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Notes d'écologie générale

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par Désiré KHASIRIKANI MBAKWIRAVYO
Université de conservation de la nature et de développement de Kasugho -  2009
  

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6.1.2. Effets écotoxicologiques des pesticides

L'emploi des pesticides présente beaucoup de dangers à l'homme et à la nature. L'utilisateur lui même est exposé à de nombreux risques sanitaires qui sont plus élevés dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. Les pesticides se caractérisent par une toxicité aiguë qui s'accompagne d'une mortalité directe ou d'une toxicité chronique.

Leur toxicité dépend de plusieurs facteurs :

- la nature et la concentration de la matière active

- la température de l'air et la lumière qui peuvent modifier les propriétés de certains produits pour les rendre plus toxiques

- l'état de santé la résistance naturelle et l'alimentation de l'organisme exposé

6.1.2.1. Voies d'absorption des pesticides

Les pesticides pénètrent dans l'organisme par la voie digestive, pulmonaire et cutanée. La voie d'absorption dermique est la plus fréquente mais la plus négligée ou oubliée par la plupart des utilisateurs.

Lors de la pulvérisation, la concentration de la matière active augmente considérablement dans l'air autour de l'utilisateur qui ne tient souvent pas compte de la direction du vent qui peut rabattre tout le produit sur lui.

6.1.2.2. Toxicité aiguë

Le délai qui sépare l'exposition au produit et l'apparition des troubles est relativement court, de quelques heures à quelques jours, permettant le plus souvent de relier les effets à la cause.

Les dérivés organochlorés induisent tout d'abord des troubles digestifs (vomissement, diarrhée) suivi par des troubles neurologiques (maux de tête, vertige) accompagné d'une grande fatigue. À ceci succèdent des convulsions et parfois une perte de conscience. Si le sujet est traité à temps, l'évolution vers une guérison sans séquelles survient généralement. L'intoxication aiguë avec ce type de produit est relativement rare, à moins d'ingestion volontaire (suicide) ou accidentelle (absorption par méprise, dérive de nuage, jet de pulvérisateur...).

Les dérivés organophosphorés ainsi que les carbamates, en inhibant la cholinestérase, induisent une accumulation d' acétylcholine dans l'organisme débouchant sur une hyperactivité du système nerveux. Les signes cliniques sont des troubles digestifs avec hypersécrétion salivaire, nausée, vomissement, crampes abdominales, diarrhée profuse. Il y a de plus des troubles respiratoires avec hypersécrétion bronchique, toux et essoufflement. Les troubles cardiaques sont une tachycardie avec hypertension puis hypotension. Les troubles neuromusculaires se traduisent par des contractions fréquentes et rapides de tous les muscles, des mouvements involontaires, des crampes puis une paralysie musculaire générale. La mort survient rapidement par asphyxie ou arrêt cardiaque. Une antidote spécifique existe pour cette catégorie de produit : le sulfate d'atropine qui neutralise rapidement les effets toxiques.

Chez l'adulte, les produits rodenticides à base d'anticoagulants n'entraînent généralement pas -à moins d'absorption massive à but suicidaire- de troubles de la coagulation, ni d'hémorragie. Par contre, chez l'enfant, des hémorragies graves peuvent survenir. Ils agissent en abaissant le taux de prothrombine dans le sang, nécessaire à la formation du caillot sanguin, entraînant ainsi des hémorragies internes. Les symptômes apparaissent après quelques jours pour une dose élevé, après quelques semaines pour des prises répétées :sang dans les urines, saignement de nez, hémorragie gingivale, sang dans les selles, anémie, faiblesse. La mort peut survenir dans les 5 à 7 jours qui suivent.

Signalons aussi la campagne d'extermination de la fourmi Solenopsis invicta qui fut déclenchée à la fin des années 50 en Alabama (USA). La pulvérisation de granulés d'organochlorés a éliminé à l'espace de 3 ans sur plus de 110000 km2 entre 90 et 100% d'oiseaux.

Pour chaque pesticide, il y a une dose appelée dose létale 50, DL50, exprimée en mg de matière active par kg de poids vif. Il s'agit de la dose de pesticide qu'il faut pour provoquer la mort de 50 % de population des ravageurs.

6.1.2.3. Toxicité chronique

Il s'agit d'un empoisonnement secondaire. En effet, l'absorption régulière de petites quantités de certains pesticides peut provoquer des lésions ou des maladies qui se déclarent après plusieurs années. Les dégâts peuvent être une lésion d'un organe (système nerveux) ou de l'embryon, une chute de la fertilité, un cancer, une modification chronique, un affaiblissement des défenses immunitaires, des malformations...

Les personnes exposées de manière chronique aux pesticides sont les ouvriers qui les fabriquent ou qui travaillent dans les agro-écosystèmes, des utilisateurs, les personnes qui habitent les régions régulièrement traitées. Les pesticides peuvent aussi être absorbés par l'intermédiaire de l'air, de l'eau ou des aliments.

Un cas d'empoisonnement secondaire bien connu est celui des graines enrobées, observé en Grande Bretagne en 1961. Pour protéger les semences de céréales contre les insectes et les champignons on avait imaginé de les enrober d'une matière adhérente et de faire absorber ensuite sur cette couche des organochlorés et des organo-mercuriels. On a constaté, en 1961, dans un comté de Grande Bretagne d'une superficie approximative de 2000 km2, 80 accidents dans l'avifaune granivore. L'autopsie des cadavres de pigeons et des gallinacés trouvés morts dans les champs révéla une teneur de Dieldrine supérieure à 26 ppm (partie par million).

D'après les travaux des écologistes Suédois, réalisés sur la teneur en mercure dans les plumes de nombreuses espèces d'oiseaux. Il existe une corrélation nette entre la teneur de ces plumes en mercure et la place occupée par l'espèce considérée dans les chaînes trophiques.

Les pesticides, en particulier les organochlorés, par leur persistance élevée s'accumulent dans les chaînes alimentaires. Ils passent successivement des microorganismes aquatiques, aux poissons puis aux rapaces ou à l'homme. L'intoxication des poissons et des chats par le mercure déversé dans l'eau à Minamata au Japon est un de nombreux exemples de transmission des toxiques par les chaînes trophiques.

Suite à l'utilisation généralisée de ces substances les fruits, les récoltes surtout dans les pays industrialisés contiennent énormément des pesticides dont beaucoup sont cancérigènes.

La diminution du potentiel biotique est la conséquence la plus grave de l'empoisonnement secondaire. Les rapaces en ont été les principes victimes dans les pays ou ont été utilisé les fongicides à base de mercure et le D.D.T., Falco peregrinus (Faucon pèlerin), Pandion haliaetus (balbuzard pêcheur) et Haliaetus leucocephalus peuvent être cités.

La diminution de la fécondité chez les rapaces des régions traitées était due :

- au retard dans la première ponte

- à la diminution du nombre d'oeufs pondus

- parfois à la stérilité des femelles

- à la fragilisation de la coquille des oeufs qui se brisent directement lors de la couvaison

- à la forte mortalité embryonnaire et juvénile.

Certaines intoxications chroniques ont été aussi observées chez l'homme. Parmi celles-ci on aÓ

- Les atteintes dermatologiques : rougeurs, démangeaisons avec possibilité d'ulcération ou de fissuration, urticaire sont très fréquemment observées, touchant plutôt les parties découvertes du corps (bras, visage). Nombre de produits provoquent des problèmes cutanés, dont les roténones responsables de lésions sévères au niveau des régions génitales.

- Les atteintes neurologiques : les organochlorés font apparaître une fatigabilité musculaire, une baisse de la sensibilité tactile. Les organophosphorés entraînent à long terme des céphalées, de l'anxiété, de l'irritabilité, de la dépression et de l'insomnie, alliés parfois à des troubles hallucinatoires. Certains provoquent une paralysie, comme les dérivés mercuriels ou arsenicaux.

- Les troubles du système hématopoïétique : les organochlorés peuvent provoquer une diminution du taux de globules rouges et de globules blancs, avec risque de leucémie.

- Les atteintes du système cardiovasculaire : les organochlorés développent des phénomènes de palpitation et de perturbation du rythme cardiaque.

-Les atteintes du système respiratoire : ces atteintes sont souvent en relation avec les phénomènes d'irritation engendrés par bon nombres de pesticides, favorisant ainsi les surinfections et être à l'origine de bronchites, rhinites et pharyngites.

-Les atteintes des fonctions sexuelles : un nématicide a provoqué chez les employés de l'usine où il est synthétisé un nombre important de cas d' infertilité. D'autres substances semblent impliquées dans la délétion croissante de la spermatogenèse.

- Les risques foetaux : des pesticides franchissent la barrière placentaire et ont une action tératogène sur l'embryon. C'est le cas du DDT, du malathion, des phtalimides (fongicide proche de la thalidomide). Il peut survenir des accouchements prématurés ou des avortements. Il est conseillé à la femme enceinte d'éviter de manipuler des pesticides entre le 23e et le 40e jour de la grossesse.

- Les maladies neurodégénératives : Une étude publiée en 2006 a conclu à une augmentation des risques de maladie de Parkinson suite à l'exposition à certains pesticides.

Les cancers : Plusieurs cas de cancer sont observés chez les agriculteurs qui utilisent les pesticides ( prostate, testicules, cerveau ...).

- Craintes de perturbations hormonales

Certains pesticides se comportent comme des « leurres hormonaux ». Chez 100 % des 308 femmes enceintes espagnoles, ayant ensuite donné naissance à des enfants jugés en bonne santé entre 2000 et 2002, on a trouvé au moins un type de pesticide dans le placenta. Les pesticides les plus fréquents étaient le 1,1-dichloro-2,2 bis (p-chlorophényl)-éthylène (DDE) à 92,7 %, le lindane à 74,8 % et l'endosulfan-diol à 62,1 % 4 (Le lindane est interdit, mais très persistant).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote