WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

( Télécharger le fichier original )
par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2.1.2. Un positionnement vers les secteurs à forte intensité en capital humain

Le développement de l'économie de la connaissance, a favorisé la mise en place de nouveaux secteurs, à forte intensité en capital humain permettant ainsi à l'Inde de prendre place sur des créneaux dynamiques de la demande mondiale. La position géographique de l'Inde, qui la met à l'écart des processus d'intégration régionale dynamiques, freine sans doute l'internationalisation du pays. Les échanges de l'Inde avec le reste du monde sont principalement orientés vers l'Europe (28%), l'Asie de l'Est et du Sud-Est (22%) et l'Amérique du Nord (16%). En outre ses voisins d'Asie du sud ne constituent pas un pôle attractif.

Ces échanges sont fondés sur des complémentarités traditionnelles entre pays développées et pays en voie de développement : biens d'équipement contre biens de consommations. Les exportations manufacturières représentent seulement 16% du PIB indien, ce qui est très faible comparé à un autre pays émergent comme la Chine 38% (Chauvin et Lemoine, 2003).

L'insertion de l'Inde dans la segmentation internationale des processus productifs pour les activités intensives en connaissance ne s'est pas faite de la même manière que celle de la Chine. C'est-à-dire sur une spécialisation verticale et une industrie d'assemblage de composants pour exportation. Ainsi, les exportations indiennes de produits de haute technologie révèlent une stratégie industrielle différente de celle des pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est qui consiste à l'exportation massive de produits électroniques et de télécommunication, issus de l'assemblage de composants importés.

L'Inde a plutôt misé sur les services, notamment les services informatiques. A partir du milieu des années 90, les exportations indiennes de services ont connu une croissance très rapide. Elles représentaient, en 1990, le quart des exportations de marchandises, en 2000, elles en représentaient près de la moitié. Cet essor a été largement porté par les services informatiques qui représentaient 35% des exportations totales de services en 2001. En 2003, l'Inde est en effet devenue, avec 20% des exportations mondiales, le premier exportateur de logiciels et services informatiques devant l'Irlande et les Etats-Unis. Dans ce domaine, elle a largement devancé la Chine et se trouve en concurrence avec les pays développés (Chauvin et Lemoine, 2003).

Dans les services informatiques, la compétitivité de l'Inde s'explique par ses ressources en ingénieurs et personnels qualifiés, anglophones, dont les rémunérations sont très largement inférieures à ceux des pays développés. En outre, ce secteur est moins sensible aux obstacles qui limitent la compétitivité d'autres industries (déficiences des infrastructures, pénurie de capital), il est peu exposé à la résistance des structures en place et est largement orienté à l'exportation. L'essentiel des exportations de services informatiques est le fait d'entreprises indiennes travaillant pour des commanditaires étrangers et la majorité des exportations (70%) est destinée aux Etats-Unis, 20% pour l'Union Européenne, 5% pour le Japon33(*). L'existence de réseaux d'ingénieurs indiens recrutés par les firmes américaines dans les années 80, les politiques d'externalisation de tâches administratives, financières, logistiques etc. menées par les firmes américaines dans les années 90, ont favorisé le dynamisme de ce secteur (Chauvin et Lemoine 2003).

L'Inde ambitionne également de devenir leader dans des secteurs tels que la biotechnologie et la pharmacie. Le pays dispose d'un personnel hautement qualifié et inséré dans les réseaux internationaux des institutions de recherche publiques de qualité, et dans de grandes firmes pharmaceutiques.

Le secteur des biotechnologies bénéficie en Inde de facteurs particulièrement favorables et d'une conjoncture très porteuse soutenue par une forte demande intérieure. Avec une croissance d'environ 30% par an au cours des 5 dernières années, l'investissement dans le secteur des biotechnologies a dépassé les 200 Milliards € en 200434(*). En outre les modifications réglementaires et législatives, notamment les lois adoptées dans les années 70 destinées à faciliter l`acquisition des technologies étrangères, et la signature des accords ADPIC35(*) (par la possibilité d'octroi de licences obligatoires à l'exportation36(*)) ont permis à l'Inde de devenir le premier exportateur mondial de médicaments génériques et aux firmes indiennes d'acquérir 65% du marché local de produits pharmaceutiques contre 25% en 1971(Chauvin et Lemoine, 2003).

* 33Inde : dossier-pays OST, juin 2004, www.obs-ost.fr

* 34 DGPTE, http://www.missioneco.org/inde/

* 35 (Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce). Cet accord a été signé par les pays membres de l'organisation mondiale du commerce. Il a pour objectif d'harmoniser à l'échelle mondiale les régimes juridiques régissant la protection de la propriété intellectuelle. Il établit, pour chacun des principaux secteurs de la propriété intellectuelle, les normes minimales de protection qui doivent être prévues par chaque membre et offre par ailleurs la possibilité de recourir au système de règlement des différends de l'OMC pour traiter les conflits commerciaux dans ce domaine.

* 36 Utilisant la flexibilité accordée par la Déclaration de Doha et l'accord annoncé à l'OMC le 30 août 2003, l'Inde a habilité son industrie pharmaceutique à fabriquer, dans le cadre de la procédure de licences

obligatoires, des produits sous brevet afin de les exporter aux pays n'ayant pas de capacités de fabrication suffisantes. La délivrance par l'Inde d'une telle licence obligatoire peut intervenir sur simple demande formulée par le pays bénéficiaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius