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De la problematique de la prise en charge des femmes et filles congolaises victimes des violences sexuelles, enquete mene en Ituri

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par Lydia KAVUO MUHIWA
Universite de Kinshasa, RDC - Licence en sociologie 2008
  

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3 Les agressions sexuelles autres que le viol

 Ces agressions sexuelles peuvent être définis comme tout "acte, attouchements illicites ou impudiques exercés avec ou sans violence sur une personne non consentante ou ne pouvant y consentir en public ou non et susceptibles d'offenser la pudeur de cette personne".
 
Elles impliquent  un acte matériel sur la personne de la victime, qu'il y ait ou non violence : l'absence de consentement :
 - refus (souvent avec violence),
 - contrainte (sous la menace d'une arme, chantage par personne ayant autorité, etc...),
 - vulnérabilité psychique,
 - minorité.

4 Le viol

Le viol est défini comme "tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte ou surprise. Aucune sorte de pénétration sexuelle n'est exclue de cette définition. Il peut s'agir d'une pénétration d'un objet quelconque dans un orifice sexuel, ou d'une pénétration d'un objet sexuel dans un orifice quelconque.
"Autrui" présuppose qu'il peut s'agir d'un homme ou d'une femme, d'une fillette ou d'un garçonnet.
"Violence, contrainte ou surprise" présuppose l'absence de consentement.

1.4. Femme

La femme est définie par le dictionnaire « le nouveau petit Robert » comme un être humain appartenant au sexe capable de concevoir les enfants à partir d'un ovule fécondé et/ou la femelle de l'espèce humaine .C'est aussi un être humain de sexe féminin lorsque son âge permet d'envisager sa sexualité et le plus souvent, après la nubilité et à l'âge adulte, sociologiquement lié à l'âge où le mariage est possible18(*).

Selon le dictionnaire Larousse être épouse, c'est être femme d'un homme, être soumise à celui-ci, défendre ses idées, ses opinions et son rang social, satisfaire à ses besoins, etc. Isabelle Droy définit la femme comme un instrument pour la reproduction physique du groupe, pour la formation des rapports sociaux fondamentaux, pour la reproduction agricole.19(*)

En somme, disons avec Claude LEVI STRAUSS, que la femme est un message d'un groupe social à un autre, elle est comme un langage à l'intérieur de ces groupements. Mais à la différence des mots, qui ne sont que des signes, de là l'importance du choix de particulier au sein du groupe qui le reçoit20(*).

Partant de cela, nous décrivons la femme comme étant une véritable mère dans notre société qui lutte au quotidien pour la survie de ses enfants. Celle qui dès l'aube, va au marché, au travail, à la rivière, au champs pour chercher le bien être de la famille. Elle n'est pas à définir seulement par rapport à la maternité, la dépossession de soi, l'ascèse et le désir passionné.

1.5. Conflit

Il y a une diversité de définitions du concept « conflit ». Nous reprendrons ici celles qui cadrent avec la perspective de ce travail. Le dictionnaire  « le nouveau petit Robert » définit le conflit comme une rencontre d'éléments des sentiments contraires qui s'opposent cela peut encore être une contestation entre deux puissances qui discutent un droit21(*).

Pour Alain Touraine, le conflit c'est une relation antagoniste entre deux ou plusieurs personnes dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leurs apports. L'existence d'un conflit suppose en effet deux conditions apparemment opposée : d'une part, des acteurs ou plus généralement des unités d'action délimitée par les frontières et qui ne peuvent donc être des « forces » purement abstraites, de l'autre, une interdépendance de ces unités qui constituent les éléments d'un système.

Pour notre part, nous considérons le conflit comme une relations antagoniques entre deux ou plusieurs individus dont l'enjeu est le changement des rapports de force entre ces individus par rapport à un objet donné.

1.6. Traumatisme

Ce concept est défini comme un ensemble des troubles physique ou psychiques provoqués dans l'organisme par le tourment qui est une émotion violente qui modifie la personnalité d'un sujet en la sensibilisant aux émotions de même nature22(*).

Le traumatisme apparaît comme une version extrême des situations stressantes. C'est un état de perturbation mentale ou émotionnelle comme également sans le nom de choc. La personne en situation tourmentante est incapable de faire face à ce qui lui arrive et de réagir comme elle le ferait dans d'autre situation. Contrairement au stress, ou à la crise, un traumatisme est un passé, les souvenirs de l'événement qui persistent et les effets émotionnels se font sentir pendant des mois voire des années sans aide. L'événement traumatisant marque les gens pour le reste de leur vie.

Pour notre travail, nous allons utiliser ce concept pour expliquer un choc psychologique profond qu'une personne peut avoir suite à des situations troublantes.

1.7Assistance psychosociale

L'assistance psychosociale est un ensemble d'activités visant à soigner et éventuellement à résoudre les problèmes découlant d'une souffrance psychique ou sociale rencontrée par des individus et pouvant se manifester par des symptômes comme la dépression, l'anxiété ou éventuellement par des troubles du comportement. Ces activités sont conçues comme des moyens permettant d'améliorer les reliances, les relations de chaque personne et de chaque groupe avec son environnement social. L'assistance psychosociale repose sur l'utilisation réfléchie des relations humaines d'un individu afin de réduire ses troubles affectifs et sociaux.

I.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE : ITURI

I.2.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE

L'Ituri est l'un des quatre districts de la province oriental une des provinces de la République Démocratique du Congo à la frontière avec l'Ouganda et le Soudan. Localisé au Nord-Est du pays, il se situe entre le 1° et 3°, 40° de latitude au Nord et 28° et 31, 15° de longitude et est borné au Nord par le Soudan et le district du Nord Uélé, à l'Est par l'Ouganda, au sud par la province du Nord Kivu et à l'ouest par les district de Haut-Uélé et de la Tshopo.

Cette entité administrative, d'une superficie de 65652 km2 soit 2,8% de la superficie nationale, se distingue par son dynamisme démographique (8% de la population nationale), ses vocations agricoles, pastorales, forestières, minières et lacustres.

La population du District de l'Ituri est estimée entre 3,5 et 5,5 millions d'habitants (le recensement le plus récent remonte à plusieurs années). Elle est administrativement répartie sur cinq territoires administratifs : Aru, Djugu, Mahagi et Mambasa.

Les territoires de Wamba, Faradje et Watsa formaient autrefois avec les territoires cités plus haut, le district du Kibali-Ituri, mais depuis 1955, ils font partie du district du Haut- uélé.

I.2.2. POPULATION DE L'ITURI

Dans ce point, il sera question de passer en revue les caractéristiques et l'implantation du peuple de l'Ituri.

Les documents officiels fournis par l'Administration du district de l'Ituri établissent que la population est répartie entre 18 groupes ethniques, dont : les Lendu et leur sous-groupe des Ngiti ou Lendu du Sud, les Hema et leur sous-groupe des Hema du Nord ou Gegere; les Bira, les Alur, les Ndo Okebo, les Lugbara, les Mambissa et les Nyali. L'effectif de chacun de ces groupes varie considérablement selon les estimations, mais les Alur considèrent que leur groupe est le plus nombreux et pourrait représenter jusqu'à 25 % de la population de l'Ituri, les Lendu venant en deuxième position.

a).Occupation spatiale des peuples

Au cours de l'histoire de l'Afrique, les populations ont entrepris des migrations de grande envergure. Lors de ces migrations qui ont eu lieu au 16e siècle, certains peuples n'ont pas continué leur itinéraire et se sont installés en Ituri . C'est pourquoi, on y rencontre des groupes fort hétérogènes : des Bantous, des Nilotiques, des Soudanais et des Pygmées.

- Les Pygmées

Considères comme les premiers occupants de l'Ituri voire du Congo, ils se sont éparpillés dans les trois provinces du pays (les Aska dans la province de l'Equateur, le Bastwa dans l'Ituri les Mbuti dans la forêt d'Irumu).

- Les soudanais

Constitués par les Walendu, les Mabendi, les Lugbara et les kaliko. Quant aux walese, de souche soudanaise, ils habitent la forêt équatoriale et sont fortement bantouistes.

Les soudanais du nord à savoir les Lugbara et les kaliko habitent d'Aru, ils sont agriculteurs et éleveurs. Ce peuple partage la frontière avec l'Ouganda et le Soudan où se trouvent leurs frères avec qui ils ont les mêmes us et coutumes. Cette proximité permet des relations tant sociales qu'économiques.

- les bantous

Ceux-ci sont représentés par les bira qui vivent dans les régions de savane, les Bila dans la foret, les nyali de Kilo et de Chabi, les Bombo et les Ndaka du territoire de mambasa.

Les Bira s'adonnent à l`agriculture d'autosubsistance et au petit élevage. Voisins des pasteurs Hema et par complémentarité, certains Bira pratiquent l'élévge de gros bétails. Les Nyali seraient arrivés en Ituri après les pygmées. Suite à des nombreuses migrations, ils s'enfoncèrent vers la forêt (ceux de kilo) où ils cultivent les bananeraies. Les bombos et les Ndaka auraient une parenté avec les Nyali et les Budu du territoire de Wamba.

-les nilotiques

Les peuples nilotiques de l'Ituri comprennent les Alur, les Hema, les Kakwa et les Mambisa. Les Alur sont des agro pasteurs et habitent le territoire de Mahagi. Ceux installés près du lac, se livrent à la pêche. Les hema anciennement pasteurs de tradition retrouvent aujourd'hui repartis sur trois territoires (Irumu, Mahagi et Djugu).

Les Hema de Mahagi ont perdu leur langue et ont fusionné la culture alur.

Quant à ceux de Djugu, eux aussi parlent le kilendu au détriment de Kinyoro et ont pour activité principale l'agriculture et le petit élevage (chèvre, mouton, porc et volaille).

La tradition d'élevage de bovin a presque disparu suite à l'absence de terrain pour les pâturages et à antagonisme entre agriculteurs et éleveurs.Les Hema d'Irumu demeurent des pasteurs de gros bétail.

Les rapports entre ces différents groupes, particulièrement entre Hema et Lendu sont caractérisés par des tensions permanentes. Sous le régime colonial belge, en effet, les Hema ont bénéficié d'un favoritisme qui leur a notamment ouvert les portes des séminaires et de l'école publique et qui leur a facilité l'accès à des postes de cadre, tandis que les Lendu étaient systématiquement traités comme des travailleurs manuels. Par ce « favoritisme ethnique » qu'il pratiquait dans quasiment tous les domaines, y compris dans les rangs de l'administration et au sein du clergé catholique, la puissance coloniale a creusé les inégalités sociales entre les divers groupes ethniques de la région. Et lorsqu'elle s'est retirée du Congo, elle a laissé derrière elle en Ituri une élite hema.

Ces luttes pour le pouvoir et ces préjugés ethniques sont venus se greffer sur la question foncière. Dans le territoire de Djugu, la plus grande partie des terres des collectivités lendu des Walendu-Pitsi et des Walendu-Djatsi, sont divisées en concessions appartenant à quelques membres privilégiés de la communauté hema qui emploient des ouvriers lendu. Dans les zones plus pauvres et dans les zones rurales, les communautés hema et lendu vivaient généralement en bonne intelligence et les mariages interethniques étaient fréquents.Les concessions qui appartenaient à des étrangers (les colons) et se trouvaient dans des collectivités lendu, principalement dans le territoire de Djugu, étaient exploitées dans le cadre d'un accord entre le colon et la collectivité aux termes duquel le concessionnaire était autorisé à exploiter la terre moyennant paiement d'une redevance spéciale au chef coutumier de la collectivité. Lorsqu'ils ont été forcés de partir dans le cadre de la « zaïrianisation » en 1973, les concessionnaires étrangers ont chargé des gérants hema de gérer leurs concessions, avec l'espoir de revenir sur place une fois que la zaïrianisation serait passée. Au bout d'un certain temps, comme les concessionnaires étrangers n'étaient toujours pas autorisés à revenir au Zaïre, les gérants ont fait mettre les concessions à leur propre nom. Ce phénomène s'est accéléré avec la nomination par le Président Mobutu, en 1969, d'un Ministre de l'agriculture hema, Zbo Kalugi, qui a joué un rôle considérable dans l'attribution de concessions aux Hema de l'Ituri. Tout cela a créé chez les Lendu l'impression que les Hema constituaient une classe riche et instruite qui, non contente d'avoir accumulé de façon inique terres et commerces, avait mis la main sur l'administration et s'ouvrait ainsi un accès toujours plus large à l'argent, à l'éducation et au pouvoir politique.

I.2.3. LES RESSOURCES HUMAINES

D'après le rapport annuel de l'administration du territoire 1997, la population de l'Ituri était estimée à environ 3.500.000 âmes. Cette population qui a évolué à un taux de 3,5 %, est passée d'environ 2.500.000 en 1990 à environ 3500.000 en 1997. La ville de Bunia, chef lieu du District, qui comptait environ 100 000 habitants avant le conflit, en compterait maintenant le double en raison de l'afflux de personnes déplacées fuyant les hostilités.

Toutes les races de peuples présentes en RDC (bantous, nilotiques, soudanais, pygmées), se retrouvent dans ce district, faisant aussi le brassage des cultures.

A part les tribus citées ci haut, l'Ituri a aussi connu au cours de temps en mouvement remarqué des populations venant d'autres coins du Congo et aussi de l'étranger. Ce mouvement restreint a commencé avec la colonisation belge qui a apporté non seulement un changement démographique, mais aussi un don presque dans tous les domaines de la vie.

Après l'indépendance, les phénomènes migratoires étaient vraiment visible et ont permis à l'Ituri d'accueillir les hommes des toutes et tribus.

I.2.4. LES RESSOURCES NATURELLES

Outre ses forêts, son agriculture - notamment ses plantations de café - et un commerce frontalier actif, l'Ituri possède le gisement aurifère de Kilo Moto, qui est l'un des plus grands du monde. Et des gisements de pétrole qui pourraient se révéler importants ont été découverts récemment dans le bassin du lac Albert. Tout cela explique que la lutte pour le contrôle de villes richement dotées en ressources naturelles comme Mongbwalu, Gety et Mabanga (or) et Haru, Mahagi, Tchomia et Kasenyi (bois, pêche, droits de douane), à laquelle se livrent les groupes armés et leurs alliés respectifs - l'Ouganda, le Rwanda et le Gouvernement de Kinshasa - ait été un facteur déterminant de perpétuation de la crise, car ces ressources naturelles procurent des profits considérables à ceux qui en contrôlent la production et l'exportation.

* 18 Dictionnaire « Petit Robert » Paris, 1995, p.905

* 19 Dictionnaire le petit Robert, Paris, 1995, p.,798

* 20 Isabelle Droy, la femme et le développement rural, Paris, kart hala, 1981, p.16

* 21 Dictionnaire « le nouveau petit robert Paris, 1995, P. 439

* 22 Idem, p2299

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard