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Effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

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par Gbènoukpo Modeste Arnaud DEDEHOUANOU
Université d'Abomey-Calavi - DEA en Economie 2009
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

    ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

     

    Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire en Economie

    Première promotion du Master recherche en Economie

    (2007-2009)

    MEMOIRE PRESENTÉ POUR L'OBTENTION DU

    DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIE (DEA) -MASTER RECHERHCE

    OPTION : Macroéconomie Appliquée

    SPECIALITE : Economie Internationale

    EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN

    Par : DEDEHOUANOU G. Modeste Arnaud

    Sous la direction de : Prof Fulbert GERO AMOUSOUGA

    (Prof titulaire de Sciences Economiques ; Directeur de l'école doctorale)

    Mai 2009

    LA FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DE L'UNIVERTSITE D'ABOMEY CALAVI N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES ; CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES

    COMME PROPRE A LEURS AUTEURS.

    DEDICACES

    A mes parents

    REMERCIEMENTS

    Je voudrais exprimer ici ma très vive et profonde gratitude à mon maître de mémoire le professeur Fulbert GERO AMOUSSOUGA directeur de l'école doctorale de la FASEG et à tout le collège des docteurs en particulier le professeur agrégé Magloire LANHA, le docteur CHABOSSOU, le docteur IGUE ainsi qu'aux différents membres de l'administration du NPTCI pour avoir accepté suivre ce travail et pour s'y être impliqué véritablement malgré leurs multiples préoccupations.

    Nos remerciements vont également à l'endroit de :

    - De tous nos partenaires en particulier l'ACBF et l'Union Européenne pour avoir accepté de nous soutenir totalement au cours de cette formation

    -Tout le corps professoral pour les sacrifices consentis aux fins de nous assurer une formation de qualité qui les honore et particulièrement.

    -Au docteur DEDEHOUANOU Michel professeur assistant à la FASEG pour ses critiques constructives et à mon frère DEDEHOUANOU Fidèle.

    -Aux assistants de recherche à la FASEG et à tous les autres

    -A toute la famille DEDEHOUANOU en particulier Séverine Lucide, Hebert, Rosette, Arthur, Gilles, Guy, Aimée, Honorine, Maguérite et enfin Raissa sans oublier Mireille ; que ceci soit considéré pour vous comme un modèle à suivre et à dépasser.

    -Mes amis de promotion DEA/NPTCI

    -Les amis Damien, Ruben, Rostand, Bridens, Wakili, Wahidi, Nicaise, Philipps, Guy-Hervé, Synthiche et Timée pour son soutien logistique.

    -A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à ma formation et dont les noms ne sont pas cités.

    SOMMAIRE

    DEDICACES.............................................................................................III

    REMERCIEMENTS.....................................................................................IV

    SOMMAIRE...............................................................................................V

    LISTE DES TABLEAUX..............................................................................VI

    LISTE DES GRAPHIQUES...........................................................................VII

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................VIII

    RESUME..................................................................................................XI

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 6

    I-CLARIFICATION DES CONCEPTS 6

    II- LES DEVELOPPEMENTS THEORIQUES SUR L'ENDETTEMENT 11

    CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE 19

    I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE DE LA DETTE 19

    II- LES EFFETS DE LA DETTE EXTERIEURE SUR QUELQUES AGREGATS 24

    CHAPITRE3 : ELEMENTS EMPIRIQUES DE L'EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN 31

    I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE 31

    II- PRÉSENTATION DU MODÈLE ET ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE EXTÉRIEURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN 45

    RECOMMANDATIONS 57

    CONCLUSION 60

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62

    ANNEXES 68

    TABLES DES MATIERES 83

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau1 : Les conditions d'octroi des crédits par les bailleurs multilatéraux...............34

    Tableau2 : Les conditions d'octroi des crédits par les bailleurs bilatéraux....................35

    Tableau3 : Résultats du test de stationnarité à niveau............................................47

    Tableau4 : Résultats du test de stationnarité en différence première...........................48

    Tableau5 : Résultats du test de cointégration......................................................49

    Tableau6 : Résultats des estimations du MCE....................................................51

    Tableau7 : Matrice des élasticités des variables...................................................52

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique1: Evolution de l'encours de la dette extérieure de 1968 à 2008....32

    Grahique2 : Evolution de la dette extérieure / PIB (%) de 1974 à 2008.........38

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    ADF : Augmented Dickey-Fuller

    APD : Aide Publique au Développement

    AID : Association Internationale de Développement

    BAD : Banque Afrique de Développement

    BADEA : Banque de Développement en Afrique

    BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    BEI : Banque Européen d'Investissement

    BID : Banque Islamique de Développement

    BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

    BM : Banque Mondiale

    BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement

    CAA : Caisse Autonome d'Amortissement

    CADTM : Comité pour l'Action de la Dette du Tiers Monde

    CNUCED: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développent

    CPIA : Country Policy and Institutional Assessment (indicateur de qualité politique et institutionnelle de la Banque mondiale)

    CVD : Cadre de Viabilité de la Dette

    DDP : Direction de la Dette Publique

    DGB : Direction Générale du Budget

    DSCRP : Document Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

    EU : Etats-Unis

    FAD : Fonds Africain de Développement

    FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

    FMI : Fonds Monétaire International

    FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté de la Croissance

    FTPL : Fiscal Theorie of Price Level

    HIPC : Heavily Indebteb Poor Countries

    IADM : Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale

    IBW : Institution de Bretton Woods

    IDA : Association Internationale de Développement

    IDE : Investissement Direct Etranger

    I : Investissement

    IFI : Institutions Financières Internationales

    IPPTE : Initiative Pays Pauvres très Endettée

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    M : Importations

    MFE : Ministère des Finances et de l'Economie

    OCDE : Organisation de coopération et de Développement Economique

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole

    ONGs : Organisations Non Gouvernementales

    PAS : Programme d'Ajustement Structurel

    PED : Pays En Développement

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PNB : Produit National Brut

    PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

    PVD : Pays En Voie de Développement

    Si : Epargne Intérieure

    S e : Epargne Extérieure

    SCO : Société des Ciments d'Onigbolo

    SSS : Société Sucrière de Savè

    TICR : Taux d'intérêt commercial de référence

    UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

    US : United States

    VAN : Valeur Actuel Net

    X : Exportations

    RESUME

    Le fardeau de la dette extérieure demeure l'un des principaux obstacles au développement des pays pauvres en général et du Bénin en particulier. Celle-ci s'est alourdie au cours de ces deux dernières décennies. La dette extérieure du Bénin est passée de 1,291 milliards en 1990 à plus de 3,457 milliards en 2008 (sur estimations de la CAA). L'encours de la dette pèse sur la croissance et ralentit aussi bien l'accumulation du capital ainsi que la progression de la productivité totale des facteurs. En effet, pour le Bénin les estimations montrent qu'au seuil de 0 ,14% du PIB, la dette extérieure commence à avoir des effets négatifs sur la croissance économique. Ensuite les résultats de notre étude montrent que la réduction substantielle de la dette extérieure au titre de l'IPPTE aura pour effet de diminuer de plus de trois points le taux de croissance du PIB par habitant.

    ABSTRACT

    The burden of the foreign debt lives one of the main obstacles to the development of the poor countries generally and Benin in particular. This one grew heavy during these last two decades. The foreign debt of Benin is crossed (spent) from 1,291 billions in 1990 to more than 3,457 billions in 2008 (on estimation of the CAA). The outstanding discounted bill of the debt presses on the growth and slows down as well the accumulation of the capital as well as the progress of the total productivity of factors (mailmen). Indeed, for Benin the estimations show that at the beginning of 0, 14 % of the GDP, the foreign debt begins to have negative effects on the economic growth. Then the results (profits) of our study show that the substantial reduction of the foreign debt in conformance with the IPPTE will have the effect of decreasing in more than three points the growth rate of the GDP per capita.

    INTRODUCTION GENERALE

    Après la décennie soixante dix caractérisée par une gestion économique prudente et rigoureuse, les années quatre vingt ont démarré avec des chocs majeurs (faible taux de croissance, accumulation d'importants arriérés, déficit budgétaire insupportable) qui ont enfoncé les économies des PVD dans une crise sévère. Au milieu des années 80, les difficultés de trésorerie face aux besoins de financements grandissants ont astreint les Etats à recourir massivement aux sources de financements extérieurs. Le fardeau de la dette extérieure, malgré les divers allègements est devenu une entrave au développement des pays du tiers monde avec la coexistence de plusieurs facteurs déterminants tels que la faiblesse du niveau de l'épargne, la situation critique de la balance des paiements ainsi que les faibles taux de croissance économique enregistré. L'émergence, dans ces pays a engendré de sérieux problèmes de service de la dette extérieure au cours des années 80 et a mis en lumière les conséquences potentiellement catastrophiques d'un excès d'emprunts pour ces pays sous développés. Ainsi l'inaptitude à appliquer une politique d'endettement compatible avec la capacité de service de la dette perturbe les mouvements des capitaux, ce qui peut nuire à la croissance et à la stabilité des 'économies, notamment dans un contexte d'une augmentation massive de la proportion des capitaux privés.

    Au Bénin, le retournement des conjonctures économiques au début des années 80, dû à l'aggravation du déficit de la balance des paiements et l'accélération de la croissance de la dette, a entraîné une situation critique au niveau de la capacité réelle de l'économie à faire face à la demande du financement extérieur ainsi qu'au niveau de la soutenabilité de ses dettes. L'encours de la dette totale rapporté au PIB1(*), de 79,15% en 1990 est passé, à 82,64% en 1994 pour retomber à 19,2% en 2007. On remarquera avec l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) ce ratio se situe en dessous de 50% depuis 2002. Quant au service de la dette rapporté aux exportations, il a connu sensiblement la même évolution que l'encours passant de 31,19% en 1990 à 22,55% en 1994, puis 4,5% en 2007. Ces données indiquent que les capacités d'investissements de l'Etat sont réduites et cette situation accroît sa dépendance à l'égard des financements extérieurs.

    Selon certains économistes comme J. Sachs (1988) et P. Krugman (1995), l'emprunt extérieur a un effet positif sur la croissance jusqu'à un certain seuil; au-delà de ce seuil, son effet devient négatif. Ce seuil est estimé à environ 50 % du PIB pour la valeur nominale de la dette extérieure et à 20-25 % du PIB pour le niveau estimé de sa valeur actuelle nette (VAN). Ainsi avant ce seuil, les emprunts supplémentaires accroissent la probabilité de remboursement de la dette; au-delà de ce seuil, les chances que les créanciers soient remboursés diminuent. En revanche, D. Cohen (1996) a montré empiriquement que la dette (ainsi que le nombre de rééchelonnements) a pesé sur la croissance dans les pays en développement. Cependant, ce résultat n'est pas obtenu pour tous les pays de l'échantillon, notamment les pays africains. L'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance semble non significatif pour le Bénin, négligeable pour le Kenya, l'île Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas, l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et Tanzanie)

    En définitive, les faits ne confirment pas entièrement la théorie du surendettement, mais la plupart des modélisations des facteurs déterminants de la croissance présupposent que le niveau de la dette influe sur la croissance à la fois directement (en dissuadant les gouvernants d'entreprendre des réformes structurelles) et indirectement (en décourageant l'investissement). Il faut noter que peu d'études économétriques ont évalué l'impact direct du stock de la dette sur l'investissement dans les pays à faible revenu.

    Dans la littérature, l'endettement est lié à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit soit du déséquilibre épargne-investissement, du déficit budgétaire et du déficit de la balance courante. L'approche du "double déficit" est attribuée à Chenery [1966]2(*) qui peut être transposée en approche du "triple déficit" (Bacha, [1990], Taylor [1994])3(*), en ajoutant le déficit budgétaire. Ces études ont ouvert la voie à d'autres recherches beaucoup plus fécondes.

    La plupart des études sur la détermination des facteurs susceptibles d'encourager ou de réduire le niveau total de la dette extérieure publique, s'accordent à reconnaître comme variables hypothétiques influençant l'endettement, les variables telles que déficit budgétaire (Reisen et VanTrotsenburg [1988]4(*), Blancheton (2004) et Arcand (2000)), l'ouverture commerciale (Raffinot (2001)), la balance courante, le taux de change, ( N'diaye (1993), Sachs (1988), Krugman (1988), Boreinsztein (1990) et Cohen (1996)), l'importation, l'exportation, le taux d'intérêt, la variation des termes de l'échange, le taux de croissance, le service de la dette (Artus et Morin (1991), Loubelo (2002), Ndo Dong (1991), Yapo (2001), Eichengreen et Portes (1986) , Ojo (1989) , Ajayi (1991), Cohen (1996), Rougier (1994) ). Certains auteurs ont fait suffisamment d'effort sur l'analyse statistique de la première variable, c'est le cas surtout de la fuite des capitaux en Afrique ; Boyce et Ndikumana (2000). Pour la seconde variable, elle apparaît pour montrer l'impact du fardeau virtuel de la dette (debt overthang) sur l'investissement (Gürbüz et Raffinot, 2001) et sur le taux de change (Sene, 2004). Le surendettement peut expliquer les difficultés de nombreux pays à sortir du sous développement en raison de son effet dissuasif sur les efforts des débiteurs à améliorer leurs performances économiques (Corden [1988], Krugman [1989], Sachs [1989], en particulier)5(*). Aujourd'hui, les économistes ont progressivement reconnu le surendettement et la fuite des capitaux comme un obstacle majeur à la croissance et au développement des pays débiteurs et de ses conséquences en termes de contraintes de liquidité et de rationnement du crédit sur les marchés internationaux (Borensztein, 1990 , Callier,1989, Claessens ,1990, Hofman et Reisen ,1990, Froot 1989 )6(*) et (Hermes et Linsink, 1992)7(*).

    Geske Dijkstra et Niels Hermes (2001), passent en revue un certain nombre de travaux sur l'hypothèse du surendettement et arrivent au constat que les analyses empiriques ne sont pas concluantes. Par ailleurs, peu d'études donnent une idée claire du niveau du ratio de la dette au PIB à partir duquel l'impact du surendettement se fait sentir. Par contre, Catherine Pattillo, Hélène Poirson et Luca Ricci (2002) étudient 93 pays en développement durant la période 1969-98 puis confirment solidement l'hypothèse d'une relation entre l'encours de la dette extérieure et la croissance. Les auteurs constatent que l'incidence de la dette extérieure sur la croissance du PIB par habitant commence à être négative à partir du moment où la valeur actuelle nette (VAN) de la dette dépasse 160-170 % des exportations et 35-40 % du PIB. Leurs simulations suggèrent que le doublement du niveau de la dette ralentit la croissance annuelle par habitant d'environ 1/2 à 1 point de pourcentage. Dans une étude complémentaire de 2004, Patillo et al ont appliqué un modèle de comptabilisation de la croissance à un groupe de 61 pays en développement durant la période 1969-98 et ont constaté que le doublement du niveau moyen de la dette extérieure a pour effet de réduire de près d'un point la croissance tant du capital physique par habitant que de la productivité totale des facteurs de ces pays. En d'autres termes, si l'encours de la dette est élevé, il pèse sur la croissance en ralentissant aussi bien l'accumulation de capital que la progression de la productivité totale des facteurs. En théorie, le service de la dette extérieure (qui comprend les intérêts et le remboursement du principal) par opposition à l'encours de la dette peut en outre influer sur la croissance en évinçant les investissements privés ou en modifiant la composition des dépenses publiques. Enfin, selon Oxfam International (2001), la charge élevée du service de la dette est l'un des principaux obstacles à la satisfaction des besoins humains de base dans les pays en développement. Mais relativement peu d'études empiriques ont testé ces hypothèses en évaluant l'effet du service de la dette sur l'investissement privé ou sur la composition des dépenses publiques, et les données empiriques à cet égard ne sont pas concluantes.

    A la suite de l'accumulation des créances extérieures d'un grand nombre de pays à faible revenu tout au long des années 70 et 80, la conjugaison de faibles niveaux de croissance, de prix des produits de base en baisse et d'autres chocs économiques ont abouti à ce que le fardeau de la dette atteigne, pour beaucoup de pays, des niveaux insoutenables. La mise en oeuvre d'une initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (IPPTE) par le Fonds Monétaire International (F.M.I) et la Banque mondiale amènent à porter une attention particulière sur la question de la dette des pays ainsi que la notion de la soutenabilité. Le programme de réduction de la dette des pays les plus pauvres adopté en 96 repose sur l'évaluation de la soutenabilité de la dette des pays et seuls les pays dont la dette est « insoutenable » pourront bénéficier des mesures prévues à cet effet. Cette initiative en faveur des PPTE fournit une assistance conditionnelle se rapportant à des politiques économiques d'ajustement et quelques critères de performance afin de permettre aux pays éligibles de bénéficier d'un allégement de l'ordre de 80% de la valeur actualisée nette (VAN) de la dette multilatérale, et ainsi rendre la dette à un niveau soutenable. Et avec les ressources qui devraient être remboursées au titre du service de la dette, les pays éligibles devront alors élaborer des stratégies dans un document intitulé : « Document de Stratégie de Croissance et Réduction de la Pauvreté » (DSRP) pour éradiquer la pauvreté et relancer la croissance économique. On pourrait cependant dire que le lien entre endettement et croissance n'est pas univoque. Les revenus tirés de la croissance permettent le désendettement, mais peuvent susciter aussi de nouveaux emprunts. Ce cercle vertueux peut cependant devenir vicieux lorsque l'endettement est excessif.

    Cette étude se fixe comme objectif général d'analyser l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin. A cet objectif général se rattachent les objectifs spécifiques :

    Ø montrer la relation entre la dette extérieure et la croissance économique.

    Ø déterminer le niveau à partir duquel le service de la dette extérieure influe sur les performances économiques du Bénin.

    Pour atteindre ces objectifs les hypothèses suivantes seront testées:

    Ø la dette extérieure n'est pas directement linéaire avec le taux de croissance réelle du PIB.

    Ø le service de la dette constitue un frein à la croissance économique au Bénin.

    Cette étude permettra de connaître l'effet de la dette extérieure sur la performance économique au Bénin, ce qui permettra à coup sur aux autorités de jeter de nouvelles bases dans l'orientation de la dette extérieure.

    CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

    Dans cette partie il sera question de clarifier les différents concepts liés à l'endettement ainsi que les théories qui le sous-tendent

    I-CLARIFICATION DES CONCEPTS

    1-Dette extérieure

    L'endettement extérieur d'un pays est une transaction économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une économie fermée. Pour être naturel et favorable à l'efficacité du système économique, les flux de capitaux peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure crée autant de problèmes qu'elle n'en résout. C'est à dire, on entend par endettement l'ensemble des concours demandés par un Gouvernement auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, marchés financiers, etc) pour financer les actions de développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget national. C'est le montant total des dettes contractées, chaque année l'endettement augmente à cause de nouvelles dettes et diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. A ne pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est à l'origine de la variation annuelle de l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent remboursée en devises étrangères.

    2- Dette odieuse

    Selon Alexander Sack, théoricien de cette doctrine, « Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire pour la nation : c'est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l'a contractée; par conséquent, elle tombe avec la chute de ce pouvoir » (Sack, 1927)8(*)

    Ainsi, les dettes contractées à l'encontre des intérêts de la population du pays endetté sont «odieuses» et, en cas de changement de régime, les nouvelles autorités ne sont pas tenues de les rembourser. La doctrine de la dette odieuse trouve son origine au 19ème siècle. Une de ses applications remonte à l'année 1898, lorsque les Etats-Unis prirent le contrôle de Cuba après la guerre contre l'Espagne et que celle-ci leur demanda d'assumer la dette cubaine à l'égard de la couronne espagnole, conformément au droit international. La Commission de négociation des Etats-Unis refusa cette dette, la qualifiant de «poids imposé au peuple cubain sans son accord». Selon ses arguments, «la dette fut créée par le gouvernement de l'Espagne pour ses propres intérêts et par ses propres agents. Cuba n'a pas eu voix au chapitre». La Commission ajouta que «les créanciers ont accepté le risque de leurs investissements». Le litige fut éteint par la conclusion d'un traité international entre les Etats-Unis et l'Espagne signé à Paris en 1898. La dette fut entièrement annulée9(*).

    3- Solvabilité

    La solvabilité caractérise la situation financière d'un pays capable de faire face à ses engagements, c'est-à-dire la contrainte budgétaire intertemporelle est respectée. En d'autres termes, la solvabilité d'un État est sa capacité à payer totalement sa dette (annuler sa dette à long terme en respectant les échéances). Le constat de la non solvabilité d'un État s'accompagne d'une crise des finances publiques, à titre d'exemple, nous pouvons citer la crise de l'endettement des pays du tiers monde dans les années 1982. Cependant, RAFFINOT (1998) pense que la solvabilité est un critère peu opérationnel, car le moment où le pays devient créditeur net peut être trop lointain, même dans les hypothèses les plus favorables. Il estime que dans la pratique, le pays doit continuer à recevoir des financements extérieurs, à condition qu'il assure régulièrement le service de sa dette et il traduit cet aspect sur un plan quantitatif par la soutenabilité.

    4 - Surendettement

    Selon J.Sachs (1989)10(*), le surendettement est analogue à la situation d'une entreprise insolvable non protégée par les lois de la faillite. Dans ce cas, les créanciers prennent des actions antagoniques pour se servir les premiers sur la valeur restante des actifs, préjudiciables à la survie de l'entreprise. Sachs démontre, à partir d'un modèle interpemporel à deux périodes, dans lequel le service de la dette agit comme une taxe désincitative à la production. Pour lui, il existe un seuil optimal d'endettement pour lequel tout supplément marginal d'endettement conduit à une réduction importante de l'investissement et le débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser la dette. D'où la notion de debt overhang (le fardeau virtuel de la dette).

    5- Raison d'être des emprunts et dynamique du cycle de la dette

    La plupart des pays qui ont gravi les échelons du développement ont eu recours, à diverses étapes de leur croissance, aux capitaux étrangers. Plusieurs raisons peuvent servir à justifier le recours par un pays aux emprunts extérieurs. Ces emprunts permettent au pays débiteur de combler les écarts entre l'épargne intérieure et l'investissement, de réduire les contraintes imposées à la croissance par des réserves de devises insuffisantes, d'influer sur le profil temporel de la consommation et de financer les déficits provisoires de la balance des paiements (Williamson et Milner, 1991).

    La théorie économique a beaucoup évolué au cours des cinquante dernières années dans la construction des « modèles d'aide». La théorie de Rosenstein-Rodan du « big push » stipulait qu'une aide massive à tous les secteurs devait favoriser le développement. Sur la base d'un modèle Harrod et Domar, selon lequel la croissance dépend de l'investissement, cette analyse avance l'hypothèse de la rigidité de l'offre à moyen terme, ce qui nécessite l'importation de biens et de services. Dans ce cadre l'évaluation des besoins de financement dépend de quatre paramètres : épargne intérieure (Si), l'investissement (I), les exportations (X), les importations (M). En fixant un taux cible de croissance, il est possible de déterminer les besoins de capitaux extérieurs pour l'investissement, compte tenu de la propension interne à épargner, et d'évaluer le solde de la balance commerciale propre à ce taux de croissance. Dans cette phase de prévision (ex ante), le déficit intérieur de l'épargne peut différer du déficit extérieur. Dans la littérature, l'endettement est lié à un déséquilibre et trois motifs probables peuvent amener un pays à s'endetter :

    · Pour financer un haut niveau d'investissement ;

    · Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de baisse du revenu ;

    · Pour échapper à un ajustement face aux déséquilibres intérieurs ou extérieurs.

    Si l'on prend en compte l'importance de certaines rigidités ou de certains rationnements, il est judicieux de tenir compte de l'importance relative des déficits l'un en épargne intérieure l'autre en devise : c'est l'approche du « double déficit » à la Chenery et Strout qui peut être transposée en approche du « triple déficit » (Taylor ; 1994), en ajoutant le déficit budgétaire.

    Pour caractériser complètement la dynamique de l'endettement extérieur, il faut encore préciser les caractéristiques du financement extérieur. En effet, les caractéristiques du financement extérieur des pays à faible revenu sont très particulières. Pour une part importante, le financement extérieur de ces pays est composé de dons, et le reste consiste habituellement en des financements à fort caractère concessionnel.

    Partons du modèle des deux déficits de Chenery et Strout et définissons l'identité suivante :

    Si - I = - Se

    X - M = - Se

    Dans laquelle Si désigne l'épargne intérieure, I l'investissement, X - M le solde du compte courant de la balance des paiements et Se l'épargne extérieure.

    Se >0 signifie que :

    · L'épargne intérieure Si est faible par rapport à l'investissement ou que l'investissement est trop élevé par rapport aux ressources internes ;

    · Les exportations sont trop faibles par rapport aux importations ou que les importations élevées (par exemple des voitures de luxe, les matériaux de construction des châteaux, etc.) non compensées par les entrées de devises.

    Si le déficit résulte d'un excédent des importations par rapport aux exportations, il peut être symptomatique d'un manque de compétitivité, mais comme un déficit peut aussi résulter d'un excédent de l'investissement par rapport à l'épargne, il pourrait aussi être le signe d'une économie hautement productive en pleine croissance. Si le déficit est dû, non à un investissement élevé, mais à une épargne trop faible, il pourrait être le résultat d'une politique budgétaire inconsidérée ou d'une fringale de consommation. Ou bien il pourrait découler d'une structure intertemporelle des échanges, consécutive à un choc temporaire ou à un changement démographique. Si l'on ne sait lequel facteur explique cet état, qualifier un déficit de «bon» ou de «mauvais» n'a pas beaucoup de sens : les déficits traduisent des tendances économiques sous-jacentes, qui peuvent être souhaitables ou non pour un pays à un moment donné.

    Ainsi trois cas de figures peuvent être présentés :

    · L'épargne intérieure est faible par rapport à l'investissement

    Ce manque d'épargne peut être en fait dû au manque d'industrialisation du pays qui permet de réaliser des profits. Où alors, quand ces profits sont réalisés par des grandes entreprises multinationales sur place, ils font l'objet d'un rapatriement vers la maison mère. Il pourrait être aussi le résultat d'une politique budgétaire inconsidérée ou d'une fringale de consommation. De surcroît, la pénurie d'épargne peut affecter l'investissement en capital humain et public, ce qui réduirait la croissance de long terme de ces économies selon les nouvelles théories de la croissance endogène.

    · L'investissement est trop élevé par rapport aux ressources internes 

    Si le déficit courant provient d'un niveau d'investissement élevé, l'emprunt extérieur permettra au pays d'augmenter sa croissance. Supposons un apport de l'épargne extérieure au profit d'un pays bénéficiaire et qu'elle soit bien investie, cela va augmenter le potentiel de la consommation future tout en laissant la consommation présente au même niveau initial. Toutefois, il reste le problème structurel du résultat à long terme, c'est-à-dire comment l'appel régulier des emprunts extérieurs finit par relâcher les efforts du pays emprunteur et le rendre dépendant de l'épargne extérieure.

    · Les importations sont trop élevées et des exportations faibles

    Cependant, l'endettement peut résulter des importations incontrôlées (X-M <0). En effet, l'accroissement de la demande d'importation de biens d'équipement pour servir au secteur moderne peut être limitée par la liquidité en devises. Il peut être symptomatique d'un manque de compétitivité, ou le signe d'une économie hautement productive en pleine croissance. Les importations élevées (par exemple des biens de luxe trop coûteux) non compensées par les entrées de devises peuvent créer un déficit courant.

    Ainsi le pays est obligé d'accumuler des engagements à l'égard du reste du monde. Or, il faudra bien un jour rembourser ces capitaux. Il va de soi que, si un pays gaspille les fonds étrangers qu'il a empruntés en dépenses qui n'amélioreront aucunement sa capacité de production à long terme, alors sa capacité de remboursement, c'est-à-dire sa solvabilité fondamentale, peut être mise en question. En effet, pour être solvable, un pays doit être disposé à dégager (à terme) des excédents courants suffisants pour rembourser ce qu'il a emprunté, et être capable de le faire. Par conséquent, pour savoir si un pays devrait accumuler un déficit courant (emprunter davantage), il faut connaître l'ampleur de ses engagements vis-à-vis de l'étranger (sa dette extérieure) et savoir si les nouveaux emprunts financeront des investissements dont le rendement marginal sera plus élevé que le taux d'intérêt (ou le taux de rendement) que le pays doit servir sur ses engagements extérieurs.

    Dans les pays pauvres il faut tenir compte du fait que l'Etat est souvent le seul agent économique susceptible d'emprunter à l'étranger en raison du rationnement du crédit qui touche presque tous les opérateurs privés. Dans la situation typique de ces pays, en dehors de l'Etat proprement dit, seules quelques grandes entreprises publiques peuvent obtenir quelques crédits extérieurs encore ces crédits sont en grande partie avalisés par l'Etat et généralement auprès d'agences spécialisées. D'après des données de la Banque mondiale (1997) la dette extérieure à long terme était entièrement publique dans la plupart des pays à faible revenu : Bangladesh, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Guyana, Ouganda, Tchad, Togo, Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo), etc. Cependant un petit nombre d'autres pays à faible revenu a une dette extérieure privée à long terme, mais elle est faible. Elle constitue 2% du total de la dette extérieure du Cameroun, 18% de celui de la Côte d'Ivoire, 1% au Mozambique, 9% au Niger. Il en résulte que les investissements entrepris grâce au financement extérieur visent avant tout à réaliser des infrastructures publiques à caractère économique et social. On retrouve donc à ce niveau la nécessité d'expliquer la liaison entre investissements publics et croissance, directement d'une part, et, d'autre part, par son interaction ou son effet d'entraînement sur l'investissement privé

    II- LES DEVELOPPEMENTS THEORIQUES SUR L'ENDETTEMENT

    1-Les conceptions traditionnelles de l'endettement

    a- La conception keynésienne de l'endettement 

    Pour les keynésiens, l'endettement en général n'entraîne pas de coût ni pour les générations présentes et futures du fait des investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les effets multiplicateur et accélérateur sont des caractéristiques fondamentales de leur théorie. Dans cette approche, l'endettement favorisant la relance de la demande globale entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la thèse keynésienne11(*)

    b-La conception classique de l'endettement 

    Contrairement à la théorie de l'endettement qui favorise l'accumulation du capital et la consommation des générations futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'Etat une connotation négative. Selon Ricardo (1817)12(*), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le décalage intergénérationnel. En d'autre terme, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement) financées par l'emprunt.

    2-Les conceptions récentes (modernes) de l'endettement

    a- La conception de l'école des anticipations rationnelles face à l'endettement

    Il faut donc remarquer que Barro expose sa théorie grâce à un outil appelé fonctions d'utilités inter temporelles à générations imbriquées, appelé principe d'équivalence Ricardienne. La paternité revient à Ricardo mais le principe est attribué à Barro (1974)13(*). Il approfondit la thèse de Ricardo en combinant les thèmes d'évictions et d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un accroissement de dépenses publiques en ayant recours à l'emprunt (cher aux keynésiens), ou s'il abaisse les impôts en laissant la dépense publique et la masse monétaire inchangées, le public va anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires ultérieurement pour payer les intérêts de la dette accrue et pour rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces deux modalités de financement sont un recours aux déficits publics ; ils savent aussi qu'il aura alourdissement de la dette publique et usage de la taxe inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long terme et l'augmentation des impôts finiront par rendre peu crédible l'Etat. Les agents vont donc se préparer à la purge fiscale future. Ils vont accroître leur épargne actuelle en prévision des alourdissements futurs des impôts et ne se considéreront pas plus riches après la mise en oeuvre de la politique de relance. Il en résultera que cette politique suivie par le gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie, quelles que soient les modalités de financement des déficits ; les effets à long terme sont équivalents. Cette proposition générale signifie donc la neutralité de la dette publique à long terme (multiplicateur fiscal et budgétaire tendant vers zéro).

    b-Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l'endettement 

    La théorie keynésienne justifie la nécessité de l'endettement public pour la relance économique alors que ces approches explorent le champ des stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les gouvernements unitaires etc...

    Pour Alesina et Tabellini (1989)14(*), s'il existe dans un pays où on a deux partis qui sont potentiellement en position d'accéder fréquemment au pouvoir alors ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie à son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue les possibilités futures de dépenses de son adversaire surtout si la dette venait a être importante. En effet, la deuxième partie, une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de la dette de l'emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et au risque de mécontenter son électorat. D'où l'idée de stratégie électorale à travers la dette. D'autres auteurs ont également élaborer les modèles sur les stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement public (Persson, Svenson [1989] ; Aghion et Bolton [1990] ; Milesi-Ferret [1995])15(*).

    Alesina et Drazen (1991)16(*) explique l'endettement public par le report des reformes fiscales nécessaires à l'ajustement budgétaire dans un contexte de deux ou plusieurs partis d'un gouvernement au pouvoir où gouvernement de coalition et qui ne s'entendent pas sur la répartition de la charge de l'impôt pouvant compenser les déficits. A cet effet, chaque partie essaie de préserver son électorat et de faire payer les autres franges de la population réservées par rapport à son idéologie.

    c- L'approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l'endettement public 

    Les partisans du courant de la FTPL  `' Fiscal Theorie of Price Level'' (Leeper [1991] et Woodford [1995])17(*), pensent que le déficit budgétaire et l'endettement non anticipé qui lui est associé entraîneraient une hausse du niveau général des prix. Ils affirment qu'au sein d'un régime budgétaire non-Ricardien, et suite à une progression non anticipée de la dette ( du fait d'un déficit budgétaire), le niveau général des prix est la seule variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes budgétaires futurs anticipés. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une théorie quantitative de la dette.

    3-Les développements empiriques sur l'endettement et la croissance

    a- Les développements empiriques sur l'endettement

    Les études recensées en rapport avec le thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré d'endettement et certaines variables macro-économiques a fait l'objet de recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne traitent pas spécifiquement le cas du Bénin.

    Le plus connu des travaux est celui réalisé par K. O. Ojo (1989)18(*) Debt capacity model of Sub-saharan African ''qui par une approche économétrique montre que le rapport de l'encours de la dette/PIB d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à 1984 est déterminé par : la variation des exportations (X), au rapport des importations/PIB, la population (Pop) et au taux de croissance du PIB (Y). Les résultats statistiques lui permettent de conclure que le rapport de l'encours de la dette/PIB est lié négativement à la variation des exportations, au taux de croissance du PIB et positivement au rapport de l'importations/PIB, et à la croissance de la population (Pop).

    L'étude de K.O Ojo sera reprise par Leonce YAPO (2002). Dans une étude sur la Côte d'ivoire durant la période 1975-1999, ils trouvent les mêmes résultats, sauf pour le rapport importations /PIB qui n'est pas significative. En outre, il montre que l'encours de la dette de la Cote d'Ivoire est influencé positivement par la détérioration des termes de l'échange et trouve que le déficit primaire n'est pas significatif.

    Lamine N'Diaye (1993), fait une modélisation de l'endettement pour le Sénégal. Il montre que l'endettement s'explique positivement par le stock de dette antérieure et négativement par le niveau de déficit de la balance courante. Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au Sénégal, l'équation essaie d'expliquer les mouvements monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance des paiements. Il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre des grandeurs macro-économiques. C'est dire que le Sénégal ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération) par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats statistiques.

    S.Ibi AJAYI (1991), analyse l'impact des facteurs extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigéria. En effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations les variables suivantes : les termes de l'échange, le taux de croissance du revenu des pays industrialisés, le taux d'intérêt réel, le ratio déficit budgétaire/PIB et le trend. Il affirme qu'on doit s'attendre à ce qu'une aggravation des déficits budgétaires accroisse le ratio dette/exportation. Les résultats de l'estimation de son modèle confirment cet état de fait.

    Massa Coulibaly et al (2001) dans une étude réalisée sur l'endettement du Mali ont montré que les indicateurs statistiques tel que le taux d'intérêt, le financement des importations, surtout de biens de consommation courante, et le processus cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du Mali.

    Aussi, d'autres auteurs ont-ils identifié le service de la dette comme étant un déterminant qui influence positivement l'endettement extérieur à travers des modèles économétriques (Claessens (1990), Warner (1992) et surtout de Borensztein (1990])19(*) . Borensztein a conclu par une étude économétrique sur les données de la dette des Philippines l'encours et le ratio du service de la dette/exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du capital privé et incitent l'endettement du pays.

    Les travaux de (B. Eichengreen et de R. Portes (1986)20(*)se sont intéressés à l'identification des déterminants du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné (1955) de leur économie. Pour eux, l'endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat.

    D.Cohen [1996]21(*) montre empiriquement que la dette a pesé sur la croissance dans les pays en développement (ainsi d'ailleurs, que le nombre de rééchelonnements). Cependant, ce résultat général n'est pas obtenu pour tous les pays de l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains. L'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est négligeable pour le Burkina Faso, le Kenya, Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas, l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et Tanzanie).

    Rougier [1994]22(*) trouve, de même, des résultats contrastés au sein des pays africains. D'après ses analyses économétriques, l'encours de la dette rapporté au PIB exerce un effet dépressif sur la croissance en Côte d'Ivoire, au Mali et au Tchad sur la période 1970-1991. En revanche, l'effet est positif pour le Niger, Madagascar et le Kenya.

    b-Les développements empiriques sur la croissance

    Les nouvelles théories de la croissance ont engendré une forte reprise des analyses empiriques et notamment économétriques. Ceci a eu des retombées positives en ce qui concerne la constitution des bases de données. Toutefois, peu de ces analyses portent spécifiquement sur les pays les plus pauvres.

    La plupart des analyses générales mettent l'accent sur une particularité africaine, qui se matérialise par le fait que la variable muette attachée aux pays africains est significative. Cette spécificité a été analysée en détail par Collier et Gunning (1997). Ces derniers concluent que quatre facteurs jouent un rôle important dans la faible performance africaine en terme de croissance ; faible ouverture du marché des biens (du fait de nombreuses distorsions, manque de capital social, fractionnement socio- ethnique, le respect des contrats), risques élevés (notamment au niveau de l'inflation) et faible performance du secteur publique.

    La faiblesse du secteur financier joue également un rôle mais moins important.

    Savidès (1995) a montré qu'en Afrique, les conditions initiales (PIB/habitant de l'année de départ) influent négativement sur le taux de croissance du PIB/ habitant, ce qui étaye la thèse de convergence au sein du groupe. En revanche, le taux d'investissement, la croissance de la population, l'ouverture commerciale, le développement financier et le degré de liberté politique et économique ont un impact positif et significatif sur le taux de croissance. En revanche la croissance du ratio de dépenses publiques sur le PIB contribue à l'augmentation de la croissance du PIB par habitant.

    Enfin le taux de scolarisation dans le secondaire, le taux de croissance de la population et la variabilité du taux de change réel ne semblent avoir aucune influence statistiquement décelable.

    Savidès (1995) souligne que l'absence de significativité du taux de scolarisation peut être due au fait que le taux de scolarisation dans le secondaire n'est sans doute pas un bon indicateur du capital humain, parce qu'il ne prend pas en compte l'efficacité de la formation.

