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Gestion de Portefeuille Obligataire : Cas de la Banque Nationale d'Algérie (BNA)

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par Mohand.E-B. HAMADACHE
Ecole Supérieure de Banque (E.S.B.) - Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires 2007
  

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BANQUE D'ALGERIE

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

En vue de C'obtention du DipCôme Supérieur des Etudes Bancaires

Thème :

Pratique de la gestion obligataire par les

banques : cas de la BNA

Présenté par : Encadré par :

Mr. HAMADACHE Mohand Mr. FERFERA Mustapha

Octobre 2007

Sème promotion

ee e ...A. Ca mémoire de mon grand_père

...A. ma famille

Et,...A. mes amis Gee

2emerc iements

Je tiens à exprimer ma gratitude à tous ceux qui m'ont aidé à réaliser ce modeste travail, particulièrement :


·
· Mr. Mustapha FERFERA, mon promoteur, pour son temps et aide précieux. Je le remercie vivement pour sa sympathie et tout ce qu'il a accompli ;


·
· Melle. Fatiha LAMINI, mon tuteur de stage au sein de la Direction des Finances et de la Trésorerie de la BNA, pour le temps qu'elle a bien voulu m'accorder et pour ses précieux conseils.

Aussi, je tiens à remercier grandement ma famille et tous ceux qui m'ont encouragé pendant cette période, particulièrement :


·
· Mes parents et mon frère Rafik ;


·
· Mon oncle Samir pour son soutien et ses encouragements ;
·
· Samia pour son soutien et sa patience.

Sommaire

Introduction générale 1

Chapitre préliminaire : Titres et marché obligataires 3

Section 1 : Les obligations et leurs caractéristiques 4

Section 2 : Le marché obligataire 21

PREMIERE PARTIE : LES ASPECTS THORIQUES DE LA GESTION OBLIGATAIRE 29

Chapitre I : Approche actuarielle et évaluation obligataire 31

Section 1 : Les outils d'analyse actuariels 32

Section 2 : L'évaluation des obligations 46

Chapitre II : Stratégies de gestion obligataire 65

Section 1 : Les stratégies actives de gestion obligataires 66

Section 2 : Les stratégies passives de gestion obligataire 78

DEUXIEME PARTIE : LA GESTION OBLIGATAIRE : ETUDE DE CAS PRATIQUE 87

Chapitre I : Présentation de l'activité obligataire en Algérie : cas BNA 89

Section 1 : L'activité obligataire en Algérie : cas BNA 90

Section 2 : Le marché obligataire Algérien 99

Chapitre II : La gestion obligataire : Etude de cas BNA 116

Section 1 : L'évaluation de portefeuille 117

Section 2 : Stratégie appliquée au portefeuille BNA 136

Introduction générale

De la gestion obligataire domestique à la gestion obligataire internationale, les marchés financiers, et plus particulièrement le marché obligataire, ont connu un développement exceptionnel. Depuis les années 80, on assiste à l'émergence d'une grande masse de produits obligataires et de techniques de gestion qui s'adaptent aux réalités des marchés et surtout aux besoins des investisseurs.

En effet, ceux-ci ont pour seul objectif de réaliser des gains, mais la grande volatilité qui caractérise les produits obligataires oblige les gérants des portefeuilles à mettre en position des stratégies de gestion qui s'adaptent aux situations des marchés. Aussi, les agents institutionnels disposant de capitaux considérables participent vivement au développement du marché obligataire.

Comparé aux actions, l'investissement en obligations représente la plus grande part des investissements sur le marché des capitaux. Le recours au marché d'actions nécessite la mise en place de techniques plus sophistiquées et engendre des coûts considérables. De plus, le marché des obligations est caractérisé par une approche plus simplifiée et peu risquée du moment qu'il s'appuie sur un facteur très important dans le monde financier : le taux d'intérêt.

La gestion obligataire est un combat contre l'incertitude sur les marchés. Le gérant doit faire face à de nombreux risques : pertes de change, défaillance de l'emprunteur, contraintes règlementaires ... etc. et fixer un cadre d'analyse, un objectif et les limites de ses positions. De la découle l'importance de la « hiérarchisation » des actions, néanmoins, le gérant accorde la plus importance aux stratégies à mettre en place car celles-ci reposent sur un principe très important : la Théorie de Portefeuille.

La théorie de portefeuille cherche toujours à optimiser les actions des investisseurs. Pour cela, plusieurs outils et techniques sont mis en place afin de parvenir aux objectifs. C'est pour cela que ce modeste travail vient à l'approfondissement de cet aspect à travers la réponse à cette question :

Quelles sont les stratégies à mettre en place par les institutions financières, particulièrement les banques, en vue d'une gestion optimale de leurs investissements tout en tenant compte des contraintes et facteurs pouvant en affecter la performance ?

Cette grande question constitue la problématique centrale de notre présent mémoire.

La motivation du choix de ce thème est l'importance et la nécessité de l'établissement d'une stratégie de gestion optimale de portefeuilles obligataires qui s'adapte aux réalités des marchés.

Toutefois, cette problématique peut être divisée en quelques questionnements fondamentaux :

> Qu'est ce qu'un produit obligataire ? et quelles sont ses caractéristiques ?

> Comment fonctionne le marché obligataire et quels sont les acteurs contribuant au dynamisme de ce marché ?

> Quels sont les outils d'analyse des risques des obligations ?

> Comment évaluer les produits obligataires ?

> Quelles sont les stratégies de gestion obligataire ?

> Quelles sont les caractéristiques du marché obligataire Algérien ?

> Comment mettre en application les stratégies de gestion obligataire ?

Les réponses à ces points ne sauraient satisfaire notre travail que par l'établissement d'un plan bien structuré. C'est pour cela qu'on a préféré adopter une méthodologie descriptive et analytique. Ainsi, nous avons structuré notre travail en deux grandes parties, et deux chapitres chacune.

Avant d'aborder la première partie théorique, on a présenté un chapitre introductif résumant toutes les caractéristiques des titres obligataires et la structuration du marché obligataire à travers ses compartiments et ses intervenants.

La première partie est consacrée à la présentation, dans un premier chapitre, de tous les outils nécessaires à l'analyse des risques liés aux obligations. De son coté, nous avons réservé le deuxième chapitre à l'évaluation des obligations en s'appuyant sur les facteurs du taux d'intérêt et les effets de variation des prix obligataires. Ce chapitre ne saurait être complet sans l'analyse de la structure par terme des taux d'intérêt.

La deuxième partie de notre travail portera sur l'application des concepts théoriques sur le plan pratique. Elle se divise en deux chapitres : le premier sera consacré à la présentation du marché obligataire Algérien à travers ses compartiments, son historique, ses acteurs et aussi les différents emprunts obligataires qui ont été émis et de l'activité obligataire au sein de la BNA. Dans le deuxième chapitre et au moyen d'étude de cas, nous exposerons les stratégies appliquées au sein de la banque après évaluation des titres et du portefeuille respectivement.

CHAPITRE PRELIMINAIRE

Titres et marché obligataires

Ce chapitre est structuré somme suit :

Section 1 : Les obligations et leurs caractéristiques Section 2 : Le marché obligataire

Les marchés obligataires ont connu ces dernières années un essor considérable dû essentiellement au développement des produits obligataires, d'où l'intéressement des investisseurs envers ces produits, permettant ainsi la diversification des activités que peut avoir une entreprise.

En effet, avant de passer à la gestion obligataire proprement dite à travers l'évaluation des obligations et les outils actuariels, il est nécessaire de savoir ce qu'est une obligation, ses caractéristiques, les rendements qu'elle procure et les risques auxquels est exposé chaque investisseur. Ensuite, il convient de présenter le marché obligataire à travers sa segmentation, ses acteurs et les modes d'émission et de placement.

Section 1. Les obligations et leurs caractéristiques

1. Définition

Une obligation est un titre de créance négociable correspondant à une fraction d'un emprunt à moyen et long termes émis par une entreprise, par l'Etat, par une collectivité publique ou encore par une institution financière. Elle est remboursable à l'échéance et rapporte un intérêt (pouvant être fixe ou variable).

Le titre obligataire met en relation un émetteur et un acquéreur (l'investisseur). Ce dernier accepte de détenir le titre contre l'engagement de l'émetteur (emprunteur) matérialisé par un contrat d'émission qui définit les caractéristiques et modalités de remboursement de l'emprunt.

Sur le volet juridique, le titre obligataire se définit comme étant une créance qui donne droit à un intérêt convenu d'avance. Sauf cas exceptionnels, le porteur est certain de toucher une rémunération régulière.

2. Caractéristiques des obligations

Les caractéristiques des obligations sont d'autant plus importantes qu'elles permettent de bien comprendre le mécanisme des émissions sur les marchés obligataires.

Ainsi, on peut dire que les obligations sont caractérisées par : leurs valeurs, leur rémunération, les méthodes de leur émission et le mode de leur remboursement,

2.1. Les valeurs des obligations

2.1.1. Le nominal ou valeur d'émission : c'est le montant correspondant à la fraction de l'emprunt qui a été souscrite. Cette valeur correspond à celle qui était inscrite sur les obligations lorsque celles-ci existaient réellement avant d'être dématérialisées sous forme d'inscription en compte et elle permet de déterminer le montant du coupon (l'intérêt annuel).

2.1.2. Le prix de l'obligation : c'est le montant calculé à une date précise durant l'emprunt, il est exprimé en pourcentage du nominal au pied de coupon.

2.1.3. Le prix d'émission : représente le montant payé par l'investisseur pour pouvoir disposer du titre. Il peut être supérieur, égal ou inférieur à la valeur d'émission :

> Lorsqu'il est supérieur au nominal, l'émission est dite « au dessus du pair » ou « à prime » ;

> Si ce prix est égal à la valeur nominale, l'émission est dite « au pair » ;

> L'émission est dite « au dessous du pair » ou « à escompte », si la valeur nominale est supérieure au prix d'émission.

2.1.4. La prime d'émission : est donnée par la différence éventuelle entre le prix d'émission et la valeur nominale.

2.1.5. Le prix de remboursement : A l'échéance de l'obligation, le montant de cette dernière sera totalement remboursé (amorti) par l'émetteur. Ce remboursement peut être inférieur, égal ou même supérieur à la valeur nominale et ce dans le but d'accroître l'intérêt pour les investisseurs. Ainsi, la différence entre ce prix et la valeur nominale est appelée « prime de remboursement ».

2.2. Terminologie caractérisant la vie d'une obligation

2.2.1. La durée de vie : représente l'horizon de temps compris entre la date de règlement du montant de l'émission et celle du dernier remboursement.

2.2.2. La date de souscription ou de règlement : est le moment auquel le montant de l'émission a été payé.

2.2.3. La date de jouissance : est la date à partir de laquelle les intérêts commencent à courir.

2.2.4. La maturité : représente la période intervenant entre un moment présent et la date du dernier remboursement de l'obligation. Cette notion diffère de la durée de vie de l'obligation du fait que cette dernière est fixée à la date du règlement du montant de l'émission.

2.3. La rémunération des obligations

La rémunération des obligations se mesure par un intérêt versé obligatoirement à la tombée de la date de paiement des coupons. Cet intérêt est calculé sur la base d'un taux qui peut être :

2.3.1. Le taux d'intérêt nominal ou facial : Appelé aussi coupon, il représente un pourcentage de la valeur nominale. Le montant obtenu représente l'intérêt que doit payer l'emprunter à l'investisseur et peut être :

DA à un taux nominal convenu de 5%, ce qui nous donnera un intérêt annuel de : 10.000 * 0.05 = 500 DA. Ce taux est convenu à l'avance dans le contrat d'émission en fonction de la qualité de sa signature et du niveau des taux sur le marché financier.

> Variable ou révisable, si le taux évolue constamment dans le temps. Il est indiqué dans le contrat d'émission ainsi que la période d'application de ce taux.

2.3.2. Le taux réel : Il est égal au taux d'intérêt nominal moins le taux de variation des prix. L'exemple1 suivant permet de comprendre cette notion : soit un titre obligataire émis à un taux nominal de 7%, alors que la hausse des prix est de 2% nous donne un taux d'intérêt de : (7%- 2%) = 5%.

2.3.3. Le taux de rendement réel : Est égal à l'intérêt perçu rapporté au prix réel payé par l'obligataire.

Exemple : une obligation à valeur nominale de 10.000 DA, émise à un taux facial de 07%, est vendue sur le marché à 9500DA. Evidemment, le taux de rendement réel est (700* 100) / 9500 = 7,37%.

2.3.4. Le taux de rendement courant : Donne à l'obligataire le rendement généré par le paiement des coupons annuellement. Le rendement courant est donné par le rapport du coupon annuel au prix de l'obligation à un moment donné.

coupon annuel

Rendement courant (current yield) =

prix actuel

2.3.5. Le taux actuariel : Appelé également le taux de rendement à l'échéance, ce taux permet de déterminer le taux de rendement réalisé par l'investisseur au cas où il conserve son titre jusqu'à échéance et que les coupons sont réinvestis au même taux. Il peut être également défini comme le taux qui égalise le prix de l'obligation et la valeur actualisée de ses paiements futurs (coupons + valeur nominale ou prix de cession).

Par ailleurs, cette notion sera détaillée dans le chapitre I de la première partie.

2.3.6. Le taux de rendement réalisé (trr): Représente le taux de croissance du montant investi dans l'obligation pendant une période donnée. Il mesure ainsi la rentabilité générée par l'investissement consacré à l'obligation. Il est calculé en appliquant la formule suivante :

in Valeur finale

Mise initiale -1

TRR =

1 LEHMANN P-J., Bourse et marchés financiers, Ed. DUNOD, Paris, Septembre 2002, page 25.

Où : La Valeur finale correspond à la somme des coupons périodiques reçus majorée des intérêts générés par le réinvestissement de ces coupons et la valeur acquise lors de la revente de cette obligation.

La Mise initiale représente le prix d'achat (d'acquisition) de l'obligation. N : Période de placement exprimée généralement en années.

2.4. Les modes d'émission des obligations

Deux techniques sont utilisées pour le placement des titres obligataires dans le public : il s'agit de : l'adjudication et la syndication.

2.4.1. La technique de l'adjudication

Cette technique est souvent appliquée pour les emprunts corporatifs. Néanmoins, elle est sollicitée lors des émissions d'Obligations Assimilables du Trésor (OAT).

Il existe deux types d'émissions par adjudication :

1. Adjudication à la Française : Après dépouillement des ordres d'achat, l'émetteur fixe le prix minimum à partir duquel les ordres seront servis. Ainsi, les soumissions retenues seront servies au même prix et pour le même montant.

2. Adjudication à la Hollandaise : L'émetteur sert les soumissionnaires qui ont proposé les prix les plus élevés puis il descend dans l'échelle de prix jusqu'à ce que le montant qu'il souhaite obtenir soit atteint. Cette technique se distingue de la première du fait que le prix payé par les investisseurs n'est pas unique, mais il est égal au prix qu'ils ont proposé lors des soumissions.

2.4.2. La technique de la syndication

Comme son nom l'indique, cette technique nécessite la mise en place d'un syndicat (pool bancaire) qui assure l'organisation, le placement et la garantie des opérations. C'est une technique consistant à définir un prix pour lequel les titres seront offerts au public ; la société dévoile le prix pour lequel elle cède les titres et les investisseurs n'auront qu'à définir les quantités qu'ils souhaitent acquérir.

2.5. Les méthodes de remboursement des obligations

Les entreprises sont tenues de gérer les emprunts qu'elles ont contractés. Elles se doivent de faire face non seulement au remboursement des intérêts générés par cet emprunt, mais aussi à l'amortissement de la dette.

Le remboursement peut se faire à l'échéance, par amortissement ou par anticipation selon les modalités édictées dans le contrat d'émission. Par ailleurs, d'autres méthodes de remboursement sont possibles, mais ne sont pas assez utilisées par les entreprises. Néanmoins, cela fera objet d'une brève explication.

2.5.1. Le remboursement in fine

C'est la forme de remboursement la plus simple. La totalité de l'emprunt est remboursée le dernier jour de la durée de vie à tous les porteurs.

L'amortissement in fine oblige donc l'émetteur à avoir un montant en trésorerie considérable au moment du remboursement et à payer les intérêts dus sur l'horizon de l'emprunt. Généralement, Elle est utilisée par les entreprises qui anticipent une amélioration des cash-flows à la date d'exigibilité de l'emprunt.

Un exemple chiffré est indispensable pour bien comprendre cette méthode :

Soit un emprunt de 10.000 obligations de valeur nominale de 1000 DA chacune, émis au taux 05% sur 05ans. En appliquant la méthode du remboursement in fine, le tableau obtenu est comme suit :

Tableau n°1: Remboursement in fine U: KDA

Années Amortissement Intérêt Annuité

1

0

500

500

2

0

500

500

3

0

500

500

4

0

500

500

5

10.000

500

10.500

Total

10.000

2.500

 

L'annuité est la sommation de l'intérêt et de l'amortissement calculés pour chaque périodicité.

2.5.2. Le remboursement par amortissements constants

Il s'agit du remboursement d'un montant constant en principal identique sur toutes les
périodes, ce qui amène automatiquement à la réduction du montant des intérêts durant la
période. Néanmoins, cette méthode n'est pas beaucoup pratiquée en raison du montant

que doit payer l'emprunteur au début du remboursement (les premières annuités sont les plus importantes).

Prenons l'exemple suivant :

Supposons l'emprunt précédent, mais dont le remboursement annuel est constant à raison de 2.000.000 DA. Le tableau d'amortissement devient comme suit :

Tableau n°2: Remboursement par amortissements constants U: KDA

Années

Amortissement

Capital
restant dû

Intérêt

Annuité

1

2.000

8.000

500

2.500

2

2.000

6.000

400

2.400

3

2.000

4.000

300

2.300

4

2.000

2.000

200

2.200

5

2.000

0

100

2.100

Total

10.000

 

1.400

 

Le montant des amortissements annuels est obtenu en divisant le montant de l'emprunt par le nombre des années. Ce qui induit une décroissance du montant du capital restant dû et ainsi un montant d'intérêt annuel de moins en moins important.

2.5.3. Le remboursement par annuités constantes

Dans ce cas, le capital investi dans l'obligation est remboursable annuellement en tranches égales (intérêt + capital). Comme les intérêts sont plus élevés au début de la période d'emprunt, la constance de l'annuité conduit au remboursement d'un petit nombre d'obligations.

Cette méthode de calcul suppose que l'entreprise rembourse une somme identique « A »
composée d'un intérêt, calculé sur le capital restant dû, et d'une fraction de l'emprunt
payée annuellement. En actualisant les flux qu'il doit payer, on a l'égalité 1 :

A A

+ + . . . +

1 + 0 1 + 02 1 + 0 n

C = A

? C =

1+i) (1 + 1+i)

+?+ 1+)n-1) (1)

A 1

Où : C : capital investi au début de la période

A : Le montant payé annuellement (intérêt + capital remboursé) i : Taux d'intérêt de l'emprunt

1 JAFFEUX.C, Bourse et financement des entreprises, Ed. DALLOZ, Paris, 1993, page 255.

1

r' L'expression entre parenthèses est une suite géométrique de raison

1+i) .

En effet, on peut obtenir chaque élément de la suite en multipliant le terme précédent

par

1

. Par conséquent, cette formule équivaut à :

1+i)

E=

1

1- 1 + i"n

/0

~ - ~

1 + i"

On obtiendra donc, en remplaçant l'expression (1) par la formule E :

C=

(1 -1F- On0

1

A

1 + 0 1 1

(1

+

0 /

Ainsi, on pourra calculer l'annuité comme suit :

i

1 = C x 2 1 - 1 + i" - n)) ? Expression *)

Prenons un exemple :

Soit l'exemple précédent, mais cette fois l'emprunteur doit rembourser son emprunt en cinq annuités constantes. L'annuité est calculée par simple application numérique dans la formule (*) :

(0,05

1 = 10.000 x 0= 2.310 KDA.

1 -

2 1 + 0,05)5

1,05)5 )

Ce montant est identique sur toute la période de l'emprunt comme nous le montre le tableau suivant :

Tableau n°3: Remboursement par annuités constantes U : KDA

Années

Amortissement

Capital
restant dû

Intérêt

Annuité

1

1.810

10.000

500

2.310

2

1.900

8.190

410

2.310

3

1.995

6.290

315

2.310

4

2.095

4.295

215

2.310

5

2.200

2.200

110

2.310

Total

10.000

 

1.550

 

2.5.4. Autres formes d'amortissement de la dette

Les trois (3) types d'amortissements qu'on vient d'expliquer sont les plus usités. Néanmoins, la société peut opter pour d'autres formes que sont :

1. Le remboursement anticipé : suivant l'article 715 bis 103 (décret législatif n° 93-08 du 25 avril 1993) stipulant qu': « En aucun cas la société émettrice ne peut imposer le remboursement anticipé des obligations sauf clause expresse du contrat d'émission », une entreprise émettrice d'obligations peut recourir au remboursement anticipé à condition qu'il soit prévu dans le contrat de l'émission.

2. Le rachat des obligations en bourse : Cette technique permet à l'entreprise émettrice de racheter ses obligations cotées en bourse quand le cours de celles-ci s'avère inférieur au prix du remboursement. Dans cette perspective, un accroissement des taux d'intérêt pendant cette période engendre une hausse de la demande, qui sera suivie d'une augmentation des cours de l'obligation. Par ailleurs, les titres rachetés sont annulés et ne peuvent être remis en circulation (article 715 bis 102 du code de commerce).

2.6. Les différentes formes des obligations

Un titre obligataire peut être sous forme matérialisée ou dématérialisée :

2.6.1. Dématérialisé : où l'obligation est représentée par une écriture sur compte. Cette forme permet au détenteur de se prémunir contre les risques de perte ou de vol.

2.6.2. Matérialisé : dans ce cas, l'obligation est matérialisée par un titre (support papier), qui peut être nominatif ou au porteur.

3. Les différentes catégories des obligations

L'ingéniosité financière des émetteurs de titres a connu une expansion considérable ces dernières années. En effet, l'énorme volatilité des taux d'intérêt des marchés et l'importante demande des entreprises en matière d'emprunts à moyen et long termes ont été suivies d'une énorme prolifération des titres émis par ces entreprises.

Par ailleurs, nous remarquons que le marché obligataire est largement dominé par les titres publics d'Etat ; néanmoins, la multiplicité des émissions obligataires, ces dernières années, a conduit à la création d'une diversité de produits obligataires, désormais les portefeuilles obligataires sont constitués de titres privés et publics. Nous nous limitons à en exposer les plus importants de ces produits à gamme largement diversifiée.

3.1. Classement des obligations par taux d'intérêt 3.1.1. Les obligations à taux fixe

Ces obligations sont caractérisées par l'application d'un taux d'intérêt fixe pour toute la durée de l'emprunt. Les flux de coupons sont connus à l'avance et sont payables à des dates définies dans le contrat d'émission.

L'obligation à taux fixe s'avère la plus utilisée, ceci est sans doute dû aux avantages qu'elle apporte à la fois à l'investisseur en matière de revenus (fixes), et à l'émetteur concernant les montants qu'il doit rembourser à chaque périodicité, ceux-ci sont constants et connus à l'émission.

Par contre, le seul inconvénient que présente ce type de titre est qu'en cas d'évolution des taux, l'obligation perd de sa valeur, et ainsi engendre une perte en capital consistante pour l'investisseur. Dans ce cas, les obligations à taux fixe glissent vers un statut de placement-risque (i.e. placement à risque).

3.1.2. Les obligations à taux variable ou révisable

Ce type d'obligations se caractérise par le fait que leur taux est évolutif dans le temps selon un indice de référence, le coupon est variable selon les modalités exigées à l'émission. Cependant, le nominal reste inchangé pendant toute la durée de l'emprunt. La rémunération des obligations à taux variable varie en fonction de la modification de la courbe des taux de placement appliqués sur le marché. A cet effet, le contrat d'émission permet de fixer une référence qui servira de base pour le calcul du taux de rétribution.

« Le risque lié à l'investissement dans ce genre d'obligations se limite à une faillite de l'émetteur ou bien à une défaillance qui entraînerait une modification dans les modalités de remboursement prévues. Le cours de ces titres varie peu puisque le taux de rémunération suit une tendance des taux du marché »1 .

Suivant les modalités diverses variant d'une émission à l'autre, les investisseurs peuvent se révéler intéressés par ce type de titres. On retiendra par ailleurs qu'il existe deux catégories d'obligations à taux variable :

1. Les obligations à taux flottant : les intérêts servis se calculent en référence à des moyennes constatées peu de temps (quelques semaines) avant l'échéance du coupon

1 COSOB, Guide des valeurs mobilières, Août 2004, page 5

(celui-ci est calculé par référence à plusieurs situations de taux proches de la date de son versement).

L'émetteur opte pour l'obligation à taux variable lorsqu'il s'attend à une évolution favorable des taux sur le marché. De plus, ces obligations lui permettent la fixation d'un taux minimum pour se prémunir contre le risque de hausse des taux sur le marché et donc de la baisse des cours1.

2. Les obligations à taux révisable : les coupons sont déterminés avant le début de la période à partir de laquelle ils commencent à courir. Par exemple, à la base d'une situation du marché un mois avant le détachement du coupon.

> Les taux de référence : Généralement, les taux de référence fixés pour le calcul des coupons d'une obligation sont de deux types :

V' La référence aux taux monétaires : Les coupons sont déterminés suivant les taux d'intérêt sur le marché monétaire allant du jour le jour (TMM ou T4M)2 à une année (TAM)3.

V' Les taux fixés en référence obligataire : Le TME (moyenne arithmétique des douze dernières moyennes mensuelles des taux de rendement des emprunts d'Etat à long terme) et le TMO (taux de rendement actuariel des emprunts obligataires), sont les taux de référence les plus usités pour les émissions obligataires à taux variable.

3.2. Classement des obligations par nature 3.2.1. Les obligations convertibles

Est appelée « obligation convertible », tout titre obligataire donnant à son détenteur le droit, mais non l'obligation, de l'échanger contre d'autres titres, qu'ils soient des actions ou des obligations, du même émetteur.

Cependant, Si l'obligation donne droit d'être échangée contre des titres d'un autre émetteur, on parlera alors d'obligations échangeables.

1 Il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt et le cours d'une obligation.

2 TMM : Taux Mensuel du Marché Monétaire, est égal à la moyenne arithmétique des 12 derniers taux moyens pondérés mensuels du marché interbancaire au jour le jour.

3 TAM : Taux Annuel Monétaire, égal au taux d'un placement mensuel renouvelé chaque mois pendant les douze derniers qui précédent. Il est calculé par capitalisation.

Les conditions d'émission de ce type d'obligations doivent être déterminées dans le contrat de l'émission.

En Algérie, l'émission des obligations convertibles est autorisée et est prévue par l'article 715 bis 114 du code de commerce. Toutefois, la décision d'émission d'obligations convertibles en actions relève de l'autorité de l'Assemblée Générale des Actionnaires de la société, car cette opération engendre une augmentation de capital et offre la possibilité de réaliser des plus-values du capital grâce au privilège de conversion en titres de propriété.

3.2.2. Les obligations avec bon de souscription

Cette catégorie de titres se compose d'un titre obligataire et d'une option d'achat appelée « bon de souscription ».

L'obligation à bon de souscription est une obligation ordinaire à taux fixe à laquelle sont attachés un ou plusieurs bons permettant à celui qui les possède de souscrire, à un ou plusieurs prix convenus à l'avance et à une période déterminée dans le contrat d'émission, à un autre titre qui peut être une action ou bien une obligation.

En pratique, dès l'émission de ces titres en bourse, les bons sont automatiquement détachés de l'obligation et sont donc cotés séparément. En conséquence, l'obligation est cotée dans les mêmes conditions qu'une obligation à taux fixe.

3.2.3. Les obligations à coupon zéro

Ces obligations se caractérisent par l'absence de paiement d'intérêts pendant toute la période de l'emprunt. En contrepartie, le prix payé à l'émission est très en-dessous du montant du remboursement à l'échéance. La différence est donc une forme de capitalisation de l'emprunt.

L'émetteur de ce type d'obligations cherche à éviter les sorties de trésorerie périodiques, et de son coté l'investisseur vise un taux de rendement certain. Considérant le coupon périodique nul, les prix d'émission et de remboursement connus, la formule utilisée pour le calcul du taux de rendement actuariel (R) est la suivante :

Prix d'émission =

montant du remboursement

I. + R)n

La possession de ce type de titres permet à l'investisseur de s'immuniser contre le risque de taux en éliminant en même temps le risque de perte en capital et le risque de réinvestissement.

3.2.4. Les obligations d'Etat

Les produits obligataires présentés jusque là sont des titres émis par des entreprises des secteurs privé ou public. Néanmoins, il existe des titres qui sont émis exclusivement par l'Etat destinés au financement de déficits de Trésorerie ou de dettes à long terme.

A la différence des titres privés, ces obligations sont soumises à des émissions par adjudication par laquelle un prix d'adjudication, différent du nominal, est déterminé.

Les titres d'Etat se décomposent en deux catégories :

1. Les bons du Trésor : Ce sont des titres dématérialisés1 émis par l'Etat pour une maturité généralement inférieure à une année, et sont destinés au financement de décalages de trésorerie momentanés. Ils servent des intérêts précomptés (calculés à l'émission).

2. Les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) : Sont des titres destinés au financement des déficits budgétaires de l'Etat. Ils s'étalent sur une maturité à long terme qui peut aller jusqu'à trente ans. Le plus souvent, les OAT sont définies à taux fixe - prédéterminé -, mais aussi à taux variable - indexé sur un taux de référence -.

L'Etat s'appuie sur la technique de l'assimilation consistant à rattacher les différentes tranches aux emprunts émis auparavant. Dans ce contexte et selon ses besoins, le Trésor peut émettre des tranches complémentaires, aux mêmes conditions d'émission sauf le prix d'émission qui est ajusté en fonction du marché, qui sont assimilées aux tranches précédentes pour les périodes restant à courir.

Le caractère spécifique lié au risque que présentent les obligations nous a permis de distinguer deux catégories : celles émises par le secteur privé et présentant des risques allant du faible au très élevé, et celles émises par l'Etat, institution présentant un risque de défaut presque nul.

Néanmoins, et quelque soit la catégorie à laquelle appartient l'obligation, cette dernière s'avère moins risquée que les titres de propriété (les actions).

Par ailleurs, au regard des réalités du marché, on peut affirmer que la très forte volatilité des prix présentée par l'obligation peut, dans certaines conditions, dépasser celles des actions. Il convient donc d'étudier et d'analyser le couple Rendement/risque qui caractérise l'obligation.

1 Les bons du Trésor sont enregistrés en compte courant et gérés au niveau de la Banque Centrale.

4. Le couple risque/rendement

La relation entre le rendement et le risque du titre obligataire représente le premier objectif de toute personne voulant investir dans les produits obligataires. En effet, les investisseurs cherchent toujours à optimiser le rendement de leur obligation au regard des risques auxquels ils sont confrontés.

A cet effet, l'étude de cette relation passe par la présentation des différents risques que présentent les obligations, et ensuite l'analyse des variations qui peuvent en découler.

4.1. Les risques liés à l'obligation

L'investissement en obligations suppose le sacrifice d'une consommation immédiate certaine en échange d'une situation future incertaine. D'où la notion du risque définie par J.P. Morgan1 comme étant l'incertitude qui existe quant à la valeur future de l'instrument financier. C'est donc la probabilité que le rendement réalisé (ex post) soit plus ou moins différent de la rentabilité espérée (ex ante).

Il existe une multitude de risques liés à l'obligation et sont classés en deux catégories : les risques systématiques et les risques spécifiques.

4.1.1. Les risques systématiques

Le risque systématique ou risque de marché peut être défini comme le risque de variation du prix d'une grandeur économique constatée sur le marché. Dans cette optique, il s'agit de l'incertitude quant aux gains qui résultent des changements dans les conditions du marché telles que : les prix des valeurs, les taux d'intérêt ou encore le taux de change.

1. Le risque de taux d'intérêt : ce risque mesure le degré d'exposition du porteur d'un titre à l'évolution ultérieure des taux sur le marché. A cet effet, une évolution défavorable des taux aura une conséquence directe sur les prix des obligations ; puisqu'il existe une tendance opposée entre les prix des obligations et les taux d'intérêt, une hausse des taux sur le marché pendant une certaine période se traduira logiquement par une réduction appréciable des cours des titres.

Par ailleurs, le risque de taux couvre deux éléments : un risque général lié à l'évolution des taux d'intérêt et un risque particulier relatif à l'appréciation de l'émetteur du titre par le marché.

2. Le risque de variation des cours : représente le risque d'évolution ultérieure des prix d'un titre financier, engendrant éventuellement des pertes/gains particulièrement considérables. Ce risque résulte soit d'une dégradation de la situation de l'émetteur (risque de crédit usuel) ou bien d'une détérioration de la situation du marché (risque général).

3. Le risque de taux de change : ce risque concerne les émissions libellées en devises, et réside dans la possibilité de variation des prix de la devise par rapport à la monnaie nationale.

4.1.2. Les risques spécifiques

1. Le risque de défaut : appelé également risque de contrepartie, il s'agit du premier risque auquel est confronté l'investisseur, estimant les pertes potentielles dues à l'incapacité d'une contrepartie de remplir ses obligations. En effet, l'investisseur peut ne pas être remboursé à l'échéance par l'émetteur. Ce risque se met en évidence lorsque l'investisseur ne reçoit pas le paiement d'un coupon, ou bien s'il y a non-paiement de l'ensemble des coupons périodiques et du prix de remboursement.

Evaluation du risque de défaut

L'évaluation du risque de défaut est généralement confiée aux agences de notation ; les plus importantes sont les deux firmes américaines : Standard & Poor's et Moody's. Leur fonction est de porter un jugement, non une recommandation d'achat ou de vente, sur le risque de défaillance d'un investisseur détenant des titres émis par des émetteurs. Par ailleurs, ce risque peut être mesuré par une autre méthode appelée : écart de rentabilité (spread de taux) ; cet écart représente la différence de rentabilité entre les obligations risquées et les obligations d'Etat.

Cependant, on peut mesurer le risque de contrepartie par une méthode simple, à un niveau de taux d'intérêt t, qui dépend de trois éléments : la probabilité de défaut p, le montant de l'exposition au risque M et le taux de recouvrement r (celui-ci reflète le degré d'exposition au risque), nous donnant ainsi la perte potentielle probable actualisée P 1 :

P = M x p x (1-r) x

 
 

2. Le risque de liquidité : le risque de liquidité est associé à l'incapacité pour une société à transformer certains avoirs illiquides en avoirs liquides à des conditions de

marché attrayantes. Ce type de risque est néanmoins répandu quand les titres sont émis par de petites entreprises ou bien émis en faible quantité.

Toutefois, ce risque peut exister dans le cas d'une grave crise économique, d'une réglementation contraignante ou restrictive entraînant des fermetures sur certains segments du marché, qui peuvent engendrer de leur part des risques systématiques.

3. Le risque d'inflation : c'est la probabilité d'être remboursé dans une monnaie dépréciée, et donc d'obtenir un taux de rentabilité inférieur au taux espéré. Parallèlement, dans le cas d'une hausse considérable du taux d'inflation, le taux obtenu peut être négatif.

4. Le risque de réinvestissement des coupons : traduit le fait que le détenteur d'une obligation ne sait pas à quel taux seront réinvestis ses coupons. Dans le cas d'une hausse de taux, l'investisseur subira une perte de capital mais réinvestira ses coupons à un taux favorable ; dans le cas contraire, la baisse des taux sur le marché entraînera un gain en capital et un réinvestissement de coupons à des conditions moins attrayantes.

4.1.3. Autres risques

En dehors des risques présentés qui concernent les obligations, il en existe d'autres formes de risques concernant les portefeuilles obligataires et les risques opérationnels.

1. Le risque de portefeuille : tant que le portefeuille est composé de titres dont les rendements ne varient pas de façons similaires, son risque est inférieur à la moyenne des risques de ces titres. En d'autres termes, la théorie de portefeuille démontre qu'en prenant un ensemble de titres, pour une rentabilité donnée, le risque peut être réduit1.

2. Le risque opérationnel : c'est le risque de perte provenant d'erreurs humaines ou de défaillance des systèmes ou processus tels que : les risques technologiques et le défaut de fonctionnement des systèmes de gestion.

4.2. Analyse de la relation rendement/risque

L'environnement financier moderne met toujours en relation le rendement et le risque de titres financiers. Le rendement réel est perçu comme étant une transformation graduelle et continuelle du niveau de performance d'un investissement pendant une certaine période. De son coté, le risque est une notion classique désignant la capacité d'évolution des rendements au cours d'un horizon d'investissement déterminé. La théorie du portefeuille

1 Cette approche sera détaillée dans le prochain chapitre.

définit le risque comme l'écart-type des rendements d'un titre t sur une période donnée et ayant pour formule :

V

ó (R1,) = O P i Q (R ',T - R')2

'W&

Où : Ri,t : Rendement du titre i pendant la période t

T : Nombre d'intervalles sur la période

R~ : Rendement moyen

La formule précédente nous montre effectivement qu'il existe une relation bien étroite entre le risque et le rendement d'un titre financier, deux des variabilités les plus importantes de l'investissement obligataire. A noter qu'il a été prouvé que le risque d'un investissement obligataire diminue avec le temps de détention, particulièrement si la période est longue. Une logique s'impose : c'est que le risque est différent de période à période, il est même parfois de moins en moins important ; l'investisseur sera donc en quête d'étendre la période de son investissement.

Si l'on note la valeur moyenne des rentabilités R, suivant une loi normale, le rendement
moyen d'un investissement au cours de k années est kxR. Par contre, le risque, mesuré

par l'écart-type, sera de vkxó (ó étant l'écart-type de la distribution des rentabilités annuelles éventuelles). Le risque est fonction de la racine carré de k et non de k.

Risque d'un portefeuille

Comme on l'a vu précédemment, le risque d'un titre financier est mesuré par la variance ou l'écart-type, le risque d'un portefeuille peut aussi être mesure par l'écart-type de sa rentabilité mais ce risque là a une formule différente de la première. En effet, on peut déduire que le risque d'un portefeuille est inférieur à la somme des risques des titres qui le composent. Sachant que les fluctuations des titres composant un portefeuille sont proportionnellement différentes, elles ont tendance à se compenser et donc réduire le risque total.

Toutefois, cette théorie ne permet pas de dire que le risque sera totalement éliminé, puisque les taux d'intérêt subissent des variations régulières sur le marché, induisant ainsi un risque systématique qui ne peut être éliminé. Ainsi, la prise en compte de la notion de dépendance entre les cours des titres est très importante dans la détermination du risque d'un portefeuille. Cette dépendance est mesurée par la covariance entre les taux de

V

rentabilités de deux titres i et j : covij = & V Q RR',T- R') R1, - R1)

'W&

En gestion obligataire, la variance est représentée par la sensibilité du titre par rapport au taux d'intérêt, et R mesure le rendement du titre concerné.

La conclusion qui s'impose quant à la relation rendement-risque est que l'évolution de la rentabilité aura tendance à être positive avec le temps et que le risque, mesuré par l'écarttype des rendements, est de plus en plus faible que la durée d'investissement est longue.

L'échange et la possibilité de négociation entre les différents émetteurs et investisseurs nécessite la mise en place d'un cadre organisé, tel est le marché. La prochaine section fera objet de la présentation de l'environnement du marché des capitaux en général et du marché obligataire en particulier, ses compartiments et ses différents acteurs.

Section 2. Le marché obligataire

Sachant que le marché obligataire est un compartiment du marché des capitaux, il est donc nécessaire d'étudier celui-ci en général avant de passer au marché obligataire.

1. Le marché des capitaux

Le marché des capitaux est le lieu de rencontre entre les agents économiques à besoin de capitaux et les agents ayant des excédents de fonds. Ces fonds sont drainés à l'aide d'émissions de titres. Ils permettent le financement des investissements à long terme ou bien de besoins à court terme.

Le marché des capitaux est composé de deux grands compartiments : le marché monétaire destiné au financement de besoins à court terme et le marché financier ayant pour objet la mise à disposition des entreprises de capitaux nécessaires aux investissements de longues périodes.

1.1. Le marché monétaire

Le marché monétaire est le marché de la liquidité. Ce marché rassemble généralement les offres et les demandes sur les fonds circulant dans l'économie et qu'utilisent les entreprises, l'Etat, les institutions financières et les particuliers. Toutefois, la règlementation a fait que ce marché soit défini par l'échéance des opérations qui y ont lieu, et qui s'étendent généralement sur le court terme. C'est un marché délocalisé traitant les offres et demandes de capitaux à court terme.

Pendant de longues années, ce marché a été réservé uniquement aux banques et à quelques entités non bancaires. Mais, depuis les années 90 et la dérégulation financière, le marché monétaire a été élargi aux agents non financiers qui peuvent désormais y intervenir en émettant ou en achetant des titres de créance négociables (TCN).

A cet effet, il en existe deux compartiments du marché monétaire : le marché interbancaire et le marché des TCN.

1.1.1. Le marché interbancaire

Appelé aussi « marché de déport », c'est un marché délocalisé où s'échangent les capitaux entre les investisseurs institutionnels seulement (les banques et sociétés d'assurance). Il permet un financement à court terme.

Les taux d'intérêt se forment selon la loi de l'offre et de la demande. Les transactions s'accomplissent de gré à gré entre les intervenants qui entrent en relation soit directement ou bien indirectement à l'aide d'intermédiaires.

1.1.2. Le marché des Titres de Créance Négociables

C'est le marché des actifs monétaires facilement transformables en liquidité. Sur ce marché interviennent à la fois des emprunteurs financiers (Trésor Public, Etablissements de crédits) et emprunteurs non financiers (entreprises). C'est le lieu où se refinancent à court et moyen termes les opérateurs économiques.

Les titres échangés sur ce marché sont de trois types :

> Les valeurs de Trésor : ce sont des titres à maturité relativement courte ayant pour émetteur exclusif : l'Etat ;

> Les certificats de dépôt : sont des instruments d'emprunt émis par des banques ;

> Les billets de trésorerie : comme leur nom l'indique, ce sont des instruments de créance permettant à leurs émetteurs (personnes morales non bancaires ayant le statut de société par actions) de financer leurs besoins momentanés en trésorerie.

1.2. Le marché financier

Deuxième grand compartiment du marché des capitaux, le marché financier constitue la partie la plus importante en termes de volumes échangés sur tout le marché des capitaux. C'est le marché d'échange et de négociation, à long terme, des valeurs mobilières dont les plus connues sont les actions et les obligations. Nous nous baserons beaucoup plus sur le développement du marché obligataire, objet de notre étude.

1.2.1. Le marché des actions

C'est l'emplacement où s'échangent les titres de propriété : « les actions », lors de la constitution du capital d'une société ou bien lors d'une ouverture de capital. Les actions sont des titres représentatifs d'apports en numéraire ou en nature destinés à la constitution du capital d'une société. Elles confèrent à leurs détenteurs des revenus appelés dividendes.

1.2.2. Le marché obligataire

Le marché obligataire est le marché où sont échangées et négociées les obligations qui peuvent être émises par l'Etat, les collectivités publiques, les entreprises et les institutions financières. Un lieu d'échange qui est le `marché primaire' et le lieu de négociation des obligations appelé `marché secondaire'. Il convient donc de détailler le marché obligataire, objet de notre étude, dans le point qui suit.

2. Organisation du marché obligataire

Le marché obligataire est constitué de deux grands compartiments : le marché primaire et le marché secondaire. Ces deux sous-marchés sont présentés en détail dans ce qui suit :

2.1. Le marché primaire

Appelé également « marché du neuf », c'est un marché délocalisé qui met en relation directe l'émetteur et le souscripteur d'un titre. Les entreprises, l'Etat, les institutions financières et les collectivités publiques se rencontrent pour la première fois sur le marché lors d'une émission de titres obligataires neufs.

Le marché primaire peut gérer plusieurs types d'émissions, à savoir :

V' L'émission de nouveaux titres obligataires sur le marché ;

V' La possibilité d'émission de titres après transformation des bons de souscription en nouvelles obligations ;

V' L'assimilation d'une tranche nouvelle à une émission déjà réalisée.

Ainsi, les valeurs émises sur ce marché peuvent par la suite être négociées sur un autre marché plus dynamique appelé le marché secondaire.

2.2. Le marché secondaire

Le marché secondaire représente le marché où sont échangées et négociées les obligations émises sur le marché primaire. C'est un marché organisé ayant l'apparence d'une centralisation dans le cadre du marché boursier. Il assure donc la liquidité des titres aux investisseurs, et sert aussi à la détermination des prix des obligations établis en fonction de l'offre et la demande sur le marché.

3. Les intervenants sur le marché obligataire

Le marché obligataire fait intervenir certains acteurs qui contribuent à sa dynamique et
qui installent une certaine vivacité et continuité pour celui-ci. Il en existe plusieurs
intervenants qui sont : les émetteurs, les investisseurs et les instances de régulation des

opérations sur le marché. Néanmoins, les pouvoirs et les motivations diffèrent entre chacun des intervenants sur le marché des émissions obligataires.

3.1. Les émetteurs

3.1.1. L'Etat et les collectivités

Les émissions effectuées par ces deux acteurs représentent une part assez importante au regard du nombre des émissions effectuées par les émetteurs. La politique budgétaire suivie par l'Etat l'oblige parfois à procéder à des émissions dans le but de financer ses insuffisances budgétaires.

3.1.2. Les établissements de crédit

Ce sont les banques et les entreprises financières qui recourent aux marchés financiers en vue du financement de leurs besoins économiques.

3.1.3. Les entreprises

La stratégie de développement et l'évolution économique des entreprises les obligent à se financer sur le long terme. En effet, le recours au marché obligataire leur permet de financer leurs investissements dans la perspective d'une croissance continue et stable. Les entreprises qui recourent le plus au financement sur ce marché sont les Sociétés Par Actions (SPA) en raison de leur valeur importante dans l'économie. En outre, selon l'article 715 bis 82 du code de commerce : « L'émission d'obligations n'est permise qu'aux sociétés par actions ayant deux années d'existence et qui ont établi deux bilans régulièrement approuvés par les actionnaires, et dont le capital est entièrement libéré ...».

3.2. Les investisseurs 3.2.1. Les banques

La mission que mène la banque sur ce marché est celle d'intermédiaire entre les acheteurs et vendeurs de titres. Par ailleurs, les banques peuvent constituer leurs propres portefeuilles obligataires pour développer leur situation financière et économique.

3.2.2. Les institutionnels

Ces institutions ont un rôle très important sur le marché obligataire. Elles contribuent à la dynamique des marchés de capitaux mondiaux. Cette catégorie d'investisseurs est constituée de sociétés d'assurance, des caisses de retraite, des caisses de dépôts et aussi les OPCVM (Organisme de Placement Collectif de Valeurs Mobilières). Ces entités peuvent ainsi émettre des obligations sur le marché.

3.2.3. Les institutions non financières et les particuliers

Ce sont les établissements autres que financiers et toutes personnes morales ou physiques, pouvant aussi investir dans les titres obligataires.

3.3. Les acteurs du marché 3.3.1. L'autorité du marché

Elle représente la tutelle du marché. En Algérie, il s'agit de la Commission d'Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB) 1 pour les titres corporatifs et de la Direction Générale du Trésor pour les titres de l'Etat ; chargés notamment de :

V' L'organisation et la surveillance des opérations sur le marché des valeurs mobilières ; V' La protection des investisseurs et la transparence du marché.

A cet effet, l'autorité du marché doit accomplir ses missions à travers :

> Un pourvoir règlementaire : par lequel la COSOB impose les règles de bon fonctionnement des marchés ;

> Un pouvoir de surveillance et de contrôle : en s'assurant de la bonne application des règlements qu'elle impose ;

> Un pourvoir disciplinaire et arbitral : cette institution est habilitée à appliquer les mesures disciplinaires nécessaires suite à la transgression des lois et règlements ou à leur mal interprétation.

3.3.2. La société de gestion

La bourse des valeurs mobilières est un marché réglementé où se négocient les différentes valeurs cotées. La société de gestion est une entreprise qui est chargée d'en assurer la gestion et la liquidité des titres. En Algérie, c'est la Société de Gestion des Valeurs Mobilières (SGBV) dont les actionnaires sont des Intermédiaires en Opérations de Bourse (IOB) agrées par la COSOB.

La loi définit les missions de la SGBV dont les principales sont :

i' L'organisation pratique de l'introduction en bourse des valeurs mobilières admises ; i' L'organisation et l'enregistrement des séances de négociation ;

i' La publication des informations concernant les transactions en bourse ;

i' La gestion du système de cotation et l'édition d'un bulletin officiel de la cote.

1 Autorité de régulation indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle a été instituée par le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993, modifié et complété, relatif à la bourse des valeurs mobilières.

3.3.3. Le dépositaire des titres (Algérie clearing)

Depuis la dématérialisation des titres, qui sont désormais gérés en comptes courants, la loi a décidé de créer une institution sous forme de société par action SPA dont le capital est souscrit par les banques et sociétés cotées en bourse. Le dépositaire central des titres établit des relations avec les divers acteurs du marché pour une gestion efficace de l'information financière. Il est soumis au contrôle de l'autorité du marché.

1. Fonctions du dépositaire central

V' Ouverture et administration des comptes titres pour les teneurs de titres y adhérents ;

V' Mise en oeuvre des opérations sur titres ordonnées par les sociétés émettrices ; V' Codification des titres selon les normes internationales I.S.I.N 1 ;

V' Publication des informations relatives au marché.

2. Les adhérents au dépositaire des titres

V' Les banques et établissements financiers ; V' Les intermédiaires en opérations de bourse ; V' Les spécialistes en valeurs du trésor (SVT) ;

V' Les personnes morales émettrices de titres admis aux opérations du dépositaire ;

V' Les dépositaires centraux étrangers émetteurs de titres ;

3. Actionnaires d'Algérie Clearing

Algérie Clearing compte à aujourd'hui huit (8) actionnaires, partagés entre IOB (BNA, BADR, BEA, CPA, BDL et CNEP banque) et deux sociétés cotées en bourse (SAIDAL et EL A URASSI).

Par ailleurs, la Banque d'Algérie et le Trésor Public sont des actionnaires de droit.

A noter aussi que la participation minimale au capital est définie à deux (2) millions de dinars.

3.3.4. Les professionnels du marché

1. Les intermédiaires en opérations de bourse (IOB) « Sont des professionnels du marché boursier, ils détiennent l'exclusivité de la négociation des valeurs mobilières en bourse, ils peuvent également exercer des activités de gestion de portefeuille et de placement. En revanche, l'achat ou la vente des bons du Trésor fait intervenir une autre catégorie d'intermédiaires financiers qui sont les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), agrées par la Direction Générale du Trésor (DGT). Ces derniers assurent la gestion de

1 International Securities Identification Number.

prise ferme sur le marché primaire des valeurs du Trésor et détiennent le monopole de négociation de ces valeurs à titre mandataire sur le marché secondaire »1.

Afin d'assurer la garantie des transactions, l'activité des IOB est soumise au contrôle et à la surveillance de la COSOB.

2. Les teneurs de comptes-conservateurs de titres -TCC -2 : selon le règlement COSOB n°03-02 du 18 mars 2003 : « La tenue de compte-conservation de titres consiste, d'une part à inscrire en compte les titres au nom de leur titulaire, c'est-à-dire à reconnaître au titulaire ses droits sur lesdits titres, et d'autre part à conserver les avoirs correspondants, selon des modalités propres à chaque émission de titres »3, le teneur-conservateur de titres assure la garde, la protection et l'administration des valeurs au nom de leurs titulaires.

> Principaux organismes autorisés à exercer l'activité de TCC :

- Les banques et établissement financiers habilités ;

- Les intermédiaires en opérations de bourse (IOB) ;

- Les sociétés émettrices pour les valeurs qu'elles émettent et qu'elles gèrent directement, et ;

- Les institutions autorisées à effectuer des opérations de banques prévues par les dispositions règlementaires qui les régissent.

3. Les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) : Ont pour mission de placer les valeurs mobilières et autres produits financiers et d'en assurer la gestion. Les OPCVM représentent une opportunité de gestion collective des valeurs mobilières permettant d'investir en bourse en fonction d'une stratégie de gestion préalablement définie. Les investisseurs y trouvent un moyen de gestion des titres de façon active et professionnelle.

On distingue deux grandes familles d'OPCVM : les FCP (fonds communs de placement) et les SICAV (sociétés d'investissement à capital variable). Ces deux entités se distinguent non pas par le mode de leur financement, mais par leur nature juridique : la SICAV est une société par actions tandis que le FCP est un fonds de porteurs de capitaux.

Les actions des SICAV et les parts des FCP ne sont pas cotés en bourse. La négociation de ces titres se fait au niveau de l'OPCVM lui-même.

1 COSOB, Guide des valeurs mobilières, Août 2004, pages 2 et 3.

2 En Algérie, les teneurs de comptes sont essentiellement des banques publiques : BDL, BNA, BEA, CNEP, CPA et BADR.

3 Article n°02 du règlement COSOB n° 03-02 du 18 mars 2003 relatif à la tenue de compte -conservation de titres.

A travers ce chapitre, nous avons passé en revue les différents titres obligataires qui sont échangés et négociés dans un cadre règlemen taire et organisé, que sont les marchés de titres. Ces produits sont émis par des agents émetteurs au profit de différents investisseurs habilités en vue de réaliser un certain rendement au profit d'un risque pas forcément mesurable qu'il soit lié spécifiquement aux obligations ou bien relatif au marché, et négociés sur le marché secondaire à l'aide d'intermédiaires règlementairement autorisés à effectuer ces transactions moyennant des commissions non négligeables vu les montants transigés sur ce marché.

Toutefois, la gestion d'un portefeuille ne nécessite pas uniquement de définir les obligations dans lesquelles on va investir, ou bien de déterminer le rendement souhaité ou de connaître la situation des marchés, mais bien plus, le processus de gestion contraint le gestionnaire à évaluer les obligations, à analyser leurs risques ainsi que l'évolution des indicateurs relatifs à une obligation par rapport au marché.

PREMIERE PARTIE

LES ASPECTS THEORIQUES DE

LA GESTION OBLIGATAIRE

CHAPITRE I - APPROCHE ACTUARIELLE ET EVALUATION OBLIGATAIRE

Section 1 : Les outils d'analyse actuariels Section 2 : L'évaluation des obligations

CHAPITRE II - STRATEGIES DE GESTION OBLIGATAIRE

Section 1 : Les stratégies actives de gestion obligataire Section 2 : Les stratégies passives de gestion obligataire

L'investisseur en obligations ne doit jamais se satisfaire de savoir la nature de son obligation, la méthode de placement de celle-ci ou encore les risques auxquels il se trouve confronté, mais il doit toujours avoir une idée précise sur les outils de mesure de ces risques et la maîtrise de l'évaluation de ses obligations permettant de maximiser le plus possible son rendement et ainsi réduire le risque.

En effet, la gestion obligataire a évolué avec le temps ; il ne s'agit plus, pour les investisseurs, de choisir la dimension de leur portefeuille et de maîtriser les outils actuariels classiques tels que la duration ou la sensibilité d'une obligation au taux d'intérêt, mais bien plus encore, l'appréhension d'une modélisation efficace de la courbe des taux d'intérêt s'avère incontournable pour le gérant de portefeuille obligataire.

Toutefois, le processus de gestion obligataire repose sur des stratégies bien spécifiques qui doivent être appréhendées par l'investisseur dans un raisonnement hiérarchique bien organisé et suffisamment structuré. Souvent, la pertinence des choix des investisseurs dépend fortement des stratégies entreprises, il s'agit de cibler la stratégie la plus adéquate en fonction des situations pendant un horizon d'investissement déterminé.

Tous ces instruments seront présentés dans cette première partie purement théorique. Dans un premier chapitre, nous présenterons les outils actuariels et les méthodes d'évaluation d'obligations à travers l'analyse de la courbe des taux d'intérêt. Le deuxième chapitre de cette partie sera consacré à la présentation des différentes stratégies de gestion obligataire.

Ce chapitre se structure comme suit :

Section 1 : Les outils d'analyse actuariels Section 2 : L'évaluation des obligations

Le champ de la gestion obligataire est très vaste, de la diversité des marchés financiers à la grande variété d'actifs financiers, on assiste au développement de nombreux outils d'analyse permettant de mieux comprendre le mécanisme des obligations. Toutefois, ces outils sont appelés `actuariels', ils se basent donc sur le principe de l'actualisation qui présente certains avantages mais aussi des inconvénients.

Nous allons essayer dans ce chapitre d'expliquer ce principe tellement répandu dans l'environnement financier et présenter tous les outils nécessaires à la mesure du risque de taux. Ensuite, nous opterons pour l'évaluation des obligations à travers l'appréhension de la notion du taux d'intérêt, la présentation de la structure par terme de taux et d'en projeter les théories explicatives.

Section 1. Les outils d'analyse actuariels

Avant de passer à l'évaluation des obligations, nous avons jugé nécessaire d'aborder en premier lieu les outils d'analyse des risques pour pouvoir maîtriser, ensuite, le processus d'évaluation. La sensibilité, duration et convexité des obligations à taux fixes sont des éléments habituels des financiers leur permettant d'apprécier le risque de taux. La connaissance de ces valeurs instantanées d'un portefeuille et leur projection permettent d'établir une stratégie d'investissement ou de désinvestissement en fonction de l'anticipation de la courbe des taux, tout en respectant certaines contraintes imposées sur ce portefeuille.

1. Le taux de rendement actuariel

Le rendement actuariel (yield) constitue le premier outil utilisé pour l'analyse des risques. Il est basé sur un concept très important : l'actualisation.

1.1. L'actualisation

Pierre Vernimmen1 définit l'actualisation comme étant : « la méthode consistant à déterminer la valeur d'aujourd'hui de flux qui se produiront dans le futur : elle est donc l'inverse de la capitalisation. Elle permet de comparer des sommes reçues et versées à des dates différentes. »

Soit P la valeur actuelle de l'actif étant placé à un taux t pour n périodes, on aura au terme des n périodes : Pn = P.(1+t)n. Par contre, le montant P payé en début de période est tel que : P = Pn.(1+t)-n.

Ainsi, il est possible de calculer la valeur de l'actif à n'importe quel moment de la période de son placement. Ce qui permettra de comparer les évolutions des prix par rapport aux taux de l'actif financier.

1.2. Le taux actuariel

Le taux actuariel est le taux calculé sur un modèle actuariel, lequel est une simplification du processus d'actualisation. Il s'agit du taux qui permet d'égaliser la somme des valeurs futures (coupons + remboursement ou valeur de vente), et la valeur d'émission du titre.

Le taux actuariel n'est autre qu'une solution de l'équation qui dépend des caractéristiques propres au titre obligataire. Ainsi, pour une obligation remboursable à l'échéance et ayant pour variables :

1 Pierre Vernimmen, analyste financier, diplômé du HEC, auteur du livre Finance d'Entreprise.

P : prix de l'obligation en pourcentage de la valeur nominale N : durée de vie de l'actif (en années)

C : Les flux (intérêts périodiques)

r : taux de rendement

On obtiendra :

C C C+K

P = + +
·
·
· +

(1+r) (1+r)2 (1+r)N

De cette formule, on déduira que le taux actuariel correspond tout simplement au taux nominal dans le cas où il n'existe ni prime d'émission, ni prime de remboursement, et aussi lorsque les paiements périodiques relatifs à l'obligation sont réinvestis au même taux et pendant la même période (annuel, semestriel, trimestriel...etc.).

Le taux de rendement nous paraît donc assez pratique vu que le remboursement du nominal est généralement à l'échéance de l'obligation (in fine), il se caractérise aussi par sa simplicité de calcul et son apparence car il est souvent proche des taux d'intérêt en vigueur sur le marché, néanmoins, cet outil présente des inconvénients.

En effet, l'inconvénient majeur du modèle actuariel, qui applique le même taux d'actualisation à tous les flux, est le fait que ce taux ne correspond véritablement à la réalité que lorsque la courbe des taux est plate, un fait qui est assez rare sur le marché.

Aussi, l'hypothèse selon laquelle les flux sont réinvestis au même taux pour chaque période, fait du modèle actuariel un champ d'analyse restreint.

Exemple

Prenons comme exemple une obligation remboursable in fine ayant les caractéristiques suivantes :

P : 105%

Taux de coupon : 7% Maturité : 6 ans

Les cash-flows annuels qui sont payés sont composés d'intérêts périodiques calculés sur le capital restant dû : Intérêt = Coupon annuel x capital restant dû1.

Le taux de rendement actuariel t relatif à cette obligation est une solution de l'équation :

105 = 7

(1+t)

7 +...+7+100

+ (1+t)2 (1+t)6

Ainsi, et étant donné que le prix de l'obligation change constamment, à chaque prix correspondra un taux actuariel déterminé en remplaçant dans le formule précédente.

2. La duration actuarielle

Le concept de duration est utilisé dans la mesure temporelle d'un titre obligataire. En effet, l'investisseur sur le marché financier peut se poser la question : comment mesurer la durée de vie d'un titre à un instant donné ? La duration vient en réponse à ce questionnement.

Le principe de la duration est une idée inspirée par le financier Frédéric Macaulay en 1938, puis développé quelques années plus tard par d'autres personnalités du marché financier. Néanmoins, il ne sera utilisé comme outil de gestion qu'au début des années 70 car il s'est avéré performant pour son utilisation dans ce domaine.

2.1. Durée de vie de l'obligation

La duration peut être interprétée comme durée de vie à maturité ou bien comme une durée moyenne. Néanmoins, ces mesures ne reposent pas sur le modèle actuariel.

2.1.1. La durée de vie à maturité

Elle représente la durée pendant laquelle l'investisseur attend pour recevoir son ultime flux. Elle peut être calculée à n'importe quel moment après la date de l'émission à condition qu'elle soir prévue dans le contrat de l'émission.

Cette mesure est très pertinente en particulier si l'obligation est remboursable in fine, cependant, cette mesure ne concerne pas les obligations remboursables par amortissements échelonnés.

2.1.2. Durée de vie moyenne

Cet outil a pour avantage de s'appliquer pour les obligations tenues par le remboursement par amortissements, Frédéric Macaulay a été le premier à définir ce concept comme « l'essence de l'élément temps d'un prêt », il s'agit de la moyenne pondérée des durées de chaque fraction de l'emprunt, il suffit d'en calculer la maturité de chaque fraction proportionnellement au nombre des titres. Par ailleurs, cette option doit être prévue dans le contrat d'émission.

Exemple

Il suffit de prendre un exemple simple pour comprendre ce concept : prenons un emprunt obligataire amorti annuellement selon l'échéancier ci-après :

Tableau n°1 : Exemple durée de vie moyenne

Années

Nombre de titres
remboursés

1

100

2

120

3

140

4

160

5

180

6

200

Total

900

Le durée de vie moyenne sera donc de :

Dm

100x1+120x2+140x3+160x4+180x5+200x6 = 3,89 années =
900 Pour parvenir à ce résultat, la formule générale utilisée est la suivante :

Dm=

E mj.j

E mj

Où :

mj : amortissement à la jème échéance. J : période jusqu'à la jéme échéance.

Ainsi, on en déduit que cette méthode n'est applicable qu'aux emprunts amortissables avant l'échéance finale puisque l'on sait que la durée moyenne d'une obligation remboursable in fine est la maturité finale. Par ailleurs, nous remarquons que la durée de vie n'utilise pas du tout le modèle actuariel car elle repose sur le principe de composition des flux de diverses échéances sans pour autant les actualiser.

La duration actuarielle permet de pallier à cet inconvénient.

2.2. Duration actuarielle

« La duration se définit comme une durée de vie moyenne pondérée de l'ensemble des cash-flows d'une obligation. Le choix de la pondération est important. On aurait pu imaginer de pondérer chaque échéance par le poids relatif du cash-flow par rapport au total. Macaulay (1938), lorsqu'il a introduit la duration, a préféré retenir une pondération actuarielle en partant du principe selon lequel 1 dollar de flux perçu dans 10 ans ne doit pas peser autant qu'un dollar de paiement dans un an »1.

En effet, la duration de Macaulay prend une formule dans laquelle les flux générés par l'obligation sont actualisés à un taux actuariel. On peut donc résumer le paragraphe précédent en disant simplement que : la duration est la durée de vie moyenne des flux financiers d'un titre pondérés par sa valeur actualisée. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la duration est élevée, plus le risque est grand.

L'expression de la duration D de Macaulay s'écrit donc comme suit :

n

CCFi . i + r)i)

D=

i=1

n

( CFi

+ r)i)

i=1

i=

(

(

1-F

r)i

Avec : CFi: Flux générés par l'obligation pendant une période n

: l'intervalle de temps, exprimé en années, séparant la date d'actualisation de la date de flux

r : le taux actuariel de l'obligation, il représente la solution de l'équation :

P= ln

CFi

Remarque

La duration (D) est une mesure temporelle plutôt approximative de la répercussion d'une variation des taux d'intérêt sur la valeur d'une obligation.

d

Ainsi, on remarque que la mesure du risque,

dr s'exprime en fonction de la duration :

dP

dr

.D

. D'où, on déduira que la duration n'est rien d'autre que l'élasticité (au signe

1+r

négatif) du prix de l'obligation par rapport au taux actuariel (r) :

D = - d /

dr/(1+r)

Cette formule permet de conclure que plus la duration est grande plus le risque d'exposition au taux d'intérêt est important.

Exemple : un exemple est nécessaire pour comprendre cette notion de duration actuarielle :

Prenons une obligation remboursable in fine ayant pour caractéristiques :

Prix : 94,12 ; Coupon : 6% ; Maturité : 5 ans ; Taux de rendement actuariel : 8%.

En appliquant la formule de la duration actuarielle, et par application numérique, on aura :

D = 6*1*(1,08))1 +6*2*(1,08))2+6*3*(1,08))3+6*4*(1,08))4+ 106*5*(1,08)-~

94,12

=

408,48

94,12

? D = 4,34 années.

On constate que la duration est toujours inférieure à la durée de vie de l'obligation du fait de l'actualisation des flux1, elle correspond à la durée nécessaire pour la récupération du capital investi et des flux générés par l'investissement.

2.3. La sensibilité des prix obligataires : Sensitivity

La duration peut aussi être considérée comme une donnée reflétant la sensibilité du cours
d'un titre au taux d'intérêt. En effet, nous savons que le prix est déterminé à partir de la

formule : P =

~

~ ~ ~~~

~~~

(1+r)'~

Et en supposant une variation de taux d'intérêt, nous allons en analyser la conséquence sur le prix d'un titre :

d C1 2.C2 n.Cn

...

dr (1+0)1 (1 + r)71

(1 + 0)3

,(r) =

= -

7

(89) ~ ~ C; .J

8 <8 (1)

(8=);

La sensibilité peut être définie comme étant la variation du prix d'un titre résultant d'une

variation relative du taux d'intérêt : S = -

>(r) =

d / .

dr

Ainsi, en remplaçant l'écriture de formule (1) dans S, on obtiendra :

~

S = - 8

(1 + r)

> ( C1 .j

(~@~)?%

?=1

~

V(Cj

(~@~)?%

?A

Ce qui nous permettra d'écrire la sensibilité en fonction de la duration :

1

S = - (1+r) . D

Autrement dit, la sensibilité n'est autre que la duration actualisée (au signe près1) par le taux t. On parle alors de « duration modifiée ». Il s'agit de la variation pour 1% de taux (100 points de base) du prix du titre par rapport à son taux actuariel. Ainsi, une obligation ayant une sensibilité de 5 verra sa valeur baisser de 5 % si le taux d'intérêt augmente de 1%.

2.3.1. Propriétés de la sensibilité

> Plus une obligation à taux fixe est longue, plus elle est sensible au taux d'intérêt ;

> La sensibilité est une élasticité, elle possède des propriétés paradoxales : plus le taux nominal d'un titre à taux fixe est élevé, plus le risque de taux est important. Néanmoins, sa sensibilité sera moins importante pour une obligation de mêmes caractéristiques mais avec un taux nominal plus faible.

2.3.2. Objectifs et limites de la sensibilité

> La sensibilité est une mesure patrimoniale utilisée par des gestionnaires de fonds, elle représente le rapport de la mesure 1ère du risque de taux (P'(r)) à la valeur actualisée du

titre, i.e. aux capitaux investis et non à sa valeur nominale.

> A noter que les professionnels des marchés de taux d'intérêt dans les pays développés utilisent le P'(r) non corrigé pour la mesure 1ère du risque de taux.

> La sensibilité est très intéressante à utiliser lorsque les fluctuations de taux d'intérêt sont faibles.

2.4. Propriétés de la duration : Effets de variation de l'échéance, du taux de coupon et de la maturité sur la duration

> La duration d'une obligation zéro-coupons est égale à sa maturité ;

> La duration d'une rente perpétuelle est Cil ne dépendant pas du taux de coupon.

Elle s'obtient en considérant une obligation zéro coupon où nous aurons :

C

2 qu'il faudra remplacer dans la formule de la sensibilité1.

dP

dr

- -

dP /P

> A partir de la formule de la duration, on peut déduire une relation inverse entre la duration d'une obligation et son taux actuariel de rendement ;

> La duration apparaît comme une élasticité E au signe près. En effet, celle-ci
représente la variation relative du prix du titre rapportée à la variation relative du terme

actuariel (1+r), tel que : E =

d(1+r)/(1+r) et en considérant :

dP /P

S=

d(1+r)

D ;
· il s'en suit que :

(1+r)

- -

1

E=

dP /

= - D (2)

d(1+r)/(1+r)

> La duration d'un titre obligataire est une fonction décroissante du taux de coupon. En effet, si le coupon, et donc le taux de coupon, est élevé, la duration est courte du fait que la masse des premiers flux payés est plus importante que celle payée dans les dernières échéances ;

Pour ce qui est de la relation entre la maturité et la duration, il est plus complexe de déterminer le rapport existant vraiment. Cependant, des approximations pratiques sont schématisées pour mieux comprendre le mécanisme.

Considérons une obligation se vendant au pair ou au-dessus, la duration aura tendance à augmenter constamment avec la maturité. De son coté, pour les obligations très décotées par rapport au pair, la duration suit l'échéance dans ses variations jusqu'à un certain seuil où elle commence à décroitre. Il s'agit là d'une situation rare qui ne s'applique qu'aux titres de très longue durée et au taux de coupon très faible (titres à 40 ans de maturité).

Les variations résultant de la relation entre la duration et la maturité sont représentées dans le schéma ci-après :

Duration D

Titre cotant au pair ou au-dessus du pair

Titre cotant au-
dessous du pair

Titre à coupon zéro

Maturité n

Graphique n° 1 : Relation entre la duration et la maturité d'un titre Ce graphique nous permet de tirer les conclusions suivantes :

> La duration d'un titre est d'autant plus importante que le taux de coupon est peu important et que la décote est plus forte ;

> Les caractéristiques du titre ont un effet direct sur la duration : Un titre à zéro- coupon est représenté par une droite linéaire car sa duration est égale à sa maturité. Cependant, les titres à coupon non nul ont une duration inférieure à leur maturité. Les titres cotant au-dessous du pair ont une duration croissante jusqu'à ce qu'elle atteint son paroxysme, puis décroit. Concernant les titres qui se cotent au pair ou au dessus du pair, leur duration croit avec l'échéance mais à un taux décroissant.

> Les obligations à faible taux de coupon ont toujours une duration supérieure aux obligations à taux de coupon plus important.

2.5. La duration d'un portefeuille obligataire

Un portefeuille est composé de titres, et étant donné que chaque titre a une duration, il en existe forcément une duration pour une masse de titres. Celle-ci est égale à la moyenne pondérée des durations des titres individuels qui composent le portefeuille. Les poids pris en considération sont les valeurs présentes des titres (valeur totale + intérêts courus) rapportées à la valeur globale de l'ensemble des titres.

Supposons un portefeuille P, composé de k titres ayant chacun une valeur de marché Vi, la valeur du portefeuille est : k

Vp = ? Vi

i =1

2.5.1. Calcul de la duration (D) d'un portefeuille

k

La proportion des titres dans le portefeuille est de : wi = V i / Vp tel que : ? wi = 1.

i = 1

Hypothèse : En considérant que la courbe des taux est plate, donc que les taux d'intérêt
évoluent en constance pendant toute la période de placement, et soit dr la variation de

taux d'intérêt. La variation de la valeur du portefeuille sera donc de :
k k

dVp ? dVi k?4 dVi/Vi

:

dVp = ? dVi. Ce qui nous donnera = ... (3)

Vp Vp Vp/Vi

i=1 i =1 i =1

La variation relative des titres : En reprenant la formule (2) représentant l 'Elasticité

dv +r

en fonction de la duration, on aura : i = -- Di .d

Vi (1(l+r))

La variation relative de la valeur du portefeuille : s'obtient en remplaçant cette dernière formule dans l'expression (3), soit :

d(1+r)

dVp

Vp

= (-13L( 1+r )K

i =1 Vp/Vi

k

= E - wi . Di. [d (1+r)/ (1+r)]

i =1

Rappelons aussi que l 'Elasticité est la variation du prix par rapport à la variation du

taux d'actualisation (1+ r), ce qui nous donne la Duration D du portefeuille (au signe

k

près) qui s'exprime comme suit : D = - dVP/VP= ? wi. Di qui représente

d(1+r)/(1+r) i = 1

effectivement la moyenne pondérée des durations de titres qui composent le portefeuille. 2.5.2. La sensibilité (S) d'un portefeuille :

1

Sachant que la sensibilité peut s'écrire en fonction de la duration soit : S = - . D.

(1+r)

En remplaçant cette formule dans l'expression de la duration d'un portefeuille, nous

aurons : - S. (1+r) = - ? wi . Si . (1+r).

D'où :

S = ? wi . Si

i

En effet, cette formule montre que les caractéristiques de la duration peuvent aussi s'appliquer à la sensibilité du portefeuille qui est donc égale à la moyenne pondérée des sensibilités des différents titres composant le portefeuille.

3. La convexité : (bond convexity)

Pour une variation importante de taux d'intérêt, la sensibilité fournit une variation des prix des obligations non suffisamment précise ; en effet, la réalité du marché nous laisse dire que la sensibilité, représentée par une fonction de dérivée première, ne donnera une bonne approximation des prix que pour des variations infinitésimales des taux d'intérêt. Donc, le recours à une méthode précise impose l'application d'un terme de second ordre, négligeable pour des petites variations de taux d'intérêt. Cet élément suppose que la relation qui lie le prix et le taux de rendement d'une obligation n'est pas linéaire mais plutôt convexe ; d'où le concept de `convexité`.

3.1. Définition de la convexité

La convexité est la dérivée seconde du cours d'une obligation par rapport au taux d'intérêt. Elle mesure la variation relative de la sensibilité d'une obligation pour la petite fluctuation des taux d'intérêt. Par ailleurs, la convexité exprime la rapidité de l'appréciation et la lenteur de la dépréciation du cours de l'obligation si les taux baissent ou montent respectivement.

La mesure approximative par la sensibilité fournit une valeur différente du prix exact de l'obligation, en fait c'est un prix `approximatif'. Sur le graphique ci-dessous, on peut lire l'écart obtenu entre le prix calculé et le prix exact de l'obligation :

r

r1

ro

Po

P1

P(r)

Graphique n° 2 : Illustration de l'écart entre le prix calculé et le prix exact

En utilisant le théorème de développement de Taylor1, on peut approcher la variation du prix d'une obligation en fonction de son taux actuariel (r) :

P(r) '' P(r0) + P'(r0).(r-r0) +

P(2) (r) j (r-r0)2 + E

2 I)(r)

Avec : P (r) : le prix de l'obligation

P' (r) = dP(r)

dr , variation du prix par rapport au taux d'intérêt ;P(2) (r) = d2 P dr(r)
,

dérivée seconde prix de l'obligation.

2)

Sachant aussi que : dP(r) e=, P'(r0) dr + P2( I)(r()) dr2

dP(r)

(r)

I)/ (r)

eS.I

IS.I

d + P(2) (r) d 2

I)(r) r 2 I)(r) r

On peut écrire:

P(2) (r) 2

dP(r) - S dr + dr

P) 2 I)(r)

Or, la convexité (C) est définie comme le moment de second ordre de la variation des

prix par rapport au taux d'intérêt : C =

P(r)

P(2) (r)

dP(r) = - S dr +

P(r)

Ce qui nous amène à :

C

2

dr2

Ou encore en appliquant la définition à la valeur actualisée, on aura ainsi :

1

Convexité = In (ti (1+ti) Fi)

P

.(1+

r

)

2

i

=

1(1+

r

)ti

Cette formule permet de déduire que plus la convexité est grande, le prix diminue lentement pour une hausse de taux et que si les taux baissent le prix du titre subit une augmentation sensible.

Les propriétés de la duration sont applicables à la convexité, celle-ci est d'autant plus grande que la maturité de l'obligation est longue et le coupon faible. Cependant, et comme nous le montre le graphique 2, la convexité fournit une meilleure approximation du cours de l'obligation pour les variations de taux d'intérêt limitées, et cette précision sera d'autant plus importante si on considérait les autres termes du développement de Taylor.

3.2. Convexité d'un portefeuille

La convexité Cp du portefeuille obligataire est définie comme la moyenne pondérée des convexités Ci des k titres qui le composent. Elle a pour formule1 :

k

Cp = E wi x Ci

i=1

Où : wi désigne le poids de la valeur de (Vi) marché de l'obligation i rapporté à la valeur du portefeuille P.

4. Les limites des outils d'analyse actuariels

> Taux de rendement et réinvestissement des coupons

La formule du taux de rendement actuariel suppose que les coupons sont réinvestis au même taux, chose qui est peu évidente sur un marché. En effet, cette hypothèse ne prend pas en compte les fluctuations régulières des taux.

1 La démarche de construction de la formule a été illustrée précédemment dans la page 43.

> La duration est un instrument de mesure performant pour les obligations à taux fixe et remboursables in fine. Cependant, cet outil est insuffisant pour les autres types de titres ;

> Les outils actuariels supposent généralement que la courbe des taux est plate et ne tiennent pas compte des mouvements de cette courbe ;

> La duration ne peut être utilisée comme outil performant pour la mesure de la sensibilité d'une obligation au taux d'intérêt, que dans le cas d'une variation importante de taux d'intérêt, à défaut c'est la convexité qui est prise en compte.

Nous avons passé en revue les outils permettant à un gestionnaire d'avoir une simple idée sur la valeur actuelle de ses titres et d'en projeter les perspectives de gain ou de perte. Ces outils sont très simples à développer, mais contiennent beaucoup de lacunes, chose qui n'empêche guère les analystes à les utiliser tant leur importance les a rendus indispensables dans toute évaluation obligataire.

En effet, l'évaluation des obligations et d'un portefeuille d'obligations reposent beaucoup sur ces outils, cette analyse fera l'objet de développement dans la prochaine section.

Par ailleurs, nous avons vu que l'inconvénient majeur des outils actuariels est le principe de constance du taux de rendement actuariel dans le temps, nous ne pouvons donc pas avancer sans pallier à cette limite à travers l'analyse de la courbe des taux d'intérêt, qui fera également l'objet de la deuxième section de ce chapitre.

Section 2. L'évaluation des obligations

La théorie de taux d'intérêt a toujours été considérée comme un élément fondamental dans les choix financiers, celle-ci s'avère incontournable en gestion financière. A cet effet, les variations des taux d'intérêt prennent autant d'ampleur qu'elles peuvent affecter les choix d'investissement.

Nous avons vu dans la première section de ce chapitre que les outils actuariels étaient des instruments fiables d'analyse du risque de taux, ils s'avèrent contraignants pour les investisseurs d'autant qu'ils considèrent la constance des taux de rendement sur la période d'emprunt.

Ainsi, il s'agira dans cette section, d'explorer les facteurs qui régissent le niveau de taux d'intérêt et déterminant les prix des obligations.

1. Le taux d'intérêt

« Le taux d'intérêt est le prix du service immédiat de liquidité pendant une certaine période. Il est associé à un contrat par lequel le prêteur met à la disposition de l'emprunteur des liquidités. L'intérêt ici est le revenu certain qui découle de l'immobilisation des ressources monétaires pendant une certaine durée. Il s'agit de la rémunération du service de la liquidité dans la durée »1.

En effet, le contrat obligataire oblige le prêteur à sacrifier une somme actuelle au profit de l'emprunteur, rémunérant un intérêt basé sur un taux établit en pourcentage sur cette somme, augmenté à la fin de la période du montant de la transaction. Par exemple, un prêteur donne 100.000 DA à un emprunteur pour la durée de 1 an au taux R, il a sacrifié de la liquidité immédiate en vue de revenus futurs. Il recevra 10.000 DA d'intérêts dans une année augmentés de la somme payée en début de période. Il aura dans une année : 100.000* (1+R) = 110.000.

Ce qui nous donne un taux d'intérêt de : R = 110.000

100.000 - 1 = 10%.

Le taux d'intérêt permet d'établir une relation entre la valeur d'un investissement immédiat et les paiements futurs liés à cet investissement.

2. L'évaluation des obligations 2.1. Valeur d'une obligation

Nous savons que la valeur monétaire d'une créance est différente que l'on se situe à un
moment actuel ou futur. En effet, bien que la valeur que paye l'investisseur aujourd'hui

CHAPITRE I : Approche actuarielle et évaluation obligataire

)

Le coupon couru prend la formule :

47

 
 

soit différente de la valeur des coupons et remboursements qu'il recevra dans le futur, le prix qu'il paye est lié aux sommes futures à un taux d'intérêt donné. Le principe de l'actualisation permet d'uniformiser les valeurs à une date donnée.

Le prix d'une obligation s'exprime selon la formule suivante :

P = I

n ( CFi

i=1 (1-Fr)i)

Avec P: prix théorique de l'obligation à un instant donné ; CFi : Flux monétaires (coupon + remboursements); r : taux de rendement ;

i : période d'investissement.

Cette formule permet d'obtenir le prix d'une obligation à n'importe quel moment de la période de placement. A cet effet, il s'agit simplement de prendre en considération les coupons courus jusqu'à ce moment.

Supposons que l'on se situe à M mois après le jème coupon, le prix de l'obligation sera :

In-j

Fi

+1

( (i+

r

)

i

-

m

it

2

) P'=(2.1

i=

1

K*c*M

Coupon couru =

 

1200

K : capital payé en début de période ;

c : taux du coupon ;

M : nombre de mois écoulés après le jème coupon.

2.2. Relation prix/taux de rendement actuariel

Le comportement financier des investisseurs sur le marché laisse entendre que les deux facteurs prix et taux actuariel de rendement sont liés mais inversement. En effet, la réalité du marché impose le fait que les investisseurs optent pour les investissements les plus rentables, par conséquent, si les taux d'intérêt subissent une hausse, l'investisseur aura intérêt à vendre son obligation afin d'investir dans d'autres, et toutes choses égales par ailleurs, on assistera à une baisse des prix des obligations. Par ailleurs, en cas de baisse des taux d'intérêt, le cours de l'obligation augmente.

Il est plus judicieux de présenter cette relation en graphique, en considérant une obligation remboursable in fine à taux de coupon de 11% et ayant une maturité de 5ans :

48

CHAPITRE I : Approche actuarielle et évaluation obligataire

Prix(%)

160

140

120

Obligation à coupon 11%, maturité 5ans

60

40

20

0

y=3% y=5% y=7% y=9% y=11%y=13%y=15%y=17%y=19%y=21%

Taux de rendement actuariel

100

80

Graphique n° 3 : Relation entre le prix d'une obligation et son taux de rendement actuariel (yield).

D'après le graphique ci-dessus, nous pouvons constater que pour un taux de rendement de 11%, l'obligation vaut le pair (100%). Aussi, pour une valeur y=0%, le prix de l'obligation n'est autre que la somme des cash-flows générés par celle-ci, à savoir 155% et pour valeur infinie y = 8%, la valeur de l'obligation est nulle (P8=0). Par conséquent, on peut déduire la relation inverse entre ces deux facteurs à travers la lecture de la forme de la courbe représentée dans le graphique.

Par ailleurs, la courbe obtenue prend une forme convexe et non linéaire, cette forme provient de l'influence d'autres paramètres à savoir la maturité de l'obligation et son taux de coupon.

2.3. Effets sur la variation des prix obligataires

Généralement, les facteurs pouvant affecter les prix des obligations sont : le taux de coupon, la maturité, leur asymétrie et leur convergence vers le pair.

2.3.1. L'effet coupon

En considérant deux obligations dont les caractéristiques sont similaires à part le taux de coupon, plus celui-ci est grand plus la variation du prix de l'obligation sera faible.

Penons un exemple pour l'illustration de ce point où on considère trois obligations aux mêmes caractéristiques sauf le taux du coupon qui diffère. Ainsi, on considère deux obligations A et B à taux respectifs de 9% et 4,5% et une obligation Z à zéro-coupons qui nous servira d'appui pour mieux interpréter les résultats.

A noter que chacune des obligations a une maturité de 6 ans et vaut le pair (100%) à une date D.

Ainsi, pour une variation à la hausse de 1% du taux de rendement actuariel (de 10% à 11%), on obtiendra les résultats qui sont représentés dans le tableau 2 et schéma 4 suivants :

Tableau n° 2: Effet du coupon sur la variation du prix de l'obligation

 

Ancien prix (%)

Nouveau prix (%)

Variation
relative

Taux de rendement

Y=10%

Y=11%

Ay = +1%

Obligation A (9%)

95,65

91,54

(4,29)

Obligation B (4,5%)

76 ,05

72,50

(4,66)

Obligation Z (0%)

56,45

53 ,46

(5,29)

La hausse du taux de rendement de 1% a provoqué une baisse considérable des prix pour les obligations zéro-coupons. Néanmoins, l'obligation ayant un fort taux de coupon voit son prix baisser mais à des proportions moindres que la première. Ces résultats nous montrent effectivement que plus le taux de coupon est élevé le prix baisse moins. Il s'en sort que le prix du titre assorti du coupon le plus élevé est supérieur pour un taux actuariel donné.

180

160

140

120

100

80

40

60

20

Prix

0

Taux de
rendement

Obligation A (9%)

Obligation B

(4,5%)

Obligation Z (0%)

Graphique n° 4 : Illustration de l'effet coupon sur la variation des prix des obligations.

2.3.2. L'effet maturité

Dans toute situation d'équilibre, on considère que plus maturité d'une obligation est
longue, plus les fluctuations des prix sont élevés, ceci s'explique par l'évolution du taux

300

250

200

150

100

50

0

Prix

Taux de
rendement

Obligation A (6ans)

Obligation B (10ans)

Obligation C (25ans)

de rendement pendant la période. Il existe une relation croissante entre la maturité et le prix d'une obligation.

Cette relation peut être vérifiée en considérant l'exemple suivant :

Soient trois obligations (A, B, et C) cotant le pair (100%) et remboursables in fine dont le taux du coupon s'élève à 10%, ayant des maturités différentes respectivement de : 6, 10 et 25ans, les résultats de la variation des prix en prenant en compte une situation d'évolution du taux de rendement de 1% à une certaine période T, sont présentés dans le tableau 3 ci-après avec comme illustration un graphique n°5 montrant l'effet de cette hausse sur les prix de chacun des titres :

Tableau n°3: Variation des prix selon la maturité

 

Ancien prix (%)

Nouveau prix (%)

Variation

Taux de rendement

Y=10%

Y=11%

Ay = +1%

Obligation A (6ans)

100

95,77

(4,23)

Obligation B (10ans)

100

94,11

(5,89)

Obligation C (25ans)

100

91,58

(8,42)

La hausse du taux de 1% a eu pour effet la diminution des prix des trois obligations ; néanmoins, cette baisse est d'autant plus grande pour l'obligation à longue maturité (25ans) dont le prix a chuté de près de 8,5% alors que celui-ci n'a baissé que de 4,23% pour l'obligation A (6ans). Ainsi, en multipliant la maturité par 4 fois et pour le même coupon, l'obligation ne vaudra que le double de sa valeur.

Enfin, ces résultats peuvent être résumés dans le graphique suivant :

2.3.3. L'asymétrie : Effet d'une variation de taux de rendement sur les prix

Toutes les obligations ne voient pas leurs prix varier avec la même amplitude pour une variation de taux identique (la simulation prise en compte est une hausse de 1%). En effet, celle résultant d'une baisse de taux est plus importante du fait de la convexité de la relation liant les prix aux taux de rendement actuariels.

Prenons l'exemple d'une obligation à taux de coupon de 9% et de maturité de 5ans et considérons les résultats présentés dans le tableau 4 ci-après pour une hausse et une baisse de 1% du taux de rendement :

Tableau n°4: Asymétrie des variations des prix des titres

Variations des taux

Ay=0%

Ay=1%

Ay=-1%

Taux de rendement

y=9%

y=10%

y=8%

Obligation 9% (5ans)

100

96,209213

103,99271

Variations des prix

0

-3,79079

3,99271

D'après ces résultats, nous pouvons constater que si le taux de rendement augmente de 1% les prix baissent, et qu'une même variation à la baisse de y engendre la hausse des prix mais avec des proportions plus grandes que dans le premier cas. L'écart entre les variations des prix est de seulement E=0,202%.

Par ailleurs, une variation Ay=#177; 5% nous donnera un écart entre les variations des prix de : E1=5,094%. Ce qui représente un écart considérable par rapport au cas de variation de #177;1%.

Enfin, l'asymétrie nous démontre bien la relation convexe existant entre le prix et le taux de rendement actuariel de l'obligation.

2.3.4. La convergence vers le pair

Les prix des obligations évoluent avec le temps et tendent de plus en plus vers le pair (ou bien vers la valeur du remboursement s'il n'est pas égal au pair) surtout à l'approche de l'échéance du titre, peu importe le niveau du taux d'intérêt.

Prenons un exemple d'une obligation à coupon 10%, maturité : 6ans, taux de rendement : 12%. Après les calculs, on obtiendra le tableau suivant :

Tableau n°5: Convergence vers le pair des prix obligataires

Durée jusqu'à l'échéance

6ans

5ans

4ans

3ans

2ans

1année

Prix pour taux
de rend. : 12%

91,78

92,79

93,92

95,20

96,62

98,22

Prix pour taux
de rend. : 10%

100

100

100

100

100

100

Prix pour taux
de rend. : 08%

109,25

107,98

106,63

105,15

103,57

101,85

A partir des données de ce tableau, nous obtiendrons le graphe ci-après :

115

110

105

100

95

90

85

80

Prix

6ans 5ans 4ans 3ans 2ans 1année

Durée à échéance

Taux de rendement 12%

Taux de rendement 10%

Taux de rendement 08%

Graphique n° 6 : Convergence vers le pair obligation TC=10%, 6ans.

Comme le montre le graphique, les prix évoluent dans le temps et finissent par converger vers la valeur du pair. Cependant, le graphe montre bien que cette évolution est différente selon qu'on prenne en compte une obligation surcotée, au pair ou décotée ; l'obligation surcotée aura un prix qui diminue jusqu'à atteindre la valeur du remboursement, de son coté, l'obligation décotée verra son prix augmenter jusqu'à un certain seuil et enfin, l'obligation cotée au pair aura un prix constant jusqu'à l'échéance du titre.

Les différents concepts développés ci-dessus permettent l'estimation des variations des prix des obligations seulement pour des taux de rendement donnés. Ainsi, un autre concept vient pallier à cette insuffisance : c'est la structure par terme de taux d'intérêt (STTI) qui permet l'estimation des variations des prix de titres suite à des changements de taux de rendement.

3. La structure par terme de taux d'intérêt

La structure par terme des taux d'intérêt acquiert le statut d'objet d'analyse à part entière vers la fin des années trente, sous la direction de Hicks (1939) et Lutz (1940). La problématique concernant les taux a évolué des façons les plus remarquables pendant ces 40 dernières années, les analystes sont allés jusqu'à surnommer cette période par « l'âge d'or » des théories traditionnelles de la structure des taux.

A la fin des années 80, les nouvelles théories qui apparaissent ont eu beaucoup d'effet notamment à la dissolution des théories classiques qui, selon les analystes, contenaient des processus trompeurs à la réalité financière.

L'étude des théories de la structure par terme est assujettie à plusieurs hypothèses fondamentales qui ne sont pas toujours des plus « réalistes ». Ainsi, nous distinguons deux éléments qui expliquent ces théories. Le premier est lié aux anticipations des investisseurs qui ne s'intéressent qu'aux rendements qu'ils espèrent dégager dans le futur. De là découlent deux possibilités (toutefois présentées comme deux alternatives)1 : soit l'investisseur connait les taux d'intérêt qui prévaudront dans le futur ou bien il est incertain de l'évolution de ceux-ci mais espère obtenir le meilleur rendement possible.

Le deuxième facteur concerne le comportement de l'investisseur envers le risque : soit il a de l'aversion au risque2, soit il est neutre envers le risque ou bien il aime le risque.

Dans nos jours, la gestion obligataire repose beaucoup sur la théorie du taux d'intérêt. Celui-ci évolue constamment et régulièrement en fonction de la durée d'investissement des titres financiers. La relation qui lie le taux d'intérêt à la durée du titre est représentée par une courbe appelée « Structure par terme de taux d'intérêt ».

3.1. Définition

La structure par terme de taux d'intérêt ou courbe de taux est le terme attribué à une représentation graphique, à un moment donné, des taux de rendement sur un marché en fonction de la durée de l'investissement. On retrouve des courbes de taux en fonction de la vie moyenne, de la duration ou de la durée de vie à l'échéance.

Ces courbes peuvent être construites en référence à des emprunts à zéro-coupons, in fine ou amortissables mais dont le choix est complètement empirique. Elles reposent notamment sur des titres dont les caractéristiques sont homogènes (mode de remboursement, risque de défaut ou de liquidité... etc.).

1 En effet, nous étudierons les anticipations dans un avenir certain et les anticipations dans un avenir incertain.

2 Un investisseur qui a de l'aversion au risque signifie, toutes choses étant égales par ailleurs, qu'il préfère les distributions de probabilité de gains les moins dispersées, i.e. qu'il n'a pas de préférence pour le risque.

En pratique, on représente la structure de taux à un instant donné sur un graphe où l'on projette en abscisse la maturité et en ordonnée l'ensemble des taux spot : {Rt,1, Rt,2, Rt,3,..., Rt,n}. En général 1 , elle peut être : ascendante, en cloche, horizontale ou descendante :

(2)

(1)

5%

(3)

(5)

Taux

Maturité

Graphique n° 7 : Les formes de la structure par terme de taux

> (1) : courbe ascendante : la plus fréquemment observée où les taux croissent avec l'échéance et donc les taux longs sont supérieurs aux taux courts ;

> (2) : courbe en cloche : les taux augmentent jusqu'à atteindre un maximum puis décroissent. Cette forme est plus en vue en période de hausse des taux ;

> (3) : courbe plate : forme très rarement observée sur le marché. Cette forme est expliquée par la stabilité de l'évolution future des taux d'intérêt ;

> (4) : courbe descendante : où les taux longs sont inférieurs aux taux courts. En fait, en situation de déclin économique, les investisseurs anticipent une diminution des taux à court terme et acceptent donc d'investir à long terme pour des rendements inférieurs.

Nous présenterons dans ce qui suit un modèle de structure par terme des taux en avenir certain puis incertain.

3.2. La structure de taux dans un univers certain

L'univers est dit « certain » lorsque les agents économiques ont une parfaite connaissance du futur, ce qui signifie qu'ils ont une idée précise sur les valeurs futures. Cette hypothèse est quasiment irréaliste dans un marché où les taux évoluent de façon permanente et continuelle.

Concernant la structure de taux dans un environnement d'anticipations certain, Leroy (1982) a dit que « Parce qu'en certitude, les taux de rendement sur les bons (et sur tout autre actif) sont égaux sur des intervalles comparables même lorsque les taux d'intérêt varient au cours du temps, les individus sont indifférents vis-à-vis de la maturité des bons qu'ils émettent ou détiennent. En conséquence, il n 'y a rien d'intéressant à dire à propos de la relation entre des bons de maturité différente. ».

Cependant, sachant que la plupart des théories traditionnelles se sont basées sur des hypothèses qui relèvent du monde certain, ce qui permettra de mieux comprendre le mécanisme de construction de la structure par terme.

Ce modèle, exposé autrefois par Lutz (1940), repose sur plusieurs hypothèses 3.2.1. Hypothèses

> Les titres transigés sont remboursables in fine, de maturité n, ayant un taux de

rendement Rt,n , ?n ;

> Le marché considéré est supposé parfait : pas de coût de transaction ni coût d'information et un risque de défaut quasi nul. On dit que c'est un marché walrassien où les ventes à découvert sont admises ;

> Les agents ont des comportements rationnels et préfèrent toujours plus à moins1 ;

> Etant dans un avenir certain, les agents économiques connaissent parfaitement les taux d'intérêt passés, présents et futurs.

Les trois premières hypothèses constituent la référence commune pour les diverses théories explicatives de la structure par terme de taux. La dernière hypothèse est propre aux caractéristiques du monde certain.

3.2.2. Stratégies d'investissement

Dans ce cas, on suppose que l'investisseur obtienne un rendement sûr pour n'importe quelle combinaison d'échéances, et comme l'avenir est plus que probable, il pourra prévoir le taux d'intérêt à une période dans le futur.

D'une manière générale, la stratégie de l'investisseur ayant des titres en t pour n périodes, impose le fait qu'il lui est équivalent dans un monde certain :

> D'investir en t dans des titres de maturité n et les conserver jusqu'à l'échéance t+n.

Cet investissement rapporte : (1+RY,7)7.

> De choisir une stratégie de roulement (roll-over), en d'autres termes, une stratégie consistant à placer en t les titres de même maturité au taux rt. Ensuite, de réinvestir le tout en t+ 1 dans des obligations de même durée au taux rt+1 ; et ainsi de suite jusqu'à l'échéance. En somme, cet investissement en roulement rapporte à l'investisseur :

(1 + rt).(1 + rt+1)...(1 + rt+n-1)

En considérant l'investissement pour n périodes, la généralisation de l'équivalence entre ces deux stratégies nous donne la relation mathématique entre les taux de rendement longs et courts :

(1+Rt,n)n = (1 + rt) (1 + rt+1) ... (1 + rt+n-1)

? (1+Rt,n) = [(1 + rt) (1 + rt+1) ... (1 + rt+n-1)] 1/n, (2.2)

? Rt,n = [(1 + rt) (1 + rt+1) ... (1 + rt+n-1)] 1/n - 1, ?t, ?n.

Avec :

Rt,n : est le taux de rendement appliqué en t d'une obligation de maturité n ;

rt : est le taux de rendement observé en t sur le marché d'une obligation d'une échéance d'un (1) an ;

rt+1 : est le taux de rendement anticipé par le marché d'une obligation d'une échéance d'un an commençant à courir en t+ 1.

On en déduit qu'à l'équilibre, les taux longs Rt,n représentent une moyenne géométrique des taux courts observés rt et anticipés rt+1, rt+2,..., rt+n-1.

3.2.3. Exemple illustratif

En considérant deux périodes d'investissement, et en supposant que le taux au comptant à un an est de 6% et le taux anticipé dans un an est de 8%1, alors le taux spot à deux ans est approximativement égal à 7%2 . Ce résultat est obtenu par application numérique dans la formule générale (2.2).

3.2.4. Enseignements tirés de cette théorie

Les travaux de Lutz (1940) lui ont permis de dégager un résultat plus qu'essentiel : le niveau des taux longs s'explique par celui des taux courts. Par ailleurs, Trois enseignements fondamentaux viennent justifier la capacité de la théorie des anticipations à expliquer les variations des taux d'intérêt :

1 On a supposé auparavant que les agents économiques sont capables d'anticiper les taux avec certitude.

2 En général, pour des considérations liées aux marchés, on affiche des taux approximatifs (arrondis). Toutefois, dans ce cas, l'application numérique nous donnera exactement un taux de rendement de 6,995327%.

> Généralement, lorsque le marché tend à anticiper une hausse de taux d'intérêt, la courbe de taux prend une forme croissante. Réciproquement, lorsque le marché anticipe des taux futurs bas, la courbe sera décroissante.

> La structure par terme en univers certain révèle avec exactitude la façon d'évolution des taux d'intérêt. En d'autres termes, les taux à terme sont ceux anticipés par le marché.

> Cette théorie suppose que les titres de maturités différentes sont parfaitement substituables entre eux.

Depuis ces enseignements, on peut déduire que les résultats obtenus par Lutz sont totalement dépendants d'hypothèses que certaines sont on ne peut plus dire `irréalistes'.

3.2.5. Contraintes du modèle de structure de taux en avenir certain

Cette théorie a fait état de plusieurs critiques. D'ailleurs, beaucoup d'analystes sont venus renforcer les fondements essentiels des travaux de Lutz et ainsi apporter des corrections aux hypothèses qui frôlent l'irréalisme.

> La première des critiques a pour origine les professionnels des marchés. En effet, cette théorie présume que les investisseurs peuvent prédire les taux d'intérêt pour des périodes futures lointaines. A la frontière de l'inacceptable, l'investisseur pourra connaître les taux d'intérêt pendant une période future finie. Mais voilà justement, cette théorie tend vraiment à pousser les réalités jusqu'à l'absurde !

Cette critique trouve réellement sa justification du fait que le comportement des individus sur le marché est totalement contraire à la logique de l'hypothèse.

> Ensuite, vient Hickman (1943) qui démontra que les taux observés réellement et les taux prévus (tests effectués pendant une certaine période) n'étaient guère égaux. Bien plus encore, il y découvre un écart très important et surtout variable.

> Depuis, de nombreux tests effectués ont abouti aux mêmes conclusions. Toutefois, Meiselman (1962) est parvenu à modéliser le rôle des anticipations dans un monde incertain. Pour cela, il a porté son attention aux autres hypothèses, notamment celle supposant que les investisseurs n'ont pas d'aversion au risque, ce qui n'est pas totalement vrai en réalité.

Par ailleurs, le concept le plus marquant de cette théorie demeure le fait qu'elle paraît indépendante des théories traditionnelles. Ceci dit, Lutz n'a, dans aucune circonstance, invoqué les arguments les plus couramment utilisés tels que : la priorité au monde présent, la préférence pour la liquidité ou encore le risque en capital.

Ces critiques ont donné une autre formulation aux théories qui expliquent la structure par terme : il s'agit de l'analyse du modèle de structure par terme en univers incertain.

3.3. La structure de taux dans un univers incertain

Les travaux de Lutz et Hicks n'ont pas été suffisants pour expliquer la structure par terme de taux d'intérêt. Les défaillances des modèles d'analyse en environnement certain ont contribué de façon extraordinaire à l'exposition de plusieurs autres théories qui s'adaptent aux réalités des marchés financiers. La période des années soixante à soixante- dix a été des plus marquantes, appelée « l'âge d'or » où on a vu le concept d'incertitude s'introduire dans les différentes analyses.

Nous étudierons les principaux processus théoriques développés pendant ces années. 3.3.1. Rôle des anticipations en avenir incertain

La théorie exposée dans ce point est similaire au modèle de structure par terme en univers certain, sauf en ce concerne les anticipations des opérateurs de marché qui sont, cette fois, imprévisibles. Dans ce cas, il suffira de remplacer les taux courts anticipés rt+1, rt+2,..., rt+n-1 par leurs espérances mathématiques : E (rt+1), E (rt+2),..., E (rt+n-1).

3.3.2. Principe du modèle

Pour Meiselman (1962), la théorie des anticipations en avenir incertain revient à reconsidérer la quatrième hypothèse proposée dans le cadre d'une structure par terme en monde certain, ce qui nous amènera à supposer que les agents sont, désormais, neutres envers le risque. A celle-ci, s'ajoute une cinquième hypothèse : celle de l'homogénéité des anticipations des agents économiques.

L'investisseur neutre envers le risque ne se préoccupe pas du risque de son investissement. Il aura tendance à vendre ses titres de plusieurs termes pour acquérir des titres courts. De ce fait, puisque tous les agents ont le même sens d'anticipation, on assistera incontestablement à une baisse des taux courts et hausse des taux à plusieurs périodes jusqu'à ce qu'il y ait équilibre entre les deux taux.

L'équilibre entre les deux stratégies d'investissement nous donne l'équation mathématique suivante1 :

(1+Rt,n)n = (1 + rt) (1 + E (rt+1)) ... (1 + E (rt+n-1)) (2.3)

Cette équation définit les taux longs comme la moyenne géométrique du taux court actuel et des taux anticipés espérés.

3.3.3. Anticipation et incertitude : formes de la courbe de taux

Cette relation nous permet d'affirmer que cette théorie caractérisée par l'incertitude repose entièrement et exclusivement sur la nature de l'anticipation des agents économiques :

· Si les agents anticipent une hausse du taux puis une baisse, on aura une courbe « en cloche » ;

· Si les agents anticipent une hausse (resp. baisse) continuelle des taux, on obtient une courbe de taux croissante (resp. descendante) ;

· Enfin, si les agents ne prévoient aucun changement du niveau des taux d'intérêt, on obtient une courbe plate.

3.3.4. Contraintes de la théorie : incertitude et arbitrage

Le problème majeur que pose cette théorie est l'incertitude. En effet, le passage du modèle certain amène à changer les variables futures par leurs éléments aléatoires. Autrement dit, Dans un monde incertain, les prévisions sont approximatives telles qu'il existe des termes d'erreurs parmi les variables explicatives du modèle prévisionnel.

Toutefois, le fait d'aller jusqu'à dire que l'incertitude n'existe pas dans le monde financier s'avère être un immense exercice intellectuel qu'on ne pourra jamais résoudre !

En fait, les professionnels de marchés pensent que la théorie des anticipations en univers certain n'est autre que la dérivée (pas au sens mathématique) des théories projetées dans un monde incertain.

La justification vient du seul constat que seul le comportement arbitragiste contribue à la réalisation des gains. Dit autrement, il semblerait que la théorie des anticipations ait simplement cherché son indépendance des théories de l'intérêt ; Ceci dit, il lui a fallu recourir aux principes fondamentaux du modèle en univers certain, à savoir l'arbitrage, l'hypothèse de neutralité envers le risque ainsi que l'hypothèse d'homogénéité des anticipations.

Ces méditations nous permettent d'en sortir avec une conclusion très importante : c'est que si l'arbitrage permet à la théorie des anticipations de garder son autonomie, alors elle ne peut être des plus performantes d'autant qu'elle ne prend en aucun moment compte des conséquences imposées par le phénomène de l'incertitude. Ce qui nous amène à proposer d'autres théories pour expliquer la structure par terme de taux d'intérêt.

3.3.5. La théorie de la prime de liquidité

Hicks (1939) considère que les anticipations dans un monde incertain ne peuvent pas expliquer à elles seules la structure par terme de taux, il convient donc de prendre en compte les primes de liquidité, toutefois appelées primes de risque.

1. Exposé de la théorie

Cette théorie, contrairement à celle qui la précède, considère que l'investisseur a de l'aversion par rapport au risque. L'argument positif dans cette théorie est l'introduction du facteur risque afin de prendre en compte le comportement des agents face à ce risque. Les investisseurs qui souhaitent renouveler leurs placements exigeront une prime de risque (nécessairement positive) en vue de rémunérer le risque qu'ils encourent. Ainsi, la valeur des taux anticipés futurs est augmentée par la prime de risque pour chaque période de réinvestissement. A l'équilibre, nous obtenons la relation suivante :

(1+Rt,n)n = (1 + rt) (1 + E (rt+1)+ ð1) ... (1 + E (rt+n-1)+ ðn-1) (2.4)

Où : ði : représente la prime de liquidité pour les périodes t+1, t+2, ..., t+n- 1.

A noter qu'en situation de stabilité de taux à court terme sur le marché, la courbe hicksienne n'est pas plate comme la courbe lutzienne, mais légèrement croissante, c'est en fait l'influence de la prime de risque qui en modifie à peine la forme de la courbe de taux.

2. Propriétés fondamentales de la théorie de la prime de liquidité

· Hicks a démontré le principe selon lequel les primes de liquidité augmentent avec l'horizon de détention des obligations. En d'autres termes, les prêteurs réclament des rémunérations de plus en plus grandes pour prêter de plus en plus long. On aura

ainsi : 0 < ð1 < ð2 <... < ðn-1

· Les titres de différentes maturités ne sont pas substituables, un titre à n périodes rapporte une rentabilité supérieure par rapport à la souscription de n titres successifs d'une période.

· Hicks a constaté que l'augmentation de la prime de liquidité se fait d'une manière

dégressive. Soit : ð2 - ð1 > ð3 - ð2>...> ðn-1 - ðn-2. La courbe obtenue sera effectivement croissante.

Cette théorie vient améliorer et compléter la théorie des anticipations. Cependant, elle a été soumise à un certain nombre de critiques considérant qu'elle est insuffisante lorsqu'il s'agit de déterminer la prime de risque.

D'autres théories ont été développées par la suite, qui viennent aussi compléter celles qui les précèdent.

3.3.6. La théorie de segmentation des marchés 1. Exposé de la théorie

La théorie de segmentation considère que les relations entre les différents compartiments des marchés sont motivées par des comportements prévisionnels. Ainsi, remettre en cause la prédominance de ces comportements serait une question d'existence de structure de taux.

Le premier à introduire la notion de marchés segmentés est Culbertson (1957) qui suppose que les choix des différents acteurs du marché ne sont pas principalement dus aux prévisions ; d'une manière plus empirique, il pose comme hypothèse que ce genre de comportement ne contribue que marginalement à l'explication de la courbe de taux. Cette motivation vient limiter la substituabilité des titres entre les marchés en se référant aux structures d'offre et demande des titres sur chaque échéance1 :

· Un investisseur qui cherche à assurer son financement devrait aligner sa dette sur la période pendant laquelle ces fonds lui sont nécessaires, de ce fait, il aura tendance à éviter le risque d'émission de titres plus courts à des conditions incertaines ;

· De son coté, le prêteur choisira les titres lui assurant la disponibilité au bon moment.

Par ailleurs, les comportements de ces agents sont totalement semblables. En effet, Culbertson affirme que les agents ont pour principal souci d'égaliser la maturité de leur actif à celle du passif ; bien plus encore, il tente d'expliquer que cette attitude est celle de la plupart des institutions financières.

S'appuyant sur ces hypothèses, la théorie introduite par Culbertson tente d'expliquer la structure par le fait qu'il existe autant de marchés que d'échéances possibles où les taux d'intérêt tendent à ajuster l'offre et la demande de chacun.

2. Limites de la théorie

· Si les comportents spéculatif et prévisionnel permettent de définir et expliquer la structure de taux selon le comportement des agents, la séparation des marchés de titres de différentes maturités ne peut pas pousser les taux d'intérêt à varier dans le même sens, et ne donc peut expliquer la structure par terme de taux d'intérêt ;

· L'hypothèse d'une aversion absolue vis-à-vis du risque est assez excessive et dépourvue de fondements empiriques ;

· La théorie des marchés segmentés est difficilement soutenable d'autant qu'elle suppose que les agents préfèrent les maturités courtes ; mais surtout elle implique qu'un agent ne cherchera jamais à sortir de son compartiment même si les écarts de taux avec les autres compartiments sont importants.

C'est pour cela qu'on propose une autre théorie : la théorie de l'habitat préféré. 3.3.7. La théorie de l'habitat préféré

1. Exposition de la théorie

Cette théorie est présentée comme la synthèse des deux théories qu'on vient de présenter. En effet, elle définit une position intermédiaire car elle prend en compte l'hypothèse des marchés segmentés et le fait que les comportements des agents soient influencés par des primes de liquidité en vue de se prémunir contre le risque de taux.

Cette théorie est présentée pour la première fois par Modigliani et Sutch (1966, 1967 et 1969) : « La théorie de l'habitat est à la base une adaptation de la théorie des anticipations de la structure des taux d'intérêt en incertitude, dans un monde où (1) les taux futurs sont en fait incertains ; (2) les échangistes, tant détenteurs finals de richesse qu'emprunteurs finals, ont des préférences définies par rapport à la longueur de la période de temps pour laquelle ils veulent garder leurs fonds investis, ou pour laquelle ils ont besoin d'un financement (c'est-à-dire qu'ils ont un habitat de maturité préférée) ; et (3) les deux types d'échangistes font preuve généralement d'une aversion pour le risque, et, par conséquent, toutes choses égales par ailleurs, préféreront faire coïncider les maturités de leur portefeuille avec leur habitat, de façon à être certains des rendements ou des coûts. En plus de ces échangistes finals, le modèle reconnaît également l'existence d'arbitragistes, ou d'intermédiaires, préparés simultanément à prêter et emprunter dans des maturités différentes, quand la différence entre les rendements anticipés est assez attrayante pour compenser le risque encouru dans l'opération. » (Modigliani et Sutch [1967, p.569]).

2. Propriétés de la théorie

Ainsi, Modigliani et Sutch ont eu pour idée que les préférences des agents et leurs besoins les obligent à choisir un habitat, c'est-à-dire un compartiment particulier de la courbe de taux. Ils affirment aussi que ces agents n'accepteront pas de s'engager dans une opération risquée sauf pour un rendement supplémentaire définit par une prime de liquidité. Dans ce cas, cette opération est dite « risquée » pour l'agent du moment qu'il acceptera d'investir dans des titres dont la maturité est différente de sa maturité préférée.

Selon l'analyse, les décisions des agents sont influencées simultanément par les anticipations et par la position de l'habitat sur le marché. Le taux d'intérêt résulte de l'équilibre entre l'offre et la demande de l'habitat correspondant, on retrouve donc l'idée de segmentation de Culbertson sauf que dans ce cas l'agent peut sortir de son habitat moyennant une prime.

Soit la formule obtenue :

(1+Rt,n)n = (1 + rt) (1 + rt+1+ ð1) ... (1 + rt+n-1+ ðn-1) (2.5)

Où : ði : représente la prime de risque supposée stable dans le temps.

Les travaux de Modigliani et Sutch ont donné une approche théorique significative en matière de taux d'intérêt. Ils signalent ici l'importance du comportement des agents face au risque et la contribution de l'équilibre entre offre et demande dans l'explication des variations des taux d'intérêt.

Nous avons tenté d'expliciter les théories traditionnelles qui permettent d'expliquer la structure par terme de taux d'intérêt. Nous constatons l'importance de l'incertitude dans la compréhension des variations des taux.

En fait, certaines de ces théories imposent parfois des positions extrêmement éloignées des pratiques des marchés financiers.

En premier, la théorie des anticipations occupe la position la plus extrême quant elle introduit le fait que l'incertitude ne modifie pas vraiment les effets en environnement certain. De l'autre coté, la théorie de segmentation des marchés affirme que les anticipations des agents ne constituent même pas un facteur dans le comportement spéculatif.

Enfin, la théorie de l'habitat préféré constitue plutôt la médiane entre ces deux théories. L'attitude des agents envers le risque impose la présence de prime de liquidité constituant le principal facteur explicatif de la théorie de la prime de liquidité. Aussi, les anticipations et la position de l'habitat de l'agent sur la maturité laissent dire que ces deux dernières théories constituent en quelque sorte la synthèse des autres théories.

Chacune des théories a fait part à de nombreuses critiques et reproches quant à leur capacité d'expliquer les mouvements des taux sur les marchés. Néanmoins, leur importance a été d'un grand bénéfice puisqu'elles sont beaucoup utilisées en théorie financière.

Par ailleurs, nous avons abordé, dans ce chapitre, l'importance des outils actuariels non seulement dans la mesure des risques liés aux obligations mais aussi leur pertinence dans l'évaluation des titres en particulier et des portefeuilles d'obligations en général.

La gestion obligataire ne touche pas uniquement ces outils, en effet, la troisième étape de toute gestion de portefeuille obligataire consiste en l'élaboration de stratégies efficaces en vue d'en tirer les meilleures décisions d'investissement possibles. Il s'agit donc d'étudier ce point dans le prochain chapitre de cette première partie.

Ce présent chapitre est composé de deux sections :

Section 1 : Les stratégies actives de gestion obligataire Section 2 : Les stratégies passives de gestion obligataire

Tous les points traités à travers le chapitre précédent ne constituent, en fait, que la matière première de toute gestion obligataire. En effet, un gérant de portefeuille obligataire doit, non seulement maitriser les outils actuariels, savoir évaluer ses obligations ou encore pouvoir réprimer le risque de taux dans un univers d'incertitude soit pour avoir des rendement les plus favorables possibles ou bien éliminer, si c'est possible, ce risque en fonction d'un certain taux de rendement, mais celui-ci doit savoir établir une démarche cohérente de la gestion obligataire en s'appuyant sut tous les aspects et concepts techniques de la gestion de portefeuilles.

Du processus de gestion obligataire découle au final une décision stratégique en fonction d'un certain rendement et risque souhaités. C'est une étape primordiale que tout gérant obligataire doit entreprendre en vue de réaliser ses objectifs.

Les analystes financiers proposent deux méthodes de gestion : les stratégies actives et les stratégies passives. Elles seront développées dans ce chapitre après avoir fait le point brièvement sur les étapes du processus de gestion d'un portefeuille obligataire.

Section 1. Stratégies actives de gestion obligataire

Avant de présenter les stratégies actives de la gestion obligataire, nous tenons à faire le point sur les étapes du processus de gestion que doit suivre tout gérant de portefeuille obligataire.

1. Le processus de gestion obligataire

Gérer un portefeuille ne se limite pas à pouvoir acheter ou vendre des obligations : « il n'y a pas de gestion rigoureuse sans organisation ». En effet, le gestionnaire est appelé à se fixer des objectifs et choisir la stratégie d'investissement adéquate en fonction des risques et contraintes auxquels il s'expose. Ce point sera ainsi consacré à énoncer les étapes du processus que doit suivre le gérant de portefeuille.

Le processus de gestion de portefeuille obligataire se résume dans quelques étapes : > Fixer des objectifs d'investissement ;

> Exprimer la politique et élaborer la stratégie d'investissement ;

> Sélection individuelle des actifs et suivi du portefeuille ;

> Enfin, Evaluer la performance des décisions.

1.1. Détermination des objectifs d'investissement

Déterminer ses objectifs d'investissement, c'est la première étape pour le gérant d'un portefeuille. Il s'agit de la possibilité d'arbitrage entre rentabilité et risque : il doit définir le rendement qu'il souhaite acquérir en fonction d'un certain risque qu'il est prêt à accepter.

Les objectifs d'investissement dépendent, bien évidemment, du statut du gérant selon qu'il soit un individu ou bien une institution financière.

En effet, pour un investisseur individuel, la gestion obligataire repose sur les anticipations des taux ; avec un investissement long, il recherchera des gains en capital, en revanche, pour un placement court, l'investisseur essayera de minimiser les risques pour des rendements relativement stables.

Par contre, une compagnie d'assurance orientera ses objectifs dans le but de faire face aux engagements des polices d'assurances. De l'autre coté, la banque gère elle-même le portefeuille obligataire dans le souci d'allier la durée de ses actifs à celle des passifs.

1.2. Elaboration de la politique et définition de la stratégie d'investissement

Après avoir déterminé ses objectifs avec précision et en toute transparence, le gérant doit élaborer sa politique de placement et ainsi choisir une stratégie rigoureuse tenant compte des contraintes et risques1 auxquels il est confronté.

1.3. Construction et suivi du portefeuille

Il s'agit dans cette étape de mettre en application, après sélection des titres, la/les stratégie(s) 2 précédemment définies conformément aux contraintes et paramètres spécifiques à chaque client. Cette approche constitue l'étape la plus importante car elle permet de définir la nature de la décision qui influe directement sur le rendement du portefeuille. Dans ce cas, l'évaluation des titres constitue un aspect indispensable dans le processus de gestion.

Aussi, un suivi périodique bien contrôlé contribue à la performance des stratégies choisies.

1.4. Evaluation de la performance des décisions

Ultime phase du processus de gestion obligataire, cette étape permet un suivi détaillé de la structure du portefeuille à travers la gestion et contrôle des risques. Il assure le respect des ratios règlementaires (risque de crédit, risque de taux etc.).

L'évaluation de performance vient en dernier, elle permet de bien distinguer chaque étape, ses points forts et faibles et de bien comprendre le résultat pour, enfin, pouvoir en tirer les conclusions nécessaires.

Outre l'évaluation de la performance, le gérant doit procéder à la révision permanente des stratégies entreprises afin de mieux capter les opportunités du marché.

1 Les investisseurs sont exposés à de nombreux risques : risque de liquidité, risque de taux... etc. ou encore à des contraintes fiscales ou règlementaires.

2 Les types de stratégies appliquées en gestion de portefeuille obligataire sont principalement les stratégies actives et passives. Elles sont présentées dans les points qui suivent.

2. Les stratégies actives de gestion obligataire

La gestion active d'un portefeuille ne doit pas se baser seulement sur le rendement excédentaire qu'il peut avoir par rapport à d'autres portefeuilles dits « de référence ». Le gérant a pour but d'analyser la relation entre la capacité prédictive et la performance excédentaire.

Cette gestion relève en amont des capacités des gérants qui s'interprètent dans les positions et décisions qu'ils effectuent sur le marché.

Ces positions se déterminent par une attitude prédictive et se manifeste par des choix reposant sur les anticipations du gérant. Ces attitudes permettent, entre autres, de gérer les portefeuilles obligataires de façon dynamique et habile.

Ainsi, la dynamique de la gestion trouve son origine dans un processus complet de prises de positions :

Tableau n°1 - Processus de gestion active d'un portefeuille

1/ Capacité prédictive
2/ Allocation de positions
3/ Réalisation de performances excédentaires
4/ Analyse et appréciation de la performance

Ce processus doit être prévu sur un horizon de temps bien spécifié. En général, les sources de performance sont affectées par trois facteurs1 :

> Les variations des niveaux de taux d'intérêt ;

> Les variations de volatilité (changement de la forme de la courbe de taux) ; > Les variations des spread sectoriels.

A cet effet, Les stratégies de gestion actives sont de trois types :

> Les stratégies fondées sur les anticipations de taux d'intérêt ;

1 Analyse de Dynkin et Hyman (1986).

> Les stratégies fondées sur les déplacements de la courbe de taux ; > Les stratégies se basant sur les écarts de taux (spread).

2.1. Les stratégies fondées sur les anticipations de taux d'intérêt

La théorie financière suggère qu'il n'est pas possible, ou doit-on dire qu'il n'est pas envisageable, qu'un individu présent sur un secteur du marché financier puisse prédire les mouvements des taux d'intérêt avec exactitude. Néanmoins, cette stratégie est basée sur le principe de capacité prédictive des gestionnaires concernant les mouvements des taux.

Ainsi, un gérant de portefeuille obligataire verra modifier la sensibilité de son portefeuille en fonction de ses anticipations, ceci suppose qu'en cas de baisse des taux d'intérêt, le gestionnaire devra augmenter sa duration1 et vice-versa.

Dans le cas d'une baisse de taux, le portefeuille cible peut être construit en substituant des titres de courte échéance par ceux dont la maturité est plus longue afin de maximiser la hausse de leurs prix. Inversement, le gérant achètera les titres de courte maturité en dépit des obligations de longue maturité pour minimiser la baisse des prix lorsque les taux d'intérêt évoluent positivement.

Il est clair que cette proposition permet « parfois » de maximaliser la valeur du portefeuille, le terme parfois nous indique évidemment qu'il existe des risques liés surtout à l'exactitude des anticipations des taux dans le futur. En effet, même si cette stratégie se base essentiellement sur cette théorie, la réalité financière permet d'en affirmer le contraire : celle que la structure des taux suit un processus d'évolution aléatoire.

2.2. Les stratégies fondées sur les déplacements de la courbe des taux

Les stratégies basées sur les mouvements de la courbe des taux dépendent de la forme de cette dernière. Elles consistent à constituer un portefeuille de titres qui puisse tirer profit de ces déplacements. De ce fait, le gérant devra déterminer, selon le déplacement envisagé, une stratégie adéquate et estimer les gains potentiels ou bien les pertes éventuelles.

On distingue deux types de déplacements : les déplacements parallèles et les déplacements non parallèles :

Les déplacements parallèles provoquent la même variation des taux pour toutes les échéances.

Par contre, les déplacements non parallèles sont la conséquence de variations différentes des niveaux de taux pour des maturités diverses. On observe deux types de déplacements non parallèles :

( Les déplacements en papillon (Butterfly) engendrent des variations des taux longs
et courts (à la hausse ou à la baisse) plus importantes que celles des taux moyens.

( Les déplacements en Twists surviennent en cas de diminution de l'écart entre les taux courts et longs (aplatissement) ou bien en cas d'augmentation de cet écart (pentification de la courbe).

Les gérants de portefeuilles prennent, à un horizon donné, des paris sur les mouvements de la courbe de taux en mettant en place des stratégies obligataires. Ces paris sont de trois natures :

> Les paris sur une déformation parallèle de la courbe des taux ; > Les paris sur l'absence de mouvements de la courbe de taux ;

> Les paris sur les mouvements de pentification et courbure de la courbe. Chacun de ces paris amène à mettre en place une stratégie adéquate.

> Les paris sur les variations parallèles des taux permettent de développer deux types de stratégies : les stratégies naïves et les stratégies de « roll-over »;

> Les paris sur l'absence de mouvements de la courbe nous amènent aux stratégies de « Riding the yield curve » ;

> Les paris sur les mouvements de pentification et courbure font appel aux stratégies « Butterfly ».

2.2.1. Les variations parallèles des taux

Les paris sur des mouvements similaires des taux pour des titres de différentes maturités amènent au développement de stratégies de deux types :

1. Les stratégies naïves

Ces stratégies sont développées à partir de la courbe de taux à maturité, par ailleurs, elles sont dites naïves du fait des déplacements parallèles résultant des mouvements de translation similaires soit à la hausse ou à la baisse. Néanmoins, le cadre d'analyse qui ne prend en compte que ce genre de mouvements rend ces stratégies peu sophistiquées.

Si le gérant fait un pari sur une évolution à la baisse des taux, il achètera des obligations ayant une duration maximale pour optimiser son profit. Inversement, si le gérant anticipe une hausse des taux, il aura tendance à se débarrasser des obligations à forte duration pour en acquérir celles ayant une duration minimale.

2. Les stratégies de « roll-over »

Le roll-over consiste pour le gérant, ayant un horizon de x années et anticipant une hausse de taux dans y années (y<x), à garder les titres courts jusqu'à leur échéance et réinvestir les fonds reçus dans d'autres titres pour une échéance résiduelle (y-x) années.

Exemple1

Pour bien comprendre ces deux stratégies, on appuie ces définitions par un exemple :

On suppose qu'à une date t=0, la courbe de taux est plate à un niveau de 5%. Aussi, un gérant souhaite acquérir des titres pour une durée de 5ans, sachant qu'il anticipe une augmentation des taux de 1% dans un an.

En supposant que son anticipation se vérifie réellement, il aura le choix d'adopter soit une stratégie naïve ou une stratégie de roll-over :

Alternative 1 : le gérant acquiert une obligation au pair pour 5ans au taux de coupon de 5%. Il s'agit d'une stratégie naïve.

Alternative 2 : il adopte une stratégie de « roll-over » où il achète à la date t=0 une obligation au pair à 1 an au taux de coupon 5% et acquiert dans 1 an une obligation de maturité de 4 ans à un taux de coupon de 6% (taux anticipé à une année).

En supposant que le taux reste stable à partir de la deuxième année au niveau de 6% et que les cash flow seront réinvestis au taux annuel de 6%, on pourra calculer les taux de rendement annuels pour les deux alternatives (solutions 1 et 2 présentées dans les tableaux suivants) sur les périodes de placement :

Solution1 : le gérant adopte la stratégie naïve dont les résultats sont présentés dans le tableau 1 :

Tableau n°2 - Solution' : le gérant applique la stratégie naïve

Dates

T=0

1 an plus tard

2ans plus tard

Cash-flow

-100

5

5

Capitalisation à t=5

 

6,3123848

5,95508

Dates

3ans plus tard

4ans plus tard

5ans plus tard

Cash-flow

5

5

105

Capitalisation à t=5

5,618

5,3

105

Valeur finale des flux capitalisés

128,1854648

Rendement annualisé (%)

5,09%

Ce tableau représente les résultats obtenus lorsque le gérant décide d'appliquer une stratégie naïve où il acquiert une obligation au pair pour 5 ans de coupons 5% réinvestis chaque année au taux de marché. Celui-ci est supposé passer à 6% après une année (il est supposé constant à partir de cette période).

Ainsi, il recevra chaque année 5 unités monétaires qu'il réinvestira à 6% pour la durée restante. Le dernier flux englobera quant à lui le coupon et le montant de l'acquisition (100+5 u.m).

La valeur finale des flux capitalisés est obtenue en capitalisant chaque flux au taux du marché. En effet, en capitalisant le premier coupon pour la durée résiduelle (4ans) au taux de 6 % : [5x(1,06)^4], on obtiendra le résultat de 6,312 et ainsi de suite. Puis, en additionnant tous ces flux, on obtiendra la valeur finale capitalisée.

Par conséquent, le gérant aura réalisé un taux de rendement de 5,09% calculé comme suit :

( 100 128,1855)1/5

Taux de rendement annualisé1 -- - 1 = 5,09%.

Solution 2 : le gérant adopte la stratégie de « roll-over » dont les résultats sont présentés dans le tableau 2 :

Tableau n°3 - Solution2 : le gérant applique la stratégie de « roll-over »

Dates

T=0

1 an plus tard

2ans plus tard

Cash-flow

-100

5

6

Capitalisation t=5à

 

6,3123848

7,146096

Dates

3ans plus tard

4ans plus tard

5ans plus tard

Cash-flow

6

6

106

Capitalisation à t=5

6,7416

6,36

106

Valeur finale des flux capitalisés

132,5600808

Rendement annualisé (%)

5,80%

En investissant dans la première obligation, le gérant reçoit les flux du coupon et de la valeur de remboursement (100+5 u.m.). Néanmoins, en achetant une deuxième obligation, il déboursera 100 u.m, ce qui nous donne un cash-flow net de 5 u.m. pour la première année qu'il réinvestira à chaque fois au taux de 6% pendant les quatre prochaines années.

Par ailleurs, à partir de la 2ème année, il recevra un coupon de 6 u.m. issu de l'investissement dans la deuxième obligation qu'il réinvestira au taux du marché pendant la durée restante.

A la fin de la période d'investissement, et après capitalisation de tous ses flux, le gérant recevra une valeur de 132,56 qui correspond à la somme des flux capitalisés.

Par conséquent, il aura réalisé un taux de rendement de 5,80% calculé comme suit :

(132,56008)1/5- 1 = 5,80%.

Taux de rendement annualisé2 =

100

Conclusion : en comparant les résultats obtenus en appliquant simultanément les deux stratégies ; on remarque que le gestionnaire qui anticipe préalablement une hausse de taux de 1% dans un 1 an décidera de pratiquer la stratégie 2 : roll-over car elle procure un taux de rendement (5,80%) nettement supérieur à celui qu'il obtiendra (5,09%) en pratiquant une stratégie naïve.

2.2.2. Absence de mouvements (Riding the yield curve)

L'idée de cette technique consiste pour un investisseur à acheter des titres de maturités y années et de les revendre x années plus tard (y>x).

Supposons que l'hypothèse selon laquelle la courbe de taux dans un an est la même que la courbe actuelle, se réalise, alors cet investissement va procurer au gestionnaire un rendement supérieur à celui qu'il aurait été s'il avait acheté un titre et porté jusqu'à l'échéance. On peut vérifier l'exactitude de cette proposition en s'appuyant d'un exemple.

Exemple

Supposons à la date t=0 une courbe croissante de taux actuels sur le marché et que le gérant dispose de 5 obligations de même montant et de coupon 6%. On calcule alors les valeurs de ces obligations aux dates t=0 et t=1(un an plus tard) sachant que la courbe reste inchangée.

Tableau n°4 : Stratégie Riding the yield curve

Maturité

Taux zéro-
coupon

Prix des
obligations en t=0

Prix des
obligations en t=1

1an

3,90%

102,021

102,021

2 ans

4,50%

102,842

102,842

3 ans

4,90%

103,098

103,098

4 ans

5,25%

102,848

102,848

5 ans

5,60%

102,077

 

Un gérant de portefeuille, souhaitant investir une somme de 102 077 u.m, aura le choix entre deux options :

ü Investir le montant dans une obligation de maturité de 1 an ;

ü Appliquer une stratégie dite « Riding the yield curve » qui consiste à acheter une obligation (B, C, D ou E) de maturité plus grande que la durée de placement et la revendre dans 1 an.

A partir de ces deux positions, le gérant décidera entre l'une des stratégies suivantes : > Stratégie 1 : acheter l'obligation à 1 an et la garder jusqu'à l'échéance ;

> Stratégie 2 : acheter l'obligation B (à 2 ans) et la revendre dans 1 an ; > Stratégie 3 : acheter l'obligation C (à 3 ans) et la revendre dans 1 an ; > Stratégie 4 : acheter l'obligation D (à 4 ans) et la revendre dans 1 an ; > Stratégie 5 : acheter l'obligation E (à 5 ans) et la revendre dans 1 an.

A présent, nous devons calculer le taux de rendement annuel de chacune des stratégies : > Solution pour la stratégie 1 : placement simple dans une obligation à 1 an :

((106-102,021)

Taux de rendement1 = = 3,9%

102,21

> Solution pour la stratégie 2 : stratégie `Riding the yield curve' à 2 ans :

((6+102,021-102,842)

Taux de rendement2 = = 5,036%

102,842

> Solution pour la stratégie 3 : stratégie `Riding the yield curve' à 3 ans :

((6+102,842-103,098)

Taux de rendement3 = = 5,571%

103,098

> Solution pour la stratégie 4 : stratégie `Riding the yield curve' à 4 ans :

((6+103,098-102,848)

Taux de rendement4= = 6,077%

102,848

> Solution pour la stratégie 5 : stratégie `Riding the yield curve' à 5 ans :

((6+102,848-102,077)

Taux de rendement5= = 6,633%

102,077

Nous constatons que la stratégie de Riding the yield curve offre un rendement bien plus élevé que la stratégie de placement simple. De plus, la stratégie 5 ayant la maturité la plus éloignée donne le meilleur rendement parmi toutes les stratégies.

Par contre, si la courbe de taux avait changé et que les taux avaient augmenté, le taux de rendement de la stratégie 5 serait inférieur à celui qu'on aurait obtenu d'une simple stratégie de placement (stratégie 1).

2.2.3. Pentification et courbure

Les mouvements de pentification et courbure font appel à quatre (4) différentes stratégies toutes aussi complémentaires les unes des autres. Il s'agit des stratégies : Ladder, Barbell, Bullet et Butterfly.

1. Ladder (Echelle)

Est appelé « Ladder » tout portefeuille construit d'investissements de montants égaux dans des obligations de différentes maturités. Le gérant obligataire partage son montant entre des titres d'échéances successives. Une fois la première obligation arrivée à échéance, il engage à nouveau le montant reçu dans un titre à plus longue échéance.

Exemple : Un portefeuille composé de 25% d'obligations de maturité de 1an, 25% de maturité 2ans, 25% de maturité de 3 ans et 25% de maturité 4ans est un exemple simple de Ladder.

Cette stratégie est intéressante pour les investisseurs souhaitant protéger leur capital. De plus, elle leur procure un rendement meilleur que celui d'un investissement à court terme.

Par ailleurs et indépendamment de ça, la technique Ladder permet de construire des portefeuilles performants. Par exemple, en cas de baisse (resp. hausse) de taux, les titres à longue maturité généreront des rentabilités plus (resp. moins) importantes par rapport au marché. De leur coté, les titres à maturité courte seront réinvestis à des taux faibles (resp. Importants).

2. Barbell et Bullet

On appelle Barbell un portefeuille constitué d'investissements de court et long termes. Plus précisément, il s'agit de construire un portefeuille d'obligations ayant des échéances situées sur deux segments extrêmes de la courbe de taux.

Exemple : Un gestionnaire de portefeuille investit 2/5 de son montant dans des obligations de maturité d' 1 an et 3/5 dans des obligations à maturité de 10 ans.

On appelle Bullet un portefeuille composé de titres obligataires dont les échéances sont concentrées en un seul segment (court, moyen ou long terme) de la courbe de taux.

Exemple de Bullet : un portefeuille composé de 100% d'obligations de maturité de 5ans.

Les trois stratégies proposées ci-dessus représentent des portefeuilles standards qui servent de modèle pour la construction de portefeuilles plus raffinés. En effet, le Butterfly est l'un de ces portefeuilles, il constitue la combinaison entre les Barbell et Bullet.

3. Butterfly

Le Butterfly constitue la combinaison entre le Barbell (ailes du Butterfly) et le Bullet (centre du Butterfly).

Cette stratégie est essentiellement liée au facteur de rotation de la courbe, en d'autres termes, elle a pour but de profiter de toute fluctuation plate ou en pente de la courbe de taux. Le Butterfly doit être insensible quant à un déplacement parallèle de la courbe de taux, sa sensibilité (duration modifiée) est toujours nulle.

> Stratégie Butterfly à décaissement nul ;

> Stratégie Butterfly à duration équi-répartie sur les ailes ;

> Stratégie Butterfly à duration ajustée par la maturité des obligations ; > Stratégie Butterfly à duration ajustée par la volatilité des taux d'intérêt. 2.3. Les stratégies fondées sur les écarts des taux

La stratégie des écarts des taux, appelée également « stratégie d'arbitrage inter- marché », se base sur le principe de comparaison de deux secteurs proches du marché obligataire (secteurs comparables). Cette comparaison est toutefois représentée par l'écart des taux de rendement (spread) des deux secteurs.

Le gestionnaire peut profiter des avantages de cette stratégie en prenant des décisions crédibles surtout en situation anormale d'un écart de taux important entre deux secteurs. En effet, en anticipant une réduction du spread, le gérant devra acheter des titres sous estimés et vendre en même temps des obligations sur évaluées ; ce qui lui permettra de réaliser un différentiel positif en cas de diminution des taux dans le secteur à haut rendement.

A l'opposée, en anticipant une augmentation du spread, le gérant prendra des positions inverses à celles qui les précédent.

Après avoir présenté les différentes stratégies actives, on aborde maintenant la deuxième section de ce chapitre en présentant les stratégies passives de la gestion obligataire.

Section 2. Stratégies passives de gestion obligataire

Si la stratégie active se base essentiellement sur la capacité d'anticipation des taux par les investisseurs, la gestion passive quant à elle est axée principalement sur la couverture des risques. Elle couvre la gestion indicielle, si le portefeuille performant est résultat de l'application d'un indice obligataire, et la stratégie d'immunisation dont le seul but est de générer des revenus capables de faire face aux engagements futurs.

1. La stratégie de gestion indicielle

Markovitz a joué un rôle important dans le développement de cette technique au cours des années 70.

La gestion indicielle se résume dans le fait de pouvoir construire un portefeuille capable de répliquer la performance d'un marché ou d'un compartiment obligataires en faisant référence à un indice calculé pour chaque segment.

En pratique, cette technique de gestion est fondée sur deux étapes : choisir l'indice de référence et ainsi construire un portefeuille performant en fonction de cet indice.

1.1. Le choix de l'indice de référence

Pour pouvoir appliquer soigneusement une gestion indicielle, un gestionnaire de portefeuille doit se référer à un indice obligataire afin de répliquer la performance qu'affiche l'indice correspondant au marché ou compartiment cible.

Cependant, cette technique ne saurait s'appliquer avant de savoir ce que veut dire un `indice obligataire'.

Un indice obligataire est une simple application de formule mathématique, il se calcule sur la base de rendements réalisés par les investisseurs. Dans ce cas, il appelé « indice de performance » du moment qu'on cherche à battre le marché1. Généralement, les méthodes appliquées pour le calcul de ces indices sont : la moyenne arithmétique, la moyenne pondérée par le nominal des titres et la moyenne pondérée par la valeur marchande des titres.

1 Cette réflexion est celle d'un investisseur qui encoure un risque plus grand par rapport au marché. Son objectif est donc de réaliser un rendement supérieur à celui du marché en maintenant son niveau de risque.

Par ailleurs, le choix d'un indice repose essentiellement sur deux facteurs : Le premier est l'adéquation de l'indice au compartiment recherché. Le deuxième facteur est lié au comportement du gérant face au risque, il ne peut prendre un risque beaucoup plus élevé par rapport au marché car il s'expose dans ce cas au risque de défaut.

Enfin, dans un modèle de gestion indicielle, il n'est pas possible d'observer des indices de manière exacte et irréprochable. De ce fait, l'erreur de réplication (Tracking Error) est due soit à un nombre excessif de titres dans l'indice ou bien à la différence des prix entre la date de transaction et la date de calcul de l'indice.

1.2. La construction du portefeuille

Après choix de l'indice, il y a lieu de construire un portefeuille du moins performant et surtout capable de reproduire la performance d'un marché donné.

La procédure de construction du portefeuille de réplication nous amène à développer simplement des méthodes dite « de réplication ». Ces méthodes sont présentées dans ce qui suit :

1.2.1. La réplication parfaite

La réplication parfaite ou pure est une approche par laquelle le gérant d'un portefeuille acquiert tous les titres qui constituent l'indice, ces titres doivent avoir les mêmes proportions. Il est important de savoir aussi que toute modification dans l'indice peut amener à la réduction de la performance du portefeuille.

Aussi, l'objectif tant recherché par un investisseur et qui est celui de minimiser le plus possible l'erreur, peut être atteint à l'aide de cette approche.

1.2.2. La réplication par stratification

Cette technique suppose que le gérant divise et classe les valeurs de l'indice selon certains critères : secteur, coupon, maturité... etc. Ensuite, en fonction de ce classement, il procède à l'allocation de ses positions.

1.2.3. La réplication par échantillonnage rationalisé

Cette méthode cherche toujours à minimiser l'écart (Tracking Error) entre les
performances du portefeuille et de l'indice. Ceci dans le souci d'optimiser la performance
du portefeuille. Il s'agit alors d'augmenter le rendement global du portefeuille tout en

tenant compte des anticipations de déformation de la courbe de taux sur un horizon donné sous la contrainte que la duration globale soit la plus proche de la duration du titre de référence.

2. La stratégie d'immunisation de portefeuille 2.1. Problématique

Dans le cas de la gestion de portefeuille à taux fixe, le gérant voulant s'assurer un rendement sur un horizon déterminé, doit faire face à deux types de risques :

> Le risque de perte en capital en cas de hausse des taux. Il est d'autant plus important lorsque le portefeuille est composé de titres à maturité élevée et coupon faible ;

> Le risque de réinvestissement des coupons en cas de baisse des taux. Il est d'autant plus important que le coupon est élevé.

Cette technique est utilisée dans beaucoup d'institutions financières telles que les assurances et les SICAV. Celles-ci doivent maintenir les objectifs de leurs clients en matière de rendement et ce quel que soit le niveau des taux d'intérêt. De ce fait, elles tendent à « s'immuniser » contre ce risque.

Pour immuniser une valeur accumulée visée (un rendement cible) contre les variations de taux d'intérêt, un gestionnaire de portefeuille doit composer un portefeuille obligataire tel que :

> la durée de Macaulay du portefeuille soit égale à l'horizon d'investissement (date de l'engagement) ;

> la valeur de marché des obligations acquises (valeur actuelle ou valeur marchande du portefeuille) soit égale à la valeur actuelle de l'engagement futur.

Exemple1

Par souci de simplification, on propose les hypothèses suivantes :

( La courbe de taux est plate pendant la durée de l'investissement, les taux de réinvestissement seront de 10% année après année ;

ü

300

250

200

150

100

50

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Valeur à 08%
Valeur à 10%
Valeur à 12%

Les taux d'intérêt ne varient qu'une seule fois après la date de l'achat des titres, on suppose que les taux se maintiennent après à 8% ;

ü Le déplacement de la courbe se fait de manière parallèle.

Supposons un portefeuille constitué entièrement d'obligations à dix ans valant le pair, de coupon 10%. Le rendement à la date t=0 est de 10%. Si les taux restent les mêmes sur toute la période de vie des titres, le prix restera au pair et la valeur totale du portefeuille sera accrue par la somme des coupons réinvestis période après période au taux de 10%.

Les résultats des chocs de +2% et -2% subis par les portefeuilles sur leurs valeurs sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau n° 5 : Valeur du portefeuille selon trois scénarios d'évolution des taux.

Année

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Valeur à 08%

113

122

133,3

142,88

154,3

166,65

180

194,38

209,93

226,7

245

Valeur à 10%

100

110

121

133,1

146,6

161,05

177

194,87

214,36

235,8

259

Valeur à 12%

88,7

99,3

111,3

124,62

139,6

156,32

175

196,1

219,62

246

275

 

Puisque les taux d'intérêt se maintiennent à 8% après l'achat, le prix augmente fortement au départ par simple effet de sensibilité. Les coupons seront capitalisés à un taux inférieur à 10%, ainsi la valeur du portefeuille aura tendance à se rapprocher en diminuant de la valeur totale année après année calculée à un taux de 10%. A une certaine date, cet effet conduira à ce que les deux portefeuilles aient les mêmes valeurs comme nous le montre le graphique n°1 suivant :

Néanmoins, en supposant que les taux augmentaient et passaient à 12%, le prix des titres aura diminué. Les coupons seront capitalisés à un taux supérieur à 10%. Ainsi, la proportion des coupons réinvestis dépassera la part des coupons capitalisés à 10% et la valeur totale du portefeuille en progression se rapprochera de la valeur de portefeuille à la même date calculée avec les taux de 10%, on retrouvera une valeur de portefeuille équivalente à une certaine date.

Nous constatons qu'à une date comprise entre la sixième et la septième année, les deux effets de baisse et hausse des taux se compensent légèrement. Par ailleurs, Macaulay a démontré autrefois que ce point de compensation correspondait à la duration du titre considéré.

Cette réflexion a une conséquence importante, on pourra donc s'immuniser contre le risque de taux en investissant dans un titre, dont on peut connaître la duration, pendant toute la période correspondant à celle-ci.

2.2. Rebalancement d'un portefeuille immunisé

L'exemple concernant le principe de l'immunisation suppose en fait une seule variation des taux d'intérêt. En pratique, les taux d'intérêt varient sur toute la période d'investissement. Par conséquent, la duration de Macaulay changera avec la variation des taux.

De plus, le simple passage du temps fera varier la durée. Le portefeuille ne peut être immunisé contre les fluctuations des taux d'intérêt que si la durée de Macaulay est égale à la période restante à l'horizon de placement. Le gestionnaire doit donc réviser constamment son portefeuille de façon à modifier la duration de son portefeuille et à l'ajuster à l'horizon de l'engagement. Ce rebalancement implique des frais de transaction relativement élevés, d'où la nécessité d'un compromis entre une immunisation parfaite (rebalancer le portefeuille autant que possible) et des frais de transaction moins élevés (rebalancement occasionnel).

En dehors de cette idée de rebalancement de portefeuille, le gestionnaire peut recourir à d'autres stratégies plus intéressantes telles que : l'immunisation multi-périodique et la pré-affection des flux.

2.3. La stratégie d'immunisation multi-périodique

Cette technique s'appuie toujours sur le principe d'une immunisation classique consistant en l'égalisation de la duration et l'horizon d'investissement. La spécificité de cette stratégie résulte du fait de construire un portefeuille de manière à honorer des engagements prédéterminés tout au long de la période d'investissement indépendamment des fluctuations des taux d'intérêt.

A noter que cette pratique est utilisée dans certains établissements comme les caisses de retraite qui doivent satisfaire des engagements continuels.

En considérant les variations des taux d'intérêt parallèles, les conditions d'application de cette stratégie sont :

> La valeur actuelle des flux monétaires du portefeuille obligataire est égale à celle des engagements périodiques ;

> La durée du portefeuille doit être égale à la durée des engagements ;

> La distribution des durées des titres du portefeuille est supposée supérieure à celle des engagements.

D'autre part, le principe de variation parallèle des taux imposé par les initiateurs de cette technique constitue une hypothèse complètement irréaliste puisque la courbe de taux sur le marché se modifie constamment mais pas forcément de façon parallèle. Plusieurs modèles ont été développés pour tenir compte des variations non parallèles.

2.4. Stratégie de pré-affection des flux

Cette stratégie repose sur le même principe que celui de l'immunisation multi-périodique. En effet, elle consiste à acheter des obligations dont la date et le montant des flux monétaires correspondent à la date et au montant des déboursements à effectuer.

2.4.1. Fondements de cette stratégie

Le principe original de cette stratégie se résume en quelques points :

> Aucune contrainte n'est fixée à cette méthode en ce qui concerne la duration des titres dans le portefeuille, d'où le trait passif de cette stratégie ;

> La sélection des obligations s'effectue selon leurs montant et échéance qui devraient correspondre à ceux de l'engagement le plus lointain ;

> Les autres engagements seront couverts par les paiements périodiques de coupons de l'obligation et, une autre obligation est choisie pour couvrir l'engagement restant (l'avant dernier) ;

> Enfin, c'en est de même pour les autres échéances.

Les étapes de cette procédure montrent bien que cette stratégie est très intéressante.
Autrement dit, l'utilisation d'une telle stratégie permet à un gestionnaire de faire face au
risque de réinvestissement de ses coupons et ne prend aucun risque relatif au capital

puisqu'il garde ses obligations jusqu'à échéance et veille à ce que les flux générés couvrent exactement ses engagements.

2.4.2. Différences avec l'immunisation multi-périodique

> Contrairement à l'immunisation multi-périodique, la pré-affection de flux n'a pas d'exigence de durée ;

> Dans la pré-affection des flux, il suffit simplement de remplacer les obligations dont la qualité s'est dégradée, ce qui n'est pas le cas pour la stratégie multi-périodique (l'immunisation requiert le rebalancement du portefeuille) ;

> Enfin, pour l'immunisation multi-périodique, il y a un risque d'immunisation (cas de variation non parallèles de la courbe de taux), ce qui n'est pas le cas pour la pré-affection des flux.

2.5. L'immunisation conditionnelle : combinaison de stratégies active et passive

L'immunisation conditionnelle constitue une technique qui repose sur la combinaison des deux stratégies active et passive : L'immunisation prend effet si la valeur du portefeuille correspond à une valeur prédéterminée.

Afin de procéder à une stratégie d'immunisation conditionnelle, le gestionnaire doit :

ü Premièrement, identifier le rendement cible à atteindre ;

ü Ensuite, allouer un montant initial à immuniser en fonction du rendement cible ;

ü Et enfin, veiller à ce que la valeur du portefeuille soit supérieure à la valeur actuelle de l'engagement cible (au taux du marché).

Pour cela, le gestionnaire de portefeuille obligataire adoptera une stratégie de gestion active jusqu'à ce que les conditions du marché amènent la valeur du portefeuille en dessous d'une certaine valeur nécessaire (en instant t) dans le but de réaliser les objectifs du client (valeur cible en T). Le seuil est égal à :

Seuil = valeur cible en T

(1+Y)r-t

Avec y : le rendement de marché à l'instant t.

De plus, l'écart entre le seuil et la valeur de marché représente la marge de sécurité "Safety net level", elle permet le passage d'une stratégie active à une stratégie passive lorsqu'elle est réduite.

Exemple1

Un client désire investir un montant de 50 Millions d'unités monétaires avec un rendement de 10% (capitalisation semestrielle) sur 4 ans. A l'instant t, il lui est possible de réaliser un rendement de 12% sur un portefeuille immunisé.

Valeur cible : si le client a investi 50.000.000 u.m, alors la valeur cible minimale qu'il

voudrait atteindre dans 4 ans serait de : 50.000.000*(1,05)8 = 73.872.772,20 u.m.

Valeur actuelle au taux de rendement 12%: pour réaliser une valeur cible de 73.872.772,20 u.m. la valeur actuelle en t pour un rendement de 12% doit être de :

73.872.772,20/(1,06)8 = 46.348.691,20 u.m.

Puisque la valeur de portefeuille 50.000.000 est > 46.348.691,20 u.m. la gestion active sera maintenue.

Supposons que le gestionnaire place ensuite ses fonds dans une obligation d'échéance 20 ans coupon 12%, se transigeant au pair. En appliquant la même méthode, on en déduira que si les taux baissent à 9%, le gestionnaire restera sur sa position et adoptera toujours la gestion active.

Par contre, si les taux augmentent à 14 ou 15%, la valeur du portefeuille ne laissera qu'une faible marge de sécurité, ce qui obligera le gestionnaire à changer sa stratégie et immunisera son portefeuille.

A travers ce chapitre, nous avons présenté les principaux concepts à la base de l'analyse des stratégies de la gestion obligataire. Nous constatons qu'il y a des étapes qu'il faut impérativement respecter pour garantir la meilleure gestion d'un portefeuille.

Les convictions personnelles portent à inculquer dans les esprits le fait que les gestionnaires ne cherchent qu'à recevoir les coupons et se voir garantir le nominal à l'échéance. En réalité, rien de ces convictions n'est irréprochable. En effet, les vrais gestionnaires de portefeuilles exploitent toute variation de taux afin d'appliquer une bonne stratégie active de gestion qui permet ainsi aux gestionnaires de tirer profit des anticipations sur ces taux.

D'autres gestionnaires obligataires vivent pour faire face à des engagements importants et surtout spécifiques. Pour cela, les stratégies d'immunisation et la gestion indicielle cherchent toujours à égaler ou encore à dépasser la performance du marché.

La première partie de ce présent mémoire a fait l'objet d'une présentation globale et surtout détaillée de tous les aspects théoriques sur lesquels est axée la gestion obligataire.

Dans un chapitre introductif, qui toutefois ne constitue pas un sujet de cette première partie, on a eu à présenter les caractéristiques des titres et les spécificités des marchés obligataires. Ensuite, on a entamé la première partie par un premier chapitre axé sur les outils actuariels et l'analyse de la structure par terme de taux d'intérêt en vue de l'évaluation des titres obligataires. Ces éléments sont très importants à maîtriser pour un gestionnaire avant d'entamer toute stratégie de gestion d'un portefeuille.

Le deuxième chapitre de cette présente partie est celui qui entoure les différentes stratégies de la gestion obligataire. On a eu à présenter d'abord le processus de gestion de portefeuille d'obligations, ensuite, on a présenté chacune des stratégies de gestion telles actives ou passives avec toutes leurs spécificités et des illustrations rationnelles en vue de donner un caractère très limpide et simpliste à ce présent mémoire.

A présent, les aspects théoriques développés ci-dessus serviront à élaborer un cas pratique plausible résultant de l'adaptation de ces concepts sur le marché algérien.

DEUXIEME PARTIE

LA GESTION OBLIGATAIRE ~

ETUDE DE CAS PRATIQUE

CHAPITRE I - L'ACTIVITE OBLIGATAIRE EN ALGERIE : CAS BNA

Section 1 : L'activité obligataire au sein de la BNA Section 2 : Le marché obligataire Algérien

CHAPITRE II - LA GESTION OBLIGATAIRE : ETUDE DE CAS BNA

Section 1 : L'évaluation du portefeuille

Section 2 : Application d'une stratégie de gestion obligataire

La nécessité d'investir à long terme oblige les entreprises à se rendre au marché financier, particulièrement vers le marché obligataire, afin d'obtenir des liquidités leurs permettant la réalisation de leurs projets.

Par ailleurs, les investisseurs à excédents de liquidités désirant placer leur argent dans des investissements attractifs et surtout moins risqués que les actions ont tout intérêt à se pencher sur le marché obligataire afin de profiter de ses avantages.

L'orientation actuelle des entreprises vers le marché obligataire en Algérie fait qu'on enregistre de plus en plus d'émetteurs sur ce marché. Ainsi, pour permettre une étude performante du marché Algérie, les institutions financières doivent se mettre à utiliser des outils plus performants tels que les outils d'évaluation de portefeuille, et d'en appliquer les stratégies les plus adéquates à leurs objectifs.

Il s'agir dans cette partie d'étudier le marché Algérien à travers le premier chapitre où on recensera la nature des activités opérées par la Banque Nationale d'Algérie au sein du marché Algérien. Ensuite, on passera la présentation du marché obligataire Algérien à travers la deuxième section.

Le deuxième chapitre sera consacré à l'étude et à l'évaluation des titres des plus gros émetteurs du marché obligataire Algérien : Air Algérie, Sonelgaz et Algérie Télécom qui ont été tous accompagnés par la BNA. Cette évaluation nous permettra de proposer des stratégies qu'on essayera d'appliquer sur le portefeuille de la BNA en tenant compte de certains critères importants : les comportements objectifs et subjectifs de la banque et les contraintes en termes de respect des règles prudentielles.

Le présent chapitre se structure comme suit :

Section 1 : L'activité obligataire au sein de la BNA Section 2 : Le marché obligataire Algérien

Le marché obligataire en Algérie occupe une place prépondérante dans le financement de l'Economie. Ces dernières années, il a connu une expansion spectaculaire en matière de financement des projets des demandeurs de capitaux. De plus, le marché obligataire procure des financements moins onéreux et véritablement attractifs.

Le marché obligataire Algérien se compose de deux grands compartiments : le marché des valeurs du Trésor et le marché «Corporate».

Ce chapitre a pour objet de présenter, dans une première section, l'organisme d'accueil pour notre stage pratique. En effet, on passera en revue la présentation de la BNA en général et de la Direction des Finances et de la Trésorerie (DFT) en particulier. Ensuite, on recensera les caractéristiques de l'activité obligataire au sein de la BNA.

La deuxième section fera objet de la présentation du marché obligataire Algérien, ses caractéristiques, ses compartiments, les avantages du recours à ce marché et ses inconvénients.

Section 1. L'activité obligataire au sein de la BNA

Les emprunts obligataires en Algérie ont connu une expansion considérable tant qu'en nombre qu'en qualité. Le recours des entreprises, qu'elles soient privées ou publiques, au marché obligataire se fait de plus en plus et c'est ce qui a contribué à la dynamisation du marché des capitaux.

En effet, en l'espace de trois ans (de 2003 à 2006), neuf entreprises ont eu recours au marché obligataire pour le financement de leurs projets. Par ailleurs, le premier emprunt émis en Algérie fut celui de la SONATRACH en 1998. Cette année fut celle de la création du marché de négociation des titres (le marché secondaire). Ensuite, à partir de 2003, sont venues les émissions de : SRH, AIR ALGERIE, SONELGAZ, ENTP, ALGERIE TELECOM, ENAFOR, CEVITAL et ALC.

L'intéressement de ces entreprises fait sûrement le bonheur des investisseurs qui essayent de profiter des situations de marché lorsque celles-ci leurs sont favorables. A noter que les plus gros investisseurs potentiels sont représentés en majorité par des banques. Celles- ci, en plus du métier d'IOB qu'elles peuvent exercer, prennent part à des souscriptions importantes suite à l'emploi de la surliquidité à des conditions particulières sur le marché.

Ainsi, nous présenterons en premier lieu la Banque Nationale d'Algérie et notre structure d'accueil la Direction des Finances et de la Trésorerie (DFT), et en second lieu, on recensera la nature de l'activité obligataire de la BNA à travers les émissions qu'elle a eu à gérer, le type de gestion employé et la méthode d'émission pratiquée en Algérie.

1. Présentation de la structure d'accueil

1.1. La présentation de la BNA

La BNA (Banque Nationale d'Algérie) a été créée en 1966 sur ordonnance n°66-178 du 13 juin 1966. Elle était orientée au financement de l'agriculture jusqu'à la création d'une banque spécialisée dans ce domaine (BADR) en 1982.

A ce jour, elle regroupe un réseau relativement vaste sur l'échelle nationale. Elle traite les principales opérations d'une banque : caisse, crédit, financement du commerce extérieur, contrôle de gestion, audit, IOB... etc.

Par ailleurs, concernant son activité sur le marché des capitaux, et particulièrement sur le marché obligataire, elle a été accompagnatrice de plusieurs émissions obligataires et exerce le métier de teneur conservateur de titres au profit des entreprises émettrices.

Département traitement
des opérations

Département marché boursier
et interbancaire des changes

Service bourse

Service marché
des changes

Service SVT

Département de la trésorerie

Service analyse
et prévision

Service comptabilité

Service liquidité

Service titre

Service
portefeuille

Service
compensation

Service
refinancement

La Banque Nationale d'Algérie est composée de cinq divisions, chacune ses tâches et son domaine. On distingue :

> La division d'exploitation et de l'action commerciale ; > La division internationale ;

> La division de gestion des moyens et ressources humaines ; > La division des engagements ;

> La division de l'organisation et de l'information.

La Direction des Finances et de la Trésorerie (DFT) appartient à la division de l'exploitation et de l'action commerciale.

1.2. Présentation de la DFT

La Direction des Finances et de la Trésorerie est constituée de plusieurs départements spécialisés chacun dans un secteur particulier comme on peut le constater à travers ce schéma :

DIRECTION

Chaque département se compose de services. Les fonctions des différents services sont comme suit :

> Département traitement des opérations constitué de quatre services différents : Le service titre : est chargé de la gestion des bons de caisse et valeurs assimilées. Le service portefeuille : se charge de l'émargement des effets.

Le service de compensation : s'occupe de la compensation régulièrement.

Le service liquidité : s'occupe de la régulation des comptes Banque Centrale, chèques et Trésor Public.

> Département marché boursier et interbancaire contient deux cellules :

La cellule Marché Boursier : se charge de l'exécution des ordres de bourse provenant des agences via l'IOB.

La cellule Marché Interbancaire des Changes : reçoit et exécute les ordres d'achat et de vente provenant de la Direction des Mouvements à l'Etranger.

> Département de la Trésorerie est organisé en deux services :

Le service analyse, prévision et statistiques: chargé du contrôle, de l'analyse statistique et de la gestion prévisionnelle de la Trésorerie.

Le service refinancement : chargé du suivi de réescompte des pensions et bons du Trésor, et de l'apurement des comptes de la Trésorerie Centrale.

2. L'émission d'emprunts obligataires : Accompagnement de la BNA

Nous tenons à présenter, d'abord, l'emprunt obligataire en général à travers sa définition et ses avantages. Ensuite, on abordera les mesures d'accompagnement de la BNA aux emprunts de grand public et institutionnels.

2.1. Modes de financement sur le marché des capitaux

Les investissements que l'entreprise doit financer impliquent pour celle-ci le recours à des opérations de financement moins coûteuses par rapport aux crédits bancaires.

sont tenues par des mesures règlementaires1 limitant les encours qu'elles allouent à ces entreprises.

Aussi, dans le souci d'ajuster la maturité de ses actifs à celle de ses passifs, la banque recourt au marché des capitaux pour l'obtention de ressources à plus ou moins long terme afin de les aligner aux crédits à long terme qu'elle octroie.

Toutefois, le marché de capitaux présente deux sources de financements : le marché des actions et le marché obligataire. Dans notre cas, on s'intéresse principalement aux financements via le marché obligataire.

L'emprunt obligataire est donc une forme de financement à moyen et long terme sur le marché financier, il convient aux institutions (Etat, collectivités locales et autres grandes entreprises) ayant un poids énorme sur l'économie. Le prêteur (obligataire) accorde les sommes correspondantes à l'ensemble des titres qu'il a reçu moyennant des intérêts sur toute la période de l'emprunt.

2.2. Avantages du recours à l'emprunt obligataire

a. Les coûts de l'emprunt : En comparaison avec le crédit bancaire, l'entreprise qui s'adresse au marché obligataire peut lever des montants plus importants à des conditions avantageuses.

b. Sécurité du capital : l'emprunt obligataire n'affecte en aucun cas la structure du capital de la société émettrice, les actionnaires n'ont aucun souci quant à leur position de pouvoir à la société.

c. Avantage de notoriété : l'investissement sur le marché obligataire permet à l'entreprise d'acquérir plus de notoriété et d'améliorer sa position sur le marché. Elle fait aussi objet d'une meilleure visibilité tant au niveau national qu'international, ce qui améliore son image aux dépends de ses confrères.

d. L'avantage fiscal : L'emprunt obligataire bénéficie d'un avantage réel sur le plan fiscal. Les intérêts payés par l'emprunteur sont déductibles du résultat imposable de la société, ce qui amène à diminuer les coûts réels de l'emprunt. Illustrons ce volet par un exemple.

Exemple :

Supposons deux sociétés (E1 et E2) ayant à la date t=0 un résultat de 10 000 KDA. L'une (E1) s'endette sur le marché obligataire et l'autre (E2) ne contracte aucun emprunt.

- Entreprise E1 : bénéficie d'un emprunt de 2 000 KDA au taux de 7%

Résultat de l'entreprise : 10 000 KDA

Montant des intérêts : (140) KDA

Résultat avant impôts : 9860 KDA

Impôts (IBS=30%) : (2958) KDA

Résultat après impôts1 : 6902 KDA

- Entreprise E2 : ne contracte aucun emprunt

Résultat de l'entreprise : 10 000 KDA Montant des intérêts : - KDA Résultat avant impôts : 10 000 KDA Impôts (IBS=30%) : (3 000) KDA Résultat après impôts2 : 7 000 KDA

Il est clair à travers cet exemple que le montant de l'impôt payé par l'entreprise E2 est plus grand que celui payé par l'entreprise E1. Néanmoins, l'entreprise qui ne contracte pas d'emprunt réalise un bénéfice net plus important.

Cependant, d'un autre point de vue, l'entreprise E1 économise un montant de : 3000 - 2958 = 42 KDA d'impôts. En réalité, elle ne paye que : 140 - 42 = 98 KDA d'intérêts sur l'emprunt.

De plus, et conformément à l'article 44 de la loi de Finances pour 2006, les intérêts des obligations sont exonérés de l'impôt (I.R. G. ou I.B.S.) pour les titres émis à échéance minimale de 5 ans.

2.3. L'accompagnement de la BNA aux émissions obligataires

La Banque Nationale d'Algérie a été l'accompagnateur principal de la majorité des emprunts émis depuis 2003. En effet, elle a accompagné les émissions de : AIR ALGERIE (2004 et 2005), SONELGAZ (2004 et 2005) et ALGERIE TELECOM (2005 et 2006), dont elle était à chaque fois le chef de file de l'émission.

La BNA a participé à l'accompagnement de son premier emprunt en 2004 lors de l'émission d'Air Algérie le 01/04/2004 (tranche institutionnelle) qui portait sur un montant de 1 800 000 KDA et dont les obligations étaient servies à un taux de coupon de 3,00%.

Par ailleurs, la première émission grand public accompagnée par la BNA était toujours celle d'Air Algérie le 01/12/2004 pour le montant colossal de 14 800 000 KDA au taux de coupon progressif.

Ces émissions ont permis à la Banque Nationale d'Algérie de profiter de cette expérience nouvelle sur le plan national. En effet, elle a réussi à engranger des profits énormes liés aux commissions prélevées sur ces opérations.

Outre le caractère financier, la banque a réussi à acquérir de la notoriété et de l'expérience surtout avec la diversification de ses produits1, et à renforcer ses relations avec ses clients et ses confrères.

2.4. Organisation des séances d'adjudication

La technique de l'adjudication est utilisée dans le cas d'émission institutionnelle, généralement on applique l'adjudication à la hollandaise (par opposition à la Française).

La séance a lieu au niveau de la Direction des finances et de la Trésorerie.

Déroulement de l'opération : Après réunion de tous les intervenants au niveau de la DFT, chaque soumissionnaire présente son offre dans une enveloppe, l'agent de la banque réunit tous les plis fermés et procède à leur ouverture. Ensuite, il procède au classement des offres selon le prix le plus élevé jusqu'à atteindre le montant exigé par l'émetteur.

Ces résultats sont communiqués à leurs bénéficiaires par fax le jour suivant l'opération. Pour mieux comprendre cette technique, nous proposons l'exemple suivant :

Un emprunt obligataire ayant pour caractéristiques :

V' Date d'émission : 18/05/2005

V' Date d'échéance : 18/05/2011

V' Obligation à taux fixe remboursable in fine V' Taux de coupon : 4,00%

V' Montant à lever : 6 Milliards de DA.

Les soumissionnaires pour cet emprunt sont constitués pour la plupart de banques et établissements financiers. Les soumissions sont présentées dans le tableau suivant :

1 L'emprunt d'Air Algérie émis le 01/12/2004 qui concernait des obligations à taux progressifs constituait une première en Algérie, mais aussi pour la BNA. Aussi, cette opération était destinée pour la première fois depuis 2003 au grand public.

2.4.1. Les soumissions :

Unité : Millions de DA

Soumissionnaires

Montants Prix

Banque/EF 1

200

100,00

Banque/EF 2

200

100,70

Banque/EF 3

300

96,11

Banque/EF 4

100

100,75

Banque/EF 5

100

100,26

Banque/EF 6

50

85,84

Banque/EF 7

1 000

80,35

Banque/EF 8

150

103,54

Banque/EF 9

200

100,43

Banque/EF 10

200

96,03

Banque/EF 11

400

102,64

Banque/EF 12

100

102,29

Banque/EF 13

50

85,80

Banque/EF 14

300

101,75

Banque/EF 15

2 100

100,87

Banque/EF 16

1 500

103,54

Banque/EF 17

250

101,75

Banque/EF 18

500

94,80

Banque/EF 19

300

98,03

Banque/EF 20

100

102,64

Tableau n°1 : Les soumissions reçues.

2.4.2. Classement des soumissions : Une fois les soumissions présentées, il y a lieu classer les offres par ordre décroissant des prix, on obtiendra les résultats présentés dans ce tableau :

Unité : Millions de DA

Soumissionnaires

Montant
(Millions DA)

CUMUL

Prix (%)

Banque/EF8

150

150

103,54

Banque/EF16

1500

1650

103,54

Banque/EF11

400

2050

102,64

Banque/EF20

100

2150

102,64

Banque/EF12

100

2250

102,29

Banque/EF14

300

2550

101,75

Banque/EF17

250

2800

101,75

Banque/EF15

2100

4900

100,87

Banque/EF4

100

5000

100,75

Banque/EF2

200

5200

100,70

Banque/EF9

200

5400

100,43

Banque/EF5

100

5500

100,26

Banque/EF1

200

5700

100,00

Banque/EF19

300

6000

98,03

Banque/EF3

300

6300

96,11

Banque/EF10

200

6500

96,03

Banque/EF18

500

7000

94,80

Banque/EF6

50

7050

85,84

Banque/EF13

50

7100

85,80

Banque/EF7

1000

8100

80,35

6000

Prix

101,653

moyen

Tableau n°2 : classement des soumissions.

2.4.3. Résultats de l'opération d'adjudication :

Les soumissions retenues sont celles qui affichent un prix minimum de 98,03% jusqu'à atteindre le montant réclamé : 6 Milliards de DA. Les autres soumissions ne seront pas servies étant donné qu'elles affichent des prix inférieurs au prix plancher.

Calcul du prix moyen : Le prix moyen de l'émission se calcule en appliquant la formule suivante :

14 ~(m 0

Prix Moyen = n=1-`mix ' i) = 101,65%.

v4

LI n=1(Mi)

2.4.4. Cas particulier

Lors d'une séance d'adjudication, il se peut qu'un cas comme celui-là existe :

Pour un montant à prélever de 3 000 KDA, imaginons la situation suivante :

U : KDA

Soumissionnaires

Montant

Prix

CUMUL

.

.

.

 

.

.

.

 

.

.

.

 

.

.

.

1 300

Banque/EF

400

102,29

1 700

Banque/EF1

300

101,75

2 000

Banque/EF2

1500

101,75

3 500

.

.

.

.

Banque/EF

210

100,87

3 710

Banque/EF

450

100,75

4 160

Banque/EF

200

100,70

4 360

Banque/EF

200

100,43

4 560

Banque/EF

100

100,26

4 660

Tableau n°3 : Exemple de deux souscriptions égales.

Remarquons que les deux dernières soumissions ont un prix similaire de 101,75%, le
montant cumulé dépasse les 3 000 KDA demandés, on procède de la façon suivante :

On calcule la proportion du montant qui reste à servir par rapport à la somme des deux offres : 1300/1800 = 72,22%. On calcule ensuite la part à servir pour chaque investisseur :

Montant à servir pour l'investisseur 1 :

300 x 72,22%

=

216,67

Montant à servir pour l'investisseur 2 :

1500 x 72,22%

=

1083,33.

2.5. Négociation de titres sur le marché de gré à gré

Les titres émis sur le marché peuvent ultérieurement faire objet de négociation entre les souscripteurs, selon leurs besoins, leurs stratégies de gestion et aussi les conditions du marché.

La Banque Nationale d'Algérie chef de file assure régulièrement la cotation des titres en circulation en affichant les conditions d'achat et de vente quotidiennement.

A cet effet, les deux services mis en place au niveau de la Direction des Finances et de la Trésorerie sont la salle des marchés et le teneur de compte conservateur de titres (TCC). Le premier se charge de la communication des cours acheteur et vendeur à l'ensemble des banques, le TCC s'occupe de l'exécution des ordres d'achat et de vente souhaités par les clients.

A travers cette section, nous constatons que l'activité de la BNA et de toutes les autres banques accompagnatrices d'emprunts obligataires, connaît une évolution des plus remarquables au fil des années. On a assisté à la première émission obligataire en 1998 par la Sonatrach, mais ce n'est que cinq ans plus tard (en 2003) que l'emprunt obligataire a sorti la tête de l'eau avec l'émission de la SRH le 15/07/2003.

Depuis cette date, le marché obligataire ne cesse d'accro itre et d'attirer des investisseurs des plus potentiels avec, par exemple, le retour d'une entreprise comme Sonatrach qui jouit d'une notoriété internationale. A ce jour, on compte dix entreprises qui ont déjà eu recours à ce marché en vue du financement de leurs plus grands projets à de bonnes conditions.

Nous passons à présent à la présentation du marché obligataire Algérien.

Section 2. Le marché obligataire Algérien

Le marché obligataire en Algérie occupe une place prépondérante dans les environnements financier et économique. Il contribue énormément au développement et au financement de l'économie.

Le marché obligataire Algérien connaît une évolution intéressante, surtout ces dernières années. En effet, on a vu l'introduction de pas moins de neuf (09) entreprises en l'espace de 3 ans sur le marché.

Les entreprises et les institutionnels, notamment les banques, ont enregistré des liquidités importantes ces dernières années qu'elles emploient dans des investissements obligataires étant donné que ceux-ci engendrent des coûts moins onéreux par rapport aux autres financements.

Par ailleurs, on distingue deux compartiments du marché obligataire Algérien : Le marché obligataire des Valeurs du Trésor et le marché obligataire Corporate. On présentera ces deux compartiments à travers leur composition, les agents intervenants et les avantages de recours à ces marchés.

1. Le marché obligataire des valeurs du Trésor

Ce marché donne la possibilité à l'Etat d'éponger des ressources à court, moyen ou long terme en vue de faire face aux emplois de la même catégorie.

Pour cela, le Trésor émet des titres d'emprunt sur le marché pour compenser les déficits de Trésorerie ou bien pour le financement des besoins d'équipement. L'émission se fait sur le marché primaire et la négociation (achat et vente) par la suite se fait sur le marché secondaire.

1.1. Ses compartiments

Comme énoncé précédemment, le marché obligataire du Trésor se compose du marché primaire et du marché secondaire.

1.1.1. Le marché primaire

Le marché primaire où sont émises les valeurs du Trésor a été créé en Mai 1995. A cette époque, cette création était une révolution financière ou doit-on dire une sorte de défi financier et économique en même temps.

En effet, étant donné la crise financière dans laquelle était plongé le pays quelques années
auparavant et avec le programme tracé communément avec le FMI, qui consistait à
développer l'économie et le secteur financier en particulier, l'Etat s'est engagé à

respecter ce programme. A cet effet, la création de ce marché était indispensable pour promouvoir le secteur financier.

Par ce fait, l'Etat émet les nouveaux titres sur ce marché en contrepartie de fonds qu'il devra employer dans le financement de ses déficits ou de ses besoins d'équipement. La vente des titres se fait par la technique de l'adjudication à la Hollandaise (à prix demandé). Cette technique consiste pour les acquéreurs potentiels à soumettre les offres à pli fermé exprimées en taux de rendement actuariels. Ces offres sont ensuite classées selon un ordre croissant du taux de rendement, puis le représentant du Trésor annonce le prix ou le taux limite de toutes les catégories des titres.

Ainsi, les offres dont le prix est le plus élevé sont servies en premier jusqu'à concurrence du montant demandé par le Trésor. Après quoi, les résultats sont envoyés aux soumissionnaires concernés le jour du dépouillement.

Nous remarquons que les soumissionnaires payent des prix différents, ce qui amène certains investisseurs à payer des montants moins chers que d'autres. Le Trésor établit ensuite le prix moyen et le rendement moyen de l'émission.

1.1.2. Le marché secondaire

Les nouveaux titres émis sur le marché primaire ne restent pas immobiles, ils peuvent être négociés sur le marché secondaire (marché de négociation). La négociation se fait par les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT).

Le marché secondaire en Algérie a été créé en mars 1998, quelques années après la création du marché primaire. Cette évolution a donné quelque peu de soulagement aux investisseurs sur le marché du Trésor. Auparavant, les entreprises avaient le droit d'acheter des titres mais pas de les négocier et ainsi de profiter des opportunités d'arbitrage et d'augmenter leurs profits. Mais avec la création de ce marché, l'investisseur potentiel peut suivre la tendance du marché et négocier les titres par l'intermédiaire des SVT, ceux-ci font le rapprochement entre les acheteurs et les vendeurs.

1.2. Intervenants sur le marché

Les agents qui prennent part au marché des valeurs du Trésor sont :

> L'autorité du marché qui est représentée par la Direction Générale du Trésor ;

> Les intermédiaires en valeurs du Trésor en qualité de Spécialistes en Valeurs du

Trésor ou SVT, chargés de l'intermédiation entre acheteurs et vendeurs ;

> L'organisme de règlement des transactions occupé par la Banque d'Algérie qui sert

de teneur de compte au Trésor Public ;

> L'organisme officiel de conservation des titres représenté aussi par la Banque d'Algérie chargé du règlement-livraison des titres.

1.3. Les titres du Trésor

Au moment présent, il en existe trois principaux types de titres sur le marché des valeurs du Trésor :

1.3.1. Les Bons du Trésor en Compte courant « BTC »

Les BTC sont des titres à court terme, émis par le trésor Public pour faire face aux décalages momentanés en Trésorerie, servant des intérêts précomptés (à leur émission). Ils sont facilement négociables sur le marché secondaire et ne comportent pratiquement aucun risque.

Les titres BTC différent par rapport à leur échéance. On distingue deux types de BTC : les BTC à très court terme ayant une échéance de 13 semaines et les BTC à 26 semaines, Simultanément, ce sont des titres émis pour des durées de 3 et 6 mois1.

1.3.2. Les Bons du Trésor Assimilables « BTA »

Ce sont des titres à moyen terme qui servent des intérêts post comptés (annuels) à taux fixe. Les BTA sont émis par adjudication pour des durées de 1, 2, 3 et 5ans.

1.3.3. Les Obligations Assimilables du Trésor « OAT »

Les OAT représentent des titres du Trésor émis pour une longue durée afin de pallier aux besoins d'équipement. Il existe des OAT de 7, 10 ans et plus. Ils servent des intérêts annuels à taux fixe. Par ailleurs, les OAT qui sont émises sur le marché à la date d'aujourd'hui sont celles de 7 et 10 et 15 ans2.

1 L'avènement des BTA 1an a été suivi par la suppression des BTC à 52 semaines soit d'une année.

2 Les OAT 1 5ans ont été émises pour la première fois en 2007.

2. Le marché obligataire Corporate

Avant l'année 2003, le marché obligataire touchait un cercle très restreint d'entreprises qui venaient investir sur le marché. Mais depuis, `les temps ont changé' : la mise en place d'un marché complet et suffisamment organisé a incité les sociétés à financer leurs besoins en capitaux à des coûts très favorables.

De plus, les mesures règlementaires engagées par le gouvernement, à l'image de l'article 44 de la loi de finances 2006, permet aux sociétés émettrices de titres d'emprunts pour une durée minimale de 5 ans de bénéficier de l'exonération fiscale1.

Cette disposition a contribué de manière efficace à l'élargissement du marché obligataire aux entreprises privées. En effet, depuis le 1er Février 2003, on enregistre quelque neuf (09) entreprises dont trois (03) sociétés privées sur le marché.

2.1. Historique et évolution du marché Corporate

Le marché obligataire Corporate a été sollicité pour la première fois par la firme SONATRACH en 1998, avec une émission de titres pour une durée de 5ans et un taux de coupon très élevé de 13%. Bien évidemment, cette émission était vue comme une sorte d'expérience afin d'inculquer la culture d'investissement sur le marché obligataire, vu qu'elle procure un rendement plus qu'attractif pour les investisseurs qui emploient ainsi leur surliquidité pour des conditions très avantageuses.

En outre, cette opération s'est avérée un succès pour SONATRACH puisque la firme a pu récolter quelque 12 Milliards de DA en 15 jours, alors que le montant initial était de l'ordre de cinq 05 Milliards de DA pour une période de souscription de 45 jours.

Néanmoins, depuis 1998, le marché n'a enregistré aucune émission, jusqu'à celle de SRH puis de SONATRACH à nouveau en 2003. Cette année a été celle de la découverte réelle du marché obligataire.

En effet, en l'espace de trois (03) ans (de 2003 à 2006), le marché a noté l'introduction de neuf autres entreprises, ce qui n'a pas été enregistré en cinq ans (entre 1998 et 2003).

En 2003, les taux de rendement affichaient des chiffres entre 3% et 4% (emprunt SRH pour les deux tranches et SONATRACH). Cependant, le marché institutionnel a connu un fléchissement des taux de rendement depuis 2004 du fait de la surliquidité qui a caractérisé le système financier et bancaire et du manque des produits de placement.

1 L'exonération s'applique aux emprunts émis à partir du 1er février 2003.

Cette situation a amené les banques principalement à proposer des cours relativement élevés lors des opérations d'adjudication organisées sur le marché primaire afin d'arriver à souscrire les titres proposés.

Ensuite, durant l'exercice 2005, il a été constaté un phénomène de correction des taux de rendement qui peut être expliqué par les points suivants :

1. Les règles prudentielles régissant l'activité des institutionnels bancaires délimitant leurs capacités à prendre part au financement des entreprises ayant un recours régulier au marché. On citera notamment le ratio Cook (adéquation des F.P.>08%), le ratio de concentration des risques (la banque ne peut accorder à un seul bénéficiaire plus de 25% des Fonds Propres) et le ratio de diversification des risques (les crédits >15% Fonds Propres ne peuvent excéder 10 x F.P.).

2. La surliquidité institutionnelle était de nature conjoncturelle (de courte durée). Ce qui n'est pas en adéquation avec les besoins du marché (besoins à moyen terme).

3. Les obligations institutionnelles sont négociées de gré à gré dans des conditions peu transparentes réduisant ainsi leur liquidité et rendant le risque de transformation conséquent.

Comme conséquence à ces mesures, les prix se sont stabilisés autour du pair (100%) donnant ainsi des taux de rendement qui s'approchent des taux nominaux (on remarquera ce phénomène dans tableau représentatif de l'ensemble des emprunts obligataires Corporate depuis 19981).

Remarque : Opérations combinées : Exemple : ENTP et ENAFOR

ENTP (Entreprise Nationale des Travaux aux Puits) et ENAFOR (Entreprise Nationale de Forage) sont des sociétés filiales de la firme SONATRACH.

Au moment où on assistait à l'amélioration des taux de rendement, certaines émissions entreprises par ces filiales affichaient des taux de coupons très faibles et des primes accordées à l'émetteur, tirant ainsi les taux de rendement à des niveaux bas.

C'est en fait une sorte de transfert indirect de liquidités déposées par la SONATRACH à la BEA au profit de ses filiales à des conditions avantageuses.

Actuellement (fin Août 2007), le marché obligataire comporte dix (10) entreprises émettrices. La majorité est constituée d'entreprises publiques (07) : SONATRACH, SRH, AIR ALGERIE, SONELGAZ, ENTP et ENAFOR) et trois institutions privées : CEVITAL (leader en agro-alimentaire), Arab Leasing Corporation (« ALC » leader du leasing en Algérie) et l'EEPAD.

1 Situation arrêtée au 31/12/2006, tableau présenté en page 111.

2.2. Compartiments du marché obligataire Corporate

Le marché obligataire Corporatif comprend : le marché des institutionnels et le marché du grand public.

2.2.1. Le marché des institutionnels

Ce marché regroupe les émissions de titres obligataires qui sont destinés uniquement aux institutions financières, notamment les banques et compagnies d'assurance. En Algérie, la plupart des émissions est destinée à cette catégorie d'investisseurs car ces institutions génèrent des trésoreries importantes qu'elles emploient dans les investissements attractifs notamment les émissions obligataires.

Sur ce marché sont émis des obligations selon la technique de l'adjudication à la Hollandaise ou bien de la prise ferme1.

Sur le marché secondaire, les titres émis sont négociés de gré à gré, un marché qui n'est évidemment pas localisé.

2.2.2. Le marché du grand public

D'autres émissions obligataires sont destinées au large public, c'est un autre moyen de drainer des ressources d'investissement pour les émetteurs.

Les titres destinés à cette catégorie d'investisseurs sont émis sur le marché primaire et négociés sur un marché secondaire liquide, structuré et bien organisé.

2.3. Mode de cotation des titres sur le marché Algérien

Au niveau de la SGBV, les titres sont cotés selon le mode du fixing. Cette technique consiste à l'application d'un cours unique à l'ensemble des transactions conclues pour chaque obligation. Ce cours représente pratiquement le prix auquel est négociée une valeur sur une base unitaire et permet de maximiser le volume des opérations, il est appelé « prix d'équilibre» et est appliqué pendant toute la séance de cotation.

La négociation porte sur un montant minimal fixé par la commission. Elle se réalise en appliquant le dernier cours coté augmenté ou diminué de 0,01 (1 point de base).

Le fixing permet de :

> Maximiser la valeur des transactions ;

> Réduire le déséquilibre entre l'offre et la demande exprimées ;

1 En Algérie, un seul emprunt a été émis selon la technique de prise ferme, celui d'Air Algérie. Cette technique consiste à lever les montants proposés par les investisseurs jusqu'à concurrence du montant exigé.

> Minimiser la volatilité des cours par rapport au cours de référence.

Prenons l'exemple où les ordres d'achat et de vente d'une séance de bourse sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau n°4 : Ordres d'achat et de vente

Achat

Vente

Cours(%)

Volume

Cours(%)

Volume

101,2

100

99,2

0

101,1

0

99,3

0

101

200

99,4

0

100,9

250

99,5

0

100,8

50

99,6

0

100,7

0

99,7

0

100,6

100

99,8

0

100,5

300

99,9

0

100,4

100

100

1000

100,3

0

100,1

150

100,2

100

100,2

50

La cotation au fixing est établie en suivant les étapes suivantes :

> Présentation des ordres d'achat et de vente, leurs prix et les volumes demandés ;

> Cumuler les ordres d'achat par ordre de décroissance des prix et les ordres de vente par ordre croissant ;

> Arrêter chaque prix au volume qui va être transigé ;

> Classer les prix proposés et les associer aux volumes transigés ; > Déterminer le prix du Fixing.

Lors de la dernière étape : la détermination du cours du Fixing à la fin de la séance, nous pouvons nous trouver face à différentes situations qui donnent un cours différent. On distingue trois situations dont on présente chacune d'elle par une illustration dans ce qui suit :

Situation 1 : Maximisation du nombre des échanges

Le fixing consiste à classer les ordres d'achat par ordre décroissant des prix et les ordres de vente par ordre croissant des prix puis arrêter chaque prix au volume qui va être transigé.

Nous obtenons les résultats suivants :

Tableau n°5 : Maximisation du nombre des échanges possibles

Ordres d'achat

Ordres de vente

Fixing

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume
Cumulé
échangé

101,2

100

100

99,2

0

0

99,2

0

101,1

0

100

99,3

0

0

99,3

0

101

200

300

99,4

0

0

99,4

0

100,9

250

550

99,5

0

0

99,5

0

100,8

50

600

99,6

0

0

99,6

0

100,7

0

600

99,7

0

0

99,7

0

100,6

100

700

99,8

0

0

99,8

0

100,5

300

1000

99,9

0

0

99,9

0

100,4

100

1100

100

1000

1000

100

1000

100,3

0

1100

100,1

150

1150

100,1

1150

100,2

300

1400

100,2

50

1200

100,2

1200

100,1

600

2000

100,3

600

1800

100,3

1100

100

1600

3600

100,4

0

1800

100,4

1100

99,9

0

3600

100,5

1200

3000

100,5

1000

99,8

0

3600

100,6

0

3000

100,6

700

99,7

0

3600

100,7

0

3000

100,7

600

99,6

0

3600

100,8

50

3050

100,8

600

99,5

0

3600

100,9

150

3200

100,9

550

99,4

0

3600

101

0

3200

101

300

99,3

0

3600

101,1

0

3200

101,1

100

99,2

0

3600

101,2

0

3200

101,2

100

Situation 2 : Réduction du déséquilibre entre l'offre et la demande exprimées

Tableau n°6 : Réduction du déséquilibre entre offre et demande

Ordres d'achat

Ordres de vente

Fixing

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume
Cumulé
échangé

101,2

100

100

99,2

0

0

99,2

0

101,1

0

100

99,3

0

0

99,3

0

101

200

300

99,4

0

0

99,4

0

100,9

250

550

99,5

0

0

99,5

0

100,8

50

600

99,6

0

0

99,6

0

100,7

0

600

99,7

0

0

99,7

0

100,6

100

700

99,8

0

0

99,8

0

100,5

300

1000

99,9

0

0

99,9

0

100,4

100

1100

100

1000

1000

100

1000

100,3

0

1100

100,1

200

1200

100,1

1200

100,2

100

1200

100,2

300

1500

100,2

1200

100,1

200

1400

100,3

300

1800

100,3

1100

100

1600

3000

100,4

0

1800

100,4

1100

99,9

600

3600

100,5

1200

3000

100,5

1000

99,8

0

3600

100,6

0

3000

100,6

700

99,7

0

3600

100,7

0

3000

100,7

600

99,6

0

3600

100,8

50

3050

100,8

600

99,5

0

3600

100,9

150

3200

100,9

550

99,4

0

3600

101

0

3200

101

300

99,3

0

3600

101,1

0

3200

101,1

100

99,2

0

3600

101,2

0

3200

101,2

100

Si, après réunion de tous les ordres, on constate qu'il y a deux cours différents pour le même volume possible à échanger, il faudra appliquer une autre approche, en plus de la première, qui consistera à rendre le déséquilibre entre les volumes de l'achat et de la vente le moindre possible. Ainsi, pour un volume commun de 1200 et pour des prix de 100,1 et 100,2 on aura un déséquilibre de 1400-1200 = 200 pour un cours de 100,1 et un déséquilibre de 1500-1200 = 300 pour le cours 100,2. Dans ce cas, on prendra le cours comme étant le Fixing celui qui minimisera ce déséquilibre, soit le cours de 100,1%.

Situation 3 : Minimiser la volatilité des cours par rapport au cours de référence Tableau n°7 : Minimisation de la volatilité par rapport au cours de référence

Ordres d'achat

Ordres de vente

Fixing

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume

Volume
Cumulé

Cours(%)

Volume
Cumulé
échangé

101,2

200

200

99,2

0

0

99,2

0

101,1

0

200

99,3

0

0

99,3

0

101

400

600

99,4

0

0

99,4

0

100,9

250

850

99,5

0

0

99,5

0

100,8

50

900

99,6

0

0

99,6

0

100,7

0

900

99,7

0

0

99,7

0

100,6

100

1000

99,8

0

0

99,8

0

100,5

0

1000

99,9

0

0

99,9

0

100,4

0

1000

100

1200

1200

100

1200

100,3

200

1200

100,1

0

1200

100,1

1200

100,2

0

1200

100,2

700

1900

100,2

1200

100,1

600

1800

100,3

0

1900

100,3

1200

100

0

1800

100,4

100

2000

100,4

1000

99,9

1200

3000

100,5

1200

3200

100,5

1000

99,8

600

3600

100,6

0

3200

100,6

1000

99,7

0

3600

100,7

0

3200

100,7

900

99,6

0

3600

100,8

0

3200

100,8

900

99,5

0

3600

100,9

0

3200

100,9

850

99,4

0

3600

101

0

3200

101

600

99,3

0

3600

101,1

0

3200

101,1

200

99,2

0

3600

101,2

0

3200

101,2

200

La troisième approche consiste à appliquer les deux premières, soit d'abord la maximisation des échanges, on aura cette fois quatre cours pour un volume identique à échanger. Ensuite, on applique la deuxième approche, ce qui nous amène à ne retenir que deux cours, ceux de 100 et 100,1. Cette fois, pour déterminer le Fixing, il faudra appliquer la troisième approche qui consiste à minimiser la volatilité par rapport au cours de référence qui est 100,2. Le cours qui s'en rapproche le plus est 100,1%, qui est d'ailleurs le Fixing retenu.

2.4. Les principaux émetteurs sur le marché obligataire « Corporate »

Le marché obligataire comporte actuellement dix (10) entreprises dont trois (03) privées. Néanmoins, trois sociétés dominent quelque peu le marché des obligations, il s'agit d'Air Algérie, Algérie Télécom et Sonelgaz. Toutes les trois sont domiciliées au niveau de la BNA. Celle-ci a été à chaque fois le chef de file des émissions des trois institutions.

L'importance des montants et les innovations apportées par ces entreprises ont beaucoup contribué au développement des marchés.

Air Algérie

Air Algérie est une compagnie nationale de transport aérien très active sur le marché obligataire en raison de l'importance des montants qu'elle a prélevés en vue du financement des investissements en moyens de transport aérien. La qualité de service est la principale préoccupation de cette compagnie.

La compagnie aérienne a été la première à émettre un emprunt (Avril 2004) remboursable en séries annuelles constantes puisqu'auparavant, les titres étaient remboursables in fine. En Décembre de la même année, l'entreprise a procédé à une émission à coupons progressifs afin d'attirer les investisseurs sur le long terme d'autant plus que les titres étaient exonérés d'impôts. En plus, le principe des coupons progressifs protège l'investisseur contre d'éventuelles pertes suite à une augmentation de taux d'intérêt.

Elle a aussi initié l'option de remboursement par anticipation pour la première fois lors de l'émission du 18 Mai 2005.

Outre les innovations par lesquelles Air Algérie s'est distinguée, les montants qu'elle a émis étaient très importants. En effet, sur l'ensemble des emprunts, l'entreprise a émis un montant total de 41 600 000 000 DA, soit près de 27% de l'encours global sur le marché.

Sonelgaz

La société nationale d'électricité et de gaz est une société de services publics, en situation de monopole sur le marché Algérien, et la tarification de ses services est réglementée.

La Sonelgaz a eu recours au marché obligataire à plusieurs fois pour permettre le financement de ses grands investissements, elle a levé plus de 57 Milliards de DA entre Décembre 2004 et Mai 2006, ce qui représente un peu plus de 36% de l'encours global existant sur le marché. Parmi ces montants, 25 Milliards de DA étaient destinés au grand public.

« Les termes des obligations corporatives se sont allongés, ce qui constitue une avancée
importante sur le marché obligataire algérien, qui est pour la première fois testé sur les
échéances plus longues que 7ans pour les titres de sociétés : Sonelgaz avait déjà, en

Décembre 2004, allongé l'échéance de ses titres obligataires en émettant des titres de 5,6 et 7ans. Cette fois, en introduisant des tranches obligataires allant jusqu'à 11ans, la société a soumis des titres à des échéances qui n'existaient pas sur le marché Algérien étant donné que la plus longue échéance détenue jusque-là était 10ans pour les OAT »1.

Les besoins à long terme de Sonelgaz sont importants, avec un programme d'investissement de plus de 600 Milliards de dinars entre 2004 et 2010, la moitié devrait être financée par le marché obligataire. La société compte donc devenir un joueur important sur le marché obligataire.

Aussi, la structure d'émission entreprise par Sonelgaz lui permet d'assimiler dans le futur des émissions dans la même tranche sans créer de nouvelles obligations, si les conditions du marché le permettent. L'assimilation est une innovation de Sonelgaz puisque la technique a été mise en pratique pour la première fois sur le marché obligataire Corporatif. La tranche échéant le 27/12/2011 a été rouverte pour cette émission et a permis de recueillir pas moins de 1,8 Milliards de dinars en mars 2005, venant ainsi compléter le montant levé en Décembre de 8 Milliards DA.

Algérie Télécom

Algérie Télécom est une société de Télécommunications qui répond au service public, au service universel et à la politique du gouvernement.

Le premier emprunt (en deux tranches) obligataire d'Algérie Télécom a été émis en Novembre 2005 pour des échéances de 2 et 3 ans. Puis, suit l'emprunt de 21,6 Milliards de DA en Octobre 2006 pour une échéance de 5ans à des taux progressifs.

Le montant global levé sur le marché obligataire à travers ses émissions est de 28 Milliards de dinars, ce qui représente environ 18% de l'encours du marché. Ce montant regroupe 21,60 Milliards d'emprunts destinés au grand public.

Ainsi, le montant global par l'ensemble de ces entreprises est d'environ 80 Milliards de dinars, ce qui représente la moitié de l'encours global sur le marché. C'est dire l'importance des actions engagées par ces sociétés nationales à grande envergure.

Les emprunts obligataires émis depuis 1998 jusqu'à 2006, sont représentés dans le tableau récapitulatif des émissions sur le marché Corporate :

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2.5. Les avantages du recours au marché obligataire Algérien

L'importance des investissements sur le marché obligataire permet aux entreprises émettrices, publiques ou privées, de tirer des avantages que procure le marché obligataire :

2.5.1. Les avantages pour l'émetteur

> L'investissement sur le marché obligataire permet à l'émetteur de se financer à un coût moindre que s'il se finance par un autre financement ;

> L'emprunt obligataire permet aux entreprises de diversifier leurs sources de financement ;

> Le recours au marché obligataire permet à l'émetteur d'assurer une certaine indépendance par rapport à son banquier ;

> Les conditions relatives au marché obligataire n'imposent aucune restriction en matière de garantie ;

> L'émission de titres d'échéance d'au moins égale à 5ans est exonérée d'impôts, ce qui constitue une position favorable pour l'émetteur ;

> L'emprunt obligataire permet de drainer plus de ressources puisqu'actuellement l'émission n'est pas seulement destinée aux institutionnels mais s'est élargie même au grand public ;

> L'émission d'emprunt sur le marché permet de réaliser des économies en matière de
changes et de primes de risque associées aux financements extérieurs en devises ;

2.5.2. Les avantages pour l'investisseur

> L'émission obligataire permet aux investisseurs de mieux connaître leurs émetteurs. En effet, l'organisme d'organisation du marché oblige les émetteurs à publier toutes informations les concernant et faire preuve de transparence sur le marché ;

> Les conditions de rémunération des investissements obligataires sont meilleures que celle proposées pour les dépôts bancaires et actifs sans risque ;

> En prenant connaissance des situations du marché à tout moment, l'investisseur peut réaliser des profits importants en exerçant ses activités d'arbitrage entre les différents titres sur le marché ;

> L'avantage fiscal offert pour les titres d'échéance d'au moins 5ans ;

> La liquidité dont fait preuve le marché permet à l'investisseur de vendre ses titres si leur prix s'avère attrayant et acquérir des titres à bas prix procurant des rendements meilleurs ;

> En termes de rang, la liquidation d'une société permet le remboursement des obligataires avant les actionnaires ;

> En termes de rendement, l'obligation est plus sûre qu'une action et assure un rendement plus élevé que l'action. En effet, la volatilité des cours de l'action est plus importante que celle des cours des obligations.

2.6. Les limites du marché obligataire Algérien

En dépit des nombreux avantages qu'il procure, l'investissement sur le marché obligataire Algérien connait quelques insuffisances dont les plus importantes sont :

> Le marché obligataire Algérien est inondé par les institutionnels, dont la majorité sont des banques et compagnies d'assurance, plus de 65% des émissions obligataires sont détenues par des institutionnels ;

> Les règles prudentielles et contraintes règlementaires limitent le pouvoir d'investissement des institutionnels sur le marché. En effet, la règle du ratio Cook, le ratio de division des risques (Maximum de 25% des Fonds Propres à un seul émetteur) et le ratio de transformation constituent des contraintes d'investissement pour les institutionnels ;

> La majorité des institutionnels en Algérie détiennent dans leur portefeuille la grande
part en titres d'Etat, ce qui diminue l'intéressement par rapport aux titres Corporate.

> Lors de l'intégration de l'option de remboursement par anticipation, l'émetteur qui exécute cette option devrait honorer ses engagements fiscaux si la période d'anticipation est de moins de 5années. En Algérie, les notices d'information ne prévoient pas cette option, ce qui fait que les entreprises qui procèdent au remboursement par anticipation ne payent pas l'impôt dans la mesure où elles ont émis des titres de maturité supérieure à 5ans. Cette pratique devrait être revue de manière à rendre les droits de tous les émetteurs au même niveau.

L'existence du marché obligataire algérien ne remonte qu'à quelques années seulement, comparé à celui des pays développés qui existent depuis vingt (20) ans. Mais, le développement qu'il a connu laisse penser qu'on est sur la bonne voie en dépit des inconvénients régissant surtout les investisseurs.

Les grandes entreprises entreprennent les initiatives en innovant de plus en plus sur le marché à l'image d'Air Algérie ou bien Algérie Télécom, ce fait incitera les entreprises moyennes à tenter l'expérience et tirer profit des avantages que leur procure le marché obligataire.

L'élargissement des produits obligataires amène les investisseurs à s'adapter aux situations du marché. Désormais, il existe des produits destinés à combler non seulement les besoins des entreprises mais aussi de l 'Etat.

Par ailleurs, nous remarquons que le marché est inondé par les investisseurs institutionnels constitués principalement des banques et sociétés d'assurance. La diversification de leurs portefeuilles entre valeurs de l 'Etat et titres des entreprises leur permet de s'assurer des rendements appréciables en dépit de risques limités1.

La gestion des portefeuilles constitue une tâche essentielle dans l'investissement obligataire : il n'est pas possible d'investir dans une obligation avant de l'avoir évalué et pris connaissance de la performance du titre et du portefeuille. En effet, si on change un titre par un autre de caractéristiques différentes dans un portefeuille, on n'obtiendra forcément pas la même valeur et surtout pas la même performance. De là découle un principe fondamental qu'on traitera dans le prochain chapitre.

Ce chapitre est se compose de deux sections :

Section 1 : L'évaluation de portefeuille

Section 2 : Application d'une stratégie au portefeuille BNA

Les investisseurs institutionnels et essentiellement les banques, jouent un rôle plus qu'essentiel dans le financement sur le marché obligataire. Les entreprises, publiques qu'elles soient ou privées, recourent de plus en plus au marché en vue d'acquérir les fonds nécessaires au financement de besoins d'investissements.

Constituer des portefeuilles est une tâche essentielle à toute gestion obligataire. Ainsi, on peut constituer un portefeuille avec ses titres, mais il suffira de changer un titre par un autre, plus performant, pour trouver une combinaison de titres plus attractive. Le secret de tout gérant obligataire est l'anticipation et cette capacité de profiter des situations du marché à tout moment.

Dans ce chapitre, on présentera dans un premier volet des approches qui nous permettent de bien évaluer des titres obligataires cotés en bourse à travers des paramètres théoriquement performants tels que : la duration, le taux de rendement et la notion d'immunisation contre l'évolution des taux.

Ensuite, on essayera de constituer un portefeuille, en se basant sur celui de la BNA actuel, en procédant au remplacement de quelques obligations à rendement faible par d'autres ayant un rendement appréciable pour pratiquement le même risque. On projettera les résultats pour déterminer la performance du portefeuille de la BNA et surtout la pertinence de la méthode de gestion appliquée.

Section 1. L'évaluation du portefeuille BNA

La gestion obligataire nécessite au préalable une évaluation basée sur des hypothèses prédéterminées par le gérant obligataire et qui ont attrait à la fois à la conjoncture macromonétaire voire même budgétaire prévalant mais aussi aux anticipations et comportements des intervenants sur le marché obligataire, sur ses deux compartiments (primaire et secondaire).

Concernant la question inhérente à la pratique de la gestion obligataire en Algérie, il est important de souligner le fait que malgré le recours intensifié des entreprises au marché obligataire depuis la fin de l'année 2003 et l'engouement des investisseurs pour ce produit financier, il en demeure que les professionnels n'ont pas encore saisi l'opportunité de mettre en oeuvre des stratégies actives ou même passives de gestion de portefeuilles pour leur propre compte ou bien pour celui de leur clientèle.

Cette situation demeure majeure et peut être expliquée par deux motifs :

> D'abord, le phénomène d'excès de liquidité frappant les banques algériennes qui, en l'absence de politique efficace d'emploi, se rabattent sur le souscription et l'achat d'obligations sur les compartiments du marché obligataire (primaire et secondaire) avec l'objectif de détenir ces titres jusqu'à l'échéance (Buy and Hold).

> Et, la faiblesse de l'encadrement au niveau des institutions financières habilitées à entreprendre les opérations de marché. Cela entrave la volonté et l'attente des autorités et des investisseurs à voir émerger des Organismes de Placement Collectifs de Valeurs Mobilières (OPCVM).

Cependant, l'évaluation et la gestion de portefeuilles obligataires restent des points de vue pratiques très faisables. Nous tenterons, dans la présente section à travers le traitement de trois cas illustrant des approches en s'appuyant sur des hypothèses fondées sur des bases micro et macro-économiques ou reflétant des situations caractérisant l'actualité et l'évolution prédite, de mettre en exergue les techniques d'évaluation présentées plus haut dans la partie théorique. Et ensuite, supposer des stratégies de composition de portefeuilles conjuguant à la fois les considérations de rendement et du risque encouru.

Ainsi, les trois cas représentant les approches sont développés ci-dessous en détail.

1. Méthode de l'évaluation

Sur le marché financier, les obligations sont représentées par leur prix qui constitue une variable importante pour les investisseurs. De ce fait, la valeur des obligations varie au cours de la période d'investissement. C'est ainsi que les investisseurs choisissent de recourir à telle ou telle obligation en comparant leurs rendements qui s'obtiennent en fait des prix du marché.

La détermination du rendement d'une obligation est une étape très importante dans l'évaluation d'une ou plusieurs obligation(s). De ce taux, on pourra calculer les autres variables telles : la duration, la sensibilité et aussi la valeur et la duration du portefeuille en tenant compte d'hypothèses que le gérant doit se fixer au préalable à toute évaluation.

Par ailleurs, l'évaluation que nous avons effectuée repose uniquement sur les titres obligataires actuellement cotés en bourse, à savoir : AIR ALGERIE, ALGERIE TELECOM et SONELGAZ. En effet, ces titres connaissent des situations régulières à travers desquelles on pourra déterminer le prix sur le marché. Ce prix servira par la suite au calcul des autres facteurs de l'évaluation de portefeuille.

1.1. Détermination des taux de rendement

On peut estimer le taux de rendement des obligations Corporate ou bien celles de l'Etat par deux méthodes différentes mais complémentaires.

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Etant donné que les titres que nous avons choisis sont cotés en bourse, ils font objet d'une cotation régulière sur le marché et affichent donc des prix continuels. Sur la base des prix de chaque période, on déterminera les taux de rendement relatifs au titre et à la période. Par ailleurs, si les titres qu'on prend en compte ne font pas objet de cotation régulière, le taux de rendement peut être estimé par le spread de taux, qui est la différence entre les taux de rendements du titre concerné et le taux sans risque d'une obligation du Trésor de même maturité.

> Taux actuariel des titres du Trésor

Le recours au marché secondaire des valeurs du Trésor nous permet de tirer les prix de ces titres.

1.2. Application de la méthode d'évaluation : PREMIERE APPROCHE

Cette étape constitue la première approche qui se résume en l'évaluation des obligations des trois entreprises cotées actuellement en bourse : Air Algérie, Sonelgaz, et Algérie Télécom. Ainsi, en se basant sur le niveau actuel des cours pour ces obligations qui se situe depuis des mois au niveau du pair, nous pouvons supposer que cette situation « inhabituelle » est essentiellement due au fait que les institutionnels, principalement les banques, se portent principalement contreparties aux ordres de vente formulés par la clientèle et assurent par conséquent la liquidité, la mobilité et la sécurité de l'épargne à leur clientèle.

Les banques représentées par les intermédiaires en opérations de bourse imposent actuellement leur condition de cours, qui s'inscrit au niveau du pair, aux investisseurs vendeurs qui, en raison de la rareté des ordres d'achat hors institutionnels, se trouvent forcés d'accepter ce cours.

A partir de ce constat qui peut perdurer encore longtemps, nous avons entrepris une analyse des trois titres inscrits à la cote officielle portée sur le rendement et le risque engendré suite à l'acquisition de ces obligations sur le compartiment secondaire. Nous avons orienté notre étude sur l'investisseur acheteur à condition que les hypothèses suivantes soient réalisées :

> Stagnation des prix pied de coupon d'échange (fixing) au niveau du pair (100%) pour toute la période de l'étude s'étalant de 2007 à fin 2010 ;

> Le taux de rendement est déterminé in fine en supposant que l'investisseur garde le titre jusqu'à échéance ;

> Pas de risque de réinvestissement : les coupons sont réinvestis au même taux de rendement actuariel sur l'horizon d'investissement.

Ensuite, en tenant compte des hypothèses posées ci-dessus, nous procédons au calcul du taux de rendement correspondant à la fois au cours pied de coupon (cours de négociation en bourse) et au cours net intégrant les intérêts courus payés par l'acheteur. Ce dernier cours est plus significatif et plus réaliste que le premier.

De plus, nous avons jugé que la variable du taux de rendement ne permet pas d'évaluer à elle seule une obligation. Ainsi, la duration ou la sensibilité est calculée au fur et à mesure que les titres parcourent leur durée de vie. Ces éléments sont d'immense importance dans l'évaluation obligataire, ils permettent d'apprécier à la fois la liquidité et la vulnérabilité des obligations par rapport aux fluctuations des taux d'intérêt.

En parallèle, nous avons procédé, à une période précise, à la composition de plusieurs portefeuilles constitués des titres cotés en bourse. Ces portefeuilles qui affichent des pondérations différenciées font ensuite l'objet de quelques calculs et interprétations s'y afférant à leur rendement, leur duration et donc leur sensibilité.

Les étapes de la démarche entreprise pour l'évaluation du portefeuille constitué par les obligations cotées actuellement en bourse sont :

1' Calcul des cours affichés mensuellement en tenant compte des intérêts courus ;

1' Calcul des taux de rendement (intégrant les intérêts courus) de chaque obligation à la fin de chaque mois pendant l'horizon choisi ;

1' Calcul de la duration mensuelle (durée de vie moyenne) de chaque obligation et de la valeur du portefeuille ;

1' Et enfin, la composition de portefeuilles affichant des pondérations différentes en vue de la constitution d'un portefeuille performant.

Les résultats de l'évaluation des trois titres sus mentionnés se présentent dans ce qui suit : 1.2.1. Résultats de l'évaluation du titre AIR ALGERIE

AIR ALGERIE est une compagnie nationale de transport aérien très active sur le marché obligataire Algérien. Elle a procédé à l'émission d'obligations le 01 Décembre 2004 pour une échéance de 6ans affichant un taux de coupon progressif de 3,75% les deux premières années, 4,50% pour les deux années qui suivent et 6,00% pour les deux années restantes. Le taux de rendement à l'émission était de l'ordre de 4,68%1.

L'évaluation du titre d'Air Algérie nous donne les résultats suivants :

Tableau n° 1 : Résultats de l'évaluation du titre d'Air Algérie

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1.2.2. Résultats de l'évaluation du titre SONELGAZ

Il s'agit de la société de l'électricité et du gaz qui recours régulièrement au marché obligataire en vue du financement de son immense programme de développement. Elle a procédé à une émission obligataire au grand public le 22 Mai 2005, dont les titres comportent une échéance de 6 ans et ayant des coupons progressifs de : 3,50%, 3,75%, 4,00%, 4,25%, 5,00% et 7,00%. Le taux de rendement à l'émission que nous avons obtenu s'élève à 4,50%.

Le titre Sonelgaz qui, toutefois échoit le 22 Mai 2011, devrait s'avérer un investissement intéressant à moyen et long terme. En effet, en dehors du fait qu'il soit admis à la cotation régulière au niveau de la Bourse d'Alger, il confère aux investisseurs un coupon (et donc un rendement) progressif à moyen terme. De plus, la qualité de signature de l'entreprise publique jouissant d'une notoriété internationale et d'une qualité d'image impressionnante, donne une bonne idée aux investisseurs qui devront suivre l'évolution du rendement de ce titre afin de profiter des possibilités d'arbitrage lorsque les conditions du marché le permettent.

En effet, si à une période donnée, les taux du marché sont supérieurs aux taux des obligations détenues, l'investisseur aura pour réflexe de vendre ses obligations actuelles et d'en acquérir celles qui offrent des rendements plus élevés.

Par ce fait, l'évaluation nous amène aux résultats présentés dans le tableau suivant :

 
 
 

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L'évaluation de ces trois titres repose sur certaines hypothèses nécessaires pour la réalisation de nos objectifs. Etant donné qu'actuellement les cours des titres cotés en bourse s'établissent pratiquement au pair (100%), on a supposé que ceux-ci le restent à ce niveau pendant toute la période d'évaluation. La conséquence de cette proposition (tableaux ci- dessus) est que les prix des titres connaissent tous une augmentation jusqu'à la date de détachement du coupon où il ya un retour vers la valeur pair (approximativement) pour augmenter par la suite et subir le même sort que le précédent. Ceci démontre le principe de convergence vers le pair chaque fois que l'échéance approche.

D'un autre coté, les taux de rendement subissent eux aussi une nette augmentation au fil des mois, jusqu'à atteindre une valeur maximale qui se rapproche du taux de coupon le plus élevé. En effet, l'investisseur usuel ne peut réaliser un rendement plus important que le coupon du moment qu'il l'achète au pair (pas de prime d'émission).

Le critère de duration est aussi très important à analyser aux yeux du gestionnaire obligataire, il traduit la durée pendant laquelle il pourra récupérer les fonds investis dans le titre. Dans notre cas, plus on se rapproche de l'échéance du titre, plus la duration diminue. Logique déduction, puisque l'investisseur récupère ses fonds au fil du temps et verra donc son investissement résiduel diminuer au cours de la période. Par ailleurs, de cette duration, on pourra déduire un autre critère d'évaluation, celui de la sensibilité1 qui peut s'avérer très performant en particulier dans une période où les taux d'intérêt sur le marché varient peu. L'évaluation présente nous sert de base pour établir des portefeuilles et d'en comparer par rapport aux trois titres.

Ainsi, les critères pris en considération peuvent parfois inciter les investisseurs à choisir entre tel ou tel titre s'ils se trouvent dans une situation où il y a un avantage de rendement d'un coté et de duration d'un autre coté pour deux titres différents. Par exemple, un titre A procurant un rendement bien plus élevé qu'un titre B, mais la duration et donc la sensibilité du titre B est bien plus avantageuse que celle du titre A. Ce cas de figure sera traité dans le quatrième point : Constitution de portefeuilles simulés.

1 La sensibilité est directement liée à la duration : S = (-D) / (1+ r)

2. Détermination du rendement exigé pour chaque obligation DEUXIEME APPROCHE

Cette fois, il s'agit d'une approche visant à déterminer le taux de rendement exigé par l'investisseur pour acquérir une obligation négociable en bourse. En effet, cette approche s'appuie sur les éléments composant le taux de rendement exigé par un titre corporatif relativement risqué, en particulier sur le taux de rendement des actifs sans risque ayant des horizons temporaires comparables et la prime de risque de défaillance ou d'insolvabilité de l'émetteur.

Par ailleurs, il est important de signaler que le taux de rendement d'un actif sans risque est supposé couvrir le taux d'inflation et offrir une prime d'enrichissement aux investisseurs en contrepartie de leur privation d'un pouvoir d'achat. Toutefois, les anticipations relatives aux évolutions du taux d'inflation impliquent des ajustements suivant la tendance (en hausse ou en baisse), en ajoutant ou déduisant le niveau de la variation aux éléments déterminant le taux de rendement exigé par l'investisseur selon le rythme de la progression ou le fléchissement de l'inflation.

Pour ce qui est de la prime de risque, elle peut être déterminée en calculant l'écart entre le taux de rendement actuariel déterminé au moment de la souscription sur le compartiment primaire (in fine) et le taux de rendement d'un actif sans risque présentant une durée de vie comparable1.

De ce fait, le rendement exigé par un investisseur qui veut préserver son titre ou bien souscrire à une obligation cotée en bourse, se détermine en faisant l'agrégation du taux de rendement de l'actif sans risque, de la prime de risque et des variations observées sur la prime d'enrichissement et sur le taux d'inflation.

Dans ce cas, le calcul de la prime de risque (spread), qui est la différence entre le taux de rendement de l'actif sans risque (BTA 5ans) ayant pour taux 3,25% variant de 1 point de base chaque année et de l'actif risqué, donne pour l'obligation d'Air Algérie une prime de 1. Celles de Sonelgaz et Algérie Télécom s'élèvent respectivement à 1,5 et 0,75.

Le taux d'inflation est supposé évoluer dans le temps passant ainsi de 0,2 en l'année 2007 à 0,75 en valeur cumulée en 2010.

Les résultats sont présentés dans le tableau n°4 ci-après :

1 Les chiffres présentés sont approximatifs.

Tableau n°4 - Approche 2 : Détermination du rendement exigé par l'acheteur

Année

2007

2008

2009

2010

Rend BTA 5

3,2

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Prime Air Algérie

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Variation cumulée du
taux d'inflation

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0,55

0,65

0,75

Taux de rendement exigé

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4,85

5,05

5,25

Prix correspondant

102,94

101,7

101,76

100,71

Année

2007

2008

2009

2010

Rend BTA 5

3,2

3,3

3,4

3,5

Prime Algérie Télécom

1,5

1,5

1,5

1,5

Variation cumulée du
taux d'inflation

0,2

0,55

0,65

0,75

Taux de rendement exigé

4,9

5,35

5,55

5,75

Prix correspondant

100

99,3

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Année

2007

2008

2009

2010

Rend BTA 5

3,2

3,3

3,4

3,5

Prime Sonelgaz

0,75

0,75

0,75

0,75

Variation cumulée du
taux d'inflation

0,2

0,55

0,65

0,75

Taux de rendement exigé

4,15

4,6

4,8

5

Prix correspondant

103,12

102,12

102,19

101,9

 

L'enseignement principal qu'on peut tirer de cette approche est le fait que les investisseurs dans les titres en question auront à exiger des rendements plus élevés sur le moyen et long terme. Les prix seront bien évidemment moins importants. Par ailleurs, le titre d'Algérie Télécom offrira un rendement plus important par rapport aux titres Air Algérie et Sonelgaz pendant la période 2007 - 2010.

Cette tendance est due au fait que le taux d'inflation sera de plus en plus important. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'Etat, dans le cadre du développement envisagé pour les deux prochaines années, épongera des liquidités très importantes, ce qui induit une création monétaire massive pour financer ces dépenses, poussant ainsi le taux d'inflation à la hausse. De plus, la prime de risque est supposée constante dans le temps. Cependant, en réalité

l'investisseur voulant s'employer sur le long terme exigera une courbe de primes de risque croissante.

Par ailleurs, les taux de coupons proposés par les trois émetteurs, et qui sont progressifs, arrangent les investisseurs et font de cette approche une méthode utile pour l'analyse des perspectives d'évolution du marché à moyen et long termes.

Ainsi, l'investisseur dans l'un des titres étudiés à travers cette approche exigera un rendement plus important sur le moyen terme. Ce qui fait qu'il aura tendance à se débarrasser de ses obligations au fil du temps et acquérir des titres à rendement plus avantageux. La réalité Algérienne est tout aussi contraire, les investisseurs achètent les titres pour les détenir jusqu'à l'échéance (le rendement visé est le rendement à l'émission), et c'est ce qui fait que cette approche soit très utile sur le marché Algérien.

3. L'immunisation contre l'évolution des taux d'intérêt

TROISIEME APPROCHE

La troisième approche qu'on présente se fonde sur le principe de préservation du taux de rendement obtenu au moment de la souscription sur le marché primaire, à la fois pour l'acheteur et pour le vendeur. Sachant qu'on a calculé les taux de rendement à la souscription de chaque titre coté en bourse : 4,50% pour l'obligation SONELGAZ, 4,68% pour l'obligation d'AIR ALGERIE et 4,90% pour le titre d'ALGERIE TELECOM. Cette rémunération est jugée très attrayante par les investisseurs compte tenu des niveaux de rémunération attribués aux produits de placement (DAT et Valeurs du Trésor).

L'idée de cette approche réside dans le fait que les acheteurs et vendeurs potentiels de ces titres sur le marché secondaire exigeraient le même niveau de rendement pour transiger leurs titres, en l'occurrence celui obtenu lors de l'émission. A partir de cet élément, nous avons pu déterminer les cours optimaux qui permettent aux vendeurs de s'immuniser contre le risque de taux et aux acheteurs d'avoir le même rendement de départ pour chaque titre.

Ainsi, le calcul des cours correspondants à chaque période tant pour l'acheteur que pour le vendeur de chaque titre nous permet d'en sortir avec les résultats ci-dessous : chaque tableau représente les résultats des calculs opérés sur chacun des titres : Air Algérie, Sonelgaz et Algérie Télécom respectivement.

3.1. Présentation des résultats

3.2. Analyse des résultats

Les résultats présentés précédemment s'obtiennent par simple application d'un modèle de calcul du rendement et du prix d'une obligation sur tableur EXCEL (En annexes).

Ainsi, nous pouvons remarquer sur chacun des trois tableaux que même si le rendement exigé par l'acheteur et par le vendeur est le même, le cours tend à baisser, nous amenant ainsi au principe de convergence vers le pair. En effet, plus le titre se rapproche de son échéance, son prix tend beaucoup plus vers la valeur 100% et ce peu importe le niveau du taux d'intérêt. Cette proposition se justifie par le fait qu'il existe toujours une relation fondamentale inverse entre le prix et le rendement obligataire. Par ailleurs, cette pratique est beaucoup utilisée en Algérie entrant dans le cadre de la technique de " buy and hold ".

Le prix du titre d'Air Algérie au 30 Novembre 2010 (Echéance du titre : 01/12/2010) s'établit exactement au pair, pour celui de Sonelgaz et d'Algérie Télécom qui eux n'arrivent à échéance qu'en 2011, la convergence du prix vers la valeur 100 est vérifiée.

Les cours obtenus à travers ces résultats démontrent bien que tant l'acheteur que le vendeur tendent à s'immuniser contre un éventuel risque d'évolution de taux d'intérêt. C'est-à-dire que l'acheteur demande un rendement minimum pour souscrire et le vendeur n'acceptera de vendre que pour le prix correspondant au moins, ce qui est assez réaliste pour les deux parties.

4. Constitution de portefeuilles simulés

L'évaluation des titres présentée ci-dessus ne constitue qu'une première étape de la gestion obligataire. Nous passons maintenant à la phase de constitution de portefeuilles composés de ces trois titres, et à travers les trois approches qu'ont vient de présenter, nous proposons des solutions qui se résument à élaborer des portefeuilles performants en jouant sur les proportions des titres dans ces portefeuilles.

En effet, nous proposons des combinaisons où on suppose en premier lieu une répartition égale des titres dans le portefeuille référence (1/3), ensuite, constituer des portefeuilles à l'aide de proportions différentes et évaluer la performance de chacun. Cette étape entre globalement dans le principe de la gestion obligataire.

Par la suite, ces mesures nous serviront à l'élaboration d'une stratégie de gestion de portefeuille.

4.1. Les résultats obtenus

Cette approche permet à un investisseur de pouvoir construire un portefeuille performant à l'aide de l'évaluation qu'on a précédemment réalisée, en étudiant quatre portefeuilles différents conçus à partir des titres cotés en bourse préalablement étudiés et qui varient selon la proportion de chaque titre dans le portefeuille.

Un premier portefeuille est supposé équi-pondéré, c'est-à-dire composé d'une proportion de 1/3 de chaque titre, servira de référence pour parvenir à nos objectifs. Le deuxième portefeuille considère que le titre d'Air Algérie, dont la proportion est de 80%, domine les autres titres de Sonelgaz et d'Algérie Télécom qui pour leur part sont détenus à 10% chacun dans ce portefeuille.

Ensuite, à travers les portefeuilles 3 et 4, on ne concentre que les deux titres de Sonelgaz et d'Algérie Télécom pour respectivement 80% et 20% chacun dans les deux portefeuilles. Cette phase nous donne une étude performante lorsque le titre d'Air Algérie arrive à échéance en Décembre 2010. Autrement dit, l'analyse de ces portefeuilles (3 et 4) se fera précisément sur la période allant de Juin 2009 à fin 2011. L'horizon de prévision est clairement rallongé jusqu'à 2011 afin de nous permettre d'avoir des résultats précis.

CHAPITRE II : La gestion obligataire : Etude de cas BNA

131

 
 
 

 

Portefeuille1 constitué de 1/3 de la part de chacun des titres 1, 2 et 3

 

2008

2009

2010

Mois

Rendement

Duration

Rendement

Duration

Rendement

Duration

Rendement

Duration

Janvier

5,03

3,94

5,33

3,17

5,80

2,18

6,3

1,25

Février

5,06

3,87

5,36

3,00

5,83

2,10

6,36

1,17

Mars

5,08

3,78

5,4

2,91

5,86

2,02

6,43

1,09

Avril

5,10

3,7

5,44

2,83

5,90

1,93

6,52

1,01

Mai

5,12

3,66

5,48

2,78

5,94

1,87

6,60

0,94

Juin

5,14

3,58

5,51

2,70

5,97

1,79

6,64

0,86

Juillet

5,16

3,49

5,55

2,61

6,00

1,71

6,7

0,77

Août

5,19

3,41

5,6

2,53

6,04

1,62

6,76

0,68

Septembre

5,22

3,33

5,65

2,45

6,08

1,54

6,83

0,6

Octobre

5,24

3,29

5,69

2,40

6,13

1,48

6,88

0,53

Novembre

5,27

3,21

5,74

2,32

6,19

1,4

6,86

0,45

Décembre

5,30

3,16

5,77

2,26

6,24

1,34

6,9

0,39

 

Portefeuille2 constitué de 80% du titre1, 10% du titre 2 et 10% du titre3

Janvier

5,178

3,682

5,471

2,833

5,933

1,892

6,068

0,957

Février

5,199

3,603

5,501

2,726

5,934

1,821

6,079

0,877

Mars

5,219

3,522

5,533

2,645

5,936

1,732

6,095

0,795

Avril

5,232

3,442

5,572

2,565

5,948

1,651

6,107

0,715

Mai

5,253

3,366

5,612

2,487

5,96

1,569

6,117

0,631

Juin

5,273

3,286

5,65

2,407

5,969

1,489

6,123

0,551

Juillet

5,301

3,196

5,689

2,317

5,98

1,409

6,125

0,462

Août

5,323

3,116

5,746

2,237

5,992

1,32

6,137

0,38

Septembre

5,352

3,036

5,803

2,156

6,004

1,239

6,152

0,3

Octobre

5,381

2,961

5,859

2,078

6,026

1,166

6,158

0,216

Novembre

5,411

2,88

5,923

1,998

6,056

1,079

6,145

0,1366

Décembre

5,441

2,895

5,923

1,981

6,066

1,045

7,345

0,59

 

Titre1 : Air Algérie 6ans, Emission 01/12/2004 Titre2 : Sonelgaz 6ans, Emission 22/05/2005

Titre3 : Algérie Télécom 5ans, Emission 17/10/2006

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On procède en premier lieu à la classification des portefeuilles par rapport au rendement et par la suite classer ces portefeuilles par rapport à la duration.

4.1.1. Classification des portefeuilles selon le rendement

Cette option intéresse fortement et surement les investisseurs ayant un comportement neutre envers le risque. Ceux-ci n'anticipent en aucun cas une évolution des taux d'intérêt sur le marché qui sont supposés donc constants pendant la période d'investissement. Ceci induit donc le choix du critère du rendement en premier lieu. Autrement dit, ce type d'investisseurs s'intéresse beaucoup plus au rendement offert par le portefeuille que sa duration.

Au regard des résultats présentés ci-dessus, la lecture du tableau fait clairement apparaître que les investisseurs choisiront sans la moindre hésitation le portefeuille n°2 constitué d'une grande part du titre d'Air Algérie pour la période s'étalant de 2007 à juin 2009. En effet, comme on peut le lire sur le tableau, le portefeuille n°2 propose des rendements nettement supérieurs à ceux des autres portefeuilles. En deuxième lieu vient le portefeuille n°1 équipondéré (1/3 de proportion pour chaque titre). Ensuite, le portefeuille n°4 et le portefeuille n°3 selon la période.

En effet, ces deux derniers portefeuilles occupent la troisième et quatrième place selon la période. Par exemple, en 2007, l'investisseur concerné optera pour le portefeuille 4 en termes de rendement. Par contre, entre avril et juin 2008, les deux portefeuilles procurent des rendements similaires. L'investisseur fera ainsi recours à la duration qui dans ce cas privilégiera le portefeuille n°3 offrant une duration moindre.

Néanmoins, pour la période qui suit, on aura des situations où un portefeuille (A) offre des rendements avantageux par rapport à un portefeuille (B) mais dont la duration est plus courte que celle de (A). Ce cas entre dans le cadre de la classification par rapport à la duration, deuxième critère de l'évaluation.

4.1.2. Classification des portefeuilles selon la duration

Ce cas de figure convient aux investisseurs ayant de l'aversion envers le risque, ce qui veut dire qu'ils ne préfèrent pas prendre de risque. Ainsi, il est supposé que les investisseurs anticipent une hausse des taux d'intérêt sur le marché. A cet effet, ceux-ci ne peuvent se satisfaire de chercher le rendement le plus élevé, mais cherchent aussi à avoir la duration (et donc la sensibilité) la plus faible.

Ce type de comportement se justifie par le fait que si les taux s'amenaient réellement à augmenter, et que l'investisseur potentiel ne prend pas en compte l'étude de la duration ou sensibilité de son portefeuille par rapport à ce taux, des pertes potentielles peuvent être causées notamment si la sensibilité s'avère importante, ce qui équivaut à une diminution brutale des prix.

Cette approche repose entièrement sur un principe fondamental de la Gestion de Portefeuille : Si l'individu n'aime pas le risque, c'est-à-dire qu'entre deux portefeuilles ayant la même espérance de gain (même rendement), il préfère celui ayant la plus petite duration. C'est le principe de la dominance stochastique d'un portefeuille par rapport à un autre.

> Analyse des résultats

Dans ce cas, nous prenons en compte uniquement les portefeuilles 3 et 4. Ayant une certaine aversion pour le risque, l'investisseur optera pour le portefeuille lui permettant de profiter du rendement le plus élevé et de la duration la plus courte. Cette situation est clairement visible pour le titre Air Algérie pour la période 2007-Mai 2009 en comparant les portefeuilles 2 et 3.

Par ailleurs, si on prenait par exemple le mois de Janvier de l'année 2011, on aura : Pour le portefeuille 3 : un rendement de 7,028% et une duration de 0,382 ;

Pour le portefeuille 4 : un rendement 7,622% et une duration de 0,628.

Clairement, nous voyons que le portefeuille n°3 procurera à l'investisseur un rendement nettement plus élevé que celui du portefeuille n°4 mais avec une duration plus importante. Dans ce cas, on prend en compte le résiduel des rendements et des durations pour choisir le portefeuille le plus fiable.

Constatons que le résiduel des rendements est de : 7,622 - 7,028 = 0,594%. Pour déterminer le choix d'investissement, on prend comme référence les titres sans risque BTC à 13 semaines (3 mois) dont le rendement s'établit actuellement à l'ordre de 0,4%. On supposera également que celui-ci le restera pendant la durée restante.

Deux cas se présentent :

> Si le taux de rendement du titre risqué < taux de rendement BTC : c'est la duration qui est prise en considération. Ce qui veut dire que les portefeuille 3 et 4 seront la duration la plus courte.

Dans l'exemple qu'on a présenté, puisque le résiduel du rendement (0,594%) est supérieur au taux BTC 13 semaines, alors le portefeuille choisi sera le portefeuille n°4.

Cependant, par exemple pour Juillet 2010, le résiduel du rendement (7,198 - 7,012) = 0.186% est inférieur au taux des BTC à 3 mois. Ce qui nous amènera à choisir le portefeuille qui a la duration la plus courte, soit le portefeuille n°3.

Ce que nous pouvons déduire de cette approche est le fait qu'un investisseur souhaitant investir et détenir un portefeuille performant sur le court terme, investira la plus grande part de ses capitaux dans le titre Air Algérie. Par ailleurs, s'il a une vision à moyen ou long terme, il opérera les choix stratégiques selon ses objectifs en matière de rendement et de duration et aussi selon la situation du marché en répartissant la plus grande part dans les titres de Sonelgaz et d'Algérie Télécom.

A noter aussi le critère de négociabilité des titres cotés en bourse présentés et évalués de manière à pouvoir les utiliser pour la conception de stratégies de gestion de portefeuille.

Cette approche nous a permis de construire des portefeuilles composés de titres cotés en bourse et de choisir le portefeuille le plus performant selon certains critères tant objectifs que subjectifs.

L'investisseur pourra donc exercer ses activités d'arbitrage et de profiter des situations du marché lorsque celles-ci sont adéquates à ses objectifs et ses comportements envers le risque. L'intérêt de cette méthode est d'améliorer sa situation financière et acquérir par la suite les investissements les plus attractifs sur les marchés.

L'initiation de ces approches est l'importance d'une vision à long terme assez réaliste pour les titres concernés dont les banques peuvent s'inspirer pour opérer des changements dans leurs portefeuilles suivant les périodes et suivant les objectifs visés. A souligner les résultats assez performants obtenus suite à l'évaluation de ces titres dont les émetteurs sont les plus importants sur le marché obligataire Algérien et qui jouissent d'une qualité de signature assez apparente.

Section 2. Stratégie appliquée au portefeuille BNA

Plusieurs stratégies sont développées par les gérants qui veulent agir principalement sur la sensibilité d'un portefeuille. Comme on l'a vu précédemment, ces stratégies dépendent des comportements des investisseurs et leurs objectifs du point de vue « espérance de gain ».

Analyser le comportement réel des gérants d'actifs est, tel qu'il a été constaté précédemment, difficile. Il faudrait donc plusieurs alternatives regroupant des choix pour certains et des choix différents pour d'autres. Pour cela, il est indispensable de pouvoir relier chaque décision d'allocation prise à une prévision du gérant. Néanmoins, on ne cache pas qu'il est difficile d'expliciter ce genre de prévisions : les choix sont souvent liés à des considérations implicites et associent parfois des motifs très variables : variation des taux d'intérêt, contraintes de gestion, besoins momentanés d'allocations stratégiques.

Toutefois, Il est clair que le gérant a besoin de mettre une stratégie de gestion pour son portefeuille. On suppose dans ce cas que le gérant veut agir sur la sensibilité de son portefeuille.

Ainsi, s'il estime que la sensibilité de son portefeuille est élevée et qu'elle ne répond pas à ses objectifs de placement, il visera une stratégie qui consiste à réduire considérablement la sensibilité (et donc la duration) dans le but de minimiser les pertes suivant l'évolution haussière des taux d'intérêt.

Si le gérant estime, au contraire, que sa sensibilité correspond parfaitement à son objectif, il adoptera une stratégie visant à la maintenir à son niveau. Ce qui lui permet d'optimiser son rendement particulièrement s'il vise une sensibilité quasiment nulle.

Notre étude va se porter principalement sur l'hypothèse que les investisseurs anticipent une évolution des taux d'intérêt sur le marché qui correspond à une stratégie d'anticipations de taux. On cherchera donc à en appliquer la stratégie qui permettra de réduire la sensibilité globale du portefeuille. L'étude est appliquée sur le portefeuille BNA arrêté au 31/12/2006.

1. Présentation du portefeuille de la BNA

A la date du 31/12/2006, la BNA compte dans son portefeuille un stock de 93,969 Milliards de DA dont 80% sont des valeurs de l'Etat. Par ailleurs, nous remarquons que le portefeuille est constitué de 73% de titres dont les échéances dépassent les 5années, en raison de l'avantage fiscal que ces titres procurent. En effet, conformément à l'article 44 de la loi des Finances pour 2006, les titres ayant des maturités de 5 ans et plus sont exonérés de l'impôt (IRG ou IBS). Le portefeuille BNA arrêté au 31/12/2006 est présenté ci-après :

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2. Stratégie d'anticipation des taux appliquée au portefeuille de la BNA

Un gérant de portefeuille cherche toujours à maximiser la valeur de son portefeuille et à avoir le rendement le plus favorable, et ce soit pour maximiser les profits ou bien minimiser les pertes potentielles que peut causer une variation de taux d'intérêt.

S'il prévoit une évolution haussière des taux d'intérêt, le gérant tentera de réduire la sensibilité afin de minimiser ses pertes. Par contre, lors d'une baisse de taux, il cherchera plutôt à augmenter la sensibilité de son portefeuille en vue de mieux profiter de la hausse des prix.

2.1. Analyse du portefeuille de la BNA 2.1.1. Analyse du contenu du portefeuille

A travers le tableau qu'on a présenté précédemment, on constate que le portefeuille des titres de créance de la Banque Nationale d'Algérie est composé principalement de valeurs du Trésor (actifs sans risque). En effet, les titres de l'Etat représentent à eux seuls 79,83% du total des valeurs composant le portefeuille. Cette situation s'explique par la priorité accordée par la BNA ainsi que par les autres banques publiques à l'objectif de sécurisation des ressources.

La partie restante représentant 20,13% du portefeuille, est constituée d'obligations corporatives émises par les entreprises publiques et privées. Il est à signaler dans cette partie la prédominance des titres appartenant au secteur public sur ceux du secteur privé dont la présence dans le portefeuille est très négligeable (0,64% du portefeuille global).

Néanmoins, il faut préciser que la concentration des placements de la BNA sur les actifs sans risque et sur les obligations corporatives du secteur public est la conséquence des banqueroutes recensées dans les rangs des banques et établissements financiers privés algériens survenus durant les années 2003 et 2004 (El Khalifa, BCIA, AIB, Union BANK, CAB, Mouna BANK, ...etc.) ayant causé des pertes et préjudices colossaux au système bancaire, d'où est née cette méfiance vis-à-vis du secteur privé.

A cela s'ajoute l'étroite relation liant la banque à certains émetteurs potentiels sur le marché obligataire Algérien et qui sont : Algérie Télécom, Air Algérie et Sonelgaz ; tous domiciliés au niveau de ses guichets.

2.1.2. Analyse du risque du portefeuille

L'application de la méthode d'évaluation de portefeuille présentée dans la première section de ce chapitre nous fait sortir un rendement de 3,15% et une sensibilité de 4,31. Cette sensibilité traduit que si les taux d'intérêt augmentent de 1%, les prix subiront une baisse de 4,31% et vice-versa.

Cette variable est très importante dans l'analyse de portefeuille car elle traduit le degré d'exposition d'un titre ou d'un portefeuille au risque de taux d'intérêt.

La duration moyenne du portefeuille est de l'ordre 4,45. Ce qui veut dire que la BNA pourra récupérer tous les montants investis dans 4 années et presque 6 mois.

Par ailleurs, l'analyse du risque du portefeuille repose sur le facteur sensibilité. En effet, nous pouvons calculer le risque général du portefeuille en supposant des variations parallèles des taux d'intérêt et en appliquant la formule suivante :

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Où : ?Y représente la variation de la valeur du portefeuille, ?Y = Y* - Y

Y est la valeur du portefeuille actuel (avant évolution des taux d'intérêt) Y* représente la valeur du portefeuille après évolution des taux

?P est la variation des prix suite à l'évolution de taux, ?P = P* - P

S est la sensibilité du portefeuille, elle varie au fur et à mesure de la variation des taux.

2.2. Mise en place de la stratégie d'anticipation de taux 2.2.1. Objectifs

La BNA, qui a souscrit aux emprunts obligataires des émetteurs précédents, essentiellement sur le segment institutionnel, avait subi pendant la période de baisse des taux d'intérêt (en raison du phénomène d'excès de liquidité) la dépréciation du rendement de son portefeuille corporatif. Par la suite, le marché a connu un réajustement des taux de rendement (souscription autour du pair) dû à l'équilibre observé entre l'offre et la demande exprimées sur les ressources à moyenne et longue maturités amenant ainsi les émetteurs à allonger les durées de leurs emprunts (anticipation de hausse des taux par les émetteurs). Cette situation a eu pour effet l'allongement de la duration du portefeuille corporatif de la Banque Nationale d'Algérie et des autres banques publiques ayant souscrit aux obligations institutionnelles durant le deuxième semestre de l'année 2005 et l'année 2006.

Par ailleurs, les trois obligations émises au niveau du grand public et qui sont cotées en bourse offrent à la fois des rendements nettement supérieurs que ceux des titres institutionnels et des duration plus courtes.

Devant cette situation et dans le cas d'une hausse des taux d'intérêt, nous allons effectuer une substitution (vente) de titres ayant des sensibilités élevées par des titres à sensibilité réduite et disponibles sur le marché, étant donné qu'on a supposé que la banque a de l'aversion envers le risque et qu'elle anticipe par la même une évolution haussière des taux sur le marché.

En résumé, la démarche qu'on doit entreprendre vise à atteindre les objectifs suivants :

1. l'amélioration du niveau de rendement du portefeuille ;

2. la réduction de la durée de vie moyenne du portefeuille dans une optique d'anticipation haussière des taux ;

3. le respect des règles prudentielles

4. l'amélioration de la négociabilité, de la liquidité des titres et de la sécurité des transactions.

2.2.2. Application de la méthode de substitution

Pour cela, le réaménagement du portefeuille repose sur le principe de remplacement des obligations institutionnelles par des obligations cotées en bourse émises par le même émetteur, ou encore le remplacement des obligations institutionnelles offrant des rendements faibles (cas de l'ENTP) par des obligations cotées en bourse qui procurent des rendements supérieurs et des niveaux de risque comparables.

La procédure de remplacement suggère deux phases incontournables :

> En premier lieu, la cession des titres présentant des rendements faibles et/ou des durées de vie relativement plus longues. Cette action peut se réaliser si la BNA se retourne vers les compagnies d'assurance présentant des excédants de Trésorerie et cherchant à réaliser des rendements plus performants que ceux des dépôts bancaires. La banque pourra ainsi mobiliser la liquidité qui va lui servir à acquérir les obligations cotées en bourse ;

> En second lieu, la banque interviendra sur la Bourse d'Alger en se portant contrepartie acheteuse des ordres de vente. En effet, le statut d'intermédiaire en opérations de bourse dont est doté la BNA lui permet de réduire les coûts d'acquisition des titres sur le marché secondaire, ce qui n'est pas le cas des autres investisseurs qui devront supporter

le commission de la SGBV qui s'élève à 0,15% et celle de l'IOB qui atteint les 1,00% de la valeur transactionnelle.

Afin de mieux cerner les conséquences de ce remplacement, nous avons réalisé une simulation en procédant à la substitution de certaines obligations institutionnelles par des obligations cotées en bourse. Il s'agit des titres suivants :

L'obligation institutionnelle d'Air Algérie dont l'échéance est prévue 18/05/2011 (durée de vie : 6ans) et payant un taux de coupon fixe de 4% est remplacée par l'obligation du même émetteur émise au grand public et proposant un taux progressif. L'encours des titres substitués est de l'ordre de 5,5 Milliards de DA.

L'obligation institutionnelle de Sonelgaz émise pour une durée de 7ans offrant un taux nominal fixé à 3,5% et ayant pour échéance le 27/12/2011 est remplacée par l'obligation du même émetteur destinée au grand public à un taux progressif et dont la durée de vie est de 6ans. Cette dernière échoira le 22/05/2011. L'encours de ce titre s'élève à 2,35 Milliards de DA.

Les obligations Sonelgaz ayant les caractéristiques : SGZ 9ans, échéance 31/03/2014 à coupon 4% pour un encours de 1 Milliard de DA et SGZ 1 1ans, échéance 31/03/2016 à coupon 4,20% pour un encours similaire de 1 Milliard de DA ; sont remplacées par les obligations Sonelgaz émises auprès du grand public et cotées en bourse à concurrence de 2 Milliards de DA.

Et, Enfin, les obligations institutionnelles de l'ENTP émises pour 6ans (échéance 14/06/20 12) au coupon de 3,50% sont échangées avec des obligations grand public émises par Algérie Télécom pour un encours de 400 Millions de DA.

CHAPITRE II : La gestion obligataire : Etude de cas BNA

143

 
 

La sélection des titres à échanger et les titres à acheter est résumée dans le tableau ci-après :

Titre

Échéance

Échéance
résiduelle

Taux
actuariel

Valeur en
Portefeuille (en
millions de DA)

Quantité
Vente

Quantité
Achat

Titres à échanger (pour la vente)

1

Air Algérie 6ans 4% Mai
2011

18/05/2011

4,38

4,21%

5 500

-5 500

0

2

Sonelgaz 7ans 3,5%
Déc 2011

27/12/2011

4,99

2,85%

2 350

-2 350

0

3

Sonelgaz 9ans 4%
Mars 2014

31/03/2014

7,25

4,11%

1 000

-1 000

0

4

Sonelgaz 11ans 4,20%
Mars 2016

31/03/2016

9,25

4,59%

1 000

-1 000

0

5

ENTP 6ans 3,50% Juin
2012

14/06/2012

5,46

3,65%

400

-400

0

Titres pour l'achat

5

Air Algérie 6ans grand
Public Déc 2010

01/12/2010

3,92

5,11%

5 500

0

5 500

6

Sonelgaz 6ans grand
public Mai 2011

22/05/2011

4,39

4,88%

2 350

0

4 350

7

Algérie Télécom 5ans
grand public Oct 2011

17/10/2011

4,80

4,86%

400

0

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Tableau n°7 : Sélection des titres destinés à l'achat et à la vente

Il faudra signaler néanmoins que la quantité que la banque peut acheter ou vendre est limitée suivant les contraintes règlementaires imposées sur le marché financier. Celle-ci ne peut acheter plus de la quantité qui existe sur le marché et ne peut vendre plus qu'elle ne détient dans son portefeuille.

2.2.3. Analyse de la solution

Suite à ces remplacements, nous avons procédé à une analyse comparative entre les portefeuilles avant et après la substitution et ce en matière de rendement ; de durée moyenne ; de respect des règles prudentielles et du niveau de négociabilité et de liquidité des titres qui composent le portefeuille. Les résultats sont très concluants.

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En effet, le portefeuille présenté après remplacement des titres sélectionnés nous fait ressortir les caractéristiques suivantes :

1. En matière de rendement :

On constate une amélioration du rendement moyen du portefeuille cible de la BNA de 15 points de base passant de 3,15% à 3,30% suite au remplacement. Le rendement moyen pondéré, plus significatif, a quant à lui progressé de 11 points de base, 3,40% contre 3,29% avant substitution. Ce qui représente une variation satisfaisante étant donné que l'effet de substitution n'a été réalisé que sur une partie (20%) du portefeuille global de la banque.

Cette augmentation est principalement due au fait que les obligations cotées en bourse intégrées dans le portefeuille offrent des niveaux de taux nominaux (donc de rendements) plus élevés et surtout progressifs sur leurs durées de vie respectives.

Il est aussi important de noter que cette évolution aurait été plus conséquente si la part des obligations corporatives dans le portefeuille étaient > à 20%.

2. En matière de durée de vie :

Le réaménagement du portefeuille BNA a permis de réduire la durée de vie moyenne qui était de 4,48 et qui est passée à 4,18 années. Cette réduction sera d'autant plus avantageuse lorsque la banque anticipe encore une hausse des taux d'intérêt. Cela réduira la sensibilité du portefeuille en diminuant la duration.

Réduire la duration revient à privilégier les titres à court terme offrant des coupons forts aux titres de longue durée proposant des coupons faibles.

3. Respect des règles prudentielles :

Le respect des règles prudentielles, notamment les règles de concentration des actifs et de diversification des risques, est vérifié puisque les titres utilisés pour la substitution sont émis par les mêmes émetteurs des titres remplacés.

Aussi, étant donné que le remplacement considère la même quantité tant pour la vente que pour l'achat des titres, la valeur du portefeuille cible ne peut dépasser celle du portefeuille de départ. Cette optique s'inscrit dans le cadre de la sécurisation des ressources que la BNA vise et qu'on a respectée étant donné qu'on n'a opéré des changements que sur la partie des titres corporatifs du portefeuille de la banque.

4. En matière de négociabilité, liquidité et sécurité :

Le remplacement des titres institutionnels par des titres cotés en Bourse permettra une négociabilité régulière se déroulant dans la transparence et l'équité totales, elle accroîtra la liquidité du portefeuille et assurera une sécurité optimale des transactions effectuées (confirmation des transactions et compensation au niveau de la SGBV ; système de règlement-livraison au niveau du dépositaire central à j+3 de la date de la négociation).

Par ailleurs, la relation entre le rendement et le risque des deux portefeuilles analysés précédemment est représentée dans le graphe suivant :

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2

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3,5

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Cible

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Sensibilité

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Portefeuille

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Rendement

Graphique n°1 : Représentation des deux portefeuilles sur le plan rendement - risque

La stratégie d'anticipation présentée a permis à l'investisseur de tirer profit de la hausse des taux sur le marché, induisant par ce fait l'amélioration du rendement du portefeuille global de la BNA et la réduction de sa sensibilité, objectif principal de départ de l'investisseur dont on a supposé qu'il prévoyait une hausse de taux d'intérêt sur le marché.

Cette stratégie, qui relève du caractère assez réaliste du marché Algérien, peut être appliquée par la Banque Nationale d'Algérie et les autres institutions financières sur leurs portefeuilles en vue d'améliorer leur rendement et d'apporter un peu plus de liquidité et de sécurité à leurs portefeuilles.

C'est sur ce genre de stratégies, qui relèvent certes de l'arbitrage, que le marché Algérien pourra récupérer son dynamisme pour continuer son développement. Ce n'est qu'en jouant sur leurs titres et leurs portefeuilles que les investisseurs pourront profiter des situations favorables du marché pour augmenter leurs profits.

La gestion obligataire pour un gérant de portefeuille ne réside pas à acheter des obligations sur le marché primaire pour ensuite les détenir jusqu'à l'échéance, ce qui est un fait assez remarquable en Algérie. Il s'agit pour lui d'exercer ses talents de gestionnaire et de contribuer à la progression des marchés financiers, et du marché obligataire en particulier.

Nous avons tenté à travers cette partie du présent travail de mettre en pratique les différents principes théoriques de la gestion obligataire. En effet, nous avons appliqué les techniques d'évaluation des titres et de portefeuille en tenant compte des réalités du marché Algérien et appliqué par la suite une stratégie adéquate.

A cet effet, nous avons mis en place la stratégie d'anticipation de taux qui consistait à appliquer le principe de substitution de titres procurant des rendements faibles par des obligations disponibles sur le marché qui offrent des taux de rendement bien plus élevés tout en respectant les règles règlementaires et la structure du portefeuille de la BNA.

Les pratiques usuelles des banques Algériennes, particulièrement la Banque Nationale d'Algérie, qui consistent à la sécurisation des ressources en investissant la plus grande part de leurs portefeuilles dans les valeurs de l'Etat, font des portefeuilles qu'elles détiennent un cercle restreint de titres corporatifs et dépourvu de risques. C'est ce que nous prouvons en remarquant le nombre de titres cotés en bourse et aussi le degré d'intervention des banques sur le marché secondaire.

Nous pouvons conclure qu'une décision d'investissement, c'est-à-dire la mise en pratique d'une stratégie de gestion de portefeuille, sont nécessaires dans le temps actuel où on assiste à l'intégration de plus d'émetteurs sur le marché. Ces stratégies dépendent non seulement des objectifs de la banque mais aussi du caractère subjectif tel que son comportement envers le risque. Des contraintes de gestion mises en place par les instances dirigeantes du marché obligataire doivent, néanmoins, être respectées afin de ne pas en entraver le développement.

Conclusion générale

La décision d'investissement constitue la question principale de la gestion sur le marché des capitaux, elle essaye de reformuler la nécessité de la mise en pratique d'une ou plusieurs stratégie(s) de la gestion de portefeuilles, notamment obligataires.

La récente évolution implique actuellement l'élargissement du marché obligataire, en passant par l'Etat et les entreprises, aux entreprises privées qui recourent désormais à ce marché pour le financement de leurs besoins d'investissement.

Cette évolution a été suivie de plus innovations opérées par certains émetteurs sur ce marché engendrant ainsi l'apparition d'une série de produits de placement obligataires sollicitée de plus en plus par les différents émetteurs.

Par ailleurs, la théorie du portefeuille cherche toujours à apporter des solutions pour optimiser les choix des investisseurs. En effet, la décision d'investissement nécessite au préalable une bonne évaluation qui constitue désormais une étape incontournable de la Gestion de Portefeuille. Cette évaluation permettra l'établissement d'une stratégie fiable qui repose non seulement sur les situations du marché et les objectifs de l'investisseur, mais aussi sur les caractères subjectifs de celui-ci.

En effet, la mise en application d'une stratégie adéquate nécessite une bonne organisation à travers l'évaluation du portefeuille et l'application de la stratégie visée selon les objectifs et les contraintes auxquels est confronté l'investisseur.

Il est à souligner qu'en Algérie, ce type de gestion n'est pas suffisamment mis en pratique par les banques et autres institutions financières. D'où la nécessité et l'importance de mettre en place une stratégie adéquate et surtout qui s'adapte aux réalités du marché Algérien.

C'est pour cela qu'on a proposé, après évaluation de portefeuille, une stratégie basée sur les anticipations de taux sur le marché qui repose sur le principe de réduction de la sensibilité du portefeuille afin de ne pas ressentir la conséquence d'une hausse de taux sur le marché. Dans ce cas, les investisseurs sont supposés averses envers le risque. A travers le portefeuille que nous avons obtenu, on a constaté l'amélioration du rendement global et la réduction de la sensibilité.

Ainsi, nous pouvons constater, à travers le présent travail, la nécessité de la mise en place d'une stratégie de gestion de portefeuilles par nos banques Algériennes en dépit des évolutions encourageantes que nous avons enregistrées dernièrement sur le marché obligataire. Aussi, les stratégies que définiront ces banques seront basées tant sur leurs

comportements envers le risque que sur leurs objectifs en termes de rendement et de respect des contraintes sur le marché.

Par ailleurs, d'autres stratégies peuvent être développées dans d'autres recherches, notamment la stratégie « Butterfly » consistant à maintenir la sensibilité du portefeuille global à son niveau ou encore les stratégies passives, Aussi, des méthodes plus sophistiquées sont en phase d'émergence telles que les outils d'analyse du risque : la Value at. Risk (VaR) qui constitue un outil très performant en matière d'analyse du risque de marché d'un portefeuille.

Bibliographie

I - Liste des ouvrages :

1) COBBAUT.R., Théorie financière, Ed. Economica, Paris, 1997.

2) CHOINEL.A., ROUYER.G., Le marché financier : structures et acteurs, Ed. Banque Editeur, Paris, 1999.

3) DE LA BRUSLERIE.H., Gestion Obligataire, tome 1 : Marchés, Taux d'intérêt et Actifs financiers, Ed. Economica, Paris, 2002.

4) DE LA BRUSLERIE.H., Gestion Obligataire Internationale, tome 1 : Marchés et actifs financiers, Ed. Economica, Paris, 1990.

5) OUDET.B., Le marché obligataire Français, Ed. ESKA, Paris, 1990.

6) BRIERE.M., Formations des taux d'intérêt : anomalies et croyances collectives, Ed. Economica, Paris, 2005.

7) CAUDAMINE.G., MONTIER.J., Banque et Marchés Financiers, Ed. Economica, Paris, 1999.

8) CHEHRIT.K., Techniques et pratiques bancaires, financières et boursières, Ed. Grand Alger Livres, Alger, 2003.

9) HAMON.J., Bourse et gestion de portefeuille, Ed. Economica, Paris, 2005.

10) AUGROS.J-C., QUERUEL.M., Risque de Taux d'Intérêt et Gestion Bancaire, Ed. Economica, Paris, 2000.

11) DE LA BRUSLERIE.H., Gestion Obligataire Internationale, tome2 : Gestion de Portefeuille et contrôle, Ed. Economica, Paris, 1990.

12) JAFFEUX.C., Bourse et financement des entreprises, Ed. DALLOZ, Paris, 1993.

13) JAQUILLAT.B., SOLNIK.B., MARCHES FINANCIERS : Gestion de portefeuille et des risques, Ed. DUNOD, Paris, 1996.

14) MORISSETTE.D., Valeurs Mobilières et gestion de portefeuille, Ed. SMG, Québec, 1993.

15) VIZZANOVA, Gestion financière et Marchés financiers, Ed. ATOL, Paris, 1996.

16) QUITTARD-PINON.F., Marchés des Capitaux et Théorie Financière, Ed. Economica, Paris, 1998.

17) FERRANDIER.R., KOEN.V., Marchés de Capitaux et Techniques Financières, Ed. Economica, Paris, 1997.

18) RONCALLI.T., La Gestion des Risques Financiers, Ed. Economica, Paris, 2004.

19) MATHIS.J., Marchés Internationaux des Capitaux et Gestion d'Actifs, Ed. Economica, Paris, 2001.

20) JUVIN.H., Les marchés financiers, Ed. d'Organisation, France, 2003.

21) MATHIS.J., Gestion d'Actifs, Ed. Economica, Paris, 2002.

22) GIBSON.R., Obligations et clauses optionnelles, Ed. PUF, France, 1990.

23) AFTALION.F., VIALLET.C., Théorie du portefeuille : analyse du risque et de la rentabilité, Ed. Presses Universitaires de France, Paris, 1977.

24) LEUTENEGGER.M-A., Gestion de portefeuille et théorie des marchés financiers, Ed. Economica, Paris, 1999.

25) BITO.C., La gestion obligataire, Ed. DALLOZ, Paris, 1988.

26) BROQUET.C., COBBAUT.R., GILLET.R., VAN DEN BERG.A., Gestion de portefeuille, Ed. DE BOECK Université, Bruxelles, 1997.

27) NAVATTE.P., Instruments et marchés financiers, Ed. LITEC, Toulouse, 1992.

28) BENNANI.K., BERTRAND.J-C., Les obligations à taux variable, Ed. Economica, Paris, 1998.

29) AFTALION.F., La Nouvelle Finance et la Gestion de Portefeuilles, Ed. Economica, Paris, 2004.

30) AMENC.N., LE SOURD.V., Théorie du Portefeuille et analyse de sa performance, Ed ; Economica, Paris, 2003.

31) LEHMANN.P-J., Bourse et marché financiers, Ed. DONUD., Paris, 2002.

32) DEBEAUVAIS.M., MAINA.E., La Gestion Obligataire, Ed. La Revue Banque Editeur, Paris, 1996.

33) BISIERE.C., La structure par terme de taux d'intérêt, Ed. PUF, Paris, 1997.

34) SIMON.Y., BELLALAH.M., Options, contrats à terme et gestion, Ed. Economica, Paris, 2003.

35) TASSIN.H., Connaître les obligations, Ed. Le journal des Finances, Paris, 1995.

36) MARTELLINI.L., PRIAULET.P., Produits de Taux d'Intérêt, Ed. Economica, Paris, 2004.

37) BARREAU.J., DELAHAYE.J., DELAHAYE.F., Gestion Financière : Manuel et Applications, Ed. DUNUOD, Paris, 2004.

II - Liste des travaux universitaires :

2) ALLEL.F., Marchés des valeurs mobilières : Etude comparative, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2003.

3) SAHAOUI.N-Z., Le marché obligataire Algérien, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2005.

4) OUCHENIR.H., La gestion obligataire au sein des institutions financières cas : BNA et SAA, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2006.

5) RAMOUL.H., La gestion obligataire, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2006.

6) LAMINI.F., Le marché obligataire, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2005.

7) HAMMADI.L., L'emprunt corporatif et le rôle des banques- l'accompagnement de la BNA à Air Algérie, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2005.

8) Zidane.Y-S., Le marché des valeurs mobilières, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 1999.

9) KADRI.O., La gestion de portefeuille, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2001.

10) TALAMALI.H., Stratégies de gestion de portefeuille, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2000.

11) AIT ALIA.L., Gestion obligataire, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 2006.

12) ADJOUT.S., Evolution du marché monétaire et ses instruments, Mémoire de fin d'études, Ecole Supérieure de Banque, 1999.

13) BISIERE.C., Théorie de la structure par terme des taux d'intérêt, Thèse de Doctorat ès Sciences Economiques, Université d'AIX-MARSEILLE II, 1994.

III - Liste des revues périodiques :

1) STRATEGICA, N° 03, Décembre 2004.

2) STRATEGICA, N° 07 - 12 - 13 et 15, 2005.

3) STRATEGICA N° 17 18 19 20 21 25 26 et 27, 2006.

4) La Revue du financier, Modèles d'évaluation des obligations, n°159, p. 30 - 47.

IV- Autres documents :

1) COSOB, Guide des valeurs mobilières, 2004.

2) COSOB, Rapport annuel, 2004.

3) COSOB, Guide des organismes de placement collectifs des valeurs mobilières, Novembre 1997.

4) COSOB, Règlement n°04-01 relatif à l'information à publier par les sociétés et organismes faisant appel public à l'épargne lors de l'émission de valeurs mobilières, Juillet 2004.

5) COSOB, Règlement n°96-03 relatif aux conditions d'agrément, aux obligations et au contrôle des intermédiaires en opérations de bourse, Juillet 1996.

6) Ministère des finances Direction Générale du Trésor, Bulletin du marché des valeurs du Trésor, 2ème Trimestre 2002.

7) Ministère des finances Direction Générale du Trésor, Bulletin annuel, 2004.

8) Notice d'information simplifiée, Emprunt obligataire Sonelgaz SPA, Mars 2005.

9) Notice d'information, Emprunt obligataire Algérie Télécom, Septembre 2006.

10) Notice d'information, Emprunt obligataire Air Algérie, Mars 2004.

11) ASSOE.K., Stratégies de gestion de portefeuille obligataire (Notes pédagogiques), Ecole des hautes études commerciales, Université de Montréal.

V- Sites internet:

1) www.cosob.org

2) www.bna.com.dz

3) www.airalgerie.dz

4) www.sonatrach-dz.com

5) www.algerietelecom.dz

6) www.edubourse.com

7) www.zonecours.hec.ca

8) www.lexique-finance.blogspot.com

9) www.google.Fr

10) www.wikipédia.org

11) www.vernimmen.net

12) www.polytech.unic.fr

13) www.cbanque.com

14) www.connaissance-network.com

15) www.bloomberg.com

16) www.marches-financiers.net

17) www.univ-rennes1.fr

18) www.revue-banque.fr

des

Liste abréviations

Abréviation

Signification

TRR

Taux de Rendement Réalisé

OAT

Obligations Assimilables du Trésor

TMM (T4M)

Taux Mensuel du Marché Monétaire

TAM

Taux Annuel Monétaire

TCN

Titre de Créance Négociable

SPA

Société Par Actions

OPCVM

Organisme de Placement Collectif de Valeurs Mobilières

COSOB

Commission d'Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse

SGBV

Société de Gestion de la Bourse des Valeurs

IOB

Intermédiaire en Opérations de Bourse

ISIN

International Securities Identification Number

SVT

Spécialiste en Valeurs du Trésor

DGT

Direction Générale du Trésor

TCC

Teneur de Compte Conservateur de titres

FCP

Fonds Commun de Placement

SICAV

Société d'Investissement à Capital Variable

STTI

Structure par Terme des Taux d'Intérêt

u.m.

Unité monétaire

A.T.

Algérie Télécom

SRH

Société de Refinancement Hypothécaire

SONELGAZ

Société Nationale d'Electricité et de Gaz

ALC

Arab Leasing Corporation

ENTP

Entreprise Nationale de Travaux aux Puits

ENAFOR

Entreprise Nationale de Forage

BNA

Banque Nationale d'Algérie

DFT

Direction des Finances et de la Trésorerie

BDL

Banque du Développement Local

BADR

Banque de l'Agriculture et du Développement Rural

CPA

Crédit Populaire d'Algérie

CNEP

Caisse Nationale d'Epargne et de Prévoyance

BEA

Banque Extérieure d'Algérie

BTC

Bons du Trésor en Compte courant

BTA

Bons du Trésor Assimilables

DAT

Dépôt A Terme

FMI

Fonds Monétaire International

Liste des tableaux

Chapitre introductif

Tableau n°1 : Le remboursement in fine 8

Tableau n°2 : Le remboursement par amortissements constants 9

Tableau n°3 : Le remboursement par annuités constantes ..10

Partie I:

Chapitre 1

Tableau n°1 : Exemple durée de vie moyenne 35

Tableau n°2 : Effet du coupon sur la variation du prix des obligations 49

Tableau n° 3 : Variation du prix selon la maturité 50

Tableau n° 4 : Asymétrie des variations des prix des titres .51

Tableau n° 5 : Convergence vers le pair des prix obligataires 52

Chapitre 2

Tableau n°1 : Processus de gestion active d'un portefeuille 68

Tableau n° 2 : Application de la stratégie naïve 72

Tableau n° 3 : Application de la stratégie de « roll-over » ..73

Tableau n° 4 : Stratégie « Riding The Yield Curve » ...74

Tableau n° 5 : Valeur du portefeuille selon trois scénarii d'évolution de taux. ..81

Partie II:

Chapitre 1

Tableau n° 1 : Les soumissions reçues, exemple d'une technique d'adjudication

96

Tableau n° 2 : Classement des soumissions par prix décroissants ..96

Tableau n° 3 : Exemple de deux souscriptions égales ..97

Tableau n° 4 : Les ordres d'achat et de vente, exemple du fixing .105

Tableau n° 5 : Maximisation du nombre d'échanges possibles .106

Tableau n° 6 : Réduction du déséquilibre entre l'offre et la demande .107

Tableau n° 7 : Minimisation de la volatilité par rapport au cours de référence

..108

Tableau n° 8 : Récapitulatif des émissions sur le marché obligataire Corporate Algérien, 1998 - 2006 .110 Tableau n° 9 : Les taux progressifs des titres Air Algérie Sonelgaz et Algérie Télécom ..111

Chapitre 2

Tableau n° 1 : Résultats de l'évaluation du titre Air Algérie sur un horizon

donné 121

Tableau n° 2 : Résultats de l'évaluation du titre Sonelgaz 123

Tableau n° 3 : Résultats de l'évaluation du titre Algérie Télécom 124

Tableau n° 4 : approche 2 - détermination du rendement exigé par l'acheteur

.127

Tableau n° 5 : Construction de portefeuilles simulés à partir des titres Air Algérie, Sonelgaz et Algérie Télécom 131

Tableau n° 6 : Présentation du portefeuille BNA arrêté au 31/12/2006 ..137

Tableau n° 7 : Sélection des titres destinés à l'achat et à la vente 143 Tableau n° 8 : Présentation du portefeuille après remplacement et de la solution 144

Liste des graphiques

Liste des graphiques

Partie I :

Chapitre 1

Graphique n°1 : Relation entre la duration et la maturité d'un titre .40

Graphique n°2 : Illustration de l'écart entre le prix calculé et le prix exact 43

Graphique n°3 : Relation entre le prix d'une obligation et son taux de rendement actuariel .48 Graphique n° 4 : Illustration de l'effet coupon sur la variation des prix des

obligations .49

Graphique n° 5 : Illustration de l'effet maturité 50

Graphique n° 6 : Convergence vers le pair, obligation TC = 10%, 6ans 52

Graphique n°7 : Les formes de la structure par terme de taux d'intérêt ..54

Chapitre 2

Graphique n°1 : Valeur de portefeuille selon trois scénarios d'évolution de taux
81

Partie II :

Chapitre 2

Graphique n°1 : Représentation des deux portefeuilles sur le plan rendement- risque 147

Liste des annexes


Annexe

Intitulé

1

Décret législatif n° 93-10 du 23 Mai 1993 relatif à la bourse des valeurs mobilières modifié et complété par l'Ordonnance n°96-10 du 10 Janvier 1996 et la Loi n° 03- 04 du 17 Février 2003 (TITRE III LA COMMISSION D'ORGANISATION ET DE SURVEILLANCE DES OPERATIONS DE BOURSE)

2

Les compartiments du marché des Capitaux

3

Les notes attribuées par les agences de notation Moody's et Standard & Poor's pour l'évaluation du risque de défaut

4

Extrait de la Loi de Finances 2006 - Article 44

5

Méthode de calcul du taux de rendement sous Excel

6

Approche 3 : Immunisation des titres Air Algérie, Sonelgaz et Algérie Télécom

ANNEXE 1 :

Décret législatif n° 93-10 du 23 Mai 1993 relatif à la bourse des valeurs mobilières modifié et
complété par l'Ordonnance n° 96-10 du 10 Janvier 1996 et la Loi n° 03-04 du 17 Février 2003

TITRE I : LES INTERMEDIAIRES EN OPERATION DE BOURSE

TITRE II : DE LA SOCIETE DE GESTION DE LA BOURSE DES VALEURS ET DU DEPOSITAIRE CENTRAL DES TITRES (LOI n° 03-04 DU 17 FEVRIER 2003)

TITRE III : LA COMMISSION DE D'ORGANISATION ET DE SURVEILLANCE DES OPERATIONS DE BOURSE

TITRE IV : DISPOSITION PENALES TITRE V : DISPOSITIONS DIVERSES

4NNEXE 2

Marché des Capitaux

Marché Monétaire
« Court terme »

Marché Financier
« Moyen et Long termes »

Marché
obligataire

Marché des Titres
de Créance Nagociables

Marché
Interbancaire

Marché
des actions

Marché Primaire

Marché Secondaire

Les compartiments du Marché des Capitaux

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Extrait de la loi de finances (2006) - Article 44

Art.44. - Les dispositions de l'article 63 de la loi n°02-11 du 20 Chaoual 1423 correspondant au 24 Décembre 2002 portant loi de finances pour 2003, modifiées par les dispositions de l'article 26 de la loi n°03 -22 du 4 Dhou El Kaada 1424 correspondant au 28 Décembre 2003 portant loi de finances pour 2004, sont modifiées, complétées et rédigées comme suit :

"Art. 63. - Sont exonérés de l'impôt sur le revenu global (IRG) ou de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), pour une période de cinq (5) ans à compter du 1er Janvier 2003, les produits et les plus-values de cession des actions et des titres assimilés cotés en bourse ainsi que ceux des actions ou parts d'organismes de placements collectifs en valeurs mobilières.

Sont exonérés de l'impôt sur le revenu global (IRG) ou de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IB S), les produits et les plus-values de cession des obligations et titres assimilés cotés en bourse ou négociés sur un marché organisé, d'une échéance minimale de cinq (5) ans émis au cours d'une période de cinq (5) ans à compter du 1er Janvier 2003. Cette exonération porte sur toute la durée de validité du titre émis au cours de cette période.

Les détenteurs des obligations et titres assimilés qui optent pour l'encaissement anticipé de leurs titres avant l'échéance de cinq (5) ans doivent s'acquitter, lors de l'encaissement, de l'impôt au titre des produits réalisés durant la période écoulée de conservation de leurs créances, majoré d'un intérêt dont le taux est fixé par voie règlementaire.

Les détenteurs des obligations et titres assimilés d'une échéance inférieure à cinq (5) ans qui optent pour le report de l'échéance de leurs titres sur une période minimale de cinq (5) ans bénéficient du remboursement de l'impôt déjà payé.

Sont exemptés des droits d'enregistrement, pour une période de cinq (5) ans, à compter du 1er Janvier 2003, les opérations portant sur des valeurs mobilières cotées en bourse ou négociées sur un marché organisé. "

Annnexe 5

La méthode de calcul des taux de rendement sous EXCEL

Les résultats présentés lors de l'évaluation des titres Air Algérie, Sonelgaz et Algérie Télécom ont été obtenus par simple application du calcul sous EXCEL.

Exemple ~

Nous allons calculer le taux de rendement du titre Air Algérie grand public émis le 01/12/2004 pour une durée de 6 ans aux taux progressifs : 3,75% les deux premières années, 4,50% les deux années qui suivent et 6,00% pour les deux dernières années.

Sachant que ce titre est coté en bourse, les cours pied de coupon s'établissent au pair, nous pouvons calculer le rendement à la date du 31/12/2006 :

Date du dernier coupon 01/12/2006 Date d'évaluation 31/12/2006 Période courue - (date d'évaluation -- date dernier coupon) / 365

Au 01/12/2006, il reste au titre 4 années à courir (la première année restante est diminuée de la période courue entre le 01/12/2006 et le 31/12/2006) :

Période Coupon Flux actualisés

1 1-Période courue 4,50 4,5/(1+tx rend.)^(1-Période courue)

4,5/(1+tx rend.)^(2-Période courue) 6,0/(1+tx rend.)^(3-Période courue) 106/(1+tx rend.)^(4-Période courue) Somme des flux actualisés

2 2-Période courue 4,50

3 3-Période courue 6,00

4 4-Période courue 106

Taux de rendement 0.05

Intérêts courus 4,50*(Période courue) Prix (cours au pair + I.C.) 100+IC

Sous EXCEL, il suffira de changer le rendement pour trouver la valeur de la somme des flux actualisés égale au prix majoré des intérêts courus.

En ce qui concerne la duration D, il suffira d'appliquer la formule générale et d'en déduire la sensibilité S.

D - (?t 1 i * CFi/(1 + tx rend. )^i)/ P et S - (- D)/(1+ tx rend.)

Titre Air
Algérie

Rendement à la souscription 4,68%

Période

Rendement Acheteur

die

Cours pRendement

de coupon

Vendeur

 
 

Année 2007

 

juin-07

4,68

 

102,04

4,68

juil-07

4,68

 

102,06

4,68

août-07

4,68

 

102,09

4,68

sept-07

4,68

 

102,12

4,68

oct-07

4,68

 

102,15

4,68

nov-07

4,68

 

102,18

4,68

déc-07

4,68

 

102,19

4,68

 
 

Année 2008

 

janv-08

4,68

 

102,21

4,68

févr-08

4,68

 

102,23

4,68

mars-08

4,68

 

102,25

4,68

avr-08

4,68

 

102,27

4,68

mai-08

4,68

 

102,29

4,68

juin-08

4,68

 

102,32

4,68

juil-08

4,68

 

102,34

4,68

août-08

4,68

 

102,37

4,68

sept-08

4,68

 

102,4

4,68

oct-08

4,68

 

102,43

4,68

nov-08

4,68

 

102,46

4,68

déc-08

4,68

 

102,35

4,68

 
 

Année 2009

 

janv-09

4,68

 

102,24

4,68

févr-09

4,68

 

102,15

4,68

mars-09

4,68

 

102,04

4,68

avr-09

4,68

 

101,94

4,68

mai-09

4,68

 

101,81

4,68

juin-09

4,68

 

101,74

4,68

juil-09

4,68

 

101,64

4,68

août-09

4,68

 

101,54

4,68

sept-09

4,68

 

101,45

4,68

oct-09

4,68

 

101,35

4,68

nov-09

4,68

 

101,26

4,68

déc-09

4,68

 

101,14

4,68

 
 

Année 2010

 

janv-10

4,68

 

101,03

4,68

févr-10

4,68

 

100,93

4,68

mars-10

4,68

 

100,82

4,68

avr-10

4,68

 

100,71

4,68

mai-10

4,68

 

100,6

4,68

juin-10

4,68

 

100,5

4,68

juil-10

4,68

 

100,4

4,68

août-10

4,68

100,29

4,68

sept-10

4,68

100,19

4,68

oct-10

4,68

100,1

4,68

nov-10

4,68

100

4,68

Tableau A : Application de la méthode d'immunisation sur le titre Air Algérie

SONELGAZ

Titre Sonelgaz

Rendement à la souscription 4,50%

Période

Rendement Acheteur

Cours pied de
coupon

Rendement
Vendeur

 
 

Année 2007

 

juin-07

4,5

 

101,88

4,5

juil-07

4,5

 

101,92

4,5

août-07

4,5

 

101,97

4,5

sept-07

4,5

 

102

4,5

oct-07

4,5

 

102,06

4,5

nov-07

4,5

 

102,11

4,5

déc-07

4,5

 

102,16

4,5

 
 

Année 2008

 

janv-08

4,50

 

102,21

4,50

févr-08

4,50

 

102,26

4,50

mars-08

4,50

 

102,31

4,50

avr-08

4,50

 

102,37

4,50

mai-08

4,50

 

102,41

4,50

juin-08

4,50

 

102,43

4,50

juil-08

4,50

 

102,46

4,50

août-08

4,50

 

102,48

4,50

sept-08

4,50

 

102,51

4,50

oct-08

4,50

 

102,54

4,50

nov-08

4,50

 

102,57

4,50

déc-08

4,50

 

102,6

4,50

 
 

Année 2009

 

janv-09

4,50

 

102,63

4,50

févr-09

4,50

 

102,66

4,50

mars-09

4,50

 

102,7

4,50

avr-09

4,50

 

102,74

4,50

mai-09

4,50

 

102,75

4,50

juin-09

4,50

 

102,71

4,50

juil-09

4,50

 

102,68

4,50

août-09

4,50

 

102,64

4,50

sept-09

4,50

 

102,61

4,50

oct-09

4,50

 

102,57

4,50

nov-09

4,50

 

102,54

4,50

déc-09

4,50

 

102,51

4,50

 
 

Année 2010

 

janv-10

4,50

102,48

4,50

févr-10

4,50

102,46

4,50

mars-10

4,50

102,43

4,50

avr-10

4,50

102,4

4,50

mai-10

4,50

102,33

4,50

juin-10

4,50

102,12

4,50

juil-10

4,50

101,91

4,50

août-10

4,50

101,71

4,50

sept-10

4,50

101,51

4,50

oct-10

4,50

101,3

4,50

nov-10

4,50

101,1

4,50

déc-10

4,50

100,9

4,50

Tableau A-bis: Immunisation titre Sonelgaz ALGERIE TELECOM

Titre Algérie Télécom

Rendement à la souscription 4,90%

Période

Rendement Acheteur

Cours pied
de coupon

Rendement
Vendeur

 
 

Année 2007

 

juin-07

4,90

 

100,61

4,90

juil-07

4,90

 

100,69

4,90

août-07

4,90

 

100,78

4,90

sept-07

4,90

 

100,86

4,90

oct-07

4,90

 

100,94

4,90

nov-07

4,90

 

101,01

4,90

déc-07

4,90

 

101,08

4,90

 
 

Année 2008

 

janv-08

4,90

 

101,16

4,90

févr-08

4,90

 

101,23

4,90

mars-08

4,90

 

101,3

4,90

avr-08

4,90

 

101,38

4,90

mai-08

4,90

 

101,47

4,90

juin-08

4,90

 

101,55

4,90

juil-08

4,90

 

101,63

4,90

août-08

4,90

 

101,72

4,90

sept-08

4,90

 

101,8

4,90

oct-08

4,90

 

101,86

4,90

nov-08

4,90

 

101,9

4,90

déc-08

4,90

 

101,93

4,90

 
 

Année 2009

 

janv-09

4,90

 

101,97

4,90

févr-09

4,90

 

102

4,90

mars-09

4,90

 

102,05

4,90

avr-09

4,90

 

102,08

4,90

mai-09

4,90

 

102,13

4,90

juin-09

4,90

 

102,17

4,90

juil-09

4,90

 

102,22

4,90

août-09

4,90

 

102,26

4,90

sept-09

4,90

 

102,31

4,90

oct-09

4,90

 

102,36

4,90

nov-09

4,90

 

102,39

4,90

déc-09

4,90

 

102,43

4,90

 
 

Année 2010

 
 

janv-10

4,90

 

102,46

4,90

févr-10

4,90

 

102,5

4,90

mars-10

4,90

 

102,55

4,90

avr-10

4,90

 

102,59

4,90

mai-10

4,90

 

102,63

4,90

juin-10

4,90

 

102,68

4,90

juil-10

4,90

 

102,73

4,90

août-10

4,90

 

102,78

4,90

sept-10

4,90

 

102,83

4,90

oct-10

4,90

 

102,74

4,90

nov-10

4,90

 

102,50

4,90

déc-10

4,90

 

102,25

4,90

Tableau A-tre : Immunisation titre Algérie Télécom

Table des matières
Introduction générale 1

Chapitre Préliminaire : Titres et marché obligataires 3

Section 1. Les obligations et leurs caractéristiques 4

1. Définition 4

2. Caractéristiques des obligations 4

2.1. Les valeurs des obligations 4

2.1.1. Le nominal ou valeur d'émission 4

2.1.2. Le prix de l'obligation 4

2.1.3. Le prix d'émission 4

2.1.4. La prime d'émission 5

2.1.5. Le prix de remboursement 5

2.2. Terminologie caractérisant la vie d'une obligation 5

2.2.1. La durée de vie 5

2.2.2. La date de souscription ou de règlement 5

2.2.3. La date de jouissance 5

2.2.4. La maturité 5

2.3. La rémunération des obligations 5

2.3.1. Le taux d'intérêt nominal ou facial 5

2.3.2. Le taux réel 6

2.3.3. Le taux de rendement réel 6

2.3.4. Le taux de rendement courant 6

2.3.5. Le taux actuariel 6

2.3.6. Le taux de rendement réalisé (trr) 6

2.4. Les modes d'émission des obligations 7

2.4.1. La technique de l'adjudication 7

2.4.2. La technique de la syndication 7

2.5. Les méthodes de remboursement des obligations 8

2.5.1. Le remboursement in fine 8

2.5.2. Le remboursement par amortissements constants 8

2.5.3. Le remboursement par annuités constantes 9

2.5.4. Autres formes d'amortissement de la dette 11

2.6. Les formes de l'obligation 11

2.6.1. Dématérialisée 11

2.6.2. Matérialisée 11

3. Les différentes catégories des obligations 11

3.1. Classement des obligations par taux d'intérêt 12

3.1.1. Les obligations à taux fixe 12

3.1.2. Les obligations à taux variable ou révisable 12

3.2. Classement des obligations par nature 13

3.2.1. Les obligations convertibles 13

3.2.2. Les obligations avec bon de souscription 14

3.2.3. Les obligations à coupon-zéro 14

3.2.4. Les obligations d'Etat 15

4. Le couple Rendement/Risque 16

4.1. Les risques liés à l'obligation 16

4.1.1. Les risques systématiques 16

4.1.2. Les risques spécifiques 17

4.1.3. Autres risques 18

4.2. Analyse de la relation rendement/risque 18

Section2. Le marché obligataire 21

1. Le marché des capitaux 21

1.1. Le marché monétaire 21

1.1.1. Les risques systématiques 21

1.1.2. Le marché des titres de créances négociables 22

1.2. Le marché financier 22

1.2.1. Le marché des actions 22

1.2.2. Le marché obligataire 22

2. Organisation du marché obligataire 23

2.1. Le marché primaire 23

2.2. Le marché secondaire 23

3. Les intervenants sur le marché obligataire 23

3.1. Les émetteurs 24

3.1.1. L'Etat et les collectivités 24

3.1.2. Les établissements de crédit 24

3.1.3. Les entreprises 24

3.2. Les investisseurs 24

3.2.1. Les banques 24

3.2.2. Les institutionnels 24

3.2.3. Les institutions financières et les particuliers 25

3.3. Les acteurs du marché 25

3.3.1. L'autorité du marché 25

3.3.2. La société de gestion 25

3.3.3. Le dépositaire de titres (Algérie Clearing) 26

3.3.4. Les professionnels du marché 26

PARTIE I : LES ASPECTS THOERIQUES DE LA GESTION OBLIGATAIRE 29

Chapitre 1 : Approche actuarielle et évaluation obligataire 31

Section 1. Les outils d'analyse actuariels 32

1. Le taux de rendement actuariel 32

1.1. L'actualisation 32

1.2. Le taux actuariel 32

2. La duration actuarielle 34

2.1. Durée de vie de l`obligation 34

2.1.1. La durée de vie à maturité 34

2.1.2. Durée de vie moyenne 34

2.2. Duration actuarielle 36

2.3. La sensibilité des prix obligataires : Sensitivity 37

2.3.1. Propriétés de la sensibilité 38

2.3.2. Objectifs et limites de la sensibilité 38

2.4. Propriétés de la duration 39

2.5. Duration d'un portefeuille obligataire 40

2.5.1. Calcul de la duration (D) d'un portefeuille 41

2.5.2. La sensibilité (S) d'un portefeuille 41

3. La convexité (Bond convexity) 42

3.1. Définition de la convexité 42

3.2. Convexité d'un portefeuille 44

4. Limites des outils d'analyse actuariels 44

Section 2. L'évaluation des obligations 46

1. Le taux d'intérêt 46

2. L'évaluation des obligations 46

2.1. Valeur d'une obligation 46

2.2. Relation prix/taux de rendement actuariel 47

2.3. Effets sur la variation des prix obligataires 48

2.3.1. L'effet coupon 48

2.3.2. L'effet maturité 49

2.3.3. L'asymétrie : Effet d'une variation de taux de rendement sur les prix 51

2.3.4. La convergence vers le pair 51

3. La structure par terme de taux d'intérêt 53

3.1. Définition 53

3.2. La structure de taux en univers certain 54

3.2.1. Hypothèses 55

3.2.2. Stratégies d'investissement 55

3.2.3. Exemple illustratif 56

3.2.4. Enseignements tirés de cette théorie 56

3.2.5. Contraintes du modèle de structure de taux en univers certain 57

3.3. La structure de taux en univers incertain 58

3.3.1. Rôle des anticipations en univers certain 58

3.3.2. Principe du modèle 58

3.3.3. Anticipation et incertitude : formes de la courbe de taux 59

3.3.4. Contraintes de la théorie : incertitude et arbitrage 59

3.3.5. La théorie de la prime de liquidité 60

3.3.6. La théorie de segmentation des marchés 61

3.3.7. La théorie de l'habitat préféré 62

Chapitre 2 : Stratégies de gestion obligataire 65

Section 1. Stratégies actives de gestion obligataire 66

1. Processus de gestion obligataire 66

1.1. Détermination des objectifs d'investissement 66

1.2. Elaboration de la politique et définition de la stratégie d'investissement 67

1.3. Construction et suivi du portefeuille 67

1.4. Evaluation de la performance des décisions 67

2. Les stratégies actives de gestion obligataire 68

2.1. Les stratégies fondées sur les anticipations de taux d'intérêt 69

2.2. Les stratégies fondées sur les déplacements de la courbe de taux 69

2.2.1. Les variations parallèles des taux 70

2.2.2. Absence de mouvements (Riding The Yield Curve) 73

2.2.3. Pentification et courbure 75

2.3. Les stratégies fondées sur les écarts des taux 77

Section 2. Stratégies passives de gestion obligataire 78

1. La stratégie de gestion indicielle 78

1.1. Le choix de l'indice de référence 78

1.2. La construction du portefeuille 79

1.2.1. La réplication parfaite 79

1.2.2. La réplication par stratification 79

1.2.3. La réplication par échantillonnage rationalisé 79

2. La stratégie d'immunisation 80

2.1. Problématique 80

2.2. Rebalancement d'un portefeuille immunisé 82

2.3. La stratégie d'immunisation multi-périodique 82

2.4. La stratégie de pré-affection des flux 83

2.4.1. Fondements de la stratégie 83

2.4.2. Différences avec l'immunisation multi-périodique 84

2.5. L'immunisation conditionnelle : combinaison de stratégies active et passive 84

Conclusion de la première partie 86

PARTIE II : LA GESTION OBLIGATAIRE : Etude de cas pratique 87

Chapitre 1 : L'activité obligataire en Algérie : cas BNA 89

Section 1. L'activité obligataire au sein de la BNA 90

1. Présentation de la structure d'accueil 90

1.1. La présentation de la BNA 90

1.2. Présentation de la DFT 91

2. L'émission d'emprunts obligataires : Accompagnement de la BNA 92

2.1. Modes de financement sur le marché des capitaux 92

2.2. Avantages du recours à l'emprunt obligataire 93

2.3. L'accompagnement de la BNA aux émissions obligataires 94

2.4. Organisation des séances d'adjudication 95

2.4.1. Les soumissions 96

2.4.2. Classement des soumissions 96

2.4.3. Résultats de l'opération d'adjudication 97

2.4.4. Cas particulier 97

2.5. Négociation des titres sur le marché de gré à gré 98

Section 2. L'activité obligataire au sein de la BNA 99

1. Le marché obligataire des valeurs du Trésor 99

1.1. Ses compartiments 99

1.1.1. Le marché primaire 99

1.1.2. Le marché secondaire 100

1.2. Intervenants sur le marché 100

1.3. Les titres du Trésor 101

1.3.1. Les Bons du Trésor en Compte courant « BTC » 101

1.3.2. Les Bons du Trésor Assimilable «BTA » 101

1.3.3. Les Obligations Assimilables du Trésor « OAT » 101

2. Le marché obligataire Corporate 102

2.1. Historique et évolution du marché Corporate 102

2.2. Compartiments du marché Corporate 104

2.2.1. Le marché des institutionnels 104

2.2.2. Le marché du Grand public 104

2.3. Mode de cotation des titres sur le marché Algérien 104

2.4. Les principaux émetteurs sur le marché obligataire Corporate 109

2.5. Avantages du recours au marché obligataire Algérien 113

2.5.1. Les avantages pour l'émetteur 113

2.5.2. Les avantages pour l'investisseur 113

2.6. Les limites du marché obligataire Algérien 114

Chapitre 2 : La gestion obligataire : Etude de cas BNA 116

Section 1. L'évaluation de portefeuille BNA 117

1. Méthode d'évaluation 118

1.1. Détermination des taux de rendement 118

1.2. Application de la méthode d'évaluation : PREMIERE APPROCHE 119

1.2.1. Résultats de l'évaluation du titre d'Air Algérie 120

1.2.2. Résultats de l'évaluation du titre Sonelgaz 122

1.2.3. Résultats de l'évaluation du titre d'Algérie Télécom 124

2. Détermination du rendement exigé par l'acheteur : DEUXIEME APPROCHE 126

3. L'immunisation contre l'évolution des taux : TROISIEME APPROCHE 128

3.1. Présentation des résultats 128

3.2. Analyse des résultats 129

4. Construction de portefeuille simulés 130

4.1. Les résultats obtenus 130

4.1.1. Classification des portefeuilles selon le rendement 133

4.1.2. Classification des portefeuilles selon la duration 133

> Analyse des résultats 134

Section 2. Stratégie appliquée au portefeuille BNA 136

1. Présentation du portefeuille BNA 136

2. Stratégie d'anticipation appliquée au portefeuille de la BNA 139

2.1. Analyse du portefeuille de la BNA 139

2.1.1. Analyse du portefeuille de la BNA 139

2.1.2. Analyse du risque du portefeuille 140

2.2. Application de la stratégie d'anticipation de taux 140

2.2.1. Objectifs 140

2.2.2. Application de la méthode de substitution 141

2.2.3. Analyse de la solution 143

Conclusion de deuxième partie 149

Conclusion générale 150






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite