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Approches de solutions durables de prise en charge des réfugiés en situation d'asile: le cas du Bénin

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par Dodzi Tagbédji Romaric ADAHA
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en Développement Communautaire 2009
  

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3- DEMARCHE METHODOLOGIQUE

3.1- Type d'enquête

Cette étude se propose de comprendre les motifs et causes qui sous tendent la réticence et le désintéressement des réfugiés à adhérer au programme du rapatriement en République du Bénin. Pour y parvenir, les travaux de recherche entrepris se distinguent et se basent sur une étude de type qualitatif et quantitatif. Etude de type qualitatif et quantitatif parce que l'une sans l'autre ne sera pas suffisante à elle seule pour cerner les contours de nos questionnements.

3.2- Population d'enquête

C'est l'ensemble des individus ou des éléments concernés par notre étude. Elle concerne les réfugiés en tant qu'acteurs victimes, les différents acteurs gestionnaires directs (le HCR et la CNAR) et les différents acteurs gestionnaires indirects (le CPPS, la CARITAS, l'Amnesty International, etc.)

- les acteurs gestionnaires directs : il s'agit des Institutions internationales (HCR) et nationale (CNAR). Ce sont elles qui, conformément à la mission qui leur est dévolue, définissent les politiques, les stratégies, conçoivent les plans d'action et mobilisent les moyens nécessaires pour la gestion des réfugiés. Il s'agit :

- du service de la détermination du statut du réfugié de la CNAR : cette institution est gouvernementale et est chargée de déterminer le statut du réfugié au sein des demandeurs d'asile. A ce titre, nous avons estimé qu'elle est bien placée pour nous parler au nom du gouvernement du Bénin, des mesures de solutions durables qui y sont prises dans le cadre de la gestion des réfugiés d'une part, et les difficultés y afférents d'autre part ;

- du service de la protection du HCR : ce service assure plusieurs activités au sein du HCR-Bénin dans le cadre de la gestion des réfugiés. Pour ce faire, il est habileté à nous fournir des informations nécessaires relatives aux questions de solutions durables, plus spécifiquement sur la réinstallation et le rapatriement des réfugiés au Bénin.

- Les acteurs gestionnaires indirects : il s'agit des Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui sont en partenariat avec le HCR. Elles ont pour mission de mettre en exécution les programmes, les plans d'action et les stratégies définies par le HCR. On y trouve dans cette catégorie, les ONG telles que : le CPPS, la CARITAS et Amnesty International. Dans le cadre de nos investigations, le CPPS a été ciblé compte tenu de sa large intervention. En effet, le Centre Panafricain de Prospective Sociale (CPPS) est une ONG partenaire opérationnelle du HCR. Elle s'occupe de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'insertion socio-professionnelle des réfugiés au Bénin. Ce qui le met en contact permanent avec les réfugiés de toutes les catégories socio-professionnelles (étudiants, coiffeurs, ménagères, apprentis (es), électriciens, frigoristes, maçons, etc.)

Enfin, il y a les réfugiés encore appelés dans le cas d'espèce les acteurs victimes. Il s'agit notamment des réfugiés ayant trouvé asile en République du Bénin.

3.3- Echantillonnage

C'est la portion retenue de l'effectif total (population d'enquête). Il est composé des différents acteurs (victimes et gestionnaires) concernés par l'étude. Dans ce cadre, l'échantillonnage de notre étude se compose de deux types de méthode : la méthode dite à choix raisonné et la méthode de l'échantillonnage sur place.

3.3.1- Echantillonnage à choix raisonné

L'échantillonnage à choix raisonné nous a permis de choisir les agglomérations où résident fortement les réfugiés qui constituent notre population d'enquête. Il s'agit de :

- l'agglomération de Cotonou pour les réfugiés en formation professionnelle ;

- l'agglomération d'Abomey-Calavi pour les réfugiés étudiants.

Autrement dit, les acteurs victimes choisis et qui ont été enquêtés dans le cadre de notre étude sont des agglomérations d'Abomey-Calavi et de Cotonou.

3.3.2- Echantillonnage sur place

C'est une méthode qui consiste à enquêter les sujets en les regroupant à un lieu ou à aller vers eux sur leurs lieux de travail ou de regroupement.

Les réfugiés du Bénin, hormis ceux qui sont logés sur les sites de Kpomassè et d'Agamè une fois venus au Bénin, se concentrent dans les centres urbains tels que Abomey-Calavi, Cotonou et Porto-Novo, pour diverses raisons : s'approcher des institutions qui se chargent de leur gestion, chercher de l'emploi, poursuivre les études supérieures, etc. (pré-enquête, mars 2007). Cependant, ils ne vivent pas ensemble comme ce peut être sur les sites ; ce qui explique la difficulté de les rencontrer et d'échanger avec eux si ce n'est pas seulement les mardis où les audiences du CPPS sont ouvertes à eux au siège de la CNAR pour exprimer leurs préoccupations diverses relatives à l'éducation, à la formation professionnelle et à l'insertion socio-professionnelle.

En outre, les jeudis, les réfugiés à la recherche de l'assistance et des services liés à leur statut, fréquentent le siège de la CARITAS. C'est aussi l'occasion au cours de laquelle on rencontre la majorité des réfugiés du Bénin venus de partout du territoire exposés leurs préoccupations (pré-enquête, mars2007).

L'échantillonnage sur place s'est donc révélé pour nous comme l'ultime choix fiable et approprié pouvant nous permettre de recueillir des informations auprès des réfugiés. Il s'est organisé de façon la plus simple possible : dans un premier temps, à la CNAR (un mardi) et dans un second temps à la CARITAS (le jeudi suivant). Il s'est consisté à amener les réfugiés à remplir la fiche de questionnaire.

3.3.3- Taille de l'échantillon

La taille de l'échantillon porte sur l'effectif total des acteurs sélectionnés au niveau des trois (03) groupes cibles que sont : deux acteurs directs (un responsable du service de la protection et un responsable du service de la détermination du statut du réfugié à la CNAR), un acteur gestionnaire indirect (le Directeur du CPPS) et 62 acteurs victimes. En d'autres termes, la taille de l'échantillon est le point du nombre des acteurs sélectionnés avec lesquels le sujet de recherche sera abordé.

Pour conduire cette étude, 65 sujets ont été retenus pour nous fournir des informations.

Ces 65 sujets se composent comme suit :

?3 sujets (acteurs gestionnaires) qui sont :

- un responsable du service de la protection du HCR ;

- un responsable du service de la détermination du statut du réfugié de la CNAR ;

- le directeur de l'ONG CPPS.

?62 sujets (acteurs victimes)

Les acteurs victimes se composent des réfugiés de tous les statuts : étudiants, coiffeuses, hôtelières, maintenanciers, informaticiens, chômeurs, ménagères, revendeuses.

Au total, nous avons comme taille de l'échantillon, 65 sujets à enquêter.*

3.4- Techniques et outils de collecte des données

3.4.1- Les techniques

Pour collecter les informations auprès de l'échantillon et conduire notre recherche au bout, nous avons utilisé quatre techniques :

3.4.1.1- La pré-enquête

Elle s'est déroulée en mars 2007. Il s'est agi pour nous de descendre sur le terrain en particulier auprès des acteurs gestionnaires directs (CNAR et HCR), des acteurs gestionnaires indirects (CPPS et Amnesty International) pour nous enquérir des informations relatives à la gestion des réfugiés de façon générale et ceux liés à la mise en oeuvre des solutions durables au Bénin en particulier. Ce qui nous a permis d'affiner notre questionnaire et notre grille d'entretien.

3.4.1.2- L'étude documentaire

Elle nous a permis d'avoir des informations très riches et diversifiées sur la problématique du réfugié. C'est une étude qui nous a fait part, de façon approfondie, des problèmes liés aux solutions durables de la question des réfugiés. En outre, elle nous a permis de connaître la situation mondiale, continentale, régionale et nationale sur la question. Bref, l'étude documentaire nous a fourni des informations nécessaires pour comprendre mieux la question du réfugié en situation d'asile.

3.4.1.3- L'enquête par questionnaire

Elle a été adressée aux acteurs victimes (les réfugiés). Elle nous a permis de recueillir les données qui expliquent leur réticence et leur désintéressement au programme de rapatriement.

3.4.1.4- L'entretien individuel

Il s'est tenu avec les acteurs gestionnaires directs et indirects (un responsable de chacun des services de Réinstallation et de Rapatriement, et du Directeur du CPPS). Il nous a permis de mieux apprécier les informations liées à nos questionnements de recherche. C'est aussi la phase au cours de laquelle, on nous a fait part des difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du programme du rapatriement en tant que solution durable privilégiée.

3.4.2- Les méthodes de collecte des données et d'analyse

3.4.2.1- La méthode de collecte des données

Pour collecter les données de l'enquête par questionnaire, nous avons assisté les sujets au remplissage des questionnaires séance tenante. Ceux non instruits ont été aidés dans la transcription fidèle de leurs opinions, nous permettant ainsi d'éviter les mauvais remplissages et les pertes de fiches de questionnaire. Il faut souligner que l'enquête portée sur les acteurs victimes, c'est-à-dire, l'enquête du type quantitatif s'est déroulée à Cotonou en deux lieux : à la Coordination Nationale de l'Assistance pour les Réfugiés (CNAR) et à la CARITAS. Quant à l'entretien, il s'est déroulé à Cotonou au HCR et à la CNAR puis à Porto-Novo au CPPS. Le contenu des discours a été enregistré sur support magnétique et retranscrit.

3.4.2.2- Le traitement des données

Les informations recueillies à partir des questionnaires ont été traitées manuellement : dépouillement, numérotation et codage. Les questions étant numérotées au départ, le travail s'est révélé facile lors du dépouillement et de l'exploitation. Pour les entretiens, le traitement des données a consisté à l'analyse des informations recueillies qui représentent des points de vue des différentes personnes interviewées après leur transcription.

3.5- Les difficultés rencontrées

L'investigation sur le terrain s'est révélée très difficile contrairement à ce que nous avions pensé au départ. En effet, au niveau des réfugiés (acteurs victimes), il faut souligner que ce sont des gens qui sont très méfiants et très prudents. Au départ, ils ont refusé catégoriquement de répondre aux questionnaires. Ils disent être victimes des manipulations et qu'il s'agit d'une enquête conçue pour les identifier et les amener à rentrer par force dans leur pays d'origine où ils sont sur la « liste noire ». Il a fallu assez de patience et beaucoup d'explications avec à l'appui notre carte d'étudiant pour qu'ils puissent (certains) accepter de se confier à nous à travers les questionnaires. D'autres ont exigé que nous leur rassurions à partir d'un écrit signé avec nos coordonnées que les informations sont juste destinées pour les fins exclusives d'un mémoire. Ce qui fut fait. Telles sont les difficultés rencontrées sur le terrain lors de nos investigations.

Par ailleurs, la conciliation des études de l'année académique et les recherches n'a pas été chose aisée. Ce qui a expliqué nombre de difficultés à répondre aux rendez-vous fixés par les acteurs gestionnaires. La question d'appui financier pour conduire les recherches à terme est un fait qui nous a fait défaut.

En outre, ce travail a failli nous coûter la vie avec l'inoubliable accident de circulation que nous avons fait à la veille de la rencontre prévue avec les réfugiés, lors des préparatifs. Nous en avons traîné les séquelles pendant plus d'un mois. Aussi, avons-nous été confronté au problème financier pour conduire les travaux au terme.

Cependant, toutes ces difficultés ne nous ont pas empêché d'aller jusqu'au bout. Bien au contraire, notre engagement s'est renforcé, la détermination et la soif des résultats qui nous animaient, se sont accrues. Ce qui explique la présence des résultats obtenus.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire