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Le secteur du micro crédit au maroc, evaluation et etude de cas

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed Faska
Université Moulay Ismail Méknes - Licence en sciences économiques 2006
  

Disponible en mode multipage

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Université Moulay Ismail

Faculté des Sciences Juridiques

Économiques Et Sociales

Meknès.

Mémoire de licence en sciences économiques

et gestion.

Sous le thème :

Evaluation et étude de cas.

Option : Economie et Gestion d'entreprises

Préparé par :

Encadré par :

§ FASKA Mohamed

C.N.E : 2321933905

§ KHOUYA Chafiq

C.N.E : 2321933970

Encadré par:

F Mr : HASSANI Kamal

Professeur de l'enseignement supérieur.

Kam

Année universitaire : 2005/2006

Au terme de ce modeste travail,

nous remercions ·ALLAH· d'avoir nous aider et nous donner

patience et courage durant ces longues années d'étude.

Nos remerciements s'adressent aussi à :

Le professeur et encadrant monsieur

qui n'a épargné aucun effort pour nous donner soutien

à mener ce travail à bien, et grâce à ses précieux conseils.

nos professeurs et enseignants de la branche

Sciences Economiques et Gestion

ainsi que les membres de l'administration

et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin

à l'accomplissement de ce travail.

A toi mon dieu tout puissant, pour ton amour, ta grâce et ton assistance sans fin, je lève mes yeux vers toi et le secours me vient, seigneur tu es un bouclier pour moi, ma gloire, celui qui relève ma tête.

A la mémoire de mes très chers parents qui ont toujours été pour moi, et qui m`ont donné courage et patience .j`espère qu`ils trouveront dans ce travail mon amour

A mes chers frères et soeurs : KHADIJA, IBRAHIM, HAFIDA ; YOUNES, KHALID et KARIMA.

A mon très cher neveu « SOUFIAN ».

A mes tantes et à mes oncles

A mon cousin et ma cousine.

A mes meilleurs amis.

Je dédie ce mémoire

Faska Mohamed

Introduction générale :

La communauté internationale a adopté, lors du sommet des Nations Unies en 2000, les objectifs de développement du Millénaire »1(*) (ODM), le but recherché est de permettre aux pays pauvres de réaliser un développement humain durable et d'éradiquer la pauvreté. En réduisant de moitié le nombre des pauvres à l'horizon 2015.

Consciente de l'ampleur de ce défi, l'assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2005 Année Internationale du Microcrédit (AIM). L'objectif majeur de cette initiative est de donner un nouvel élan aux programmes de microcrédit de par le monde afin de lutter davantage contre la pauvreté.

En effet, les populations pauvres ne peuvent généralement accéder aux adaptés à leurs besoins. De ce fait, elles recourent souvent à des circuits informels de financement (préteurs individuels, tontines... etc.) pour faire face a leurs besoins financiers.

Le non accès des populations pauvres au crédit bancaire handicape sérieusement leur aptitude à investir dans le capital humain ainsi que dans la création d'activités génératrices d'emplois et de revenus.

C'est sans doute là un mécanisme essentiel de reproduction de la pauvreté.

Dans ce contexte, la micro finance s'est développée à travers le monde, notamment dans les pays en développement pour rependre aux besoins financiers des populations défavorisées en matières de prêt, d'épargne, d'assurance et de transfert de fonds.

Il est reconnu que l'apparition et la diffusion de la microfinance de par de monde doivent beaucoup à l'expérience de la Crameen Bank du Bangladesh, qui remonte à 1976, et à son fondateur le professeur. M. Yunus.

Un premier élan a été donné à la microfinance lors du premier sommet du microcrédit de Washington en 1997, en la médiatisant davantage et en la présentant à l'ONU comme un instrument efficace de lutte contre pauvreté.

Il convient toutefois de préciser que la micro finance n'est pas une panacée pour lutter contre la pauvreté, c'est un outil parmi d'autres qui permet aux demains d'accéder aux différents types de services financiers. Elle offre des petites sommes qui permettent, entre autres, de créer ou de développer des petites activités génératrices de revenu, et d'accéder à des infrastructures de base comme l'eau et l'électricité. L'amélioration des conditions de vie des populations-cibles en terme de soins, éducation, logement, etc., est largement confirmée par les enquêtes de terrain. A titre d'exemple, il ressort d'une étude2(*) assez récente menée par Shahidur Khauder de la banque mondiale qu'environ 5% des foyers participant aux programmes de microcrédit arrivent à faire sortir leur familles de la pauvreté chaque année en contractant un microcrédit. 

Le secteur de la micro finance au Maroc n'a débuté qu'au milieu des années 1990, avec l'appui d'AMSED (Association Marocaine de Solidarité et de Développement) et s'est, depuis, progressivement consolidé, à travers l'initiative Microstart3(*) du PNUD et l'intervention de l'USAID

A ces efforts le soutien du secteur de la micro finance s'ajoute une subvention de 100 millions de dh du fond Hassan II en 2000. Face au développement des activités de microcrédit, les pouvoir publics ont adopté, en 1999, un cadre réglementaire (loi n° 18 - 971, relative au microcrédit, et confié la supervision du secteur au ministère de finances via Bank Al Maghreb. Malgré son jeune âge, la microfinance au Maroc représente une expérience assez riche et un exemple pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, au 31 décembre 2003, le nombre d'emprunteurs actifs au Maroc s'élevait à 307523 dont 80% de femmes, pour un encours total de plus de 537 millions de dh, et la demande potentielle est aujourd'hui évaluée à environ 1200000 micro entrepreneurs. Deux institutions se sont démarquées rapidement par l'ampleur de leur programme atteignant en moins de 5 ans plus de 90000 emprunteurs actifs chacune (AL Amana et Zakoura), aujourd'hui ce sont 13 association de microcrédit de tailles différentes qui exercent au Maroc et servent plus de 570000 clients actifs.

Ce développement du secteur engendre des retombées socio-économiques non négligeables. En effet, une étude d'impact et de marche4(*) menée en 2004 auprès de 1250 bénéficiaires dans 7 régions du Maroc a bien montré l'impact positif et significatif du microcrédit sur les dépenses de consommation propres aux clients ainsi que sur les dépenses globales des ménages (un changement positif de l'alimentation, notamment).

Vu les apports sociaux incontestables de la microfinance et afin de la promouvoir davantage, le Maroc a, dans le cadre l'AIM, retenu le thème suivant « Micro finance, vecteur de développement social ».

L'objectif est de préparer une stratégie nationale permettant de répondre aux enjeux actuels du secteur du microcrédit. Plus précisément, il s'agit de renforcer les capacités institutionnelles des AMC (management gouvernance et assistance technique... etc.) et de satisfaire les besoins en financement du secteur.

Même s'il est crucial de développer toutes les dimensions de la micro finance, l'enjeu majeur que le secteur est appelé à relever est sans doute de faire face à ses besoins financiers. Les AMC envisagent d'atteindre plus d'un million de clients actifs, en 2010. Pour ce faire, le besoin en financement est estimé à plus de 5 milliards, dont une partie sous forme de dons et de subventions (100 millions de dhs), de la capacité à relever ce défi dépendra de l'avenir des AMC.

Le présent mémoire vise très modestement à contribuer à la réflexion suivante « comment le microcrédit contribue à la lutte contre la pauvreté », il a pour principal objet d'analyser comment les pauvres peuvent satisfaire leurs besoins en matière de financement par le recours à cette pratique.

L'intérêt de cette problématique réside dans le fait qu'elle traite d'un thème d'actualité (le secteur de microcrédit au Maroc ».

Cette problématique explicitée ci-dessus sera abordée à travers l'articulation de 2 parties :

- Une première partie, intitulée tendance de secteur de micro crédit, est une partie théorique qui vise à présenter le concept de micro crédit et expliquer comment le micro crédit est né dans un contexte où la principale préoccupation de la société civile internationale est la lutte contre la pauvreté.

- La deuxième partie sera consacrée à l'analyse de l'état du secteur de micro crédit au Maroc par l'établissement d'un bilan sur  l'histoire de cette industrie, les besoins du secteur, la loi relative à ce secteur, les association du microcrédit au Maroc, les instruments de financement de ces associations et enfin un chapitre sera consacré à une étude de cas sur deux associations du microcrédit marocaines et qui vise à expliquer comment ces associations ont pu réussir à lutter contre la pauvreté.

Chapitre I :

Le concept du micro crédit

Section I : L'historique et développement.

I. Historique :

Dans le passé, mais aussi dans nos jours dans certaines parties du mande, le microcrédit est souvent lié à l'usure. Les marchands, qui prêtent des petites sommes d'argent aux villageois qui ne l'avaient pas pour payer les médicaments ou l'écoulage des enfants, sont considérés comme les premiers à accorder des microcrédits. Malgré les taux d'intérêt très élevés, les usuriers avaient du succès et se sont enrichis car ils étaient proches des besoins des populations parmi lesquelles ils vivraient.

Peu à peu, ces prêteurs furent contestés à cause des intérêts astronomiques qu'ils demandaient. Les églises et les prêtres prirent des initiations d'organiser le petit crédit local. Les Caisses Raiffeisen en Allemagne, puis dans toute l'Europe, les Caisses Desjardins au Canada et d'autres initiatives semblables dans d'autres pays se sont créées.

En Afrique par exemple, le principe de petit crédit existe depuis plusieurs décennies5(*), et fonctionne parfaitement, mettant en oeuvre le principe de l'épargne préalable, ce sont des regroupements (en général à l'échelle d'un ou plusieurs villages) de clients qui peuvent obtenir un prêt après avoir constitué une épargne suffisante pour garantir ce prêt.

Plus de 3 milliards de personnes sont exclues du système bancaire dans le monde. Pour pouvoir bénéficier d'un prêt et se lancer dans une activité, elles doivent donc se tourner vers des services financiers spécialisés.

Dans tout le monde, les réseaux bancaires sont, traditionnellement, plus réticents à financer les activités des petites et moyennes entreprises (PME). Manque de garanties, manque de transparence, manque de ressources : le rengaine est connu des petits patrons en quête d'un prix. Quant aux microentrepreneurs, ils ont eux abandonné l'idée même de se lancer dans la quête de ce nouveau prêt. Selon l'ONU, 3 milliards de personnes soit prêt de la moitié de la population mondiale, seraient exclues des systèmes bancaires et n'ont aucun moyen d'accéder aux services financiers classiquement proposés par les banques pour lancer une affaire. C'est cette lacune qu'ont voulu combler les associations de microcrédit à partir des années 1970. Prêter de très petites sommes à des très petits gens qui à leur échelle veulent constituer une activité génératrice de revenus pour sortir de la misère, telle était alors l'idée à l'origine du projet. Sans compter qu'en plus, ce prêt d'un genre nouveau allait leur permettre de se passer des usuriers peu scrupuleux qui agissent un peu partout en toute impunité. Aujourd'hui, les institutions internationales sont unanimes pour reconnaître à la microfinance un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté. Les Nations Unies ont décrété que 2005 était l'année de microcrédit, afin de donner une plus grande visibilité à cette activité encor mal connue. Encouragée par les organismes internationaux, la commission autour de l'événement s'est donc amplifiée, prenant des formes très diverses : diffusion de feuilletons populaires en Amérique latine ; interventions de personnalités politiques et de stars de chanson ; ou encor organisations de conférences internationales un peu partout dans le mande sur le sujet. Pas de doute, le microcrédit est à la mode.

Mais, si de nombreuses expériences en la matière ont vu le jour ces dernières décennies, c'est surtout Mohamed Yunus qui a popularisé la forme sous laquelle le microcrédit se présente aujourd'hui. Considéré comme le père et le fondateur du microcrédit moderne, le professeur Yunus a fondé la première institution concédant ce type d'emprunt au Bangladesh en 1976. Elle deviendra par la suit la Grameen Bank.

En se basant sur un principe très simple : les pauvres ne peuvent offrir de garanties, ils sont donc à la merci des usuriers qui leur prêtent pour assurer une activité économique minimale génératrice d'un revenu minimal dont une grande partie servira à rembourser le prêt et le reste à acheter de nourritures. Cette solution très concrète présente l'avantage de pouvoir répondre à des problèmes individuels et locaux, à l'inverse des grands programmes d'aides internationales « trop bureaucratisés » selon Mohamed Yunus.

La solution de Yunus consiste à prêter à ces pauvres mais collectivement d'une façon solidaire. Le prêt est octroyé à un individu qui appartient à un groupe de 4 ou 5 personnes. Le rôle du groupe consiste à assister l'emprunteur dans sa gestion de prêt, et de rembourser le prêt si l'emprunteur n'est en mesure de le faire lui-même.

Le microcrédit concerne aujourd'hui plus de 60 millions de personnes réparties sur les cinq continents, même si la plus grande part des souscripteurs se trouvent en Asie (48% en Extrême-Orient et 36% en Asie du Sud, Inde incluse). Les pays rabes y viennent peu à peu, mais beaucoup reste à faire (7% des souscripteurs).

Quant à l'Afrique, pourtant en tête de tous les classements rendant compte de la pauvreté, elle reste à la traîne avec un petit 4%.

Les organismes de microcrédit opèrent également dans les pays industrialisés, en direction des personnages en marge de la société. L'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE) créée en 1998 par Maria Nowak en est exemple le plus connu en France.

II. Définition du microcrédit :

1) En ce qui concerne la microfinance

La microfinance désigne l'ensemble des services financiers para bancaires de faible montant destinés à financer les exclus du système bancaire traditionnel (chômeurs, inactif, travailleurs pauvres...). La microfinance vise l'accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre projet, souvent par défaut d'autres prospectives professionnelles et parce que l'accès aux sources traditionnelles s'avère impossible.

2) En ce qui concerne le microcrédit :

Le microcrédit est définit comme une sphère où le creux du marché doit être comblé en encourageant les institutions financières à jouer un rôle plus important.

Le but de la microfinance est d'avoir l'accès aux services financiers aux personnes que en sont exclues. Le prêt vise à financer la création et le développement d'entreprise en matière d'investissement et /ou de fonds de roulement. Les opérateurs de microcrédit assurent souvent, mais pas toujours, un accompagnement et un suivi de microentreprises financées. Le risque pesant sur le microcrédit n'est presque jamais couvert par des garanties réelles, les opérateurs de microcrédit ont, en conséquence, développé des pratiques innovantes pour réduire ce risque et limiter les impayés, comme les prêts progressifs et les prêts de groupe. Ces efforts de définition permettent de conclure que :

· la microfinance est le terme générique englobant tous les outils financiers et leurs environnements destinés à faciliter le financement de très petites activités.

· le microcrédit est une des déclinations particulières de la microfinance en ce qu'il ne porte que sur le crédit et son environnement (garantie, préparation, suivi, accompagnement...)

3) Définition du microcrédit dans le détail :

a) Le microcrédit est un outil financier :

Un prêt appelle un remboursement. Quelle évidence ! Pourtant la vingtaine de rencontres avec des bénéficières du prêt solidaire montre que cela ne va pas de soi. Parmi ces 20 personnes, plusieurs croient à tort que le prêt solidaire est « presque un don », que si l'entreprise ne tombe pas en faillite. Mieux, nous avons vu plusieurs dossiers de demande de crédit dont le plan financier ne prévoyait pas le remboursement, oubli ? Proposer un microcrédit à un microentrepreneur qui n'a pas accès aux crédits bancaires laisse parfois penser que la dimension sociale doit prendre le pas sur tout le reste. En tant que prêt, le microcrédit est un formidable outil pédagogique destiné à introduire les microentrepreneurs aux pratiques bancaires. Et une banque ne donne jamais un petit prêt.

Par ailleurs, on ne peut pas considérer qu'un faible taux d'intérêt partant et en tout lieu. Au contraire, la plus part des programmes de microcrédit dans le monde exige des taux nettement supérieurs, tournant parfois autour des 20%. Tout cela s'explique et il est important de comprendre les raisons pour lesquelles les taux pratiqués au Maroc sont généralement très réduits.

b) Destiné aux microentrepreneurs :

Parmi les caractéristiques de ces microentrepreneurs, pointons les suivantes :

Ø ils sont seuls : la solitude de l'entrepreneur doit être largement étudiée. Elle aura des incidences sur le capital social sur lequel ancré l'activité.

Ø ils présentent d'inévitables lacunes fonctionnelles : il n'est structurellement pas possible de concentrer toutes les qualités de l'entrepreneur idéal dans une seule personne. Celle-ci devra posséder le métier qu'elle exerce, et disposer de compétences commerciales, marketing, et en communication, administratives, financières et comptable, etc. Chaque microentrepreneur va donc développer des zones d'incompétence qu'il devra compenser d'une manière ou d'une autre. Ce n'est pas une critique mais l'expression d'une réalité incontournable de l'aide aux microentrepreneurs.

Ø la valeur ajoutée qu'ils génèrent ne permet pas d'amortir des coûts fixes importants, ni de lever du capital risque.

Ø ...etc.

L'étude des acteurs économiques à longtemps négligé, on l'a vu, les petites entreprises. Progressivement et en raison du chômage croissant, les petits créateurs ont fait l'objet d'un début d'attention. L'absence de statistiques montre qu'on est encor loin du compte. Quant aux très petites entreprises qui, ses créateurs, ont démarré leurs activités depuis x temps, ils restent singulièrement dans l'anonymat. Il faudra probablement attendre encor quelques années pour qu'on tienne compte des difficultés quotidiennes des microentreprises.

Progressivement toutefois, les professionnels de l'animation économique changent leur fusil d'épaule et commencent à croire qu'il y a plus de potentiel économique et social dans le développement d'activités existantes que dans la création de nouvelles. Pour notre part, voyant l'initiative économique comme un droit et son développement comme un droit dérivé, nous pensons qu'il n'y a pas à quitter l'un pour l'autre mais à les coupler l'un à l'autre. Ainsi verra-t-on progressivement apparaître des femmes dérivées du microcrédit starter.

Mais nous n'en sommes encor qu'aux balbutiement : actuellement, une large majorité des structures relais du microcrédit sont orientées « création » tandis que le prêt solidaire n'est pas accessible aux indépendants installés depuis plus de 6 mois.

Réserver le microcrédit aux starters a pourtant au moins deux conséquences :

ü le microcrédit vient en tout ou en complément pour financer divers actifs nécessaires au démarrage. En ce sens, il risque d'apparaître noyé dans les diverses sources de financement (apports propres, crédits bancaires, leasing...) ce qui diminue sa lisibilité. Nous avons rencontré bon nombre de microentrepreneurs ne pouvant définir avec précision ce qu'ils avaient financé avec un prêt solidaire. Cela signifie qu'ils ne savent pas ce qu'ils remboursent. Les structures d'appui ont ici un rôle important à tenir : expliquer le montage financier et ne pas se limiter à boucler le tour de table.

ü Il est impossible de connaître parfaitement sa clientèle puisque financés une première fois, les entrepreneurs ne pourront revenir. Cette situation pose problème parce qu'elle génère des coûts d'instruction des dossiers qui ne sont pas amortissables sur plusieurs prêts, parce qu'il ne permet pas d'entretenir une relation de long terme avec l'emprunteur et ne facilite donc pas le recouvrement de la créance, l'accompagnement poste-création financé par le prêt solidaire permet de palier cette lacune. Encor un rôle majeur pour les structures d'appui !!!

c) Présente des lacunes d'adaptation au marché :

Dans ce cadre, nous n'abordons que les lacunes d'adaptation au marché du crédit.

En effet, la plus part des discussions politiques relatives aux microcrédits opposent les défenseurs du libre marché aux critiques du « tout marché ». Pour les premiers, le non accès bancaire prouverait que la demande n'est économiquement pas « rencontrable » et donc, qu'il ne faut surtout pas rencontrer sous pine soit de fausser la concurrence, soit d'envoyer l'emprunteur au casse-pipe. Pour les autres, le marché est imparfait, myope et source d'exclusion. Le corriger, voire le contrer relève de la saine politique.

Il faut que nous vivons dans une économie de marché et que les grands principes sur lesquels nous fondons nos activités économiques contiennent la libre concurrence. Les premiers ont donc structurellement gagné. Il faut dès lors expliquer que le microcrédit, loin d'enfreindre les règles du marché, prépare une série d'entrepreneurs à y rentrer, un peu comme le ferait l'école.

La rencontre entre l'offre et la demande s'exprime toujours au travers d'un prix. Ce prix est toujours basé -au moins- sur un coût de revient et une marge bénéficiaire. En terme de crédit, le prix se répartit entre les frais de dossier et le taux d'intérêt.

Mais le marché exige également une confiance. En terme de crédit, cette confiance s'exprime dans les garanties exigées et les modalités de remboursement.

En fin, le marché nécessite une demande. D'abord, le demandeur de crédit doit accepter ce prix et être capable de le payer ; ensuite, le volume de la demande aura un impact sur le coût de revient et donc sur la fixation du prix.

Par ailleurs, si on reprend quelques éléments simples présentés ci-dessus, une lacune d'adaptation au marché peut concerner :

o un problème de confiance : cette confiance se fonde sur des critères tant subjectifs. Une situation de fort endettement est objectivable. Ce n'est pas une interprétation subjective que de réduire sa confiance à l'égard d'une personne largement surendettée. Une personne qui ne dispose pas d'expérience dans le secteur d'activité dont il veut faire son métier à moins d'atouts qu'une autre ayant dix ans d'expérience. C'est objectif, mais la confiance peut également se fonder sur des critères : judiciaires, la religion, la couleur de peau... tous ces critères n'ont aucun rapport avec les chances de réussite du projet. Toutefois est-il que le degré de confiance aura des répercutions sur les garanties exigées et/ou sur les modalités de remboursement parfois, le manque de confiance conduira à édicter des obligations trop stricte, correspondant mal, voire pas de tout à l'activité économique lancée.

o un problème de volume puisque, bien qu'en grand nombre, les allocataires sociaux n'ont pas réussi à visualiser l'importance de leur demande. En effet, l'élasticité du prix du crédit est grande. Un volume de demande important permettra d'amortir facilement les coûts fixes et d'offrir des crédits à un meilleur prix. Or, qui sait qu'un créateur d'entreprise sur cinq est un allocataire social ? Comment se sont organisés les allocataires sociaux pour faire connaître l'importance du microcrédit ?

Ces deux exemples de lacune justifient économiquement l'opportunité du microcrédit.

Socialement, la réalité est encor plus claire :

v le marché a ses codes qu'il faut connaître et dont il faut user. Certaines personnes ne les maîtrisent pas. Les leur apprendre par l'exemple, dans la réalité, c'est une des dimensions pédagogiques du microcrédit.

v le marché régule les transactions mais la réussite ou non d'une activité économique peut être déterminé par des choix réalisés bien avant l'entrée sur le marché. C'est la raison pour laquelle la plupart des programmes de microcrédit prévoient un accompagnement pré-création. L'entrepreneur sera alors conseillé sur les choix à réaliser dans la création de l'activité. Le crédit ne viendra que lorsque l'activité et l'entrepreneur seront prêts.

v le marché est relativement myope. Il ne parvient pas à prendre en compte plusieurs bénéfices engendrés par une auto-création d'emploi : suppression d'une allocation sociales, augmentation des recettes fiscales et de cotisations sociales, amélioration du bien être de l'individu...

Y a t-il beaucoup d'entrepreneurs présentant des lacunes d'adaptation au marché ??

Lorsque on interroge les spécialistes du marché bancaire, ils confirment tous que le marché de crédit n'est pas le plus intéressant pour le secteur bancaire.

Lorsque on interroge les conseillers des agences bancaires, les discours sont paradoxaux :

· Tous confirment la difficulté pour un microcréateur de gagner la confiance des banques en général ;

· La plus part mettent en avant leur engagement personnel à aider ce public dans la construction de sa demande.

Lorsqu'on interroge quelques indépendants au hasard, la plupart reconnaît n'avoir poussé la porte d'une agence bancaire au démarrage de leur activité que pour ouvrir un compte ; s'autocensurant quant au crédit, estimant qu'ils n'avaient aucune chance.

Que propose le microcrédit face au problème d'adaptation ??

§ Ne stratégie de partenariat sortant de la banque ou de l'opérateur financier; les coûts de préparation de la demande de crédit et de construction de la confiance.

§ La mobilisation de garanties facilitant la levée d'autres financements.

d) Prenant en charge plusieurs dimensions :

Avant de décrire les différentes dimensions prises en charge par les opérateurs de microcrédit mentionnons que cette prise en charge globale est assurée directement mais surtout indirectement par les opérateurs.

La caractéristique principale du microcrédit réside dans l'animation économique qui l'entoure. Si l'opérateur de microcrédit vise à promouvoir le droit à l'initiative économique, il doit offrir un minimum de balises à celui qui s'en saisit. Si l'opérateur de microcrédit veut toucher un public exclu par les banques, il doit lui proposer un accompagnement qui le rendra bancarisable.

On le voit, les opérateurs de microcrédit ne se profilent pas uniquement sur la vente de produits financiers (le microcrédit en l'occurrence) mais veillent à optimiser la viabilité économique de l'activité financièrement soutenue. Ils construisent avec l'emprunteur son plan de développement avant d'en identifier les besoins financiers.

Cela peut apparaître élémentaire mais ce n'en est pas évident pour autant. Optimiser la viabilité économique de l'activité financièrement soutenue constitue le coeur du projet du microcrédit. Pourtant, une série de raisons tantôt objectives, tantôt subjectives mettent parfois cet objectif entre parenthèses.

En effet, mobilisés au service du porteur de projet par l'outil financier, les opérateurs peuvent parfois oublier qu'ils n'ont pas à défendre un entrepreneur auprès d'une banque mais à construire avec leurs outils, un avenir avant tout viable.

Prendre en charge la dimension économique d'un projet ne se limite donc pas à vérifier la capacité de remboursement de la somme prêtée. Prendre en charge la dimension économique d'un projet, c'est : veiller à la bonne affectation des ressources, ou parfois dimensionnement du projet en fonction des capacités du porteur, de l'ouverture du marché et des opportunités dont il est possible de bénéficier.

Cette dimension d'optimisation de la viabilité économique d'un projet doit donc se penser jusqu'au « redimensionnement du projet ».

En d'autre terme, les opérateurs de microcrédit doivent ouvrir plusieurs fronts sur le plan social. A commencer par les aspects individuels, voire psychologique comme la motivation de la personne à se lancer dans une activité économique, le contexte favorable ou défavorable de sa situation familiale, la stabilité de l'entrepreneur et sa capacité de résistance aux pressions externes.

Mais la place d'un individu dans le groupe (c'est-à-dire le social) ne se limite pas au psychosocial. Tenir compte de la dimension sociale de l'entreprenariat consiste à maîtriser les codes et les règles de droit social afin de garantir à l'entrepreneur un filet de sécurité optimale.

Enfin, un troisième front du social s'ouvre : celui de la proximité. L'opérateur de microcrédit s'inscrira dans le tissu économique local afin d'aider l'entrepreneur à en maîtriser les caractéristiques. La proximité géographique de l'opérateur n'a de sens que si elle s'accompagne d'une connaissance du terrain. Se déplacer chez l'entrepreneur n'a intérêt que pour en mieux cerner l'environnement, pas pour éviter le déplacement à l'entrepreneur, ce que certains défendent encor aujourd'hui.

La troisième dimension qu'offre le microcrédit réside dans la dimension financière, tous les programmes de microcrédit partagent un même constat : l'accès au financement demeure une contrainte majeure pour 15% des microentreprises6(*). Cela s'explique par la conjonction d'au moins trois facteurs :

· Les coûts opérationnels et de transaction bancaire sont élevés par rapport aux montants prêtés ;

· Les microentreprises ne présentent que peu de garanties ;

· Quarante pour cent des nouvelles entreprises disparaissent dans les cinq ans, ce qui représente un risque très élevé.

Ces trois facteurs7(*) n'incitant pas évidemment les organismes financiers à faciliter l'accès au financement pour les microentreprises. Contourner ces difficultés constitue la technique même du microcrédit.

Section II : Les principes du microcrédit.

Le microcrédit repose sur des principes directeurs qu'on va traiter régulièrement dans ce cadre.

I- Assurer des services à la population pauvre :

Le but essentiel de la création des institutions de microcrédit est de servir les pauvres, en apportant des ressources financières à ceux qui en ont le plus besoin. Elles concentrent leurs efforts sur les individus travaillant pour leur propre compte qui ont besoin d'épargne et de services de crédit pour faire fructifier leurs activités économiques.

Certes, les programmes de ces institutions veillent à ce que les femmes reçoivent en priorité leurs services financiers. Les femmes sont souvent, les membres les plus pauvres de leurs communautés, ne possédant que très peu de ressources. En outre, d'habitude elles convertissent les prêts et l'épargne en matériels productifs pour leurs activités économiques. Elles transfèrent aussi le revenu supplémentaire au bénéfice de leurs familles, comme le paiement de frais de scolarité, l'amélioration de l'alimentation du foyer et la constitution d'une épargne pour parer aux imprévus.

Trois facteurs contribuent au succès d'un programme de microcrédit au service des clients les plus pauvres : l'engagement de l'organisation, la conception du produit et l'identification de la clientèle.

1) L'engagement à s'organiser :

Aucune stratégie visant à atteindre les plus pauvres ne réussira sans un engagement à gérer pleinement. Telle direction d'une institution de microcrédit doit choisir de servir les clients plus pauvres comme sa priorité et porte cette priorité à la connaissance du personnel et de ceux qui la soutiennent ainsi qu'aux détenteurs de capitaux.

2) La conception du produit :

La conception du produit est essentielle pour assurer que les membres les plus pauvres d'une communauté ont accès aux services financiers dont ils ont besoin. Le petit montant du prêt initial, par exemple est sciemment prévu pour prendre en compte les besoins du client le plus pauvre, tout en restant assez réduit pour pouvoir attirer les membres plus riches de la communauté.

Les méthodologies de crédit basées sur les groupements apportent un environnement confortable aux pauvres. Les clients sélectionnent eux-mêmes les activités commerciales de leurs camarades membre et ils prennent part au processus d'approbation des prêts. La formation de tels pairs en vue d'avoir accès aux prêts et les garanties, apporte une assurance aux clients pauvres non habitués à avoir accès à des services financiers.

3) Identification des clients pauvres :

Deux critères sont utilisés pour mesurer le degré de pauvreté qui sont en fait : l'analyse de la richesse et les indices de logement.

L'analyse de la richesse comporte un travail avec la communauté pour en classer les membres du plus pauvre et les indices de logement utilisent des indicateurs pour juger le niveau de pauvreté des individus sur la base des matériaux de construction utilisés dans la partie externe de demeure8(*).

II- Lier les prêts à l'épargne :

L'épargne et le crédit sont les deux faces d'une même médaille (pièce d'argent). Le crédit est utilisé pour faire les investissements d'aujourd'hui qui seront remboursés demain. L'épargne, inversement, constitue l'accumulation de bien aujourd'hui pour être investis demain. Nous respectons à la réciprocité entre l'épargne et le crédit et nous travaillons à les lier ensemble là où cela est possible. Le crédit lié à l'épargne aide les clients à créer des richesses au fur et à mesure qu'ils empruntent.

1) l'épargne :

Toute personne épargne pour plusieurs raisons. Elle économise en prévision de situations urgentes à résoudre au foyer, pour acheter du médicament, pour des funérailles ou pour toutes autres difficultés imprévues. Elle met de l'argent à coté pour régler les frais de scolarité, payer la dot et faire des investissements saisonniers pour améliorer son affaire. Les personnes épargnent petit à petit tout au long de l'année pour assurer de quoi à manger entre la période de récolte et la saison de culture suivante.

2) les prêts :

Les individus empruntent de l'argent pour compléter leurs économies et les individus utilisent ces prêts pour les mêmes objectifs qu'en utilisant les économies. Les prêts, cependant, sont mieux utilisés lorsqu'ils sont destinés uniquement à des objectifs productifs9(*).

III- Utiliser les garanties solidaires :

Par garanties solidaire, nous faisons allusion à tout accord financier entre paire dans lequel des groupements d'individus avalisent les prêts de leurs camarades membres en promettant de rembourser les prêts en retard. De cette façon, les individus les plus pauvres peuvent emprunter sans donner en garantie un nantissement.

Pour les clients, l'un des gros avantages de la formation d'un groupement est l'étroite collaboration dans le travail que les membres développent entre eux. Les membres se soutiennent mutuellement, se donnent des conseils et affichent de plus en plus la fierté, la discipline et les sens de responsabilité vis-à-vis de leurs activités économique. Les membres décident eux-mêmes du profil des nouveaux membres qui se joignent au groupement, des actions à prendre concernant les arriérés d'un membre et du taux d'intérêt demandé sur les prêts qu'ils font à partir du compte d'épargne interne géré localement.

IV- Assurer la viabilité financière des opérations :

Et cela pour pouvoir couvrir un grand nombre de pauvres.

La plus part des pauvres ne sont pas en mesure d'avoir accès à des services financiers en raison de l'absence d'intermédiaires financiers solides offrant des services en détail. La mise en place d'institutions financièrement viables n'est pas une fin en soi. C'est la seule façon d'accroître l'envergure et l'impact des opérations de manière à porter leur volume à un niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de fonds. La viabilité s'entend de la capacité d'une entité fournissant des microfinancements à couvrir l'intégralité de ses coûts. Elle permet d'assurer la poursuite des opérations de l'entité en question et de la fourniture de services financiers aux pauvres.

La viabilité financière passe par la réduction des coûts de transaction, l'offre de meilleurs produits et services répondant aux besoins des clients, et l'adoption de nouveaux moyens de servir les pauvres qui n'ont pas accès aux services bancaires10(*).

V- Mise en place d'institutions financières locales permanentes :

Pour créer des systèmes financiers destinés aux pauvres, il faut mettre en place des intermédiaires financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir mobilier et réinjecter l'épargne intérieure dans l'économie, accorder des crédits et fournir toute une gamme de services. La mesure dont elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics - y compris les banques de développement financées au niveau des Etats- diminuera progressivement à mesure qu'elles, et les marchés des capitaux privés, se développeront11(*).

Section III : Les institutions de la microfinance : tendance et viabilité.

I- Le concept d'institutionnalisation :

1) la notion d'institutionnalisation :

Les concepts de financement du développement, comme toute théorie économique, ont toujours été fortement imprégnés par les courant de pensé de leur époque. Ainsi, les premières activités de microcrédit se situent souvent dans un contexte de « l'ajustement structurel » dans le cadre duquel le retrait de l'Etat suscitait la « promotion » de l'activité prouvée de la part des agences de coopération. C'est dans ce contexte qu'ont émergé, notamment en Afrique de l'Ouest. De nombreux projets d'appui aux « microréalisations » de promotion de l'artisanat ou de développement rural intégré. Pour renforcer leur caractère promotionnel, ces projets étaient souvent dotés d'instruments financiers, tels que des fonds de crédit au service du groupe cible.

Au lieu de cette intervention directe dans le secteur financier, encor peu de projets favorisaient la coopération avec des institutions financières formelles ou informelles sur place, ces dernières faisant souvent défaut. Aujourd'hui, on constate que le concept de la « promotion financière » d'hier ne rime pas avec celui de « l'institutionnalisation d'un projet » de nos jours.

Depuis le milieu des années 90, on est passé du concept de « financement » à celui de « développement des institutions financière » et notamment des institutions de microfinance (IMF) avec un objectif de pérennité. Ce changement était accompagné par le développement des approche systémiques en faveur des secteurs financiers qui mettaient l'accent sur les conditions cadres (réglementation et supervision des nouvelles institutions financières). En même temps, on cherchait l'articulation de ces nouvelles IMF avec le système bancaire classique accentuant ainsi la complémentarité qui peut exister entre les institutions financières de taille et de part de marché différentes. Finalement, le développement de la « microfinance » était de plus en plus programmé dans le cadre des stratégies nationales pour le développement de la microfinance qui ont vu le jour à partir du milieu des années 80, notamment au Mali, au Burkina-Faso et plus récemment, au Niger.

2) Forme juridique de l'institution :

Le statut juridique permet de déterminer qui a la propriété de l'institution et qui a le pouvoir de décision. L'analyse des textes organiques (notamment les statuts) va permettre d'identifier les différents organes de décision et leur rôle respectifs.

Une institution de microfinance peut avoir différents statuts (projet, association/ONG, mutuelle/ coopératives, société anonyme, institution publique). Le choix du statut sera déterminant pour le type d'organisation. Pour les modalités de prise de décision et donc pour la gouvernance de l'institution.

Les statuts principalement rencontrés sont caractérisés par un niveau de formalisation plus ou moins important (du projet à la banque, allant du champ du public au privé, en passant par l'associatif et le coopératif).

- projet : institution non reconnues au stade de la création et ayant un statut de projet de développement le plus souvent financé directement ou indirectement par les bailleurs de fonds.

- association/ONG/ fondation : organisation à but non lucratif. Ce type d'institution ne peut pas collecter d'épargne. Dans le cas où la collecte existe, c'est une tolérance en l'absence de cadre juridique pour la microfinance.

- Mutuelle / coopérative : institution détenue par les membres qui sont bénéficiaires directs des services d'épargne et de crédit proposés.

- société anonyme : société avec une composition du capital très viable selon les situations en fonction de l'origine des capitaux et de la motivation des investisseurs.

Une analyse des raisons qui ont conduit du statut juridique peut s'avérer intéressante pour comprendre la démarche et les contraintes éventuelles de l'institution.

Différents éléments peuvent être retenus pouvant conduire à un choix :

le niveau de formalisation, l'âge de l'institution : le statut de projet ou d'ONG est souvent un statut provisoire en amant de l'institutionnalisation.

les contraintes légales : le choix su montage institutionnel sera étroitement lié au cadre légal encadrant ou non la profession. En effet, on distingue les pays ayant un cadre légal spécifique, pour la microfinance et ceux pour lesquels rien n'existe. Parmi les pays ayant un cadre légal spécifique, on distingue ceux pour lesquels le choix reste ouvert entre les différents statuts (société, coopérative, association...) et ceux où le choix est très restrictif et imposé par les textes. Dans les pays n'ayant pas de cadre légal pour la microfinance, tout est possible pour les institutions, toutefois il est important de vérifier lors du montage l'acceptation par les autorités de tutelle potentielles afin d'éviter les problèmes de mise en conformité lors de l'introduction d'une régulation pour le secteur.

le niveau de structuration sociale : la cohésion du groupe notamment des bénéficiaires va orienter vers une structure plutôt de type coopérative avec une large base sociale si ces derniers ont participé directement à la mie en place de l'institution.

la structure de financement : selon les sources de revenus, la possibilité ou non de collecter l'épargne ou au contraire la nécessité de faire appel à des investisseurs extérieurs va influencer le choix entre un statut de type coopératif ou plutôt une société.

le rôle de l'Etat : En fonction du rôle joué par l'Etat et sa place dans le capital on s'orientera plutôt vers une structure de type privée ou publique. Le statut associatif peut également être un moyen pour l'Etat de garder un certain contrôle sur les ressources mises à disposition des institutions.

II- le concept de viabilité sociale :

1. La problématique de la pérennité des institutions de microfinance :

Si au départ, le crédit était considéré comme moyen d'atteindre d'autres objectifs(lutte contre la pauvreté, promotion des activités féminines...) ,l'évolution de ces dernières années a conduit à réfléchir en terme de services financiers et de création d'institutions financières pérennes. Les besoins des services financiers étant structurels ou permanents, ils ne peuvent être réglés par des interventions temporaires ou de projets. Pour arriver à une telle institutionnalisation, la priorité a été mise d'abord sur deux points :

- arriver à l'équilibre financier (ou viabilité financière).

- donner un statut juridique aux IMF et faire rentrer ces institutions dans la surveillance bancaire (Ministère des finances, Banque Centrale). Mais on s'aperçoit de plus en plus, notamment avec les crises récentes de certains réseaux, que ces éléments très importants sont insuffisants.

Par exemple, les causes des impayés ne sont pas seulement financières ou économiques mais peuvent venir de la volonté de certains de ne pas rembourser. Il y a donc interaction entre divers éléments et nécessité de prendre en compte de nouveaux facteurs (par exemple la perception de l'IMF et de l'origine de ses fonds par les emprunteurs, leur confiance vis-à-vis des élus et des agents...).

2. La viabilité sociale :

Plusieurs acteurs sociaux sont concernés, directement ou indirectement par les IMF ; au niveau local, les emprunteurs et les épargnants, les élus, l'agent de crédit et le gérant, ceux qui n'ont pas accès aux services (volontairement ou involontairement). Les démissionnaires mais aussi les usuriers, les grands commerçants, les autorités religieuses, coutumières et politiques, à d'autres niveaux les différents types de cadres nationaux de l'IMF (selon leurs degré de responsabilité, leur ancienneté, leur niveau d'éducation), l'Etat, les bailleurs de fonds, éventuellement l'opérateur/assistant technique.

Chaque acteur a ses intérêts (par exemple accéder au crédit pour les membres/client ou avoir une sécurité d'emploi pour le salarié/et ses normes (ou système de références ou de valeurs). Par exemple l'agent de crédit et l'emprunteur ont des visions différentes sur la nécessité de rembourser le jour de l'échéance, sur le type de garanties et notamment sur les groupes de solidarité, sur les pénalités à appliquer, sur le type de sociétaires (faut-il par exemple intégrer les fonctionnaires et les gros commerçants ?), sur le niveau des taux d'intérêt, sur le niveau de rémunération et des indemnités...

Il y a viabilité sociale si on arrive à des compromis, des comptabilités, des accords d'intérêt et des normes entre les différents acteurs. Autrement dit s'il n'y a pas un véritable accord, une intériorisation des règles, on constate une application ou une détournement de celle-ci, une réinterprétation officieuse, ce qui débouche souvent sur des crises.

On peut parler de viabilité sociale interne quand ces compromis/accords concernant les acteurs directement concernés (les emprunteurs, les élus, les cadres, les actionnaires) et de viabilité sociale externe lorsque l'IMF n'est plus considérée comme un corps étranger venant de l'extérieur mais devient une véritable institution locale au service de la population et des autorités coutumières, religieuses ou politiques.

Pour analyser la viabilité sociale, il faut donc identifier les différents acteurs sociaux ; comprendre leurs intérêts, leurs logiques, leurs stratégies, voir comment peuvent s'établir des comptabilités (par l'information, la formation, le débat, les décisions conjointes, les co-évaluation) ; observer les divers dysfonctionnements (par exemple impayés, détournement, démissions) et les crises.

Chapitre II :

Microcrédit et pauvreté 

Section I : Le rôle du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté :

Les derniers rapports du groupe du travail sur le millénaire -crée pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD)- indiquent que, si la croissance économique a favorisé un recul rapide de l'extrême pauvreté en Chine, en Inde et dans d'autres régions d'Asie où vient la majorité des pauvres, des avancées sont maigres en Afrique, où l'incidence de l'extrême pauvreté est la plus forte. Les progrès dans la réalisation des autres objectifs du développement sont eux aussi inégaux ; il reste très en deçà des cibles fixées en matière d'égalité des sexes, de mortalité maternelle et de durabilité de l'environnement.

Ces tendances montrent à quel point il est nécessaire d'améliorer les politiques des pouvoirs publics pour soutenir la croissance et réduire la pauvreté. Or, si la communauté internationale reconnaît qu'il faut agir, le débat reste vif quant à la meilleure façon d'agir12(*).

Contrairement à un idée reçue, les pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers (dépôts, prêts...) et y ont recours. Ils les emploient aux mêmes usages que tout le monde : pour mettre à profit des possibilités d'affaire, rénover leur logement, ou faire face à des dépenses importantes ou à des situations de crise.

Pendant des siècles, ils ont fait appel aux prestataires les plus varies. Certes, la plus part des pauvres n'ont pas accès aux banque et aux autres institutions financières formelles, et les systèmes informels (prêteurs sur gage, clubs d'épargne et de crédit, les mutuelles d'assurance) sont répondant dans presque tous les pays en développement.

La majorité des 1.5 milliards de personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour sont des femmes ; de plus l'écart entre les femmes et les hommes, s'est accentué au cours de la dernière décennie ; ce qui a remis en selle le fameux concept de « féminisation de la pauvreté ». Ainsi, pour ne pas devoir remettre en cause le sacro-saint PAS, un financement du programme de microcrédit au profit essentiellement des groupes les plus pauvres, à savoir les femmes, a augmenté considérablement sans l'impulsion du CGAP (Consultatif Group to Assist the Poorest) qui regroupe entre d'autres donateurs, quelques pays du Nord, les banques asiatiques et africaines du développement, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque Mondiale...

Tous ces efforts et résultats positifs obtenus font dire à beaucoup de professionnels de développement que ces programmes contribuent grandement à la réduction de la pauvreté (des femmes essentiellement).

II- Pauvreté : concepts et évolutions.

Le microcrédit peut également constituer un puissant instrument d'émancipation en permettant aux pauvres et en particulier aux femmes de devenir des agents économiques de changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, le microcrédit joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Pour mieux cerner l'incidence de ce concept, sur l'efficacité de la lutte contre la pauvreté, il est utile de rappeler dans un premier temps très sommairement les évolutions des concepts concernant la pauvreté, la manière dont l'on considère les femmes dans le contexte de la lutte contre la pauvreté, et les pratiques du microcrédit. Dans un deuxième temps, l'heure sera aux réponses à la question posée : quels sont les impacts des programmes de microcrédit en terme de réduction de la pauvreté.

1) Dimensions de la pauvreté :

Pendant de très nombreuses années, l'approche de la pauvreté était surtout monétaire basée sur le critère de revenu : était pauvre celui qui avait un revenu inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette approximation pour avoir une certaine utilité, notamment pour des comparaisons internationales, il s'avérait trop réductrice pour capter la réalité des vies des êtres humains en question. Avec le lancement de 1990 de « rapport mondial sur le développement » par le PNUD, le concept de développement humain a très vite eu des répercutons sur l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus uniquement par le faible niveau de revenu d'instruction, par une santé précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997 de ce rapport introduit le concept de « pauvreté humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne saisit pas la totalité des aspects de ce concept :la pauvreté est ·la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentiels du développement humain -longévité, santé, créativité, mais aussi conditions de vie décentes, dignités ; respect de soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur à la vie ( PNUD , 1998).

Un des penseurs qui ont fortement influencé cette évolution du concept est l'économiste indien Amartya SEN. Pour lui, la pauvreté est avant tout une privation des capacités élémentaires. Néanmoins, ·cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la source de privation des capacités d'un individu· (SEN, 2000).

Sue la base de l'approche de SEN, ont été développé des concepts multidimensionnels de la pauvreté. A titre d'exemple, on peut citer Jean-Luc DUBOIS qui circonscrit la pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté sociale (correspondant à la faiblesse du capital social), pauvreté culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique et pauvreté économique. Cette dernière étant composée des aspects monétaires, des aspects liés aux conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des individus (DUBOIS, 2000).

Une autre évolution remarquable du concept de la pauvreté est une vision plus dynamique. Un tel élargissement peut être illustré à travers l'exemple de la pauvreté monétaire. Des analyses plus fines ont démontré que le revenu est sujet à de fluctuations importantes et que la pauvreté se traduit aussi par une incapacité de maintenir un niveau de bien-être spécifié (WRIGHT13(*), 1999).

Cette complixité du concept de la pauvreté a été confirmé récemment par une large enquête menée par la Banque Mondiale qui visait à dire la pauvreté telle que la ressentent les plus démunis. Ceux qui recouvrent les statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de mal-être14(*).

2) La pauvreté au féminin :

Les femmes jouent un rôle important dans le développement, d'un tel pays, vu leur travail fourni notamment dans le domaine agricole. Portant, elles sont exclues dans les politiques de ce développement.

Pendant la décennie de la femme (1975-1985), la division sexuelle du travail et l'impact des projets de développement sur les femmes sont largement étudiés. Les résultats de ces études et leurs répercussions sortent les femmes des niches sociales du développement en reconnaissant leur rôle productif.

Cette période a vu naître l'approche IFD (Intégration des Femmes dans le Développement) qui tentait, comme l'indique son nom, d'intégrer les femmes dans le processus de développement existant, afin de rendre celui-ci plus efficient et efficace. A travers des projets pour les femmes ou des volets ·femmes· dans des projets qui se voulaient intégrer, on visait à accroître la productivité et le revenu des femmes.

Ce n'est qu'à partir des années 1970 que les femmes apparaissaient dans d'autres secteurs du développement, par exemple à travers des programmes de développement rural non-agricoles qui leur étaient destinés ( entre autres, des programmes de formation concernant les soins de santé préventifs, la nutrition, l'alphabétisation et des petits travaux manuels).

En revanche, l'approche genre qui succède à l'approche IFD vers les années 1990, tente de palier cette lacune en mettant l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme étant un des facteurs majeurs qui conditionnent la situation des femmes. Le terme genre fait référence à la construction sociale des rôles féminins ou masculins. Ceux-ci ne sont pas seulement définis par le critère biologique du sexe, mais sont le résultat des conditions de production et de reproduction propres à chaque société et en évolution constante. ·Les genres ont une base culturelle ; ils sont définis par la société qui en détermine les activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et démographiques, dont le point de départ est la différence sexuelle, mais qui ne peuvent pas se résumer ou se justifier par cette seule différence sexuelle·.

En effet, des analyses selon le genre montrent que des aspects tel que le contrôle masculin de la force de travail des femmes, et leur accès limité au pouvoir politique et à des ressources à forte valeur sociale et économique sont à l'origine de leur accès limité à une source de revenu stable.

De tels résultats d'analyse ont de toute évidence des répercussions, sur les politiques de lutte contre la pauvreté. D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'adresser en même temps les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes afin qu'elle puissent sortir durablement de leur condition de pauvreté.

Dans ce contexte, les enjeux stratégiques se retrouvent dans un concept dont la traduction n'est pas aisée dans le milieu francophone : ·l'empowerment· des femmes15(*). Isabelle JACQUET16(*) en donne une définition claire en englobant : l'empowerment correspond à l'acquisition d'un droit à la parole et à la reconnaissance sociale.

Ce concept fait référence à la capacité de comprendre la nature des structures décisionnelles dans les contextes particuliers : Qui prend les décisions ? Par quels processus sont-elles prises ? Comment les personnes qui étaient dans le passé exclues du groupe de prise de décision font-elles sentir leur influence dans les nouvelles décisions qui émergent ?...17(*)

3) Le microcrédit comme réponse aux pauvres :

Dans la majorité des cas, il est admis que l'utilisation du microcrédit a des effets plutôt positifs sur les opportunités et les revenus : intensification et/ou extensification de l'agriculture quand le foncier n'est pas saturé, structuration des réseaux de commerce de l'artisanat, etc. ces revenus étant prioritairement consacrés à l'alimentation et aux conditions de vie (santé, éducation, habillement, habitat, etc.). Ensuite, un certain effet positif est également décelable sur l'empowerment, en termes de statut et d'insertion sociale. Enfin, la sécurité peut se trouver renforcée par le recours à l'épargne, la possibilité de souscrire de nouveaux crédits, les opportunités ouvertes par les services encor rares d'assurance. A travers ces diverses études d'impact, l'idée originelle selon laquelle le recours au microcrédit peut être compris comme un outil de maintien, voire d'amélioration de la situation des pauvres, paraît donc globalement se vérifier.

L'aspect le plus répondu de la microfinance est le microcrédit. D'après la Banque Mondiale, il s'agit des crédit qui sont inférieurs à 40% su PNB (produit national brut) par habitant de chaque pays.

Un autre trait du microcrédit en particulier est mois contesté : il est local et proche des gens et il est destiné à financer des microprojets. Son utilisation est étroitement liée aux activités du secteur informel. Les femmes représentent sans aucun doute la majorité des destinataires du microcrédit.

En outre, on a pu observer que les femmes qui vivent dans la misère s'adaptent mieux et plus vite que les hommes au processus d'auto-assistance qui est mis en oeuvre à travers les groupes solidaires, les ·self-help groups· (SHG). C'est un petit groupe des femmes, homogènes économiquement, de pauvres urbains ou ruraux, formé volontairement pour épargner et contribuer à un fonds commun destiné à être prêté aux membres selon des décisions collectives et dans le but de travailler ensemble pour le développement économique et social de leur famille et de la communauté18(*). Aussi c'est un groupe de femmes cohérent et homogène, il est de petite taille, son fonctionnement et sa décision est prise sur le mode démocratique19(*).

Le microcrédit adresse le problème de la pauvreté dans son acception restreinte : faiblesse des ressources familiales, et dans son acception plus large et récente : l'inaccessibilité des ressources et l'absence de contrôle de ces ressources. Incontestablement, le microcrédit est une solution au moins potentiellement supérieure aux autres cas de figure, parce qu'il comporte des éléments qui devraient entraîner un plus d'empowerment. Ceci s'avère encor plus vrai si le microcrédit incite les pauvres à joindre un SHG qui crée un espace d'échange entre femmes.

II- Impact et viabilité financière des institutions du microcrédit :

1) L'impact du microcrédit :

En dépit d'un fort taux de remboursement, les quelques études statistiques dont on dispose sur les emprunteurs révèle de faible augmentation de revenus pour la majorité d'entre eux (WRIGHT, etc.). Ces études nous apprennent aussi que le revenu en hausse se stabilise habituellement après un certain temps et que seul un faible pourcentage d'emprunteurs bénéficierait d'une progression constante de leur revenu.

En fait, cela s'explique par le fait que bon nombre de prêts sont affectés plus à des activités de subsistance voire de consommation qu'à des activités innovantes à risques. Nombreux étaient ceux (pauvres) à vouloir se cantonner dans des activités informelle traditionnelles ne faisant pas vraiment appel à l'esprit d'entreprise (couture, échoppe, tissage, vente de légumes...) sous le prétexte qu'ils n'étaient pas assez instruits. Or, le microcrédit ne peut enclencher une dynamique d'accumulation à long terme que lorsqu'il y a des possibilités d'une part d'obtenir les crédits d'un montant significatif et de manière très régulière et d'autre part de pouvoir les multiplier afin de diversifier les activités génératrices de revenus.

2) Viabilité financière des institutions du microcrédit :

L'un des paradoxes des programmes de financement est la tension entre les politiques conçues pour accroître la viabilité financière des institutions de microcrédit et les stratégies conçues pour l'empowerment des pauvres. En effet, les exigences relatives à la durabilité financière des institutions mènent à réduire au strict minimum les services de soutien complémentaires. Or, des volets complémentaires des programmes de microfinance , comme les programmes d'alphabétisation, les services de garderie, la formation en gestion des entreprises, peuvent avoir un impact significatif tant sur l'amélioration du revenu que sur l'empowerment.

Presque tous les programmes mondiaux de microcrédit affirment que la viabilité financière de leurs activités constitue l'un des principes clés de leurs actions. Les subventions sont considérées comme des aides temporaires pour surmonter les coûts de démarrage de leurs activités. En fait, le but de ces promoteurs financiers est de développer des programmes de crédit viables sur le plan financier, c'est-à-dire de recourir, grâce aux charges des clients et aux intérêts, les coûts de fonctionnement, le coût des fonds et la perte de valeur due à l'inflation. Des taux d'intérêt, une mobilisation de l'épargne et une responsabilité collective pour le remboursement du prêt, devraient permettre de maximiser les profits tout en minimisant les coûts de services financiers20(*).

Section II : Le microcrédit et la microentreprise.

II- Le concept de microentreprise :

1) La notion d'entreprendre :

- Au niveau macro :

L'évolution des conditions macroéconomiques semble être l'un des facteurs qui expliquent le changement du nombre de nouveaux entrepreneurs ou de starters. Le degré de confiance que les starters manifestent, ou que leur environnement manifeste, par rapport à la réussite de leur projet est en partie stimuli par des circonstances macroéconomiques positives.

Les minienteprises dans les écoles secondaires, l'excellente offre d'orientation, les concours de business plan, ...permettent aux étudiants de développer leurs projets de création d'entreprise. Néanmoins, il reste du pain sur la planche pour stimuler d'avantage de comportements propres aux entreprises dans les écoles primaires et secondaires21(*). A côté de cela, les écoles primaires et secondaires de l'enseignement technique et professionnel accordent trop peu d'importance aux sujets liés à l'entreprenariat, tels que les orientations poste secondaires qui ne sont pas spécifiquement axées sur l'entreprenariat. Nous pensons ici aux traducteurs, aux infermiers ... qui, au cours de leur formation n'apprennent que peu de choses en rapport avec l'entreprenariat et qui voient plutôt cette branche comme une matière réservée aux étudiants des écoles commerciales et de gestion22(*).

- Niveau méso :

Lorsque une personne et entourée d'entrepreneurs ou qu'elle a un entrepreneur dans un entourage, cet aspect a une influence positive sur sa volonté de créer une entreprise, les jeunes dont les parents sont indépendants se sentent par exemple plus attirés que les autres par la profession d'entrepreneur.

En général, le fait de progresser sur le plan financier et social est le principal facteur qui incite à créer une entreprise.

- Les facteurs individuels :

La liste qui suit reprend les motivations le plus souvent évoquées par les personnes qui souhaitent devenir entrepreneurs 23(*):

ü être indépendant et autonome ;

ü Plus grande liberté ;

ü Progresser sur le plan financier ;

ü Saisir une opportunité ;

ü Etre son propre patron ;

ü Exercer une activité passionnante ;

ü Un défi, une ambition personnelle ;

ü Pouvoir mettre en oeuvre un projet professionnel ;

ü Repartir son emploi du temps de façon flexible ;

ü Pouvoir exercer un contrôle sur tout ;

ü Avoir la personnalité du patron ;

ü Etre proche de sa famille ;

ü Progresser sur le plan social ;

ü Contrôler les événements ;

ü Echapper le chômage ;

ü Pour avoir un revenu ;

ü ...etc.

2) La notion de la microentreprise :

La notion de microentreprise recouvre des réalités et des situations très disparates, d'où une infinité de définitions qui varient en fonction de degré de  développement des pays qui l'adoptent et des objets qu'on veut lui assigner24(*).

Le Bureau International de Travail dépendant de l'Organisation Internationale de Travail (OIT) ainsi que la Banque Mondiale : l'OCDE et l'ONUDI rangent la microentreprise dans le secteur informel.

Le Bureau International de Travail considère la microentreprise comme des très petites activités qui emploient plus de 10 personnes et qui, dans leur grande majorité, sont des sociétés unipersonnelles fondées sur un mode de production traditionnel.

Au cours de la décennie 90, les Etats ont accordé un intérêt remarquable au secteur informel en développant des politiques d'appui qu'ont permis l'émergence des microentreprises dynamiques et performantes.

De nouveaux concepts terminologiques ont succédé à la notion de secteur informel, les chercheurs préfèrent recourir à de nouvelles catégories ou entités : ·microentreprise· ou ·entreprise informelle·.

Est considérée comme ·microentreprise· toute unité à faible capital investi, employant au maximum 10 personnes, généralement peu qualifiées, partiellement ou totalement hors de règles administratives ou légales, utilisant le travail familial rémunéré et ayant des horaires de travail flexible25(*).

Les microentreprises ont des caractéristiques communes : petite taille, leur mode de production traditionnel ; faible coût fixe ; le recours à la main d'oeuvre familiale ; l'usage de sources de crédit personnelles ou informelles et la difficulté d'accès au crédit bancaire classique.

Dans le système économique, la microentreprise s'insère dans le schéma suivant :

Secteur

organisé

Grande entreprise

Moyenne entreprise

Petite entreprise

Secteur

informel

Microentreprise

Petite entreprise

Indépendant

Activités de subsistance

Source : Fondation banque populaire pour la création d'entreprise.

3) Identification :

a) L'âge des gestionnaires :

L'âge moyen des gestionnaires des microentreprises est de 40 ans, avec un écart-type de 12.1, le coefficient de variation est de 30% ce qui donne une assez forte dispersion des microentreprises selon l'âge du gestionnaire.

b) Le sexe des gestionnaires :

95.2% des responsables de microentreprise sont de sexe masculin, lorsque nous croisons la variable sexe avec la nature de l'activité, avec le lieu de l'exercice de l'activité, avec l'accomplissement des procédures administratives, cela permet de détecter des spécificités de comportement selon le sexe. Cependant, les conclusions seront fragiles car l'effectif des femmes n'est pas suffisamment représentatif.

c) Le niveau d'instruction des gestionnaires :

25.3% des gestionnaires sont analphabètes avec un métier appris, 30.4% ont suivi l'enseignement fondamental (9 années). On observera plus loin que le fait d'avoir appris un métier augure que le gestionnaire a une expérience pratique qui lui facilite certaines tâches (procédures administratives, accès au crédit...).

d) Les modalités de création :

52.9% des interviewés ont crée à eux seuls leur microentreprise, 13.6% ont bénéficié d'un soutien de la famille et 4% d'une autre assistance. Dans 29% des cas, la création de microentreprise été faite par une personne autre que le gestionnaire même. Il s'agit fréquemment du père ou encor de l'ancien propriétaire qui cède l'affaire.

e) Lieu d'exercice de l'activité :

81.6% des gestionnaires exercent leur activité dans un local fixe construit, 6.2% au coin de la rue et 7.4% sont des ambulants.

Le travail à domicile est le fait de 1.24% pour l'ensemble de l'échantillon. Ce pourcentage est cependant plus élevé pour les femmes (12.9% contre 0.6% pour les hommes).

Au niveau national, l'enquête sur les niveaux de vie des ménages de 1990/1991 réalisée par la Direction de la Statistique, donne des résultats analogues.

En milieu urbain, la moyenne nationale est de 1.2%. L'exercice du travail à domicile présente selon les réponses que nous avons recueillie, l'intérêt d'une plus grande souplesse dans la gestion du temps de la femme. Il lui permet d'être disponible pour ses enfants tout en répondant à la demande de la clientèle qui s'adresse à elle.

Mais il s'avère que l'achalandage est dans ce cas très réduit, c'est pourquoi, une grande partie des femmes finissent par exercer à l'extérieur, mais pas dans un local fixe construit, ce qui facilite encor leur gestion du temps entre le ménage et l'activité professionnelle. Ainsi, 29% des femmes travaillent comme ambulantes ou au coin de la rue, contre 14% seulement pour les hommes. La faible part des microentreprises ambulantes ou sans local fixe construit expliquent ainsi le pourcentage peu élevé de femmes microentrepreneurs.

II- Que propose le microcrédit ?

1-Le microcrédit : un instrument de financement de la microentreprise

Comme nous avons mentionné, le microcrédit ou le crédit solidaire est une création d'un professeur d'université d'origine bangladaise26(*) spécialisé en économie. Le professeur ·Mohamed YUNUS· observe que l'aide internationale n'a pas beaucoup d'incidences sur les pauvres qui en le plus besoin27(*). Les pauvres demeurent exclus des circuits économiques traditionnels notamment les établissements bancaires. Grâce aux microcrédits, ils peuvent enfin avoir accès à des prêts et participer à la vie économique de leur pays.

Le microcrédit ou le finance solidaire porte sur des petites sommes d'argent censé répondre à un besoin urgent de financement (de microprojets remboursables en un temps relativement court, à de faible taux d'intérêt).

Le contexte dans lequel les personnes optent pour le microcrédit a déjà été en grande partie analysé au premier chapitre de ce mémoire. Un microcrédit peut donner aux starters un accès au financement et, en conséquence, offrir un droit à l'initiative économique, ce qu'est rarement le cas auprès des organismes bancaires ordinaires. Les banques refusent la demande de crédit des microentrepreneurs pur les raisons suivantes : les demandeurs de crédit ne peuvent présenter suffisamment de garanties. Le montant demandé est trop faible par rapport au coût qui y lié (risques et frais administratifs)... ou en outre la situation réelle, selon laquelle les microentrepreneurs ont difficilement accès ou n'ont pas accès au financement par la banque, certains starters pensent qu'ils ne pourrant obtenir aucun financement via la banque et ne font donc aucune démarche pour y arriver.

Les bénéficiaires de ces microcrédits sont des personnes seules, soit de petits groupes. En général, ces crédits sont accordés préférentiellement à des femmes non seulement en raison de leur affectation des revenus au bien-être de leur ménages et de leurs enfants, mais aussi parce que le taux de remboursement des prêts qui leur sont consentis, comme l'on démontre les expériences menées dans de nombreux pays, est sensiblement plus élevé que dans les cas des hommes. Les institutions assurant ce microfinancement sont généralement des organisations non gouvernementales ou des associations à but non lucratif. Signalons toutefois que des réussites remarquables montrent qu'il est possible même pour une banque commerciale, de prêter de petites sommes à court terme, à des taux non usuriers, à des clients solvables, de faire des bénéfices non négligeables.

En général, le système de microcrédit s'adresse à une population non bancale ; une population qui n'a pas accès au crédit classique, surtout qu'il s'agit d'un système qu'il faut développer en dehors des banques du fait que ces derniers ne sont pas adaptés à ce type de financement d'activités qu'elles considèrent à hauts risques.

2-L'accompagnement :

a) Définition de l'accompagnement :

Le terme accompagnement désigne un processus qui vise à aider des personnes ayant une idée de création d'activité afin qu'elles puissent :

§ concrétiser leur projet et devenir des chefs d'entreprise autonome dans l'hypothèse où leur projet de création s'avère viable ;

§ dans le cas contraire, mettre en évidence des qualités personnelles ou professionnelles sur lesquelles ces personnes pourront « rebondir » si leur projet s'avère irréalisable.

b) Les fonctions et les étapes de l'accompagnement :

Quelles que soient les pratiques, celles-ci doivent s'assurer de prendre en charge les cinq fonctions essentielles suivantes :

· la fonction d'ingénierie économique et financière ;

· la fonction de miroir du couple porteur-projet ;

· la fonction de démotivation positive ;

· La fonction de recadrage, de redimensionnement du projet ;

· la fonction de positionnement du porteur dans son projet.

Ces cinq fonctions sont prises en charge à diverses étapes du processus d'accompagnement mais doivent être rencontrées d'une manière efficace et personnalisée.

i - Analyse des fonctions : 

- La fonction d'ingénierie économique et financière :

Nous appellerons cette fonction le  « modèle de base » de l'accompagnement. Le reste vient en option. Dans le cadre de ce mémoire consacré au microcrédit, nous pouvons largement, considérer cette fonction comme acquise.

Rappelons toutefois un élément sensible de l'ingénierie financière. Un condidat-entrepreneur à la base d'un projet de microentreprise n'a pas beaucoup de chois parmi les différents instruments de financement lorsqu'il dispose de fonds propres insuffisants. Résultat : les conditions de possibilité de financement qui peuvent effectivement être obtenues, paraissent secondaires au condidat-entrepreneur. Le taux d'intérêt, par exemple, est accessoire par rapport à l'accès au financement. De façon analogue, lorsque le condidat-entrepreneur doit choisir entre obtenir un crédit dont la période de remboursement n'est pas adapté à la structure financière des actifs ou ne pas obtenir de crédit du tout, sa décision est vite prise.

L'accompagnement financier lors de la constitution d'un dossier implique que le consultant examine différentes possibilités de financement du projet avec l'entrepreneur, après que celui-ci a effectué les calculs nécessaires. Malgré le choix limité de possibilité de financement qui s'offre aux microentrepreneurs, il convient de viser un plan de financement aussi équilibré que possible et en harmonie avec les investissements. Vouloir financer une voiture à l'aide d'un prêt solidaire ou d'un prêt lancement est un bel exemple du contraire.

- La fonction de miroir :

Toute personne ayant une idée doit pouvoir confronter cette idée à un professionnel. Le professionnel doit servir de miroir dans lequel la personne regarde ce que représente son idée. Le porteur de projet doit se trouver confronté face à un professionnel qui reformulera en d'autres mots l'idée qui lui a été soumise. Cette reformulation est importante puisque, pour la première fois, le porteur se trouvera confronter à sa propre idée. En réentendant son idée exprimée par quelqu'un d'autre, il pourra commencer à la critiquer, l'évaluer...

Cela peut paraître très psychologisant mais les professionnels d'accompagnement font cela très bien sans penser psychologiser.

Cette fonction doit rencontrer une double exigence :

ü « Renvoyer l'image la plus faible possible de ce que l'entrepreneur dit de son projet et de lui-même ». Il s'agit de reformuler ce que l'entrepreneur dit. Lui retourner sa propre image et celle de son projet ; l'y confronter sans juger.

ü « Identifier le stade de maturité du projet et de son entrepreneur ». Prendre un peut de hauteur pour photographier non pas le coureur mais le coureur sur le champ de course afin de donner une image fidèle de la distance parcourue et de celle qu'il reste à parcourir avant la ligne de départ !

Cette fonction se base sur deux qualités de l'accompagnement :

Ø Expérience, ce qui ne fait dire que limiter la fonction du miroir au premier entretien et confier le premier entretien aux professionnels les moins chevronnés de l'équipe n'est pas nécessairement une bonne idée ;

Ø L'intuition (donc l'expérience) !

- La fonction de la motivation positive :

Selon la qualité forte du secteur de la création d'entreprise : « beaucoup d'appelés peu d'élus ». Quand on s'adresse spécifiquement à un public d'allocataires sociaux, il est nécessaire de structurer un outil de démotivation positive qui permette en mouvement des allocataires sociaux vers la création d'entreprise et de ré-aiguiller positivement ceux qui feront le choix de ne pas entreprendre. Il s'agit de proposer une méthodologie permettant d'apprendre le métier d'entrepreneur. Les professionnels du secteur appellent cette méthode de démotivation positive,  « démotivation » car pour dix porteurs de projet rencontrés au départ, en moyenne deux vont concrétiser leur projet d'entreprise, « positive » car un travail de précision de projet d'entreprise, même s'il n'aboutit pas sur une création d'entreprise permet le cas échéant au porteur de faire son deuil sur d'autre pistes d'émancipation personnelle telles une formation qualifiante et/ou un emploi salarié28(*).

La démotivation positive permet au condidat entrepreneur de :

§ connaître les enjeux de la création d'entreprise pour lui-même et en général ;

§ être sensibilisé à la spécificité du métier d'entrepreneur ;

§ avoir une première information et des premiers réflexes par rapport au statut social d'indépendant ;

§ être mise en mouvement par rapport à un véritable projet d'entreprise ;

§ analyser ses points forts et ses points faibles ;

§ être réorienté professionnellement si, une fois les enjeux de la création d'entreprise éclaircis, il faut le choix de ne pas entreprendre.

- La fonction de redimensionnement du projet :

Redimensionner un projet, c'est organiser l'harmonie entre :

· compétences du porteur,

· core busines,

· dimension du marché et

· capacité d'investissement.

Cette fonction est assurée à différentes étapes du processus d'accompagnement. D'entrée de jeu, il faudra prendre conscience au porteur de la nécessité d'harmoniser entre ces composantes et surtout des « dysharmonies » flagrantes de son idée. Progressivement, on pourra travailler sur les différents paramètres, fermer des portes, en ouvrir de nouvelles... Pour simplifier, c'est ici que se marque toute la différence entre une idée et un projet plus toute la différence entre un projet et une activité économique viable.

- La fonction de positionnement du porteur :

Il s'agit de présenter à l'entrepreneur les avantages et les inconvénients des divers statuts sociaux identifier avec lui le statut le plus adéquat.

ii - Analyse des étapes :

- Promotion et présence au bon endroit :

La plupart des structures d'accompagnement du microcrédit sont inscrites dans le paysage de l'animation économique depuis longtemps. Elles y tiennent une fonction reconnue et s'inscrivent dans des réseaux, des filières habituelles, rodées... qui leur assurent une « clientèle » quasiment « structurelle » le problème, c'est que le microcrédit n'est pas absolument structurel.

La structure d'accompagnement doit donc pouvoir :

ü identifier, parmi les personnes qui demandent un accompagnement, celles qui seraient mieux aidées par une pratique « microcrédit » ;

ü faire connaître le potentiel du microcrédit dans ses réseaux ou dans les réseaux de ses réseaux.

- Le prè-accueil :

Objectifs de l'étape :

Ø permettre aux porteurs de projet de fixer leur idée et de réfléchir à leur projet personnel et aux conditions de leur environnement permettront ou non de rentrer dans la dynamique du projet.

Ø pré-comprendre le projet de vie personnelle des porteurs et leur permettre d'initier leur démarche.

Référentiel du métier :

· orienter les porteurs du projet vers l'organisme le plus adéquat.

· détecter l'idée et la motivation des porteurs de projet.

· faire décrire l'idée.

· en cas de motivation mais d'absence d'idée, détecter les qualités, les intérêts et les besoins des porteurs de projet potentiels.

· vérifier que l'idée de projet est fixée dans l'esprit des porteurs de projet et non mouvante.

· identifier l'état d`avancement de l'idée de projet et les aspects de projet (commercial, juridique, financier).

· Connaître les porteurs de projet, leur environnement familial et social.

· Connaître la situation et le passé professionnel des porteurs de projet.

· Avoir une première idée de ses ressources financières, de son endettement.

- L'accueil :

Objectif de l'étape :

§ donner aux porteurs de projet les moyens de formaliser leur projet en abordant tous les aspects à franchir pour permettre d'aboutir à la création effective de leur entreprise ou à leur réorientation.

§ établir avec les porteurs un diagnostic de l'état d'avancement de leur projet et détecter leurs besoins de formation.

Référentiel de métier :

Ø permettre aux personnes de se présenter elles-mêmes et de présenter leur projet.

Ø amener les personnes à une première formulation par écrit du projet d'entreprise et des informations déjà réunies par porteurs de projet : techniques commerciales ; financière, juridiques.

Ø identifier l'état d'avancement des porteurs de projet par rapport à leur projet et leur état de connaissance par rapport à leur futur métier de chef d'entreprise.

Ø connaître les porteurs de projet.

Ø faire connaître aux porteurs de projet des différents aspects du projet qui restent à approfondir, des étapes à franchir et des méthodes pour le faire...

Ø fournir aux porteurs de projet une information détaillée sur la méthode de création d'entreprise, sur les interlocuteurs qu'ils devront rencontrer et sur les exigences du futur métier de chef d'entreprise.

Ø en cas de projet collectif, faire prendre conscience aux porteurs de projet des modes de contractualisation nécessaires.

Ø établir un diagnostic de cohérence personne-projet.

Ø déterminer avec eux et en fonction de leur projet leurs propres atouts et freins, et leurs besoins de formation.

- L'accompagnement au montage :

Objectif de l'étape :

ü mobiliser les porteurs comme réalisateurs de la conduite de leur projet ;

ü les aider à établir un diagnostic permanent de l'état d'avancement de leur projet ;

ü leur favoriser les contacts avec les institutions et les différents opérateurs intervenant dans le champ de leur projet ;

ü les encourager à établir des relations avec l'environnement de leur projet ;

ü détecter les besoins de formation et orienter le cas échéant.

- L'accompagnement financier :

Objectif de l'étape :

ü permettre aux porteurs de financer leur projet avec un plan de financement équilibré et l'engagement d'opérateurs financiers crédibles à leurs côtés ;

ü vérifier l'état de cohérence des éléments financiers du projet et leur adéquation avec le projet économique.

Section III : L'étude et mesure d'impact du microcrédit.

I - Objectifs et intérêts d'une étude d'impact :

1) Objectif :

Le définition29(*) de l'impact se rapporte le plus souvent aux changements apportés suite à l'introduction, dans un système social et économique existant, d'une nouvelle activité et/ou technologie en fonction des objectifs et des stratégies initiaux.

On peut assez facilement distinguer différentes échelles d'impact : échelle individuelle ou «micro » (amélioration de revenus, de position sociale) échelle sociétale (structuration du tissu socioéconomique, services financiers accessibles), échelle mixte (la promotion des femmes constitue un impact mixte).

La définition de l'impact est liée aux objectifs et aux stratégies des bailleurs de fonds et les IMF. Deux conceptions s'affrontent ici, elles sont souvent données, dans le domaine de la microfinance comme incompatible : optique sociale et l'otique économique. Dans le premier cas, les IMF doivent permettre aux populations de subvenir elles-mêmes à leurs besoins fondamentaux (objectif de dignité via l'auto-organisation) en mettant en oeuvre leurs capacités de production (lutte contre la pauvreté). Dans l'approche économique, la microfinance est un support en soi à l'économie nationale en créant des richesses et en développant l'emploi (le développement économique). D'où l'importance accordée à la rentabilité de l'institution.

Le conflit entre les deux approches transparaît à travers le traitement qui est fait de l'objectif de promotion des femmes : les interventions en direction de cette population visent-elles, d'abord, à améliorer leur conditions socio-économiques ou, d'abord, à rentabiliser l'institution de microfinance qui met en oeuvre cette activité, de fait que les femmes remboursent mieux car elles sont plus respectueuses des traditions du milieu ?

Un troisième objectif a occupé une place importante lors de la seconde phase de développement des IMF (les années 90), celui de leur pérennisation par le biais de leur sécurisation financière dans un cadre réglementaire national ou régional.

1) Spécificité de l'évaluation de l'impact du secteur de microcrédit

Trois facteurs spécifiques défavorisent ou compliquent l'évaluation d'impact propre à ce secteur30(*) :

§ les IMF n'arrivent pas en terrain vierge, le crédit et l'épargne de leur préexistent : elles viennent en parallèle du secteur bancaire dit classique et en concurrence avec le secteur dit traditionnel.

Si l'on prétend que les services apportés par les IMF sont d'une nature différente, il y a lieu de préciser ce qui signifiant les notions introduites telles que le taux de crédit « excessif » ou « l'exclusion » de l'accès au crédit

§ l'activité financière pose le problème de savoir si l'argent est une valeur ou une moyenne.

- certaines approches de l'impact postulent que l'accès au crédit est en soi utile et efficace pour l'amélioration de vie de l'emprunteur : agent microéconomique rationnel, emprunteur optimise son utilité grâce à ses ressources nouvelles, il est logique de situer là l'objectif du programme et la meure de son impact à ce niveau.

- le parti opposé vise les bénéfices finaux obtenus par les populations que ce soit en termes de productivité, de revenu, de meilleure sécurité face aux risques de la vie, etc.

Dans cette seconde optique, on doit faire face à une multitude d'objectifs possibles, de secteur d'activité, d'indicateur, etc. avec des relations de conditionnalité (par exemple, sous quelles conditions le microcrédit est-il utile à telle activité ?) multiple, fluctuante, difficile à saisir.

§ Le crédit existe dans le temps. Un système de microfinance qui veut assurer un succès durable au crédit vise la pérennité. Par conséquent, l'institution est plus qu'un moyen.

L'IMF tend donc à considérer sa propre existence comme un des impacts des programmes et ses résultats financiers comme une mesure d'impact. Il arrive que des méthodologies d'évaluation des IMF se concentrent sur la seule évaluation de la viabilité.

Or, une institution des services peut se développer et accroître son portefeuille de clients, sans pour autant servir les besoins des pauvres. Au contraire, l'institution peut croître et améliorer des ratios d'exploitation en visant en priorité la clientèle la plus solvable. L'étude montre toutefois que ces difficultés ne constituent pas des obstacles discriminants au suivi-évaluation d'un impact des IMF, ce dispositif ayant, au contraire, forte tendance à se développer. Ceci provient de la dépendance des IMF par rapport à l'économie locale, aux bailleurs de fonds et aux emprunteurs.

Après une phase de financement « tous azimuts », Les IMF sont maintenant en concurrence croissante auprès de leurs bailleurs. Cela ne peut que les rendre plus attentives aux préoccupations des bailleurs s'agissant, en particulier, d'une mesure de leur impact.

Les IMF sont aussi en concurrence croissante auprès de leurs emprunteurs, elles sont donc poussées à se mettre à l'écoute des besoins des gents, se qui recoupe l'étude de l'impact, cela relève du marketing classique. Cette motivation est celle qui pèse le plus, si bien que les mesures d'impact sont de plus en plus constitués par des études à vision marketing.

II - La nature de l'impact à mesurer et les indicateurs utilisés :

1) L'échelle de la mesure d'impact :

a) L'échelle micro :

Dans la totalité des études pour lesquelles l'échelle de mesure d'impact est clairement précisée, il s'agit de l'échelle microéconomique/microsocial, celle des individus, des ménages et des entreprises.

L'unité  « ménage » est privilégiée par certains afin de disposer d'un système bien identifié au plan comptable permettant une mesure aisée de l'impact du crédit obtenu ou des possibilités d'épargne sur les dépenses de consommation, sur l'investissement social ou encor sur la production agricole.

Dans un nombre de cas au moins aussi nombreux, c'est l'individu qui est privilégié comme unité d'analyse, notamment en tant que client. Cette option convient autant à l'approche marketing de l'impact qu'à l'étude de l'impact social.

L'unité « entreprise » n'est jamais analysée en tant que telle. La production est le fait d'individu ou de ménage, pour les activités agricoles, on ne finance pas un projet ou un bilan d'une entreprise mais d'abord une personne qui peut utiliser l'argent à d'autres fins que les usages productifs : consommation, éducation, couverture des risques.

b) L'échelle méso :

L'échelle mésoéconomique ou mésosociale adoptée d'une façon intéressante par certains auteurs, en complément de l'échelle micro. Il s'agit d'étudier des impacts sur les villages ou, exceptionnellement, l'impact quantitatif de l'institution de microfinance à l'échelle de la région où elle est présente.

c) L'échelle macro :

L'échelle macroéconomique est uniquement utilisée par des auteurs français et semble avoir déçu des auteurs eux-mêmes en raison du faible poids des populations pauvres dans les agrégats macroéconomiques. Elle semble assez clairement inadaptée à l'étude de l'impact des IMF.

2) La description du public :

Par comparaison avec ce qui se fait habituellement en marketing financier, l'identification du capital est extrêmement peu développée. Tout de passe comme si la population cible était considérée comme indifférenciée, à l'exception toutefois de la variable « genre ».

Le niveau d'aisance ou degré de pauvreté est également utilisé par un bon nombre d'auteurs. Ce critère d'analyse implique la prise en compte d'un certain nombre d'indicateurs qui varient d'une société à l'autre.

L'âge et l'activité professionnelle « avant obtention du crédit » sont rarement utilisés comme critères d'analyse de l'impact. Des variables géographiques le sont plus souvent, mais sans qu'un critère commun se dégage : ici urbain/rural, là entre villages avec ou sans caisse autogérée, etc.

Enfin, des renseignements sur la population de la région d'implantation de l'IMF ne sont presque jamais fournis, sauf lorsque la notion de « taux de pénétration » est utilisée.

3) Les relations entre IMF et sa clientèle :

Un assez grand nombre de variables peut être utilisé pour décrire les relations, essentiellement financières, entre l'IMF et sa clientèle. Ces variables sont à priori éloignées de la mesure d'impact mais pouvant être classées dans la catégorie des « variables de réalisation » des IMF dont le lien avec les impacts recherchés serait à identifier. Le mode de fonctionnement de l'IMF est l'un des éléments importants de ces variables de réalisation et devrait être explicitement lié aux méthodes d'évaluation utilisées.

La propension à évoquer les facteurs de viabilité en réponse à des questions qui portent sur l'impact est également un décalage observé dans beaucoup d'études, et revendiqué par quelques-unes.

On relèvera, parmi les variables de ce thème, un sous thème « satisfaction/motivation des clients », qui fait appel à un recueil d'informations spécifiques en plus des données commerciales. L'interview des anciens clients est pratiqué ou préconisée par de nombreux acteurs.

4) L'IMF et sa concurrence :

Cette approche est dite « du point de vue du consommateur ». Elle n'a à priori rien de révolutionnaire. Elle fait partie des « bases » tant en marketing bancaire que pour la notion d'impact « avant-après ». Elle tranche cependant avec la représentation classique de l'aide au développement qui viendrait en terrain vierge, répondre à un manque évident et total de moyens (ce qui la rend « utile » quelle que soit son efficience).

Il s'agit d'un sujet assez largement traité dans les études de base mais peu repris dans les synthèses. De toute façon, le secteur bancaire est peu présent dans les zones d'implantation des IMF. Par contre, son rôle comme partenaire financier potentiel des IMF peut être évoqué dans les pays qui s'y prêtent.

5) Destination du crédit et impact sur la microentreprise :

Une approche naturelle pour analyser l'impact du microcrédit consiste à étudier l'usage qui est fait des sommes empruntées. C'est souvent dans le cas du financement d'activités de production que cette information est collectée par les IMF. Il s'agit en général d'activités agricoles, artisanales ou commerciales du secteur informel.

L'identification de la destination déclarée du prêt ne fait pas l'unanimité compte tenu de la fongibilité du crédit et du fait que le contrôle de la bonne affectation du prêt devient impossible pour une IMF est de savoir quelle stratégie va mettre en oeuvre le bénéficiaire pour rembourser son emprunt.

La majorité des études de l'échantillon prennent en compte l'activité économique exercée par le bénéficiaire est assez rarement prise en compte. Moins de la moitié des études identifient les méthodes de production mais cela recouvre une grande diversité de variables très liées à la nature de chaque activité ou système économique.

Les actifs productifs sont souvent utilisés et assez facile à mesurer de façon rétroactive : acquisition directement liée à un crédit, accumulation de capital généré par l'activité, taille de l'entreprise, propriété foncière.

6) Les résultats pour : la situation financière des ménages ; les conditions de vie ; la situation individuelle et les indicateurs généraux de pauvreté/aisance.

- des variables de revenu et d'épargne sont utilisées par la majorité des études de l'échantillon : évolution de leur montant monétaire, diversification des sources de revenu, emploi régulier ou non, capacité de l'épargnant à dégage un surplus, à faire face à une crise, capacité à prêter à des tiers.

D'autres variables financières sont moins souvent pratiquées :

Dépenses du ménage ; abondance de monnaie ; marchés financiers régionaux ; taux d'intérêt.

- Pour les indicateurs de condition de vie, il y a quatre types d'indicateurs :

Les actifs des ménages ; l'alimentation et leur répartition dans le temps ; les dépenses de santé (soin) et pour celle de l'éducation des enfants.

- Les effets sur la situation personnelle des clients sont appréciés à partir de leur situation économique ; la situation au travail ou la position sociale.

- Au-delà des indicateurs de dépense dans tel ou tel domaine, un certain nombre d'études mesurent des indicateurs généraux reliés à la thématique de la lutte contre la pauvreté et espère mesurer des différentiels imputables aux IMF, soit par étude avant-après, soit par comparaisons entre clients et non clients. Il s'agit des variables qui ne peuvent être influencées par l'existence de l'IMF que via des mécanismes indirects et de moyen-long terme. Une exception importante est constituée par la vulnérabilité (ou la résistance) des individus ou des ménages aux chocs de l'existence-chocs climatique, maladies et décès...etc.

III - Les méthodes d'évaluation d'impact du microcrédit :

1) La méthode classique : prouver l'impact économique du microcrédit.

Il s'agit de prouver l'impact économique du microcrédit à différents niveaux (micro, méso et macro) et de montrer notamment aux bailleurs de fonds combien une unité monétaire investie peut « rapporter »31(*).

Ces études s'inspirent généralement de la méthode des effets, utilisée pour l'évaluation des projets de développement. Il s'agit d'identifier les perturbations liées au crédit et de les apprécier sous l'angle de l'accroissement de la valeur ajoutée et de sa répartition entre les différents agents économiques. Elles se fondent sur des enquêtes quantitatives : le plus souvent, sélection d'un échantillon d'emprunteurs et comparaison avec un groupe de non emprunteurs ou « groupe de référence ». Les premières applications de cette méthode ont prouvé que mesurer l'impact du crédit était une tâche plus difficile qu'il n'y a paraissait pour au moins deux raisons :

- Fongibilité du crédit : au niveau d'un ménage, il y a généralement peu de rapport entre l'utilisation d'un crédit (productivité ou non) et l'origine du revenu permettant le remboursement. De même, il est difficile d'affecter directement un emploi à la ressource que constitue le microcrédit. La traçabilité du crédit étant compliquée à établir au sein du budget et de la trésorerie du ménage. Il est très difficile d'en identifier les effets.

- Difficulté d'isoler l' « effet crédit » parmi les différents facteurs conditionnant l'évolution économique des ménages.

2) Méthodes orientées vers l'institution : critères indicatifs d'impact.

Par opposition aux méthodes « classiques », ces méthodes mettent l'accent non plus sur le ménage, mais sur l'institution qui propose les services. Elles se fondent en effet sur l'opinion que la meilleure preuve de l'impact est l'existence d'une institution sur la durée ayant de bonne performances financières, le taux de remboursement, parce qu'il est significatif de la bonne volonté des clients à payer, serait un critère révélateur de l'impact. Les autres critères de performances retenus sont le nombre de clients atteints, le pourcentage de couverture des coûts, la fin de dépendance aux subventions (permettant de maximiser le rapport entre le nombre de clients touchés et l'apport initial du bailleur).

Pour résumer, l'idée dominante est que la standardisation des produits financiers permet aux IMF de passer à une échelle large, d'atteindre l'équilibre financier, et de se pérenniser. Il semble implicitement évident que le client est satisfait de tels services.

3) Méthodes orientées vers le client :

Plusieurs acteurs ont inversé cette vision centrée sur l'institution, et remis l'analyse de l'adéquation des services financiers à la clientèle cible au centre du débat. Parmi ces facteurs, il faut citer notamment la concurrence croissante entre IMF, la montrée des impayés, les premiers faillites d'institution de microfinance et les abandons massifs de clients dans certaines zones géographiques (jusqu'à 25% en Afrique de l'Est)32(*). Le succès apparent d'une IMF ayant atteint l'équilibre financier en touchant un grand nombre de clients.

4) La méthodologie d'analyse d'impact d'AIMS-SEEP :

a) Le cadre conceptuel :

Une analyse d'impact de qualité se fonde sur un cadre conceptuel. Le réseau SEEP a pu exploiter le cadre conceptuel élaboré par les chercheurs d'AIMS en vue de déterminer comment les programmes de microfinance contribuent à la stabilité et à la croissance des microentreprises, à l'accroissement de la sécurité des familles/des ménages, au bien-être des individus et au développement économique des communautés.

Le cadre conceptuel d'AIMS place la famille/le ménage au coeur de l'analyse33(*).

Microentreprise étant quasiment indissociable de la famille/du ménage, notamment les familles les plus pauvres, la mesure de l'impact requiert l'exploration d'une vaste gamme d'activités économiques des familles/ménages. La façon dont la microentreprise s'intègre les stratégies économiques globales du ménage est déterminée par les facteurs ci-dessous :

§ La composition des familles/ménages qui varie selon le lieu et la culture. Cette composition et les relations familiales influent sur la gestion des microentreprises que sur l'affectation des bénéfices.

§ La prise de décision au sein des familles/ménages : pour ce qu'est des investissements, du choix des activités productives.

§ Lien de la famille/du ménage avec des réseaux sociaux externes plus vastes, par l'intermédiaire desquels ils utilisent et perçoivent des ressources.

Les microentreprises étant étroitement liées à la famille/au ménage :

- Au niveau de la famille : l'augmentation mette des revenus, l'accumulation des actifs et de la productivité du travail.

- Au niveau de l'entreprise : l'impact se manifeste par l'évolution des revenus, le volume de production.

- Au niveau individuel : contrôle des ressources, aptitude à la prise de décision, participation aux activités

- Au niveau communautaire : emploi et revenu, liens en amont et en aval.

b-Les outils et les hypothèses d'AIMS-SEEP :

Le tableau ci-dessous associe chacun des cinq outils AIMS-SEEP aux hypothèses correspondantes34(*) :

Tableau n°1 :

Outils

Hypothèses

Etude d'impact

E1 : augmentation des revenus de l'entreprise.

E2 : changement des pratiques commerciales, associées à une meilleure rentabilité.

E3 : amélioration de la capacité à suivre à des difficultés de trésor.

E4 : augmentation des actifs de l'entreprise.

M6 : augmentation des revenus.

M7 : augmentation des actifs.

M8 : amélioration du bien-être.

M9 : plus grande capacité à faire face aux situations d'urgence.

I13 : augmentation de l'épargne personnelle.

C15 : diminution du travail des enfants.

C17 : amélioration de la situation de l'emploi salarié et non salarié.

Etudes des pertes de clients

L'objectif est de déterminer à quel moment et pourquoi le client a participé au programme, ainsi que l'impact.

Utilisation du crédit, des bénéfices et de l'épargne dans le temps

E1 : augmentation des revenus de l'entreprise.

E2 : changement des pratiques commerciales, associées à une meilleure rentabilité.

E3 : amélioration de la capacité à suivre à des difficultés de trésor.

E4 : augmentation des actifs de l'entreprise dans le temps.

E5 : plus grande diversification des activités.

M6 : augmentation des revenus.

M7 : augmentation des actifs.

M8 : amélioration du bien-être.

I10 : amélioration de la capacité de négociation.

I11 : participation plus active à la prise de décision.

I12 : meilleur contrôle des ressources économiques.

I13 : augmentation de l'épargne personnelle.

Discussion thématique de groupe sur la satisfaction de la clientèle.

L'objectif est de déterminer la satisfaction de la clientèle vis-à-vis des produits et services offerts dans le cadre du programme.

Source : connaître la clientèle des IMF : outils d'analyse pour les praticiens de la microfinance, mardi 2001.

NB :

E : les hypothèses au niveau de l'entreprise.

M : les hypothèses au niveau de la famille/ménage.

I : les hypothèses au niveau individuel.

C : les hypothèses au niveau de la communauté.

IV - Les nouveaux modèles d'évaluation d'impact :

1) Le modèle : Audit d'impact.

David Hulme35(*) parle d'un ensemble homogène d'objectifs pour l'évaluation d'impact, depuis la démonstration d'impacts dans le cadre de l'évaluation des résultats d'un investissement jusqu'à l'amélioration des méthodes pratiquées par une institution de microcrédit.

Un audit d'impact fonctionnerait de la même manière. Le personnel de l'institution recueillerait les données de référence pour les indicateurs financiers et sociaux importants pour chaque client au cours de processus de la demande de prêt.

2) Outil : système de formation intégrée.

Un système interne, décentralisé et intégré de contrôle, évaluation, gestion et formation, qui peut être utilisé pour la prise de décision à tous les niveaux, y compris ceux de la clientèle, du personnel sur le terrain et des bailleurs de fonds.

3) Outil : enquête de sortie des clients.

Il s'agit d'un entretient standard effectué avec les clients de prêt de groupe au moment de leur sortie du programme.

4) Système de contrôle des clients :

Une banque de données de référence au sujet de la santé, du niveau d'instruction et du statut financier des clients à la date du premier prêt et à intervalles ultérieurs.

V - Les problèmes associés à l'évaluation d'impact :

1) Le non respect des critères de la recherche théorique :

Les enquêtes qui indiquent qu'il y a eu modifications du revenu, du montant des biens ou de l'emploi montrent bien que quelque chose a changé dans la vie des clients lais ne prouvent pas que c'est le programme qu'est à l'origine du changement. Si l'on ne procède pas à une évaluation similaire des changements qui ont pu se produire dans la vie de personnes n'ayant pas en droit au crédit (utilisation de groupes témoins) on ne peut pas vraiment attribuer l'impact au crédit accordé. En dernier lieu, la plupart des enquêtes sont de nature ponctuelle et se fient aux souvenirs peu fiables des clients concernant leur situation avant l'octroi d'un prêt.

2) Le coût de la mesure d'impact :

Les études d'impact rigoureuses, utilisant des groupes témoins et des bases de données de référence coûtent cher. Elles nécessitent des experts extérieurs ou un personnel bien formé pour organiser l'enquête, établir le système d'extraction des informations de référence, former les enquêteurs locaux à la collecte des données, écrire le programme d'organisation des données et effectuer l'analyse des résultats finaux.

Chapitre I :

L'évaluation du secteur de microcrédit au Maroc.

La finance informelle est une pratique courante au Maroc, qui a existé, depuis longtemps, sous différentes formes (l'autofinancement : une épargne de nature thésaurisatrice), les « banques clandestines » (ou usuriers), les commerçants banquiers, les opérations pseudo commanditaires, les opérations du pseudo hypothèque immobilière, tontines (« Dart » ou « jamaaiat »).

Le recours à ces pratiques financières informelles s'explique largement par l'absence d'une offre bancaire adaptée aux besoins des populations démunies et des microentrepreneurs.

Afin de répondre aux besoins des populations démunies et des microentrepreneurs, et à la lumière de l'émergence de la microfinance de par le monde, les premières opérations de microcrédit débutèrent au Maroc en 1993. Par la suite, à la fin des années 1990, plusieurs actions ont été estimées soit par les autorités publiques,soit par les bailleurs de fonds, soit par des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Cela dans le but de consolider le secteur du microcrédit et de renforcer les capacités institutionnelles et financières des associations de microcrédit (AMC).

Section I : L'historique et émergence du secteur de microcrédit au Maroc.

I - Historique et développement :

Le secteur du microcrédit au Maroc est relativement jeune. La période 1993-1994 peut être considérée comme le début des programmes, par l'accord des petits prêts destinés à financer les activités économiques des personnes à bas revenu. Mais ce n'est pas qu'à partir de 1996 que l'expérience internationale en matière de microcrédit a commencé à être connu dans le pays.

A l'époque, ces programmes ont été opérés pour la plupart par des associations. L'association Al Amana créée a 1997 était la seule spécialisée dans le microcrédit. Vient au deuxième rang l'association Zakoura et AMSED qui ont bénéficié des contacts directs avec la communauté internationale de microcrédit. Par contre, les autres associations avaient des programmes à très petite échelle et opéraient avec une certaine confusion entre les rôles « sociaux » et économiques qu'elles devraient jouer dans le domaine de microcrédit.

Dans ce contexte, le gouvernement marocain et le PNUD, ont décidé de mettre en place le programme Microstart. L'objectif du programme était d'améliorer l'accès des microentrepreneurs à bas revenus aux services financiers, pour les aider à élargir leurs entreprises, augmenter leurs revenus et accroître l'emploi. L'approche du programme était principalement de renforcer les capacités des associations locales d'octroyer des services microfinanciers sur une base durable.

Les associations desservent beaucoup de zones géographiques actuellement. La majorité de leurs clients actifs sont des, microentrepreneurs avec les activités de petite et moyenne taille qui se trouve dans les milieux urbain.

Toutes les associations utilisent le crédit solidaire d'une façon identique avec une variation dans les termes de prêts.

Cette méthodologie, qui est bien appropriée pour une certaine clientèle, ne peut pas bien servir d'autres. Donc, par manque de méthodologies appropriées, le « bas » du marché, qui est concentré probablement en milieu rural, est très peu servi, ainsi que le « haut » du marché, qui est composé des plus grandes microentreprises et celles en voie de développement en milieu urbain.

L'effet du financement du secteur et l'assistance technique fournie, ainsi que les efforts des associations elles-mêmes, sont apparents au sein des associations. Il y a eu du progrès considérable du côté capacité institutionnelle, et comme au niveau du marché, il reste du travail à faire dans le renforcement de ces associations.

Aujourd'hui, le secteur recèle un immense potentiel de développement avec l'existence de 12 associations actives de microcrédit36(*).

II - Cadre réglementaire :

1) La loi relative au microcrédit :

Le secteur de la microfinance est régi par le droit des associations (15 novembre 1958) tel que modifié et compléter en 2002, et par la loi 18-97 relative au microcrédit promulguée par le dahir du 15 février 199937(*). Au terme du premier article de cette dernière : « est considéré comme association de microcrédit toute association constituée conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association et dont l'objet est de distribuer des microcrédits dans les conditions prévues par la présente loi et les textes pris pour son application ». Des modifications ont été apportées à la loi 18-97 afin d'autoriser les AMC à étendre leur champ d'action aux prêts liés à la rénovation et l'amélioration de logements sociaux, l'accès à l'eau potable et l'électricité. Au terme de l'article unique de la loi 58-03 du 6 mai 2004 modifiant et complétant la loi 18-97 relative au microcrédit : « est considéré comme microcrédit tout crédit dont l'objet est de permettre à des personnes « économiquement faibles » :

ü De créer ou de développer leur propre activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion économique ;

ü D'acquérir, de construire ou d'améliorer leur logement ;

ü De se doter d'installations électriques ou d'assurer l'alimentation de leur foyer en eau potable... »

La loi a également fixé le seuil des prêts à 50000 dh, mais son décret d'application s'est contenté d'un plafond de 30000 dh ! Cette restriction a permis de segmenter le marché du crédit : les AMC servent donc essentiellement les petites activités génératrices de revenu et les microentrepreneurs.

Le texte de la loi a doté le secteur de deux structures d'encadrement :

o Un Conseil Consultatif pour le Microcrédit (CCM) qui est consulté sur toutes les questions liées au développement du secteur ;

o et un organe de concertation, de coordination interne et de représentation externe. C'est la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit (FNAM).

Dans ce cadre, toute AMC est tenue d'adhérer à la FNAM. Les statuts de cette dernière doivent être approuvés par le ministre chargé des finances après avis consultatif du microcrédit.

a) Le contrôle des associations du microcrédit :

Toute association de microcrédit doit en principe tenir d'une comptabilité régulière faisant apparaître toutes ses ressources, ses emplois, ses produits et ses charges selon les modalités fixées par voie réglementaire.

Les pièces et documents ayant servi de base aux écritures comptables doivent être conservés par l'association pendant au moins dix ans.

Les AMC doivent procéder à l'audit externe de leur gestion. Les rapports d'audit sont communiqués au ministre chargé des finances.

Un comité de suivi des AMC est institué pour effectuer un contrôle sur place et sur pièces sur les activités des associations. Ce contrôle porte également sur le caractère licite de l'origine des fonds dont disposent ces associations.

Les documents et toutes les renseignements, qu'une AMC juge nécessaire, doivent être communiqués au comité de suivi.

Il est utile de rappeler que le comité de suivi est composé de représentants de l'administration et il veille au respect, par les associations, des dispositions de la loi sur le microcrédit.

b) Le régime fiscal de l'activité du microcrédit :

Dans ce cadre, les opérations de crédit effectuées par les AMC au profit de leur clientèle sont exonérées de la TVA. Cependant, les dons en argent ou en nature octroyés par personnes physiques ou morales aux AMC constituent des charges déductibles et instituant un impôt sur les sociétés.

Les équipements et les matériels destinés exclusivement au fonctionnement de microcrédit bénéficient de l'importation en franchise des droits de douanes et autres droits et taxes.

Ces exonérations, déductions et franchises sont accordées à chaque AMC pour une durée de 5 ans à compter de la date de publication au bulletin officiel.

c) Autres dispositions :

Selon l'article 24 de la présente loi, le ministre chargé de la finance peut adresser une mise en garde aux dirigeants d'une AMC qui ne respecte pas les dispositions de l'article 8, 9, 11, 12, 13, 15 et 16 de la loi encadrante. Si cette mise en garde demeure sans effet, un avertissement sera dressé à l'association concernée et suspendre un ou plusieurs de ses dirigeants.

2) Atouts et limites du cadre réglementaire :

a) Les atouts :

La loi régissant les activités de microcrédit a plusieurs atouts, on peut citer :

§ La loi restreint le champ d'action des AMC à des activités de microcrédit38(*). Cela a permis aux AMC de se concentrer davantage sur le microcrédit et de développer un savoir faire négligeable en la matière. Cette spécialisation a donné ses fruits avec l'existence actuelle d'AMC performantes techniquement et financièrement, et dont la reconnaissance est mondiale. Leur spécialisation et leur savoir faire en la matière les a aidées à accéder à certaines ressources (surtout aux lignes de crédit bancaire à court terme), à recevoir de l'argent des bailleurs de fonds, et à bénéficier des dons publics.

§ La loi oblige les AMC à présenter des projections financières garantissant leur viabilité (la réalisation d'un bénéfice) au terme d'une période n'excédant pas cinq ans, à compter de la date de leur autorisation. Cette obligation a été propice à l'émergence d'institutions pérennes plus attractives à l'égard des différentes sources de financement. Il importe cependant de signaler que la loi ne prévoit aucune sanction en cas de non respect de cette contrainte. Par conséquent, cette dernière pourrait, à l'évidence, inciter les AMC à s'éloigner de l'objectif d'éradiquer la pauvreté, pour cibler essentiellement les activités solvables. Il nous semble qu'un principe directeur fondamental doive guider le fonctionnement du secteur du microcrédit : si la recherche de la rentabilité par les AMC est légitime et nécessaire à leur existence et développement, elle doit néanmoins tenir compte de la fonction sociale du secteur. Pour cela, les AMC offrant des produits et services coûteux et qui ne sont rentables qu'à long terme (l'octroi de crédit à une population rurale dispersée, par exemple) devraient bénéficier d'un soutien considérable des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds.

§ La loi prévoit une exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les opérations de microcrédit, pour une durée de cinq ans, à compter de la date de publication de l'arrêté d'agrément du Ministre des Finances. Cette exonération a bien permis aux AMC de consolider davantage leur assise financière sans renchérir leurs prestations. Le nouveau projet de la loi de Finances39(*) 2006 prévoit la prorogation de l'exonération de la TVA pour cinq autres années. Cela s'inscrit dans le cadre d'une stratégie du gouvernement à renforcer davantage le développement du secteur40(*).

§ Conformément aux dispositions de la loi, le plan comptable qui a été approuvé lors de la neuvième assemblée plénière du Conseil National de la Comptabilité (CNC). Ce projet permettra aux AMC de disposer d'un tableau de bord composé de ratios prudentiels41(*).

b) Principales entraves auxquelles se heurtent les AMC :

La loi relative au microcrédit souffre de certains écueils qui peuvent sérieusement entraver le développement des AMC :

o Le statut d'association sans but lucratif des AMC entrave l'accès de celles-ci à certaines sources de financement.

o La loi ne permet pas aux AMC de mobiliser l'épargne des ménages pauvres et celle des microentrepreneurs, cela prive, encor une fois, les AMC de la possibilité de diversifier leurs produits et d'accéder à des ressources financières importantes pour financer leur croissance.

Il ressort donc, au terme de cette section, que le cadre réglementaire actuel contient des vertus et des entraves au développement des AMC. Les atouts doivent être renforcés et les entraves endiguées.

III - Place du microcrédit dans l'INDH :

L'Indice National du Développement Humain (INDH) est une approche globale et intégrée qui vise à réduire la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité et l'exclusion sociale. Par sa logique et son fonctionnement, l'INDH offre un cadre d'actions pour le microcrédit.

1) INDH : quatre programmes prioritaires.

Le programme d'action de l'INDH s'étalera sur les cinq années à venir (2006-2010)42(*). Un budget de 10 milliards de dirhams lui a été consacré ; l'Etat y contribuera par 60%, les collectivités locales et l'aide internationale par 20% chacune. A travers ce budget, l'INDH cherche à instaurer une dynamique pérenne en faveur du développement humain, de l'épanouissement et du bien-être de l'ensemble de la population. Concrètement, l'INDH43(*) se présente comme l'articulation de quatre programmes prioritaires :

· programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural ;

· programme de lutte contre l'exclusion sociale en le milieu urbain;

· programme de lutte contre la précarité ;

· programme transversale : il vise l'ensemble des provinces et des préfectures.

2) Vers une contractualisation des relations Etat-AMC :

L'INDH accorde une place importante au microcrédit qui est appelé à financer les activités génératrices de revenu et éventuellement, l'accès aux infrastructures de base des populations démunies.

En vertu de leurs atouts indéniables, les AMC sont à même de contribuer sérieusement à la réalisation des objectifs de l'INDH.

En outre, pour permettre aux AMC de bien assumer les missions qui leur sont dévolues dans le cadre de l'INDH, il serait opportun de penser les relations Etat-AMC dans le cadre d'une vision claire et cohérente.

Plus explicitement, il s'agit de consolider ces relations dans le cadre d'un contrat programme entre l'Etat et la FNAM. Ce contrat fixera des obligations de résultats pour les AMC, c'est-à-dire les objectifs à atteindre. De même, en vertu de ce contrat, l'Etat devrait s'engager à offrir toutes les formes d'aide et d'appui aux AMC44(*).

Section II : Les financement et les besoins du secteur.

Atteindre plus d'un million de clients actifs, est l'objectif majeur de la microfinance d'ici la fin de la décennie en cours. Cet objectif implique un immense besoin de financement du secteur.

I - Les sources de financement des associations du microcrédit au Maroc :

Avant de traiter les sources de financement, on va faire d'abord allusion au fonds de microcrédit.

Lorsqu'on parle d'un fonds de microcrédit, on distingue généralement deux types : le fonds national autonome qui intervient au niveau national et le fonds régional autonome qui englobe plusieurs pays.

Ce fonds de microcrédit (de financement) finance les AMC en créant des institutions financièrement autonomes et renforçant leur capacité institutionnelle.

Quant au conditions nécessaires à sa mise en oeuvre et sa bonne gouvernance, l'expérience mondiale nous enseigne que le gouvernement doit participer massivement au financement de ce fonds tout en s'éloignant de sa gestion. Cette dernière devra être réservée à un corps professionnel indépendant afin d'éviter toute lourdeur bureaucratique.

Le fonds de microcrédit ne peut être mis en oeuvre sans la volonté et l'engagement des différentes parties prenantes.

1) Financement public :

En tant qu'institution qui soutiendra les pauvres, le fonds de microcrédit doit bénéficier d'un apport important de la part du gouvernement tout en préservant son autonomie. A ce propos, lors de sa déclaration devant le parlement (23 mai 2005), le Premier Ministre a annoncé d'une façon précise et claire le soutien que compte accorder le gouvernement aux activités de microcrédit.

Quelque soit l'importance de son apport financier, le gouvernement doit s'éloigner de la gestion du fonds de microcrédit. Selon M. Salehuddin Ahmed45(*), Directeur général du PKSF46(*), « pour rester indépendant du contrôle politique, il faut : expliquer son but en détail, être transparent dans sa gestion, être ouvert dans ses principes comptables, l'ouvrir à tous, et amener les secteurs privés et publics à bord ».

2) La FNAM :

La FNAM en tant qu'institution fédératrice des AMC, envisage la mise en place d'un fonds de refinancement dédié au secteur de la microfinance. La FNAM est consciente des possibilités énormes que peut offrir le fonds de microcrédit aux AMC, soit en termes d'accès aux ressources financières nécessaires à leur développement en formation et assistance technique.

En parfaite harmonie avec sa stratégie de refinancement du secteur, la FNAM a déjà commencé la démarche de constitution du fonds de microcrédit. Dans ce cadre, elle collabore étroitement avec le cabinet Deloitte et Touche chargé de mener l'étude sur les conditions de réalisation de ce fonds.

Il est opportun d'insister sur la nécessité d'assurer une représentation adéquate de la FNAM au sein de l'organe de gestion du fonds.

3) Bank Almaghrib :

Les discussions sont en cours entre la banque centrale et les responsables de la FNAM pour déterminer les modalités adéquates de remplir cette mission de supervision. A cet égard, la mise en place de règles prudentielles spécifiques au secteur devient plus réalisable après l'approbation du plan comptable qui permettra d'arrêter des ratios prudentiels. Selon le gouvernement de Bank Almaghrib47(*), la banque centrale apportera un soutien à la qualité, à la transparence de l'information et à la centralisation des risques. Ce soutient se répercutera positivement sur la capacité du fonds à attirer davantage de financement.

4) Les banques commerciales :

Certains observateurs du secteur craignent que la mise en oeuvre du fonds porte atteinte aux relations banques-AMC, on peut affirmer au contraire que ce fonds de refinancement renforcera davantage cette relation. Le fonds de microcrédit, en tant qu'institution chargée du transfert des fonds des bailleurs de fonds aux institutions de microcrédit, financera les AMC en se basant sur des critères de sélection et sur des normes standardisées, ce qui va de pair avec l'intérêt des banques qui cessent d'exiger des garanties solides de la part de leur clientèle.

5) Le secteur privé :

Il est interpellé, lui aussi, à participer au financement du fonds de microcrédit. Les sociétés agro-industrielles ont déjà accumulé certaines expériences dans le domaine de microcrédit. Elles ont financé certains producteurs de tabac, de betterave et de canne à sucre. Cette expérience et d'autres pourraient être développées, enrichies et améliorées, à condition d'instaurer un climat de confiance entre les investisseurs privés et le secteur de la microfinance.

6) La société civile :

La société civile est de plus en plus consciente du rôle majeur du microcrédit dans l'éradication de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Cela ne peut que se répercuter positivement sur le secteur de microfinance. L'implication de la société civile pourrait en effet exercer une pression sur tous les intervenants politiques et économiques du secteur de la microfinance, ce qui favorisera la mobilisation de ceux-ci en faveur du projet.

La société civile est appelée pour sa part à participer au financement du fonds, soit à travers des cotisations, soit à travers d'autres formes de participation. A titre d'exemple, le fonds de microcrédit peut attirer des contributions des associations des Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) tout en s'engageant d'affecter ces ressources aux zones pauvres.

7) Les collectivités locales :

Les collectivités locales, notamment les plus nantis d'entre elles, peuvent également participer au financement du fonds : une part de leur budget pourrait être octroyée au financement de microcrédit. En contre partie, le fonds s'engagera à affecter ces ressources aux AMC travaillant notamment dans les zones défavorisées du monde rural.

Il importe enfin de signaler l'importance du cadre juridique qui réglementera cette contribution.

8) Les bailleurs de fonds :

Le fonds de microcrédit nécessite des moyens importants d'où l'importance de l'engagement des bailleurs de fonds48(*), des Institutions Financières Internationales (IFI)49(*) et des organismes publics50(*) pour un développement durable des programmes de microcrédit.

La participation de ces acteurs au financement du fonds est tributaire de certaines conditions, notamment l'engagement des ressources propres du gouvernement au financement du fonds, et la bonne gouvernance de celui-ci. Dans le même ordre d'idées, plusieurs chantiers sont en cours de réalisation pour renforcer le management, la transparence et la gouvernance des AMC afin d'attirer davantage de fonds. On citera, à cet égard, la mise en place d'une centrale des risques51(*) qui a pour mission de traiter le problème des crédits croisés et l'établissement des règles prudentielles spécifiques au secteur52(*).

En guise de conclusion, presque toutes les conditions sont réunies pour la mise en place d'un fonds de microcrédit dédié aux AMC.

II - Besoins du secteur de microcrédit :

Vu son rôle important dans la lutte essentiellement contre la pauvreté, le microcrédit n'est nécessairement la solution adéquate pour tout le monde ou dans les situations. Il présente certains handicapes qui peuvent s'articuler ainsi :

1) Le plafonnement des taux d'intérêt :

Il est beaucoup plus onéreux d'accorder un grand nombre de petits prêts qu'un petit nombre de prêts de montant élevé. A moins que les fournisseurs de microcrédit ne puissent demander des taux d'intérêt nettement supérieurs aux taux moyens des prêts bancaires, ils ne seront pas en mesure de couvrir leur coûts, de sorte que leur croissance et leur viabilité sont tributaires d'une offre très limitée et incertaine de financement à des taux bonifies. Lorsque les pouvoirs publics réglementent les taux d'intérêt, ils fixent généralement ces derniers à des niveaux trop bas pour que les opérations de microfinancement puissent être viables. Toutefois, il importe aussi que les fournisseurs de microfinancement ne répercutent pas les coûts que pourraient entraîner des inefficacités dans leurs opérations sur leurs clients en fixant leur prix53(*) à des niveaux nettement supérieurs à ce qu'ils devraient être.

2) Manque de capacités institutionnelles et humaines :

Le microcrédit est un domaine spécialisé qui conjugue les services bancaires à des objectifs sociaux, et un renforcement des capacités est nécessaire à tous les niveaux, des institutions financières aux instances de réglementation et de contrôle et aux systèmes d'information, jusqu'aux organismes de développement de l'Etat et aux bailleurs de fonds. La majeure partie des investissements, publics et privés, effectués à ce titre devraient viser le renforcement.

3) L'importance de la transparence des activités financières et des services financiers:

Il est indispensable de disposer d'informations exactes, comparables et présentées selon un format standard sur les résultats financiers et la performance sociale des institutions financières qui fournissent des services aux pauvres. Les organes de contrôle et de réglementation des banques, les bailleurs de fonds, les investisseurs et, surtout, les pauvres qui sont les clients des services de microfinancement, doivent avoir accès à ces informations pour bien évaluer les risques et les avantages de leur opérations.

4) Les financements bonifiés des bailleurs de fonds doivent compléter les capitaux du secteur privé, ils ne doivent pas les remplacer :

Il importe que les bailleurs de fonds utilisent, pendant un temps, des instruments appropriés de don, de prêt et de participation pour renforcer les capacités institutionnelles des prestataires de services financiers, développer l'infrastructure nécessaire54(*), et d'appuyer des services et produits innovants. Dans certains cas, il leur faudra peut-être fournir plus longtemps des financements bonifiés pour pouvoir atteindre des groupes de population qui sont difficiles à toucher parce qu'ils vivent dans régions faiblement peuplées ou pour d'autres raisons. Pour que leur appui financier soit efficace, les bailleurs de fonds doivent chercher à intégrer les services financiers axés sur les pauvres dans les opérations des marchés financiers locaux ; faire appel à des compétences spécialisées pour la conception et la mise en oeuvre des projets ; exiger que les institutions financières et les autres partenaires respectent des normes de performance minimales pour continuer à bénéficier d'un appui ; et planifier dès le début leur stratégie de désengagement55(*).

5) Le financement :

Le secteur de microcrédit aura besoin d'un financement dans son ensemble, surtout ce qui concerne les petites associations.

En fait, les associations auront besoin d'un financement additionnel. Cependant, le secteur aura aussi besoin d'un financement qui est plus commercial en nature ayant comme effet de les préparer (associations) à accéder au financement bancaire.

Les associations bénéficieront aussi des critères de financement plus rigoureux, basés sur la performance institutionnelle plutôt que sur la taille et la portée de leurs opérations. Ceci va les encourager à prendre au sérieux leur renforcement institutionnel. Il faut comprendre que même avec un financement plus commercial et rigoureux, les institutions auront besoin, de temps à autre, des subventions opérationnelles, occasionnées par la croissance, et aussi pour améliorer les structures déjà existantes.

6) Réglementation, supervision et coordination :

Il y a un besoin urgent des modèles de comptabilité, et pour une meilleure intégration du secteur au Maroc à la communauté internationale de microcrédit, le secteur bénéficiera des modèles qui suivent les modèles acceptés et pratiqués par cette communauté. Etant donné l'importance que certaines associations prennent vis-à-vis du marché d'offre de services aux microentrepreneurs, le secteur bénéficiera d'autres normes réglementaires, surtout des règles concernant la solvabilité (multiplicateur de fonds propres).

Une fois les modèles de comptabilité en place, les associations ont besoin d'être auditées annuellement par les firmes de comptabilité agrées, avec une compétence dans les domaines de microcrédit si possible. Le secteur a besoin aussi d'une supervision légère de la part d'une entité gouvernementale, pour assurer le respect de la réglementation.

Le secteur a besoin aussi des définitions communes concernant les ratios clés à être analysés. Ces définitions, qui peuvent être établies selon les modèles des états financiers mis en place, assurent non seulement une meilleure performance individuelle des associations, mais aussi un échange valable d'information et une comparaison entre associations. Pour ce faire, les associations ont besoin de trouver un moyen d'améliorer la communication entre elles et de mieux s'entendre de façon générale. Le secteur a besoin d'un échange plus libre d'informations et pourra bénéficier de la mise en place d'un système de gestion de risque commun (base de données sur les clients pour éviter en partie les prêts croisés)56(*).

Section III : Les associations du microcrédit au Maroc.

I - L'association Zakoura :

1) Présentation de l'institution :

La Fondation Zakoura est une association à but non lucratif régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété par celui du 10 avril 1973. Elle a reçu l'agrément en 2000 comme association de microcrédit conformément à la loi du premier avril 1999 qui encadre le secteur de la microfinance au Maroc.

Zakoura fait partie de la FNAM. La fondation est également membre de réseau ·Sanabel· regroupant les institutions de microfinance (IMF) du monde Arabe, du Mix Market et du Microcredit Summit, et reçoit depuis 1997 le soutien de Save the Children dans le cadre du programme Microstart de PNUD. Le réseau de la fondation est organisé autour de 5 régions qui gèrent 63 représentations. Plus loin dénommées « agences ». Elles couvrent quasiment tout le territoire marocain. Les agences sont constituées au maximum de 10 Agents de Crédit (AC) et peuvent être dédoublées le cas échéant, de siège situé à Casablanca, est le centre de définition de la stratégie de l'institution, de consolidation de l'information comptable et de mise au point des outils de gestion et de contrôle. Il héberge l'équipe de direction son personnel de soutien et les responsables de la formation.

2) Produits et services de l'association :

Une description détaillée des produits de prêts est fournie dans la liste suivante :

ü Crédit solidaire : produit de prêt progressif, s'échelonnant de 500 à 5000 dirhams, sur 23 ou 35 semaines, avec un délai de grâce de 50 jours. Pour les porteurs de projet (plus loin dénommés emprunteurs) réunis en groupe de 5 personnes, le remboursement est hebdomadaire et s'effectue au cours de réunions d'environ une heure qui rassemblent jusqu'à huit groupes autour d'un AC. Dans un local proche de leur zone d'activité. Une fois les remboursements effectués, les AC assurent une formation ou une sensibilisation sur des thèmes tels que le droit de la famille, l'hygiène, la santé,...etc.

ü Prêt microentreprise : testé dès 1996 et généralisé en 2003, ce prêt de 5000 à 20000 dh sur 9 à 24 mois représente en juin 2004 près de 6% de l'encours pour plus de 2500 emprunteurs actifs. Ces prêts sont destinés à favoriser la création de microentreprises formelles et permettent de satisfaire la demande d'anciens bénéficiaires du prêt solidaire ayant fait preuve de leur capacité à générer des revenus par leur activité, mais également d'attirer de nouveaux emprunteurs réclamant des montants plus importants que ceux proposés via le crédit solidaire.

ü Le prêt « tourisme rural » visant à favoriser la création de gîtes, tables d'hôtes ou coopérations artisanales en zone rurale par l'octroi de prêts aux personnes disposant d'espace libre à aménager et désireuses d'accueillir touristes nationaux et étrangers.

ü La prêt « Kit photovoltaïque » destiné aux personnes résidant en milieu rural qui souhaitent s'équiper de panneaux solaires pour l'éclairage de leur domicile.

ü Le prêt « eau électricité » ayant pour objectif le raccordement du logement au réseau national électrique et d'eau potable, et l'équipement d'une plomberie interne et d'installations électriques conformes.

ü Le prêt « logement » pour l'acquisition, la construction d'un logement ou son achèvement octroyé à des personnes bénéficiant d'une aide étatique insuffisante dans le cadre d'opérations de règlement. Ce produit a pour ambition d'améliorer la qualité de vie des habitants des quartiers urbains et périurbains défavorisés et des zones rurales enclavées.

II - L'association ·Al Amana· :

1) Présentation de l'institution :

Al Amana est une association à but non lucratif régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété par celui du 10 avril 1973. Elle existe depuis 1997 et a reçu en 2000 l'agrément du ministère des Finances pour opérer en tant qu'association du microcrédit conformément à la loi du premier avril 1999 qui encadre la microfinance au Maroc.

Al Amana est membre de plusieurs réseaux : FNAM, SANABEL, réseau international de Women's World Banking (WWB). L'institution est aussi membre du réseau international Microfinance Network (MFN) et du Microfinance Africain Institutions Network (MAIN).

Les 24 membres de l'assemblée générale (AG), personnalités des mondes politiques, associatif, bancaire, journalistes et universitaires marocains, sont tous bénévoles. La plupart de ces membres font partie de l'assemblée générale depuis le lancement des activités depuis 1997. Le conseil d'administration (CA) compte 15 membres, dont 5 font partie du Bureau exécutif du CA.

Il existe aussi un comité de veille et de suivi (CVS), organe statutaire consultatif, composé de partenaires externes et ayant pour but de surveiller avec le CA les axes d'action d'Al Amana.

Monsieur Driss JETTOU, ancien président d'Al Amana et actuellement premier ministre du Maroc, personnage clé dans l'institution, reste président d'honneur de l'institution.

Tableau °2 : les membres du conseil d'administration de l'association Al Amana :

Membre du CA

Fonction

Emploi actuel

M. Ahmed GHAZALI

Président

-président de la haute autorité de la communication Audiovisuelle

M. Thami GHORFI

Vice-président

-Directeur de l'ESCA

Mme. Mounia BOUCETTA

Secrétaire générale

-Directeur de commerce interne au ministre de commerce.

M. Omar Amine BENABDELAH

Trésorier

-Expert international en artisanat.

M. Mohamed Fouzi MOURG

Trésorier adjoint

-Professeur chercheur.

Mme. Marie Thérèse DILANI

Membre

-Journaliste.

Mme. Michel ZIRARI

Membre

-Professeur universitaire.

Mme. Malak BEN CHEKRIUN

Membre

-Ancien Directeur d'AMSED.

M. Abderhman HAROUCHI

Membre

-Ministre de développement social.

M. André Azoulay

Membre

-Conseiller royal.

M. Ahmed Abdouh

Membre

-Commerçant.

M. M'hamed ELLATIFI

Membre

-Commerçant.

M. Mustapha BOUJRAD

Membre

-Coordinateur de programmes aux fonds de développement social.

Source: Planet Rating Al Amana 2005.

En Décembre 2004, Al Amana dispose d'un siège à Rabat et de 259 antennes, dont 134 ont été ouvertes en 2004. Ces antennes sont réparties sur le territoire marocain, principalement en zone urbaine.

Le siège héberge l'équipe de direction et son personnel de soutien, soit près de 90 personnes. Une cinquantaine de personnes est affectée à l'encadrement, l'appui, le développement et le contrôle, et disséminée sur les diverses régions.

Les 259 antennes ne comprennent pas d'autre personnel que les 572 Agents de Crédits (AC). Ils assurent la sélection des clients, le déboursement (en espèces ou en chèque) et la collecte des remboursements (en espèce).

2) Produits et services de l'association :

a) Les services financiers :

Al Amana a longtemps proposé seulement des prêts solidaires mais diversifie peu à peu son offre :

o Les trois produits de prêts solidaires sont octroyés à des groupes de 5 personnes, pour des montants de 1000 à 20000 dh. Ils représentent quasiment la totalité du portefeuille en décembre 2004 (plus de 95%).57(*)

Il s'agit principalement du crédit ·Al Moustaqbal· qui représente 91% de l'encours de crédit.

o Le prêt individuel est proposé dans 11 antennes de régions de Casablanca et Rabat et devrait être généralisé dans le courant de l'année 2005. Les montants s'échelonnent de 2000 à 20000 dh58(*) pour une durée de 3 à 24 mois selon le montant et le choix de client. Fin décembre 2004, 1866 prêts individuels sont en cours pour un encours total de 13 millions de dirhams.

Plusieurs autres produits de prêts sont actuellement en test :

- Un prêt ·logement· (pour financer l'amélioration de l'habitat) est en cours de développement.

- Une adaptation du produit de prêt solidaire aux contraintes du monde rural (difficulté de transport...) est testé dans la région de Doukkala.

- Les prêts « Chems », octroyés pour une durée moyenne de 3.5 ans et destiné à l'achat du matériel photovoltaïque pour l'électrification des foyers, sont également en phase pilote depuis 2003. 99 prêts sont en cours dans le Sud du Maroc à fin décembre 2004.

b) Les services non financiers :59(*)

- TKWIN JDID est un produit de formation destiné aux microentrepreneurs de vidéos sur support CD-ROM sont diffusés et des agents de crédit spécialement formés animent une discussion avec les clients après la diffusion de la vidéo.

- PNAM est un service de diagnostic et d'aide à la conception de plans d'affaires et à la commercialisation de produit pour les microentrepreneurs dans la région Nord. Al Amana gère ce programme avec le soutien des ONG espagnoles ·CODESPA· et ·CIDEAL·, et la collaboration de l'université polytechnique de Valence.

Tableau n°3 : évolution des encours et prêt par produit en millions de dirhams :

Produit

Années

Prêts individuels

Prêts solidaires

2001

2002

2003

2004

0.6

2.25

3.705

12

75

243.39

388119.4

147.

Source: Planet Rating Al Amana 2005.

III - La Fondation Banque Populaire Pour la Microcrédit:

1) Présentation de l'institution :

En tant que partenaire privilégié des pouvoirs publics et interlocuteur de choix des institutions internationales dans les actions à caractère économique et social, le Groupe Banque Populaire, à travers FBPMC, participe activement au mouvement qui se dessine en faveur des microentreprises et de la promotion de l'emploi.

La Fondation Banque Populaire Pour le Microcrédit qui a été créé sous la forme d'association à but non lucratif a obtenu en mars 2000 l'agrément du ministère de l'économie et des finances pour l'exercice des activités de microcrédit. Elle constitue de ce fait une réponse citoyenne du crédit populaire du Maroc et un soutien aux efforts de l'Etat dans la lutte contre la pauvreté.

Depuis sa création, la fondation s'est engagée résolument dans la réalisation de son plan de développement quinquennal (sur 5 ans) et qui prévoit :

Ø l'ouverture d'au moins 5 branches par an ;

Ø la mobilisation de près de 100 millions de dirhams ;

Ø la formation et le recrutement progressif de 120 agents de développement dont une trentaine de cadres ;

Ø la couverture par le programme FBPMC de plus de 50000 bénéficiaires ;

Ø la création de plus de 80000 emplois ;

Ø la viabilité financière à partir de la cinquième année d'exercice pour dégager une capacité d'autofinancement et assurer ainsi la pérennité du programme.

Le microcrédit est un système de financement dont l'objectif est de permettre à des personnes qui ne peuvent bénéficier des concours du secteur bancaire, de créer ou de développer leur propre activité de production ou services en vue d'assurer leur insertion économique, c'est dans ce cadre qu'intervient la Fondation Banque Populaire pour le Microcrédit comme association à but non lucratif afin d'assurer aux exclus du système traditionnel un autre modèle de financement.

2) Caractéristiques des prêts :

Le montant du microcrédit de la FBPMC est compris entre une fourchette théorique de 3000 à 50000 dh.

Tableau n°4 : les produits et services de la FBPMC :

produits

montant

durée

Périodicité de remboursement

INTILAKA

De 3000 à 6000 dh.

De 6 à 9 mois.

Par semaine ou par quinzaine.

MOUXAKABA (accompagnement)

De 6500 à 10000 dh.

De 6 à 18 mois.

Idem.

ISTITMAR

De 11000 à 20000 dh.

De 12 à 24 mois.

Par quinzaine ou par mois.

TAAHIL

Plus de 20000 dh.

De 12 à 36 mois.

Idem.

Source : la Fondation Banque Populaire pour le Microcrédit : FBPMC.

IV -L'Association Marocaine de Solidarité Sans Frontières/Microcrédit : AMSSF/MC.

1) Présentation de l'institution :

La mission d'AMSSF/MC est de permettre à des microentrepreneurs périurbains et ruraux, issus de couches socioéconomiques faibles et exclus du système bancaire classique d'accéder au financement structuré afin qu'ils puissent développer, renforcer ou stabiliser leurs activités dans la transparence et la solidarité. Les salariés et les membres du conseil d'administration ont en commun une importante culture associative de solidarité. Elle se traduit notamment dans le bénévolat et la grande disponibilité des membres du conseil d'administration, ainsi que l'attention que les agents de crédit portent à leurs clients.

L'AMSSF/MC est une association à but non lucratif régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété par celui du 10 avril 1973, AMSSF/MC a été créée en 1999 pour autonomiser les activités de microcrédit de l'association AMSSF/MC60(*).

Elle a reçut la même année d'agrément du ministère des finances pour opérer en tant que association de microcrédit, conformément à la loi du premier avril 1999 qui encadre la microfinance au Maroc. AMSSF/MC fait partie de la FNAM, Fédération Marocaine des Associations de Microcrédit61(*), et participe activement aux travaux et aux réflexions de cet organisme. L'institution est aussi membre de la Plateforme Planet Finance, et participe au forum Africain sur l'évaluation.

AMSSF/MC est contrôlée par son assemblée générale, composée de 12 membres. Elle est dirigée par sa Présidente Fondatrice, Mme. ·Khaddouj GHERBI· qui est entourée d'un conseil d'administration de 7 membres issus de la société civile.

Tableau n°5 : les membres du conseil d'administration de l'association AMSSF/MC :

Membre du Ca

Profession

Fonction au CA

Khaddouj GHARBI

Professeur universitaire

Présidente

Amina MAGDOUD

Professeur d'économie

Trésorière

Abdelmajid BELHADJ

Entrepreneur

Adjoint de la trésorière

Jean François DOME

DG des usines Caulliers

Conseiller

Essaid BENJELLOUN

Directeur de banque

Conseiller

Monsef OUADGHIRI

Professeur

Conseiller

Mustafa YAAKOUBI

Médecin et parlementaire

Conseiller

Source: Planet Rating AMSSF/MC 2004.

Le réseau d'AMSSF/MC est constitué de 16 antennes, 7 dans la ville de Fès et 9 dans la région du Moyen ATLAS, dont 5 autour de la ville d'Azrou (Azrou, Ifran, M'rirt, El Hajeb et Ain Leuh) et 4 autour de la ville de Boulmane. Les antennes d'AMSSF/MC sont toutes situées dans un rayon de moins de 300 km autour de Fès.

2) Produits et services de l'association :

Afin de faire face à ses concurrences et d'en rayer ses conséquences, AMSSF/MC s'est lancée depuis 2004 dans une démarche active d'adaptation de ses produits aux besoins de la clientèle. Ce processus a impliqué l'ensemble de l'institution (client, AC, équipe de direction, CA). Il s'est appuyé sur une enquête de satisfaction menée auprès de 200 clients et sur une étude d'impact financier d'une baisse de prêts. Cela a débouché sur une modification du produit de prêt en juillet 2004 qui devrait permettre à AMSSF/MC d'améliorer sa compétitivité.

Ø Baisse des taux d'intérêts : en passant à un taux d'effectif global (TEG) compris entre 43% à 73% selon le montant des prêts, contre 50% à 82% dans l'ancien système. AMSSF/MC se rapproche des taux offerts par la concurrence (30% à 53%), même s'il lui est difficile de concurrencer des IMF de plus grande envergure et qui ont accès à des financements subventionnés plus importants ;

Ø augmentation des plafonds de prêts : passage de 5000 à 8000 dh. Les concurrents offrant des prêts jusqu'à 10000 ou 20000 dh pour des prêts de groupe ;

Ø assouplissement du système d'évolution par cycle : les montants et durées du premier prêt sont toujours strictement définis, mais le client peut ensuite définir les caractéristiques de son prêt avec l'AC en fonction des ses besoins ;

Ø possibilité de remboursement mensuel : les clients ont maintenant le choix entre un remboursement par quinzaine ou mensuel, la plupart des concurrents proposant uniquement un remboursement hebdomadaire ou par quinzaine ;

Ø réduction du nombre de réunions : le parcours de formation des groupes de clients en 4 réunions, qui paraissait lourd aux clients, a été allégé d'une réunion.

Le développement d'un produit de prêt individuel est par ailleurs prévu pour 2005, les premiers tests ayant débuté à une très petite échelle en 2004 (2 prêts).

V - Autres associations :

1) Fondation pour le Développement local Et le Partenariat : FONDEP.

FONDEP a lancé ses activités en 1996 dans le secteur de développement et lancé ses premiers crédits en 1997. Lors de la mise en place de la loi relative à la microfinance, FONDEP a changé ses statuts pour en devenir FONDEP microcrédit, association à but non lucratif. L'institution accorde des prêts à des groupes solidaires en priorité des femmes vivant dans les zones rurales.

2) INMAA :

INMAA est une institution de microfinance à vocation nationale qui intervient sur tout le territoire marocain, spécialisée dans le domaine du microcrédit. Elle accorde, dans son intervention, une priorité à la femme et au monde rural.

Se démarquer de la concurrence, avoir un produit commercialisable ou garantir une viabilité ne sont pas les seules objectifs d'INMAA, le développement de secteurs économiques porteurs et pourvoyeurs d'emploi et de revenus est un point crucial dans la stratégie d'INMAA.

3) Fondation Crédit Agricole pour le Microcrédit :

Les multiples contraintes dans le milieu rural ont conduit la fondation à recourir au choix d'une zone pilote à Errachidia pour le lancement de ses opérations en 2002. Durant l'année en cours, 3 nouvelles antennes locales ont été mises en place au niveau des localités de Rich et Erfoud dans la province d'Errachidia, et une à Amezmiz pour la province d'El Haouz.

4) L'association pour le microcrédit AMOS :

Situant entre Khenifra et Midelt, l'association AMOS utilise des méthodologies de prêts individuels et solidaires. Un nouveau produit est actuellement développé pour des groupes solidaires avec une somme de garantie de 1.5% du prêt, rendu à la fin. L'association intervient dans le milieu rural et périurbain.

Tableau n°6 : La liste des associations du microcrédit réglementaires au Maroc:

Association

Zone d'intervention

Méthodologie de prêts

Nombre de clients

AL AMANA

Urbain

Groupe et individuel

> 60000

ZAKOURA

Urbain à 80%

Groupe et individuel

> 60000

FBPMC

Rural et prérural

Groupe

Entre 10000 et 25000

FONDEP

Rural/urbain

Groupe

Entre 10000 et 25000

ISMAÏLA

Urbain

Groupe

<5000

AMSSF/MC

Rural et préurbain

Groupe

<5000

AMOS

Urbain à 80%

Groupe

<5000

AL KARAMA

Urbain

Groupe/individuel

<5000

ATIL

Rural

Groupe

<5000

INMAA

 
 

<5000

AGIMC

 
 

<5000

ANAPPE

 
 

<5000

Fondation CNCA

 
 

<5000

Source: Planet Rating Al Amana 2005.

Chapitre II :

L'efficacité socio-économique des associations du micro crédit au Maroc : cas de FONDEP et ZAKOURA.

Section I: la Fondation pour le Développement local et le Partenariat « FONDEP ».

FONDEP développement a débuté ses activités de développement en 1996, et lancés ces premiers microcrédits en Avril 1997. Un changement de statuts consacre la microfinance comme son unique activité en créant l'institution FONDEP microcrédit, qui octroie ses premiers crédits mars 2000. Elle accorde des prêts solidaires à des groupes de 4 ou 25 personnes (en moyenne 5), essentiellement des femmes vivant dans les zones rurales et périurbaines. FONDEP se positionne sur le marché de la micro finance marocaine, comme  « la grande des petites » ou comme « la petite des grandes », visant une croissance maîtrisée pour devenir leader sur le marché rural.

L'objectif de cette section est d'expliquer comment cette association de microcrédit a pu réussir à concurrencer les autres associations de microcrédit dans la lutte contre la pauvreté.

I - Activités et portefeuille de prêts de l'association « FONDEP » :

1) Marchés et stratégie marketing de l'association :

La clientèle cible est le définie assez clairement. Pour des raisons de coût, FONDEP essaie de concentrer son action sur des régions rurales. Le taux de pénétration du marché rural est estimé entre 2 et 3%, avec un marché urbain mieux servi (taux de pénétration d'à peu prés de 30% la limite du marché est située au niveau du financement plutôt qu'au niveau de la demande.

FONDEP dispose de différents avantages pour fidéliser sa clientèle : plus de flexibilité sur le retard de paiement (compensé par des indemnités de retard après période de grâce généreuse). Remboursement mensuel pouvant être remis par un seul membre du groupe, prêt à la création d'une activité, renouvellement rapide du prêt. La nécessité de renouveler plusieurs fois son prêt avant d'atteindre des montants importants par contre un désavantage par rapport à la concurrence.

FONDEP essaie de s'approcher de sa clientèle avec des agents de crédit sensibles aux activités et à la culture de la région. Pour compenser les distances importantes entre les agences et le lieu de travail des clients, elle a adapté sa politique de gestion de portefeuille aux contraintes locales pour les problèmes de retard.

La gamme de produits financiers se limite à un produit de prêt, variant selon les montants. Ce produit correspond aux besoins de la population cible ; le développement d'autres produits n'est pas indispensable dans l'immédiat étant donnée la forte demande.

Les nouveaux produits considérés à l'heure actuelle permettront de diversifier davantage le type de clients et d'activités financées. Ce type d'expansion demandera une phase réfléchie de préparation (plusieurs mois au minimum) pour établir les procédures et adapter le logiciel de gestion des prêts. L'équipe FONDEP a déjà eu une première expérience pour le financement de matériel photovoltaïque à travers FONDEP développement (avant 2000). Pour d'autres produits, qui n'utilisent pas la solidarité de groupe, FONDEP aura besoin d'un renforcement de ses connaissances.

2) services de prêts de l'association :

a)- la gestion de portefeuille :

La gestion du portefeuille de FONDEP lui permet de maintenir une qualité satisfaisante.

la sélection du client est entièrement déléguée à l'agent de crédit, qui axe son analyse surtout sur la vérification de « la bonne réputation » des clients et de la solidarité de groupe. FONDEP a très récemment changé de politique d'octroie en limitant la différence des montants des prêts au sein d'un groupe. L'analyse client, notamment pour les montants les plus importants, est plus faible sur la capacité d'endettement du client. Les agents ne disposent pas par exemple de formulaires types pour évaluer les cash flow ou le capital du client.

les images sont bien suivies par les agents et le siège pour mesurer la qualité du portefeuille et calculer les primes d'agents. Contrairement aux politiques plus strictes d'autres IMF marocaines, FONDEP est plus flexible sur les retards et les encadrent par un système de pénalités.

FONDEP ne rééchelonne pas les prêts, sauf en cas de problème généralisé de remboursement, très rare.

Tableau n°7 : activités de prêts

 

2000

2001

Prêts/Emprunteurs actifs (en K dh)

4803

6950

Encours de prêts (en K EURO) évolution

397

535

Prêt moyen au déboursement (en k dh)

1256

1282

Nombre de prêts octroyés sur la période

6019

12896

Montant déboursé sur la période

7562

16528

Source : Planet Rating FONDEP juin 2002.

Grâce aux nouvelles sources de financement, FONDEP a pu augmenter son porte feuille de 49% dans les 5 premiers mois de l'année 2002. Cela explique la relative stabilité du prêt moyen déboursé : les anciens clients obtiennent des crédits de montant plus élevés. Mais le nombre important de nouveaux clients compense cette augmentation par l'octroi de nouveaux prêts de montants faibles. De plus FONDEP a appliqué avec plus de rigueur l'adhérence à la grille de cycles, qui limite l'augmentation du montant.

b)- Qualité de portefeuille :

Tableau n°8 :l'évolution de la qualité de portefeuille de l'association FONDEP

 

2000

2001

Mai 2002

Montant en arriérés (31 - 365 jours)

0,38%

0,72%

0,71%

Taux de perte sur prêts

0%

0,3%

0,5%

Source : Planet Rating FONDEP juin 2002.

Le montant des arriérés est raisonnable mais s'est dégradé légèrement entre 2000 et mai 2002 avec la croissance de l'activité.

II - Financement : Dettes et fonds propres de l'association :

1) Fonds Propres :

La totalité des fonds propres proviennent de subventions de bailleurs de fonds. FONDEP espère dans l'avenir minimiser cette dépendance envers les bailleurs en dégageant des revenus opérationnels et faisant appel à l'endettement.

Déplacement limité au minimum ;

Remboursement et déboursement planifiés quatre jours par mois seulement ;

Seuls les cas particuliers demandent l'implication du siège dans l'évaluation du client ;

Evaluation du client plus rapide pour un renouvellement de prêt ;

Système de prime pour les agents de crédit encourageant l'efficacité.

Noter que cette organisation a le désavantage d'établir moins de contact entre le client et l'agent, ce qui risque d'avoir une influence néfaste sur le remboursement. FONDEP compte sur le contact avec le client au moment de la sélection et la constitution de groupes solidaires homogènes pour préserver la qualité de son portefeuille. Pour compenser les difficultés à tenir des réunions régulières en milieu rural. Noter toutefois que l'analyse de la capacité d'endettement du client devrait être approfondie.

L'augmentation très rapide des coûts de personnel en pourcentage des coûts opérationnels entre 2000 et 2001 s'explique par le recrutement de nombreux employés supplémentaires (effectif qui double) et l'introduction des frais de représentation/déplacement pour les membres du Bureau exécutif.

Des changements sont attendus dans le court et moyen terme étant donné la capacité excédentaire actuelle du siège et le gain en expérience et productivité et plusieurs agents de crédit. Cette conclusion se base sur les leviers décrits en dessous.

Les Facteurs positifs :

Politique en place de décentraliser totalement la décision d'octroi chez les agents ;

Informatisation prévue au niveau des agences pour la saisie d'information sur les groupes et les remboursements/déboursement contribuera légèrement à une meilleure efficacité pour les agents et le siège mais à l'heure actuelle le travail administratif ne représente pas une contrainte de l'efficacité ;

Courbe croissante d'efficacité pour nombreux agents embauchés dans les derniers 6 à 8 mois (plus de 60% des agents). Les gents seniors, gèrent déjà plus de 400 clients actifs, ont eux atteint un les subventions de crédit proviennent majoritairement de bailleurs marocains ou espagnols :

ü fonds Hassan II : 1500 KMAD en 2000 et 1500 KMAD 200162(*) ;

ü fondation conseil Espagnol d'appui aux Réfugiés : 1321 KRAD en 2000 et 1366 KMAD en 2001 ;

ü association Marocaine de Solidarité et Développement : 750 KMAD en 2000 ;

ü fonds international pour le développement agricole : en mai 2002 576 K MAD.

2) Dettes de l'association :

Les Banques au Maroc commencent à s'intéresser au secteur micro finance mais restent toujours frileuses demandant même aux plus importantes IMF des garanties.

Actuellement FONDEP a négocié une facilité de caisse auprès de la Banque Populaire du Maroc. Le montant est révisé régulièrement selon les besoins, le taux élevé de 13,75% s'applique quand la consolidation de l'ensemble des comptes de FONDEP ouverts dans cette banque est un solde négatif.

Les autres dettes proviennent de bailleurs, à des taux de 0%.

· l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Maroc et PNUD : 1023K MAD avant 2000 63(*);

· APPDN : 1500 KMAD au mai 2002 (deuxième versement de 1500 K MAD à recevoir).

III - Efficacité et rentabilité de l'association :

1) Efficacité de l'association :

L'efficacité de l'institution varie selon l'agence et l'agent par exemple, les anciens agents de Sefrou, première agence, suivent 500 à 650 clients ; les agents nouvellement embauchés dans cette agence ont eu environ 250 clients actif. Dans une zone très difficilement accessible en transport publique, il y a un agent avec très peu de clients après plusieurs mois de prospection.

FONDEP a donc dépassé les barrières à l'efficacité en zone rurale et périurbaine, grâce à une organisation terrain qui permet de gérer plus de clients par agent :

FONDEP expérimente pour cela un poste de caissières pour alléger le travail administratif de ces agents.

Les obstacles à l'efficacité :

Le lancement du microcrédit pourrait demandait plus de temps aux agents à cause du remboursement hebdomadaire (mais le taux d'intérêt est plus élevé). Pour surmonter cet obstacle potentiel, le produit sera lancé dans les agences dotées d'un caissier.

Le lancement de Produits autres que les prêts de groupes solidaires, si cela se fait dans le court ou moyen terme, exigera des formations pour le personnel, le développement des outils de suivi, et un suivi client plus coûteux en terme de temps.

2) La Rentabilité de l'association :

Tableau n°9 : évolution de la rentabilité de FONDEP

 

2000

2001

ROA ajusté

19 ,4%

4,8%

ROE

16,4%

0,4%

ROE ajusté

27,3%

6,6%

Autonomie opérationnelle

53,0%

100,8%

Autonomie financière

40,3%

88,9%

Rendement de portefeuille :

 
 

Sans intérêts courus et non échus

31,4%

48,5%

Avec intérêts courus et non échus

31,4%

53,9%

Source : Planete Rating FONDEP juin 2002

- ROA : Rentabilité de l'actif = Résultat net avant subvention /valeur moyenne de l'actif ;

- ROE : Rentabilité des fonds propres = Résultat net avant subvention / valeur moyenne des fonds propres ;

- Autonomie opérationnelle = produits opérationnels / (charges financières + Provisions pour perte sur prêts + charges opérationnelles) ;

- Autonomie financière = Produits opérationnels / charges financières + charges opérationnelles + provision pour perte sur prêts + ajustements) ;

- Rendement de portefeuille : Revenu du portefeuille / Montant moyen du portefeuille.

En 2001 FONDEP arrive à couvrir tout juste ses charges. Noter qu'une infrastructure de trois agences (AL Hociema, Sefrou et Taounate) existait avant 2000 au travers de FONDEP développement. Ceci a contribué à la construction de l'expérience et du portefeuille de FONDEP microcrédit avant sa création. Il est attendu que FONDEP pourra également couvrir ses charges pour fin 2002.

Les grandes sources de revenus sont les intérêts sur prêts, les frais de dossier et le frais de pénalités étant moins important en général. En 2002, FONDEP a introduit une autre source de revenu « la carte d'adhèrent », FONDEP anticipait que ces cartes d'adhérents seraient vendues à 50 DH chacune à entre 12000 et 15000 63(*)clients avant la fin de l'année, soit + 50 000 dhs. A l'avenir, ce revenu ne sera pas récurrent, constitué seulement à partir des nouveaux clients qui s'inscriront, les dépenses proviennent notamment du siège, dont la masse salariale et les indemnités du bureau exécutif, sont relativement élevées pour une institution de microfinance de cette taille au Maroc.

FONDEP s'oriente vers une structure rentable et pérenne. L `équipe de direction est sensibilisée à la rentabilité des agences, suivant de près les performances par agence et étant prêt à former une agence qui n'est pas rentable, leurs projection par agence incluent des détails des produits et dépenses directes, de l'agence.

La rentabilité de la structure va s'améliorer à un rythme modéré sans baisse notable dans le court terme, se basera plus sur une croissance de portefeuille que sur des changements majeurs dans la structure des revenus et coûts. Cette croissance de porte feuille sera nourrie par une croissance dans le nombre de clients dans les zones déjà couvertes, sans augmentation notable du prêt moyen de ses clients.

Les facteurs positifs qui peuvent donner naissance à cette augmentation :

le marché, en particulier dans les zones rurales, reste toujours vaste :A condition de la disponibilité de fonds, FONDEP pourra certainement continuer son niveau de croissance dans le court et moyen terme ;

Gains en efficacité ;

Le seul coût supplémentaire, nécessaire pour soutenir la croissance, est un investissement dans l'infrastructure informatique ;

Il est prévu de renforcer les agences existantes dans le court terme pour absorber la croissance ce qui limitera les dépenses.

Section II : La Fondation Zakoura.

Le secteur de la microfinance au Maroc est caractérisé par un très fort développement et des institutions dynamiques. Au 31 décembre 2003, le nombre d'emprunteurs actifs s'élevait à 307523 dont 80% des femmes, pour un encours total de plus de 537 millions de dirhams, et la demande potentielle est aujourd'hui évaluée à environ 1200000 microentrepreneurs. Deux institutions se sont démarquées rapidement par l'ampleur de leur programme, atteignant en moins de cinq ans plus de 90000 emprunteurs actifs chacune (Zakoura et Al Amana), la plus part des autres institutions ont des zones d'intervention plus restreintes, urbaines, préurbaines et parfois rurales.

La Fondation Zakoura a été créée en 1995, par une initiative 100% marocaine en vue de participer au développement du pays. Sa philosophie est fondée ; sur une idée simple : pas de charité et de bienfaisance mais support pour les démunis afin de réaliser leurs propres microprojets. En octobre 2004, la fondation offre des produits de prêt solidaires et individuels pour un encours total de 178 millions de dirhams à 159907 emprunteurs actifs via un réseau de 63 agences.

Déjà parler de cette association au niveau de la première partie, on va se limiter dans cette section à parler essentiellement, dans le cadre de la Fondation Zakoura de : activités, financement, efficacité et rentabilité.

I - Activités : produits et services :

Considérée comme la plus grande IMF au Maroc en terme d'emprunteurs, en terme d'encours de crédit, et est implantée aussi bien dans des zones urbaines couvertes par plusieurs acteurs du secteur, que dans des zones rurales où ses principaux concurrents ne sont pas présent. La croissance de son encours et la rapidité de son implantation dans de nouvelles régions, attestent de la capacité de la fondation à faire face à la concurrence.

Dans le souci d'élargir son offre et de mieux servir sa population ; la fondation a fait preuve de sa créativité et expérimente des produits de prêts innovants dont le développement est cependant souvent resté très limité (prêt microentreprise lancé en test en 1996 mais généralisé en 2003, prêt Kit photovoltaïque, etc.). Cette volonté d'innovation est très matérialisée au siège par la poste de Responsable du Développement qui travaille sur l'élargissement de la gamme et supervise sa mise en oeuvre.

Sa gamme de produits comprend maintenant sept produits de prêts tous destinés à la même cible, la stratégie de la Fondation reste toutefois essentiellement centrée sur les produits de prêt solidaire.

Portefeuille : Gestion.

Tableau n°10 : caractéristiques des produits

Caractéristiques des produits de prêt

Prêt solidaire/prêt élevage

Prêt microentreprise

Prêt tourisme rural

Montant minimal/maximal

500 à 5000 dh

5000 à 20000 dh

5000 à 20000

Taux d'intérêt nominal

12% flat sur 23 semaines/18% flat sur 35 semaines

aucun

aucun

Fréquence de remboursement

hebdomadaire

mensuel

mensuel

Terme (hors période de grâce)

23 à 35 semaines

9 à 24 mois

4 à 36 mois

Période de grâce

15 jours

aucune

aucune

garanties

Reconnaissance de dettes individuelles, caution solidaire

Reconnaissance de dettes individuelles

Reconnaissance de dettes individuelles

Taux d'intérêt effectif

Environ 49%

Environ 18%

Environ 21%

% de l'encours de prêt (juin 2004)

93.4%

5.8%

0.6%

Source : ·Fondation ZAKOURA, décembre 2004·, p38

Les procédures de crédit sont bien définies, formalisées et connues du personnel sur le terrain. La sélection des emprunteurs est pertinente. Les agents de crédit64(*) ont su établi une véritable culture de remboursement et mettre en place une méthode efficace de suivi des emprunteurs :

1) Crédit solidaire :

Le prêt solidaire est destiné principalement à la création ou au développement d'activités génératrices de revenus mettant en valeur le savoir-faire des porteurs de projets. Grâce à ces petits montants, les bénéficiaires de la Fondation Zakoura deviennent autonomes financièrement et sont capables de tirer partie de leur activité économique et d'en faire bénéficier toute la famille d'une façon durable. La Fondation Zakoura compte aujourd'hui près de 200000 personnes bénéficiaires d'un prêt solidaire.

Les porteurs de projet doivent de constituer en un groupe composé de 5 membres qui se cautionnent mutuellement. Les remboursements se font chaque semaine au cours d'une réunion d'une heure avec l'agent de crédit, qui a lieu soit, dans un centre secondaire situé près du lieu de résidence ou de travail des bénéficiaires, soit au bureau de la représentation. Ces réunions hebdomadaires comportent également une séance de formation et/ou de sensibilisation. La période de remboursement du prêt solidaire est de 23 semaines et 35 semaines, avec un délai de grâce de 15 jours.65(*)

2) Crédit individuel :

Les emprunteurs cibles de ce type de produits sont les emprunteurs, et les bénéficiaires des prêts d'investissement jugés viables pour une activité existante, et les bénéficiaires des prêts solidaires ayant fait preuve d'une bonne assiduité pendant les remboursement. Le manuel de procédure prévoit une opération de suivi 15 jours après l'octroi pour s'assurer de l'utilisation des fonds et un suivi trimestriel pour analyser les besoins de formation, le niveau de développement des projets et détecter les éventuels problèmes rencontrés.

3) Compétences des agents de crédit :

Les agents de crédit sont compétents et semblent très concernés par la mission sociale de la microfinance, de la banque au de l'analyse financière. La formation fournie par Zakoura est très complète et continue. Ils reçoivent en outre une formation aux thèmes développés lors des séances de sensibilisation.

4) Services non financiers :

Education et civisme :

L'éducation à la portée de tous.

Faire prendre conscience aux bénéficiaires de la Fondation, femmes et hommes, qu'ils ont des droits et des devoirs, que la préservation de l'environnement fait partie de leur quotidien et que la pauvreté ne doit plus être synonyme de fatalité, mais d'ambition, de créativité et d'une grande volonté de s'en sortir, tel est l'objectif du programme Education et Civisme lancé dès 2002 par la Fondation Zakoura.

Composition et évaluation du portefeuille de prêt :

Durant ces dernières années, le portefeuille de la Fondation a connu une croissance continue (+47% en 2001-2002, 26% en 2002-2003, et 44% en 2003-2004).

L'évolution du portefeuille présente une légère saisonnalité, la période du ramadan66(*) constituant un pic.67(*)

II - Financement et liquidité :

Zakoura a bénéficié depuis l'origine d'une politique active de démarquage de fonds, notamment grâce au dynamisme de son initiateur M. Ayouch qui a réalisé un grand travail pour intéresser les banquiers traditionnels au secteur de la microfinance.

Dès sa création, Zakoura a su mobiliser des subventions publiques et privées d'origine variée et négocier des lignes de financement à taux avantageux auprès de banques marocaines. Depuis 2004, l'institution a encor diversifié son financement avec l'obtention d'un emprunt à long terme auprès de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) et d'une facilité de caisse octroyée par la Société Générale Marocaine de Banque (SGMB) sur la base d'une garantie USAID.

1) Procédures de gestion Actif/Passif :

L'équipe est très consciente des risques potentiels liés à la structure de financement s'emploie efficacement à les limites lors de négociations d'emprunt ou de facilité de caisse :

Tous les prêts octroyés par Zakoura sont libellés en dirham ;

Les risques de taux sont quasiment nuls68(*).

La faible proportion des prêts moyens terme octroyés par Zakoura est largement couverte par le financement qui est près de 80% à long terme.

2) Stratégie de financement :

La structure de fonds se fait sur la base des besoins de financement à trois ans identifiés dans le plan d'affaire (220 millions d'ici 2007). La notoriété et la bonne réputation de Zakoura, ainsi que l'existence au Maroc de plusieurs sources de financement pour la microfinance, devraient permettre à l'institution d'obtenir les financements nécessaires à son expansion.

3) Révision de cash-flows :

Le département comptable a mis en place un système de suivi quotidien de la trésorerie qui lui permet de gérer l'approvisionnement des différents comptes avant de transmettre les autorisations de déboursement aux chefs de représentation.

Optimisation des ressources :

Le département financier assure une bonne gestion du coût de financement en modulant le niveau des découverts utilisés, les plus coûteux étant remboursés en priorité dès que le niveau des encours baisse.69(*)

III - Efficacité et rentabilité :

Tableau n°11 d'analyse des différents ratios

Analyse de profitabilité

Dec.2001

Dec.2002

Dec.2003

Oct.2004

Rentabilité des fonds propres (ROE)

Dettes/fonds propres

3.7%

27.5%

9.3%

43.9%

13.1%

61.6%

26.5%

98.2%

ROA : rentabilité de l'actif

2.6%

6.8%

8.6%

14.6%

Construction du résultat :

Autonomie opérationnelle

Rendement du portefeuille

110.5%

43.2

126.3%

44%

134.5%

39.0%

172.6%

37.7%

Ratio des charges d'exploitation

Emprunteurs par employé

Emprunteurs par agent de crédit

Encours moyen par client (EUR)

39.2%

171

198

94

35.4%

252

314

75

27%

255

316

81

20%

292

376

100

Ratio des charges de financement

Coût des emprunts

0%

0%

0%

0.1%

1.1%

2.8%

1.8%

3.7%

Ratio des charges de provisions pour pertes sur prêt

PAR1

Taux de pertes sur prêt

0.2%

0.1%

0.1%

0.2%

0.1%

0.1%

0.6%

0.3%

0.1%

N/A

0.3%

N/A

Gestion de l'actif :

Encours de prêt/Actif total

Résultat non opérationnel en % des revenus financiers

96.2%

0.4%

85.1%

0.1%

82.4%

0.1%

89.3%

0.0%

Ratios ajustés :

Ratio de charges d'ajustement

ROE : rentabilité de l'actif

ROA : rentabilité des fonds propres

Autonomie financière

2.3%

1.6%

1.1%

104.4%

4.5%

4.8%

3.5%

112.0%

2.6%

9.8%

4.6%

123.6%

2.2%

22.7%

12.5%

156.5%

Source : ·Fondation ZAKOURA, décembre 2004·, p33

1) Rentabilité globale :

Zakoura est une institution rentable, ayant atteint une rentabilité confortable et en hausse significative sur les dernières années. La croissance du ROE, encor plus rapide, témoigne la capacité de Zakoura à obtenir des ressources à partir des fonds propres : le ROE est ainsi passé de 3.7% fin 2001, à 13.1% fin 2003. L'autonomie financière est avérée puisqu'elle atteint une autonomie supérieure à 100% depuis 2001.

Ces résultats s'appuient sur les facteurs suivants :

Rendement du portefeuille et taux d'intérêt effectif : le rendement du portefeuille de la Fondation est en baisse depuis 2002. Cette tendance à la baisse du rendement de portefeuille devrait poursuivre dans les années à venir avec l'augmentation de la proportion d'encours représentés par les produits individuels à la rentabilité moindre.

Les taux d'intérêt nominaux du crédit solidaires ne devraient pas modifiés dans un futur proche.

Ratio des charges d`exploitation : les charges d'exploitation ont diminué sur les années 2001, 2002, 2003 et 2004, passant de près de 40% in 2001 à 27.5 en décembre 2003. La croissance de l'activité a en effet permis de bénéficier rapidement d'économies d'échelles, qui ont été amplifiées pour un suivi drastique des dépenses accompagné d'une culture de réduction des coûts.

La profitabilité du personnel est satisfaisante (376 emprunteurs par agent de crédit en octobre 2004) avec de fortes variations entre les sites urbains et les sites ruraux.

Ratio de charges de financement : elles ne pèsent que très faiblement sur la structure, ce qui est révélateur de l'excellente capacité de négociation avec les banques dont a fait preuve la Fondation depuis sa création.

Ratio de charges de provision pour pertes sur prêts (coût du risque) : les provisions ont un impact négociable sur la structure de charges de Zakoura.

Gestion des actifs : en octobre 2004, l'encours de prêts représente près de 90% des actifs, ce qui témoigne d'un bon investissement.

2) Evolution de la rentabilité :

La structure de rentabilité de Zakoura ne devrait pas être profondément modifiée dans les prochaines années, puisque le crédit solidaire restera le produit phare de la Fondation, mais plusieurs facteurs pourraient avoir un impact négatif sur la rentabilité.

Le secteur de la microfinance au Maroc est jeune et très dynamique. Il bénéficie d'un contexte institutionnel favorable : encadré depuis 1999 par une loi sur la microfinance, il bénéficie du soutien du Roi Mohamed VI, soucieux des questions sociales, notamment au travers du concours financier du fonds Hassan II.

La progression très rapide de l'activité de la Fondation Zakoura a été rendue possible grâce notamment à sa politique de partenariat avec les établissements de crédit (BMCE, CIH...), la Fondation Mohamed V pour la solidarité, le Fond Hassan II et les organismes internationaux : PNUD, USAID...

Section III : Comparaison entre les deux associations :

Tableau n°13 : activités et performance des associations : FONDEP/Zakoura

ELEMENTS

ZAKOURA

FONDEP

 

2001

2002

2001

2002

Activités :
- Total actif.

67476

100380

8638

-

- Porte feuille en coeurs

5665(en k DH)

3828 (en k dh)

540 (en k dh)

8053

-taux effectif global

49, 7%

49,4%

52,9%

52,9%

Nombre d'emprunteurs

60411

103957

6950

10181

Taux de perte /prêts

0,1%

0,1%

0,3%

0,3%

- Employés

354

413

46

53

Performance :

 
 
 
 

- Autonomie opérationnelle

110,5%

126,3%

100,8%

--

- Autonomie financière

104,4%

112,0%

88,9%

--

- Nombre emprunteurs/ employés

171

252

151

192

- Rendement de porte feuille

43,3%

44%

48,5%

--

-Rentabilité de fonds propres

3,7%

9,3%

0,4%

--

- Rentabilité de l'actif

2,6%

6,8%

0,3%

--

- Ration des charges d'exploitation

39,2%

35,4%

52,0%

--

Source : planet Rating ZAKOURA 2004, planet rating FONDEP juin 2002

I - Comparaison au niveau des activités et prêts :

· Pour FONDEP :

On constate une augmentation importante au niveau de portefeuille en cours (il passe de 5401 (K MDA) en 2001 à 8053 en 2002) et une augmentation au niveau de nombre d'emprunteurs (6950 en 2001 à 10181 en 2002) avec une stagnation du taux d'effectif global, ces résultats s'expliquent essentiellement par :

La mise en place d'une politique qui vise de rapprocher les agent de crédit aux clients ;

Sensibiliser les agents de crédit ;

Compenser la distance importante entre les agences de crédit et les lieux de travail des clients.

· Pour Zakoura :

Zakoura a connue une augmentation plus importante au niveau du nombre des emprunteurs (60411 en 2001 à 103957 en 2002), le total actif quant à lui a connue aussi une évolution il a passé de 67473 en 2001 à 100380 en 2002.

A titre de comparaison entre les deux association, on peut conclure que Zakoura dispose d'une structure des activités et prêts efficiente et autonome par rapport à la fondation FONDEP qui a besoin des efforts considérables par arriver à cette structure.

II - Comparaison au niveau de rentabilité et performance.

- Pour Zakoura :

Zakoura est une association rentable, sa rentabilité actif est en hausse significatif, il a passé de 2,6% en 2001 à 6,8% en 2002 contre 0,3% en 2001 pour la fondation FONDEP. L'évolution de la rentabilité de Zakoura témoigne de la capacité de Zakoura à obtenir des ressources à partir de ses fonds propres. Ce résultat s'explique essentiellement par :

La diminution du ration des charges d'exploitation ;

La diminution du ratio des charges financières ;

Evolution de la rentabilité des actifs ;

L'augmentation du rendement de portefeuille.

- Pour FONDEP :

L'augmentation de la rentabilité de l'association, même s'elle est très loin de la rentabilité de Zakoura, s'explique par :

ü l'instauration de frais de dossier au cours de l'année 2000 (10 MAD par prêt) ;

ü l'instauration des pénalités de retard au cours de l'année 2000 ;

ü croissance très rapide de l'encours de portefeuille notamment en 2000.

III - Récapitulation et conclusion :

Tableau n°14 : Récapitulation

Domaine de comparaison

FONDEP

ZAKOURA

- Gouvernance et prise de décision

Performance permettant à l'institution de mener ses opérations à court et moyen terme, mais sans rebelle visibilité à long terme.

Performance solide, amélioration possible.

Information et outils de gestion

Performance solide, amélioration possible

Performance permettant à l'institution de mener ses opérations à court et moyen mais sans réelle visibilité à long terme

Risques ; analyse et contrôle

Performance permettant à l'institution de mener ses opérations à court et moyen terme, mais sans réelle visibilité à long terme

Performance remarquable, solidité de la structure.

Activités et porte feuille de prêts

Performance solide, amélioration possible

Performance remarquable ; solidité de la structure.

Financement : dettes et fonds propres

Performance permettant à l'institution de mener ses opérations à court et moyen terme, mais sans réelle visibilité à long terme.

Performance solide, amélioration solide.

Efficacité et rentabilité

Situation très défavorable,

néfaste pour l'institution dés le court / moyen terme

Performance remarquable, solidité de la structure, référence vers laquelle devraient tendre les IMF.

Finalement on peut conclure que FONDEP est une institution qui a une faiblesse dans plusieurs domaines d'évaluation, mais institutionnalisation/professionnalisation en cours ; et qui a des atouts à consolider ; des investissements à soutenir. Zakoura est une association qui a une performance globale élevée professionnalisation avancée autonomie technique. Un modèle d'évaluation peut montrer des faiblesses, Risque faible, lié à plusieurs domaines.

Conclusion générale :

Au Maroc, l'année 2005, proclamée année internationale du microcrédit par l'Assemblée Générale des Nations Unies, est le bon moment pour penser sur la micro finance.

Le microcrédit s'est avéré être un véritable vecteur de développement socio-économique, malgré son jeune âge dans notre pays.

A travers ce travail, on a essayé de traiter le ·microcrédit· d'une façon globale au niveau de la première section, et particulièrement dans le cas de Maroc dans le cadre de la deuxième partie.

Le microcrédit présente une réalité diverse, et recèle d'immenses potentialités de développement.

Sans rappeler des différents éléments et résultats analysés durant ce travail, on va essayer de placer l'accent sur un ensemble de suggestions et recommandations.

Généralement, de telles recommandations peuvent être articulées autour de trois aspects : les aspects juridiques et institutionnelles, les produits et services offerts, les mécanismes et sources de financement:

-Les aspects juridiques et institutionnels : le cadre légal régissant le secteur de la micro finance, la loi 18-97 en fait, contient des atouts certains (la spécialisation des AMC en matière de microcrédit et son résultat sur le développement d'un savoir-faire en la matière, l'émergence d'institutions pérennes grâce à l'obligation de viabilité imposé par la loi, un renforcement des assises financières des AMC grâce à l'exonération de la TVA, une transparence accrue grâce à l'approbation du plan comptable et la supervision confiée récemment à Bank Almaghrib), mais présente aussi de sérieuses entraves au développement des AMC (le statut d'association limite l'accès des AMC à certaines ressources de financement, l'interdiction de mobiliser l'épargne d'offrir d'autres types de produits et services financiers privent encore les AMC de la possibilité de diversifier leurs produits et d'accéder à des ressources financières importantes, la non détermination du taux d'intérêt plafond risque d'engendrer certains abus). D'où la nécessité de renforcer les atouts et d'endiguer les entraves. En effet, une amélioration du cadre réglementaire actuel pourrait être réalisée à travers, notamment :

Ø l'élargissement du champ d'action des AMC, afin de répondre aux besoins des pauvres en termes d'épargne, d'assurance et de transfert d'argent. Le but est de diversifier les produits offerts et d'accéder à autres sources de financement ;

Ø un statut avancé pour le secteur et une capitalisation des associations remplissant les critères de performance. Cela dans le but de satisfaire les besoins financiers des AMC ;

Ø et la fixation du taux d'intérêt maximum appliqué par le secteur ;

A côté de ces axes, une contractualisation des rapports Etat-AMC dans le cadre d'un contrat-programme favoriserait la réalisation des objectifs de l'INDH et le développement des AMC.

-Les produits et services offerts : le secteur de la micro finance au Maroc se caractérise par sa structure oligopolistique, sa forte croissance et son hétérogénéité. Malgré les amendements de la loi 18-97, le secteur reste encore largement dépendant du crédit solidaire et est concentré dans les zones urbaines et périurbaines. Une véritable diversification des produits offerts et une meilleure implantation géographique des AMC passent, entres autres, par :

ü le renforcement des capacités institutionnelles des AMC (management, gouvernance et assistance technique) ;

ü un accompagnement des bénéficiaires par la conception et la mise en place de prestations de services susceptibles de les aider à faire aboutir leurs projets (formation, conseil et orientation, etc.) ;

ü un maillage territorial en parfaite harmonie avec la nouvelle carte de pauvreté. Cette carte fait apparaître les régions et les localités où l'ampleur et l'intensité de la pauvreté sont les plus préoccupantes, d'où la nécessité de les cibler prioritairement ;

ü la réalisation des études de grande envergure se rapportant à la population cible (les profils variés des pauvres, les vulnérables...) et ses besoins en terme de produits et services financiers ;

ü la mise en place d'une base de données actualisées et variées, afin de s'y référer en toute recherche scientifique sur le secteur, et d'éviter le caractère disparate et lacunaire des données statistiques.

-Mécanismes et sources de financement : toute stratégie de financement du secteur devrait tenir compte du développement inégal des AMC. D'où la nécessité de mesures spécifiques aux grandes (afin de leur permettre d'accéder aux ressources financières à long terme), aux moyennes (afin de renforcer leur assises financières) et aux petites associations (des subventions afin de renforcer leur management et gouvernance, notamment).

La satisfaction des besoins en financement et d'assistance technique du secteur, nécessiterait la conception et la mise en oeuvre des instruments novateurs de financement tels que :

§ la création d'un fonds de financement national dédié au microcrédit, qui satisferait au moins partiellement les besoins en financement et assistance technique. Les efforts en cours pour créer ce fonds sont salutaires ;

§ la mise en place d'un fonds de garantie marocain dédié aux AMC, qui faciliterait l'accès aux prêts bancaires à moyen et long terme ;

§ l'autorisation des AMC les plus transparentes et les plus performantes à la collecte de la petite et la micro épargne ainsi qu'à l'accès aux marchés de capitaux. Ces deux instruments permettraient aux AMC d'avoir les moyens nécessaires pour satisfaire leur besoin en financement, diversifier leurs produits et augmenter le nombre des bénéficiaires ;

§ et la mise en oeuvre de la technique de titrisation qui permettrait aux AMC d'améliorer leurs résultats comptables et de financer une part de leurs activités.

Enfin, quel que soit le degré de perfection de ces instruments de financement et de ces éléments de réforme, ils ne peuvent donner les résultats escomptés sans l'existence d'un environnement institutionnel et socioéconomique favorable et d'une stratégie bien définie. Cette dernière devrait promouvoir les AMC et l'efficacité de l'action sociale au Maroc. Il s'agit de trouver des réponses adéquates au dilemme traditionnel consistant à mieux concilier l'économique (la viabilité financière des AMC) et le social (la réduction de la pauvreté, l'amélioration des conditions de vie de la population démunie et la contribution à la cohésion sociale).

Bibliographie :

Ouvrages :

« Evaluer et mesurer l'impact socioéconomique des IMF » NGUYEN, et MATAL, année2000.

« Financer la micro finance pour lutter contre la pauvreté » GIBBONS, D, S, année 2004.

« Evolution récente des enjeux et outils d'analyse d'impact » CERISE, Paris 2003.

« Microfinance et autonomie féminine » GUERIN 2002.

« Guide pratique dur le microcrédit : l'expérience du prêt solidaire » publication de la fondation Roi Boudouin, rue Brederole, n°21 Bruxelles, septembre 2003.

« Pratiques de microfinance basées sur des principes » Kim Welson.

« Pauvreté et développement durable » Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU, 22-23 novembre 2001.

« Relation de genre et développement, femmes et société » ORSTOM, Paris.

« Développement au masculin, féminin-le genre, outil d'un nouveau concept » L'Harmatton.

« Evaluation du secteur du microcrédit au Maroc » Ann Duval, 28 septembre 2001.

« Financement des associations de microcrédit (AMC) au Maroc » Khalil BAGUAR.

Les mémoires :

« La microfinance au Maroc » Anne-Claude Creusot, Novembre 2001.

« Risques et incertitudes et financement de microentreprises au Maroc » BOUHARRA Fatiha, mémoire de DESA 2004.

Magazines et journaux :

« Finances et développement » édition juin 2005.

« Priorité à la transparence en la maîtrise des risques » l'Economiste du 22 février 2005.

Références électroniques :

www.cgap.org

www.rmk.nic.in

www.microcreitsummit.org

www.planetrating.org

www.zakourafondation.org

www.microfinancaaumaroc.com

www.lamicrofinance.org

www.tanmia.org

www.amamana.org

www.FNAM.org

Sommaire

Introduction

4

Partie I : La tendance du microcrédit

8

Chapitre 1 : Le concept du microcrédit

9

Section 1 : L'historique et définition du microcrédit

9

I. Historique

9

II. Définition du microcrédit

11

1. En ce qui concerne la microfinance

11

2. En ce qui concerne le microcrédit

12

3. Définition du microcrédit dans le détail

12

a. Le microcrédit est un outil financier

12

b. Destiné aux microentrepreneurs

13

c. Présente des lacunes d'adaptation aux marchés

15

d. Prenant en charge plusieurs dimensions

18

Section 2 : Les principes du microcrédit

20

I. Assurer des services à la population pauvre

20

1- L'engagement à s'organiser

21

2- La conception du produit

21

3- Identification des clients pauvres

21

II- Lier les prêts à l'épargne :

21

1- L'épargne

22

2- Les prêts

22

III- Utiliser les garanties solidaires

22

IV- Assurer la viabilité financière des opérations

23

V- Mise en place d'installations financières locale remarquables

23

Section 3 : Les institutions de la microfinance : tendance et viabilité

24

I- Le concept d'institutionnalisation

24

1- La notion d`institutionnalisation

24

2- formes juridiques de l'institution

25

II- Le concept de viabilité sociale

27

1- La problématique de la pérennité des I M F

27

2- La viabilité sociale

28

Chapitre 2 : Le microcrédit et la pauvreté

30

Section I : Le rôle du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté

30

I- Pauvreté : Concepts et évolution

31

1-Dimension de la pauvreté

31

2-La pauvreté au féminin

33

3-Le micro crédit comme réponse aux pauvres

35

II- Impact et viabilité financière des I M F.

36

1- L`impact du micro crédit

36

2-Viabilite financière d'I M F

37

Section II : Le microcrédit et la microentreprise

38

I -le concept de microentreprise

38

1- la notion d'entreprendre

38

2- la notion de la microentreprise

39

3- Identification

41

a. L'age des gestionnaires

41

b. Le sexe des gestionnaires

41

c. Le niveau d'instruction des gestionnaires

41

d. Les modalités de création

42

e. Le lieu d'exercice de l'activité

42

II- Que propose le micro crédit

43

1- Le microcrédit : un instrument de financement des microentreprises

44

2- L'accompagnement

44

a. Définition de l'accompagnement

44

b. Les fonctions et les étapes de l'accompagnement

44

Section III : Etude et mesure d'impact du microcrédit

51

I- objectifs et intérêts d'une étude d'impact

51

1- Les objectifs

51

2- Les spécificités de l'évaluation d'impact du secteur de microcrédit

52

II-La nature de l'impact à mesurer et les indicateurs utilisés

54

1- L'échelle de la mesure d'impact

54

2- La description du public

55

3- Les relations entre les I M F et sa clientèle

55

4- L'I M F et sa concurrence

56

5- Destination du microcrédit et impact sur le microentreprise

56

6- Les résultas sur : la situation financière des ménages, les conditions de vie, la situation individuelle et les indicateurs généreux de la pauvreté

57

III- Les méthodes  d'évaluation d'impact du microcrédit

58

1- La méthode classique : prouver l'impact économique du microcrédit

58

2- Méthodes orientées vers l'institution : critères indicatifs d'impact

59

3- Méthodes orientées vers le client

59

4- La méthode d'analyse d'impact d'AIMS.

59

a. Le cadre conceptuel

59

b. Les outils et les analyses d'AIMS. SEEP

61

IV- Les nouveaux modèles d'évaluation d'impact

62

1- Le modèle : Audit d`impact

62

2- Outil : Système de formation intégrée

62

3- Outil : Enquête de sortie des clients

63

V-Les problèmes associés a l`évaluation d`impact

63

Partie II : Le micro crédit au Maroc

64

Chapitre 1 : Evaluation du microcrédit au Maroc

65

Section I : Historique et développement du secteur de micro crédit au Maroc

65

I- Historique et développement

67

II- Cadre réglementaire

67

1- La loi relative au microcrédit

68

a. Le contrôle des associations du microcrédit

69

b. Le régime fiscale de l`activité du microcrédit

69

c. Autres dispositions

69

2- Atouts et limites du cadre réglementaire

69

a. Atouts

69

b. Principales entraves aux quelles se heurtent les associations de micro crédit

71

III- Place du microcrédit dans l`indice national de développement humain : INDH

71

1- INDH : quatre programmes prioritaires

71

2- Vers une contractualisation des relations : Etat /AMC

72

Section II : Les financements et les besoins du secteur

72

I- Les sources de financement des associations de microcrédit

73

1- Financement public

73

2- FNAM

74

3- Bank Almaghreb

74

4- Les banques commerciales

75

5- Le secteur privé

75

6- La société civile

75

7- Les collectivités locales

76

8- Les bailleurs de fonds,les institutions financières internationales et les organismes publics

76

II. Les besoins du secteur de microcrédit

77

1- Le plafonnement des taux d`intérêts

77

2- Manque de capacités institutionnelles et humaines

77

3- L`importance de la transparence des activités financières et des services financiers

78

4- Les financements bonifiés des bailleurs de fonds doivent compléter les capitaux du secteur privé ,ils ne doivent pas les remplacer

78

5- Le financement

79

6- Réglementations, supervision et coordination

79

Section III : Les associations de microcrédit au Maroc

80

I-L`association ZAKOURA

80

1- Présentation de l`institution

80

2- Produits et services de l`association

81

II-L`association ALAMANA

82

1- Présentation de l`institution

82

2- Produits et services de l`association

84

a. L es services financiers

84

b. Les services non financiers

85

III. L`association : la Fondation Banque Populaire Pour Le microcrédit : FBPMC

85

1- Présentation de l`institution

85

2- Caractéristiques des prêts

86

IV. L`association Marocaine solidarité sans frontières /microcrédit : AMSSF/MC

87

1- présentation de l'institution

87

2- produits et services de l'association

88

V- Autres associations :

90

1- Fondation pour le développement local et le partenariat : FONDEP

90

2- INMAA

90

3- Fondation crédit agricole pour le microcrédit

90

4- l'association pour le microcrédit : AMOS

90

Chapitre 2 : L'efficacités socio-économique des associations de microcrédit au Maroc : Cas de FONDEP et ZACOURA

92

Section I : La Fondation pour le développement local et le partenariat : FONDEP

92

I- Activités et portefeuille de prêts de l'association FONDEP

92

1- Marchés et stratégies marketing de l'association

92

2- Services de prêts de l'association

92

a. La gestion de portefeuille

92

b. La qualité de portefeuille

95

II- Financement : dette et fonds propres de l'association

95

1- Fonds propres

95

2- Dettes de l'association

97

III- Efficacités et rentabilités de l'association

97

1- Efficacité de l'association

97

2- Rentabilité de l'association

98

Section II : La Fondation ZAKOURA

100

I- Activités : produits et services

101

1- Crédit solidaire

102

2- Crédit individuel

103

3- Compétences des agents de crédit

103

4- Services non financiers

103

II- Financement et liquidité

104

1- Procédure de gestion actif/passif

104

2- Stratégie de financement

105

3- Révision de cash-flows

105

III- Efficacités et rentabilité

105

1- Rentabilité globale

106

2- Evolution de la rentabilité

107

Section 3 : La comparaison entre les deux associations

108

I- Comparaison au niveau des activités et prêts

108

II- Comparaison au niveau de rentabilité et performances

109

III- Récapitulation et conclusion

110

Conclusion générale

112

Bibliographie :

116

sommaire

118

* 1 - En fait, huit objectifs ont été fixés dans ce sommet : réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH /Sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial.

* 2 - Cette étude concerne 3 institutions de micro finance au Bangladesh (Crameen Bank, BRAC, RD - 12) et couvre une période de 13 ans. Cité par Sam Daley - Harris. Etat de la compagne du sommet du microcrédit, Rapport 2004.

* 3 - Dans le cadre de ce programme (débuté en février 1998), un appui technique et financier a été apporté par le PNUD au secteur de la microfinance afin de renforcer ses capacités institutionnelles et d'accroître le nombre de ses clients.

* 4 - L'étude a été commanditée par le ministère des finances et la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit, (FNAR) et menée par la faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Fès.

* 5 - Et certaines histoires en datent les premières traces au 16° siècle.

* 6 - Mul FINGER and AGUINAGA rapporteurs of the working Group on Microcrédits.

* 7 - ces trois facteurs peuvent être porté sur l'analyse du crédit. Cette analyse s'inscrit dans une pratique bancaire elle même en forte évolution.

* 8 - Pratiques de microfinance basées sur des principes, Kim Wilson, p 33.

* 9 - pratiques de microfinance basées sur des principes, Kim Wilson, p 37.

* 10 - http://www.cgap.org

* 11 - http/ : www.cgap.org

* 12 - · Que faire pour aider les pauvres· Emanuele Baldacci, Benedic Clements, Qiang Cui et Sanjeev Gupta. Magazine : · Finances et Développement·. Edition juin 2005, p20.

* 13 -Graham A.N Wright est directeur du programme MicroSave-Arica, président du groupe de travail du CGAP sur la mobilisation de l'épargne et associé de recherche à l'Institue of Development Policy and Managment de Manchester, R-U.

* 14 - ·pauvreté et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU. 22-23 novembre 2001, p3.

* 15 - on préfère le terme anglais ·empowerment· à ses traductions françaises ·attribution de pouvoir· (voir BISILAT. J., ·introduction·, dans BISSILAT. J., (1992), « relations de genre et développement, femmes et société », ORBSTON, Paris, pp. 11-23).

* 16 - JAQUET Isabelle, 1995, ·Développement au masculin, féminin- le genre, outils d'un nouveau concept·, l'Harmattan, Paris.

* 17 -·pauvreté et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU. 22-23 novembre 2001, p3.

* 18 - TAMIL NADU CORPORATOPION OR DEVELOPMENT OF WOMEN (2000), « SHGs Credit guideline », http://www.tamilnaduwomen. org

* 19 - RASHTRIYA MAHILA ROSH, (1999), http://rmk.nic.in

* 20 -·Pauvreté et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU. Novembre 2001. p 19.

* 21 -Bonneau et Francoz 1996, ·les créations d'entreprises, données sociales· 1996, la société française, INSEE, Paris.

* 22 -IFOP pour les salons des entrepreneurs ·la création d'entreprise · janvier 2003.

* 23 -cette liste est basée sur : IFOP pour la création d'entreprise janvier 2003.

* 24 -L'expérience de la Banque Populaire pour la création d'entreprise, direction centrale des activités bancaires : le financement de la microentreprise, complément de la note DCAB de 29 août 1996.

* 25 - CF Sethuraman ·le secteur urbain non structuré· Vol 114 n°1 1995.

* 26 - C.F Focus. Revue du GCAP, octobre 1995.

* 27 -Moins d 10% de toute l'aide internationale au développement répond strictement aux besoins les plus manifestés... sur les 40 milliards de $ d'aide bilatérale accordée par les pays occidentaux industrialisés au pays en développement par an, le montant affecté à la nutrition, aux soins de santé, à l'eau et à `assainissement...

* 28 - Agence TPME, 2003 ·l'appui à la création point de vue du créateur regard sur les PME·, n°2, p23 à 28.

* 29 - PAFID (programme d'appui au financement décentralisé) du ministère français des affaires étrangères.

* 30 - D'après le rapport réalisé par le cabinet « Evalua » pour le ministère des affaires étrangers.

* 31 - Pôle microfinancement : http: //www.microfinancement.cirad.fr

* 32 - « Les outils d'analyse de la clientèle en débat », bulletin d'information du mardi juin 2002.

* 33 - Ce résumé du cadre conceptuel d'AIMS est tiré de ·Assessing the impact of microentreprise interventions· par Sebstd Jinnefer www.mip.org

* 34 - Connaître la clientèle des IMF : outils d'analyse pour les praticiens de la microfinance, 2002.

* 35 - David Hulme · impact assessement methodologies for microfinance : A Review · mai 1997.

* 36 - · Evaluation du secteur du microcrédit au Maroc· Ann Duval, 28 septembre 2001.

* 37 - outre cette loi, le secteur est régi par quatre décrets :

- décret n° 2-99-1044 fixant le montant de microcrédit à 30000dh ;

- décret n° 2-99-1045 chargeant le Ministre de Finances de fixer les modèles des états comptables des AMC ;

- décret n° 2-99-1046 fixant la composition et les modalités de financement du Comité de Suivi des activités des AMC ;

- et le décret n° 2-00-138 fixant la composition et les modalités de fonctionnement du Conseil Consultatif du Microcrédit.

* 38 - Au sens de l'article 3 de la loi 18-97, l'octroi du microcrédit peut assorti de formation, de conseil et d'assistance. Il revêt donc un caractère fondamentalement social.

* 39 - http://www.finances.gov.ma

* 40 « Financement des associations de microcrédit (AMC) au Maroc », Khalil BAGUAR, Maroc, novembre 2005, p9.

* 41 - l' Economiste, 20 février 2005.

* 42 - Une première phase de ce programme a été d'ores et déjà lancée, en 2005, avec une série d'action et de projet.

* 43 - Rapport : ·Royaume du Maroc, Initiative Nationale pour le développement Humain·, septembre 2005.

* 44 - ·Financement des associations de microcrédit (AMC) au Maroc· Khalil BAGUAR, Maroc, novembre 2005.

* 45 - http://www.microcreditsummit.org

* 46 - Palli Karama Sahayak Fondation (PKSF) est un fonds de microcrédit national crée en 1990 par le gouvernement du Bangladesh. Il est devenu le plus grand du monde avec un portefeuille de plus de 350 millions dollars. http://www.microcreditsummit.org

* 47 - « Priorité à la transparence financière en la maîtrise des risques », l'Economiste du 22 février 2005.

* 48 - IL s'agit principalement du PNUD, de l'USAID, de la BEI et de KFW Bankengruppe.

* 49 - Principalement : la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI) et la Société Financière Internationale (SFI).

* 50 - Exemple : le Fonds Hassan II pour le développement économique et social qui a contribué par 100 millions de dirhams du secteur de la microfinance en 2000, l'Agence de développement social (ADS), la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et la Caisse Centrale de Garantie (CCG).

* 51 - La centrale des risques est en cours de création. Le projet s'inscrit dans un souci de lutte contre le surendettement des clients et le rationnement des prêts.

* 52 - « Financement des associations de microcrédit (AMC) au Maroc », Khalil BAGUAR, Maroc, novembre 2005, p35.

* 53 - Taux d'intérêt et d'autres commissions.

* 54 - Agences de notation, agences d'évaluation de crédit, capacités d'audit, etc.

* 55 - http://www.cgap.org

* 56 « Evaluation du secteur du microcrédit au Maroc » Ann DUVAL 28 septembre 2001, p20.

* 57 http://alamanafondation.org

* 58 - Planet Rating Al Amana 2005. http://planetrating.org

* 59 http://www.alamanafondation.org

* 60 - Association d'aide aux femmes marocaines, spécialisée dans la formation professionnelle et qui gérait des programmes de microcrédit depuis 1996.

* 61 - La présidente d'AMSSF/MC est trésorerie adjointe de la FNAM ainsi que Présidente de son comité d'éthique et membre du conseil consultatif.

* 62 - http://www.rating planet.org

* 63 Planet Rating FONDEP juin 2002.

* 64 - Appelés aussi Agents de Terrain (AT).

* 65 http://www.zakourafondation.org

* 66 Les dates de ramadan ont été : octobre/novembre 2004, novembre 2003, novembre 2002.

* 67 ·Fondation ZAKOURA, décembre 2004·, p26. http://planetrating.org

* 68 Tous les financements des taux fixes, sauf le prêt BEI dont le taux est indexé sur le taux des bons du trésor à 10 ans.

* 69 ·Fondation ZAKOURA, décembre 2004·, p30. http://planetrating.org






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon