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Michel CROZIER : On ne gouverne pas la société par décret

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par HEUNGOUP Hans De Marie
Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC) - Licence en Sciences Sociales, option Sciences Juridiques et Politiques 2009
  

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c- La corruption comme troisième manifestation de la mauvaise gouvernance des Etats africains

La troisième manifestation est constituée de l'ensemble des maux qui déstructurent la gouvernance des Etats en Afrique. Il y a un long chapelet de maux qui liquéfient la gouvernance des Etats africains. Nous retiendrons la corruption. A ce sujet, une lecture des travaux du professeur Pierre TITI NWEL sur la question permet de voir à quel point elle participe de la criminalisation de la gouvernance. De même la conférence organisée en 2008 par la Fondation Paul Angola Ela a permis de cerner davantage les effets néfastes de la corruption sur la gouvernance en Afrique. La corruption n'est pas le seul fléau qui gangrène la gouvernance des pays africains, à côté, on peut citer allusivement, le clientélisme, le népotisme, l'ethnocentrisme et bien d'autres.

Les manifestations de la gouvernance ayant été envisagées, il est de bon ton que nous envisagions la fragilisation des Etats, le sous développement et les conflits comme conséquences de la mauvaise gouvernance des Etats africains.

Paragraphe II Le sous développement et les conflits comme conséquence d'une mauvaise gouvernance

Ce que nous essayerons de dire ici, c'est que la mauvaise gouvernance contribue à la fragilisation des Etats, fragilisation qui elle-même produit le sous développement et les conflits polyformes.

La mauvaise gouvernance comme cause de la fragilité des Etats est un paradigme socio politiste bien connu. Le dernier numéro d'Enjeux, consacré à la fragilité des Etats d'Afrique centrale a contribué de façon efficiente à dissiper d'importants malentendus sur la notion de fragilité des Etats. En effet, il en ressort que l'on peut évaluer empiriquement la fragilité des Etats d'Afrique centrale sur la base d'un repère cartésien tridimensionnel par la projection du triptyque bonne gouvernance, sécurité et développement.9(*)

Et la fragilité des Etats conduit inexorablement au sous développement et à la conflictualisation de la société. C'est d'ailleurs ce qu'a démontré Antoine-Denis N'dimina-Mougala10(*). Il postule que les crises politiques et sociales sont consubstantielles à la fragilité des Etats en Afrique. Il postule également que la mauvaise gouvernance est la cause de cette fragilité. L'Afrique centrale étant potentielle riche, elle ne devrait pas connaître certaines fragilités. Mais suite à la mauvaise gouvernance, elle a été fragilisée. Les exemples du Congo Brazzaville et du Tchad considérés comme scandales géologiques sont forts illustrateurs à ce propos. D'après lui, les critères de la fragilité sont la l'instabilité constitutionnelle, la non création des institutions prévues par la loi fondamentale. Et c'est le cas dans un nombre pour le moins non négligeable d'Etats africains. Le révisionnisme constitutionnel auquel nous ont habitué nombre de chef d'Etats africains, au rang desquels Omar BONGO et BIYA BI MVONDO Paul, est là pour appuyer cette affirmation. Au Niger, Mamadou TANDJA, voudrait suivre la voie de ses pères, ce qui ne manque pas de générer les tensions politiques et sociales.

Ces instabilités conduisent inévitablement à des conflits et à l'appauvrissement de la société. Cette paupérisation se vérifie par le taux d'espérance de vie de certains pays (37 ans au Zimbabwe), l'indice de développement humain, le produit national brut et le produit intérieur brut. C'est également cette paupérisation qui fait qu'aucune université d'Afrique centrale ne figure dans le classement 2008 des cinq cents meilleures universités du monde.11(*)C'est encore elle qui se manifeste pas le taux élevé d'analphabétisation, le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par an, la propagation du paludisme et de la pandémie du VIH sida.

Bref, la mauvaise gouvernance est génératrice de conflits qui fragilisent l'Etat et entraînent la pauvreté. Le nouveau nom du développement, de la prévention et de la gestion des conflits en Afrique est la bonne gouvernance, c'est-à-dire une gouvernance non décrétale.

La bonne gouvernance, et précisément la gouvernance participative pourrait contribuer de façon substantielle à la prévention des conflits africains. De même, pour gérer les conflits en Afrique, il faudra élaborer de nouveaux schémas. Ceux-ci devront intégrer les populations. L'exemple de la commission justice et réconciliation en Afrique du sud peut servir d'exemple. Il a été reprographié au Congo Brazzaville, mais ne connaît pas le succès qu'il a connu en Afrique du sud.

Somme toute, la bonne gouvernance apparaît comme la clef de voûte pour un déblocage et un changement social réel.

* 9 Boniface BOUNOUNG FOUDA, De la fragilité des Etats en Afrique centrale à une pensée reconstructive des Etats en déconstruction : essai d'analyse, in Enjeux N° 38, janvier-Mars 2009 P.P. 11-23

* 10 Idem, Antoine-Denis N'dimina-Mougala, La fragilité des Etats, cause des conflits de pouvoirs en Afrique centrale au 20ème siècle, P.P 24-32

* 11 www. world Academic ranking. com

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