux fixes sont à l'origine proches des taux d'intérêts constatés sur les marchés obligataires des deux monnaies pour l'échéance considérée.

2.2. Les swaps de devises taux fixe contre taux flottant

Pour lesquels les deux parties s'échangent des flux tel que l'un est à taux fixe et l'autre à taux variable.

2.3. Les swaps de devises taux flottant contre taux flottant

Où l'une des contreparties emprunte à taux flottant et prête à taux fixe.

3. Mécanisme des swaps de devises

Le swap de devises le plus simple comporte en général trois types de flux :

· L'échange initial du principal ;

· Les paiements des intérêts faits par une contrepartie à l'autre contrepartie (fixe contre fixe) ;

· L'échange final ou ré-échange du principal.

Exemple

Pour illustrer le mécanisme des swaps de devises, prenons l'exemple suivant :

Soit une entreprise algérienne, la Société Nationale des Véhicules Industriels (SNVI) par exemple, qui contracte un emprunt d'une valeur de EUR 1.000.000 pour une durée de 4 ans et avec un taux de 4 % l'an. Ainsi, elle doit verser EUR 40.000 d'intérêts chaque année.

Pour se couvrir contre le risque de hausse de l'Euro, la SNVI doit effectuer des couvertures séparées pour chacun des montants des intérêts en plus du capital.

Au lieu d'opérer sur le marché à terme, la SNVI peut swapper2 son endettement en Euro avec

1 M. Debauvais & Y. Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 243.

2 On suppose que cette opération est possible.

soit une entreprise européenne qui elle est endettée en Dinar au taux de 5 % l'an, ou bien avec une banque. Sachant que le cours spot EUR/DZD = 90, le contrat de swap va comporter trois engagements :

· Echange du principal au cours spot donc EUR 1.000.000 contre DZD 90.000.000 ;

 

EUR 1.000.000

 
 
 

SNVI

 
 
 
 
 

· Echanges des intérêts, ainsi à chaque échéance convenue, la SNVI verse des intérêts en Dinar et reçoit des intérêts en Euro ce qui permet à chaque partie d'honorer la charge de la dette originelle.

 

DZD 450.000

 
 
 

SNVI

 
 
 

· Remboursement du capital à l'échéance : la SNVI rembourse à l'entreprise européenne le principal en Dinar qui, à son tour, rembourse en Euro (supposons que cela se fait au taux spot originel).

SNVI

DZD 90.000.000

 
 
 
 
 
 
 

En une seule opération, la SNVI a pu couvrir son risque de change en intérêts et en capital.

4. Le cadre d'utilisation des swaps de devises

Le swap de devise est à la fois un instrument de gestion de trésorerie et de couverture des risques de change et de taux d'intérêt. Les motivations de son utilisation sont multiples :

· Couverture des opérations de change à terme ;

· Couverture du risque de change commercial ;

· Couverture du risque de change financier ;

· Recherche des financements les moins coûteux.

5. Les avantages et les inconvénients des swaps de devises

Les swaps de devises comportent aussi bien des avantages que des inconvénients :1

Les avantages des swaps de devises :

· Grande souplesse du contrat qui répond aux besoins spécifiques des contractants ;

· Coût apparent nul ;

· Offrent la couverture à la fois du risque de change et du risque de taux (swap de devises);

· Permettent de contourner la réglementation (accès à certains marchés, avantages fiscaux) ;

· Offrent la possibilité de gérer le risque de change à long terme ;

· Opération inscrite en hors bilan (limitation des engagements).

· Permettent d'annuler le risque de crédit sur le montant principal ;

· Permettent d'arbitrer différents marchés.

Les inconvénients des swaps de devises :

· Le risque de contrepartie reste toujours présent (pour les intérêts) ;

· Nécessité d'un suivi ;

· Complexité d'une gestion dynamique cumulant des swaps de devises ;

· Incidence en trésorerie des paiements de flux intercalaires ;

· Le coût implicite (spread de taux et de change) ;

· Permettent le transfert d'un risque de change vers un risque de taux d'intérêt ;

· Présence du risque de change sur les intérêts.

1 H. De la Bruslerie, Trésorerie d'entreprise, Gestion des liquidités et des risques, op. cit., P 477.

Section 3 : Les options de change

1. Définition

L'option de change est un contrat donnant à son acquéreur le droit (et non l'obligation) d'acheter ou de vendre un montant donné de devises à une date (ou pendant une période) déterminée et à un cours fixé par avance appelé prix d'exercice, moyennant le paiement d'une prime. Le droit d'acheter une quantité de devises contre une autre est un call (option d'achat). Le droit de vendre est un put (option de vente).1

Il s'agit d'un contrat conditionnel et négociable qui permet de se protéger contre le risque de change, certain et surtout incertain, tout en préservant l'opportunité de réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution favorable du cours de la devise concernée.

Les options de change peuvent faire l'objet de transactions de gré à gré ou être négociées sur un marché réglementé comme celui de Philadelphie (le plus important mondialement) ou le MATIF en France.

2. Le principe d'une option sur devises

Le contrat de l'option de change met en relation deux contreparties : un acheteur et un vendeur. L'acheteur acquiert le droit et non l'obligation d'exercer l'option contre le paiement de la prime. Quant au vendeur, il se trouve dans l'obligation de se soumettre à la décision de l'acheteur contre l'encaissement de la prime. Il s'engage, ainsi, à livrer les devises au cours convenu, à la signature du contrat, si l'acheteur décide d'exercer l'option.

· Pour l'acheteur, le risque est donc limité au coût de la prime et le gain potentiel est illimité ;

· Pour le vendeur, le gain maximum correspond à la prime alors que la perte est en théorie illimitée.

En pratique, ce sont essentiellement les banques qui vendent.

1 P. Desbrières & E. Poincelot, Gestion de trésorerie, op. cit., P 127.

Banques Vendeurs d'options de change

Exportateurs : acheteurs d'options de vente (put)

Importateurs : acheteurs d'options d'achat (call)

Le dénouement d'une option peut se faire selon trois voies : il y a abandon de l'option si l'acheteur d'option trouve avantage à acheter (ou à vendre) ses devises sur le marché des changes. Il y a exercice de l'option dans le cas contraire. Enfin, il y a revente de l'option lorsque celle-ci à encore une valeur positive et que l'entreprise n'a pas réalisé son opération commerciale.

Un importateur, qui veut se protéger d'une hausse de la devise dans laquelle il est facturé, achète une option d'achat de devises. Si le cours de la devise a effectivement fortement augmenté au-dessus de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à exercer celle-ci. Si, à l'inverse, le cours a fortement diminué (donnant une variation supérieure au prix de l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner celle-ci.

Un exportateur achète, quant à lui, une option de vente de devises pour se protéger contre une baisse de la devise dans laquelle il a facturé son client étranger. Si le cours a effectivement fortement baissé et est en deçà de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à exercer celle-ci. Si, à l'inverse, le cours a fortement augmenté (donnant une variation supérieure au prix de l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner l'option et à changer les devises sur le marché au comptant.

Exemples

Deux exemples sont présentés pour illustrer la manière dont l'importateur et l'exportateur peuvent se protéger contre le risque de change avec des options.

Exemple 1 : Couverture de change d'une importation par achat d'une option d'achat La SNVI (Société Nationale des Véhicules Industriels), importe de l'Allemagne des pièces de

rechange pour un montant de 1 million d'Euros le 1er octobre 2002. Ces pièces sont payables à six mois. La SNVI veut se couvrir contre une hausse de l'Euro par rapport au Dinar.

Le cours comptant est de 1 EUR = 77,4289 DZD.

La banque propose à la SNVI l'option d'achat suivante : Prix d'exercice : 1 EUR = 77,43 DZD ;

Échéance = mars 2003 ;

Prime = 3 %.

Lors de l'achat de l'option, l'importateur paie la prime d'un montant de : 1.000.000 x 0,03 = 30.000 EUR, soit 30.000 x 77,4289 = 2.322.867 DZD.

Ainsi, l'importateur s'assure d'un coût maximal dans six mois de :

1.000.000 x 77,43 + 2.322.867 = 79.752.867 DZD.

A l'échéance, trois cas peuvent se présenter :

· L'Euro s'est apprécié : 1 EUR = 79,9874 DZD. L'importateur exerce son option et le prix de son importation s'élèvera à DZD 79.752.867.

· L'Euro s'est déprécié : 1 EUR = 75,1250 DZD. L'importateur n'exerce pas son option et achète sur le marché comptant l'Euro. Le prix de son importation en Dinar, en tenant compte de la prime versée :

1.000.000 x 75,1250 + 2.322.867 = 77.447.867 DZD, montant inférieur à celui calculé ci-dessus.

· Le cours de l'Euro est égal au prix d'exercice : 1 EUR = 77,43 DZD. Il est indifférent d'exercer ou non l'option. Le prix de son importation est de DZD 79.752.867.

L'importateur, en se couvrant par l'achat d'une option d'achat, s'assure un coût maximal de la devise, mais peut bénéficier d'une baisse éventuelle de la devise.

Exemple 2 : Couverture de change d'une exportation par achat d'une option de vente La SNVI exporte le 1er février 2003 vers la Libye des camions et des bus pour un montant de

EUR 1.500.000 . La marchandise est payable à six mois. L'entreprise veut se couvrir contre une baisse de l'Euro par rapport au Dinar. Le cours comptant est de 1 EUR = 82,8040 DZD.

La banque propose à la SNVI l'option de vente suivante :

Prix d'exercice : 1 EUR = 82,8000 DZD ;

Échéance = juillet 2003 ;

Prime = 2,8 %.

Lors de l'achat de l'option, l'exportateur paie la prime d'un montant : 1.500.000 x 0,028 = 42.000 EUR, soit 42.000 x 82,8040 = 3.477.768 DZD.

Ainsi, l'exportateur s'assure pour EUR 1.500.000 un montant minimal de :

1.500.000 x 82,80 - 3.477.768 = 120.722.232 DZD.

A l'échéance, trois cas peuvent se présenter :

· L'Euro s'est déprécié : 1 EUR = 78,245 1 DZD. L'exportateur a intérêt à exercer son

option et recevra donc DZD 120.722.232 pour ses exportations ;

· L'Euro s'est apprécié : 1 EUR = 89,3275 DZD. L'exportateur n'exerce pas son option. Il vend les Euros sur le marché au comptant et reçoit :

1.500.000 x 89,3275 = 133.991.250 DZD.

Compte tenu de la prime versée, son revenu net s'élève à :

133.991.250 - 3.477.768 = 130.513.482 DZD pour ses exportations ;

· Le cours de l'Euro est égal au prix d'exercice : Il est indifférent d'exercer l'option ou pas.

L'exportateur, en se couvrant par l'achat d'une option de vente, s'assure un coût minimal de la devise, mais peut bénéficier d'une hausse éventuelle de la devise.

3. Les caractéristiques de l'option

3.1. L'actif sous-jacent

L'actif sous-jacent est le produit servant de support à l'option, pouvant être acheté ou vendu par le détenteur de l'option qui exerce son droit.

Dans notre cas, l'actif sous-jacent est la devise.

3.2. Le sens de l'option

Pour un couple de devises donné devise X / devise Y, il existe deux types d'options de change :

3.2.1. Les options d'achat

Le droit d'acheter une devise X s'appelle un call X.

L'acheteur d'un call acquiert le droit d'acheter à un prix convenu. Le vendeur, par contre, s'engage à vendre à un prix convenu.

3.2.2. Les options de vente

Le droit de vendre une devise X s'appelle un put X.

L'acheteur de put acquiert le droit de vendre à un prix convenu alors que le vendeur s'engage à acheter à ce même prix.

Comme l'achat ou la vente d'une devise X suppose une contrepartie dans une devise Y, une option d'achat (de vente) d'une devise X est en même temps une option de vente (d'achat) d'une devise Y.

3.3. Le prix d'exercice

Le prix d'exercice (également appelé strike) est le cours auquel l'acheteur peut exercer son option. Il est déterminé par les deux parties à la conclusion du contrat.

Pour un prix d'exercice donné, l'option est dite :

· « dans la monnaie » ou « in the money » lorsque le prix d'exercice de l'option est plus intéressant que le prix du marché. L'acheteur à intérêt à exercer l'option ;

· « à la monnaie » ou « at the money » lorsque le prix d'exercice de l'option est égal au prix du marché. L'acheteur est indifférent quant à l'exercice ou non l'option ;

· « en dehors de la monnaie » ou « out of the money » lorsque le prix d'exercice de l'option est moins intéressant que le prix du marché. L'acheteur n'exerce pas l'option.

Call

Put

Option

Strike > cours du marché

Strike < cours du marché

En dehors de la monnaie

Strike = cours du marché

Strike = cours du marché

A la monnaie

Strike < cours du marché

Strike > cours du marché

Dans la monnaie

 

3.4. La date d'exercice

La date d'exercice (appelée également la date d'échéance, la date d'expiration ou encore la maturité) est le dernier jour où l'acheteur peut exercer son option. De ce fait, nous distinguons :

3.4.1. Les options européennes

Une option est dite européenne lorsque l'acheteur ne peut l'exercer qu'à la date de l'échéance prévue dans le contrat.

3.4.2. Les options américaines

Une option est dite américaine lorsque l'acheteur peut l'exercer à tout moment pendant la durée de vie du contrat jusqu'à la date d'échéance.

La prime d'une option américaine sera plus élevée que celle d'une option européenne.

3.5. La prime

La prime (appelée également premium) est le prix de l'option. Il s'agit de la somme que l'acheteur paye au vendeur à la naissance du contrat (elle est payée d'avance). Elle reste acquise au vendeur, qu'il y ait ou pas exercice de l'option par l'acheteur.

Elle peut être exprimée en pourcentage, de l'ordre de 1 à 3 %, du montant nominal exprimé dans la devise primaire ou en unités de devise secondaire.

La prime est déterminée par quatre variables majeures :
· La volatilité du couple de devises ;

· La durée jusqu'à l'échéance ;

· Le prix d'exercice ;

· Le type de l'option (américaine ou européenne).

4. Les déterminants du prix d'une option de change

Le prix d'une option de change varie en fonction de ses caractéristiques. Il dépend :

· De la comparaison des caractéristiques de l'option (prix d'exercice, échéance et montant dans une certaine mesure) avec les conditions de marché ;

· Des évolutions probables des conditions de marché.

En effet, le prix d'une option ne dépend pas uniquement du gain obtenu en décidant de l'exercer immédiatement, mais aussi, de la probabilité que cette option devienne bénéfique. De ce fait, la valeur d'une option se décompose en deux éléments : la valeur intrinsèque et la valeur temps.

Montant de la prime = Valeur intrinsèque + Valeur temps

4.1. La valeur intrinsèque

La valeur intrinsèque correspond à la valeur minimale de la prime ; elle correspond au gain immédiat, sans risque, que ferait l'acheteur de l'option en faisant simultanément une opération sur le marché des changes (le marché au comptant ou le marché à terme).

La valeur intrinsèque n'est en fait que le reflet d'une remarque de bon sens consistant à dire que, si un produit financier offre plus d'avantage qu'un autre, son prix doit lui être supérieur.

La valeur intrinsèque représente la différence entre le prix d'exercice et le cours à terme, pour une option européenne, et la différence entre le prix d'exercice et le cours le plus avantageux des cours comptant ou à terme, pour une option américaine. Lorsque cette différence est négative la valeur intrinsèque est nulle.1

Le tableau suivant présente les différentes valeurs intrinsèques selon les types d'options :

1 M.Debauvais & Y.Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 264.

Type de l'option

Cours de référence

Sens de l'option

Valeur intrinsèque

Européenne

Call

 

Max(0 , cours à terme-strike)

Européenne

Put

 

Max(0 , strike-cours à terme)

Américaine

Devise en report

Call

Max(0 , cours à terme-strike)

Américaine

Devise en déport

Call

Max(0, cours spot-strike)

Américaine

Devise en déport

Put

Max(0 , strike-cours à terme)

Américaine

Devise en report

Put

Max(0 , strike-cours spot)

 

(Source : Elaboré par nous même)

4.2. La valeur temps

La valeur temps est la probabilité que l'option devienne dans la monnaie. Elle est égale à la différence entre le prix de l'option et sa valeur intrinsèque.

La valeur temps est essentiellement déterminée par :

4.2.1. La durée du contrat optionnel

Si la durée de vie de l'option est plus élevée, la probabilité que les cours futurs évoluent favorablement augmente. Par conséquent, le montant de la prime sera d'autant plus élevé.

Le lien entre la maturité et la prime de l'option est positif. En fait, ceci est uniquement vérifié avec des options américaines. Avec les options européennes, il n'y a pas de lien automatique entre la maturité et le prix d'une option.1

4.2.2. Le positionnement du prix d'exercice

La valeur temps atteint son maximum quand l'option est « à la monnaie » car l'incertitude, quant à son exercice, est la plus grande. Le vendeur prend un risque élevé qu'il n'acceptera qu'en contrepartie d'une prime élevée.

4.2.3. Les taux d'intérêt

Le vendeur de l'option constitue une encaisse de précaution, il va donc placer dans une devise et emprunter dans l'autre. Plus l'écart de taux lui est favorable, plus la protection est économique et par conséquent la prime sera moins chère.

1 P. Fontaine, Gestion du risque de change, op. cit, P 57.

Par un autre raisonnement, le lien est positif (négatif) entre le prix d'une option d'achat (de vente) de devises et le taux d'intérêt national, car l'acheteur d'une option d'achat prend une position d'achat sans débourser réellement de l'argent. Ceci lui évite d'emprunter de l'argent dans son pays et donc de payer des intérêts. Or, plus le taux d'intérêt national est élevé, plus cet avantage est conséquent et plus le prix de l'option sera élevé.

En revanche, le lien est négatif (positif) entre le prix d'une option d'achat (de vente) de devises et le taux d'intérêt étranger, car l'acheteur d'une option d'achat prend une position sur une devise étrangère qu'il ne possède pas et donc ne peut pas placer. Il ne touchera pas les intérêts liés à ce placement. Cette perte d'opportunité sera d'autant plus grande que le taux d'intérêt de la devise sera élevé et le prix de l'option d'achat (de vente) sera plus faible (élevé). 1

4.2.4. La volatilité du couple de devises

La volatilité représente l'amplitude et la fréquence des variations du cours de change autour de la moyenne, au cours d'une période d'observation donnée. C'est une donnée de base pour décider de l'opportunité de la couverture.

Plus la volatilité est élevée, plus les chances de voir monter ou baisser le cours de la devise sous-jacente sont importantes ce qui implique que les pertes et les gains potentiels sont plus élevés. Cependant, la détention d'une option permet de limiter les pertes au montant de la prime alors que les gains potentiels sont illimités. Ainsi, plus la devise est volatile, plus les détenteurs d'options à titre spéculatif ou de couverture seront prêts à payer cher cette option.

Le lien est donc positif entre la volatilité et la prime de l'option, et il est identique que ce soit une option d'achat ou de vente.

5. Les stratégies de couverture optionnelle

5.1. Les stratégies de base

1 Op. cit., P 56-57.

L'entreprise cherchant à couvrir un risque de change (à la hausse ou à la baisse) doit recourir à l'achat d'option (respectivement call ou put). Seul certains cas bien précis, rentabilisation d'une position de change librement acceptée ou spéculation sur la valeur temps de l'option, peuvent inciter un agent économique recherchant une couverture à choisir l'ouverture d'une position vendeur.

Il existe quatre stratégies de base :

5.1.1. L'achat d'un call

L'achat d'un call permet de se couvrir contre le risque de la hausse d'une devise par rapport à une autre, tout en bénéficiant de la baisse.

En effet, l'option call permet à l'acheteur de payer la devise à un prix maximum, égal au prix d'exercice augmenté du montant de la prime et ce quelle que soit la hausse, ce qui lui permet de réaliser un profit illimité proportionnel à la hausse de la devise. Dans le cas contraire (baisse de la devise), Elle lui permet de limiter la perte au montant de la prime (schéma1 2)1.

Schéma 12 : Achat d'un call

(Source : www.salledem.fr)

5.1.2. L'achat d'un put

L'achat d'un put permet de se couvrir contre le risque de la baisse d'une devise par rapport à une autre, tout en bénéficiant de la hausse.

En effet, l'option put permet à l'acheteur de vendre la devise à un prix minimum, égal au prix d'exercice diminué du montant de la prime et ce quelle que soit la baisse, ce qui lui permet de réaliser un profit illimité proportionnel à la baisse de la devise. Dans le cas contraire (hausse de la devise), elle lui permet de limiter la perte au montant de la prime (schéma 13).

1 Le point mort (sur le schéma) correspond au cours pour lequel l'acheteur de l'option ne fait ni gain ni perte compte tenu de la prime payée.

Schéma 13 : Achat d'un put

(Source : www.salledem.fr)

5.1.3. La vente d'un call

La vente d'un call permet de vendre une devise à un prix maximum égal au prix d'exercice

augmenté de la prime.

Le vendeur d'un call a un profit inverse à celui de l'acheteur du call. Il est dans l'obligation de se soumettre à la décision de l'acheteur, ce qui fait que les gains sont limités à la prime reçue alors que les pertes sont illimitées.

5.1.4. La vente d'un put

La vente d'un put permet au vendeur d'acheter une devise à un prix minimum égal au prix d'exercice diminué de la prime qu'il a reçue.

Le vendeur d'un put a un profit inverse à celui de l'acheteur du put. Il est dans l'obligation de se soumettre à la décision de l'acheteur, ce qui fait que les gains sont limités à la prime reçue alors que les pertes sont illimitées.

5.2. Les stratégies sur la volatilité

Les stratégies sur volatilités reposent sur les anticipations de volatilité future des cours de change. Les utilisateurs de ces stratégies visent à tirer profit sur la stabilité ou l'instabilité du marché sans chercher à connaître la tendance.

5.2.1. Les straddles

Un straddle consiste en l'achat (ou la vente) simultané d'un call et d'un put au même prix d'exercice.

L'acheteur de straddle anticipe une forte variation de cours indépendamment du sens de celle- ci. Cette variation doit être suffisamment importante pour lui permettre le paiement des deux primes et si possible l'exercice d'une des options. Ainsi, la perte est limitée à la somme des deux primes et le gain est illimité (schéma14).

Schéma 14 : Achat d'un straddle

(Source : www.salledem.fr)

A contrario, le vendeur de straddle table sur une stabilité du cours de change autour du prix d'exercice afin de lui permettre de conserver au moins une partie des primes touchées initialement. Ainsi, son gain est limité aux deux primes et la perte est illimitée.

5.2.2. Les strangles

Un strangle consiste en l'achat (ou la vente) simultanée d'un call et d'un put mais à des prix d'exercice différents. De plus, ces prix seront en dehors de la monnaie afin de minimiser le montant des primes à payer.

L'acheteur de strangle anticipe une très forte volatilité de cours. Cette variation doit être suffisamment importante pour lui permettre le paiement des deux primes et si possible l'exercice d'une des options. Ainsi, la perte est limitée à la somme des deux primes et le gain est illimité (schéma15).

Schéma 15 : Achat d'un strangle

(Source : www.salledem.fr)

A contrario, le vendeur de strangle table sur une stabilité des cours de change au tour des deux prix d'exercice afin de lui permettre de conserver au moins une partie des primes touchées initialement. Ainsi son gain est limité aux deux primes et la perte est illimitée mais à risque réduit.

5.3. Les stratégies sur le prix

Les stratégies sur le prix supposent, par définition, une anticipation de l'évolution du prix du sous-jacent.

On distingue les « termes synthétiques » appelés également « collar » qui consistent en l'achat d'une option call ou put et la vente d'une option de sens contraire, de même échéance et prix d'exercice (schéma 16).

Schéma 16 : Collar

(Source : www.salledem.fr)

5.4. Les stratégies de minimisation du coût de l'option

Les stratégies de minimisation des coûts permettent de surmonter l'obstacle que constitue la prime pour l'utilisation des options. En effet, elles permettent de profiter des variations favorables du marché sans aucun coût initial. Mais en contrepartie de cette opportunité de gain, un niveau de perte potentielle doit être accepté.

5.4.1. L'option à prime zéro

Le principe de l'option à prime zéro est de proposer une couverture entre deux limites sans paiement de prime. Cette stratégie combine l'achat et la vente de deux options européennes, de sens contraires, en dehors de la monnaie de primes égales. L'achat de l'une est financé par la prime perçue pour la vente de l'autre.1

5.4.2. L'option à prime faible

Le principe de l'option à prime faible dérive du concept de `prime zéro'. L'acheteur de la stratégie choisit de modifier une des deux bornes, dans un sens qui lui soit favorable, contre le paiement d'un certain montant de prime.

Dans l'exemple de la couverture d'une position longue, l'exportateur peut décider de relever, soit la borne basse pour se protéger à un niveau plus élevé, soit la borne haute pour profiter davantage d'un mouvement à la hausse de la devise sous-jacente.

5.5. Les options de seconde génération

Les options de seconde génération (exotiques) sont de nouveaux produits apparus sur les marchés afin de palier aux inconvénients des options standards et de satisfaire les exigences des clients quant à la prime, la spécificité et la complexité des besoins de couverture.

Les options exotiques sont négociées sur les marchés de gré à gré. Ce sont des produits sur mesure, adaptés par les ingénieurs financiers et qui ne se limitent qu'à leurs imaginations.

5.5.1. L'option à barrière simple

L'option à barrière simple fonctionne comme une option classique mais son contrat précise un niveau de cours prédéterminé qui, s'il est atteint, active ou désactive l'option. Si l'option est américaine, son dépassement (à la hausse ou à la baisse) est observé depuis la création de l'option jusqu'à sa maturité.

Il existe deux types d'options à barrières :

1 P. Gillot & D. Pion, Le nouveau cambisme, op. cit., P 107.

· Les options à barrières activantes (knock-in ou lightable option) : L'acheteur de cette option ne possède rien tant que le cours de la devise sous-jacente n'a pas touché la barrière ; dès que cette dernière est atteinte, il se trouve détenteur d'une option classique.

· Les options à barrières désactivantes (knock-out ou extinguishable option) : Inversement, l'acheteur possède une option classique tant que le cours de la devise sous-jacente n'a pas touché la barrière.

5.5.2. L'option à double barrière

Une option à double barrière s'active (apparaît) ou se désactive (disparaît) si le cours de la devise sous-jacente franchit les bornes d'un tunnel fixe déterminé dès l'origine de l'opération. Comme pour les options à barrière simple, on distingue les options à doubles barrières activantes et les options à doubles barrières désactivantes.

5.5.3. L'option sur moyenne

L'option sur moyenne (option asiatique) est une option dont le prix d'exercice est le cours moyen de la devise pendant la durée de vie de l'option «option average strike» ; ou dont le prix d'exercice est, à l'échéance, comparé à la moyenne des cours de la devise.

Le détenteur d'une option sur moyenne ne subit pas de mouvement brutal du cours de la devise à l'approche de l'échéance et s'assure ainsi une protection contre un accident de marché.

5.5.4. L'option lookback

L'option lookback a la particularité d'être dépendante du chemin parcouru par la devise sous- jacente. Ainsi, elle procure à son détenteur le niveau le plus favorable atteint par le cours de la devise sur une période de temps définie au départ. Il existe deux types d'options lookback : les lookback simples, qui procurent à l'acheteur la différence entre un prix d'exercice fixé à l'origine et le cours extrême du marché observé sur la durée de vie de l'option (le plus haut pour un call, le plus bas pour un put) ; par ailleurs, les lookback strike donnent le droit à l'acheteur d'acheter (call) ou de vendre (put) la devise sous-jacente à son prix extrême observé sur la durée de vie de l'option.

5.5.5. L'option à prime contingente

L'option à prime contingente (contingent premium) est une option pour laquelle l'acheteur ne paie pas de prime lors de son achat. A l'échéance de l'option, si celle-ci se termine hors de la monnaie, elle n'est pas exercée et l'acheteur n'aura donc pas à payer la prime. Si elle se termine dans la monnaie, elle est automatiquement exercée et l'acheteur doit acquitter une prime supérieure à celle d'une option classique équivalente. Ce type d'option correspond à une «assurance catastrophe» pour un opérateur souhaitant se couvrir sans coût en cas de non exercice.

5.5.6. L'option corridor

L'option corridor (range option) procure à son détenteur un revenu qui dépend du nombre de jours durant lesquels le cours de la devise sous-jacente demeure compris dans un intervalle déterminé. Ce revenu est calculé en multipliant un montant fixe par le nombre de jours pendant lesquels la devise est située dans un intervalle de cours appelé corridor.

5.5.7. L'option cri

L'option cri (shout option) permet à son détenteur de changer le sens (call ou put) à n'importe quel moment de la vie de l'option.

5.5.8. L'option sur panier

L'option sur panier (basket option) est caractérisée par son sous-jacent qui est un panier de plusieurs devises équipondérées ou non.

5.5.9. L'option sur option

L'option sur option (compound option) est une option dont le sous-jacent est une autre option, elle confère à son détenteur le droit d'acheter ou de vendre des options dont les caractéristiques ont été fixées au préalable. Cette option ne sera exercée que si la valeur de l'option sous-jacente est supérieure au premier prix d'exercice, aussi, l'échéance de l'option mère doit être plus courte que celle de l'option fille.

On distingue le call sur call, le call sur put, le put sur call et le put sur put.

6. Le cadre d'utilisation des options

L'option de change représente un instrument de couverture du risque de change certain (créances ou dettes commerciales, emprunts ou prêts ou bien actifs financiers). Elle constitue une solution particulièrement bien adaptée aux situations où le risque est incertain1 :

· Les appels d'offres internationaux ;

· Les ventes sur catalogues (dans lesquels les prix sont libellés en devise) ;

· La cession d'actifs sur devises, en particulier la vente de participations dont la réalisation effective est incertaine.

7. Les avantages et les inconvénients des options de change

La couverture optionnelle présente des avantages et des inconvénients :

Les avantages de la couverture optionnelle :

· Garantit à l'acheteur de l'option un cours maximum d'achat (ou un cours minimum de vente) ;

· Souplesse d'utilisation (prix d'exercice, échéance) ;

· Permet de couvrir des positions de change conditionnelles (risques aléatoires) ;

· Permet à l'acheteur de profiter d'une évolution favorable des cours ;

· Outil de gestion dynamique du risque de change : la revente de l'option est possible ;

· Instrument de hors bilan (seule la prime est échangée lors de la conclusion du contrat).

Les inconvénients de la couverture optionnelle :

· Coût instantané de la prime en terme de trésorerie ;

· Le montant de la prime versée peut se révéler très élevé. Il constitue une véritable charge financière ;

· Echéance de l'option généralement inférieure à 1 an ;

· Ce type de contrat nécessite une gestion continue par un professionnel ;

· L'utilisation des options n'a d'intérêt que pour des opérations en devises portant sur des montants importants.

1 M. Debauvais & Y. Sinnah, La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, op. cit., P 284.

Dans ce chapitre, nous avons fait le tour des nouveaux instruments de couverture du risque de change dont le succès a favorisé l'éclosion de nouvelles stratégies de gestion. En effet, les produits dérivés, par leurs caractéristiques souples de fonctionnement, ont atteint les objectifs escomptés et ont en conséquence été à la hauteur des attentes.

Après avoir présenté le marché de change, le risque de change et les instruments de couverture contre le risque de change dans les précédents chapitres, nous allons traiter dans ce chapitre le risque de change et sa couverture en Algérie.

Pour cela nous avons structuré ce chapitre en quatre sections :

La première section sera consacrée à l'évolution du régime de change pour aboutir au marché des changes. Dans la deuxième section, nous présenterons une entreprise qui a subi des pertes de change, chose que nous tenterons de généraliser aux autres entreprises au travers d'un questionnaire dans la troisième section. Dans la dernière section, nous essayerons de démontrer la possibilité du change à terme en Algérie compte tenu du cadre réglementaire actuel.

Section 1 : Le régime de change et le marché des changes

Le régime de change en Algérie est passé par plusieurs étapes suivant l'évolution du SMI. Ainsi, depuis l'indépendance le régime de change a connu quatre étapes importantes qui se sont soldées par la mise en place d'un marché des changes.

Dans cette section, nous allons tenter de détecter la naissance du risque de change à la lumière de l'évolution du régime de change tout en axant notre développement sur l'expérience du change à terme et le marché des changes.

1. Evolution du régime de change en Algérie

La situation économique en Algérie a toujours expliqué l'évolution du régime de change. Jusqu'à 1964, l'Algérie faisait partie de la Zone Franc ; la libre circulation des capitaux a été de ce fait assurée.

En 1963, l'Etat algérien s'est vu dans l'obligation d'instaurer le contrôle des changes afin de freiner l'hémorragie des capitaux causant la baisse des réserves de change.

Le Dinar algérien fut créé en 1964, vu la loi 64-111 du 10 avril 1964 instituant l'unité monétaire nationale. Jusqu'à 1973, le Dinar algérien était ancré à une monnaie unique, à savoir le Franc français. Il était émis à parité égale avec le franc (1 DZD = 1 FRF = 180 milligrammes d'or). Sa valeur par rapport au Dollar était de 4,94 de 1964 jusqu'à 1970 avant de passer à 4,19 en 1973.

Avec l'effondrement du régime de Bretton Woods, l'Algérie avait adopté en 1974 le régime de change fixe ancré à un panier de 14 monnaies constituant les devises les plus importantes dans la structure des échanges commerciaux (notamment les importations) et financiers. Ces monnaies étaient affectées de coefficients de pondération différents et révisables périodiquement.

Le taux de change varie en fonction de l'évolution des monnaies du panier, notamment le Dollar dont le coefficient de pondération est le plus élevé.

La surévaluation du Dinar était l'une des conséquences néfastes découlant de ce régime. Ce problème n'est cependant sérieusement posé qu'en 1986, date coïncidant avec le contre choc pétrolier qui a fait baisser les recettes pétrolières. L'Algérie enregistre ainsi une détérioration du solde de la balance des paiements en plus du resserrement des marchés de capitaux.

Le contrôle des changes, qui restait le seul moyen susceptible d'assurer la convergence de la demande des devises avec l'offre rare, avait maintenu une dichotomie entre la sphère réelle et la sphère financière (taux de change surévalué).

La nécessité des réformes économiques et monétaires s'imposait. Concernant le change, un glissement progressif du Dinar a été enregistré pendant la période de 1986 à 1990 ; le cours USD/DZD est passé de 4,82 à 12,191, soit une dépréciation de l'ordre de 153 %. C'est ainsi qu'est apparu le phénomène de risque de change en Algérie.

L'Etat algérien avait pris conscience que la modification de la parité du Dinar ne serait fructueuse qu'en l'accompagnant de réformes économiques. Dans ce contexte, l'Algérie a fait appel au Fonds Monétaire International (FMI) pour la signature de deux accords de confirmation, le premier est conclu le 30 mai 1989 et le second le 03 juin 1991.

Cette période représentait le début d'un passage d'une gestion administrée du taux de change à une gestion dynamique.

En effet, en septembre 1991, les autorités monétaires procèdent à la dévaluation du Dinar algérien de 22 % contre le Dollar américain. Cette décision a été accompagnée par d'autres mesures afin de permettre au pays de s'ouvrir sur le commerce extérieur et donc mettre fin aux systèmes des licences d'importation et d'exportation.

Une seconde dévaluation de 40,17 % est initiée en 1994. Cette action agréée par le FMI dans le cadre du programme de stabilisation de mai 1994 à mai 1995 et du programme d'ajustement structurel de mai 1995 à mai 1998 fut le point de départ d'une convertibilité commerciale du Dinar et de la libéralisation du commerce extérieur et du régime de change. Il est à signaler que cette période a été marquée par la mise en place d'un procédé de couverture d'un risque de change de plus en plus confirmé, et cela à travers l'achat à terme de devises avec décaissement à échéance puis avec décaissement immédiat en octobre 1991 et avril 1993 respectivement. La Banque d'Algérie a été amenée à l'abandonner en avril 1994.

1 Statistiques financières internationales, FMI.

C'est aussi en cette période que le système de fixing fut instauré1. Il consiste à déterminer la parité de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères par adjudication.

Les banques commerciales, sous l'autorité de la Banque d'Algérie, se réunissaient quotidiennement au siège de la Banque Centrale. Le cours du Dinar est fixé officiellement en confrontant l'offre unique de la Banque d'Algérie et la demande de devises des banques commerciales.

Actuellement, et ce depuis 1995, année coïncidant avec la création du marché interbancaire des changes, la valeur du Dinar est déterminée par le «libre» jeu de l'offre et de la demande. La Banque d'Algérie joue un rôle important en tant qu'offreur de devises sur ce marché2. Le risque de change est désormais une réalité incontournable.

Compte tenu de l'évolution du régime de change, le Dinar a connu une dépréciation remarquable depuis l'année 1986 (correspondant au contre choc pétrolier). Il est passé depuis cette date à 2002 de 4,82 à 79,92 , soit une «dépréciation» de 1558 % (voir graphique 1)3.

Graphique 1 : Evolution du cours de change USD/DZD
de 1963 à 2002

 

80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 

1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000

Années

(Source : Statistiques Financières Internationales, publication du FMI)

2. L'expérience du change à terme

1 L'instruction 61-94 du 28 septembre 1994 instituant le fixing pour la détermination de la valeur du Dinar par rapport aux devises étrangères.

2 Le fonctionnement de ce marché est cependant biaisé par le fait que la Banque d'Algérie soit quasiment l'unique offreur.

3 En 2003, le Dinar a connu un mouvement d'appréciation par rapport au Dollar, il est passé de 79,44 à 77,60 entre le 26 juin et le 1 juillet.

L'expérience de l'Algérie en matière de couverture du risque de change s'est limitée au change à terme (achat à terme uniquement). Ce dernier a été défini pour la première fois par le règlement 9 1-07 du 14 août 1991 portant règles et conditions de change1.

L'achat à terme de devises a revêtit deux formes :

2.1. L'achat à terme avec décaissement à échéance

L'instruction 30-91 du 27 octobre 1991 a fixé les conditions et modalités de l'achat à terme de devises. Il consiste en l'engagement du client à acheter à terme des devises qui serviront à la couverture des paiements extérieurs, le décaissement des Dinars ainsi que la livraison des devises ne se font qu'à la levée du terme2.

L'achat à terme peut être engagé à tout moment, à la demande du client, pour une durée comprise entre 3 mois et 36 mois.

La banque commerciale joue uniquement le rôle d'intermédiaire entre son client et la Banque d'Algérie (qui détermine le cours à terme applicable). A ce titre, elle perçoit une commission d'achat à terme de devises de 0,25 % du montant en Dinars de la transaction.

2.2. L'achat à terme avec décaissement immédiat

L'instruction 28-93 du 1er avril 1993 a fixé les conditions et modalités de l'achat à terme avec décaissement immédiat. Cette technique ne diffère de l'achat à terme avec décaissement à échéance que par le fait du décaissement des Dinars à la conclusion du contrat, les devises sont évidemment livrées à échéance. Ainsi, le cours appliqué pour toutes les échéances n'est autre que celui observé le jour de l'introduction de la demande d'achat auprès de la Banque d'Algérie, soit le cours spot du jour.

Suite à la modification en 1994 du cadre réglementaire régissant le commerce extérieur, la Banque d'Algérie a procédé à l'abrogation des deux instructions 30-9 1 et 28-93 relatives aux conditions et modalités d'achat à terme de devises.3

3. Le marché interbancaire des changes

1 Ce règlement définit également la vente à terme et les options de change qui n'ont jamais été utilisées du fait de l'absence d'une instruction fixant les conditions et modalités de leur utilisation.

2 Le client doit déposer dès la demande de l'achat à terme une somme qui ne peut être inférieure à 20 % de la valeur en Dinars de la transaction.

3 Instruction 14-94 du 09 avril 1994, Banque d'Algérie.

Après une première étape consacrant en octobre 1994 le passage du taux de change fixe au taux de change flexible déterminé par adjudication (libéralisation du régime des changes) et l'élargissement de la convertibilité du Dinar aux importations des services après celles des marchandises (libéralisation du commerce extérieur), la Banque d'Algérie a institué en 1995 le marché interbancaire des changes.

3.1. Cadre réglementaire

La Banque d'Algérie a procédé à la promulgation de textes réglementaires qui régissent le marché de change, il s'agit notamment de :

· Le règlement 95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement 92-04 du 22 mars 1992 relatif au contrôle des changes ;

· Le règlement 95-08 du 23 décembre 1995 relatif au marché des changes ;

· L'instruction 78/95 du 26 décembre 1995 portant règles relatives aux positions de change ;

· L'instruction 79/95 du 26 décembre 1995 portant organisation et fonctionnement du marché des changes.

3.2. Organisation et fonctionnement du marché interbancaire des changes

Le marché interbancaire des changes est un marché entre banques et établissements financiers où sont traitées les opérations de change (vente et achat), au comptant et à terme, entre le Dinar et les autres devises étrangères librement convertibles.

Le marché interbancaire des changes est ainsi le lieu de détermination de la valeur du Dinar par le libre jeu de l'offre et de la demande.

Les intervenants utilisent le téléphone, le télex, le Reuter dealing ou tout autre système électronique pour traiter des opérations en faveur de leur clientèle ou pour améliorer la rentabilité de leur trésorerie.

Le marché interbancaire des changes est un marché non localisé qui fonctionne de façon continue. Les intervenants peuvent réaliser des transactions durant tous les jours ouvrés. Ces transactions sont traitées de gré à gré.

Les intermédiaires agréés participant au marché des changes sont tenus d'afficher, à titre indicatif, de façon continue les cours de change au comptant, à l'achat et à la vente, des devises habituellement traitées contre Dinar. Cependant, la majorité des banques et établissements financiers ne respectent pas cette obligation.

Selon les textes réglementaires cités ci-dessus, le marché interbancaire des changes s'organise en deux compartiments :

· Le marché interbancaire des changes au comptant (spot);

· Le marché interbancaire des changes à terme (forward).

Les intermédiaires agréés sont autorisés, dans le cadre de la réglementation du contrôle du commerce extérieur et des changes à :

· Vendre aux banques non-résidentes la monnaie nationale contre des devises étrangères librement convertibles,

· Vendre des devises étrangères librement convertibles contre la monnaie nationale détenue dans un compte en dinars convertibles,

· Acheter et vendre des devises étrangères librement convertibles contre des devises étrangères librement convertibles,

· Acheter et vendre entre intermédiaires agrées du marché interbancaire des changes des devises librement convertibles contre monnaie nationale.1

Les ressources en devises laissées à la disposition des intermédiaires agréés afin d'intervenir sur le marché sont :

· Les recettes provenant des exportations hors hydrocarbures et produits miniers, à l'exclusion de la partie revenant à l'exportateur conformément à la réglementation en vigueur ;

· Les sommes provenant de tout crédit financier ou d'emprunt en devises contracté par les intermédiaires agréés pour leur besoin propre ou pour celui de leur clientèle ;

· Les sommes provenant d'achats effectués sur le marché des changes.2

Les banques peuvent faire appel à ces ressources, pour couvrir leurs opérations courantes ou celles de leur clientèle, à savoir :

· Le refinancement et les avances sur recettes provenant des exportations hors hydrocarbures et produits miniers ;

· La couverture d'acomptes non finançables relatifs aux contrats d'importation ;

· La couverture, en cash, d'importations de biens ou de services ne bénéficiant pas de financement extérieur ;

· Le paiement des échéances de dettes extérieures ;

· Toutes autres obligations de paiement conformes à la réglementation.1

1 Article 7 de l'instruction 79/95 du 26 décembre 1995 portant organisation et fonctionnement du marché des changes, Banque d'Algérie.

2 Article 4 du règlement 95-08 du 23 décembre 1995 relatif au marché des changes, Banque d'Algérie.

3.3. La surveillance du marché interbancaire des changes

L'instauration du marché interbancaire des changes était accompagnée par l'introduction de normes prudentielles relatives aux positions de change.

A ce titre, les positions de change sont déterminées à partir des éléments suivants :

· Les éléments d'actif et de passif libellés en devises étrangères, y compris les intérêts courus, à payer ou à recevoir, échus ou non échus ;

· Les opérations de change au comptant et à terme ;

· Les opérations d'achat et de vente de titres ainsi que d'instruments financiers à terme libellés en devises étrangères ;

· Les différences d'intérêts courus, à payer ou à recevoir, échus ou non échus, relatifs aux opérations de hors bilans ;

· Les intérêts à payer ou à recevoir non courus relatifs à des opérations de bilan et de hors bilan lorsqu'ils ont fait l'objet d'une opération de couverture ;

· Les garanties et engagements similaires libellés en devises étrangères lorsqu'ils sont certains d'être appelés ou d'être irrévocable.

Sont exclues dans le calcul des positions de change :

· Les opérations dont le risque de change est supporté par l'Etat,

· Les positions structurelles, c'est à dire les immobilisations corporelles et incorporelles, les titres de participation, les titres de filiales ainsi que la dotation des succursales à l'étranger.

Les banques et établissements financiers sont tenus de respecter en permanence les règles prudentielles suivantes :

· Un rapport maximum de 10 % entre le montant de leur position longue ou courte dans chaque devise étrangère et le montant de leurs fonds propres ;

· Un rapport maximum de 30 % entre la plus élevée des sommes des positions longues ou des positions courtes pour l'ensemble des devises et le montant de leurs fonds propres.2

Afin de répondre à ces obligations, les banques et établissements financiers intervenant sur le marché interbancaire des changes doivent disposer :

1 Article 5, op. cit.

2 Article 3 de l'instruction 78/95 du 26 décembre 1995 portant règles relatives aux positions de change, Banque d'Algérie.

· D'un système permanent de mesure permettant d'enregistrer immédiatement les opérations en devises et de calculer les résultats ainsi que les positions de change globales et les positions de change par devise étrangère ;

· D'un système de surveillance et de gestion des risques encourus faisant apparaître les limites fixées par les responsables autorisés et les conditions dans lesquelles ces limites sont respectées ;

· D'un système de contrôle permanent visant à vérifier le respect des procédures internes nécessaires pour assurer le respect des deux dispositions précédentes.1

Les banques et établissements financiers ont l'obligation d'adresser quotidiennement à la Banque d'Algérie (Direction Générale des Relations Financières Extérieures, DGRFE) une déclaration reprenant leurs positions de change par devise étrangère.2

Ils se doivent également d'établir régulièrement les états statistiques suivants 3:

· Etat quotidien des transactions de change ;

· Etat des transactions de change par date d'échéance ;

· Etat récapitulatif des opérations de change par devises et date d'échéance ;

· Situation quotidienne de trésorerie par devise ;

· Situation périodique de trésorerie par devise ;

· Situation quotidienne de trésorerie devise (c/v en Dinars) ;

· Situation périodique de trésorerie devise (c/v en Dinars).

Bien que la réglementation que nous avons citée ci-dessus prévoit le change à terme, ce dernier n'est à ce jour pas pratiqué par les banques. De ce fait, aucun instrument de couverture du risque de change n'est disponible.

Dans ce qui suit, nous nous interrogeons sur le sort des entreprises algériennes face au risque de change.

Section 2 : L'entreprise algérienne face au risque de change : cas de la Société

Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF)

1 Article 2, op. cit.

2 Article 11, op. cit.

3 Article 41 de l'instruction 79/95 du 26 décembre 1995 portant organisation et fonctionnement du marché des changes, Banque d'Algérie, op. cit.

Afin d'illustrer l'impact de l'absence d'un système de couverture contre le risque de change sur les entreprises algériennes, nous allons étudier le cas de l'entreprise publique SNTF à travers une opération d'importation financée par un crédit extérieur.

Pour ses besoins d'exploitation, cette entreprise a conclu un marché avec la société française SAFT. Ce marché porte sur la fourniture de batterie et piles.

Dans un premier temps, nous présenterons la SNTF et les caractéristiques du contrat conclu. Ensuite, nous étudierons la perte ou le gain de change réalisés.

1. Présentation de la SNTF

1.1. Historique

La Société Nationale des Transports Ferroviaires fût créée en 1976 par ordonnance 76-28 du 25 mars 1976.

1.2. Missions

La SNTF est un établissement public à caractère industriel et commercial dont la mission consiste à exécuter les transports publics des voyageurs et de marchandises qui lui sont confiés dans le cadre de l'organisation des transports terrestres.

1.3. Filiales

Dans le but de développer ses propres structures d'études et d'engineering, dans un cadre d'intégration nationale et afin d'améliorer ses prestations annexes et complémentaires au transport des voyageurs et de marchandises, la SNTF a procédé à la création de huit filiales :

· Filiale Engineering Infrastructures Ferroviaires (EIF) : chargée de projets d'infrastructures, du contrôle et du suivi des réalisations d'infrastructure de voies, d'ouvrage d'art et de bâtiments de gares ;

· Filiale Engineering Signalisation-Télécommunications : chargée des études de conception et de montage des installations de sécurité ferroviaires ;

· Trois filiales Infrails (Ouest - Centre - Est) : spécialisées dans les travaux ferroviaires, de génie civil, de bâtiments et de pose de voie ;

· Filiale Rail-Express : chargé du groupage, du transport et de la distribution de colis express et des colis de détail ;

· Filiale Restau-Rail : chargée de la gestion et de l'exploitation des wagons-bars, des wagons-restaurants et des wagons-couchettes ;

· Filiale Informatique Service (IS) : chargée de l'assistance et du conseil dans le domaine informatique, des études et de mise en place de procédures organisationnelles. En outre, elle est chargée de la conception et du traitement d'application spécifiques au domaine ferroviaire.

2. Présentation du contrat

C'est un marché de gré à gré conclu le 16 mars 1999 entre la SNTF et la SAFT (entreprise française) relatif à la fourniture de batteries et de piles. Ce marché est régi par la législation et la réglementation algérienne en vigueur et notamment :

· L'ordonnance 75-58 du 26/09/1975 relatif au Code Civil ;

· L'ordonnance 75-59 du 26/09/1975 relatif au Code de Commerce ;

· Le règlement des marchés de la SNTF notamment ses articles 24 et 40 alinéas 2.

Le marché est exécuté sans intermédiaire.

La fabrication s'effectue dans les usines du fournisseur. Celui-ci s'engage à effectuer en cours de fabrication et à ses frais tous les contrôles et essais utiles. Il délivrera à la SNTF un certificat attestant l'exécution de tous les contrôles prévus en la matière.

La réception provisoire qualitative et quantitative aura lieu en Algérie et sera sanctionnée par un Procès-verbal de réception provisoire dont une copie sera adressée au fournisseur. La réception intervient dans les trois mois qui suivent la livraison.

La réception définitive aura lieu à l'expiration de la garantie technique.

2.1. Les prix

Les prix s'entendent :

· Hors taxes ;

· Fermes, non révisables et non actualisables ;

· Fourniture livrée sous emballage maritime, rendue FOB, Port européen ;

· Tous droits et taxes du pays d'origine compris, mais en exonération à l'exportation.

2.2. Le montant du marché

Le montant total du marché s'élève à FRF 14.533.691 (annexe II) correspondant à EUR 2.215.646,91 au cours de 6,55957.

2.3. Le financement

Le marché fait l'objet d'un financement par un crédit acheteur à hauteur de 85% entre la SNTF/BNA et la SAFT/Société Générale selon les conditions suivantes :

· 15% du montant du marché payable par un Crédit documentaire irrévocable et confirmé (frais de confirmation à la charge du bénéficiaire la SNTF) ;

· 85% sont payés lors de la livraison par la Société Générale à la SAFT sur présentation des documents d'expédition.

Le financement inclut la prime COFACE qui s'élève à EUR 96.655 portant sur la fourniture de batterie et piles.

La durée du crédit : 3 ans

Le taux d'intérêt : un taux annuel fixe de 4,60 %

· Commission d'engagement : 0,20 % calculée à partir de la date de signature d'ouverture de crédit sur le montant du crédit déduction faite des utilisations effectuées à tout moment. Elle sera payable semestriellement à terme échu sur décompte établi par le prêteur.

· Commission de gestion : 0,20 % elle sera calculée sur le montant du crédit en principal et sera versée par l'emprunteur au plus tard dans les 60 jours de la signature de l'ouverture de crédit.

2.4. Modalités de remboursement

2.4.1. Le principal

Il sera remboursé en 6 semestrialités égales et consécutives. La première viendra à l'échéance 6 mois après la date du point de départ de la période de remboursement (date de chaque expédition).

2.4.2. Les intérêts

Ils seront calculés en nombre exact de jours rapportés à 360 jours en fonction des montants dus par l'emprunteur à tout moment à partir de la première utilisation du crédit et seront payables semestriellement à terme échu. Ils seront réglés aux mêmes dates que les remboursements du principal.

2.4.3. L'acompte

Les 15 % du montant du marché, soit EUR 332.347,04 feront l'objet d'un paiement par crédit documentaire irrévocable et confirmé.

2.4.4.L'échéancier de remboursement du crédit

La première utilisation :

Unité : EUR 1

Date

Principal EUR

Intérêts EUR

Semestrialité EUR

11/09/2000

235

227,67

27 592,50

262

820,17

12/03/2001

235

227,67

27 352,04

262

579,71

10/09/2001

235

227,67

22 051,46

257

279,13

11/03/2002

235

227,67

16 335,55

251

563,22

10/09/2002

235

227,67

11 051,38

246

279,05

10/03/2003

235

227,67

5 440,35

240

668,02

 

(Source : SNTF)

La deuxième utilisation :

Unité : EUR 1

Date

Principal EUR

Intérêts EUR

Semestrialité EUR

05/12/2000

29 660,03

3 433,68

33 093,71

06/06/2001

29 660,03

3 448,84

33 108,87

05/12/2001

29 660,03

2 774,23

32 434,26

05/06/2002

29 660,03

2 069,30

31 729,33

06/12/2002

29 660,03

1 387,11

31 047,14

05/06/2003

29 660,03

689,77

30 349,80

 

(Source : SNTF)

La troisième utilisation :

Unité : EUR 1

Date

Principal EUR

Intérêts EUR

Semestrialité EUR

26/07/2001

62

700,42

8

941,08

71

641,50

28/01/2002

62

700,42

7

450,90

70

151,32

26/07/2002

62

700,42

5

736,39

68

436,81

28/01/2003

62

700,42

4

446,51

67

146,93

28/07/2003

62

700,42

2

916,27

65

616,69

26/01/2004

62

700,42

1

458,13

64

158,55

 

(Source : SNTF)

3. Calcul de la perte de change

La perte (ou gain) de change sera calculée pour chaque utilisation et par semestrialité. Elle

consiste à prendre la différence entre le taux de change à la date d'expédition et celui appliqué au paiement effectif1, et la multiplier par le montant de la semestrialité.

Exemple : Calcul de la perte de change sur la sixième semestrialité de la première utilisation : Montant de la semestrialité (Ms) EUR 240.668,02.

Taux de change à la date d'expédition (Te) est de 69,9522.

Taux de paiement au 10/03/03 (Tp) est de 87,873 9.

La perte (ou gain)2 de change sera égale à :

Ms x (Te - Tp) = 240.668,02 x (87,8739- 69,9522) = -4.313.180,05 DZD

Nous allons faire de même pour les autres semestrialités. Le tableau 1 illustre, par année, la perte de change subie par la SNTF au titre de remboursement du crédit acheteur. La perte de change sur toutes les utilisations (la dernière échéance du 26/01/2004 n'est pas prise en compte) s'élève alors à DZD 10.188.716,92.

Au titre des remboursements qui interviennent en 2003, la perte de change s'élève à DZD 7.412.974,59.

On remarque bien que la perte de change est très importante, elle viendra en déduction du résultat de l'entreprise.

1 Le taux de paiement effectif correspond à celui sur le marché des changes, j-2 de la date de la semestrialité.

2 Il y a perte de change si le résultat (de la formule) est négatif.

Tableau 1 : Calcul de la perte de change par année

Unité = 1

Dates

Principal
(EUR)

Intérêts
(EUR)

Semestrialités
(EUR)

Perte ou gain de change
(DZD)

11/09/2000

235 227,67

27 592,50

262 820,17

412 049,46

05/12/2000

29 660,03

3 433,68

33 093,71

-1 042,45

Total année 2000

264 887,70

31 026,18

295 913,88

411 007,01

12/03/2001

235 227,67

27 352,04

262 579,71

-66 222,60

06/06/2001

29 660,03

3 448,84

33 108,87

61 158,70

26/07/2001

62 700,42

8 941,08

71 641,50

75 882,68

10/09/2001

235 227,67

22 051,46

257 279,13

28 480,80

05/12/2001

29 660,03

2 774,23

32 434,26

18 938,36

Total année 2001

592 475,82

64 567,65

657 043,47

118 237,94

28/01/2002

62 700,42

7 450,90

70 151,32

79 621,75

11/03/2002

235 227,67

16 335,55

251 563,22

82 613,36

05/06/2002

29 660,03

2 069,30

31 729,33

-178 959,77

26/07/2002

62 700,42

5 736,39

68 436,81

-692 101,46

10/09/2002

235 227,67

11 051,38

246 279,05

-2 284 041,17

06/12/2002

29 660,03

1 387,11

31 047,14

-312 120,00

Total année 2002

655 176,24

44 030,63

699 206,87

-3 304 987,29

28/01/2003

62 700,42

4 446,51

67 146,93

-1 124 603,64

10/03/2003

235 227,67

5 440,35

240 668,02

-4 313 180,05

05/06/2003

29 660,03

689,77

30 349,80

-691 420,04

28/07/2003

62 700,42

2 916,27

65 616,69

-1 283 770,86

Total année 2003

390 288,54

13 492,90

403 781,44

-7 412 974,59

Total général

(3 utilisations, 4 années)

1 902 828,30

153 117,36

2 055 945,66

-10 188 716,92

 

(Source : Elaboré par nous même)

L'exemple de la SNTF montre les conséquences des évolutions récentes de l'Euro par rapport au Dinar sur une entreprise algérienne. Il illustre les pertes importantes subies par cette dernière à cause de l'évolution défavorable des cours de change.

L'entreprise aurait pu éviter cela soit en optant pour un financement local, soit en se couvrant sur le marché à terme. Cependant, celle-ci ne pouvait avoir recours à la couverture à terme étant donné l'absence de cet instrument.

Après avoir analysé le cas de la SNTF, il en ressort l'ampleur des pertes de change qu'elle a subies. Cela nous pousse à nous interroger sur le cas des autres entreprises algériennes traitant avec l'étranger ; objet de la prochaine section.

Section 3 : Le besoin des opérateurs économiques à la couverture contre le risque de

change

Le risque de change existe certes, il a en effet été source de pertes pour de nombreuses entreprises dont la SNTF.

Afin de confirmer ce fait et de cerner l'aptitude des entreprises algériennes, l'ampleur des pertes qu'il cause ainsi que les attentes des entreprises pour faire face à ce risque (surtout en cette période où les cours de change accusent une importante volatilité, voir graphique 2), nous avons décidé de soumettre un questionnaire aux entreprises (annexes III).

92,0000

88,0000

84,0000

80,0000

76,0000

Graphique 2 : Evolution des taux de change USD/DZD et EUR/DZD
en 2003

Dates

--- USD
--- EUR

(Source : salle de change, Citi Bank)

1. Méthodologie du sondage :

Les résultats présentés dans cette section sont issus d'un questionnaire anonyme établi par nous même.

Ce questionnaire était destiné aux entreprises publiques et privées qui entretiennent des relations avec l'étranger. Parmi ces entreprises, il y a des filiales d'entreprises étrangères multinationales. Il leur a été adressé dans la période août /septembre 2003

Nous avons prévu un échantillon de taille minimale de 200 entreprises. Malheureusement 26 seulement ont donné suite à notre questionnaire. Cela est principalement dû à :

· La courte durée pour la préparation du mémoire ;

· La période (août 2003) qui est une période de congé ;

· La conjoncture défavorable : le séisme du 21 mai.

Ajouter à cela le refus de certaines entreprises de nous répondre, sous prétexte que :

· Les informations demandées sont confidentielles. Les chiffres et la stratégie de l'entreprise ne peuvent être divulgués ;

· Cela engage la responsabilité de l'entreprise ;

· Les mouvements d'affaires en devises ne sont pas importants ;

· Rien ne va être fait, à quoi bon perdre du temps ;

· Les réponses sont évidentes.

Avec un taux de réponses de 13 %, nous ne pouvons prétendre à une étude exhaustive. Toutefois, nous avons tenu à présenter les résultats de notre questionnaire car le peu d'entreprises qui ont répondu et même celles qui n'ont pas répondu (par écrit) ont manifesté leur intérêt quant au sujet.

2. Les résultats

Dans ce qui suit, nous allons présenter les résultats de notre sondage.

2.1. Caractéristiques des entreprises

? 19 % des entreprises sont publiques, le reste 81 % sont privées.

? Les entreprises appartiennent à différents secteurs d'activités : travaux publics, céramique, matériaux de construction, cosmétique, audio visuel, industrie mécanique, transport, informatique, agro-alimentaire et commerce multiple.

2.2. Les transactions avec l'étranger

? Les entreprises participantes sont caractérisées par un volume important de transaction avec l'étranger, une moyenne de USD 700.000 par an.

? Toutes ces entreprises sont importatrices.

? Pour la majorité des entreprises, les opérations du commerce extérieur représentent un pourcentage important dans le total d'activité, soit une moyenne de 37 %.

? Les entreprises participantes réalisent l'essentiel de leurs transactions en Euro (96 %). Avec un pourcentage très faible en Dollar américain (4 %).

L'importance du volume d'importation libellé essentiellement en Euro engendre une forte exposition au risque de change.

2.3. L'exposition au risque de change

? Les entreprises importatrices interrogées sont exposées au risque de change de différentes manières :

· 54 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations pour la revente en l'état ;

· 27 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations de matières premières ;

· 19 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations de biens d'équipements et de pièces de rechanges (pour leurs propres besoins).

? Les opérations d'importation sont effectuées à 96 % des cas selon les besoins, ce n'est que 4 % des opérations qui sont effectuées selon l'évolution des taux de change.

? Les paiements sont effectués :

· 81 % en cash ;

· 19 % par un financement.

Les déterminants de l'importation sont des facteurs aggravant le risque de change. Du fait qu'ils le rendent indépendant de la volonté de l `entreprise, le risque de change devient moins gérable.

2.4. Stratégie

? Dans leurs politiques globales de gestion, uniquement 65 % des entreprises prévoient une «stratégie» de couverture contre le risque de change. En fait, celles-ci se limitent à la planification de leurs transactions. La majorité des entreprises étant contraintes au renouvellement des stocks ou l'approvisionnement des matières premières.

Le reste des entreprises (35 %) ne prévoient rien.

? Dans le cadre de leurs opérations avec l'extérieur, 92 % des entreprises prennent en considération les prévisions sur les taux de change.

? 88 % des entreprises répondantes ne sont pas aidées par leurs fournisseurs en matière de risque de change.

12 % des entreprises reçoivent des aides sous forme de termaillage (67 %) ou de clauses d'indexation (33 %).

En l'absence de stratégies claires de gestion du risque de change conjuguée à la neutralité des fournisseurs, les entreprises se retrouvent seules face au risque de change.

2.5. Conjoncture

Pour mettre en évidence les conséquences de l'absence d'un système de couverture contre le risque de change dans une période où les monnaies connaissent une volatilité importante, nous avons interrogé les entreprises sur l'impact de l'évolution des cours de change ces derniers temps.

? 100 % des entreprises ont subi une perte de change à cause des évolutions récentes des cours de change.

? La perte est estimée :

· Importante par 35 % des entreprises ;

· Moyenne par 65 % des entreprises.

? Uniquement 8 % des entreprises interrogées affirment que leurs banques les informent de l'existence d'un risque de change.

? 88 % des entreprises n'ont pas pris de mesures pour faire face au risque de change.

Il est à signaler que 8 % des entreprises ont pris des mesures préventives avec une estimation des cours les plus défavorables lors de la mise en place de leurs opérations d'importation. Les 4 % restant répercutent les pertes de change sur les prix.

? 100 % des entreprises estiment qu'elles avaient bien fait ou auraient dû faire quelque chose en matière de couverture.

Les pertes de change enregistrées auraient pu être atténuées si les entreprises avaient bénéficié de l'assistance et des conseils bancaires. Conscientes de l'ampleur du risque de change, les entreprises affichent un intérêt particulier quant à la couverture et estiment qu'elle est inéluctable.

2.6. Les perspectives

? 100 % des entreprises estiment que la mise en place d'un système de couverture contre le risque de change est une nécessité.

? 96 % des entreprises affirment qu'elles utiliseront le change à terme si leurs banques le leur proposent. Uniquement 4 % y sont indifférentes.

La mise en place d'un système de couverture contre le risque de change présente un intérêt commun pour l'ensemble des entreprises. Le change à terme est en particulier sollicité par la majorité d'entre elles.

A la lumière des résultats obtenus dans le cadre du présent sondage, il en ressort que l'ensemble des entreprises rejoignent la SNTF pour être sujettes au risque de change. En effet, les pertes enregistrées en témoignent pleinement.

La mise en place d'un système de couverture du risque de change s'avère plus que jamais une nécessité confirmée.

Le change à terme, prévu par la réglementation et ayant fait l'unanimité des entreprises paraît l'instrument le plus adapté pour aboutir à cette fin.

La possibilité du change à terme en Algérie sera traitée dans la prochaine section.

Section 4 : La possibilité du change à terme en Algérie

Devant l'absence d'un instrument de couverture du risque de change bien défini par la réglementation, et devant l'importance de ce risque, la nécessité de trouver une solution aux entreprises algériennes s'impose.

Le change à terme est l'instrument le plus utilisé à travers le monde, par sa simplicité de fonctionnement et de mise en place. C'est un instrument sûr de couverture du risque de change.

Dans cette section, nous nous proposons de décrire la procédure qui peut être suivie par une banque pour structurer des opérations de change à terme pour le compte de sa clientèle.

1. Cadre réglementaire

· Les opérations de change à terme sont autorisées : Règlement 95-07, article 27 ; elles sont définies : Instruction 79/95, article 13 (1) ;

· Pour se faire, il a été institué un marché des changes : Règlement 95-08, article 1 ; il a été défini : Instruction 79/95, article 2 (2) ;

· Le marché des changes comprend deux compartiments, dont l'un au comptant et l'autre à terme : Règlement 95-08, article 2 ; Instruction 79/95, articles 3, 4 et 5 (3) ;

· Les banques disposent de certaines ressources en devises qu'elles peuvent ne pas céder à la Banque d'Algérie dont les montants achetés sur le marché des changes et 50% des recettes des exportations hors hydrocarbures : Règlement 95-08, article 4 (4) ;

· Les deux catégories précédentes de devises doivent impérativement être utilisées pour couvrir les opérations courantes de la banque ou de sa clientèle : Règlement 95-08, article 5 (5) ;

· Les soldes de trésorerie devises doivent être placés au jour le jour auprès de la banque d'Algérie : Instruction 79/95, article 42. Sur ces placements les banques reçoivent une rémunération de 0,5 % l'an : Instruction 01 du 20 février 1991, article 5 (6) ;

· Les soldes des comptes correspondants doivent être impérativement nuls (obligation de rapatriement): Règlement 95-07, article 29 (7) ;

· La prise de positions de change par les banques est autorisée (dans le cadre des opérations de change au comptant et à terme) : Instruction 78/95 (8) ;

· Les taux de change sont déterminés sur le marché par le libre jeu de l'offre et la demande : Règlement 95-08, article 8 ; Instruction 79/95, article 8 (9) ;

2. La procédure de l'achat à terme

La procédure que nous proposons pour pouvoir structurer des opérations d'achat à terme est la suivante :

· Achat des devises au comptant sur le marché des changes ou auprès de la clientèle exportatrice1 (4), (8);

· Vente à terme du montant acheté (1) ;

· Rapatriement auprès de la Banque d'Algérie du montant acheté (7), (6) ;

· A l'échéance du terme, livraison de ce montant en règlement de la vente à terme.

En suivant cette procédure, nous aboutissons aux résultats suivants :

· La position de change de la banque est immédiatement soldée ;

· Le solde du compte correspondant est annulé ;

· Plus le dépôt à la Banque d'Algérie est rémunéré, plus le prix du terme sera allégé par les intérêts produits ;

· Aucun risque pour la banque, pour le client et aussi pour le marché ;

· Aucun impact négatif sur les réserves de change ;

· Le montant rapatrié rentrera dans les réserves de change ;

· A l'échéance du terme, le montant rapatrié servira à couvrir la vente à terme ;

· Toutes les dispositions réglementaires sont respectées.

Exemple

Le jour «j'' la banque achète au comptant auprès d'un client EUR 1.000.000 reçu sur son compte correspondant, au taux EUR/DZD = 86,5700.

La banque devient en position de change longue EUR 1.000.000.

Par ailleurs, un des clients de la banque a exprimé le besoin d'acheter EUR 1.000.000 dans trois mois pour payer une importation.

La banque lui vend ce montant le même jour, valeur «j' '+90.

1 La contre valeur en Dinar sera prise en charge par la trésorerie dinar.

Les chiffres entre parenthèses correspondent à ceux utilisés dans le cadre réglementaire (page précédente).

La position de change de la banque est ainsi annulée.

Pour solder le compte correspondant, la banque rapatrie auprès de la Banque d'Algérie le EUR 1.000.000, qui sera rémunéré au taux de 0,5%.

Pour payer le EUR 1.000.000, la banque emprunte la contre-valeur en Dinars pour 3 mois à 3,5%. Le montant de l'emprunt en DZD va être pris en considération dans la gestion globale de la trésorerie Dinar.

Le différentiel de taux : 3,5-0,5 = 3 % est en défaveur de la banque. Il sera exprimé en points de change qui seront répercutés dans le prix à terme.

nb jours ×

360

Le cours à terme sera égal à :

Cours à terme = cours spot + cours spot ×

tx DZD - tx EUR

1

+(nb jours×tx EUR 360)

0,03 5 - 0,005

+(90×0,5 360)

86,5700

+ 86,5700 ×

90

×

360

1

= 87,2185

Le cours à terme obtenu représente le coût des devises auquel la banque doit ajouter une marge, que nous supposons de 0,5%. Le cours à terme proposé au client sera de :

Cours à terme de vente = cours à terme x (1+ marge)

= 87,2185 x 1,005

= 87,6546

A l'échéance la banque livre le EUR 1.000.000 contre DZD 87.654.600.

Après avoir exposé la procédure de l'achat à terme, nous pouvons aboutir aux conclusions suivantes :

· L'introduction des opérations de change à terme est possible ;

· Aucun changement de la réglementation n'est nécessaire ;

· Aucun risque de change n'existe ni pour le client, ni pour la banque.

Remarques

· Il est à souligner que les états des déclarations destinées à la Banque d'Algérie ne prévoient qu'en partie les canevas de déclaration des opérations de change à terme.

· Les ressources dont disposent les banques pour réaliser des opérations à terme (les montants achetés sur le marché des changes et 50% des recettes des exportations hors hydrocarbures) peuvent sembler insuffisantes pour satisfaire la demande éventuelle du fait de la disproportion entre les importations et les exportations. Toutefois, ces ressources permettront d'assurer le lancement de cet instrument.

· La banque peut solder la position de change résultant d'une vente à terme de devises par la conclusion d'une opération inverse (achat à terme) ayant les mêmes caractéristiques (montant, échéance, devise) avec un autre client (exportateur). Toutefois cela est rarement possible.

· L'achat à terme de devises auprès des exportateurs (vente à terme pour l'exportateur) peut paraître impossible pour la banque. Cette dernière n'ayant pas la possibilité d'emprunter des devises à tout moment et pour n'importe quel montant (absence de marché monétaire devises).

Sa réalisabilité est conditionnée par le développement des opérations d'achat à terme (ventes à terme aux importateurs). Etant donné que ces dernières peuvent être couvertes (en totalité ou en partie) par des opérations de vente à terme ayant les caractéristiques suivantes :

Même devise ;

Un montant supérieur ou égal à celui de l'opération d'achat à terme (l'excèdent sera vendu sur le marché) ;

Une échéance inférieure ou égale à celle de l'opération d'achat à terme (la banque reçoit les devises de l'exportateur qu'elle délivrera à l'importateur si les échéances sont égales. Dans le cas contraire, elle placera ces devises en attendant l'arrivée de l'échéance).

A travers ce qui précède, nous pouvons maintenant affirmer que le change à terme est possible en Algérie. Cependant, sa généralisation reste entravée par plusieurs contraintes et limites qui feront l'objet du point suivant.

3. Les contraintes et les limites à la mise en place du change à terme

La mise en place du change à terme est soumise, directement ou indirectement, à plusieurs contraintes et limites qui sont :

· La lecture de certains textes réglementaires prête à confusion ou donne lieu à plusieurs interprétations :

· Aucun article ne définit explicitement la relation banque/client au sein du marché des changes. Cela reste sous-entendu ;

· La réglementation ne spécifie ni les opérations, ni à partir de quelle date l'opération de change à terme peut être effectuée ;

· Les limites sur les positions de change perdantes ne sont pas spécifiées ;

· L'instruction 78/95 portant règles relatives aux positions de changes n'a pas été actualisée : elle impose des limites sur les positions de change dans des devises qui n'existent plus (FRF, DEM,...) ;

· Aucun article ne spécifie que les banques peuvent ou pas procéder à la vente de devises au comptant ou à terme au titre des opérations dont elles ne sont pas domiciliataires ;

· Le marché des changes algérien est un marché monopolistique du fait qu'il soit largement dominé par un seul offreur (la Banque d'Algérie). La totalité des recettes des exportations d'hydrocarbures continuent à être cédées obligatoirement à la Banque d'Algérie. Les intermédiaires agréés ne sont autorisés à disposer que de 50 % des recettes d'exportation hors hydrocarbures. Ce qui représente un sérieux handicap pour le développement du marché spot et limite le marché forward ;

· Le dossier de bourse1 est un handicap pour le fonctionnement et le développement du marché étant donné que la banque ne peut exécuter les ordres de ses clients qu'après deux jours. Donc le client achète à un prix qu'il ne connaît pas et par conséquent ne peut pas négocier. Chose qui est contraire au principe même de marché ;

1 Etat récapitulatif des montants des transferts au titre des paiements extérieurs en devises. Il doit être adressé à la Direction de la Gestion des Avoirs et des Opérations avec l'Etranger de la BA trois jours ouvrés avant la date de valeur. (Instruction 02-96 du 06/02/1996 relative à la déclaration des opérations de change)

· La Banque d'Algérie n'incite pas les banques à traiter entre elles compte tenu des spread très serrés qu'elle affiche. Toutefois, cela peut s'expliquer par sa position monopolistique. Tout élargissement des spread ne ferait en fait que renchérir le coût des devises ;

· Le placement obligatoire des excédents en devises auprès de la Banque d'Algérie au taux de 0,5% prive les banques de tout autre possibilité mieux rémunératrice, ce qui renchérit le prix du change à terme offert par les banques ;

· Absence d'un marché monétaire de devises ce qui représente un sérieux handicap pour les banques quant à :

· La rentabilisation des excédents en devises (ce qui aurait permis de diminuer le prix de l'achat à terme de devises) ;

· L'emprunt de devises pour pouvoir structurer et offrir aux exportateurs les ventes à terme de devises ;

· En dépit de l'obligation qui leur est faite par la réglementation1, les banques n'offrent pas de cotations ;

· Les banques se rémunèrent par des commissions et non pas sur les taux de change ;

· Les jours fériés pour les banques en Algérie ne correspondent pas à ceux des banques à l'étranger ce qui fait perdre aux banques deux jours de travail (vendredi, dimanche)2 ;

· Décalage entre le marché des changes et le marché monétaire : le marché des changes fonctionne le vendredi, ce qui n'est pas le cas pour le marché monétaire.

Les ordres de transfert des banques reçus le jeudi par la Banque d'Algérie sont exécutés le lendemain c'est-à-dire vendredi. Le marché monétaire dinars ne fonctionnant pas le vendredi, le gestionnaire de trésorerie doit prendre en considération les montants des transferts du vendredi le jeudi. Ainsi, si le compte de la banque devient débiteur, le trésorier ne pourra pas intervenir. Par conséquent la banque subira des pertes.

4. L'expérience tunisienne

Compte tenu des limites et des contraintes que rencontre le marché des changes en Algérie (et par conséquent la procédure de change à terme proposée), nous allons nous intéresser à l'expérience de la Tunisie, où le change à terme a été introduit progressivement. Ceci nous permettra d'en tirer quelques enseignements.

1 Article 8 de l'instruction 79/95 du 26 décembre 1995 portant organisation et fonctionnement du marché des changes, Banque d'Algérie, op. cit.

2 Les clients perdent aussi deux jours étant donné qu'ils ne travaillent pas généralement le jeudi et le vendredi.

4.1. Cadre réglementaire

En Tunisie, avant de mettre en place un marché des changes, il a été créé un marché monétaire en devises en 1992 par la circulaire 92-13.1

Le marché des changes au comptant a été institué en 1994 par la circulaire 94-0 1. Les règles relatives à la surveillance des positions de change ont été spécifiées par la circulaire 94-02.

En 1997, la circulaire 97-O7 a permis d'ouvrir le marché des changes aux opérations à terme, et d'apporter des modifications aux conditions de fonctionnement du marché des changes au comptant.

Dans le cadre de la poursuite de la libéralisation des opérations du marché des changes, de nouveaux instruments financiers ont été introduits en 2001. Ainsi, par la circulaire 2001-11, il a été décidé d'étendre la possibilité d'utilisation de la couverture de change à terme aux opérations financières, d'instituer la possibilité de réaliser les opérations de swaps de change devises/Dinars tunisiens (TND) et de permettre aux banques ainsi qu'aux entreprises de couvrir le risque de taux d'intérêt sur les devises par des accords de garantie de taux d'intérêt (Forward Rate Agreement, FRA).

A la lecture de la réglementation tunisienne on s'aperçoit qu'elle est très explicite et précise. On remarque aussi qu'elle a fait l'objet de régulières actualisations et perfections.

4.2. La pratique

Le marché des changes en Tunisie est relativement liquide, les banques traitent entre elles avec un recours en dernier ressort à la Banque Centrale à cause des cours dissuasifs qu'elle affiche (larges spread).

Les banques peuvent procéder à l'achat ou à la vente de devises (au comptant ou à terme) au titre des opérations dont elles ne sont pas domiciliataires, chose qui donne un sens à l'existence du marché des changes.

Pour le change à terme les banques proposent des cotations jusqu'à un an pour les achats de devises et des cotations jusqu'à 9 mois pour les ventes. Elles sont autorisées à se porter contrepartie pour ces opérations dès la conclusion du contrat pour les produits libres et dès domiciliation pour les produits exclus du régime libre du commerce extérieur2.

1 Le financement des opérations commerciales en devises, les crédits d'exploitation et les placements des devises étaient possibles dés 1991 mais sous certaines conditions.

2 Les prestataires de services peuvent vendre à terme le produit en devise des services rendus pour une durée correspondant au contrat dans la limite d'une année et sans excéder 30 jours à partir de la naissance de la créance.

Les opérations avec la clientèle se font après négociation instantanément par téléphone (sans délais).

Les banques sont autorisées à prendre des positions de change en devises1, tout en respectant les règles prudentielles suivantes :

· Un rapport maximum de 10 % entre le montant de la position de change dans chaque devise et le montant des fonds propres nets ;

· Un rapport maximum de 20 % entre le montant de la position de change globale et le montant des fonds propres nets ;

· L'intermédiaire agréé qui accuse une perte supérieure ou égale à 3 % de sa position de change dans une devise, suite à une évolution défavorable des cours, doit solder sa position lorsqu'elle est supérieure ou égale à l'équivalent de TND 200.000.

La couverture des opérations de change à terme est possible grâce à l'existence d'un marché monétaire de devises, la possibilité d'effectuer des swaps de change devises/TND ou devises/devises ainsi que la liquidité du marché c'est-à-dire que le change à terme est demandé dans les deux sens achat/vente.

Le change à terme a été banalisé, c'est devenu un instrument qui est proposé par l'ensemble des banques de la place et utilisé par l'ensemble des opérateurs économiques. A ce titre, les opérations de change à terme sont estimées en 2001 à TND 828,8 millions (dont 70 % de ventes à terme), ce qui représente plus de 8 % du volume traité sur le marché au comptant.

Après avoir exposé l'expérience tunisienne que nous estimons assez concluante, nous allons essayer, en nous y inspirant, de proposer quelques perspectives et recommandations.

5. Perspectives et recommandations

Afin de permettre une synergie et un dynamisme du marché des changes avec ses deux compartiments, nous proposons les recommandations suivantes :

· L'actualisation continue de la réglementation tout en prévoyant explicitement tous les cas possibles qui peuvent se présenter ;

· La mise en place d'un marché monétaire de devises ;

· La déréglementation progressive qui permettrait d'acquérir l'expérience nécessaire graduellement tout en limitant les dégâts ;

· La suppression du dossier de bourse biaisant le fonctionnement du marché ;

· Laisser aux banques la latitude de disposer librement de leurs excédents de devises ;

1 La position de change en une devise est égale au solde des avoirs en cette devise résultant des opérations d'achat et/ou vente au comptant et à terme en cette devise contre TND sur le marché des changes.

La position de change globale (toutes devises confondues) est égale à la somme des contre-valeurs en TND des positions de change par devise.

· L'élargissement relatif des spread dans les cotations des devises par la Banque Centrale afin d'inciter les banques à traiter entre elles ;

· Réorganisation de la fonction trésorerie au niveau des banques et établissements financiers pour la rendre unifiée (trésorerie dinar et trésorerie devises) jusqu'à aboutir à la mise en place de salle de marchés ;

· La formation spécialisée du personnel des banques intervenant sur le marché ;

· Généralisation de l'utilisation du Swift en back office et du Reuter dealing en front office ;

· La mise en place de systèmes d'informations performants susceptibles de véhiculer une masse croissante d'informations en temps réel ;

· La diversification de l'économie algérienne par la promotion des exportations hors hydrocarbures, chose qui permettrait d'avoir des recettes supplémentaires en devises susceptibles d'alimenter le marché des changes.

D'autres suggestions, techniquement difficiles à réaliser du fait de la spécificité algérienne, méritent d'être énumérées :

· L'alignement des jours fériés avec l'étranger donc pour un week-end samedi/dimanche ;

· L'allégement voire la suppression du contrôle des changes ;

· Laisser aux banques la possibilité de disposer d'une part, voire de la totalité des recettes en devises des hydrocarbures.

Dans cette section, nous avons mis en évidence la possibilité du change à terme en Algérie compte tenu du cadre réglementaire actuel. De ce fait, il reste aux banques de prendre en main l'initiative pour la concrétisation de ce produit. Sa réussite est toutefois conditionnée par l'harmonisation des procédures.

Ce mémoire s'achève par une approche pratique de la réalité du risque de change en Algérie. Un risque qui n'a cessé de se répandre au sein de nos entreprises leur causant ainsi un préjudice non négligeable. Devant cette situation et en l'absence d'instruments de couverture, le change à terme s'avère l'instrument le plus réaliste étant donné la simplicité et la possibilité de sa mise en place.

Une entreprise est en risque de change dès qu'elle engage une opération commerciale ou financière en devises. Ce risque menace sérieusement la survie de l'entreprise par l'importance des pertes qu'il peut engendrer.

Les fluctuations que connaissent les cours de change sur le marché, ainsi que l'impératif de rentabilité conjuguée à la compétitivité obligent les entreprises à prêter une attention particulière à la gestion de cet enjeu majeur.

C'est dans cet esprit que les entreprises s'entendent pour mettre en place une stratégie de couverture du risque de change. Pour mener à bien l'action de couverture, l'entreprise dispose d'un éventail diversifié d'instruments où l'on distingue les instruments traditionnels des nouveaux.

Les instruments traditionnels peuvent être répartis en deux catégories, les instruments internes et les instruments externes. Les instruments internes, tels le choix de la monnaie de facturation et l'action sur les délais sont des instruments que l'entreprise met en place sans faire appel à aucun organisme externe. Les instruments externes nécessitent par contre le recours à des organismes externes. On en énumère les avances en devises, les contrats d'assurance et le change à terme.

Ces instruments présentent, en dépit de leur rigidité et faible adaptabilité, un intérêt irréfutable aux entreprises, surtout celles n'ayant pas accès aux autres techniques.

Les nouveaux instruments de couverture, qu'ils soient des contrats de futures, des swaps ou des options, sont venus huiler le marché dont le mécanisme se trouve coincé par l'insuffisance des instruments disponibles. Dérivés des nouvelles variables et données financières, ces instruments jouissent d'une parfaite flexibilité et une forte adaptabilité, ce qui leur permet d'étayer et d'immuniser effectivement les entreprises contre les péripéties du risque de change.

Il ne faut toutefois pas négliger leur inconvénient majeur qui réside en le coût élevé qu'ils engendrent. En effet, les primes des produits dérivés peuvent s'avérer très élevées, ce qui pèse lourdement sur la situation financière de l'entreprise.

Néanmoins, il reste strictement irrationnel de coller tel type de couverture à telle situation. Pour chaque situation, le choix de l'instrument idéal est en fait tributaire de la stratégie d'optimisation du couple : souplesse de fonctionnement / coût de mise en place.

Pour le cas de l'Algérie, nous avons pu faire un zoom sur l'évolution du régime de change et toutes les mesures qui l'ont accompagnée depuis l'indépendance. Après une longue période d'économie dirigée incarnant un régime de change fixe, l'Algérie a adopté un régime de change flottant où la valeur du Dinar est déterminée au gré du marché. Ainsi, les autorités monétaires ont mis en place un marché interbancaire de change contenant deux compartiments : le marché spot et le marché à terme.

Le glissement continu de Dinar entamé en 1986, les deux dévaluations de 1991 et 1994 ainsi que les fluctuations actuelles ont pesé lourdement sur les entreprises algériennes qui activent au niveau international. Ces entreprises ont enregistré d'importantes pertes de change, le cas étudié de la SNTF en témoigne pleinement.

Cependant, la SNTF ne se trouve pas seule dans cette tourmente ; le sondage que nous avons effectué nous a permis de faire le point sur la situation des autres entreprises. Ainsi, la couverture de risque de change se trouve-t-elle au coeur des préoccupations de nos entreprises qui affichent d'ailleurs une réelle volonté de recourir aux différents instruments de couverture et au change à terme en particulier.

Ayant été prévu par la réglementation, le change à terme paraît d'ores et déjà l'instrument susceptible d'assurer aux entreprises algériennes une couverture adéquate contre le risque de change. En effet, nous avons démontré son applicabilité et ce en tenant compte du cadre réglementaire actuel.

La gestion du risque de change en Algérie est à ses balbutiements, c'est l'opinion que nous nous sommes forgés au terme de ce travail de recherche. De gros efforts dans ce sens restent à fournir pour se mettre au diapason des pays ayant une culture de gestion et de couverture des risques.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

1. COLLOMB Jean-Albert, Finance de marché, Ed. Eska, Paris, 1998.

2. DE LA BRUSLERIE H., Trésorerie d'entreprise, Gestion des liquidités et des risques, Ed. Dalloz, Paris, 1997.

3. DEBAUVAIS M. & SINNAH Y., La gestion globale du risque de change, nouveaux enjeux et nouveaux risques, Ed. Economica, Paris, 1992.

4. DESBRIERES P. & POINCELOT E., Gestion de trésorerie, Ed Management, Paris, 1999.

5. DOUHANE A. & SIGWALT J., Les clés du cambisme, Ed. Sefi, Paris, 1998.

6. FONTAINE P., Gestion du risque de change, Ed. Economica, Paris, 1996.

7. GILLOT P. & PION D., Le nouveau cambisme, Ed. Eska, Paris, 1998.

8. LOMBARD O. & MARTEAU D., Les options de change, Ed. Eska, Paris, 1992.

9. MANNAI S. & SIMON Y., Techniques financières internationales, Ed. Economica, Paris, 1998.

10. PEYRARD J., Les marchés des changes opérations et couverture, Vuibert, Paris, 1995.

11. PRISSERT P. & GARSUAULT P. & PRIAMI S., Les opérations bancaires avec l'étranger, La revue banque éditeur, Paris, 1995.

12. SION M., Gérer la trésorerie et la relation bancaire, Ed. Dunod, Paris, 1998.

13. SIMON Y., Marché des changes et gestion du risque de change, Ed. Dalloz, Paris, 1995.

14. SIMON Y., Les marchés dérivés, Ed. Economica, Paris, 1997.

15. VAN PRAAG N., Gestion pratique du risque de change, Ed. Economica, Paris, 1997.

REVUES

16. Média bank, Banque d'Algérie, N° 24, juin/juillet 1996. MEMOIRES

17. MEHDI F., Les opérations de couverture et de placement sur le marché des changes, Diplôme supérieur des études bancaires, Ecole Supérieure de Banques d'Alger, 2001.

TEXTES REGLEMENTAIRES BANQUE D'ALGERIE

18. Règlement N° 90-02 du 08 septembre 1990 fixant les conditions d'ouverture et de fonctionnement des comptes devises des personnes morales.

19. Règlement N° 9 1-07 du 14 août 1991 portant règles et conditions de change.

20. Règlement N° 94-10 du 12 avril 1994 modifiant le règlement N° 90-02 fixant les conditions d'ouverture et de fonctionnement des comptes devises des personnes morales.

21. Règlement N° 95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement 92-04 du 22 mars 1992 relatif au contrôle des changes.

22. Règlement N° 95-08 du 23 décembre 1995 relatif au marché des changes.

23. Instruction N° 01 du 20 février 1991 relative aux conditions de rémunération des comptes devises.

24. Instruction N° 30-9 1 du 27 octobre 1991 fixant les conditions et modalités pratiques d'achat à terme de devises.

25. Instruction N° 28-93 du 1er avril 1993 fixant les conditions et modalités pratiques d'achat de devises à terme avec décaissement immédiat de Dinars.

26. Instruction N° 14-94 du 09 avril 1994 abrogeant les instructions N° 30-91 du 27 octobre 1991 et 28-93 du 1er avril 1993 relatives aux conditions et modalités d'achat à terme de devises.

27. Instruction N° 22-94 du 12 avril 1994 fixant le pourcentage des recettes d'exportation hors hydrocarbures et produits miniers ouvrant droit à l'inscription aux comptes devises des personnes morales.

28. Instruction N° 61-94 du 28 septembre 1994 instituant le fixing pour la détermination de la valeur du Dinar par rapport aux devises étrangères.

29. Instruction N° 78/95 du 26 décembre 1995 portant règles relatives aux positions de change.

30. Instruction N° 79/95 du 26 décembre 1995 portant organisation et fonctionnement du marché des changes.

31. Instruction N° 02-96 du 06 février 1996 relative à la déclaration à la Banque d'Algérie des opérations de change.

32. Instruction N° 03-98 du 21 mai 1998complétant l'instruction N° 22-94 du 12 avril 1994 fixant le pourcentage des recettes d'exportation hors hydrocarbures et produits miniers ouvrant droit à l'inscription aux comptes devises des personnes morales.

33. Note N° 14-98 aux banques intermédiaires agréés.

SITES INTERNET

34. Site de la Banque d'Algérie, www.bank-of-algeria.dz.

35. Site de la Banque Centrale de Tunisie, www.bct.gov.tn.

36. www.salledem.fr.

LISTE DES SCHEMAS

17

22

23
23

32

33 33

4

37 52

3

66

Schéma 1 : Identification du risque de change

Schéma 2 : Position de change fermée

Schéma 3 : Position de change longue

Schéma 4 : Position de change courte

Schéma 5 : Compensation bilatérale

Schéma 6 : Compensation multilatérale

Schéma 7 : Compensation multilatérale

Schéma 8 : Compensation multilatérale ..3 Schéma 9 : La procédure des avances en devises Schéma 10 : Swap de devises

Schéma 11 : Swap de change .5 Schéma 12 : Achat d'un call Schéma 13 : Achat d'un put .....

67

Schéma 14 : Achat d'un straddle ......

68

Schéma 15 : Achat d'un strangle 69

Schéma 16 : Collar 69

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution du cours de change USD/DZD de 1963 à 2002 77

Graphique 2 : Evolution des taux de change USD/DZD et EUR/DZD en 2003 89

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Calcul de la perte de change par année 88

ECOLE SUPERIEURE DE BANQUE
QUESTIONNAIRE

Dans le cadre de la préparation de notre mémoire de fin d'études, nous mettons entre vos mains ce questionnaire auquel nous vous prions de répondre.

Nous vous remercions d'avance pour votre contribution.

1- Caractéristiques de l'entreprise :

1- Votre entreprise est :

· Publique ~

· Privée ~

2- Votre secteur d'activité :

2- Transactions avec l'étranger

1- Volume moyen annuel des transactions avec l'étranger : (en contre valeur
dollar)

2- Nature des transactions :

· Importations ~

· Exportations ~

3- Pourcentage des opérations du commerce extérieur (importations et exportation) par

rapport au total d'activité : ....%

4- Structure des transactions par devise :

· Euro ........

%

· Dollar ........

%

· Yen ........

%

· Autres ........

%

Précisez

 
 

3- L'exposition au risque de change

1- L'exposition de votre entreprise au risque de change, dans le domaine des importations, a son origine dans :

· Importation pour la revente en l'état ~

· Importation de matières premières ~

· Importation de biens d'équipements et de pièces de rechanges(propre besoin) ~

2- Vos opérations d'importations sont effectuées en fonctions de :

· Vos besoins ~

· L'évolution des taux de change ~

3- Vos paiements sont effectués :

n En cash

n Par un financement

4- Stratégie :

1- Dans votre politique globale de gestion, prévoyez vous une stratégie de couverture contre le risque de change ?

n Oui

n Non ..

n Indifférent.....

2- Dans le cadre de vos opérations avec l'extérieur, prenez vous en considération les prévisions sur les taux de change ?

n Oui

n Non ..

Si non, Pourquoi ?

3- Vos fournisseurs vous aident-ils en matière de risque de change ?

n Oui

n Non ..

Si oui, comment ?

n Termaillage (avance ou report des paiements)

n Le choix de la monnaie de facturation .

n Les clauses d'indexation .

n Autres ..

Précisez

5- Conjoncture :

1- Quel est l'impact des évolutions récentes des cours de change sur vos résultats ?

n Perte de change

n Gain de change

n Néant

2- S'il s'agit d'une perte, comment estimez-vous cette perte ?

n Importante

n Moyenne

n Négligeable

3- Votre banque vous informe-elle de l'existence d'un risque de change ?

n Oui

n Non ..

4- Avez vous pris des mesures pour faire face au risque de change ?

n Oui

n Non .

Si oui, précisez

5- Estimez vous que vous avez bien fait ou auriez dû faire quelque chose en matière de couverture :

· Oui ~

· Non ..~

6- Perspectives :

1- Après la libéralisation du commerce extérieur, comment estimez-vous la mise en place d'un système de couverture contre le risque de change ?

· Une nécessité .~

· N'a pas d'importance .~

· Indifférent ~

2- Si votre banque vous propose des opérations de change à terme de devises, utiliseriez-vous cet instrument ?

· Oui ~

· Non ..~

· Indifférent.....~

TABLE DES MATIERES

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04

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05

05

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06

06
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07

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07

08

08

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. 11

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12

12

12

12

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13

13

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24

...

25

25

Introduction

Chapitre 1 : Le marché de change et le risque de change

Section 1 : Le marché de change

1. Présentation du marché de change

2. Les intervenants sur le marché de change

2.1. Les banques

2.2. Les entreprises .

2.3. Les banques centrales

2.4. Les courtiers

2.5. Les investisseurs internationaux

3. Les comportements de base

3.1. La couverture

3.2. La spéculation

3.3. L'arbitrage

3.4. Le market-making

4. Les compartiments du marché de change

4.1. Le marché de change au comptant

4.1.1. La Cotation

4.1.2. Les cours acheteur et vendeur

4.1.3. Les cours croisés

4.2. Le marché de change à terme

4.3. Le marché du dépôt

Section 2 : Les déterminants et prévision des taux de change

1. Mécanismes de formation des cours

2. Les facteurs influant sur l'évolution des cours de change

3. La prévision de l'évolution des cours de change .

3.1. Analyse économique

3.1.1. Le différentiel de taux d'inflation entre les deux pays partenaires

3.1.2. L'écart entre les taux d'intérêt

3.1.3. L'excédent ou le déficit de la balance des paiements

3.1.4. L'appréciation des situations économique, sociale, financière et politique du pays

3.2. Analyse statistique

3.2.1. La méthode graphique

3.2.2. L'analyse systématique

Section 3 : Le risque de change

1. Définition du risque de change

1.1. Le risque de change de transaction

1.1.1. Le risque de change commercial

1.1.2. Le risque de change financier

1.2. Le risque de change économique

1.3. Le risque de change comptable

2. L'identification du risque de change

2.1. Certain

2.2. Incertain

2.3. Exemples .

3. La mesure du risque de change

3.1. Le cours de change de référence

3.2. La position de change

4. La gestion du risque de change

4.1. La non couverture

4.2. La couverture systématique

4.3. La couverture sélective .

Chapitre 2 : Les instruments traditionnels de couverture du risque de change 27

27

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5

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36

Section 1 : Les instruments traditionnels internes

1. La réduction du volume des dettes et des créances en monnaies étrangères

2. Le choix de la devise de facturation

3. La compensation des positions de change opposées

4. L'auto couverture

5. L'action sur les délais

5.1. Le termaillage

5.2. L'escompte financier

6. La compensation interne des positions

6.1. La compensation bilatérale

6.2. La compensation multilatérale

6.3. Les centres de refacturation

6.4. La mise en commun

7. Les clauses contractuelles

7.1. La clauses d'indexation proportionnelles

7.2. La clauses d'indexation proportionnelles avec franchise 3 .. 7.3. La clause de risque partagé 7.4. La clause multidevises

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7 7

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38

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45

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47

Section 2 : Les instruments traditionnels externes

1. Les avances et les dépôts en devises ... 3

1.1. Les avances en devises .. 3

1.2. Les dépôts en devises

2. Les contrats d'assurance

3. Le change à terme

3.1. Définition

3.2. Le mécanisme de formation du cours à terme

3.2.1. La vente à terme

3.2.2. L'achat à terme

3.2.3. Le change à terme par les swaps de trésorerie

3.3. Le dénouement d'une opération de change à terme

3.3.1. L'annulation

3.3.2. La levée anticipée

3.3.3. La prorogation

3.4 Les avantages et les inconvénients du change à terme
3.5. Le change à terme participatif

Chapitre 3 : Les nouveaux instruments de couverture du risque de change 49

49
49
49 ...

49

50

Section 1 : Les contrats de futures sur devises

1. Définition

2. Les caractéristiques des contrats de futures

2.1. La négociabilité sur un marché organisé

2.2. La standardisation des contrats

2.3. L'existence d'une chambre de compensation ....

0

50 2.4. Le dépôt de garantie et l'appel de marge . 5

3.

51

Les avantages et les inconvénients des contrats de futures Section 2 : Les swaps de devises . 52

1. Définition .........
52

2. Les types de swaps de devises . 54

2.1. Les swaps de devises taux fixe contre taux fixe ...

54

2.2. Les swaps de devises taux fixe contre taux flottant . 54

2.3. Les swaps de devises taux flottant contre taux flottant 54

3. Mécanisme des swaps de devises ....
54

4. Le cadre d'utilisation des swaps de devises 55

5. Les avantages et les inconvénients des swaps de devises 56

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1

61

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61

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62

62

62

63

63

64

Section 3 : Les options de change

1. Définition

2. Le principe d'une option sur devises

3. Les caractéristiques de l'option

3.1. L'actif sous-jacent

3.2. Le sens de l'option . 6

3.2.1. Les options d'achat

3.2.2. Les options de vente

3.3. Le prix d'exercice

3.4. La date d'exercice

3.4.1. Les options européennes

3.4.2. Les options américaines

3.5. La prime

4. Les déterminants du prix d'une option de change

4.1. La valeur intrinsèque

4.2. La valeur temps

4.2.1. La durée du contrat optionnel ....

64

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... 72

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73

4.2.2. Le positionnement du prix d'exercice

4.2.3. Les taux d'intérêt.

4.2.4. La volatilité du couple de devises

5. Les stratégies de couverture optionnelle

5.1. Les stratégies de base

5.1.1. L'achat d'un call

5.1.2. L'achat d'un put

5.1.3. La vente d'un call

5.1.4. La vente d'un put

5.2. Les stratégies sur la volatilité

5.2.1. Les straddles

5.2.2. Les strangles

5.3. Les stratégies sur le prix

5.4. Les stratégies de minimisation du coût de l'option

5.4.1. L'option à prime zéro

5.4.2. L'option à prime faible

5.5. Les options de seconde génération

5.5.1. L'option à barrière simple

5.5.2. L'option à double barrière

5.5.3. L'option sur moyenne

5.5.4. L'option lookback

5.5.5. L'option à prime contingente

5.5.6. L'option corridor

5.5.7. L'option cri

5.5.8. L'option sur panier

5.5.9. L'option sur option

6. Le cadre d'utilisation des options

7. Les avantages et les inconvénients des options de change

75

Chapitre 4 : Le risque de change et sa couverture en Algérie

Section 1 : Le régime de change et le marché des changes 75

1. Evolution du régime de change en Algérie 75

2. L'expérience du change à terme 78

2.1. L'achat à terme avec décaissement à échéance 78

2.2. L'achat à terme avec décaissement immédiat 78

3. Le marché interbancaire des changes 79

3.1. Cadre réglementaire . 79

3.2. Organisation et fonctionnement du marché interbancaire des changes 79

81

3.3. La surveillance du marché interbancaire des changes

Section 2 : L'entreprise algérienne face au risque de change : cas de la Société Nationale des

83

83

84

84

85

85

Transports Ferroviaires (SNTF) ....8

1. Présentation de la SNTF

1.1. Historique

1.2. Missions

1.3. Filiales

2. Présentation du contrat

2.1. Les prix

2.2. Montant du marché

2.3. Le financement

2.4. Modalités de remboursement ......

85

85

2.4.1. Le principal

86

2.4.2. Les intérêts

86

2.4.3. L'acompte

86

2.4.4. L'échéancier de remboursement du crédit

3. Calcul de la perte de change ... 8 7

Section 3 : Le besoin des opérateurs économiques à la couverture contre le risque de change 89

1. Méthodologie du sondage 89

2. Les résultats 90

2.1. Caractéristiques des entreprises 90

2.2. Les transactions avec l'étranger 90

2.3. L'exposition au risque de change 91

2.4. Stratégie 91

2.5. Conjoncture 92

2.6. Les perspectives 93

Section 4 : La possibilité du change à terme en Algérie . 94

1. Cadre réglementaire 94

2. La procédure de l'achat à terme 95

3. Les contraintes et les limites à la mise en place du change à terme 98

4. L'expérience tunisienne 99

4.1. Cadre réglementaire . 99

4.2. La pratique 100

5. Perspectives et recommandations 101

Conclusion 103

05
08
08

108

109

Bibliographie .....1

Liste des schémas .1

Liste des graphiques .1

Liste des tableaux
Liste des abréviations

0
4

Table des matières ....

11

Annexes ....

11






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry