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Analyse des articles parus dans 2 médias français a propos de la centrafrique entre 1979 et 2003

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par Didier Martial PABANDJI - NDACKA
Université Panthéon Assas Paris II - Diplôme de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon Assas Paris II 2008
  

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II. CARICATURE DE LA RCA DANS LE TRAITEMENT DES INFORMATIONS

La République Centrafricaine a un long passé avec la France. Dans les deux magazines, on peu noter des caricatures sous jacentes et voilées toutes faites de ce pays. Lors du procès de Delpey en novembre 1980, quelques paragraphes du Nouvel Obs laissent entendre la cruauté de Bokassa et son cannibalisme. Mais la suite des événements a été expliquée et avouée comme un montage tout fait pour déstabiliser et discréditer l'ex-empereur. D'ailleurs quelques mois après son arrestation certains des cuisiniers français de Bokassa affirmeront qu'ils avaient été mandatés à mettre de la chaire humaine dans le réfrigérateur de Bokassa afin de confirmer le mythe de son cannibalisme.

La Centrafrique est considérée, vue et traitée comme un petit pays, sans culture, pauvre avec une expérience de vie la plus basse du monde et dont la population est rongée par la malnutrition et se décime par la pandémie du Sida. Les informations sur la RCA sont traitées en mettant d'abord en avant ses faiblesses en développement et en infrastructure. Au moment de la guerre entre le Tchad et la Libye, ce pays a été considéré dans les articles comme juste une base militaire de l'armée française pour les opérations dans l'intérêt de la France. Le pays perd sa valeur dans les articles avec des caricatures bien orientées. L'Express, dans sa parution du 1er novembre 2001, présente le nouveau livre de Cathérine Clément16(*) en traitant Bokassa comme « un empereur de pacotille en Centrafrique ». Ces dénigrements ne visent qu'à caricaturer la RCA.

Par ailleurs, sur la majorité des papiers diffusés sur la RCA, une grande partie n'évoque que des événements tragiques, rares, frappants etc. Même si cela rentre dans la logique de la presse qui cherche à faire des chiffres comme toute entreprise, cette technique engloutit et ternit davantage l'image de la RCA. Les journaux ne s'intéressent à la RCA que lorsque ça va mal. Il est bien vrai que ce sont les faits qui se déroulent sur place qui sont analysés et commentés par les journalistes. Des fois, ils en font trop. L'exemple est celui de Bokassa à l'époque. Comme l'affirme Emmanuel Geramain, « en mêlant l'horreur et la violence, Bokassa cherche à paralyser les esprits en faisant appel à l'imaginaire. Pour cela, il ponctue certains actes de symboles frappant d'un haut degré d'horreur et de cruauté. Ce sont ces excès, tellement médiatiques, qui attireront tant les médias occidentaux et bouleverseront l'opinion internationale »17(*). Ce problème se retrouve dans d'autres types de médias comme la télévision ou la radio et Internet. L'image de l'Afrique qui est projetée à la télévision en France ou en Europe ne reflète pas toujours la réalité sur le terrain. Quand on parle de l'Afrique on ne fait allusion qu'à la guerre, à la misère, à la pauvreté, à la corruption. A l'inverse, en parlant de l'Europe ou de l'occident, on souligne le développement, la technologie, la meilleure vie. Une « occularisation » qui ne vise qu'à vendre, et par la même occasion à nuire, à caricaturer l'objet de l'article. Nombreux sont ceux qui penseront qu'en Centrafrique, il n'existe pas un Etat de droit, que les hommes sont des cannibales, que le peuple n'a pas accès à la nouvelle technologie de l'information et de la communication. Cette idée est reçue des médias.

Il est clair qu'en RCA, il ne s'est pas déroulé que des événements tragiques, catastrophiques ou malheureux. Pendant la période étudiée, ce pays a fait des avancements dans différents domaines. L'accès à l'eau potable, le développement des infrastructures, la liberté de la presse se vit de plus en plus dans ce pays qui a eu son indépendance il n y a seulement qu'une quarantaine d'années. Il existe des évolutions, des points positifs, des efforts d'amélioration qui ne sont pas publiés par les hebdomadaires. En plus, on constate dans les pages de ces journaux une forme de « comparaison incomparable » entre les pays du sud et ceux du nord. La France, pour être ce qu'elle est aujourd'hui, pays de droit, de liberté, d'égalité avec une avancée technologique et un intellectualisme de haut niveau, est passée par différentes étapes. De la monarchie à la révolution pour arriver à un pays de droit et de justice. Et ce passage ne s'est pas fait en un demi-siècle, mais en 4 siècles. Ainsi, la nation centrafricaine pourrait suivre le même cheminement pour atteindre un niveau de justice, de développement significatif.

* 16 Cathérine Clément, Les révolutions de l'inconscient, La Martinière, 2000.

* 17 Emmanuel Germain, La Centrafrique et Bokassa 1965 - 1979, p. 140.

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