    Des résultats très proches sont obtenus par Ojo et Osshikoya (1995). Pour eux, la croissance africaine est essentiellement expliquée (positivement) par le taux d'investissement, (négativement) par le taux de croissance de la population, (positivement) par les exportations, (positivement) par le taux de change réel. Cette analyse inclut un groupe de pays à faible revenus qui comprend six pays : (Bénin, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, ex-Zaire et Zambie).

    S'agissant de la quantification du lien entre le financement extérieur générateur d'endettement et les facteurs de croissance, l'hypothèse est que tout financement extérieur reçu est destiné à l'investissement. Le fait de supposer qu'une partie du financement est destinée à la consommation (Kessler 1985), ne modifie pas les résultats qualitatifs. Il modifie bien entendu les résultats quantitatifs, en repoussant la date d'annulation de la dette (en cas d'insolvabilité), sauf si l'on adopte la position à la Azam Plane (1986) qui considère la connaissance comme source de croissance dans les pays les plus pauvres, il faut tenir compte du fait que l'Etat est le seul agent économique susceptible d'emprunter à l'étranger, en raison du rationnement de crédit qui touche presque tous les opérateurs privés.

    Dans la situation typique de ces pays en dehors de l'Etat proprement dit, seules quelques grandes entreprises publiques sont susceptibles d'obtenir quelques crédits extérieurs et généralement auprès d'agences publiques spécialisées (SFI, Proparco...). Encore ces crédits sont en majorité avalisés par l'Etat d'après les données de la Banque mondiale pour 1995 (Global Development Finance 1997).

    La dette extérieure à long terme était entièrement publique dans la plupart des pays à faible revenu.

    Ojo et Oshikoya (1995) procèdent à une analyse économique de panel (68 pays de 1970 à 1995) qui semble aussi valider cette hypothèse pour les pays africains en général. Dans les équations qui expliquent le taux de croissance réel par habitant d'une part, le taux d'investissement d'autre part, la variable taux d'endettement extérieur est significative, quoique faiblement dans le second cas. D'après leurs estimations, une réduction du taux d'endettement (dette extérieure/PIB) de 10% entraînerait une augmentation du taux de croissance des économies africaines de 0 ,3% et une augmentation de 0,4% du taux d'investissement.

    Dessus et Herrera (1996) utilisant une procédure d'estimation d'équations simultanées, mettant en lumière un effet négatif de la dette publique sur l'investissement privé de faible niveau (élasticité de -0,03), mais fortement significative (il est cependant curieux de constater que les résultats ne présentent aucun effet repérable de l'endettement public sur l'investissement public).Mais ces résultats ne font pas l'unanimité.

    D.Cohen (1996) montre empiriquement que la dette a pesé sur la croissance dans les pays en développement. Cependant, le résultat général n'est pas obtenu pour tous les pays de l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains.

    CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

    Dans cette partie il sera question de passer en revue les conditions financières et la soutenabilité de la dette extérieure puis les effets de cette dette sur quelques agrégats.

    I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE DE LA DETTE

    1- Les conditions financières de la dette extérieure

    Les conditions financières des emprunts contractés pour un pays en développement jouent un rôle majeur dans la problématique de l'endettement. En théorie, la solvabilité se définit comme la capacité de l'Etat à assurer dans le temps le service de la dette sans emprunt supplémentaire. Le remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une volonté de payer le montant de la dette correspondant à la maximisation de son intérêt par le débiteur, en l'absence de toute possibilité de saisie de garantie par le créancier.

    Les conditions financières des emprunts extérieurs agissent sur le niveau et l'évolution du service de la dette, donc sur le ratio du service de la dette et partant, sur celui des transferts nets. Cet effet s'exerce principalement par l'intermédiaire des taux d'intérêts d'une part, par le biais de la maturité des prêts et des différés de remboursement d'autre part. Les financements obtenus par les PED comportent souvent un élément don, et plus ce dernier est important, plus il est possible d'emprunter sans mettre en danger la viabilité de la situation budgétaire. C'est ce qui est souvent appelé la concessionnalité. Elle revient à réduire le taux d'intérêt effectif.

    Les dons de l'étranger constituent la forme externe de financement concessionnel, bien qu'ils soient considérés comme des recettes. Le recours au financement extérieur à des conditions non concessionnelles entraîne un gonflement de la dette, dont il faut assurer le service et à terme, le remboursement. Il expose davantage l'économie aux variations du taux de change surapprécié, ce qui est défavorable à l'exportation et encourage l'importation.

    2- La soutenabilité de la dette extérieure

    La plupart des travaux des institutions internationales privilégient le déficit de la balance des paiements comme cause principale de l'endettement. Ceci conduit à mettre l'accent sur la soutenabilité de l'endettement extérieur. Néanmoins, la capacité de gérer convenablement la dette extérieure reste tributaire d'un côté de la crédibilité du pays, qui est fonction de l'évolution du taux d'endettement, et d'un autre côté de sa solvabilité qui dépend de l'évolution des rapports du service de la dette aux exportations de biens et services.

    La soutenabilité de la dette désigne l'aptitude du pays débiteur à satisfaire entièrement à ses obligations extérieures actuelles et futures sans devoir recourir au rééchelonnement ou à l'accumulation d'arriérés. Comme la vulnérabilité d'un pays augmente en fonction de sa dette extérieure, on juge prudent de chercher à limiter le fardeau de cette dette. La méthode typiquement utilisée pour le calcul de la viabilité de la dette consiste à choisir un horizon temporel sur lequel on peut projeter les variables macroéconomiques du pays débiteur. Ces projections, couplées aux estimations de la valeur future des variables exogènes, servent ensuite à établir les comptes de la balance des paiements du pays. Pour que la dette extérieure puisse être jugée viable, les scénarii doivent satisfaire à deux conditions : premièrement, pendant la période de projection, l'équilibre de la balance des paiements doit être atteint sans l'aide de financements exceptionnels; deuxièmement, le niveau d'endettement en fin de période doit être assez faible pour rendre peu probable tout problème éventuel de service de la dette. Ainsi, ni les taux d'intérêt ni le taux de croissance de la dette extérieure ne devraient dépasser d'une manière persistante le taux de croissance des exportations ou du revenu.

    L'évaluation de la seconde condition de la soutenabilité de la dette exige habituellement de recourir à certains indicateurs du fardeau de la dette. Selon la méthode classique, le fardeau de la dette est assimilé au rapport entre l'encours de la dette et un paramètre des ressources disponibles par exemple, les exportations de biens et services ou le PIB (ou le PNB). Toutefois, de tels paramètres ne tiennent pas compte de l'impact de l'allégement de la dette ni d'une baisse des taux d'intérêt sur le coût du service de la dette. La valeur actuelle des obligations futures au titre du service de la dette devrait en théorie être comparée à la valeur actuelle des recettes futures d'exportation. Cette méthode exige qu'on dispose d'une certaine quantité d'informations, et peut être sensible au taux d'escompte utilisé pour calculer la valeur actuelle. En pratique, trois ratios sont couramment utilisés pour l'analyse du fardeau de la dette :

    ·le ratio des paiements prévus au titre du service de la dette sur la valeur des exportations de biens et services ou ratio du service de la dette qui mesure l'impact des obligations au titre du service de la dette sur les flux de trésorerie en devises;

    ·le ratio des paiements d'intérêts prévus (ou réels) sur la valeur des exportations de biens et services, qui mesure le coût actuel de l'encours de la dette;

    ·l'encours total de la dette par rapport au PIB (ou à la valeur des exportations de biens et services) qui reflète la soutenabilité à long terme du fardeau de la dette.

    En règle générale, les ratios de la valeur actualisée nette (VAN) du service de la dette totale sur le PIB et sur la valeur totale des exportations servent à évaluer deux aspects importants de la capacité potentielle d'un pays à assurer le service de sa dette : les exportations (parce qu'elles procurent les devises nécessaires à cette fin) et le PIB (puisqu'il s'agit de la mesure la plus large de la génération de revenus dans une économie). Ces indicateurs sont habituellement fondés sur la notion de valeur actualisée plutôt que sur la valeur du service de la dette prévu pour tenir compte de la variation des conditions de crédit.

    Il est rarement possible, même après coup, de mesurer le facteur qui autoriserait une prédiction exacte des niveaux appropriés de ces ratios. Les indicateurs ont pour intérêt principal de signaler les situations où les problèmes de service de la dette deviennent plus probables. Les pays utilisent ces indicateurs en guise de signal d'avertissement empirique le point à partir duquel l'un ou l'autre de ces ratios dépasse une valeur critique : 80% dans le cas du ratio de la valeur actualisée du service de la dette sur le PIB, et 200-250% pour le ratio de cette valeur actualisée sur la valeur des exportations, avec un ratio correspondant du service de la dette sur les exportations supérieur à 25%. Dans de telles circonstances, un pays est jugé gravement endetté. Si aucune des valeurs critiques n'est dépassée, mais que l'un ou l'autre des ratios atteint 60% ou plus de la valeur critique, le pays sera jugé modérément endetté. Si les deux ratios sont inférieurs à 60% de la valeur critique, le pays sera jugé moins endetté. Ces chiffres sont fondés sur une analyse empirique de l'expérience des pays en développement et de leur performance en matière de service de la dette avec le temps. Le choix de ces ratios se répercute sur les déficits soutenables (souhaitables) des transactions courantes.

    La dette publique est soutenable lorsque l'Etat arrive à plus ou moins long terme à rembourser les dettes sans recourir au schéma de Ponzi23(*) (les générations d'après paient les dettes pour les générations d'avant).

    En temps discret l'équation d'évolution de la dette peut s'écrire24(*) :

    Bt+1 = (1+i) Bt +Dt

    Où B = dette, i = rendement du Bon de trésor et D = déficit public (hors paiement d'intérêt).

    Dt = Gt - Tt - At

    Gt = dépenses publiques, Tt = taxes, At = transfert publics (Aide publique au développement...).

    Un des indicateurs de la soutenabilité de la dette est le ratio de la dette sur le niveau du PIB : bt = Bt / Yt

    Soit nt le taux de croissance du PIB :

    bt = (1+i) bt-1 / (1+n) + dt

    Où d est le ratio du déficit primaire au PIB.

    Si on suppose un ratio constant de la dette sur le PIB comme objectif ou un chemin d'évolution stationnaire de l'économie :

    b(g-r) = b(n-i) = d

    Où g = taux de croissance réelle, r = taux d'intérêt réel, n = taux de croissance nominale et

    i = taux d'intérêt nominal.

    On peut en déduire la discipline budgétaire du traité de Maastricht. En prenant comme hypothèse un taux d'intérêt nominal i = 0 et une croissance nominale du PIB de 5%(soit 3% de croissance réelle et 2% d'inflation) et un ratio de la dette rapporté au PIB de 60%, on trouve un ratio de déficit primaire au PIB égal à 3% qui correspond au critère de Maastricht.

    Ces conditions de soutenabilité de la dette peuvent être améliorées en passant en temps continu. Supposons que les différentes variables suivent les équations différentielles suivantes :

    dB = iBdt + D pour la dette publique ;

    dY = nYdt pour la production.

    Dln (B/Y) = dlnB - dlnY = (i-n)dt + d où d = D/Y et db = (i-n)dt + d

    Finalement: b(t) = b(0) exp(i-n)t + ku d(s)exp[-(i-n)s]d(s)

    La soutenabilité peut être définie de la manière suivante : lorsque t tend vers l'infini, la valeur actualisée du stock de la dette doit s'annuler (on évite les bulles spéculatives et les schémas de Ponzi) :

    lim b(t) exp[-(i-n)t] = 0. Cette condition est la condition dite de transversalité.

    En effet, cette condition implique une cohérence entre sphère financière (taux d'intérêt) et sphère réelle. Si i>n ou (r>g), il suffit que b(t) soit majoré pour que la condition soit satisfaite et que l'Etat reste solvable. Si r<g, il faut que le ratio Dette/PIB diminue aussi vite ce qui signifie à un taux au moins égal à (n-i) pour que l'Etat reste solvable. Un taux d'intérêt au dessous du taux de croissance amène à une politique de coupe budgétaire. Il faudra diminuer le déficit primaire.

    b(0) = - kud(s)exp[-(i-n)s]d(s), la valeur initiale de la dette rapportée au PIB doit être égale, à la somme des flux actualisés des déficits primaires. On appelle cette contrainte la contrainte budgétaire intertemporelle de l'Etat.

    Pour satisfaire aux contraintes dette/PIB et dette/exportations, les pays qui jouissent d'un ratio exportations/PIB adéquat doivent porter leur attention sur le ratio dette/PIB si le ratio exportations/PIB réel dépasse le niveau souhaitable, et doivent mettre l'accent sur le ratio dette/exportations si le ratio réel est inférieur au ratio souhaitable. Ces ratios peuvent servir de signaux d'avertissement utiles d'un problème possible d'endettement, mais la situation économique des pays affichant des ratios semblables peut varier. Il convient donc de les utiliser avec prudence, et uniquement en guise de point de départ d'une analyse de la soutenabilité de la dette particulière au pays. Une évaluation complète de l'endettement d'un pays doit en effet tenir compte de sa situation macroéconomique globale et de ses perspectives de balance des paiements. Le niveau souhaitable du déficit des transactions courantes pour une dette extérieure viable devrait également être mesuré à l'aide de divers autres facteurs comme l'inflation à l'étranger, le taux de croissance national, le coefficient d'investissement, la proportion des investissements consacrés aux biens échangeables, la concessionnalité de la dette, et la proportion de l'Investissement Direct Etranger (IDE) dans les entrées de capitaux.

    Le fardeau que fait peser la dette extérieure sur les finances publiques est de plus en plus préoccupant. Dans beaucoup de pays qui connaissent des problèmes de dette extérieure, les paiements prévus du service de la dette absorbent une part importante des recettes de l'État, réduisant ainsi l'aptitude des pouvoirs publics à mettre en oeuvre des mesures d'assainissement. La soutenabilité de la dette extérieure est donc ainsi étroitement liée à la soutenabilité budgétaire. Pour un pays donné, les calculs utilisés pour déterminer la soutenabilité de la dette extérieure sont sensibles aux projections des variables exogènes. Cette question revêt une importance particulière pour les pays dont la situation de la balance des paiements dépend du comportement des prix des produits.

    II- LES EFFETS DE LA DETTE EXTERIEURE SUR QUELQUES AGREGATS

    1-L'endettement et la croissance économique

    Dans la littérature traditionnelle consacrée au développement, le recours à l'endettement peut exercer des effets positifs ou négatifs sur la croissance. En se plaçant du côté du pays emprunteur, l'endettement peut accélérer la croissance ( Kessler (D) et Ulmo (PA) [1985])25(*). De nombreux travaux théorique et empirique ont souvent recherché le lien dans les pays en développement entre la croissance et le recours massif à l'endettement par ces pays. Parmi ceux qui traitent du lien entre recours à l'endettement extérieur et le niveau de croissance, une part importante a été motivée par le souci de mettre en évidence des effets du financement extérieur sur la croissance économique du pays. En effet, l'influence que peut avoir un endettement extérieur sur la croissance d'un pays est difficile à mesurer. Néanmoins deux grandes hypothèses se rencontrent dans la littérature.

    Selon la première, l'endettement extérieur permet de réaliser les investissements que l'épargne intérieur ne peut financer ( Oliviera, Martins (J) et Plihon (D) [1990]26(*).

    La seconde soutient que le recours à l'endettement se substitut à l'épargne intérieure qui aurait donc tendance à fléchir. L'effet sur la croissance serait ici nul et les influences à long terme négatives puisque les comportements d'épargne auraient été affectés de façon défavorable (Grinffin (K) et Enos (J) [1970])27(*) . elpman (1989), Krugman (1988) et Sachs (1989) ont affirmé qu'au delà d'un certain point, un niveau élevé de dette extérieure agit comme une taxe marginale sur l'investissement car une fraction des gains de production provenant d'une augmentation de la formation du capital revient aux créditeurs sous la forme de remboursement de la dette. Dans la mesure où les investisseurs individuels internalisent l'effet de la taxe sur la dette (une hypothèse qui n'est pas aussi innocente qu'elle paraît) la peur de l'appropriation réduira le taux de rendement anticipé du capital après taxe. L'explication la plus connue est avancée dans les théories du surendettement, si l'on peut penser que la dette future dépassera les capacités de remboursement des pays débiteurs, le coût de son service découragera les investissements intérieurs et extérieurs pénalisant ainsi la croissance28(*) . Un endettement élevé peut donc entraîner un investissement faible, une croissance faible et en définitive un remboursement faible.

    2-L'endettement face au déficit public

    De nombreuses études ont montré que les déficits budgétaires entraînent un endettement extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte budgétaire de l'Etat, celle ci est approchée par le déficit budgétaire ou solde primaire.

    Cependant, Artus et Pierre MORIN (1991) soulignent que face aux chocs pétroliers, beaucoup de pays ont accru leur déficit structurel afin d'éviter la dépression. Ces déficits ont été pour la plupart financés par émission de titres. S'intéressant à la dette publique, ils ajoutent que s'il n'y a pas de création monétaire, à chaque période, une nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau (hors payement d'intérêt) et les intérêts de la dette. Ce qui leur permet d'écrire la fameuse équation suivante: Dt = Dt-1(1 + i ) + G-T

    Eduardo WIESNER et al (1998)29(*) ont également mis en exergue que le déficit public était à l'origine du financement extérieur créateur d'endettement. Ils estiment que la crise d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des interactions et de la combinaison des facteurs suivants les politiques économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et les conditions macro-économiques internationales défavorables. En ce qui concerne les politiques internationales de ces pays, il faut ajouter que la plupart d'entre eux ont enregistré des déficits budgétaires élevés. Ces déficits publics ont entraîné des déficits courants et un endettement extérieur excessifs. Par ailleurs, la forte augmentation de l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des investissements. Elle a été suivie d'une hausse de la consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il conclue que pour éviter un accroissement substantiel de la dette extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement de leurs finances publiques.

    3-L'endettement face aux taux d'intérêt et aux taux de change

    Ici on pense évidemment aux brusques variations des taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations des montants de crédits accordés (taux de change), qui peuvent être très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a frappé les pays d'Amérique latine. En ce qui concerne les pays à faible revenu, ces deux éléments ne jouent par contre qu'un rôle mineur, étant donné que leur financement extérieur est surtout public, constitué à base de dotations budgétaire à forte inertie. De même, les taux d'intérêts, souvent très faibles, varient aussi très peu (Marc RAFFINOT [1998])

    4-L'endettement et les termes de l'échange

    Ici il s'agit essentiellement des variations des prix ou des quantités des produits exportés, de certains produits importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu dans l'exportation de matières premières les rend très vulnérables à ce type d'instabilité. Ainsi dans le débat sur les causes de la dégradation régulière des exportations des pays au sud du Sahara depuis le début des années 1970, «  on a soutenu qu'ils avaient très mal géré les perturbations des termes de l'échange et que leur incapacité à surmonter les chocs extérieurs avait aggravé les problèmes d'endettement de l'Afrique (Cashin (P) et Pottillo (C) [2000]) 30(*).

    5-L'endettement extérieur et l'ouverture économique 

    La contrainte extérieure générée par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à opter pour des politiques favorisant les exportations et plus généralement pour une ouverture croissante de l'économie .Par ailleurs, les décisions de politique économique des Etats endettés sont souvent contraintes par l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose généralement que celles-ci cherchent à accroître le degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux d'ouverture, soit 52% d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant

    6-L'endettement et la fuite des capitaux

    Commençant au milieu des années 80, le phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de développement a suscité l'attention considérable dans la littérature de sciences économiques. Les études de cas dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de fuite des capitaux, de ses causes, et de ses effets. Dans une étude sur les fuites de capitaux de l'Afrique subsaharienne vers les pays les plus industrialisés intitulée « L'Afrique est-elle un créancier net ? », deux auteurs James K. Boyce et Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des capitaux au départ de 25 pays d'Afrique subsaharienne qui représentent 92% de la population du sous-continent, 93% du Produit intérieur brut et 91 % de la dette externe (l'Afrique du Sud n'est pas comprise dans les calculs) atteint 193 milliards de dollars pour la période 1970 - 1996. C'est nettement plus que le stock de la dette extérieure des pays concernés qui s'élevait en 1996 à 178 milliards de dollars. Poursuivant leur analyse, ils estiment que si cet argent avait été placé en banque à un taux d'intérêt normal, 193 milliards plus les intérêts représenteraient au bout de la période 285 milliards de dollars. C'est 50 % de plus que le total de la dette des pays concernés. Bref, dans la première comme dans la seconde hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre de leur étude. Oui, l'Afrique  subsaharienne est créancière nette. 

    Au cours de leur étude, ils se réfèrent aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant : « Pour chaque dollar emprunté à long terme par les pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir été réexportés sous forme de fuite des capitaux » (Hermes et Lensink, 1992) 31(*), concluant ainsi que la fuite des capitaux entretient l'endettement des pays africains.

    7-L'endettement et l'investissement des bailleurs de fonds

    Si une hausse du ratio service de la dette/exportations pousse les marchés à conclure que le pays débiteur ne pourra vraisemblablement pas assurer le service de sa dette dans un avenir prévisible, les investisseurs privés risquent de chercher à réduire leur exportation en retirant rapidement leurs fonds. Une telle réaction engendrera une pénurie de liquidités, à mesure que l'accès aux marchés internationaux des capitaux devient plus limité, et réduira ainsi l'investissement sous les niveaux normaux. Lorsqu'une proportion sans cesse croissante de l'épargne intérieure est imposée aux fins du remboursement de la dette, les contraintes imposées de l'extérieur sur les liquidités peuvent limiter sensiblement l'investissement et la croissance. Dans quelles circonstances de tels retraits sont-ils provoqués? Le phénomène est étroitement lié à l'évaluation faite par les marchés de la qualité de la politique économique et de l'aptitude des pouvoirs publics à la mettre en oeuvre. Lorsque la confiance règne, le pays peut emprunter des fonds supplémentaires pour amortir les effets du processus d'ajustement nécessaire à la réduction du ratio service de la dette/exportations et ainsi éviter un déclin brutal de la croissance. Si la méfiance s'installe, le resserrement du crédit, même s'il est causé par des événements ou des chocs exogènes, risque de nécessiter un ajustement important pour faire face au déficit des transactions courantes et aux sorties de capitaux qui en découleront probablement, simplement pour établir les bases du rétablissement d'un apport normal de capitaux.

    Il y a longtemps que les économistes ont discuté les conséquences négatives du poids de l'endettement. Il est clair que si l'endettement fournit des ressources à une économie, le service de la dette qui en découle la prive d'une partie de ses ressources. Lorsque le fardeau de la dette est très important, cette réduction de ressources peut conduire à une réduction de l'investissement et de la croissance (debt overhang au sens large). Ce fardeau que représente le service de la dette peut également réduire les ressources actuelles du pays (crowding-out).
    Les études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure et la croissance sont largement centrées sur les effets négatifs du surendettement : l'accumulation par un pays d'une dette si élevée peut amener le pays à ne plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les créanciers et investisseurs potentiels.

    8-L'endettement extérieur et politiques macroéconomiques

    Il est utile de faire une distinction entre les conséquences d'une nouvelle accumulation de dette extérieure et les conséquences d'une dette extérieure existante importante sur l'efficacité des politiques macroéconomiques. L'accumulation de dette extérieure (notamment aux fins des dépenses intérieures) dans des conditions de taux de change fixe tend à affaiblir la régulation monétaire en influant directement sur la masse monétaire. Cet effet s'observe en particulier dans les pays débiteurs qui ne disposent pas des moyens appropriés pour stériliser l'impact des entrées de capitaux sur la masse monétaire. Même si les effets sur la masse monétaire et sur le revenu finiront à terme par renverser la tendance initiale à l'expansion monétaire, ce processus de correction découle de l'expansion monétaire elle-même, et perturbe la stabilité à court terme du taux de change. L'ampleur de cette perturbation dépend du cadre temporel et de l'intensité des flux par rapport à la taille de l'économie. Ainsi, pour maîtriser entièrement les conséquences des emprunts extérieurs sur l'expansion monétaire, il faudrait renoncer à l'engagement en faveur d'un taux de change fixe ou imposer des limites aux mouvements de capitaux.

    Un endettement élevé peut également nuire à la politique monétaire, en particulier lorsqu'on procède au refinancement d'une dette extérieure importante ou à la correction d'un taux de change désaligné. La présence de tels facteurs signifie que des variations du taux de change peuvent avoir des incidences importantes sur le bilan des entreprises et des sociétés financières.

    En particulier, une dévaluation de la monnaie peut rendre ces entreprises techniquement insolvables sous l'effet de la hausse de la valeur de la dette extérieure en monnaie nationale. Cette solution est parfois nécessaire et utile, en particulier dans les pays où les entreprises se sont mises en situation financièrement vulnérable pour avoir compté sur une monnaie surévaluée. Dans la mesure où ces entreprises utilisent des facteurs importés, leurs coûts d'exploitation risquent d'avoir été réduits artificiellement par cette surévaluation. La dévaluation de la monnaie met un terme à ce processus et impose une discipline économique salutaire. Toutefois, les autorités craignent les effets possibles de cette mesure sur les entreprises nationales et leur réticence à pousser ces dernières à la faillite pourrait les conduire à surseoir à la correction du déséquilibre du taux de change. C'est ainsi que l'existence d'une dette extérieure importante limite l'application des politiques macroéconomiques.

    Une dette extérieure importante réduit également la souplesse de la politique budgétaire. Comme il est impossible de réduire les paiements d'intérêts, en particulier dans les situations où on procède à une correction du taux de change, l'ajustement a un impact plus sérieux sur les dépenses intérieures, y compris celles effectuées pour les biens non échangeables ; ce qui provoque du chômage. Compte tenu des difficultés inhérentes à la mobilisation des recettes et à la réduction des salaires, les corrections prendront vraisemblablement la forme d'un gel des salaires, d'une hausse de la dette intérieure, ou d'une activation de la planche à billets, nuisant ainsi sérieusement à la compétitivité nécessaire pour améliorer l'aptitude à assurer le service de la dette. La contradiction entre l'amélioration de la compétitivité et le maintien d'un budget équilibré est plus sérieuse en conditions d'endettement public élevé (Dornbusch, 1993). Ainsi, l'existence d'obligations importantes en matière de service de la dette tend à perpétuer la surévaluation de la monnaie et les déficits budgétaires importants.

    C'est pour corriger ces effets que la théorie s'est préoccupée du lien étroit qui existe entre endettement et performances économiques. Premièrement, le paiement du service de la dette (dans le présent comme dans le futur) peut réduire l'investissement (courant et futur) et par la suite la croissance économique. Pour Peter Wickam « la croissance est tronquée dans le présent, si le fardeau de la dette affecte le flux courant de ressources disponibles pour le pays ; dans le futur un taux élevé de ressources destinées au paiement du service de la dette décourage l'investissement.» Deuxièmement, le fardeau de la dette comme paiement de son service ainsi que son reéchellonnement peut affecter l'environnement politique en vigueur et pervertir les politiques économiques.

    CHAPITRE3 : ELEMENTS EMPIRIQUES DE L'EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN

    Si les ouvrages examinant l'effet de la dette extérieure sur la croissance abondent dans les écrits, peu d'études concernent spécifiquement les pays à faible revenu comme le Bénin.

    I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

    Pour analyser l'incidence de l'endettement sur la croissance, il importe d'examiner le poids la dette à un ensemble de variables et d'agrégats économiques du fait de leurs rôles dans l'augmentation de la croissance du PIB par habitant.

    1-L'endettement extérieur au Bénin

    Durant les années soixante-dix, la conjoncture internationale favorable a permis le recours à l'endettement extérieur de plusieurs pays en développement afin de soutenir l'effort d'investissement et la croissance économique. La conséquence immédiate d'une telle stratégie était la hausse de l'endettement externe conduisant les IFI en 1996 à adopter un dispositif global de réduction de la dette des PPTE.

    a- Structures de la dette extérieure Béninoise

    La dette extérieure béninoise est composée de deux grandes parties inégales.

    °La dette multilatérale

    °La dette bilatérale

    Le graphique n° 1 suivant montre la proportion que chacune des parties occupe dans le total de l'encours de la dette extérieure de 1986 à 2008.

    Graphique n°1 : Encours de la dette extérieure de 1986 à 2008

    Au 31 décembre 2008 la dette due aux créanciers institutionnels multilatéraux totalise un montant de 189,7  milliards de FCFA. Les principaux bailleurs dans cette catégorie demeurent l'Association Internationale pour le Développement (AID) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Les autres bailleurs sont la Banque Européenne d'Investissement (BEI), le Fonds International pour le Développement en Afrique (BADEA), la Banque Islamique pour le développement (BID), l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), le Fonds Monétaire International (FMI) et le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) etc...

    Le tableau complet récapitulant les principaux créanciers institutionnels multilatéraux du Bénin de 1986 à 2008 est disponible en annexe. Il faut noter qu'en général la grande part de la dette des pays pauvres très endettés est bilatérale, 56% de créance bilatérale, 28% de créance multilatérale et 16% de créance privée mais pour le Bénin, la situation est différente. En effet au 31 décembre 2008 la dette bilatérale ne représente ne représente que 36,7% et la dette multilatérale 63,3 %. La prépondérance de la dette multilatérale du Bénin s'explique par le recours aux prêts concessionnels que privilégie le pays.

    Au demeurant l'allocation des crédits a été telle que la reconstitution des ressources n'est pas assurée, celles-ci n'ayant pas été affectées prioritairement aux activités productives. Aussi force est de constater que même pour les projets générateurs de revenus, les problèmes de gestion ont souvent entravé la reconstitution voulue des ressources et ont conduit à l'incapacité d'assurer régulièrement le service de la dette. Le cas de la dette rétrocédée aux entreprises publiques est significatif à cet égard. Il s'avère donc qu'en plus de la question d'allocation intersectorielle des crédits, l'efficacité n'a pas toujours été de mise dans les projets financés. La rentabilité des investissements réalisés n'ayant pas été celle espérée, le poids excessif de la dette extérieure sur l'économie nationale reflète les effets pervers de la détérioration des termes de l'échange ainsi que les faiblesses observées dans l'allocation et la gestion des emprunts.

    Plus qu'une question de mesure du poids de l'endettement, le service de la dette est devenu un véritable problème dans la gestion des ressources internes et externes de l'Etat.

    Il est indéniable que dans l'ensemble la pression sur les ressources financières du pays débiteur est plus ou moins forte selon que les nouveaux tirages sur emprunts sont faibles ou importants. Sur le plan de l'allocation des ressources internes, la priorité accordée au paiement du service de la dette extérieure et la régression des tirages sur les prêts ont poussé l'Etat à se désengager des activités productives et mieux se concentrer sur les rôles qui sont les siens (justice, sécurité, éducation etc..) Les tableaux présentant la situation et les indicateurs de la dette extérieure sont disponible en annexe.

    b- Evolution de la dette multilatérale

    Les principaux créanciers du Bénin dans cette catégorie sont les institutions internationales. Les prêts se font à des taux concessionnels avec une durée plus ou moins longue (voir tableau n°1)

    Tableau n°1 : Les conditions d'octroi des crédits par les bailleurs multilatéraux

    Bailleurs

    Devises de prêts

    Devises de remboursement

    Taux d'intérêt moyen

    Nombre d'années d'échéance

    Nombre d'années de différé

    AID

    $US-DTS

    $US-Euro

    0.75%

    40

    10

    BADEA

    $US

    $US

    2%

    13 à 16

    5 à 6

    BEI

    Euro

    Euro

    1%

    5 à 40

    4

    BID

    DI

    DI- $US

    2,5%

    15 à 25

    3 à 7

    BOAD

    FCFA

    FCFA

    3,025%

    18

    5 à 7

    FIDA

    DTS

    Euro

    0,75%

    30

    10

    Fonds CEDEAO

    UCAO

    Euro

    4%

    14

    4

    Fonds OPEP

    $US

    $US

    1%

    12 à 20

    5

    FAD

    UC

    $US

    0,75%

    50

    6 à 7

    FSN

    UC

    $US

    2%

    24

    4

    FMI

    DTS

    Euro

    0,5%

    15

    5

    Source : CAA

    Le tableau relatif aux conditions des crédits octroyés par les bailleurs de fonds multilatéraux met en relief les conditions de taux d'intérêts, de devises de remboursement et de durée ainsi que le différé de chacun des créanciers multilatéraux.

    Au 31 décembre 1986, première année de la série statistique et antérieure au programme d'ajustement, l'AID avait déjà accordé à l'économie béninoise 26 prêts pour un engagement de 79 milliards de FCFA. Pendant cette période, 57 milliards étaient déjà décaissés et l'AID décomptait un encours de 55,4 milliards de FCFA sur le Bénin. Ensuite le FAD apparaît et accorde les mêmes conditions que l' AID 32(*).

    A partir de 1989 nous assistons à une explosion de la dette multilatérale expliquée d'une part par l'accès du Bénin au financement international (après la signature du premier PAS), et d'autre part par l'octroi des prêts à des taux concessionnels par les organismes multilatéraux.

    c- Evolution de la dette bilatérale

    La dette bilatérale se définit comme celle due à un gouvernement ou à une institution spécialisée d'un gouvernement ou encore celle due à une banque privée ou publique d'un autre pays. Cette catégorie de dette, comme la première, se présente sous plusieurs formes. On distingue :

    v La dette directe de l'Etat qui peut être à la charge définitive, rétrocédée à la structure bénéficiaire du financement ou répercutée. Dans le cas de la dette répercutée, la structure bénéficiaire du financement supporte intégralement le risque de change ;

    v La dette avalisée par l'Etat est celle ou le bénéficiaire est distinct de l'Etat qui n'intervient qu'en cas défaillance de ce dernier ;

    v La dette non avalisée est due par la structure bénéficiaire mais non garantie par l'Etat.

    Tableau n° 2 : Les conditions d'octroi des crédits par les bailleurs bilatéraux

    BAILLEURS

    Devises de prêts

    Devises de remboursement

    Taux d'intérêt moyen

    Nombre d'années d'échéance

    Nombre d'années de différé

    Fonds Koweïtien

    DK

    DK

    5%

    17

    6

    Chine

    YUAN RMB

    Nature ou devise

    1%

    10 à 25

    10

    Japon

    Yen

    Yen

    0% à 1%

    30

    10

    France

    Euro

    Euro

    2,25%

    10 à 30

    3 à 10

    USAID

    $ US

    $ US

    2,25%

    25

    9

    Belgique

    Euro

    Euro

    0%

    12 à 25

    4 à 10

    Russie

    RBL

    $ US

    2,25%

    18

    10

    Source : CAA

    Le portefeuille de la dette bilatérale du Bénin est assez diversifié au regard de la diplomatie agissante mise en oeuvre dans la coopération avec le reste du monde.

    A l'instar de ce qui a été fait au niveau de la dette multilatérale, nous apprécierons globalement le niveau des contribution au financement du développement du Bénin à travers les crédits et les conditions dont ils sont assortis dans le processus de l'endettement extérieur. La France reste le premier partenaire en matière de financement de l'économie béninoise ; elle intervient soit par le biais des avances du trésor, soit par les emprunts.

    d- Analyse globale de l'évolution de quelques indicateurs macroéconomiques

    La situation de la dette extérieure a évolué progressivement de 1989 jusqu'en 1993 avant de s'envoler sous l'effet de la dévaluation du FCFA intervenue en janvier 1994. L'encours de la dette extérieure est le montant mobilisé moins les intérêts. Il est passé de 321,53milliards au 31décembre 1993 à 628,43milliards FCFA au 31 décembre 1994 pour s'établir ensuite à 703,06 ; 757, l et 748,21 milliards FCFA respectivement en 1995, 1996 et 199733(*). L'évolution de l'encours de la dette extérieure depuis 1989 connaît une ascension plus ou moins régulière avant et après la dévaluation du FCFA. Elle s'explique d'une part par l'importance des crédits mobilisés dans le cadre de l'ajustement et aussi par l'effet double du rééchelonnement sur la consolidation des intérêts et l'annulation partielle de l'assiette de consolidation. Sur les encours de la dette extérieure, ceux de la dette multilatérale présentent une prédominance suite au retrait des statistiques de la Société Sucrière de Savè (SSS) et de la société des ciments d'Onigbolo (SCO) 34(*) aux effets des rééchelonnements. Ainsi de 1990 à 1993 les encours de la dette multilatérale représenteraient respectivement 56,3%, 60,9%, 61,4% et 63,6% du total contre 43,7%, 39,1%, 38,6% et 36,4%35(*) pour la dette bilatérale. Le ratio encours/PIB très déterminant dans l'analyse de la dette n'est pas très stable à partir de la dévaluation. Il a atteint des niveaux qui dépassent le maximum des 70% retenu dans le cadre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) en 1994, 1995 et 1996 (75% ; 80,32% ; 75,08%) avant de redescendre à 72,56%36(*). De 1995 à 2008, nous avons également assisté à cette évolution la baisse qui est passée de 80,32% à 10, 3%37(*).

    Par contre, la tendance à la hausse du radio encours/PIB peut s'expliquer aussi par le fait que le facteur exogène qui est la dévaluation n'a fortement affecté que l'encours qui a presque doublé alors que le PIB qui est déterminé en monnaies nationales n'a pas connu la même évolution.

    Le service de la dette est effectivement assuré et depuis 1993 aucun arriéré n'est enregistré à la fin de l'année. Malgré le doublement du service à partir de 1994, un effort particulier est fait à cet effet et ceci rentre dans le cadre du respect des critères de performance du programme38(*). De 1980 à 1984 le service de la dette extérieure est normalement assuré et ne posait pas de problème ; les difficultés précédemment exposées ont contribué à l'alourdir et il faut attendre les années 1993 avant de revenir à la situation normale.

    Le coefficient du service de la dette extérieure ou ratio de service de la dette extérieure / recettes d'exportations indique la part prélevée des recettes courantes d'exportations pour régler le montant des intérêts et du principal afférents aux emprunts extérieurs au titre d'une année. Il a été successivement de 62,62% ; 45,88% ; 93,73% ; 48,47% ; 26,38% et 30,52% de 1990 à 199539(*). Ce ratio est contenu dans la limite du seuil de 25% acceptable pour une utilisation judicieuse du solde des recettes d'exportation à des opérations d'importation de biens d'équipement sur la période de 1996 à 200840(*).Ce ratio se situe principalement autour de 3% depuis les années 2004 à 2008 .

    Le ratio service de la dette assuré/recettes publiques montre la part des recettes globales de l'Etat affectée au service de la dette extérieure. Le budget étant essentiellement fiscal, ce ratio devrait être très bas pour permettre à l'Etat d'affecter la grande partie de ses ressources à l'importation des biens d'équipement, au financement des projets et au paiement des salaires de fonctionnaires.

    e- Analyse graphique de l'évolution du ratio de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur

    Graphique n°2 : Evolution de la dette extérieure/ PIB (%)

    L'allure générale de la courbe de l'encours de la dette extérieure sur le produit intérieur brut est concave et présente six (6) pics. L'indicateur présente une évolution croissante de 1974 à 1979 pour atteindre en 1980 un taux de 33,81%. La période 1980 à 1985 a été marquée par une évolution ascendante passant de 33,81% à 80,33% en 1995. De 1996 à 2008 ce ratio a connu une baisse passant de 75,08% en 1996 à 10,3% en 2008.

    2- Initiative PPTE : évolution et perspectives

    L'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale a ravivé le débat sur le rapport entre l'emprunt extérieur et la croissance économique.

    Au cours des trente dernières années, les pays en développement ont bénéficié de prêts considérables qui devraient permettre leur décollage rapide. Cependant, face aux pics atteints par les ratios d'endettement, un constat s'est imposé : pour nombre de ces économies, le remboursement de cette dette est non seulement un frein aux performances économiques mais également une tâche quasi impossible. C'est ainsi que naît la crise d'endettement. Cette crise qui a commencé dans les années 1980, a mis nombre de PED en cessation de paiement

    et a nécessité une forte implication des institutions multilatérales, notamment le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

    . Ainsi, dans les années 1970, les pays en développement se sont endettés pour financer leurs investissements. La dette permettait de réaliser des taux de croissance élevés et de diminuer en même temps l'excédent de liquidité internationale cumulée par les banques, consécutif aux importants excédents dégagés par les pays exportateurs de pétrole. Avec l'inauguration par les Etats Unis, d'une politique monétaire anti-inflationniste, sous l'ère Volker, les taux d'intérêt à court terme ont été fortement relevés, ce qui du reste, a porté la charge des intérêts à des niveaux inattendus par les pays emprunteurs. Ce problème a été accentué par la forte appréciation du dollar sur le marché des changes, appréciation qui, augmenta substantiellement la valeur réelle de la charge de la dette, libellée en grande partie en dollar. Par ailleurs, les prix des matières premières se sont effondrés, déprimant les termes d'échange de beaucoup de pays pauvres qui se sont retrouvés contraints d'emprunter pour rembourser. C'est le début d'une spirale infernale qui débouchera sur la crise de l'endettement. Les pays africains n'ont pas échappé à cette crise. En effet, l'appauvrissement de l'Afrique a évolué en corrélation directe avec son endettement. Le poids de la dette est devenu tel que la plupart de ces pays consacrent une part considérable de leur budget au remboursement de la dette. Mais cette réalité insoutenable n'empêche pourtant pas la dette de gonfler inlassablement : la dette extérieure de l'Afrique a presque quadruplé entre 1980 et 1999 passant de 60 à 231 milliards de dollars alors qu'elle a remboursé dans la même période près de trois fois ce qu'elle devait au départ. La conséquence dramatique est que l'Afrique subsaharienne, pendant les années 1990, a payé quatre fois plus pour sa dette que pour ses budgets de santé et d'éducation réunis. Face à cette situation, le FMI et la Banque Mondiale ont lancé l'Initiative HIPC (Heavily Indebteb Poor Countries) ou PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), dont le but visé est de créer les conditions pour que les pays continuent de bénéficier de financements extérieurs pour leur développement sans accumulation d'arriérés. Ainsi, l'initiative PPTE a pour objectif de rendre soutenable la dette des pays pauvres très endettés, dans une dynamique de redéploiement des dépenses publiques en faveur des secteurs sociaux, et de créer les conditions favorables à la croissance économique. L'objectif fondamental est de reconstituer la capacité productive des pays traités dans une logique de développement durable. Au-delà de l'optimisme qu'inspire l'économie béninoise qui a renoué avec la croissance, à la faveur des réformes entreprises au cours des années 1990, le Bénin ne pourra arracher à la pauvreté une partie importante de sa population sans accélérer sa croissance. L'incapacité de l'économie béninoise à atteindre un taux d'au moins 7 %, minimum nécessaire pour réduire la pauvreté, a amené les autorités à poser la problématique de l'accélération de la croissance. A cet effet, plusieurs facteurs ont été identifiés comme ne répondant pas aux exigences d'une croissance accélérée : la faible productivité des facteurs, le manque de crédibilité du système juridique, la faiblesse de ressources allouées à l'économie nationale, etc. Afin de remédier à cette insuffisance de ressources, le Bénin s'est tourné vers l'endettement extérieur pour suppléer au déficit des ressources internes.

    L'Initiative PPTE mise en oeuvre par ces dernières a défini des seuils pour les ratios d'endettement, destinés à établir ou non la soutenabilité de la dette des pays pauvres.

    A l'issue d'une première évaluation, la dette du Bénin a été déclarée soutenable par ces institutions en juillet 1997, ce qui ne permettait pas au pays de bénéficier de l'Initiative PPTE. En effet, les allègements de dette obtenus par le Bénin à l'occasion des programmes d'ajustement structurels, conjugués à l'amélioration de la situation économique ont favorisé une réduction du service de la dette, ce qui a permis d'obtenir des ratios contenus dans les limites fixées. Cependant, il a été fait la remarque que les calculs effectués ne sont pas exempts de critiques. Le Bénin est un pays de transit vers les pays voisins surtout le Nigeria. Or, la méthodologie d'enregistrement dans les statistiques de la balance des paiements recommandée par le FMI est basée sur le principe de changement de propriété. Comme le transit pur et simple n'implique pas un changement de propriété au Bénin, il a été déduit du montant des exportations, ce qui a fait passer le ratio dette extérieure en termes de VAN et exportations de 158 % à 222 % entre 1996 et 1998 : la dette extérieure du Bénin est ainsi déclarée insoutenable.

    Cette analyse de la viabilité de la dette s'est limitée au calcul des ratios d'endettement sur une période de deux ou trois années et à en établir des projections à court et moyen terme à partir de scénarii sur l'évolution de la conjoncture, pour déterminer si la dette est soutenable.

    Grâce aux performances enregistrées dans la mise en oeuvre de politiques macroéconomiques saines et de réformes structurelles significatives, le Bénin a bénéficié depuis 2003 de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés et de l'Allègement de la Dette Multilatérale. Au point de décision, lorsque le pays est officiellement admis à l'IPPTE, est calculé le montant des allègements à accorder. L'essentiel de ces allègements prendront effet lorsque le pays aura achevé l'ensemble du processus, c'est-à-dire lorsqu'il aura atteint le point d'achèvement. Mais une part minime d'allègements lui est quand même concédée durant sa phase intérimaire. Les mesures générales requises pour l'atteinte du point d'achèvement sont : la mise en oeuvre satisfaisante du DSRP complet d'au moins un an ; une utilisation des économies réalisées à travers les remises sur les services de la dette selon les termes convenus au point de décision ; une bonne performance macro-économique selon les termes du Programme Renforcé de Lutte contre la Pauvreté du FMI.

    3-Aspects méthodologiques

    La confirmation de nos hypothèses respectives se fera à partir de régressions économétriques. Pour cela, nous allons spécifier nos modèles, préciser les sources de nos données et ensuite le choix de la méthode économétrique appropriée pour nos estimations.

    a- Cadre de base

    Pour parvenir à la vérification de nos hypothèses nous partons de travaux empiriques. Le modèle de base est celui-ci.

    tcroist = á0 + á1(pibh)t-1 + á2vtet + á3apdt + á4ltinvpt +á5ouvct + á6deficit + á7servdettt + á8encdettt + á9encdettt² + á10lpopt +á11ltinvpt +á12surendt +á13Fcapt +åt

    Ce modèle analytique proposé par Odjo et Oshikoya (1995) et repris par Alain Y. (2006) faire ressortir les differents canaux par lesquels la dette extérieure influence la croissance économique.

    b- Spécification du modèle

    Les nouvelles théories de la croissance ont engendré une forte reprise des analyses empiriques, et notamment économétrique sur le lien entre dette et croissance. Toutefois, peu d'analyses portent spécifiquement sur la croissance des pays les plus pauvres. La plupart des analyses mettent en général l'accent sur une « particularité » africaine qui se matérialise par le fait que la variable muette attachée aux pays africains est significative. Ojo et Oshikoya (1995) trouvèrent que la croissance africaine s'explique positivement par le taux d'investissement, négativement par le taux de croissance de la population, positivement par les exportations, positivement par le taux de change réel. Cette spécificité a été analysée en détail par Collier et Gunning (1997). Ils conclurent que quatre facteurs jouent un rôle important dans la faible performance africaine en terme de croissance : faible ouverture du marché des biens (du fait de nombreuses distorsions), manque de capital social (fractionnement socio ethnique, respect des contrats), risques élevés (notamment au niveau de l'inflation) et faible performance des services publics. La faiblesse du secteur financier joue également un rôle mais moins important.

    Pour cerner les effets de la dette, nous avons ajouté au modèle de croissance standard quatre variables communément utilisées : la valeur nominale et la valeur actuelle nette de l'encours de la dette publique extérieure, et chacune de ces valeurs exprimée en pourcentage du PIB et en pourcentage des exportations de biens et de services. En principe, la valeur actuelle nette de la dette rend compte du degré de concessionnalité des prêts dits de longue période, d'amortissement et de taux d'intérêt inférieurs à ceux du marché et donne donc une meilleure idée de la charge escomptée des futurs paiements du service de la dette que la valeur nominale de la dette.

    Les causes déterminantes de la croissance économique dans le long terme selon la littérature économique sont données par la croissance de la population économiquement active, la croissance de la technologie et la croissance du capital physique (investissement). Dans ce travail, on pose la dette extérieure comme une variable de contrôle qui affecte indirectement la croissance à travers l'investissement. Le modèle empirique que nous utilisons pour estimer les effets de la dette sur la croissance est de la forme tcrois=f(Y,ç) ou Y sont les variables explicatives et tcrois la variable dépendante et ç le terme d'erreur .

    Le choix des variables du modèle prend en compte les réalités politiques, économiques et financières du pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de certaines variables répond à un double souci. D'abord il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur, ensuite de faciliter les interprétations avec des élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais 1998). Enfin dans le souci de simplifier le nombre de variables afin de les coller aux réalités économiques et suite à l'indisponibilité de ces variables, il sera procédé à la modification du modèle. Ce faisant, la forme fonctionnelle retenue est la suivante :

    tcroist = á0 + + á1vtet + á2lapdt + á3ltinvpt4ouvct + á5tdb + á6servdettt + á7encdettt + á8encdettt² + åt (I)

    Où les différentes variables représentent ce qui suit :

    · tcrois: le taux de croissance réelle par habitant du PIB ;

    · vte : les variations des termes de l'échange ;

    · tdb :taux du déficit du solde budgétaire de l'administration centrale ;

    · lapd : l'indicateur de l'aide publique au développement de tous les bailleurs de fonds(en logarithme)  ;

    · tinvp : taux d'investissement public;

    · ouvc : un indicateur de l'ouverture commerciale (les exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;

    · Servdett : le total du service de la dette publique en pourcentage des exportations ;

    · encdett : les variables indicatives de l'encours de la dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en pourcentage du PIB ;

    · encdett² : ces mêmes variables de l'encours de la dette mais cette fois-ci élevée au carré ;

    · åt représente les perturbations aléatoire et suit une loi normale de moyenne nulle et de variance constante.

    Nous avons introduit des variables de contrôles car il n' y a pas que la dette qui influe sur la croissance. Il s'agit du taux d'investissement qui reflète l'impact du facteur capital humain et capital physique dans le processus de production ; son signe doit être positif.

    Les termes de l'échange sont mis pour capter les effets de chocs extérieurs dans ces économies surtout que la plupart est dépendante et exportatrice des matières premières ; et ces économies sont pratiquement vulnérables à ces chocs mais le signe attendu est positif. Le solde budgétaire est inclus pour voir l'impact des politiques du gouvernement et du budget sur la croissance et doit avoir un signe positif. L'indicateur de l'ouverture commerciale avec un signe positif est introduit pour stimuler la productivité à travers les transferts des connaissances et des bénéfices efficients ; l'aide au développement publique est modélisée pour voir son importance dans ces économies et doit avoir un signe positif. Enfin, pour faire la distinction entre l'effet d'éviction de la dette et la thèse du surendettement (debt overhang), nous avons utilisé le service de la dette rapporté aux exportations et les indicateurs de la dette au premier et second degré. Le ratio service de la dette sur exportation doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet d'éviction tandis que pour l'existence de la thèse du surendettement, il faut que le signe du coefficient de la dette soit positif et celui de la dette au carré négatif. Ainsi, le pic de notre équation quadratique va identifier le niveau du stock de la dette où l'impact marginal de la dette sur la croissance devient négatif.

    c- Collecte des données

    Nous avons utilisé les données secondaires. Les données annuelles issues des Institutions internationales (le FMI et la Banque Mondiale), régionales (l'UEMOA et la BCEAO) et nationales (le Ministère de l'Economie et des Finances, la Direction Générale du Budget et l'Institut National de la Statistique et d'Analyse Economique) ont été mobilisés pour construire une base de donnée. Il s'agira ainsi des séries chronologiques qui couvrent la période 1974-2008, soit 34 observations.

    d- Traitement des données

    Nous retenons dans le cadre de la présente étude la période allant de 1974 à 2009. Cette période relativement longue présente l'avantage de se prêter aux tests économétriques et de nous rassurer la robustesse des résultats à obtenir. Elle nous permet en outre de suivre l'évolution des variables selon les différents régimes qu'a connus le Bénin.

    L'estimation des modèles s'est faite par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) sur le logiciel Statique. Aussi, des tests de diagnostic et de validation ont été nécessaires avant l'interprétation des résultats au seuil de 5%.

    ü Tests de diagnostic

    Ø Test de racine unitaire : c'est le test de DICKER-FULLER Augmented (ADF) qui est utilisé pour vérifier la stationnarité des séries ;

    Ø Test de cointégration de JOHANSE4N : lorsque les séries ne sont pas stationnaires en niveau et intégrées de même ordre ;

    Ø Test de RAMSEY : l'objet de ce test est- de voir si le modèle souffre de l'omission d'une ou plusieurs variables pertinentes en introduisant une variable fictive.

    ü Tests de validation du modèle

    L'estimation par les MCO se fonde sur des hypothèses fondamentales. Des tests de validation ont donc été effectués avant d'interpréter les valeurs des coefficients. Il s'agit de :

    Ø La qualité de régression, R²ajusté ;

    Ø La statistique DW et du test de BREUSCH-GODFREY pour l'autocorrélation des résidus ;

    Ø Le test d'hétéroscédaticité de white ;

    Ø Test de colinéarité de Klien ;

    Ø Test de significativité global du modèle de FISCHER.

    Ø Test de normalité de JARQUE-BERA.

    Au total, on peut retenir à la suite des travaux passés en revue que l'analyse sur l'effet de la dette extérieure connaît un regain d'intérêt. Cependant, il n'en demeure pas moins vrai que presque la quasi-totalité des études empiriques réalisées sur la question se limite au lien avec la pauvreté et s'intéresse peu à la relation directe entre le financement extérieur et la croissance. Aussi, ce champ d'analyse est loin d'avoir abouti à une certaine unanimité. Pour ce qui nous concerne, nous menons la réflexion dans la dynamique de l'augmentation du taux de croissance. A cet effet, le modèle développé est essentiellement un outil d'analyse quantitative qui nous permet d'apporter notre modeste contribution à la compréhension de l'impact potentiel des concours extérieurs sur la croissance au Bénin.

    II- PRÉSENTATION DU MODÈLE ET ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE EXTÉRIEURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN

    Cette partie examine les explications empiriques de la croissance du PIB du Bénin à travers l'étude de la stationnarité et de la cointégration.

    Il s'agit de présenter l'estimation de la relation de long terme ainsi que la détermination de l'ordre d'intégration des variables qui autorise l'étude de la cointégration et l'élaboration de modèle à correction d'erreur.

    1-Présentation du modèle

    a- Etude de la stationnarité et cointégration

    ü Rappel du modèle et détermination des degrés d'intégration des variables

    - Rappel du modèle

    Le modèle estimé est défini comme suit :

    tcroist = á0 + + á1vtet + á2lapdt + á3ltinvpt +á4ouvct + á5tdb + á6servdettt + á7encdettt + á8encdettt² + åt (I)

    - Détermination de l'ordre d'intégration des variables

    Depuis que l'économétrie a perçu que la validité des estimations est tributaire de la stationnarité des variables ; il est recommandé de toujours commencer par chercher l'ordre d'intégration des variables dans tout travail d'économétrie.

    Cela est d'autant plus important et pertinent dans la présente étude que les variables utilisées dans le modèle, sont toutes des variables macroéconomiques, qui d'ordinaire, sont non stationnaires.

    ü Règle de décision

    La détermination de l'ordre d'intégration des variables est faite suivant les tests de racine unitaire. A ces tests, appliqués à l'aide du logiciel STATA sont attachés des règles de décisions précises permettant de se prononcer sur l'ordre d'intégration des variables.

    La stationnarité de la variable est jugée à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented Dickey- Fuller test statistics) et critical value ( Mackinon critical values for rejection of hypothesis of unit root c'est-à-dire la valeur critique de Mackinon).

    Les hypothèses alternatives qui se présentent à l'issue du test sont :

    H0 : Racine unitaire ou non stationnarité

    H: Non racine unitaire ou stationnarité

    Si ²ADF² < va leur critique de Mackinon alors l'hypothèse H0 est accepté par conséquent la série est non stationnaire.

    Si ²ADF² > valeur critique de Mackinon alors l'hypothèse alternative H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série. Les tests sont appliqués à niveau puis en différence première au cas ou il y aurait présence de racine unitaire à ce premier stade.

    L'étude de la cointégration se fait sur la base de la stationnarité des séries.

    Les séries étant stationnaires et intégrés des d'ordre différents, le test de cointégration se fera par la méthode de Johansen.

    Des MCE peuvent être alors élaborés et estimés à partir de la relation de long terme estimée. Les MCE fournissent des élasticités des variables aussi bien pour le court terme que pour le long terme. Ils traduisent le degré d'influence des variables exogènes sur la variable endogène.

    L'étude considère le seuil de 5% pour la validation des hypothèses

    - Test de stationnarité

    Le tableau ci dessous résume les résultats des tests de racine unitaire appliqués à niveau à l'ensemble des variables.

    Tableau n°3 : Résultats des tests de stationnarité à niveau.

    Variables

    Statistiques ADF

    Valeurs critiques (5%)

    Valeurs critiques (1%)

    Résultats

    tcrois

    -3,466

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    vte

    -3,181

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    lapd

    -3,523

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    tinvp

    -2,402

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    ouvc

    -3,151

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    tdb

    -3,053

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    servdett

    -3,870

    - 3,564

    - 4,297

    Stationnaire

    encdett

    -1,573

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    encedett²

    -1,383

    - 3,564

    - 4,297

    Non stationnaire

    Source : Nos propres investigations au Bénin

    Les tests de racine unitaire sur toutes les variables aboutissent aux résultats suivants :

    ²ADF² < valeur critique de Mackinon au seuil de 5% alors l'hypothèse H0 est accepté par conséquent les variables tcrois, vte, lapd, tinvp, ouvc, tdb, encdett et encdett² sont non stationnaires.

    ²ADF² > valeur critique de Mackinon au seuil de 5% alors l'hypothèse alternative H1 est acceptée par conséquent la variable servdett est stationnaire.

    L'examen de l'ordre des variables non stationnaire se poursuit en différence premiere et les résultats sont fournis par le tableau suivant :

    Tableau n°4 : Résultats des tests de stationnarité en différence première

    Variables

    Statistiques ADF

    Valeurs critiques (5%)

    Valeurs critiques (1%)

    Résultats

    tcrois

    -7,277

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    vte

    -7,577

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    Iapd

    -8,040

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    tinvp

    -5,267

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    ouvc

    -6,886

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    tdb

    -6,272

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    encdett

    -5,385

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    encdett²

    -5,721

    - 3,568

    - 4,306

    Stationnaire

    Source : Nos propres investigations au Bénin

    Les résultats des tests de racine unitaire en différence première permettent aussi l'étude de la contégration.

    En effet, pour toutes les variables

    ²ADF² > valeur critique de Mackinon au seuil de 5% ce qui permet d'accepter l'hypothèse alternative H1 de stationnarité des variables correspondantes.

    Ainsi on peut procéder à la construction du modèle à correction d'erreur (MCE) encore appelé  « Modèle à Correction d'Equation », déduit de la relation de long terme (I)

    L'estimation des MCE donne des élasticités aussi bien de court terme que de long terme des variables du modèle, permettant de juger directement du degré de liaison causale entre les variables explicatives et le taux de croissance du PIB.

    b- Cointégration et validation des hypothèses

    ü Test de cointegration, modèle de long terme et modèle à correction d'erreur

    -Test de cointegration

    Dans notre étude, les séries n'étant pas intégrés du même ordre, le test de cointegration de Johansen s'impose. Les résultats se résument dans le tableau suivant :

    Tableau n°5 : Résultats des tests de cointegration

    Traces statistiques

    Critical values

    Rang de cointégration (r)

    tcrois

    351,0047

    192,89

    vte

    225,6254

    156,00

    Lapd

    160,2297

    124,24

    tinvp

    101,0893

    94,15

    ouvc

    71,6263

    68,52

    tdb

    46,7976

    47,21

    servdett

    23,5082

    29,28

    encdett

    8,1244

    15,41

    encdett²

    0,5949

    3,76

    Source : Nos propres investigations au Bénin

    Le rang de cointégration est égale à 5 >1. Les variables tcrois, vte, lapd, tinvp et ouvc sont cointégrés, d'où la nécessité d'écrire en plus du modèle de long terme un modèle de court terme.

    -Modèle de long terme

    Après les différentes estimations l'équation de long terme se présente comme suit :

    tcrois = 2,8267 -0,5642vte -0,0303lapd - 0,1193tinvp - 1,7285ouvc

    (1,74)* (0,66) (-0,59) (1,80)* (0,70)

    +6,1242tdb -0,0129servdett +0,1489encdett -0,0154encdett²

    (1,20) (-1,00) (3,19) *** (-3,41) ***

    NB : Les chiffres entre parenthèses sont des statistiques de Student calculés

    * significatif à 10%

    ** significatif à 5%

    *** significatif à 1%

    -Modèle à correction d'erreur

    Le modèle à correction d'ereur s'obtient en introduisant dans l'équation (I), les différentiels (D) au niveau des variables de retard tels que :

    D(Xt ) = Xt -Xt-1

    Xt-1 = variable retardée

    Le modèle à correction d'erreur correspondant à notre modèle s'établit comme suit :

    D.tcroist = â0 + â1D.vtet + â2D.lapdt + â3 D.tinvpt4 D.ouvct +

    â5D.tdbt + â6D.encdettt + â7 D.encdett²t + â8servedettt +

    â9tcroist-1 + â10vtet-1 + â11lapd t-1 + â12tinvp t-1 + â13ouvc t-1 + â14tdb t-1 +

    â15servdett t-1 + â16 encdettt-1 + â17 encdett² t-1 +ut (II)

    La validité du MCE est liée au signe du coefficient d'erreur Â9 qui doit être négative et significative c'est-à-dire différent de zéro. Les élasticités de court terme sont représentées par les coefficients â1, â2, â3, â4, â5, â6 et â7 tandis que celles de long terme sont dérivés de : â9, â10, â11, â12, â13, â14, â15, â16, et â17.

    Le tableau ci-dessous rend compte de façon synthétique du résultat de l'estimation du MCE, (le tableau traduisant les résultats complets de cette estimation est disponible en annexe).

    Tableau n°6 : Résultats des estimations du MCE

    Variables

    coefficients

    tcalculés

    pvalue

    constante

    5,905153**

    2,20

    0,044

    D.vte

    1,143617

    1,16

    0,264

    D.lapd

    -0,104440

    -1,32

    0,206

    D.tinvp

    0,009433

    0,09

    0,932

    D.ouvc

    -3,134803

    -0,98

    0,343

    D.tdbt

    7,095054

    1,23

    0,238

    D.encdettt

    0,051974

    0,56

    0,585

    D.encdett²t

    -0,000633

    -0,78

    0,449

    servedettt

    -0,022688

    -1,50

    0,155

    tcroist-1

    -0,940381***

    -4,57

    0,000

    vtet-1

    0,679884

    0,62

    0,548

    lapd t-1

    -0,168811**

    -2,31

    0,035

    tinvp t-1

    -0,250184**

    -2,69

    0,017

    ouvc t-1

    2,894864

    0,71

    0,486

    tdb t-1

    9,190106

    1,28

    0,219

    servdett t-1

    -0,038299**

    -2,70

    0,016

    encdettt-1

    0,233300***

    3,44

    0,004

    encdett² t-1

    -0,002423***

    -3,63

    0,002

    Source : Nos propres investigations au Bénin

    NB:

    * significatif à 10%

    ** significatif à 5%

    *** significatif à 1%

    R² =0,7148

    R² ajusté= 0,3915

    On rappelle qu'un coefficient est significatif ou significativement différent de zéro lorsque la statistique calculée (t-statistic) de student est supérieure à celle tabulée au seuil á à n-k degré de liberté (n= nombre d'observation, k = nombre de variables explicatives). Tout ceci est confirmé par la probabilité critique qui doit être inférieure à 5%.

    Tableau n°7 : Matrice des élasticités des variables

    Variables

    Elasticités de court terme

    Elasticités de long terme

    vtet-1

    1,143617 (1,16)

    0 ,723 (0,62)

    lapd t-1

    -0,104440 (-1,32)

    -0,179** (-2,31)

    tinvp t-1

    0,009433 (0,09)

    -0,266** (-2,69)

    ouvc t-1

    -3,134803 (-0,98)

    3,078 (0,71)

    tdb t-1

    7,095054 (1,23)

    9,773 (1,28)

    servdett t-1

    0,051974 (-1,50)

    -0,041** (-2,70)

    encdettt-1

    -0,000633 (0,56)

    0,248*** (3,44)

    encdett² t-1

    -0,022688 (-0,78)

    0,003*** (-3,63)

    Source : Nos propres investigations au Bénin

    NB : Les chiffres entre parenthèses sont des statistiques de Student calculés

    * significatif à 10%

    ** significatif à 5%

    *** significatif à 1%

    2- Analyse économétrique de l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin et validation des hypothèses

    a- Analyse économétrique de l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

    L'écriture du modèle de court terme est justifiée car le coefficient de la force de rappel à l'équilibre â9 = -0,9403 est négatif et significativement différent de zéro au seuil de 1% (son test de student est supérieur à 1,96 en valeur absolue). Il existe un mécanisme à correction d'erreur. A long terme les déséquilibres entre le taux de croissance par tête du PIB et les variables explicatives du modèle se compensent de sorte que les séries ont des évolutions similaires. Â9 représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux désirés et effectifs du taux de croissance par tête du PIB est résorbé dans l'année qui suit tout choc. â10 =-0,9403 implique que l'on arrive à ajuster 94,03% du déséquilibre entre les niveaux désirés et effectifs du taux de croissance par tête du PIB. Ainsi les chocs sur le taux de croissance par tête du PIB au Bénin se corrigent à 94,03% par l'effet de « feed-back ». En d'autres termes, un choc constaté au cours d'une année est entièrement résorbé au bout d'une année, et deux jours.

    Les différents tests effectués au niveau de ce modèle ont été concluants. En effet le R² ajusté= 0,3915, la statistique de Fisher est égale à 2,21 ce qui permet de dire que le modèle reste globalement significatif. Egalement la distribution est normale, les erreurs sont homoscédastiques et non corrélés au seuil de 5%. Sans oublier le test de Ramsey nous rassure quant à la bonne spécification du modèle (voir annexe pour les différents).

    Maintenant qu'en est il du modèle de long terme ?

    Les résultats de l'estimation nous montre que le taux d'investissement public a eu un impact négatif mais significatif à 10% sur la croissance du PIB. On note que le signe obtenu ne correspond pas au signe attendu ; de plus une augmentation de un point du taux d'investissement public entraîne une baisse du taux de croissance de 0,1193. Ce qui est contraire à la théorie selon laquelle l'investissement public par les effets qu'il induit favorise la croissance et donc le développement. En effet il est possible de voir ce signe lorsque les investissements réalisés ne sont pas utiles aux populations ou tout simplement une mauvaise utilisation de ces infrastructures peut induire des flux de recettes négatifs donc des financements pour l'entretien assez coûteux et donc ralentirait la croissance.

    Les variations des termes de l'échange ont un impact négatif sur la croissance au Bénin et son coefficient reste non significatif mais faible, car ils sont très vulnérables aux chocs extérieurs avec une balance commerciale structurelle déficitaire. Ce signe montre que la dégradation des termes de l'échange réduit le taux de croissance du PIB et donc en cherchant à maintenir ce taux à un niveau acceptable, le pays va s'endetter et ceci davantage. Mais cette idée sera rejetée par Leonce Yapo (2002) et Cashin P. et Potillo (2000) qui trouvent que cette dégradation des termes de l'échange n'explique pas forcement l'endettement. La controverse de ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de l'échange n'a sûrement pas encore atteint le point ou les recettes en devises fléchissent en dégradant la situation financière et économique du pays.

    L'ouverture commerciale n'est pas aussi pertinente, son coefficient (-1,7285) est non significatif traduisant ainsi que l'ouverture commerciale n'a peut être pas d'impact sur la productivité à travers les transferts de connaissances et des bénéfices efficients et de façon consécutive sur la croissance du Bénin. Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et l'ouverture commerciale, semble être vérifié pour le Bénin. La faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture commerciale est à priori surprenante, puisqu'une économie qui s'endette à l'extérieur devrait avoir le souci de préserver sa solidarité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le fait que le Bénin n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui ne sanctionnent que faiblement les défauts de paiement.

    Dans l'équation de la croissance, on a introduit l'indicateur de dette extérieure sur le PIB au carré dans le but d'estimer une courbe de Laffer entre la dette et la croissance et pour connaître le niveau de la dette pour lequel l'effet sur la croissance est optimal et le degré à partir duquel il devient négatif. En effet, nos résultats montrent qu'il y a une relation non linéaire entre la dette et la croissance, car le coefficient (0,1489) de la dette extérieure sur le PIB est positif, tandis que celui de la dette extérieure sur le PIB au carré (-0,0154) est négatif et sont tous significatifs au seuil de 1%. Ainsi, le Bénin montre un comportement analogue à une courbe de Laffer. En maximum l'équation de croissance en ce qui concerne la dette extérieure, on a trouvé que le niveau optimal pour la croissance correspond à une proportion de 0,14% de dette sur le PIB. A partir de ce niveau la contribution maximale de la dette à croissance diminue progressivement.

    Le service de la dette a le signe attendu mais reste non significatif. Il contribue à la réduction du taux de croissance du PIB ce qui se traduit par un coefficient de -0,0129. Donc le ratio service de la dette est un facteur de décélération de la croissance du PIB comme en témoigne son élasticité. Mais ce résultat peut trouver une validation théorique au regard de la théorie économique. En effet le service de la dette désigne les paiements d'amortissements et d'intérêts qu'assure le débiteur en conséquence des emprunts effectués. Aussi lorsque les ressources issues des exportations sont insuffisantes pour faire face au remboursement des emprunts contractés alors le pays accumule des arriérés de payement jusqu'à une certaine période. Face aux montants élevés des arriérés et les pressions des créanciers dans le long terme le pays se voit obliger de s'endetter pour rembourser les anciennes dettes contractées, ce qui accroît le service de la dette extérieure et ralentit la croissance du PIB. Cette non significativité pourrait être également expliquée par le fait que le Bénin a entrepris une politique de désendettement qui réduit d'importantes sommes de sa dette extérieure.

    Le paradoxe de «l'aide publique au développement » : on note ainsi que le signe de l'interaction aide-croissance ne correspond pas au signe attendu ce qui signifie qu'une augmentation de l'aide de 1% induit une baisse du taux de croissance de 0,03031. Le signe négatif démontre que l'assistance extérieure ne contribue pas à améliorer la croissance. La raison provient de deux ordres : la nature de l'aide allouée et un effet revenu.

    En effet il est possible de réaliser des niveaux élevés de taux de croissance à moyen comme à long terme grâce à l'aide lorsque les flux d'aide servent à développer des programmes auxquels sont intégrés les besoins des populations concernés d'une part et d'autre part une infrastructure publique et ajoutent ainsi à la productivité des facteurs privés, notamment des couches défavorisés (Gupta, Powell et Yang, 2006). Mais la mauvaise utilisation de l'assistance technique qui ne parvient pas toujours à réaliser le transfert de connaissance sollicité, l'imposition de consultants internationaux expatriés dont la rémunération ne cadre pas avec le coût de la vie au Bénin (Bipen 2000) et le déplacement des cadres de la fonction publique aux fins de l'administration des programmes financés par l'aide sont autant de facteurs qui érodent l'efficacité de l'aide. A ces facteurs,  s'ajoute l'adhésion moindre aux politiques et programmes de développement des bailleurs de fonds par les parties locales qui les considèrent comme leur étant imposés. En outre les programmes d'aide sont fortement fragmentés par l'absence d'un système efficace de coordination des financements. En plus les aides directes n'appuient pas les programmes équilibrés pleinement intégrés au budget national ; ce qui rend difficile la tache à mener par l'Etat. Les aides sont aussi liées, c'est-à- dire que le pays bénéficiaire qu'est le Bénin est contraint d'effectuer des dépenses découlant de ces aides dans les pays donateurs.

    L'effet revenu, quant à lui, s'explique par le fait qu'une augmentation de l'aide entraîne des pressions sur les salaires, ce qui à un effet négatif sur la croissance. L'augmentation de l'aide au budget de l'Etat le conduirait à accroître ses frais de fonctionnement et de personnel, en particulier les salaires dans les autres secteurs de l'administration, ce qui pousse à la hausse les salaires du secteur formel ailleurs dans l'économie. La hausse de ces frais induit une hausse des prix et une appréciation du taux de change. En revanche, l'appréciation du taux de change renchérit les exportations surtout agricoles. Il en résulte alors une baisse de la compétitivité prix qui agirait négativement sur la croissance.

    b- Validation des hypothèses

    La lecture des résultats des différentes estimations montre l'impact de la dette extérieure sur la croissance du PIB.

    Il apparaît une relation négative entre le ratio service dette extérieure sut l'exportation et la croissance du PIB traduisant l'effet de décélération de ce dernier sur la croissance du PIB. Cependant il n'explique pas dans le court terme la croissance du PIB non plus dans le long terme.

    De plus nos résultats montrent que l'encours de la dette sur la croissance reste positif alors que ce dernier au carré reste négatif ce qui nous permet de donner la réponse à l'hypothèse n°1qu'il existe une relation non linéaire entre la dette et la croissance économique au Bénin hypothèse vérifiée par bon nombre d'auteurs dans certains pays sous développés bénéficiant de la dette extérieure.

    Egalement les résultats de l'estimation montrent qu'après 0,14% le service de la dette extérieure influe négativement sur les performances économiques du Bénin (en réponse à l'hypothèse n°2) car à partir de ce point tout supplément de dette devient négatif et nuit à la croissance économique. Il est donc normal qu'au delà de ce point le Bénin doit arrêter de s'endetter car les augmentations supplémentaires de dette vont détériorer rapidement la performance économique d'un pays qui se trouve déjà en difficulté avec les différentes crises (crises alimentaires, crises pétrolières, crises financières etc....) qui l'ont secouées et qui continuent de le secouer et donc agirait sur la croissance du PIB.

    RECOMMANDATIONS

    De l'analyse de nos résultats il ressort que la dette a effectivement contribué à l'évolution de la croissance économique. Même si son effet a été faible et quelque fois, elle a amené la population à bénéficier des fruits générés par des investissements qu'elle produit. Ceci nous conduit à la formulation des recommandations tant à l'endroit des pays donateurs qu'au niveau national.

    ü Au niveau des bailleurs de fonds

    L'augmentation du taux croissance et donc le développement ne pourraient être atteints sans une efficacité accrue de l'assistance extérieure. Pour cela, les dispositifs de prêts doivent connaître une profonde mutation. Il s'agira essentiellement de :

    Ø Harmoniser la dette par la démultiplication des stratégies et des mécanismes de décaissement. Cela contribuerait à une gestion des capacités, qui sont d'ailleurs limitées, en réduisant les coûts de transaction ;

    Ø Améliorer la prévisibilité des flux de la dette, cela favoriserait une meilleure politique de dépenses à long terme ;

    Ø Repenser la conditionnalité de la dette et réduire la nombreuse et longue procédure d'octroi. L'adaptation des instruments de la dette aux besoins du pays se traduira par la prise en compte des priorités du pays et surtout celles des pauvres .Tout ceci a une grande responsabilité des gouvernants envers les citoyens.

    Ø Augmenter la dette mais centrée sur les résultats. Cette augmentation est nécessaire pour une amélioration considérable des services d'éducation de santé et des infrastructures de désenclavement dans les zones rurales agricoles moteur de la croissance économique. Il est important de noter que cette hausse doit tenir compter de la capacité d'absorption du pays afin d'éviter les problèmes d'instabilité macroéconomique comme l'inflation et le « syndrome hollandais ».

    Ø Améliorer la qualité de la dette et amener les pays donateurs à consentir des efforts pour lever les obstacles aux échanges internationaux en réduisant ou en supprimant les subventions accordées à leurs producteurs, en particulier dans le domaine du coton.

    Ø Pour la réalisation des objectifs, un surcroît de la dette sera important, mais la qualité en est une autre. L'efficacité de la dette dépendra aussi bien des donateurs que du pays bénéficiaire de la dette.

    Ø Elaborer les projets en tenant compte des réalités socio économiques du pays et associer toujours cadres de ces pays bénéficiaires ce qui évitera sans doute certains éléphants blancs et une gestion rationnelle des crédits alloués.

    Ø Diluer les conditionnalités pour relever à un niveau acceptable le taux de consommation des crédits.

    ü Au plan national

    Nos résultats démontrent l'importance de la dette extérieure en matière de l'augmentation du niveau de la croissance économique.

    -Au niveau de l'exécutif

    Ø Assurer toujours son service de la dette. Nos résultats comporte cette solution puisque le désintéressement régulier de ses engagements financiers contribue à baisser le taux de croissance du PIB.

    Ø Une pleine maîtrise de l'approche du budget programme.

    Ø Promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance et veiller à une meilleure utilisation de la dette. Ceci créera davantage de confiance de la part des bailleurs de fonds et une facilité accrue dans la mobilisation de la dette extérieure.

    Ø Bien choisir et renforcer les capacités de ceux qui négocient des projets nationaux devant les bailleurs de Fonds.

    Ø Négocier plus des bourses de formation auprès des partenaires. Cette solution favorisera davantage le renforcement des connaissances et une innovation accrue. Ce qui se traduit par un meilleur transfert de technologie.

    Ø Elargir l'appareil de production, multiplier les secteurs exportateurs et réduire la vulnérabilité aux chocs, par exemple à une détérioration des termes de l'échange.

    Ø Contribuer à l'amélioration du rendement des agents pour un service public de qualité.

    Ø Contribuer à rendre opérationnel tous les services du Ministère en charge de la dette.

    Ø Inciter les cadres des différents ministères à relever le taux de consommation des crédits alloués.

    -Au niveau du législateur

    Ø Renforcer le cadre macroéconomique afin d'assurer une meilleure capacité d'absorption de la dette et éviter les effets pervers du syndrome hollandais.

    Ø Renforcer les politiques d'Aide Publique du Développement. L'étude comporte bien cette proposition. Le secteur de la santé et celui de l'éducation reçoivent une partie des ressources. Il importe de veiller à une meilleure gestion des ressources financières et leur élargissement en ciblant principalement les couches les plus défavorisées. La gestion saine des ressources passera par :

    Ø Une priorité accordée à l'investissement relativement au fonctionnement dans l'affectation des ressources.

    Ø Créer un environnement institutionnel qui favorise une liberté économique de la population.

    Ø Voter des lois qui protègent efficacement les droits de propriété et qui favorisent un accès équitable aux biens et services publiques.

    Ø Contrôler l'action de l'exécutif et veiller au strict respect des lois de la constitution cela pourrait sans doute éviter des gaspillages inutiles et une bonne gestion de la dette.

    La mauvaise gestion du service de la dette antérieure et l'absence d'une discipline financière rigoureuse on entraîné un accroissement considérable des poids de la dette. Ceci a rendu l'adoption du PAS tout à faire inévitable. L'objectif fondamental du PAS est d'assainir la situation de l'économie, pour y parvenir, il est nécessaire d'un côté de rendre les structures de production, de prise de décision et de gestion plus flexible, et plus adaptées aux exigences de l'effectivité et de l'évolution de l'environnement économique national et international. La capacité de gérer effectivement la dette extérieure dépend essentiellement de la liberté des autorités concernées par cette gestion, de choisir et de prendre des décisions tels que les moments d'intervention les montants et les devises à emprunter et le remboursement par anticipation. Sans une maîtrise effective des différentes variables de la dette et des conditions d'emprunts, il serait difficile de penser à une gestion valable de la dette. L'essentiel dans cette gestion est qu'il ne faut jamais laisser le taux de croissance de la dette dépasser le taux de croissance du PIB. L'agrégat macroéconomique qui suit cette variable est le ratio de la valeur actuelle de la dette sur la recette d'importations. Ceci au regard de la contrainte réelle que représente la hausse des taux d'intérêts internationaux, l'appréciation de l'Euro par rapport au dollar et la baisse des cours internationaux du coton.

    En somme, il s'agira pour la société entière de savoir ce que l'on peut avec ou sans la dette extérieure pour valoir ce que l'on veut, ajouter au patrimoine du renouveau démocratique celui de la croissance du PIB par habitant.

    CONCLUSION

    La présente étude a permis d'analyser l'efficacité de la dette, sur la croissance du PIB par habitant. Elle a permis d'expliquer comment la dette peut favoriser ou non une croissance. Pour cela nous nous sommes appuyés sur deux hypothèses de recherche qui sont :

    H1 : déterminer la relation entre la dette extérieure sur la croissance économique.

    H2 : montrer le niveau à partir duquel le service de la dette publique influe sur les performances économiques du Bénin.

    La présomption que la dette influence la croissance nous a ramener à établir la relation entre le taux de croissance du PIB par tête, l'encours de la dette au carré, la variation des termes de l'échange, le déficit budgétaire de l'administration centrale, le taux d'investissement publique, le revenu réel par habitant décalé d'une période à partir d'un modèle économique. Les différents tests de diagnostic et de validation effectuées sur le modèle ont tous été concluants. Le test de cointégration en particulier nous a permis d'écrire en plus d'un modèle de long terme un modèle de court terme. Au terme de la régression, les élasticités au niveau de l'encours de la dette et l'aide public au développement ont révélé une relation positive.

    Au regard de ces résultats, l'endettement extérieur du Bénin et son activité économique ont évolué de manière cyclique depuis 1974 jusqu'à 2008. Dans la décennie 1974 la dette extérieure, l'investissement et l'activité économique ont présenté des taux de croissance élevés. Dans les années quatre vingt dix la croissance économique a décelé avec l'augmentation de l'investissement public. Dans cette même période la dette du secteur public a augmenté réduisant ainsi la capacité du Bénin à rembourser ses dettes qui dépendent à la fois du niveau d'endettement et de ses performances macroéconomiques à long terme. Au Bénin les régimes de croissance dépendent encore largement de facteurs exogènes ` et n'assurent pas une croissance autoentretenue fondée sur des mécanismes endogènes de création de richesse. Le seul moyen de limiter le surendettement semble donc être, à court et moyen terme de limiter les niveaux d'endettement du pays.

    Il y a des preuves empiriques de l'hypothèse de surendettement dans le cas du Bénin. Cette conclusion est en adéquation avec le fait que le Bénin est classé comme un pays pauvre très endetté, selon la Banque Mondiale et le FMI et des études comme celles présentées par Henrik Hansin (2002) , Coher (1993) Elbadaunsi (1996) et Patillo et al (2002).

    Le principal enseignement tiré de ces résultats montre que le niveau d'endettement du pays n'est d'abord qu'une question de solvabilité avant d'être un besoin de liquidité. Ce problème de solvabilité n'a pas aussi atteint le stade où l'effet du surendettement devient préoccupant.

    Les recommandations formulées sont allés à l'endroit tant des bailleurs de fonds que le Bénin afin d'améliorer l'effet de cette dette sur la croissance. Elles révèlent que le chemin à parcourir reste long et nécessite beaucoup plus d'engagement et d'action concrète.

    Pour finir, notons que cette étude reste perfectible car elle comporte certaines insuffisances. Nous les formulons ici de manière à ce qu'elle soit prise en compte dans les études ultérieures. Il s'agit entre autres :

    ° la non prise en compte parmi les déterminants de l'endettement de l'indicateur de la spécificité de l'économie (taille, densité, instabilité de pays etc.).

    ° de l'impact de l'initiation PPFE

    ° de l'élargissement de la taille de la série chronologique.

    ° de la construction des modèles d'équilibre général calculable de l'économie du Bénin, pour tester l'impact du remboursement de la dette (notamment le taux de charge) et les anticipations de croissance de la pression fiscale.

    ° Les limites proviennent également de l'indisponibilité des données sur toute la période et de la diversité des sources.

    Cependant, il convient de souligner que ces insuffisances ci-dessus relevées n'entachent nullement la portée théorique et empirique de l'étude dans la mesure où tout travail empirique n'est à l'abri des difficultés inhérentes à la construction des modèles économiques lesquelles sont reconnues au moins implicitement par tous les auteurs41(*).

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    ANNEXES

    ANNEXE1 : Tests de stationnarité à niveau

    dfuller tcrois, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.466 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0432

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.tcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    tcrois |

    L1. | -.5339577 .1540567 -3.47 0.002 -.8481584 -.219757

    _trend | .0239623 .0144044 1.66 0.106 -.0054157 .0533403

    _cons | 2.504501 .7218 3.47 0.002 1.03238 3.976622

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller vte, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.181 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0884

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.vte | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    vte |

    L1. | -.4434751 .1394349 -3.18 0.003 -.7278544 -.1590958

    _trend | .0049282 .0031975 1.54 0.133 -.0015931 .0114494

    _cons | .3058393 .0971523 3.15 0.004 .1076958 .5039827

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller lapd, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.523 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0370

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.lapd | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    lapd |

    L1. | -.5767529 .163695 -3.52 0.001 -.9106111 -.2428947

    _trend | .2343087 .074363 3.15 0.004 .0826443 .3859731

    _cons | 12.67027 3.534187 3.59 0.001 5.462245 19.87829

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller tinvp, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -2.402 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.3786

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.tinvp | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    tinvp |

    L1. | -.2723672 .1133948 -2.40 0.022 -.5036374 -.0410969

    _trend | -.0035376 .0326201 -0.11 0.914 -.0700667 .0629915

    _cons | 2.338044 .9880679 2.37 0.024 .3228664 4.353222

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller ouvc, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.151 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0946

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.ouvc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    ouvc |

    L1. | -.4972463 .1577948 -3.15 0.004 -.8190709 -.1754217

    _trend | -.0006249 .0010225 -0.61 0.546 -.0027104 .0014606

    _cons | .2462275 .0804949 3.06 0.005 .0820571 .4103979

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller tdb, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.053 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.1178

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.tdb | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    tdb |

    L1. | -.4586971 .1502261 -3.05 0.005 -.7650852 -.152309

    _trend | .0007774 .0005569 1.40 0.173 -.0003584 .0019131

    _cons | .0190392 .0102063 1.87 0.072 -.0017768 .0398552

    ------------------------------------------------------------------------------

    .

    dfuller servdet, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -3.870 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0134

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.servdet | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    servdet |

    L1. | -.6412988 .165727 -3.87 0.001 -.9797586 -.3028391

    _trend | -.5675391 .2417785 -2.35 0.026 -1.061317 -.0737617

    _cons | 19.80546 6.300136 3.14 0.004 6.938867 32.67206

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller encdett, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -1.573 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.8030

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.encdett | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    encdett |

    L1. | -.0975375 .0620234 -1.57 0.126 -.2240352 .0289601

    _trend | -.0571975 .1419054 -0.40 0.690 -.3466155 .2322206

    _cons | 8.088104 3.17635 2.55 0.016 1.609895 14.56631

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller encdett², trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 34

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -1.383 -4.297 -3.564 -3.218

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.8657

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.encdett² | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    encdett² |

    L1. | -.0986656 .0713207 -1.38 0.176 -.2441251 .0467939

    _trend | -2.015023 15.65691 -0.13 0.898 -33.9475 29.91746

    _cons | 510.8089 314.3877 1.62 0.114 -130.389 1152.007

    ------------------------------------------------------------------------------

    ANNEXE2: Tests de stationnarité en différence première

    dfuller dptcrois, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -7.277 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dptcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dptcrois |

    L1. | -1.274135 .1750937 -7.28 0.000 -1.631724 -.9165463

    _trend | -.0016587 .0146166 -0.11 0.910 -.0315098 .0281924

    _cons | .1478498 .2858346 0.52 0.609 -.4359025 .731602

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller dpvte, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -7.577 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dpvte | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dpvte |

    L1. | -1.318312 .1739968 -7.58 0.000 -1.673661 -.9629636

    _trend | -.0006816 .0030229 -0.23 0.823 -.0068551 .005492

    _cons | .0484891 .0592664 0.82 0.420 -.0725491 .1695273

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller dplapd, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -8.040 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dplapd | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dplapd |

    L1. | -1.351905 .1681505 -8.04 0.000 -1.695314 -1.008496

    _trend | .005486 .0362528 0.15 0.881 -.0685521 .0795241

    _cons | .3277615 .7100149 0.46 0.648 -1.122282 1.777805

    ------------------------------------------------------------------------------

    .

    . dfuller dptinvp, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -5.267 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0001

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dptinvp | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dptinvp |

    L1. | -.9638382 .1829839 -5.27 0.000 -1.337541 -.5901352

    _trend | -.0137288 .0371715 -0.37 0.714 -.0896431 .0621854

    _cons | .3902765 .7270637 0.54 0.595 -1.094586 1.875139

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller dpouvc, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -6.886 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dpouvc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dpouvc |

    L1. | -1.253399 .1820113 -6.89 0.000 -1.625116 -.8816826

    _trend | .0005252 .0011742 0.45 0.658 -.0018729 .0029233

    _cons | -.0062179 .0227909 -0.27 0.787 -.0527631 .0403273

    ------------------------------------------------------------------------------

    . dfuller dptdb, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -6.272 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dptdb | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dptdb |

    L1. | -1.123031 .1790488 -6.27 0.000 -1.488697 -.7573643

    _trend | -.0000549 .0005439 -0.10 0.920 -.0011657 .0010559

    _cons | .0025599 .0106232 0.24 0.811 -.0191355 .0242554

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller dpencdett, trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -5.385 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dpencdett | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dpencdett |

    L1. | -.9886825 .1836107 -5.38 0.000 -1.363666 -.6136994

    _trend | -.1896649 .1383881 -1.37 0.181 -.4722912 .0929614

    _cons | 5.050212 2.767774 1.82 0.078 -.6023376 10.70276

    ------------------------------------------------------------------------------

    dfuller dpencdett², trend regress

    Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 33

    ---------- Interpolated Dickey-Fuller ---------

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic Value Value Value

    ------------------------------------------------------------------------------

    Z(t) -5.721 -4.306 -3.568 -3.221

    ------------------------------------------------------------------------------

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000

    ------------------------------------------------------------------------------

    D.dpencdett² | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dpencdett² |

    L1. | -1.050537 .1836125 -5.72 0.000 -1.425524 -.6755507

    _trend | -13.34935 15.79515 -0.85 0.405 -45.60735 18.90865

    _cons | 376.5896 311.0065 1.21 0.235 -258.5703 1011.75

    ------------------------------------------------------------------------------

    ANNEXE3 : Modèle de long terme

    . regress tcrois vte lapd tinvp ouvc tdb servdet encdett encdett²

    Source | SS df MS Number of obs = 34

    -------------+------------------------------ F( 8, 25) = 4.53

    Model | 16.9230591 8 2.11538238 Prob > F = 0.0017

    Residual | 11.6864111 25 .467456446 R-squared = 0.5915

    -------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.4608

    Total | 28.6094702 33 .866953643 Root MSE = .68371

    ------------------------------------------------------------------------------

    tcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    vte | .5648021 .8595086 0.66 0.517 -1.205389 2.334993

    lapd | -.0303342 .0517799 -0.59 0.563 -.1369768 .0763084

    tinvp | -.1193653 .0664251 -1.80 0.084 -.2561703 .0174396

    ouvc | 1.728575 2.462694 0.70 0.489 -3.343438 6.800588

    tdb | 6.124295 5.096422 1.20 0.241 -4.371982 16.62057

    servdet | -.0129936 .0129419 -1.00 0.325 -.0396481 .0136608

    encdett | .148995 .0466723 3.19 0.004 .0528717 .2451183

    encdett² | -.0015455 .0004539 -3.41 0.002 -.0024803 -.0006108

    _cons | 2.826782 1.624928 1.74 0.094 -.5198197 6.173384

    ------------------------------------------------------------------------------

    ANNEXE 4 : Test de cointégration de Johansen

    vecrank tcrois vte lapd tinvp ouvc tdb servdet encdett encdett², trend(constan

    > t) lags(1)

    Johansen tests for cointegration

    Trend: constant Number of obs = 33

    Sample: 1975 2007 Lags = 1

    -------------------------------------------------------------------------------

    5%

    maximum trace critical

    rank parms LL eigenvalue statistic value

    0 90 -427.40489 . 351.0047 192.89

    1 107 -364.71524 0.98012 225.6254 156.00

    2 122 -332.01736 0.87044 160.2297 124.24

    3 135 -302.4472 0.84247 101.0893 94.15

    4 146 -287.7157 0.60177 71.6263 68.52

    5 155 -275.30134 0.53971 46.7976* 47.21

    6 162 -263.65662 0.51703 23.5082 29.68

    7 167 -255.9647 0.38168 8.1244 15.41

    8 170 -252.19997 0.20966 0.5949 3.76

    9 171 -251.90252 0.01842

    -------------------------------------------------------------------------------

    .

    ANNEXE 4 : Modèle à correction d'erreur

    . regress dptcrois dpvte dplapd dptinvp dpouvc dptdb dpencdett dpencdett² servde

    > t l.tcrois l.vte l.lapd l.tinvp l.ouvc l.tdb l.servdet l.encdett l.encdett²

    Source | SS df MS Number of obs = 33

    -------------+------------------------------ F( 17, 15) = 2.21

    Model | 14.903214 17 .876659646 Prob > F = 0.0646

    Residual | 5.94711054 15 .396474036 R-squared = 0.7148

    -------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.3915

    Total | 20.8503245 32 .651572641 Root MSE = .62966

    ------------------------------------------------------------------------------

    dptcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

    -------------+----------------------------------------------------------------

    dpvte | 1.143617 .9855568 1.16 0.264 -.9570476 3.244281

    dplapd | -.1044405 .0789723 -1.32 0.206 -.2727661 .0638851

    dptinvp | .0094331 .1094023 0.09 0.932 -.2237524 .2426186

    dpouvc | -3.134803 3.202293 -0.98 0.343 -9.960329 3.690724

    dptdb | 7.095054 5.775497 1.23 0.238 -5.215126 19.40523

    dpencdett | .0519774 .093225 0.56 0.585 -.146727 .2506817

    dpencdett² | -.0006331 .0008139 -0.78 0.449 -.0023678 .0011017

    servdet | -.022688 .0151595 -1.50 0.155 -.0549997 .0096236

    tcrois |

    L1. | -.9403815 .2058711 -4.57 0.000 -1.379185 -.5015777

    vte |

    L1. | .6798841 1.105251 0.62 0.548 -1.675902 3.035671

    lapd |

    L1. | -.1688116 .0730575 -2.31 0.035 -.3245299 -.0130933

    tinvp |

    L1. | -.2501841 .0928907 -2.69 0.017 -.4481761 -.0521922

    ouvc |

    L1. | 2.894864 4.054944 0.71 0.486 -5.748044 11.53777

    tdb |

    L1. | 9.190106 7.171187 1.28 0.219 -6.094918 24.47513

    servdet |

    L1. | -.0382998 .0141607 -2.70 0.016 -.0684826 -.008117

    encdett |

    L1. | .2333002 .0677277 3.44 0.004 .088942 .3776584

    encdett² |

    L1. | -.0024236 .0006673 -3.63 0.002 -.003846 -.0010012

    _cons | 5.905153 2.681278 2.20 0.044 .1901445 11.62016

    ------------------------------------------------------------------------------

    ANNEXE 5 : Tests sur le modèle à correction d'erreur

    . dwstat

    Durbin-Watson d-statistic( 18, 33) = 2.389006

    . bgodfrey, lags(1) small

    Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation

    ---------------------------------------------------------------------------

    lags(p) | F df Prob > F

    -------------+-------------------------------------------------------------

    1 | 3.767 ( 1, 14 ) 0.0727

    ---------------------------------------------------------------------------

    H0: no serial correlation

    . hettest

    Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity

    Ho: Constant variance

    Variables: fitted values of dptcrois

    chi2(1) = 0.24

    Prob > chi2 = 0.6257

    . sktest residu

    Skewness/Kurtosis tests for Normality

    ------- joint ------

    Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

    -------------+-------------------------------------------------------

    residu | 0.853 0.901 0.05 0.9754

    . archlm , lags(1)

    LM test for autoregressive conditional heteroskedasticity (ARCH)

    ---------------------------------------------------------------------------

    lags(p) | chi2 df Prob > chi2

    -------------+-------------------------------------------------------------

    1 | 0.002 1 0.9616

    ---------------------------------------------------------------------------

    H0: no ARCH effects vs. H1: ARCH(p) disturbance

    ovtest

    Ramsey RESET test using powers of the fitted values of dptcrois

    Ho: model has no omitted variables

    F(3, 12) = 0.95

    Prob > F = 0.4492

    ANNEXE 6 : Base de données

    Annee

    tcrois

    servdet

    vte

    tinvp

    encdett

    ouvc

    lapd

    encdett²

    tdb

    1974

    3.34

    14.44

    .25

    2.54

    6.89

    .4365672

    22.24037

    47.4721

    .012

    1975

    3.8

    18.94

    .36

    3.85

    8.34

    .48

    24.53966

    69.5556

    .0436

    1976

    3.9

    14.8

    .58

    4.43

    10.31

    .4341317

    24.79246

    106.2961

    .052

    1977

    4.81

    12.54

    .63

    3.88

    15.37

    .5103261

    24.76807

    236.2369

    .03654

    1978

    5.1

    11.9

    .54

    5.18

    21.23

    .5095238

    24.62403

    450.7129

    .05666

    1979

    6.53

    49.5

    .87

    5.47

    34.36

    .5460312

    24.43391

    1180.61

    .087

    1980

    6.78

    14.9

    .8

    5.22

    33.81

    .5319865

    24.29392

    1143.116

    .05478

    1981

    5.99

    58.4

    .86

    5.55

    35.73

    .5980057

    24.39805

    1276.633

    .0199

    1982

    4.89

    58.6

    .86

    10.6

    50.25

    .5779377

    24.36584

    2525.063

    .00209

    1983

    4.35

    35.8

    .93

    12.63

    55.33

    .4544365

    24.44219

    3061.409

    .0059

    1984

    5.1

    23.4

    .96

    14.53

    48.91

    .5052288

    24.80705

    2392.188

    .0419

    1985

    4.9

    8.5

    .69

    12.31

    54.58

    .3895745

    24.78319

    2978.977

    .0389

    1986

    4.6

    18.6

    .85

    9.71

    75.83

    .4928726

    24.96258

    5750.189

    .0176

    1987

    5

    21.8

    .98

    12.09

    68.38

    .4610638

    24.95549

    4675.824

    .0147

    1988

    5.2

    14.8

    .87

    8.47

    78.55

    .4587992

    20.82853

    6170.103

    .0626

    1989

    5.4

    14.7

    .9

    9.28

    79.15

    .3835073

    26.84488

    6264.723

    .0648

    1990

    3.5

    7.8

    .89

    7.17

    77.98

    .4250996

    27.85895

    6080.881

    .1364

    1991

    4.72

    10.1

    .83

    8.27

    77.23

    .4762264

    27.85816

    5964.474

    .1016

    1992

    5.01

    9.3

    .83

    4.48

    78.64

    .4068421

    29.14812

    6184.25

    .081

    1993

    5.847

    10.8

    .71

    4.11

    82.64

    .3872483

    28.93908

    6829.37

    .0968

    1994

    4.37

    10.5

    .67

    5.09

    80.33

    .5193743

    27.84371

    6452.909

    .06665

    1995

    6.2

    8.9

    .83

    8.91

    75.08

    .533

    31.44256

    5637.007

    .1137

    1996

    5.55

    12

    .85

    9.52

    72.56

    .4522124

    33.75505

    5264.953

    .1484

    1997

    5.71

    11.9

    .87

    8.13

    70.39

    .4492063

    31.45239

    4954.752

    .1062

    1998

    4.6

    14.8

    .86

    7.03

    68.68

    .4449275

    33.75964

    4716.942

    .09994

    1999

    4.7

    11.5

    .72

    7.11

    61.61

    .4496599

    32.46651

    3795.792

    .047

    2000

    5.8

    6.8

    .66

    8.15

    61.04

    .4258466

    31.99844

    3725.882

    .0608

    2001

    6

    6.3

    .82

    10.09

    46.84

    .4304598

    34.30128

    2193.986

    .0838

    2002

    6.1

    3.8

    .79

    10.34

    41.22

    .4012674

    30.11676

    1699.089

    .0511

    2003

    6.2

    3.6

    .78

    8

    38.77

    .3822007

    33.76007

    1503.113

    .0724

    2004

    6.5

    3.1

    .78

    6.86

    45.45

    .347366

    36.062

    2065.703

    .085

    2005

    6.1

    8.9

    1.458

    6.21

    56.23

    .4523

    36.43354

    3161.813

    .0987

    2006

    6.3

    9.5

    1.233

    6.12

    54.25

    .545875

    36.56495

    2943.063

    .0978

    2007

    6.8

    2.547

    1.33

    8.23

    65.12

    .6111

    33.74492

    4240.615

    .09874

    2008

    6.8

    nd

    1.234

    9.233

    69.254

    .525222

    34.38493

    4796.116

    .086597

    ANNEXE 7 : Schéma de Ponzi

    Une chaîne de Ponzi, dynamique de Ponzi, ou jeu de Ponzi, est un système de vente pyramidale, une forme d'escroquerie par cavalerie, fonctionnant par effet boule de neige, consistant en la promesse de profits très intéressants, financés par l'afflux de capitaux investis progressivement, jusqu'à l'explosion de la bulle spéculative ainsi créée. Ce système tient son nom de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération immobilière frauduleuse en Californie fondée sur ce principe.

    Charles Ponzi utilisa ce système en 1920 à Boston , ce qui fit de lui, personne anonyme, un millionnaire en six mois. Les profits étaient censés provenir d'une spéculation sur les International postal reply coupons (« Coupons-réponse internationaux »), avec un rendement de 50 % en 90 jours. Environ 40 000 personnes investirent 15 millions de dollars, dont seulement un tiers leur fut redistribué.

    Mise en situation

    Imaginons que quelqu'un propose un investissement à 100 % d'intérêts : vous lui donnez 10 euros, il vous en rend 20 en utilisant l'argent déposé par les clients suivants (il lui suffit d'ailleurs de proposer un rendement double des rendements connus du marché pour s'attirer de la clientèle et pour durer). Le système est viable tant que la clientèle afflue, attirée en masse par les promesses financières (et d'autant plus tentantes que les premiers investisseurs sont satisfaits et font une formidable publicité au placement). Les premiers clients, trop heureux de ce formidable placement, reviennent dans la chaîne eux aussi, s'ajoutant à tous ceux auxquels ils ont prêché.

    Le phénomène fait alors boule de neige, entretenu tant que l'argent rentre et permet de payer à 100 % les nouveaux investisseurs. L'organisateur prend une commission, bien compréhensible lorsque l'on voit les promesses qu'il fait, et qu'il tient. La chaîne peut durer tant que les clients arrivent par 2, 4, 8, 16, 32, etc. Lorsque la chaîne se coupe, la bulle éclate : tous les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont quitté le navire à temps et, surtout, l'organisateur qui est très rarement un banquier.

    En novembre 2008, 500 000 Colombiens ont été victimes de la société d'investissement Proyecciones DRFE Dinero rapido, facil y en efectivo (argent facile, rapide et en liquide) qui reposaient sur un système de Ponzi

    L'homme d'affaires américain Bernard Madoff, qui n'est pas banquier mais président-fondateur d'une société d'investissements et très actif dans le NASD et NASDAQ, a créé un schéma de Ponzi qui a fonctionné pendant 48 ans, de 1960 à la crise financière de 2008. C'était un gérant de hedge fund qui promettait des retours sur investissements relativement élevés, de l'ordre de 8 à 12% par an. Mais ce qui sortait le plus de l'ordinaire avec les performances qu'affichaient ses fonds était l'absence de retours négatifs sur de très longues périodes et une volatilité (l'équivalent du risque de l'investissement) très faible. Autre indice alarmant, à la clôture de chaque exercice, Madoff déclarait être liquide, c'est-à-dire détenir tous ses avoirs en liquidités, et ainsi ne publia jamais de relevés indiquant la quelconque possession de titres financiers. Enfin, les titres sur lesquels il disait investir, notamment des options sur indices, n'étaient pas assez liquides pour "absorber" les volumes qu'un fonds de la taille de celui de Madoff aurait engendrés. L'utilisation de modèles mathématiques financiers, des clients réputés, des postes élevés dans l'administration, l'assurait d'un prestige important. Lorsque de nombreux clients ont souhaité retirer leurs avoirs de sa société d'investissement lors de la crise financière de 2008, ils se rendirent compte que les caisses étaient vides et qu'ils avaient perdu tout leur argent. Avant son arrestation, Bernard Madoff gérait officiellement 17 milliards USD.

    ANNEXE7 : Encours de la dette extérieure ventilée par bailleurs

    DESIGNATION

    1985

    1986

    1987

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    Dette bilatérale

    Allemagne

    Arabie Saoudite

    Chine

    Etats-Unis

    France

    Grande Bretagne

    Italie

    Japon

    Koweith

    Norvège

    Taiwan

    Autres pays

    Dette multilatérale

    Banque Mondiale

    Fonds Monétaire International

    Fonds Européen de D développement

    Banque Européenne d'Investissement

    Banque Africaine de Développement

    Banque Ouest Africaine de Développement

    Fonds International de Développement Agricole

    Fonds de la CEDEAO

    Fonds de l''OPEP

    Autres

     

    165,7

    101,56

    165,7

    1,23

    6,88

    7,55

    50,55

    12,92

    4

    3,72

    24,96

    53,89

    100,03

    55,9

    0

    1,18

    20,41

    4,38

    4,93

    0,69

    4,29

    8,25

    174,16

    1,23

    7,73

    8,89

    51,78

    15,03

    4

    4,23

    23,74

    57,53

    111,52

    62,46

    1,23

    21,82

    5,3

    5,89

    0,79

    4,8

    9,23

    94,23

    137,71

    83,1

    3,5

    22

    5,8

    7,51

    0,76

    4,6

    10,44

    106,19

    136,32

    87,18

    3,72

    23,73

    4,85

    7,22

    0,57

    3,35

    5,7

    110,49

    171,45

    102,47

    4,4

    30,35

    7,21

    7,34

    0,39

    3,49

    15,8

    108,63

    172,75

    111,2

    4,79

    29,38

    7,46

    8,34

    0,42

    3,42

    7,74

    Total

    266,02

    267

    265,73

    285,68

    231,94

    242,51

    281,94

    281,38

    DESIGNATION

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    Dette bilatérale

    Allemagne

    Arabie Saoudite

    Chine

    Etats-Unis

    France

    Grande Bretagne

    Italie

    Japon

    Koweith

    Norvège

    Taiwan

    Autres pays

    Dette multilatérale

    Banque Mondiale

    Fonds Monétaire International

    Fonds Européen de D développement

    Banque Européenne d'Investissement

    Banque Africaine de Développement

    Banque Ouest Africaine de Développement

    Fonds International de Développement Agricole

    Fonds de la CEDEAO

    Fonds de l''OPEP

    Autres

    117,09

    204,27

    228,89

    2,31

    462,15

    255,42

    20,5

    101,65

    8,92

    19,61

    2,38

    6,31

    47,36

    248,72

    13,04

    1,02

    148,79

    2,91

    13,27

    10,83

    23,22

    35,64

    454,34

    279,37

    28,98

    19,86

    101,47

    12,3

    18,81

    3,49

    5,87

    14,19

    189,3

    529,96

    279,86

    51,92

    20,24

    113,76

    13,99

    19,91

    4,17

    6,89

    19,22

    173,31

    1,7

    20,1

    37,2

    2,7

    17,7

    8,7

    15,1

    18,4

    51,71

    574,9

    302,1

    56,8

    19,8

    133,5

    13,7

    21,1

    4,2

    6,9

    16,8

    171,31

    599,9

    191,1

    1,69

    19,7

    1,27

    41,76

    2,73

    24,68

    21,9

    14,46

    18,41

    44,5

    656,5

    340,53

    53,21

    18,91

    142,8

    21,9

    22,97

    4,04

    4,54

    47,6

    190,3

    1,69

    19,51

    39,87

    2,84

    23,06

    25,36

    13,19

    20,01

    44,77

    720,1

    395,04

    59,15

    18,6

    169,12

    25,76

    27,12

    4,24

    4,69

    16,86

    Total

    321,36

    691,04

    703,06

    719,26

    748,21

    771,5

    847,6

    910,4

    DESIGNATION

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    Dette bilatérale

    Allemagne

    Arabie Saoudite

    Chine

    Etats-Unis

    France

    Grande Bretagne

    Italie

    Japon

    Koweith

    Norvège

    Taiwan

    Autres pays

    Dette multilatérale

    Banque Mondiale

    Fonds Monétaire International

    Fonds Européen de D développement

    Banque Européenne d'Investissement

    Banque Africaine de Développement

    Banque Ouest Africaine de Développement

    Fonds International de Développement Agricole

    Fonds de la CEDEAO

    Fonds de l''OPEP

    Autres

    184,7

    1,69

    32,57

    39,86

    2 ,91

    23,05

    21,07

    13,93

    20,96

    28,66

    786,9

    438,5

    54,2

    18,24

    165,14

    28,73

    19,51

    6,35

    6,23

    50

    167,34

    1,69

    11,47

    42,97

    2,78

    20

    20,13

    14,01

    20,14

    34,14

    774,3

    429,4

    48

    17,4

    171,12

    30,85

    27,2

    6,87

    12,09

    31,37

    144,54

    1,55

    20,36

    1,3

    35,06

    2,5

    15,77

    18,28

    14,13

    16,58

    20,56

    688,06

    374,2

    34,18

    16,64

    155,77

    35,57

    26 ,53

    5,93

    9,94

    29,3

    137,48

    1,62

    16,77

    0

    34,29

    2,5

    14,45

    17 ,68

    11,95

    15,99

    22,23

    688,77

    381,06

    24,25

    16

    155,02

    39,17

    30,12

    5,72

    8,52

    28,91

    219,63

    1,43

    25,32

    3,9

    50,45

    1,75

    26 ,25

    21,79

    32,24

    36,55

    19,95

    699,87

    401,83

    42,35

    35,31

    109,81

    40, 12

    20 ,11

    3,12

    6,24

    47,22

    216,86

    1,33

    32,14

    1,45

    60,1

    0,9

    30,15

    23,45

    17,33

    35,15

    14,89

    302,91

    211,12

    30,41

    11,20

    61,33

    10,83

    5,20

    1,20

    0,45

    26,18

    98,49

    0,43

    26,25

    0,45

    30,20

    0,83

    11,20

    8,15

    7,83

    10,25

    2,29

    201,21

    150,14

    10,21

    4,89

    13,56

    8,43

    1,25

    3,83

    4,5

    4,44

    110

    1,81

    16,22

    0,93

    31,25

    1,83

    12,51

    8,93

    10,22

    11,73

    14,57

    189,7

    133 ,6

    10,22

    1,47

    3,58

    8,22

    0,57

    2,42

    1,23

    18,30

    Total

    971,6

    941,64

    832,06

    826,25

    919,5

    519,8

    299,77

    289,77

    TABLES DES MATIERES

    DEDICACES.............................................................................................III

    REMERCIEMENTS.....................................................................................IV

    SOMMAIRE...............................................................................................V

    LISTE DES TABLEAUX..............................................................................VI

    LISTE DES GRAPHIQUES...........................................................................VII

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................VIII

    RESUME..................................................................................................XI

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 6

    I-CLARIFICATION DES CONCEPTS 6

    1-Dette extérieure 6

    2- Dette odieuse 6

    3- Solvabilité 7

    4 - Surendettement 7

    5- Raison d'être des emprunts et dynamique du cycle de la dette 8

    II- LES DEVELOPPEMENTS THEORIQUES SUR L'ENDETTEMENT 11

    1-Les conceptions traditionnelles de l'endettement 11

    a- La conception keynésienne de l'endettement 11

    b-La conception classique de l'endettement 12

    2-Les conceptions récentes (modernes) de l'endettement 12

    a- La conception de l'école des anticipations rationnelles face à l'endettement 12

    b-Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l'endettement 13

    c- L'approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l'endettement public 14

    3-Les développements empiriques sur l'endettement et la croissance 14

    a- Les développements empiriques sur l'endettement 14

    b-Les développements empiriques sur la croissance 16

    CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE 19

    I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE DE LA DETTE 19

    1- Les conditions financières de la dette extérieure 19

    2- La soutenabilité de la dette extérieure 20

    II- LES EFFETS DE LA DETTE EXTERIEURE SUR QUELQUES AGREGATS 24

    1-L'endettement et la croissance économique 24

    2-L'endettement face au déficit public 25

    3-L'endettement face aux taux d'intérêt et aux taux de change 26

    4-L'endettement et les termes de l'échange 26

    5-L'endettement extérieur et l'ouverture économique 27

    6-L'endettement et la fuite des capitaux 27

    7-L'endettement et l'investissement des bailleurs de fonds 28

    8-L'endettement extérieur et politiques macroéconomiques 29

    CHAPITRE3 : ELEMENTS EMPIRIQUES DE L'EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN 31

    I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE 31

    1-L'endettement extérieur au Bénin 31

    a- Structures de la dette extérieure Béninoise 31

    b- Evolution de la dette multilatérale 33

    c- Evolution de la dette bilatérale 35

    d- Analyse globale de l'évolution de quelques indicateurs macroéconomiques 36

    e- Analyse graphique de l'évolution du ratio de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur 38

    2- Initiative PPTE : évolution et perspectives 38

    3-Aspects méthodologiques 41

    a- Cadre de base 41

    b- Spécification du modèle 41

    c- Collecte des données 44

    d- Traitement des données 44

    II- PRÉSENTATION DU MODÈLE ET ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE EXTÉRIEURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN 45

    1-Présentation du modèle 46

    a- Etude de la stationnarité et cointégration 46

    b- Cointégration et validation des hypothèses 49

    2- Analyse économétrique de l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin et validation des hypothèses 52

    a- Analyse économétrique de l'effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin 52

    b- Validation des hypothèses 55

    RECOMMANDATIONS 57

    CONCLUSION 60

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62

    ANNEXES 68

    TABLES DES MATIERES 83

    * 1Source : comptabilité nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance Multilatérale, juin 2007 Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)

    * 2 Cité par Marc RAFFINOT (1998)

    * 3 Idem

    * 4 Idem

    * 5 Cité par Anne GENSOLLEN (2001)

    * 6 Idem

    * 7 Cité par Boyce et Ndikumana (2004)

    * 8 Cité par E. Toussaint (2004)

    * 9 Voir M. Kremer et S. Jayahandran (2004)

    * 10 Cité par E. Loubelo (2002)

    * 11 Cité par Léonce Yapo (2001)

    * 12 Idem

    * 13 Cité par Gervasio SEMEDO (2OO1

    * 14 Cité par Gervasio SEMEDO (2001)

    * 15 Cité par Gervasio SERMEDO (2001)

    * 16 Idem

    * 17 Cité par Berthrand BLANCHETON (2004)

    * 18Cité par Léonce YAPO (2001)

    * 19 Cité par Léonce Yapo (2001)

    * 20 Cité par Léonce YAPO (2001)

    * 21 Idem

    * 22 Cité  par Marc RAFFINOT (1998)

    * 23 Voir annexe pour plus de précisions sur le schéma

    * 24 Youmbi ,Pierre Alain (2006) DEA Economie Monétaire et bancaire opt citation p24

    * 25 Cité par E. LOUBELO (2002)

    * 26 Cité par E. LOUBELO (2002)

    * 27 Idem

    * 28 Voir C. Pottilo et al (2002)

    * 29 Cité par Jean Louis ARCAND (2000)

    * 30 Cité par E. LOUBELO (2002)

    * 31 Cité par E. LOUBELO (2002)

    * 32 Voir BIPEN de juillet 1998 du MFE page 88

    * 33Comptabilité Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance Multilatérale, juin 2007 UEMOA

    * 34 Le financement des projets SSS et SCO au début des années 1980 a mobilisé de fortes ressources extérieures faisant explosé la dette bilatérale.

    * 35 Comptabilité Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance Multilatérale, juin 2007 UEMOA

    * 36 Idem

    * 37 Idem

    * 38 Il s'agit du Programme d'Ajustement Structurel (PAS).

    * 39 Comptabilité Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance Multilatérale, juin 2007 UEMOA

    * 40 Idem

    * 41 A.Bonafous « la logique de l'investigation économétrique » Dunod, 1973 p100cité par M. DEDEHOUANOU « Impact de l'Euro sur la balance des paiements des pays Africains de la zone franc : cas du Bénin page 46 Mémoire de maîtrise es Sciences Economiques/FASEG/UAC






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