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Le secteur du micro crédit au maroc, evaluation et etude de cas

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par Mohamed Faska
Université Moulay Ismail Méknes - Licence en sciences économiques 2006
  

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Introduction générale :

La communauté internationale a adopté, lors du sommet des Nations Unies en 2000, les objectifs de développement du Millénaire »1(*) (ODM), le but recherché est de permettre aux pays pauvres de réaliser un développement humain durable et d'éradiquer la pauvreté. En réduisant de moitié le nombre des pauvres à l'horizon 2015.

Consciente de l'ampleur de ce défi, l'assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2005 Année Internationale du Microcrédit (AIM). L'objectif majeur de cette initiative est de donner un nouvel élan aux programmes de microcrédit de par le monde afin de lutter davantage contre la pauvreté.

En effet, les populations pauvres ne peuvent généralement accéder aux adaptés à leurs besoins. De ce fait, elles recourent souvent à des circuits informels de financement (préteurs individuels, tontines... etc.) pour faire face a leurs besoins financiers.

Le non accès des populations pauvres au crédit bancaire handicape sérieusement leur aptitude à investir dans le capital humain ainsi que dans la création d'activités génératrices d'emplois et de revenus.

C'est sans doute là un mécanisme essentiel de reproduction de la pauvreté.

Dans ce contexte, la micro finance s'est développée à travers le monde, notamment dans les pays en développement pour rependre aux besoins financiers des populations défavorisées en matières de prêt, d'épargne, d'assurance et de transfert de fonds.

Il est reconnu que l'apparition et la diffusion de la microfinance de par de monde doivent beaucoup à l'expérience de la Crameen Bank du Bangladesh, qui remonte à 1976, et à son fondateur le professeur. M. Yunus.

Un premier élan a été donné à la microfinance lors du premier sommet du microcrédit de Washington en 1997, en la médiatisant davantage et en la présentant à l'ONU comme un instrument efficace de lutte contre pauvreté.

Il convient toutefois de préciser que la micro finance n'est pas une panacée pour lutter contre la pauvreté, c'est un outil parmi d'autres qui permet aux demains d'accéder aux différents types de services financiers. Elle offre des petites sommes qui permettent, entre autres, de créer ou de développer des petites activités génératrices de revenu, et d'accéder à des infrastructures de base comme l'eau et l'électricité. L'amélioration des conditions de vie des populations-cibles en terme de soins, éducation, logement, etc., est largement confirmée par les enquêtes de terrain. A titre d'exemple, il ressort d'une étude2(*) assez récente menée par Shahidur Khauder de la banque mondiale qu'environ 5% des foyers participant aux programmes de microcrédit arrivent à faire sortir leur familles de la pauvreté chaque année en contractant un microcrédit. 

Le secteur de la micro finance au Maroc n'a débuté qu'au milieu des années 1990, avec l'appui d'AMSED (Association Marocaine de Solidarité et de Développement) et s'est, depuis, progressivement consolidé, à travers l'initiative Microstart3(*) du PNUD et l'intervention de l'USAID

A ces efforts le soutien du secteur de la micro finance s'ajoute une subvention de 100 millions de dh du fond Hassan II en 2000. Face au développement des activités de microcrédit, les pouvoir publics ont adopté, en 1999, un cadre réglementaire (loi n° 18 - 971, relative au microcrédit, et confié la supervision du secteur au ministère de finances via Bank Al Maghreb. Malgré son jeune âge, la microfinance au Maroc représente une expérience assez riche et un exemple pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, au 31 décembre 2003, le nombre d'emprunteurs actifs au Maroc s'élevait à 307523 dont 80% de femmes, pour un encours total de plus de 537 millions de dh, et la demande potentielle est aujourd'hui évaluée à environ 1200000 micro entrepreneurs. Deux institutions se sont démarquées rapidement par l'ampleur de leur programme atteignant en moins de 5 ans plus de 90000 emprunteurs actifs chacune (AL Amana et Zakoura), aujourd'hui ce sont 13 association de microcrédit de tailles différentes qui exercent au Maroc et servent plus de 570000 clients actifs.

Ce développement du secteur engendre des retombées socio-économiques non négligeables. En effet, une étude d'impact et de marche4(*) menée en 2004 auprès de 1250 bénéficiaires dans 7 régions du Maroc a bien montré l'impact positif et significatif du microcrédit sur les dépenses de consommation propres aux clients ainsi que sur les dépenses globales des ménages (un changement positif de l'alimentation, notamment).

Vu les apports sociaux incontestables de la microfinance et afin de la promouvoir davantage, le Maroc a, dans le cadre l'AIM, retenu le thème suivant « Micro finance, vecteur de développement social ».

L'objectif est de préparer une stratégie nationale permettant de répondre aux enjeux actuels du secteur du microcrédit. Plus précisément, il s'agit de renforcer les capacités institutionnelles des AMC (management gouvernance et assistance technique... etc.) et de satisfaire les besoins en financement du secteur.

Même s'il est crucial de développer toutes les dimensions de la micro finance, l'enjeu majeur que le secteur est appelé à relever est sans doute de faire face à ses besoins financiers. Les AMC envisagent d'atteindre plus d'un million de clients actifs, en 2010. Pour ce faire, le besoin en financement est estimé à plus de 5 milliards, dont une partie sous forme de dons et de subventions (100 millions de dhs), de la capacité à relever ce défi dépendra de l'avenir des AMC.

Le présent mémoire vise très modestement à contribuer à la réflexion suivante « comment le microcrédit contribue à la lutte contre la pauvreté », il a pour principal objet d'analyser comment les pauvres peuvent satisfaire leurs besoins en matière de financement par le recours à cette pratique.

L'intérêt de cette problématique réside dans le fait qu'elle traite d'un thème d'actualité (le secteur de microcrédit au Maroc ».

Cette problématique explicitée ci-dessus sera abordée à travers l'articulation de 2 parties :

- Une première partie, intitulée tendance de secteur de micro crédit, est une partie théorique qui vise à présenter le concept de micro crédit et expliquer comment le micro crédit est né dans un contexte où la principale préoccupation de la société civile internationale est la lutte contre la pauvreté.

- La deuxième partie sera consacrée à l'analyse de l'état du secteur de micro crédit au Maroc par l'établissement d'un bilan sur  l'histoire de cette industrie, les besoins du secteur, la loi relative à ce secteur, les association du microcrédit au Maroc, les instruments de financement de ces associations et enfin un chapitre sera consacré à une étude de cas sur deux associations du microcrédit marocaines et qui vise à expliquer comment ces associations ont pu réussir à lutter contre la pauvreté.

* 1 - En fait, huit objectifs ont été fixés dans ce sommet : réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH /Sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial.

* 2 - Cette étude concerne 3 institutions de micro finance au Bangladesh (Crameen Bank, BRAC, RD - 12) et couvre une période de 13 ans. Cité par Sam Daley - Harris. Etat de la compagne du sommet du microcrédit, Rapport 2004.

* 3 - Dans le cadre de ce programme (débuté en février 1998), un appui technique et financier a été apporté par le PNUD au secteur de la microfinance afin de renforcer ses capacités institutionnelles et d'accroître le nombre de ses clients.

* 4 - L'étude a été commanditée par le ministère des finances et la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit, (FNAR) et menée par la faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Fès.

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