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Le développement financier et les déficits budgétaires dans la CEMAC

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par zédou abdala
Université Yaoundé II - DEA-PTCI 2006
  

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Conclusion

Ce travail voulait présenter une analyse des vertus de la libéralisation financière dans une perspective des finances publiques. Il part de l'intuition selon laquelle la libéralisation du système financier assure son développement. Notre étude se proposait alors d'apprécier le lien entre le système financier et les finances de l'Etat. Plus précisément, il s'agissait de voir si le développement financier affecte les déficits publics.

Pour y arriver, nous nous sommes proposés, dans un premier temps, d'apprécier la libéralisation financière dans une perspective du développement du système financier. La crise bancaire de la fin des années 1980-début des années 1990 a profondément affecté les niveaux de développement financier (LLY, BANK, PRIVATE et PRIVY) dans la zone. Ils sont faibles comparés aux niveaux des pays de l'UEMOA et davantage par rapport à l'Afrique du Nord. En considérant les niveaux de départ, les mesures de libéralisation financière de première génération n'ont pas amélioré l'état du système financier de la CEMAC. Mais si l'on considère l'acuité de la crise bancaire, ces mesures ont néanmoins assaini le système bancaire. Bien plus, des réformes de deuxième génération sont en cours, qui présentent l'intérêt d'augurer de meilleures perspectives pour le développement du système financier.

Dans un second temps, nous avons mis en relation les niveaux de développement financier et
les déficits publics de manière empirique à l'aide d'outils statistiques. Plusieurs arguments

théoriques sous-tendent le lien qui peut exister entre système financier et finances de l'Etat. Un système financier réprimé est propice au prélèvement de revenus faciles pour le gouvernement. Il encourage aussi le laxisme dans la gestion budgétaire. La taxe de répression financière et la taxe d'inflation sont utilisées ensemble dans des économies à système financier sous développé. Elles fournissent des ressources bon marché pour le gouvernement au détriment du secteur privé (ménages, entreprises et banques). Le développement financier bloque les sources de revenus issus de la répression financière et induit la perte des privilèges y relatifs pour les pouvoirs publics. Pour certains auteurs, l'amélioration de la situation du système financier est synonyme de difficultés pour les finances publiques. Pour d'autres, la suppression de la répression financière et de ses rentes illégitimes astreindrait le gouvernement à plus de rigueur dans la gestion des finances publiques. Il en résulterait alors la réduction des déficits budgétaires.

Ces arguments sont corroborés par les données de la CEMAC, l'UEMOA et l'Afrique du Nord sur la période 1987-2002. Les coefficients de corrélation et le test de causalité présentent une relation décroissante entre développement financier et soldes budgétaires. La relation est plus intense en CEMAC qu'en UEMOA ou en Afrique du Nord. En fait, les soldes publics des Etats à faibles développement financier dépendent fortement du système financier que ceux à fort développement financier. L'investigation empirique suggère que le développement financier devra dynamiser le secteur privé pour que celui-ci s'occupe à relancer l'activité économique. La tâche de l'Etat se limite alors aux activités traditionnelles de fourniture des biens collectifs, de maintient de la sécurité... Celui-ci peut alors s'employer à rationaliser ses déficits. Les résultats suggèrent aussi que les Etats devraient réformer leur fiscalité pour la rendre plus efficace. Ils pourraient ainsi compensé la perte des revenus occasionné par le développement financier ou la fin de l'interventionnisme.

Cette relation inverse entre développement financier et déficits publics soulève d'importantes questions pour la recherche et la politique économique. La première tient compte de la relation directe entre développement financier et croissance et impose qu'une attention soit accordée à la relation entre système financier, finances publiques et croissance. Elle permettrait de déterminer si ce n'est pas l'activité de l'Etat, plutôt que celle du privé, qui est favorable à la croissance ; une grande activité de l'Etat se traduisant par de lourds déficits.

La deuxième tient compte de la recommandation de réformer le système fiscal. Elle dévoile
l'importance d'identifier des systèmes de taxation qui remplaceront la répression financière,

avec des moyens plus efficients de collecter des revenus. Elle pourrait contenir également l'élargissement de l'assiette fiscale et la suppression des exonérations fiscales aux secteurs que le gouvernement voudrait bien favoriser. Les recommandations s'élargissent même à encourager les gouvernements à développer des techniques d'information pour apprécier la frange de l'activité économique qui échapperait encore à son système de repérage (l'économie informelle).

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