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Les nouveaux produits bancaires islamiques au Maroc

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par Nabil Lakhal
Université hassan II de casablanca - Licence 2008
  

Disponible en mode multipage

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Les nouveaux produits bancaires islamiques au Maroc

Présenté à

Mme. KHAMRICH LATIFA

Par

LAKHAL NABIL

REMERCIEMENTS

Ce modeste travail est le fruit des efforts fournis par plusieurs personnes qui se sont sacrifiées pour sa réussite.

En particulier, notre grande gratitude s'adresse à notre encadrant Mme Khamrich Latifa professeur de droit à l'université hassan II de Casablanca, qui malgré ses travaux surchargés, nous a encadrer avec courage et sincérité. Ses critiques pertinentes nous ont été d'une importance capitale. Veuillez Mme accepté mes remerciements les plus sincères.

Sans oublier tous les enseignants qui ont contribué à notre formation.

Je tiens aussi à remercier ma chère famille, surtout mes parent qu'ils m'ont toujours encouragé moralement et matériellement.

Il me reste, enfin à exprimer ma reconnaissance à mon ami baladi, et à tous mes camarades de classe, yonnes, redwan, yassin, tayeb, smauel, karim, abdel gani....et autre dont les noms ne figurent pas ici.

Introduction :

Longtemps taboue, l'arrivée au Maroc des techniques bancaires conformes aux préceptes de l'islam est désormais une réalité. Bank Al-Maghreb a enfin annoncé l'introduction de nouveaux produits bancaires conformes à la Charia dés le mois d'octobre 2007, cette annonce a été faite par le wali du Bank Al-Maghreb Abdellatif Jouahri lors d'une conférence de presse tenue à Rabat mardi 23 Mars 2007.

L'introduction de ces produits « "Ijara", "Moucharaka" et "Mourabaha" » devrait permettre d'élargir la gamme de services bancaires et de contribuer à une meilleure bancarisation de l'économie », a relevé M. le wali dans une déclaration publié par l'agence de presse MAP.

Il a aussi souligné que les nouveaux produits financiers autorisés concernaient uniquement le financement, et non les dépôts. Il a indiqué que 53 pour cent des dépôts en espèces dans les banques marocaines se faisaient sous la forme de dépôts non productifs et qu'il n'y avait donc aucune raison pour les citoyens préférant conduire des transactions sans intérêt d'avoir des réserves sur les dépôts bancaires. Il convient aussi de signaler que l'offre de ces produits, afin qu'elle s'aligne avec les standards internationaux, a donné lieu à la signature de contrats établis sur la base des règles édictées par «The Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions», organisme basé à Bahreïn, qui compte 130 membres, représentant 29 pays.  

L'introduction au Maroc, de ces trois techniques de financement qui sont parmi les opérations islamiques les plus répondu dans le monde, vient d'une part dans un contexte international dans le quelle la présence des techniques de financement islamiques dans le marché est de plus en plus pesante, plus de 800 milliards de dollars gérées selon la charia surtout après le boom pétrolier des années soixante-dix qui a entraîner une grande disponibilité de pétrodollars et de ce fait la création du premier grand établissement islamique de financement, et une croissance de plus de 25 % sur six ans . La finance islamique, jusque-là laissé à quelques institutions financières du Golfe du Pakistan ou de Malaisie, s'avère receler un énorme potentiel qui intéresse de plus en plus les occidentaux notamment en grande Bretagne « l'Islamic Bank of Britain » et les Etats-Unis dans laquelle le Dow jonce a par exemple créé un indice de placement islamique. Et d'autre part ces techniques vont répondre à une demande interne de plus en plus ascendante pour ce type de financement, par les citoyens comme par les investisseurs venus du moyen orient, surtout après une vaste renaissance de l'islam et de ces valeurs dans le monde musulmans.

Rappelons brièvement les principes fondamentaux de la théorie économique islamique :

-Interdiction de l'intérêt.

-Encouragement à la participation aux bénéfices et aux pertes dans les investissements.

-Condamnation de la thésaurisation

-Valorisation du travail.

L'activité bancaire islamique proprement dite a commencé avec la création de la banque de DubaÏ en 1975. Ce fut une initiative populaire qui a été suivie par la création de la banque islamique de développement à Djedda, établissement international, groupant les pays membres de l'Organisation de la Conférence Islamique.

D'autres banques islamiques virent le jour au cour de la décennie 70 tel que le groupe « DAR AL AMAL AL ISLAMI », « AL BARAKA », le rythme de la création va s'accélérer dans beaucoup de pays arabes à savoir le KOWEÏT, QUATAR,JORDANI... on voit naître également des guichets d'opérations bancaires islamiques au sein de banques traditionnelles, notamment aux ETATS-UNIS et en suisse. D'autre pays tel que l'Iran, et lors de la montée des islamistes au pouvoir, a adopté intégralement un programme de restructuration de leurs institutions dans le sens islamique en interdisant complètement aux banques de percevoir ou de verser des intérêts.

Nous trouvons quelques banques islamiques au Maroc. Cependant, ces banques apparaissent toutes sous un statut particulier. En effet nous ne trouvons que des B.I.D : Banque islamique de Développement, a travers ce nom nous comprenons que ces banque ne sont amenées à financer (conformément au système islamique) que les projets publics généralement de grosse envergure, d'ailleurs, même le capital de ces banques est public. Nous pouvons donc nous poser la question de savoir pourquoi n'y a-t-il pas de banques susceptibles de financer les projets privés de plus petites envergures au Maroc ?

La réponse est de la part de M. jouahari dans une interview du journal La Nouvelle Tribune 17/1/2007 « Quelle réponse avez-vous donnée à la demande que vous adressent des banques islamistes, de venir s'installer au Maroc ? Comme vous le savez, le rôle des organes de régulation et de supervision est de prévenir des situations, de replacer les décisions dans leur contexte général, intérieur et externe, sans se retrouver dos au mur, de veiller à ne pas désarticuler le marché qui existe. En conséquence, notre réponse à ces interpellations est claire. Nous ne pouvons accorder d'autorisation d'établissement sans projet industriel clair et défini. Mais, avec le GPBM, nous avons mis au point toute une panoplie de produits bancaires qui répondent aux spécificités et règles de la Charia».

Ces produits bancaires dits alternatifs sont :"Ijara", "Moucharaka" et "Mourabaha". BAM a défini, en concertation avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), le cadre devant régir l'offre de ces produits par les établissements de crédit marocains. L'opération "Ijara" est définie comme étant tout contrat selon lequel un établissement de crédit met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble à la disposition d'un client.

L'opération "Moucharaka" est définie comme étant tout contrat ayant pour objet la prise de participation, par un établissement de crédit, dans le capital d'une société existante ou en création, en vue de réaliser un profit. Les deux parties participent aux pertes à hauteur de leur participation et aux profits selon un prorata prédéterminé.

L'opération "Mourabaha" est définie comme étant tout contrat par lequel un établissement de crédit acquiert, à la demande d'un client, un bien meuble ou immeuble en vue de le lui revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue d'avance, le règlement par le client se fait en un ou plusieurs versements, à une date ultérieure, ne dépassant pas 48 mois.

Parmi les banques marocaines qui ont déjà commercialiser ces produits, c'est bien sûr Attijariwafa bank qui a dévoilé ses deux premières formules depuis le 8 octobre 2007 dans ses agences. Baptisés «Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath», les deux produits sont la déclinaison du concept «Mourabaha» et «Ijara wa Iqtinaa».

La première formule est un contrat par lequel la banque acquiert, à la demande de son client, un bien immobilier à usage d'habitation ou professionnel en vue de le lui revendre, immédiatement, moyennant une marge bénéficiaire connue d'avance. Le règlement par le client se fait en un ou plusieurs versements étalés sur une durée convenue avec la banque, qui peut atteindre 25 ans, et le prix de vente au client est calculé sur la base du coût de revient de l'immeuble que supporte la banque (prix, frais, taxes...).


Miftah Al Kheir peut couvrir la totalité du prix de l'immeuble. La capacité d'endettement de l'emprunteur est cependant plafonnée à 40% de ses revenus. Le produit offre par ailleurs la possibilité de remboursement par anticipation sans pénalité et donne lieu à l'inscription d'une hypothèque en premier rang pour la banque ainsi que la souscription à un contrat d'assurance décès et invalidité dont la prime est comprise dans la mensualité.

Quant à Miftah Al Fath, il s'agit d'un contrat selon lequel Attjariwafa bank met à la disposition de son client, à titre locatif, un bien immobilier, assorti de l'engagement ferme du client d'acquérir le bien au terme du contrat. Le produit s'adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels et peut également financer 100% du bien en question. La durée du contrat varie entre 10 ans et 20 ans au maximum.

Dès lors, l'étude de ces nouveaux produits islamiques, présente un double intérêt, d'une part un intérêt théorique, qui va nous permettre de cerner le contenu de ces nouveaux produits, et d'autre part un intérêt pratique, qui réside dans la bonne commercialisation de ces produits.

De ce qui précède se pose la problématique de savoir quid à propos du contenu des nouveaux produits bancaires alternatifs ? Et quelles sont les contraintes de la commercialisation de ces produits au Maroc ?

De ce fait, pour l'analyse de ce sujet, on va exposer dans une première partie, les concepts et les principes généraux des produits alternatifs, alors que la seconde partie on l'a consacrera pour l'analyse de ces produits après leur commercialisation au Maroc.

PARTIE I : NOUVEAUX PRODUITS ISLAMIQUES  « CONCEPTS ET PRINCIPES GENERAUX »

On va exposer dans cette première partie ces nouveaux produits bancaires, en parlant dans la première sous partie sur le contenu des produits bancaires alternatifs (A), puis dans une deuxième sous partie on va montrer l'apport socio-économique de ces produits, cet apport qui va certainement contribuer à un équilibre social, et un épanouissement de l'économie marocaine (B)

CHAPITRE I : contenu des nouveaux produits alternatifs

Les nouveaux produits islamiques, sont des modes de financements qui émane et respecte la théorie économique islamique(a) et ils se distinguent des produits bancaires traditionnels sur plusieurs points(b).

SECTION I: produits propre à la théorie économique islamique

Parmi les nombreuses techniques de finance islamiques le Maroc a choisi celles qui ont plus d'envergure et de succès dans le monde financier à savoir Ijara", "Moucharaka" et "Mourabaha" agrée par le fameux «The Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions», institution basée à Bahreïn, qui compte 130 membres, représentant 29 pays, organisme à but non lucratif connu dans le monde de la finance islamique, pour la consultation et l'orientation dans tous ce qui est liée aux techniques bancaires et financières conforme aux préceptes de l'islam, mais il faut aussi, signaler que les nouveaux techniques ont été approuvés par le conseil des oulémas du Maroc. Avant d'aller plus loin dans ce sujet on doit au préalable présenter ces produits alternatifs.

La Murabaha : le terme morabaha estdérivé du mot ribh qui veut dire en jurisprudence islamique, bénéfice. Ce sens désigne la vente au prix de revient majoré d'une marge bénéficiaire.

Les ventes dans la jurisprudence islamique se divisent en deux grandes catégories qui sont les suivantes : 1- vente avec négociation (musawama) c'est la vente à un prix établi d'un commun accord entre le vendeur et l'acheteur sans référence explicite au prix de revient de la chose vendue. 2- vente fiduciaire (bai al amana): elle exige la déclaration par le vendeur du prix d'achat ou de revient de la chose vendue. Elle peut prendre trois formes : soit la tawliya ou vente au même fixe déclaré par le vendeur sans bénéfice ni perte, soit la wadhi'ah ou vente avec un rabais sur le prix déclaré, soit la mourabaha ou vente avec un bénéfice sur le prix déclaré.

La mourabaha est donc une vente fiduciaire basé sur la confiance de l'acheteur dans la parole du vendeur. Elle rentre dans le cadre général de la vente dont la licéité est approuvée par la Sunna du prophète (paix et salut soient sur lui) et par l'opinion unanime des jurisconsultes.

La mourabaha est soumise aux conditions générales de la vente mais aussi à quelques conditions spécifiques rompant la route aux mauvaises interprétations, qui peuvent conduire à l'usure condamnée par le droit musulman, et ces conditions sont :

-Le prix de vente doit être connu par les deux parties.

-Le bénéfice à réaliser doit être déterminé avec précision.

-Le vendeur doit être réellement en possession du bien lors de sa revente.

-Le prix ne doit subir aucune modification en cas de retard ou d'anticipation de paiement.

-Le consentement des parties est nécessaire.

Sur le plan juridique la morabaha telle que pratiquée par les banques est composée d'une promesse d'achat et de vente et d'un contrat de vente morabaha. Tant que la marchandise objet de la vente n'est pas en possession de la banque, l'opération reste toujours dans le cadre d'une promesse de la part du client d'acheter aux conditions arrêtées auparavant, et de la part de la banque de conclure cette vente aux mêmes conditions.

Dans le marché cette technique a été incarné par la banque ATTIJARi-WAFA-BANK, dans le produit Miftah Al Kheir qui est un contrat par lequel la banque acquiert, à la demande de son client, un bien immobilier à usage d'habitation ou professionnel en vue de le lui revendre, immédiatement, moyennant une marge bénéficiaire connue d'avance. Le règlement par le client se fait en un ou plusieurs versements étalés sur une durée convenue avec la banque, qui peut atteindre 25 ans, et le prix de vente au client est calculé sur la base du coût de revient de l'immeuble que supporte la banque (prix, frais, taxes...).

Miftah Al Kheir peut couvrir la totalité du prix de l'immeuble. La capacité d'endettement de l'emprunteur est cependant plafonnée à 40% de ses revenus. Le produit offre par ailleurs la possibilité de remboursement par anticipation sans pénalité et donne lieu à l'inscription d'une hypothèque en premier rang pour la banque ainsi que la souscription à un contrat d'assurance décès et invalidité dont la prime est comprise dans la mensualité. Enfin, il faut signaler que dans ce produit le bien objet du financement est immédiatement inscrit au nom du client.

« Ijara wa Iqtinaa »: parmi les modes de financement en vigueur dans les banques islamiques et qui a été introduit récemment au Maroc, on trouve la formule « Ijara wa Iqtinaa » qui correspond au terme anglais leasing. Le fiqh a prévu avec beaucoup de détails le louage (ijar) qui est définis comme la vente de l'utilité d'une chose (bai al-manfa).

Le code Ottoman (majalat al-ahkam al-adliah) qui est l'un des plus vieux codes dans le monde musulman moderne a consacré au louage 93 articles (de 404 à 496). Mais l'objet du louage ou de la location, tel qu'il est prévu dans le code Ottoman, ne visait que les immeubles à usage d'habitation ou agricole, le louage d'animaux et le louage de service ou de travail. La location d'équipement est quasiment absente et cela s'explique par le contexte international qui n'avait pas encore connu l'usage du leasing.

Mais avec l'orientation des activités vers l'augmentation de la production à travers les investissements productifs, il faut trouver de nouvelles techniques de financement tel que le leasing. C'est une technique financière d'origine anglo-saxonne. Cette formule apparue aux U.S.A. en 1952 fut introduite en Europe après les années soixante, puis elle s'introduit lentement aux pays musulmans y compris le Maroc.

Au Maroc elle est nommée crédit bail, réglementé par l'article 4 de la nouvelle loi bancaire qui dispose : « Les opérations de crédit-bail et de location avec option d'achat visées à l'article 3 concernent :les opérations de location de biens meubles qui, quelle que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d'acquérir à une date fixée avec le propri- étaire, tout ou partie des biens pris en location, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie ... »

Le nouveau produit qui présente cette technique, c'est le produit Miftah Al Fath, il s'agit d'un contrat selon lequel Attjariwafa bank met à la disposition de son client, à titre locatif, un bien immobilier, assorti de l'engagement ferme du client d'acquérir le bien au terme du contrat. Le produit s'adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels et peut également financer 100% du bien en question. La durée du contrat varie entre 10 ans et 20 ans au maximum. Enfin, une différence importante à signaler entre les deux produits : à la différence de Miftah Al Keir, dans le quelle le bien objet du financement est immédiatement inscrit au nom du client, Miftah Al Fath (Ijara wa Iqtinaa), il reste dans la propriété de la banque jusqu'à la fin de la durée de location.

Al Moucharaka : à la différence des deux premiers produits Al Moucharaka n'est pas encore commercialisée par les banques Marocaines, et elle vient du mot arabe shirkah qui signifie participation ou association. Les juristes musulmans indiquent que la licéité de la Moucharaka trouve son fondement dans les trois sources, le Coran, la suna, et l'ijmaa (consensus).

La moucharaka en tant que mode de financement est basée sur la juste réparation des risques entre les associés. Elle constitue l'une des modes de financement et de participation, et qui peut être conçue de la façon suivante: un, deux ou plusieurs entrepreneurs approche la banque pour lui demander de financer un projet sur la base de La moucharaka. La banque avec le concours des autres partenaires procure le financement total qu'exige le projet. Tous les associés, y compris la banque, ont droit de regard sur la gestion du projet. Tous les associés y compris la banque se réservent le droit de surveiller la bonne marche de l'opération et de se retirer si les perspectives ne lui paraissent pas satisfaisantes.

Le partage des profits est fixé à l'avance indépendamment des apports initiaux, C'est-à-dire que les bénéfices éventuels sont partagés selon les rapports fixé par le contrat et qui ne sont pas forcément égaux aux rapports des apports de fondements initiaux.

Par contre les pertes éventuelles sont réparties exactement au prorata des apports. De plus le manager reçoit une rémunération pour la gestion effective du projet avant la répartition des bénéfices nets. Le manager peut être l'un des associés. D'une manière générale, la banque n'intervient dans la gestion du projet proposé par le client que pour s'assurer de son bon fonctionnement, car le client possède une meilleure maitrise des opérations en raison de son expérience professionnelle.

SECTION II: Caractéristiques des nouveaux produits bancaires islamiques par rapport aux autres produits bancaires traditionnels:

Pour mieux comprendre le contenu de ces nouveaux produits bancaires, il vaut mieux faire une petite comparaison, entre ces derniers et les autres produits dit traditionnels assimilables :

« Ijara wa Iqtinaa » et le contrat de leasing : comme on a vu dans la première sous partie, « Ijara wa Iqtinaa » est très proche du leasing, sur beaucoup de points à savoir :

1 : Il s'agit dans les deux cas de l'acquisition d'équipement au profit d'un client les ressources financières ne lui permettent pas de faire face à un investissement déterminé.

2 : Il s'agit aussi dans les deux cas d'un contrat de location, c'est-à-dire que le bien reste propriété de la banque qui le donne en location au client pour un période déterminée.

3 : Dans le ta'jir, comme dans le leasing le client a l'option d'achat du bien à la fin de la durée du contrat pour une unité monétaire symbolique.

4 : Dans les banques islamiques, comme dans les banques classiques, il s'agit là de l'un des plus chers modes de financement

Mais à l'instar de ces points de convergences, il y en a pas mal de points de divergences qui apparaissent essentiellement dans le principe de résiliation du contrat de location avant son terme. En effet dans l'orthodoxie du droit musulman le bénéficiaire du ta'jir peut le résilier avant l'échéance de la dernière traite, contrairement au leasing, où le bénéficiaire est tenu de respecter l'échéancier et ce n'est qu'à cette date qu'il peut soit : lever l'option d'achat du bien, ou refuser de lever l'option d'achat, ou bien convenir sur la base résiduelle de cession, d'un nouveau loyer échelonné dans le temps. Toutefois la différence qui a de la taille c'est que « Ijara wa Iqtinaa » pose sur le principe de la marge bénéficiaire alors que le leasing sur les taux d'intérêt qui sont prohibées par la charia.

La Murabaha et le crédit -acheteur : la Murabaha est souvent comparer avec le crédit-acheteur  qu'on utilise souvent dans le domaine du commerce international. Dans le crédit-acheteur la banque accorde à un acheteur un prêt d'un montant déterminé qu'il remboursera à des échéances déterminées. Tant dans le crédit-acheteur que dans la Murabaha , il y a l'avantage pour le fournisseur d'être payé directement et au comptant.

Néanmoins le crédit-acheteur est un crédit financier  qui porte sur le moyen de paiement, alors que dans la Murabaha il y a un contrat commercial (vente) et un financement à terme. De même dans le crédit acheteur la banque est étrangère au contrat commercial, alors que dans la Murabaha la banque est une partie intégrante.

Al Moucharaka : la principale distinction entre al moucharaka et les autres crédits de financement, c'est la notion de risque. Dans al moucharaka la banque va devenir associée avec le client, non seulement dans les gains mais aussi dans les pertes, alors que dans le crédit conventionnel elle ne connaît que la réception des intérêts. Ainsi présentées, les produits bancaires alternatifs vont certainement contribuer au développement que connaît le Maroc durant ces dernières années.

CHAPITRE II: l'apport socio-économique des produits bancaires alternatif au Maroc

En introduisant des produits bancaires islamiques, le Maroc voulait que ces derniers contribuent au développement du pays, surtout au niveau social et économique, et comme ça conserver l'équilibre social et économiques que l'Etat se batte depuis toujours pour le stabiliser.

SECTION I : Conserver l'équilibre social:

Comme beaucoup de pays du tiers monde le Maroc connaît une grande crise d'habitat, que les crédits traditionnels, n'ont pas pu résoudre, et encore plus, les banques sont même soupçonnés de l'accentuer notamment par la spéculation , et par des crédits qui ne répondent pas aux demandes d'un grand nombre de clients, qui ont des convictions religieuses contraires aux principes sur lesquelles ces crédit sont basées, surtout les taux d'intérêts prohibés par les préceptes de la charia ( 42% de ceux qui refusent les crédits bancaires au Maroc c'est pour des motifs religieux) selon une étude faite par une association spécialisé dans la matière.

Donc l'introduction de ces produits va certainement encourager cette catégorie de citoyen, pour acheter leurs propres maisons, par des produits bancaires comme «Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath», qui répondent à leurs attentes, et de cette façon on va remédier au moins partiellement à ce fléau qui peut engendrer des problèmes sociaux, qui menace la stabilité sociale du pays, notamment les bidonvilles que le Maroc combatte avec voracité.

D'autre part la finance islamique en interdisant l'intérêt, il va empêcher le favoritisme du capital par rapport au travail, le capital doit par conséquent profiter à son détenteur et à celui qui le profite par son travail. Et d'une autre côté elle vise à empêcher la formation au sein de la société d'une classe détentrice des capitaux et d'une autre misérable qui travaillerait pour le bien être de la première, et c'est le but de la mucharaka qui va créer une complémentarité entre ces deux classes pour le bien de la société toute entier.

Enfin il vaut mieux signaler qu'en acceptant la commercialisation de ces produits, l'Etat marocain va rompre la route contre toute éventuelle utilisation politique de ces modes de financement, surtout par l'opposition islamique, et de cette manière il n'y aura aucun changement sur le niveau sociopolitique interne. Et d'ailleurs c'est la principale cause qui a poussé l'Etat pour autoriser la commercialisation des produits bancaires islamiques.

SECTION II : Contribuer au développement économique du pays

Selon Omar al katani l'expert économique marocain, les produits alternatifs auront un impact positif sur l'économie marocaine, et cela va apparaitre dans plusieurs domaines : tous d'abord et selon une étude faite par l'association de M. katanii 6% des entreprises marocaine refuse de nouer des relations avec les banques pour des raisons religieuses, et 20% veulent changer leurs modes de financement par un autre islamique, donc c'est une grande partie d'entreprise qui ont maintenant ce qu'elles cherchaient depuis longtemps pour leur épanouissement .

Il y a aussi l'intérêt financier du fait que ces produits ; vont certainement contribuer dans le processus de bancarisation que le Maroc poursuit ces derniers années, car d'une part les banques auront plus de produits à présenter, et d'autre part elles cibleront une nouvelle catégorie de clients, qui' ont été négligé auparavant.

Il faut aussi signaler que les produits islamiques, vont aider beaucoup ceux qui pratiquent des métiers libéraux, comme les médecins, les avocats, les notaires pour équipier leurs bureaux, par ijara ou murabaha, notamment ceux qui ont des convictions religieuses.

Il y' a aussi un autre intérêt de plus grande importance, qui est l'épanouissement du secteur de l'immobilier, car en donnant plus de crédits conformes aux préceptes de l'islam, en va encourager beaucoup de gens à acheter des logements ce qui va se répercuter sur ce secteur qui est liée avec plusieurs secteurs économiques majores.

Enfin l'intérêt économique de ces produits réside aussi dans le fait, que c'est une manière qui va attirer plus d'investisseurs des pays de golf, qui vont amener avec eux plus de devises et créeront de ce fait plus d'emplois. Mais toutefois il reste de savoir si tous ces apports sont palpables sur la pratique, ou seulement de simples spéculations théoriques.

PARTIE II : Analyse et appréciation sur les nouveaux produits bancaires islamiques après leurs commercialisation au Maroc

Cette seconde partie il va être consacré pour l'analyse de ces produits, surtout après six mois de commercialisation. Cette analyse a pour but de relever les contraintes et les difficultés que ces produits alternatifs ont rencontrées «contraintes fiscales ; réglementaires, politiques, organisationnelles, commerciales...... » Ce qui a engendrer la cherté de ces produits par rapport aux autres produits déjà existante dans le marché financier (A), et pour donner à cette étude plus d'envergure on va tenter de présenter les mesures nécessaires qui vont contribuer au succès de ces modes de financement au Maroc, (B)

CHAPITRE I : Problématique de la cherté des nouveaux produits bancaires islamiques

Après sept mois de leur commercialisation, les nouveaux produits bancaires islamiques sont jugés par les clients, trop onéreux par rapport aux autres produits dits traditionnels, cette cherté est due à plusieurs causes (a) et il a engendré pas mal de conséquences(b)

SECTION I: les causes de la cherté des produits alternatifs

Des produits halals mais trop chère .... C'est la réflexion faite par les clients vis-à-vis les nouveaux produits islamiques, alors qu'on attendait à des produits moins chères que ceux des banques traditionnels. Cette cherté est due à des causes directes et des causes indirectes.

Les causes directes : pour Miftah Al Keir la mensualité est plus élevée que dans le cas d'un prêt immobilier conventionnels, par ex si l'immeuble coute 300000DH il doit payer 8192DH par mois pendant une duré n'excédant pas 120mois, et donc le montant de cette vente va être de 980000DH ce qui est énorme. Cela est expliqué par la double transaction à faire dans le cadre du contrat, (achat de la banque puis revente au client, ce qui va induire beaucoup de frais à savoir les honoraires de notaires, les taxes d'enregistrement et d'inscription foncière...) et aussi par les frais d'assurance vie et incendie.

Pour MIftah AL fath c'est la même chose, la mensualité est aussi trop supérieur par rapport à un crédit logement conventionnel, parce que d'une part la duré est plus courte, d'autre part les frais de la double transaction, et enfin les clients supportent la TVA sur toute la mensualité, et non pas uniquement sur les intérêts comme dans les crédits classique.

Les causes indirectes : comme on a dit c'est seulement attijari wafa bank, qui a osé à commercialiser ces produits, alors que les autres banques sont soit des réticents, soit des refusant à ces produits. Pour les premiers ils attendaient à voir le comportement des clients, avant d'entrer pour commercialiser ces nouveaux produits, mais après ce premier mauvais résultat ils n'ont pas pu s'aventurier, ce qui a contribuer au maintien de cette hausse de prix, pour défaut de compétitivité entre les banques.

Par ailleurs il y'a d'autre causes, qui ont poussé ces banques à ne pas commercialiser ces nouveaux modes de financement à savoir:

- des convictions politiques douteuses de tous ce qui est islamiques, surtout après la montée en force du PJD, et les demandes qu'il a fait pour l'introduction de ces modes de financement.

- la pression du lobby des banques, qui redoute le succès de ces produits, chose qui va certainement encourager l'introduction de banques islamiques au Maroc.

- une mauvaise formation des personnels des banques sur la finance islamique.

- un marketing trop modeste qui n'a pas aidé à une bonne commercialisation de ces produits bancaires.

- la non utilisation des personnalités religieuses, pour sensibiliser les clients et les banques sur l'importance de ces produits alternatifs.

SECTION II: les conséquences de la cherté

Selon un cadre de la banque attijari wafa bank, seulement 72 dossiers de demande pour les produits alternatifs ont été accepté, et un seule dossier été refusé, et cela depuis leurs commercialisation en octobre 2007. Donc les résultats sont décevants alors qu'on attendait le contraire, surtout après le succès de ces produits dans les autres pays.

Par ailleurs aucune autre banque n'a eu le courage de concurrencer attijari wafa bank dans ces produits, par ce qu'ils ont été découragé, dans un premier temps par le flou de la fiscalité appliqué sur les produits alternatifs, selon une étude faite par l'économiste, et aussi par le faible résultat réalisé après leur commercialisation. Il y'a même des rumeurs qui parlent de mesures, visant à retirer ces produits du marché marocain.

Cette cherté à engendrer un mécontentement général au sein de la société, on parle d'un prix lourde pour faire ce qui est halal en islam, payer plus chère pour préserver ses conviction religieuses, et il y'en a même qui parle de complot qui vise les nouveaux produits islamiques.

Mais malgré tout ça le Maroc, après avoir introduit ces nouveaux produits bancaires islamiques ne semble pas se décourager pour autant, bien au contraire il compte continuer à encourager les modes de financement islamiques qui ont fait le succès des banques islamiques, notamment dans les pays du golf et en Europe. Mais pour le faire il est nécessaire de prendre un certains nombre de dispositions.

CHAPITRE II: les mesures nécessaires pour un vrai succès des produits alternatifs

Afin que les nouveaux modes de financement islamiques, réalisent leur but, il faut prendre un certains nombres de mesures adéquates pour les rendre plus compétitifs (a), et pourquoi pas autoriser l'entré des banques islamiques au Maroc pour une meilleure gérance(b).

SECTION I: Les mesures nécessaires pour des produits plus compétitifs

Tous d'abord il faut que les responsables marocains aient, une vraie volonté de promouvoir ces nouveaux produits bancaire, en méconnaissant toutes sortes, de conviction politiques contraires ou pression défavorable du lobby des banques, car c'est une question qui intéresse tous les marocains qui veulent voir leur pays en plein développement, et l'intérêt général bien sûr prévaut à l'intérêt privé de quelques minorités.

Ensuite il faut prévoir une réglementation fiscale adéquate : premièrement il faut que l'IS dans Ijara wa iqtinaa soit étalé sur la durée du contrat, deuxièmement la tva appliquées aux acquisitions d'immeubles doit être diminué, en fin les taxes d'enregistrement fiscales ne doivent pas être payé doublement, et ce en prévoyant des mécanismes fiscales appropriés à cette situation.

Par ailleurs l'état doit encourager les banques réticentes, à servir les produits alternatifs soit par des récompenses fiscales, soit par la pression et ne pas se contenter de subir leur pression, car de cette manière on créera une concurrence entre ces banque ce qui va certainement baisser le prix desdites produits. D'autre part il faut que l'Etat incite les banques, pour envoyer leurs personnels à faire des séjours de formation dans les banques islamiques du pays de golf, pour qu'ils puissent avoir plus de compétence en la matière.

Il faut aussi faire des compagnes de sensibilisation, surtout par des personnalités religieuses et économiques, dans les mosquées comme à la télévision sans ignorer, les autres moyens de sensibilisation tel que les journaux et internet......Cette compagnes de sensibilisation doit cibler à la fois les banques et les particuliers, pour les sensibiliser sur l'importance des produits bancaire islamiques, pour l'économie marocaine.

Enfin les banques doivent prendre, plusieurs mesures techniques comme par ex l'adaptation de ces produits avec les demandes des clients, et aussi de faire un marketing de taille, pour une meilleure commercialisation des nouveaux modes de financement islamique.

SECTION II: les banques islamiques

Les banques islamiques sont les établissements financiers, les plus adaptés pour gérer et commercialiser les nouveaux produits bancaires islamiques, surtout avec leurs expériences en la matière dans plusieurs pays musulmans et occidentaux.

Ces banques peuvent être définies comme des institutions qui reçoivent des dépôts et qui exerce toutes les activités bancaires, à l'exception de prêt et d'emprunt à intérêt, et ce en application des règles du Coran, livre saint des musulmans.

Selon plusieurs experts économiques le Maroc doit avoir plus de courage, et autoriser l'installation des banques islamiques non seulement pour qu'elles commercialisent eux même lesdites produits, par une expérience dans ce domaine accumulé pendant plusieurs années, mais aussi pour que l'économie du pays profite de ce grand succès qu'elles réalisent, où elles s'installent soit dans les pays musulmans ou encore en occident (grande Bretagne par ex).

Le pragmatisme économique impose à l'Etat Marocain de saisir l'opportunité de la montée exorbitante du prix de pétrole, et ce qu'elle a épargné d'actif dans ces banques, pour une délocalisation de ces capitaux au Maroc, où le besoin est dramatique et cela par le biais de l'autorisation à ces banques d'entrer au pays.

Autrement dit en misant sur les banques islamiques, c'est des capitaux en plus et donc une majore contribution au développement national, ce qui ne laisse pas de place aux doutes, avancées par un lobby bancaire de plus en plus puissant.

Bibliographie

Ouvrages

Al Gabid, « Les banques islamiques » édition Economica Paris

Achor abdel jawad « albadil alislami lilfawid almasrifia aribawiya»

Berrada « techniques de banque et de crédits au Maroc » ; edition SECCA casablanca

Mohssin ahmed alkhadiri « Les banques islamiques »

Mimoun charqui « Droit bancaire : pratiques législation et règlement »

Ibn katir « interprétation du saint coran » maktabat assafa

Ibn rochd « Bidayat al mojtahid »

La loi bancaire Marocaine de 2006

Articles, mémoires, et études

Articles de journaux :

L'économiste : Mardi 04 Mars 2008

L'économiste : Banque islamique: Les déclinaisons réglementaires (Nouaim SQALLI)

La Nouvelle Tribune 17/1/2007

Attajdid 18/3/08

Attajdid 15/4/2008

Mémoires :

« Le système bancaire islamique à l'ère de la mondialisation » de Hosni Zaouali

Études :

« Introduction aux techniques islamiques de financement » Recueil des communications données dans le cadre du séminaire conjointement organisé par l'institut Islamique de recherches et de formation et de la Banque al-baraka mauritanienne islamique.

Aljazeeratalk en entretien avec omar katani sur les produits bancaires alternatifs le 01-06-2008.










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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo