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Effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

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par Gbènoukpo Modeste Arnaud DEDEHOUANOU
Université d'Abomey-Calavi - DEA en Economie 2009
  

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2- Initiative PPTE : évolution et perspectives

L'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale a ravivé le débat sur le rapport entre l'emprunt extérieur et la croissance économique.

Au cours des trente dernières années, les pays en développement ont bénéficié de prêts considérables qui devraient permettre leur décollage rapide. Cependant, face aux pics atteints par les ratios d'endettement, un constat s'est imposé : pour nombre de ces économies, le remboursement de cette dette est non seulement un frein aux performances économiques mais également une tâche quasi impossible. C'est ainsi que naît la crise d'endettement. Cette crise qui a commencé dans les années 1980, a mis nombre de PED en cessation de paiement

et a nécessité une forte implication des institutions multilatérales, notamment le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

. Ainsi, dans les années 1970, les pays en développement se sont endettés pour financer leurs investissements. La dette permettait de réaliser des taux de croissance élevés et de diminuer en même temps l'excédent de liquidité internationale cumulée par les banques, consécutif aux importants excédents dégagés par les pays exportateurs de pétrole. Avec l'inauguration par les Etats Unis, d'une politique monétaire anti-inflationniste, sous l'ère Volker, les taux d'intérêt à court terme ont été fortement relevés, ce qui du reste, a porté la charge des intérêts à des niveaux inattendus par les pays emprunteurs. Ce problème a été accentué par la forte appréciation du dollar sur le marché des changes, appréciation qui, augmenta substantiellement la valeur réelle de la charge de la dette, libellée en grande partie en dollar. Par ailleurs, les prix des matières premières se sont effondrés, déprimant les termes d'échange de beaucoup de pays pauvres qui se sont retrouvés contraints d'emprunter pour rembourser. C'est le début d'une spirale infernale qui débouchera sur la crise de l'endettement. Les pays africains n'ont pas échappé à cette crise. En effet, l'appauvrissement de l'Afrique a évolué en corrélation directe avec son endettement. Le poids de la dette est devenu tel que la plupart de ces pays consacrent une part considérable de leur budget au remboursement de la dette. Mais cette réalité insoutenable n'empêche pourtant pas la dette de gonfler inlassablement : la dette extérieure de l'Afrique a presque quadruplé entre 1980 et 1999 passant de 60 à 231 milliards de dollars alors qu'elle a remboursé dans la même période près de trois fois ce qu'elle devait au départ. La conséquence dramatique est que l'Afrique subsaharienne, pendant les années 1990, a payé quatre fois plus pour sa dette que pour ses budgets de santé et d'éducation réunis. Face à cette situation, le FMI et la Banque Mondiale ont lancé l'Initiative HIPC (Heavily Indebteb Poor Countries) ou PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), dont le but visé est de créer les conditions pour que les pays continuent de bénéficier de financements extérieurs pour leur développement sans accumulation d'arriérés. Ainsi, l'initiative PPTE a pour objectif de rendre soutenable la dette des pays pauvres très endettés, dans une dynamique de redéploiement des dépenses publiques en faveur des secteurs sociaux, et de créer les conditions favorables à la croissance économique. L'objectif fondamental est de reconstituer la capacité productive des pays traités dans une logique de développement durable. Au-delà de l'optimisme qu'inspire l'économie béninoise qui a renoué avec la croissance, à la faveur des réformes entreprises au cours des années 1990, le Bénin ne pourra arracher à la pauvreté une partie importante de sa population sans accélérer sa croissance. L'incapacité de l'économie béninoise à atteindre un taux d'au moins 7 %, minimum nécessaire pour réduire la pauvreté, a amené les autorités à poser la problématique de l'accélération de la croissance. A cet effet, plusieurs facteurs ont été identifiés comme ne répondant pas aux exigences d'une croissance accélérée : la faible productivité des facteurs, le manque de crédibilité du système juridique, la faiblesse de ressources allouées à l'économie nationale, etc. Afin de remédier à cette insuffisance de ressources, le Bénin s'est tourné vers l'endettement extérieur pour suppléer au déficit des ressources internes.

L'Initiative PPTE mise en oeuvre par ces dernières a défini des seuils pour les ratios d'endettement, destinés à établir ou non la soutenabilité de la dette des pays pauvres.

A l'issue d'une première évaluation, la dette du Bénin a été déclarée soutenable par ces institutions en juillet 1997, ce qui ne permettait pas au pays de bénéficier de l'Initiative PPTE. En effet, les allègements de dette obtenus par le Bénin à l'occasion des programmes d'ajustement structurels, conjugués à l'amélioration de la situation économique ont favorisé une réduction du service de la dette, ce qui a permis d'obtenir des ratios contenus dans les limites fixées. Cependant, il a été fait la remarque que les calculs effectués ne sont pas exempts de critiques. Le Bénin est un pays de transit vers les pays voisins surtout le Nigeria. Or, la méthodologie d'enregistrement dans les statistiques de la balance des paiements recommandée par le FMI est basée sur le principe de changement de propriété. Comme le transit pur et simple n'implique pas un changement de propriété au Bénin, il a été déduit du montant des exportations, ce qui a fait passer le ratio dette extérieure en termes de VAN et exportations de 158 % à 222 % entre 1996 et 1998 : la dette extérieure du Bénin est ainsi déclarée insoutenable.

Cette analyse de la viabilité de la dette s'est limitée au calcul des ratios d'endettement sur une période de deux ou trois années et à en établir des projections à court et moyen terme à partir de scénarii sur l'évolution de la conjoncture, pour déterminer si la dette est soutenable.

Grâce aux performances enregistrées dans la mise en oeuvre de politiques macroéconomiques saines et de réformes structurelles significatives, le Bénin a bénéficié depuis 2003 de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés et de l'Allègement de la Dette Multilatérale. Au point de décision, lorsque le pays est officiellement admis à l'IPPTE, est calculé le montant des allègements à accorder. L'essentiel de ces allègements prendront effet lorsque le pays aura achevé l'ensemble du processus, c'est-à-dire lorsqu'il aura atteint le point d'achèvement. Mais une part minime d'allègements lui est quand même concédée durant sa phase intérimaire. Les mesures générales requises pour l'atteinte du point d'achèvement sont : la mise en oeuvre satisfaisante du DSRP complet d'au moins un an ; une utilisation des économies réalisées à travers les remises sur les services de la dette selon les termes convenus au point de décision ; une bonne performance macro-économique selon les termes du Programme Renforcé de Lutte contre la Pauvreté du FMI.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry