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Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

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par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

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DEUXIEME PARTIE : LA CHINE ET L'INDE A L'EPREUVE DES FAITS

2.1. LA CHINE

La chine dès le début des années 80 a engagé un certain nombre de réformes majeures pour ouvrir et moderniser son économie. L'objectif était de fournir un cadre favorable à l'investissement, à la recherche, à l'innovation, et au commerce international. Depuis elle a enregistré des performances économiques d'un très haut niveau. Le rapport de la CNUCED(2006) met la Chine au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, pour les destinations des IDE. Elle a également présenté un taux de croissance de 10,4% en 2006.

Cette politique de réforme engagée dans les années 80 a modifié le cadre institutionnel des activités de R&D en particulier, et celles de l'innovation en général. A partir de 1985, le pays a également mis en place une série de réformes visant à développer un système national d'innovation compatible avec l'économie de marché. Il s'agissait de créer un contexte favorable à la création et à l'échange de connaissances entre les producteurs d'innovations et les utilisateurs d'innovations.

La politique d'innovation de la chine va de pair avec la volonté de construire un système national d'innovations solide et efficace, comparable à ceux que l'on retrouve dans les grands pays industrialisés.

2.1.1. LE SYTEME NATIONAL D'INNOVATION CHINOIS (SNI)

2.1.1.1. Les transformations du SNI chinois

- La tentative de réorganisation des interactions entre les acteurs de l'innovation (utilisateurs, producteurs, gouvernement)

La Chine a commencé en réalité à organiser son modèle institutionnel de la science et de la technologie à partir des années 50. Sous l'initiative du parti communiste chinois, il a été question de mettre en place des institutions d'Etat à vocation scientifique et technologique.

A cette époque l'idée principale était la séparation entre deux sphères de l'activité économique : l'activité d'innovation et de recherche et l'activité de production. La première entité est totalement sous l'autorité du régime communiste et la seconde est assurée par les entreprises. Tous les laboratoires et centres de R&D étaient organisés sous l'égide de l'autorité publique et toutes les décisions étaient à l'initiative de celle-ci, indépendamment des entreprises. Ce système était calqué sur le mode d'organisation soviétique, dans lequel l'activité de recherche se concentrait dans quelques institutions d'Etat, parmi lesquelles l'Académie de Sciences de la Chine (ASC) tenait une place prépondérante au détriment des universités.

C'est à partir des années 80 que la Chine, va essayer de redéfinir un nouveau modèle structurel de gestion de l'activité scientifique. Le modèle organisationnel de séparation entre l'innovation et la production ayant montré son incapacité à s'adapter à l'économie de marché. La date cruciale est l `année 1985, date à laquelle le comité central du parti communiste chinois décide de réformer le modèle organisationnel de gestion de la science et la technologie en Chine. L'objectif central de la réforme était de réorganiser les relations entre les producteurs d'innovations, les utilisateurs d'innovations et le gouvernement (Lundvall et Gu Shullin, 2006). Ceci dans un contexte ou la nature de l'offre et la demande, et les modes de coordination sont en cours de changement. Il était donc essentiel de reformer un pilier essentiel de la croissance économique, qu'est l'innovation, par le biais de la science et la technologie.

Cette réforme se concrétisera d'ailleurs par la création en 1986 de la Fondation Nationale Chinoise pour les Sciences de la nature (FNCS). Cet organisme est totalement conçu sur un modèle libéral, attribuant des subventions à des projets de recherche sélectionnés sur appels d'offres. Son but est de dépasser les cloisonnements ministériels et Etatiques et de développer les coopérations internationales. C'est la première fois en Chine que la recherche est financée sur une base compétitive, notamment par le biais de programmes incitatifs.

- Organisation et redéploiement des compétences

La réforme du système d'innovation chinois est axée sur deux grandes orientations : d'une part la mise en place d'un « marché technologique » (Lundvall et Gu Shullin, 2006) qui jouait le rôle de canal pour le transfert de technologie, en relation avec les centres de R&D. Et d'autre part, la mise en place d'un fond public d'allocations pour la recherche. L'objectif étant de fournir une plus grande autonomie aux centres de recherches, ce qui leur permet de réagir librement et efficacement aux sollicitations et aux contraintes du marché telles que les appels d'offres, et le recrutement du personnel engagé dans des projets.

La réforme du système national d'innovation chinois, connaîtra un nouvel élan lorsque les autorités prendront conscience de la difficulté du « marché technologique » à jouer efficacement son rôle de canal de transfert de technologie. En effet, non seulement l'étroitesse du marché ne permettait pas de générer des revenus conséquents pour supporter les coûts de la recherche, mais aussi les utilisateurs d'innovation se trouvaient dans l'incapacité d'absorber les transferts de technologie. Le gouvernement chinois réagira à cette situation par le lancement en 1987 d'une politique de promotion des fusions entre les centres de R&D et les entreprises. Cette politique de fusion sera également affectée par des contraintes liées aux différences structurelles institutionnelles et organisationnelles entre les centres de recherche et les entreprises. Ce qui ne sera pas facile à surmonter.

L'année suivante en 1988, le programme TORCH est lancé. C'est un programme de soutien à l'innovation initié par le Ministère des Sciences et Technologies chinois (MOST). Il a pour objectif de développer l'industrie des produits de haute technologie en vue en particulier de l'exportation. La mise en oeuvre de ce programme repose sur des moyens diversifiés allant des parcs technologiques, à l'aide aux sociétés innovantes en passant par les incubateurs. Ce programme est mis en oeuvre par le Torch Hi-Tech Industry Development Center qui dépend du MOST. Il est relayé au niveau provincial, par les bureaux pour la Science et la Technologie. Les domaines scientifiques prioritaires du programme TORCH sont l'électronique, l'informatique, la microélectronique (Micro Electro Mecanical Systems), la mise au point de nouveaux matériaux, la maîtrise de l'énergie et des nouvelles sources d'énergies, les biotechnologies, la protection de l'environnement et le développement de nouveaux médicaments.

A partir des années 1990, les effets des réformes commencent à être visible. Grâce à une série d'initiatives qui ont permis la transformation du système d'innovation chinois.

- le point sur les transformations du système d'innovation chinois

A l'heure actuelle, le système d'innovation chinois a beaucoup évolué. Il est basé sur trois piliers : les acteurs de l'innovation (centre de R&D, les industries à fortes intensité capitalistique, qui apportent aux utilisateurs les technologies incorporées dans les biens produits), les flux technologiques (acquisition de machine(MP), acquisition de matériel technologiques (SMP), investissements directs étrangers (FDI), licences (TL), l'accès aux biens intermédiaires issus de l'innovation industrielle, pour assemblage (OEM)), l'interactivité entre les acteurs locaux et internationaux de la recherche (Lundvall et Gu Shullin, 2006). La figure 216(*) illustre les transformations du SNI chinois de la phase A à la phase B.

Figure 2. : Les transformations du SNI chinois

TL: Technology Licensing

SMP: Sample Machine Procurement

PE: Procurement of Equipment

FDI: Foreign Direct Investment

OEM: OEM Assembly

B

R&D Institutes and Universities

Capital goods Industries

* 16 La taille des flèches est fonction du degré d'intensité des relations entre les acteurs

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