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Investissement public et croissance économique au Cameroun

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par Jean Florentin DJIENGOUE
ISSEA - Ingénieur d'application de la statistique 2008
  

Disponible en mode multipage

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DÉDICACES

À la mémoire de mon feu père M. Moïse  DJIENGOUÉ : toi qui de ton vivant as toujours été à mon écoute.

À ma mère Mme. Marie Noël DJEUKOUA: retrouves dans ce travail satisfaction et réconfort pour tous les efforts que tu as consentis pour moi.

À Mmes. Lucie NOUWÉ et Yvette DJIEGOUÉ : vous qui m'avez toujours soutenu à tous les niveaux de la vie, retrouvez joie et satisfaction dans ce travail.

À Maman Bernadette TCHATCHOUA : toi qui m'a reçu comme un fils.

À tous mes frères et soeurs en particulier : Ingrid, Jeanne, Alida, Barbara, Constant et Cyrille.

REMERCIEMENTS

Nous n'aurions pas achevé ce travail sans la participation de plusieurs personnes dont nous ne saurions taire les noms1(*). Nous tenons ainsi à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire de fin de formation.

Qu'il nous soit permis de remercier M. Robert NGONTHÉ pour avoir accepté malgré ses nombreuses occupations de diriger ce travail. Nos remerciements s'adressent également au Dr Thomas DEFFO qui a suivi ce travail de bout en bout et dont les remarques ont été d'un grand apport. Notre gratitude est également adressée à MM. Michelin NJOH, Adonis TOUKO et Blaise DJOMESSI pour leur soutien permanent. Nous disons merci au corps enseignant de l'ISSEA qui nous a formé au cours des quatre années passées au sein de l'institut. Nous remercions également tous ceux qui ont bien voulu lire et relire ce travail afin de remédier aux problèmes de fond et de forme. Nous pensons ainsi à MM. Éric DJIMEU, Éric Maturin KAMGNIA, Mlles Sorelle TSAYEM et Sandrine NANKIA.

Nous remercions la Banque Mondiale qui nous a offert gracieusement la base de données nécessaire pour nos estimations. Enfin, à tous les camarades de promotion en particulier Mlle Irène Danièle DJOTO et MM. Serges FOTSO SIMO, Marius KAMSU KAGO, Elliot NGOUMO, Patrick MEPOUBONG, Djinguebaye AÏGONGUE, Harcel NANA TOMEN et tous les autres, nous leur disons merci pour leur disponibilité et pour l'ambiance de fraternité qu'ils ont su créer au sein de la promotion.

SOMMAIRE

DÉDICACES I

REMERCIEMENTS II

SOMMAIRE III

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET ENCADRES VI

LISTE DES ABRÉVIATIONS VII

AVANT-PROPOS IX

RÉSUMÉ X

ABSTRACT XII

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE: CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE 4

CHAPITRE I : CONCEPTS ET DÉFINITIONS 5

I.1 INVESTISSEMENT 5

I.1.1 Définition 5

I.1.2 La détermination macroéconomique de l'investissement 6

I.1.3 Indicateur macroéconomique de l'investissement 8

I.1.4 Investissement Public 8

I.2 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE 10

I.2.1 Définition 10

I.2.2 Mesure 11

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE 13

II.1 RAPPEL SUR LA CROISSANCE 13

II.1.1 L'analyse néoclassique de la croissance : le modèle de Solow-Swan (1956) 13

II.1.2 Les facteurs de la croissance endogène 15

II.2 EXTENSION DE L'APPROCHE THÉORIQUE DE L'INVESTISSEMENT 16

II.2.1 Fondement de l'action publique 16

II.2.2 Infrastructures publiques 19

II.3 LES SOURCES DE FINANCEMENT DE L'ÉTAT 24

II.3.1 Impôt 24

II.3.2 les autres sources de financement de l'État 25

CHAPITRE III : REVUE DES ÉTUDES APPLIQUÉES 27

III.1 L'APPROCHE PRIMALE OU LA FONCTION DE PRODUCTION ÉLARGIE 27

III.2 L'APPROCHE DUALE ET L'ESTIMATION DES FONCTIONS DE COÛTS ET DE DEMANDE DE FACTEURS 32

III.3 L'ÉVALUATION DES EFFETS DE DIFFUSION SPATIALE DES INFRASTRUCTURES 34

III.4 L'APPROCHE EN TERMES DE CONVERGENCE CONDITIONNELLE 35

DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE 36

CHAPITRE IV : L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE AU CAMEROUN : UNE ANALYSE DESCRIPTIVE 37

IV.1 LES RESSOURCES DE L'ÉCONOMIE 37

IV.1.1 La production agricole 38

IV.1.2 La production pétrolière 40

IV.1.3 les recettes de L'État 41

IV.2 INVESTISSEMENT ET CROISSANCE 42

IV.2.1 Investissement global 42

IV.2.2 Évolution de l'investissement public: une décroissance en valeur 44

IV.2.3 Investissement prive 45

IV.2.4 Le produit intérieur brut : une reprise de la croissance ? 47

CHAPITRE V : INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE : UNE ESTIMATION ÉCONOMÉTRIQUE 49

V.1 SPÉCIFICATION ÉCONOMÉTRIQUE 49

V.1.1 Présentation du modèle estimable 49

V.1.2 Étude de la stationnarité des différentes séries 50

V.1.3 Spécification et estimation du modèle 52

V.2 INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET QUELQUES PROPOSITIONS DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE 56

V.2.1 Interprétation des résultats 56

V.2.2 Propositions de politique économique 58

CONCLUSION 60

BIBLIOGRAPHIE 62

ANNEXES 66

ANNEXE I : LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE BARRO. 66

ANNEXE II : TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ÉTUDES UTILISANT UNE FONCTION DE PRODUCTION. 67

ANNEXE III : COURBES DES DIFFÉRENTES SÉRIES INTÉGRÉES DANS LE MODÈLE ET DIFFÉRENTS TESTS 68

ANNEXE IV DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARD SELON LE CRITÈRE AIC OU SC 70

ANNEXE V APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE DIKEY-FULLER À LA SÉRIE 71

ANNEXE VI TEST DE COINTEGRATION ET ESTIMATION DU MODÈLE À LONG TERME 73

ANNEXE VII : RÉCAPITULATIF DES TESTS SUR LES RÉSIDUS DE LA RÉGRESSION DE LONG TERME 75

ANNEXE VIII ESTIMATION DU MODÈLE A COURT TERME 76

ANNEXE IX : ESTIMATION DE LA RELATION DE COURT TERME 76

ANNEXE X TESTS SUR LES RÉSIDUS 76

ANNEXE XI TEST DE STABILITÉ GLOBALE DU MODÈLE 77

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET ENCADRES

1. liste des tableaux

Tableau 1 : Phases d'évolution du taux d'investissement global entre 1977 et 2005. 43

Tableau 2 : Phases d'évolution du taux d'investissement public. 45

Tableau 3 : Phases de croissance économique au Cameroun entre 1965 et 2005. 47

Tableau 4 : Résultat des tests de DICKEY-FULLER Augmenté aux différentes séries. 52

2. Liste des graphiques

Graphique 1 : Répartition(en %) de la valeur ajoutée du PIB du Cameroun en 1997 37

Graphique 2 : Évolution de la part de la production agricole dans le PIB (en %) 39

Graphique 3 : Structure des exportations des principaux produits de base en 1965 39

Graphique 4 : Évolution des exportations du café, cacao et coton entre 1991 et 2000 40

Graphique 5 : Évolution de la production pétrolière au Cameroun entre 1977 et 2002 (× 103 tonnes) 41

Graphique 6 : Évolution des revenus fiscalo-douaniers (en %) du PIB entre 1980 et 2004. 42

Graphique 7 : Investissement global au Cameroun entre 1977 et 2007 (en % du PIB) 43

Graphique 8 : Comparaison investissement global au Cameroun par rapport à l'Afrique. 43

Graphique 9 : Évolution de l'investissement privé (en % du PIB) au Cameroun entre 1977 et 2005 46

Graphique 10 Évolution du taux de croissance PIB réel global 48

3. Liste des Encadrés

Encadré 1 : Modes de calcul du PIB 11

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AGROCOM

Agriculture et Communications 

 
 

BAD

Banque Africaine de Développement

 
 

BEAC

Banque des États de l'Afrique Centrale

 
 

CEMAC

Communauté Économique et Monétaire d'Afrique Centrale

 
 

CICC

Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café

 
 

DSRP

Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

 
 

FBCF

Formation Brute de Capital Fixe

 
 

FIMAC

Fonds d'Investissement de Micro-réalisation Agricole et Communautaire

 
 

IDE

Investissement Direct Étranger

 
 

INS

Institut National de la Statistique

 
 

IPPTE

Initiative Pays Pauvres Très Endettés

 
 

MCE

Modèle à Correction d'Erreur

 
 

MCO

Moindre Carré Ordinaire

 
 

NPA

Nouvelle Politique Agricole

 
 

ODM

Objectif de Développement du Millénaire

 
 

PAS

Programme d'Ajustement Structurel

 
 

PIB

Produit Intérieur Brut

 
 

PME

Petite et Moyenne Entreprise

 
 

PVD

Pays en Voie de Développement

 
 

VAR

Vecteur Autorégréssif

 
 

WDI

World Development Indicator

AVANT-PROPOS

L'ISSEA est une institution de la CEMAC qui forme des statisticiens opérationnels dès la sortie, capables de conduire une recherche scientifique. À cet effet, l'étudiant futur statisticien se doit de réaliser un mémoire de fin de formation, fruit de ses recherches. À travers cet exercice, l'étudiant fait preuve de sa capacité à synthétiser les documents et à utiliser l'outil statistique pour répondre à une problématique donnée. C'est dans cette optique que se situe le présent mémoire.

Il traite de l'investissement public, qui est le fondement du bien-être de la société, car il permet des activités qui apportent des bienfaits d'intérêt public. Il sert à créer les conditions nécessaires à une économie qui fonctionne, à donner au public accès à de l'eau potable et à faciliter le transport des marchandises et des personnes. En outre, l'investissement public joue aussi un rôle de conditionnement et de transformation de l'économie, rôle qui est mis au jour par son incidence sur la productivité. Il ne fait guère de doute que les investissements réalisés dans les réseaux de transport (Interstate Highway System aux États-Unis en 1889 et la Transcanadienne au Canada en 1949) ont stimulé le développement économique en Amérique du nord entre le XIXe et le XXe siècle (BANGQIAO, J. 2001.). Ces infrastructures de transport ont élargi le territoire sur lequel les produits peuvent être vendus, elles ont rendu le processus de production et de distribution plus efficace, ont permis les économies d'échelle2(*) et une spécialisation accrue, elles ont également changé les systèmes logistiques et réduit les coûts ; en bref ces investissements ont augmenté la productivité économique.

L'avantage et l'importance des investissements publics ont été reconnus par les économistes depuis les années 1950, et très récemment, les nouvelles théories de la croissance mettent un accent sur ce type d'investissement. Pour les pays en voie de développement, il y a lieu de savoir quelle est la contribution du secteur public à la formation du produit national. Ainsi, dans le prolongement des travaux relatifs aux facteurs de croissance au Cameroun, cette étude a pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics sur la croissance entre 1977-20053(*).

RÉSUMÉ

Comme la plupart des pays en voie de développement (PVD), le Cameroun a engagé des reformes d'ajustement structurel au milieu des années 1980 avec l'aide des bailleurs de fonds. Mais, ces politiques économiques initiées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel (PAS) n'ont pas permis d'enregistrer des progrès notables sur le plan de la croissance économique et du recul de la pauvreté4(*). En outre, le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) rédigé en rapport avec les Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM) prévoyait un taux de croissance supérieur à 7% à l'horizon 2015. Malheureusement, compte tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble être illusoire car la croissance stagne encore5(*). Cependant, le Cameroun a enregistré des progrès notables en matière de stabilisation macroéconomique, ce qui a conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. La remise de la dette suppose désormais une marge de manoeuvre un peu plus large dans le domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des ressources en relation avec les objectifs de croissance, il est judicieux de s'interroger sur la qualité des investissements réalisés par l'État entre 1977 et 2005. En effet, c'est au cours de cette période que se sont produites les plus grandes mutations de l'économie camerounaise.

Dans la littérature, la mesure de la contribution productive des investissements publics a fait l'objet de plusieurs développements théoriques et empiriques. Dans la lignée des travaux théoriques, nous pouvons faire référence à deux principaux modèles : un modèle qui attribue à l'État le rôle principal de la fourniture des infrastructures publiques (BARRO, 1990) et un second modèle beaucoup plus spécifique (HERRERA, 1997) car intégrant trois secteurs publics distincts (de formation du capital humain, de production de capital d'infrastructures et de consommation).

L'approche par une fonction de production de type COBB-DOUGLAS (1929) modifiée à la BARRO (1990) a été adoptée. Après avoir remarqué que nos variables étaient toutes intégrées d'ordre un et que, de plus il existait une seule relation de cointégration, il s'est avéré nécessaire d'adopter une approche à la ENGLE GRANGER (1987). À l'issue de nos analyses, nous trouvons que les investissements publics ont eu un impact favorable sur la croissance, que ce soit à long ou à court terme. En effet, à court terme l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public est de 0.14 et à long terme, elle est de 0.20. Ce résultat laisse présager que les investissements des administrations publiques ont joué effectivement en faveur de la croissance entre 1977 et 2005.

Cependant, malgré la pertinence de ce résultat, il semble intéressant de s'interroger sur les différents types d'investissements qui ont effectivement boosté la croissance au cours de ces années, une étude sur données désagrégées (distinguant les investissements en infrastructure physique des investissements en infrastructure sociale) permettrait d'appréhender cette information.

Mots clés: Investissement, public, croissance.

ABSTRACT

Cameroon, which is benefiting from the fruits of HIPC initiatives, is chosen as our case study. After a descriptive analyses through which we noticed a correlation between the evolution of the growth rate and the level of public investment; we opted to test this relation empirically

To this effect, we used the COBB-DOUGLAS form of the function of production (1929) modified by BARRO in 1990.After discovering that all our variables were integrated of first order, and more so only one co-integrated relation existed; it then became necessary to adopt the approach of ENGLE GRANGER (1987).From our analysis we found that public investment has played a positive role to growth, be it in the long or short run. In the short run the elasticity of production relative to public investment is 0.14 and 0.2 in the long run. This result enabled us to presage that public administrative investments have effectively led to economic growth between 1977 and 2005.

However, despite the pertinence of this result, it is interesting enough to question on the different types of investments that boosted the growth during this period. (A study on disintegrated data (distinguishing between investments in physical infrastructure from that of social infrastructure), enabled us to apprehend this information.

Keys Words : Investment, public, growth.

INTRODUCTION

L'investissement public est la formation brute de capital fixe réalisée par les administrations publiques, on distingue ainsi les investissements en infrastructure physique des investissements dans la formation, l'éducation, la santé, etc. Ces investissements sont destinés à stimuler l'activité économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour l'expansion du secteur productif. La présente étude dont il convient d'expliciter le contexte et la justification, s'intéresse aux effets des investissements publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et 2005.

Après une longue période de croissance soutenue, de 1960 à 1985, consécutive à l'accroissement rapide des exportations agricoles et des ressources pétrolières, l'économie camerounaise, à partir de 1985 est entrée dans une période de forte récession caractérisée par la baisse des recettes pétrolières et la chute des cours des produits agricoles de base. Entre 1987 et 1994, le taux moyen de croissance6(*) est de -3%. La crise économique que le Cameroun a traversée s'est traduite par un déséquilibre des comptes macro-économiques. Pour ne pas en rester à un ajustement structurel limité à la sphère financière avec le rééquilibrage des comptes macro-économiques, le pays a redéfini sa stratégie de développement et, au coeur de celle-ci, le rôle de l'État. Aussi le principal objectif de développement du Gouvernement consiste-t-il à améliorer significativement les conditions de vie des populations pour faire reculer durablement la pauvreté. Cet objectif était déjà au centre du «document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté » (DSRP intérimaire) élaboré en 2000. Selon ce document-cadre de politique économique, l'action du Gouvernement visait à :

la promotion d'une croissance économique forte et de haute qualité ;

l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques sociales ciblées de lutte contre la pauvreté ;

l'accroissement de l'efficacité de la gestion des dépenses publiques et le renforcement de la gouvernance

En bref, ce document prévoyait un taux de croissance supérieur à 7% à l'horizon 2015. Malheureusement, compte tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble être illusoire car la croissance stagne encore7(*).

Cependant, le Cameroun a enregistré des progrès notable en matière de stabilisation macroéconomique, ce qui a conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. La remise de la dette suppose une marge de manoeuvre un peu plus large dans le domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des ressources en relation avec les objectifs de croissance, il convient de s'interroger sur la qualité des investissements réalisés par l'État dans la période d'étude. En outre, dans un contexte de développement de la réflexion sur les facteurs de croissance économique dans les pays en développement, l'État camerounais se doit de maîtriser la portée de ses actions. Sur le plan sous régional, le Cameroun fait partie d'une zone monétaire et de ce fait ne saurait utiliser la politique monétaire pour agir sur l'économie. La politique budgétaire demeure le seul outil d'ajustement dont dispose l'État. La justification de l'étude étant clarifiée, il convient de présenter la problématique.

D'une manière générale, il sera question d'évaluer l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public et par la même occasion d'évaluer la contribution de l'investissement privé à la croissance afin de faire des conclusions sur un éventuel effet d'éviction. Aussi, la problématique de notre étude parait, de toute évidence, soutenue par la question suivante : quel est l'impact des investissements publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et 2005 ? De manière spécifiquement, il est question de donner des réponses précises aux interrogations ci-après.

1. Les investissements publics déterminent-ils l'évolution du produit intérieur ?

2. Si oui, quelle peut être la variation du PIB suite à une augmentation d'un point d'investissement public ?

3. L'investissement public contribue-il plus à la croissance que l'investissement privé ?

Au regard des études théoriques et empirique réalisées dans plusieurs pays, nous pouvons formuler principalement une hypothèse :

les investissements publics ont contribué positivement à la croissance économique au Cameroun entre 1977 et 2005.

Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous proposons un travail en deux parties. Dans la première, il est question de définir les principaux concepts (chapitre I), ensuite de présenter les principaux modèles théoriques et empiriques (chapitre II et III) sur lesquels on se basera pour formaliser un modèle économétrique. Dans la seconde partie, nous consoliderons l'idée de la contribution des investissements publics à la croissance économique par une analyse descriptive (chapitre IV), enfin à travers une analyse économétrique inspiré d'un modèle théorique, nous achèverons le travail par une estimation de la relation investissement public et croissance (chapitre V).

Première partie:

CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE

«Dans les années qui suivaient la seconde Guerre Mondiale, les journaux de toutes les grandes villes...rappelaient chaque jour l'insuffisance et même le manque de services élémentaires publics. Les écoles étaient surpeuplées. Les forces de l'ordre étaient fragiles et mal payées. Les parcs et les stades de jeu étaient insuffisants. Les rues et les parcelles étaient répugnant, et les hôpitaux étaient sous-équipés et avaient besoin d'une main d'oeuvre....Le transport intérieur était peuplé de monde, .... »8(*)

GALBRAITH, J.K. (1958), p. 253

CHAPITRE I : CONCEPTS ET DÉFINITIONS

Avant toute analyse, la méthodologie impose la présentation de différents concepts et définitions qui serviront de base pour l'estimation empirique. Ce chapitre se fixe donc pour objectif de présenter les différents concepts liés à l'investissement en général et à l'investissement public en particulier.

I.1 INVESTISSEMENT

L'investissement est une notion riche et fondamentale aussi bien en macroéconomie qu'en microéconomie. Dans cette section, nous présenterons tout d'abord une définition de l'investissement et les différentes techniques utilisées pour le mesurer. Ensuite il sera question d'entrer en profondeur dans la notion d'investissement public et de présenter les différents concepts qui lui sont liés.

I.1.1 Définition

Au sens le plus large, l'investissement est l'acquisition de biens de production. C'est le flux qui alimente le stock de capital. Le stock de capital est soumis à deux flux contraires. Le premier, l'acquisition de biens nouveaux, permet d'accroître le capital : c'est l'investissement brut. Le second correspond à l'usure, au déclassement, et à l'obsolescence du capital antérieur. Pour compenser cette diminution du stock du capital, l'entreprise a la possibilité de mettre de côté des sommes nécessaires pour financer le remplacement de tout ou partie de ces équipements : c'est l'amortissement. L'investissement net est alors la différence entre l'investissement brut et l'amortissement. Selon le manuel des concepts de l'Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun9(*), l'investissement est l'opération par laquelle une entreprise acquiert des biens de production; c'est un flux qui vient en accroissement du stock de capital.

Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement est la formation brute de capital fixe (FBCF). La FBCF correspond à la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour être utilisées pendant au moins un an dans le processus de production. Selon l'INS, « la FBCF est mesurée par la valeur totale des acquisitions moins les cessions d'actifs fixes au cours de la période comptable, plus certaines additions à la valeur des actifs non-produits réalisés par l'activité de production des unités institutionnelles. Elle se définit aussi comme l'ensemble des biens durables (plus d'une année) devant être utilisés dans le processus de production ». Il s'agit donc de l'acquisition des machines, bâtiments...réalisée au cours d'une année. L'investissement correspond ainsi aux dépenses destinées à accroître les revenus futurs de l'entreprise.

La FBCF est réalisée par les entreprises, ou les administrations (bâtiments administratifs, établissements scolaires, infrastructures routières...) mais aussi les ménages dont l'acquisition des logements est considérée comme un investissement. Tous les autres achats de biens durables des ménages sont traités en consommation finale.

Traditionnellement, l'investissement ne mesure que les achats de biens : machines, ordinateurs, bâtiments...cependant, certaines dépenses en services peuvent également être considérées comme des investissements dans la mesure où elles permettent d'accroire la capacité de production future de l'entreprise. Il en est ainsi des dépenses de recherche-développement, de formation, de marketing, d'acquisition de logiciels, et les investissements commerciaux à l'étranger10(*).

I.1.2 La détermination macroéconomique de l'investissement

La détermination de l'investissement se fait généralement suivant deux optiques : optique de stock et optique de flux.

I.1.2.1 La détermination de I' investissement dans une optique de stock

Suivant l'optique de stock, les entreprises investissent parce qu'elles en perçoivent une demande. Le schéma d'analyse est alors celui de l'ajustement d'un stock de capital à la demande et donc au produit anticipé. Si l'économie désire augmenter sa production d'un certain pourcentage, elle doit augmenter son capital et investir en conséquence. En particulier, l'investissement net s'ajuste aux variations de produit, et l'investissement de remplacement au stock de capital existant, l'investissement brut se définit comme une fonction des variations du produit et du stock de capital existant. Formellement, si on note :

 : l'investissement brut en  

 : l'investissement de remplacement en

 : la demande finale en

  : la production en

: le capital en

Le capital nécessaire est :

Le capital existant est : d'où

En retenant l'investissement brut , on a

est appelé l'accélérateur11(*).

I.1.2.2 La détermination de I' investissement sous l'optique de flux

Cette seconde approche, développée par JORGENSON (1963) et JORGENSON et GRILICHES (1967) avait pour objectif de trouver une bonne mesure du capital afin de réduire le résidu présenté dans le modèle de Solow (1957). Il est basé sur le concept de service de capital, le service de capital représente le flux des services productifs fournis par le stock de capital. Prenons l'exemple d'un immeuble de bureaux : dans ce cas, les flux de services de capital concernent la protection contre la pluie, ainsi que le confort et l'espace de stockage que cet immeuble offre aux personnes qui y travaillent, pendant une période donnée. Dans cette approche, il est question de déterminer le flux d'investissements ayant servi dans le processus de production. Dans un cadre macroéconomique, JORGENSON et GRILICHES (1967) ont élaboré des mesures agrégées des services du capital qui prennent en compte l'hétérogénéité des actifs. Ils ont d'abord défini des quantités de services du capital pour chaque catégorie d'actifs, puis utilisé comme pondérations les coûts d'utilisation propres à chaque actif, afin d'agréger les services fournis par les différentes catégories d'actifs. Comme les parts des coûts d'utilisation reflètent la productivité marginale des différents actifs, les pondérations permettent d'intégrer effectivement les écarts de contribution d'investissements hétérogènes à la mesure globale de l'apport de capital12(*).

I.1.3 Indicateur macroéconomique de l'investissement

L'importance de l'investissement dans une économie peut être mesurée à l'aide du taux d'investissement. Le taux d'investissement est égal au rapport de la FBCF au montant du PIB13(*).

(1) Taux d'investissement =

Ce ratio mesure la part du PIB consacrée aux investissements.

I.1.4 Investissement Public

L'investissement des administrations publiques a un caractère spécial en ce sens qu'il est destiné à la production des biens collectifs. Aussi est-il intéressant avant de définir la notion d'investissement public de marquer un point d'arrêt sur cette notion.

I.1.4.1 La notion de bien collectif

La notion de bien collectif, définie par SAMUELSON (1954) et MUSGRAVE (1959), repose sur les critères de non rivalité et de non exclusion14(*). Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents. Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de la sécurité ou de l'éclairage public. La non exclusion par les mécanismes de marché caractérise, de son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices. Ainsi, les caractéristiques intrinsèques de ces biens, en entraînant une impossibilité de reposer sur les mécanismes de marché, justifient l'intervention de l'État dans leur production ou leur réglementation.

I.1.4.2 Définition de l'investissement public

HIRSCHMAN (1958) définit les investissements publics comme « les biens et les services qui rendent possible l'activité économique ». Cette définition, particulièrement large, est reprise par HANSEN (1965) qui d'après VEGANZONES, M.A (2000), est le premier à proposer une classification précise. Il distingue : les investissements en infrastructures sociales, dont la fonction est d'entretenir et de développer le capital humain (comme l'éducation, les services sociaux et de santé) et les investissements en infrastructures économiques, dont la caractéristique est de participer au processus productif. De façon plus précise, l'investissement public est la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) réalisée par les administrations publiques. On en distingue quatre grands types:

'investissement dans des infrastructures, notamment les transports et les réseaux de télécommunications;

l'investissement dans le capital humain, c'est-à-dire : l'éducation, la formation et la santé;

l'investissement dans le progrès technique, c'est-à-dire : la recherche et le développement;

l'investissement dans les usines et les équipements.

L'investissement public s'effectue à long terme et son rendement parait généralement difficile à identifier. Cette identification est encore plus ardue dans le cas de l'investissement en capital humain.

L'ensemble des investissements réalisés par l'État et les autres dépenses publiques sont consignés dans le budget.

I.1.4.3 Le budget de l'État

Le budget décrit pour une année donnée, les ressources et les charges étatiques (BERNIER, B. 1998.). Deux grands principes régissent l'établissement du budget : celui de l'annualité et celui de l'universalité.

Le principe d'annualité signifie que l'autorisation de percevoir les impôts pour effectuer les dépenses est annuelle. Ce principe est rigide dans la mesure où, pour certaines dépenses, l'horizon annuel est trop court (grand travaux et dépenses d'investissement...). L'autorisation de programme15(*) permet d'assouplir la règle.

Le principe d'universalité veut qu'aucune recette ne soit affectée à une dépense particulière, mais ce principe souffre de quelques exceptions.

Le budget de l'État peut faire l'objet de plusieurs présentations. Un premier point est consacré à la structure générale du budget, le deuxième et le troisième analysent les principaux crédits par ministère et les recettes budgétaires. Les dépenses comprennent trois grands titres : la dette publique, le budget civil et la défense. Le budget civil comprend les dépenses de fonctionnement (les rémunérations, les pensions, etc.), les interventions (les subventions, les aides sociales, les primes à la construction, etc.) et les dépenses en capital qui concernent les investissements publics (construction des routes, etc.).

Au Cameroun, le budget de l'État est contenu dans la loi de finances, cette loi se décline en au moins deux chapitres. Le premier chapitre évalue les recettes, en son titre premier, on retrouve les recettes propres qui comportent les recettes fiscales (impôts directs et taxes assimilées, droits de douane et autres droits) et les recettes non fiscales (recettes domaniales, recettes des services, remboursement des prêts, reversements et cautionnements, produits de valeurs mobilières, pensions retenues sur salaires, recette de privatisation, redevances pétrolières). Au second titre, on retrouve les emprunts extérieurs et les avances non remboursables. Le second chapitre présente les crédits ouverts (fonctionnement et investissement) par ministère16(*). Ce budget dont dispose l'État sert d'outil pour agir sur l'économie et plus précisément pour réaliser ses objectifs de croissance.

I.2 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

I.2.1 Définition

La croissance économique est définie par BERNIER, B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la production sur une longue période. ». Elle désigne au sens large l'augmentation des produits et services produits par une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels »17(*).

Le terme de croissance est donc conventionnellement utilisé par les économistes pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. À court terme, les économistes utilisent le terme d' « expansion » (qui s'oppose à la « récession » ou à la « dépression »).

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique.

La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie (que l'on ne doit pas confondre avec la qualité de vie) des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique permet seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère matérielle.

I.2.2 Mesure

Elle se mesure par le taux de croissance réel18(*) du Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB quant à lui se définit selon le manuel de concepts de l'INS comme étant le total de la production de biens et services destinés à une utilisation finale et réalisés par des agents résidents et non-résidents sur le territoire concerné.

Encadré 1 : Modes de calcul du PIB

i) Selon l'optique de la production,

PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les unités institutionnelles qui exercent des activités de production (augmentée des éventuels impôts moins les subventions sur les produits non inclus dans la valeur de leurs productions).

ii) Selon l'optique des dépenses,

PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks + Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et services - Importation des biens et services.

iii) Selon l'optique des revenus,

PIB = Rémunération des salariés + Autres Impôts sur la production - Autres subventions sur la production + Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu mixte.

.

Source : Manuel des concepts de l'INS Cameroun. 3ième édition, (2005).

On distingue le PIB au prix du marché (c'est la somme des valeurs ajoutées brutes plus les impôts moins les subventions sur la production et les importations (qui ne sont pas incluses dans les valeurs de la production)) du PIB au coût des facteurs (PIB au prix du marché à l'exclusion de tous les impôts sur la production (nets de subvention)).

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique et du développement. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, etc.). Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant la Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction.

Après cette brève présentation des concepts, on peut se poser la question de savoir quel est la place de l'investissent public face à l'objectif de croissance. Beaucoup d'économistes ont tenté de répondre à cette préoccupation soit par les développements théoriques, soit par les analyses empiriques.

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE

II.1 RAPPEL SUR LA CROISSANCE

«La croissance » est de nos jours un des mots clés dans la plupart des discussions économiques. Mais très loin dans le passé, SMITH, A. (1776) dans « La Richesse des nations » mettait en relief le fait que la spécialisation, la division du travail et l'échange se traduisent par une grande efficacité productive, sans toutefois présenter un modèle de croissance. Il faut donc attendre HARROD (1939) pour avoir une formulation explicite d'un modèle de croissance. Le modèle de HARROD (1939) repose sur l'existence de trois taux de croissance (le taux de croissance effective , le taux de croissance « nécessaire » pour satisfaire les entrepreneurs-investisseurs et le taux naturel de croissance qui définit le taux auquel l'économie doit croître pour éviter le chômage). Il y a croissance équilibrée de plein emploi quand la croissance effective est telle que les entrepreneurs sont satisfaits () et qu'il n'y a pas de chômage (). Selon HARROD (1939), la vérification de ne peut être que par le fruit du hasard19(*). Après les travaux de HARROD, se sont succédés plusieurs modèles de croissance parmi lesquels le modèle de SOLOW et SWAN (1956) qui servira de base à la plupart des études récentes sur la croissance (BARRO, 1990,1992).

II.1.1 L'analyse néoclassique de la croissance : le modèle de Solow-Swan (1956)

À la question « qu'est ce qui fait croître la production ? », les néoclassique répondent : les facteurs de production. « L'on peut, selon la conception néoclassique, rapporter à trois sources distinctes la croissance de la production, à savoir : croissance de la main d'oeuvre, croissance du capital, enfin l'innovation technique en elle-même » (SAMUELSON, 1969). La relation qui unit ces facteurs est la fonction de production. À l'aide de cette fonction, SOLOW (1956, 1957) a formalisé le modèle néoclassique. Dans ce modèle, le rôle de l'investissement peut se résumer à l'aide de deux équations familières :

la première est la relation entre la production () et les facteurs capital (), travail (), et technologie (neutre au sens de Hicks)20(*)(), décrite à l'aide d'une fonction de production agrégée :

(2)

et la seconde est l'équation d'accumulation du capital (inventaire permanent), qui régit la relation entre l'investissement en biens matériels, I, et le stock de capital :

(3) ?Kt = It-?K t *,

où ? représente un changement discret, est la dépréciation et I t l'investissement brut qui peut soit être déterminé de façon endogène par l'entreprise qui cherche à maximiser ses bénéfices, soit être fixé par hypothèse à une proportion donnée de la production.

En considérant une fonction de production de type Cobb-Douglas21(*), la production peut s'énoncer comme suit :

(4)

est le « résidu de Solow », et les élasticités de la production par rapport respectivement au capital et au travail, les hypothèses néoclassiques supposent que

+= 1.

La simplicité intuitive de ce cadre néoclassique est à la base de plusieurs travaux empiriques et théoriques sur la productivité et la croissance économique. Cependant, en dépit de sa popularité, le modèle néoclassique engendre certains résultats troublants : la technologie est habituellement décrite par une quelconque fonction ad hoc, telle que, où est un paramètre non expliqué de l'économie, autrement dit le progrès technique est exogène. De plus les données internationales ne semblent pas corroborer le modèle néoclassique de base pour ce qui a trait aux propriétés de convergence22(*).

Ces lacunes ont donné l'impulsion à plusieurs pistes de recherche sur la relation entre l'investissement et la croissance de la productivité. Une école de pensée (qui demeure fermement ancrée dans la tradition néoclassique), qui remonte à JORGENSON et GRILICHES (1967) et dont les travaux ont été résumés par JORGENSON (1990, 1996), a tenté de mettre au point de meilleures mesures de l'investissement, du capital, du travail et d'autres intrants négligés en vue de réduire l'importance du résidu inexpliqué23(*).

Une deuxième école de pensée est allée au-delà du modèle néoclassique pour tenter d'élaborer un mécanisme endogène tenant compte de l'évolution du progrès technique, demeuré inexpliqué dans les travaux antérieurs. En modélisant explicitement les rouages de la concurrence, de l'innovation et des retombées de la production, ces travaux de recherche ont abouti aux modèles de croissance endogène de la nouvelle théorie de la croissance. Cette nouvelle théorie repose en effet sur quatre facteurs de la croissance.

II.1.2 Les facteurs de la croissance endogène

Il ya croissance endogène lorsque « les principaux déterminants de la croissance sont endogène au modèle » (BARRO, R et SALA-I-MARTIN, X., 1996). Selon les théoriciens de la croissance endogène, il existe quatre facteurs de croissance endogène à l'économie :

1. L'accumulation de capital. Ces modèles font des rendements croissants le fondement de la croissance. En effet, sans rompre totalement avec l'hypothèse des rendements constants24(*), ils considèrent qu'il existe des rendements d'échelle croissants liés aux externalités positives des investissements.

2. La recherche-développement développée dans des travaux de ROMER25(*). Elle est considérée comme une activité à rendement croissant du double fait que la connaissance est un bien « non rival » et que le coût de son appropriation est minimal pour chaque chercheur. La croissance économique résulterait ainsi d'une activité d'innovation, engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Cette analyse permet d'incorporer dans le capital physique le seul progrès technologique et non l'ensemble des investissements directs.

3. L'accumulation du capital humain fut mise en valeur par LUCAS (1988). Ce capital est défini comme le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus (qualification, état de santé, hygiène, ...). LUCAS développe dans son analyse, le capital humain qui est volontaire (accumulation de connaissances (schooling)) et involontaire (learning by doing). En outre, la productivité privée du capital humain a un effet externe positif car, en améliorant son niveau d'éducation et de formation, chaque individu augmente le stock de capital humain de la nation et par la même occasion contribue à améliorer la productivité de l'économie nationale.

4. L'investissement de l'État dans les infrastructures, car selon ces théoriciens, les infrastructures publiques constituent aussi un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les producteurs privés.

II.2 EXTENSION DE L'APPROCHE THÉORIQUE DE L'INVESTISSEMENT

Le modèle néoclassique décrit ci-dessus peut facilement être étendu au-delà de l'investissement en biens matériels pour rendre compte de tout facteur accumulé contribuant à la production. Cela englobe la substitution qu'opère l'investissement entre des biens matériels hétérogènes, l'investissement en capital humain lié à l'éducation et à la formation des travailleurs, l'effort de recherche-développement et les dépenses publiques en infrastructures. Cette dernière se fait dans le cadre global de l'action publique dont le fondement peut éclairer les analyses.

II.2.1 Fondement de l'action publique

Le marché privé répond aux quatre questions de base qui se posent en économie :

à la question de savoir « quels biens sont produits et en quelles quantités ?» les économistes répondent que c'est l'interaction entre l'offre et la demande qui détermine à la fois les biens désirés par les consommateurs et le coût supporté par les entreprises pour les produire ;

à celle de savoir « comment la production a-t-elle lieu ? », Ils répondent que c'est la concurrence qui incite les entreprises à produire à un coût aussi bas que possible afin de rester compétitives26(*) ;

la troisième question est celle de savoir « en faveur de qui la production a-t-elle lieu ? », à celle-ci, ils répondent que le revenu est un facteur déterminant en ce sens que ceux qui ont plus de revenus acquièrent plus de biens que ceux qui ont moins ;

la dernière question est celle de savoir « qui prend les décisions ? », tout le monde prend les décisions, car selon STIGLITZ (1993), « la nature des biens et services produit est le résultat de millions de décisions prises par les particuliers et les entreprises dans l'ensemble de l'économie ».

Si donc l'économie fonctionne si bien, quel est le rôle assigné au secteur public ? À cette question, les avis sont divergents au sein des économistes : on distingue ainsi ceux pour qui l'État doit tout simplement d'une part édicter et faire respecter les lois fondamentales de la société et d'autre part mettre en place un cadre au sein duquel les entreprises pourront se livrer à une concurrence loyale27(*) ; ceux pour qui l'État doit stimuler l'activité économique en agissant sur ses composantes (création d'emploi public, baisse des taux d'intérêt, investissements publics) ; et enfin ceux pour qui l'action publique se justifie principalement par la présence des biens publics.

II.2.1.1 La conception orthodoxe

Pour les classiques, l'État doit tout simplement assurer la bonne marche de la cité. SMITH, A. (1776) identifiait à cet effet trois devoirs fondamentaux à la charge de l'État :

protéger la société et la nation contre l'extérieur, ce qui inclut dans le budget les charges de l'armée ;

protéger les individus, la justice doit être rendue afin que l'économie fonctionne selon les règles précises ;

construire et maintenir les institutions publiques.

En outre, l'État doit se plier à la conjoncture et non être actif. À cet effet, il doit ajuster ses dépenses et ses recettes aux mouvements conjoncturels. Quand l'activité baisse, dans une phase descendante d'un cycle économique, les revenus peuvent baisser, les rentrées fiscales vont se faire plus rares car il y a un lien direct entre les rentrées fiscales et les revenus sur lesquels ils sont assis. En conséquence, l'État doit pour équilibrer son budget, ralentir ses dépenses en période de crise et augmenter son train de vie en période d'expansion. En quelque sorte, le budget de l'État doit suivre l'évolution économique et non l'infléchir. La conception orthodoxe ne soutient pas le déséquilibre budgétaire durable, car selon SMITH, A. (1776), l'État ne peut durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes, le déficit se traduit par les tensions inflationnistes, des montées artificielles des taux d'intérêt qui décourage l'investissement et réduit le profit.

II.2.1.2 La conception keynésienne

Selon KEYNES, du fait que la « demande effective »28(*) est au coeur des décisions de production et du niveau de l'emploi, et qu'il n'existe pas de mécanismes autorégulateurs automatiques comme le pensent les néoclassiques, l'État doit intervenir pour soutenir et réguler l'activité économique. Il intervient pour stimuler la demande en agissant sur ses composantes : demande de biens de consommation, demande de biens d'équipement. Pour ce faire, il dispose de plusieurs moyens : création d'emplois publics (qui permettent d'améliorer le bien être social), la baisse du taux d'intérêt qui stimule les investissements privés.

KEYNES, J.M. va à l' encontre de l'orthodoxie classique et soutient que le budget peut être actif. Selon lui, l'économiste doit rejeter le bon sens qui veut que le niveau des dépenses de l'État doive se calquer sur les fluctuations de ses recettes. Il assigne à l'État le rôle de réaliser une politique budgétaire qui selon SAMUELSON29(*) est « le processus consistant à manipuler les impôts et les dépenses publiques aux fins de :

contribuer à amortir les oscillations économiques ;

favoriser le maintien d'une économie progressive, assurant un degré d'emploi élevé, affranchi de toutes poussées excessives d'inflation ou de déflation. ».

II.2.1.3 La conception de l'école du « public choice »

À la différence de la logique keynésienne, l'école du « public choice » va partir d'une approche microéconomique et se posera alors la question de savoir « quant l'État doit-t-il intervenir ?». L'État doit intervenir quand le bien de par sa nature est indivisible (la défense nationale, la radio, la télévision...) et dont l'utilisation par une personne de plus a un coût nul. L'indivisibilité engendre une véritable rationalité de la prise en charge collective. L'existence d'effets externes est une deuxième cause d'intervention publique car créer par exemple une route entraîne automatiquement des effets externes : pour les uns cela peut être négatif (bruit de l'autoroute...) et positif pour d'autres (transport moins cher pour les entreprises près de l'autoroute). Individuellement, il est donc difficile de se mettre d'accord pour financer des biens qui apportent une utilité difficilement quantifiable pour les uns et les autres. Selon MUSGRAVE, chacun a une préférence concernant le niveau des dépenses publiques, la part à consacrer à l'école, l'aide à réaliser pour les plus démunis... le pouvoir central doit construire une véritable fonction d'utilité collective agrégeant les préférences de tous.

Les théoriciens de la croissance endogène sont également en faveur de l'action publique, à ce sujet, BOYER, R. (1998) dit «qu'en l'absence de coordination organisée par l'État ou des organisations collectives, un pays initialement peu favorisé peut être durablement bloqué dans une trappe à pauvreté. À contrario, une synchronisation de l'investissement ou de l'innovation peut surmonter cet obstacle et aboutir à une croissance plus forte, bénéficiant à l'ensemble de la société. Ainsi l'État peut être à l'origine d'une création de richesses supplémentaires »30(*). Ceci illustre bien le fait que, selon les théoriciens de la croissance endogène, l'État est au centre de l'activité économique car il est fournisseur des biens publics. Ces types de biens comprennent entre autres les infrastructures publiques.

II.2.2 Infrastructures publiques

La vision néoclassique décrite précédemment met l'accent sur l'investissement privé d'entreprises comme principale source de croissance. L'introduction du capital public dans la liste des facteurs de production date de 1952. À cette époque, MEADE identifiait deux principales représentations susceptibles de rendre compte d'une éventuelle contribution productive du capital public :

Dans la première, qualifiée de modèle « d'atmosphère », les services induits par les infrastructures publiques sont supposés augmenter la productivité d'un ou plusieurs facteurs privés à la façon d'un facteur « environnemental ». Dans le cas particulier où le capital public affecte de façon symétrique la productivité de l'ensemble des facteurs privés, il peut être représenté comme une source de progrès technique neutre au sens de HICKS31(*). Dès lors, la productivité totale des facteurs privés peut se décomposer en une composante autonome et une composante croissante de la contribution des infrastructures publiques.

La seconde représentation proposée par MEADE (1952), qualifiée de modèle de « facteur impayé », consiste à supposer que les services des infrastructures mises à la disposition de l'entreprise privée représentative, constituent un facteur de production direct, mais non rémunéré.

Ces représentations proposées par MEADE (1952) n'ont pas fait l'objet d'une formalisation. Le premier modèle de croissance endogène faisant du capital public le moteur de la croissance est développé par BARRO (1990), ce modèle est la base de plusieurs études empiriques des années récentes32(*).

II.2.2.1 L'approche de BARRO (1990)

BARRO (1990) part du principe relativement simple que des dépenses visant à créer les infrastructures telles qu'une autoroute, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de télécommunications rendent plus efficace l'activité du secteur productif. Dans son modèle, il considère que ce sont des biens collectifs purs (non rivaux, non excluables). Il se pose alors le problème traditionnel de leur financement par le secteur privé. La sphère privée ne peut se substituer au gouvernement pour le financer. C'est la raison pour laquelle l'État prélève un impôt de façon à produire ce type de bien. Les entreprises privées utilisent33(*) donc deux types de facteurs pour produire: le capital privé et le « capital public ». Le capital privé a des propriétés usuelles : il connaît des rendements décroissants, à dépenses publiques constantes, sa productivité marginale décroît. On est dans le cas classique d'un modèle à la SOLOW (1956) où un seul facteur est accumulable et où la croissance « s'étouffe ». Le capital public est en fait une dépense financée par l'État, les dépenses sont intégralement financées par l'impôt, que l'on suppose proportionnel au revenu.

Selon BARRO (1990), la dépense publique a deux effets opposés. Le premier est que le capital public rend le capital privé plus productif et évite que sa productivité marginale s'annule progressivement quand le revenu augmente. Cependant, l'impôt a un effet dépressif sur cette productivité, puisqu'il réduit son rendement privé en ôtant aux entreprises une part du revenu tiré de leur activité. BARRO (1990) montre que pour une petite taille du gouvernement (des dépenses publiques), le premier effet l'emportera. Puis, il montre que de moins en moins, l'on peut déterminer une dépense publique optimale. À ce point, un dollar de dépense publique supplémentaire coûte plus en productivité que ce qu'il rapporte. BARRO (1990) fait quelques remarques sur la nature des dépenses publiques. Tout d'abord, il fait remarquer que, si les dépenses qui représentent une prestation de services aux consommateurs ont un impact en termes d'utilité, elles découragent la croissance. En effet, elles n'accroissent pas la productivité du capital privé, mais leur financement par l'impôt pèse sur la rentabilité du capital. Seul l'effet négatif joue au niveau des entreprises. L'imposition liée à ces dépenses décourage l'épargne et l'investissement.

On peut remarquer que la nature de la croissance liée aux dépenses publiques d'investissement est effectivement une externalité. L'activité d'un agent (l'État en l'occurrence) a des effets sur celle d'un autre agent (les entreprises privées). Le Modèle de BARRO (1990) se base sur les travaux de SOLOW et SWAN (1956) présentés ci-dessus et ses hypothèses34(*) viennent en plus des hypothèses Néoclassiques. La spécificité de ce modèle consiste donc à faire apparaître les dépenses publiques d'investissement dans le processus de production, et par conséquent à mettre en évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la croissance économique de long terme dans un cadre de croissance endogène. La production est représentée par une fonction de type COBB DOUGLAS définie par35(*) :

(5) =

Les termes et désignent respectivement le niveau de l'emploi et le stock de capital privé à la date . Les paramètresetcorrespondent respectivement aux élasticités de la production par rapport au stock de capital privé et public. Lorsque l'on suppose que les rendements sont constants par rapport aux facteurs K et G ( +=1), on aboutit à une situation de croissance endogène. Soit la production de la firme représentative. Les dépenses publiques sont financées par un impôt proportionnel à la production à taux constant :

(6)

Si l'on note le taux de dépréciation du capital privé et la population active totale, le taux de croissance équilibrée de l'économie, noté , est défini par :

(7)

En utilisant la contrainte budgétaire du gouvernement, ce taux de croissance peut se réécrire sous la forme36(*) :

(8) .

Cette relation nous permet d'observer les deux effets opposés du taux d'imposition sur le taux de croissance de long terme. L'augmentation des dépenses publiques conduit d'une part à une augmentation de la productivité des facteurs et favorise ainsi l'accumulation du capital privé, mais d'autre part elle induit une hausse des ponctions sur les ressources des agents et donc une éviction des investissements privés. La croissance de long terme sera ainsi le résultat de l'interaction de ces deux forces opposées.

En particulier, pour un niveau sous optimal de dépense publique, on peut montrer que toute dépense additionnelle engendre une amélioration de la croissance de long terme. En effet :

(9) si et seulement si

L'effet net de l'intervention publique dépend de la différence entre le taux marginal de prélèvement public ô et l'élasticité du produit par rapport aux dépenses publiques 1- . Dès lors si le gouvernement adopte la maximisation de la croissance comme objectif de sa politique fiscale, il choisira un taux d'imposition égal à l'élasticité des dépenses publiques.

Une seconde approche de la mesure de l'impact des investissements publics à été réalisée par FEDER (1983) et RAM (1986) et étendue par HERRERA (1997). Une présentation simplifiée de cette approche a été faite par BEN JELILI (2000).

II.2.2.2 L'approche de Herrera (1997)

Pour résoudre le problème lié au caractère productif des dépenses publiques d'investissement, HERRERA (1997) intègre aux côtés du secteur privé, trois secteurs publics distincts (formation du capital humain, production de capital d'infrastructures et consommation), de manière à en dériver une équation de croissance permettant d'estimer les effets respectifs de productivité factorielle relative et d'externalité des dépenses publiques, désagrégées par catégorie fonctionnelle37(*).

L'économie est supposée se composer de quatre secteurs : un secteur privé (), un secteur public de formation de capital humain (), comprenant l'éducation et la santé publique, un secteur public de production de capital physique ou d'infrastructures () et un secteur public non productif ou de consommation publique ().

La production du secteur privé est obtenue par la combinaison des facteurs de production suivants : le travail simple (), le capital physique privé (), le capital physique d'infrastructures publiques (), le capital humain ou encore le travail qualifié () et le bien public () représentant l'externalité du bien public sur le secteur privé. Ainsi :

(10)

De même, on considère que les productions des trois secteurs publics , et sont décrites par les trois fonctions de production respectives :

 ,  ,  .

Où les dépenses budgétaires correspondant aux trois services publics de consommation, d'infrastructures et de capital humain sont considérées comme proxies de leur produit respectif, et .

En outre, l'agrégation des quatre facteurs de production primaires donne :

,,,, avec .

La production totale est définie par :

(11)

La dynamique du modèle est déterminée par les formations de capital privé, public et humain où les dépenses publiques en capital humain et en capital physique s'interprètent comme des flux d'investissement conditionnant les dynamiques d'accumulation dans les deux secteurs publics :

, , , où .

Par la suite, il suppose que :

les productivités marginales des facteurs primaires, , , , et pour peuvent différer entre le secteur privé et les trois secteurs publics.

les différentiels de productivité sont identiques pour les quatre facteurs entre le secteur privé et les trois secteurs publics (RAO, 1989 ; RAM, 1989) :

, il en va de même pour les deux autres secteurs, les représentent le différentiel de productivité marginale factorielle entre le secteur privé et le secteur public ;

la productivité marginale du travail dans le secteur privé est une proportion du rapport entre le produit privé et le travail, c'est à dire, .

Compte tenu de ce qui précède, il exprime le taux de croissance38(*) de l'économie sous la forme suivante :

(12)

Le caractère productif du capital public est tributaire des différentes formes de sources de financement dont dispose l'État. Ce financement passe entre autres par les recettes fiscales et douanières. Si cette dernière ne réussit pas à combler le déficit budgétaire, l'État peut recourir à un financement intérieur (financement bancaire par émission monétaire, financement non bancaire par recourt au crédit intérieur) ou extérieur (emprunt à l'extérieur).

II.3 LES SOURCES DE FINANCEMENT DE L'ÉTAT

II.3.1 Impôt 

Les réponses concernant la finalité de l'impôt varient selon la conception de l'État retenue. Presque tous les théoriciens admettent que l'impôt a pour fonction de permettre à l'État d'assurer l'ordre public, la défense nationale (GÉLÉDAN, A. 1991). Cette fonction est justifiée par le fait que nul n'a intérêt individuellement à dépenser pour défendre l'ensemble du pays bien que chacun ait besoin de sécurité. De même éclairer les rues, assurer l'entretien des voies navigables et des routes ... n'a de sens que d'un point de vue collectif à moins de réaliser un péage non seulement sur autoroutes mais encore en tous lieux. L'impôt permet donc d'assurer les dépenses publiques concernant les biens collectifs nécessaires à tous. Les oppositions commencent lorsque l'on décompose les dépenses publiques souhaitables. On se pose alors la question de savoir s'il faut inclure les dépenses d'éducation et l'aide sociale (allocation familiale, indemnité chômage ...) dans les dépenses financées par les impôts, et si oui à quel niveau ? La fiscalité doit-elle être utilisée pour orienter l'activité économique ? Pour quels objectifs et dans quelles limites ?

Dans la mouvance keynésienne, nombre d'économistes voient dans la fiscalité un instrument d'intervention économique ; Ainsi, aux objectifs sociaux de la fiscalité, se conjugueraient les perspectives d'action économique qui justifierait un niveau de fiscalité relativement élevé. Cette analyse s'oppose à l'approche néoclassique pour laquelle le meilleur impôt est toujours le plus faible, une forte fiscalité entraînant du point de vue économique des effets pervers importants : désintéressement pour le travail sous-rémunéré par suite de la pression fiscale, réduction de l'épargne.

Certains marxistes analysent la fiscalité en termes de régulation. Ils distinguent alors trois fonctions principales39(*) :

éviter les tensions sociales excessives en prenant en charge les dégâts de la croissance et des crises (les aides au logement atténuent les effets de l'urbanisation) ;

l'impôt est une façon de socialiser certaines dépenses qui ne sont pas à la charge de l'économie privé et contribue à restaurer les taux de profit ;

l'impôt permet aussi de transférer vers l'investissement ou vers les dépenses indispensables au bon fonctionnement du système économique des sommes considérables qui, autrement, seraient restées dans la sphère de l'économie privé rendant impossible certains développements de l'appareil productif (construction des routes...).

II.3.2 les autres sources de financement de l'État

On distingue les sources de financement intérieur des sources de financement extérieur. Les sources de financement intérieur sont liées au territoire économique alors que les sources extérieures font intervenir les autres États et Organismes.

Parmi les sources de financement intérieur, on distingue le financement bancaire et le financement non bancaire. Par financement bancaire, on entend la création monétaire auprès de la banque centrale, cette technique est à l'origine de l'inflation. En effet, l'émission de la monnaie pour financer le déficit entraîne un excès d'offre de monnaie par la banque centrale, et donc une augmentation de la quantité de monnaie disponible dans l'économie. Pourtant, le niveau de richesse ne change pas. Toute chose égale par ailleurs, les prix grimpent à leur tour jusqu'à absorption totale du surplus de monnaie ainsi injecté dans l'économie. Le financement non bancaire concerne l'emprunt réalisé par l'État sur le territoire économique. En effet, pour résorber le déficit, l'État peut recourir au crédit intérieur, cette seconde technique a pour effet d'évincer le secteur privé du fait d'une demande forte du crédit intérieur par l'État40(*).

Les financements extérieurs de l'État sont constitués principalement par les emprunts auprès des autres États et Organismes Internationaux. Ce financement, malgré le fait qu'il permet de résoudre le problème du déficit, a un impact sur la balance des paiements et en outre hypothèque le bien-être des générations futures.

Tout au long de ce chapitre, il était question de présenter les modèles théoriques qui sont en faveur de la contribution de secteur public à la croissance. Nous nous sommes ainsi appesanti sur deux modèles : un modèle qui attribue à l'État le rôle principal de la fourniture des infrastructures publiques (BARRO, 1990) et un second modèle beaucoup plus spécifique41(*) (HERRERA, 1997). Notons en outre que la problématique de la contribution de l'investissement public à la croissance n'a pas fait uniquement l'objet des études théoriques. En effet, à la fin des années 1980, plusieurs chercheurs se sont attelés à démontrer de façon empirique le caractère productif de l'investissement public, que ce soit dans l'infrastructure physique ou dans l'investissement sociale (éducation, santé). On distingue ainsi plusieurs approches empiriques qui, dans l'ensemble, cherchent à résoudre les problèmes statistiques posés par les précédentes.

CHAPITRE III : REVUE DES ÉTUDES APPLIQUÉES

Pour rendre compte du caractère productif des investissements publics, plusieurs approches ont été utilisées, chacune d'elles essayant de résoudre les problèmes posés par les précédentes. Partant d'une fonction de production de type COBB DOUGLAS, on recense dans la littérature les méthodes basées sur les fonctions de coût, sur la diffusion spatiale des infrastructures.

III.1 L'APPROCHE PRIMALE OU LA FONCTION DE PRODUCTION ÉLARGIE

En parallèle aux analyses théoriques, plusieurs études empiriques ont été initiées dans les années 1980 dont la plus célèbre fut la série d'études controversées de ASCHAUER (1989a, 1989b et 1990). Dans sa spécification canonique, ASCHAUER (1989a) a ajouté un flux de services productifs du capital gouvernemental () au modèle néoclassique :

(13) .

Il emploi une fonction de production du type COBB-DOUGLAS et utilise les données de séries chronologiques agrégées nationales américaines pour examiner la relation entre investissement en infrastructures publiques et la production du secteur privé. Il arrive à la conclusion selon laquelle l'infrastructure de base constituée des rues, des routes, des aéroports, des systèmes de transport en commun, des réseaux d'égout et d'aqueduc, etc. avait le plus grand pouvoir explicatif de la productivité et que le ralentissement de la productivité survenu après 1973 peut être attribué en grande partie au ralentissement observé dans les investissements publics. ASCHAUER (1989b) soulève la question du déplacement de l'investissement privé par l'investissement public.

À la suite des travaux de ASCHAUER, d'autres chercheurs ont entrepris des études pour confirmer ou réfuter son estimation des répercussions des dépenses publiques d'investissement sur la productivité. MUNNEL, A. (1990) fait partie des auteurs à avoir appuyé les constatations de ASCHAUER. Pour résoudre le problème posé dans la spécification de ASCHAUER42(*), elle utilise plutôt des séries chronologiques groupées (données de panel), elle désagrège aussi l'infrastructure publique en infrastructure de base (route, réseaux d'adduction d'eau et d'égouts) et en « autres infrastructures » et examine séparément l'incidence de ces deux types d'infrastructures. À l'issue de son analyse, elle trouve que l'élasticité de la production par rapport au capital public est de l'ordre de 0.31 légèrement inférieur au résultat de ASCHAUER (1989b). Plusieurs études empiriques basées sur une fonction de type Cobb Douglas ont donc été réalisées pour rendre compte du caractère productif de l'investissement public ; STURM (1998) a présenté un tableau de synthèse (voir annexe II) de ces études.

En Afrique, à la fin des années 1990, plusieurs études ont été lancées, afin d'analyser les effets des investissements publics sur la croissance.

Deux « équipes » des Universités de Rabat-Agdal et de Marrakech ont étudié les effets des investissements publics au Maroc, elles ont procédé de façons différentes et ont abouti, de ce fait, à des résultats différents. AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004)43(*) de l'équipe de Rabat-Agdal ont testé la relation entre les dépenses publiques d'investissement et la croissance économique au Maroc entre 1970 et 2004 à travers les ratios des dépenses publiques totales d'investissement rapportées au PIB, les dépenses publiques d'investissement par secteur rapportées au PIB et les dépenses publiques totales par secteur rapportées au PIB. Ils arrivent à la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul l'investissement public dans le secteur de la santé semble porteur de croissance.

La seconde équipe, de Marrakech, après une présentation descriptive des dépenses publiques d'investissement entre 1970 et 2003, précise que le choix de la période d'étude et des variables à introduire dans le cadre du modèle économétrique mis en oeuvre a été limité par la disponibilité des données pour ces dépenses publiques réparties par catégories. Donc, en tenant compte de ces difficultés, les auteurs présentent un modèle qui fait intervenir le taux de croissance économique () mesuré comme étant le taux de croissance du PIB en termes réel, les dépenses publiques par catégories () (dépenses publiques d'investissement, d'éducation, de santé, de transport et communication et de défense nationale) par rapport au PIB, les taxes sur les revenus par rapport au PIB (), l'investissement privé par rapport au PIB (), le niveau initial de développement () mesuré par le PIB par tête en logarithmes, l'indicateur social de capital humain (), mesuré par le taux de scolarisation au primaire et au secondaire et l'indicateur social de santé () mesuré par l'espérance de vie en logarithmes. Le modèle suivant a été testé pour la période de 1970 à 2003 :

(14)

Les auteurs à l'issue de cette analyse concluent que seules les dépenses d'investissement dans les entreprises publiques, les dépenses publiques d'éducation et les dépenses de défense nationale sont positivement associées (ou reliées) à la croissance économique au Maroc tout au long de la période d'étude. Des dépenses publiques de santé ne sont pas statistiquement significatives, contrairement aux résultats de l'équipe de Rabat-Agdal.

ABDELKAFI et GABSI (2005)44(*) ont montré l'existence d'un lien significatif entre l'éducation et la croissance économique en Tunisie entre 1970 et 2001. Une étude similaire a été réalisée en Égypte sur la période allant de 1950 à 2003 par DUARTE, M. et PEDROSA. Ils intègrent dans leur modèle le produit global, la consommation privée, l'investissement public et la consommation publique et arrivent à la conclusion selon laquelle l'élasticité du capital humain relativement aux dépenses de l'État est de 33,7% dans l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Cette valeur est très élevée et traduit donc la grande importance des dépenses de l'État pour l'augmentation du stock du capital humain en Égypte.

Au Niger, une étude basée sur une équation de croissance (inspirée de BARRO et SALA-1-MARTIN(1995)), intégrant les investissements publics a été estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires dans le cadre d'un modèle à correction d'erreur. Cette étude a eu pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics sur la croissance sur la période 1975-2004. HAMIDOU HAMA (2005) montre ainsi qu'à court terme les investissements publics ont un effet positif mais non significatif sur la croissance économique. A long terme, la relation entre les investissements publics et la croissance a tendance à se dégrader, confirmant que les investissements publics se concentrent dans des projets de réhabilitation ou d'entretien dans le monde rural. Ce résultat selon l'auteur suggère également que les investissements publics ne sont pas orientés vers l'accumulation du capital nécessaire à la croissance économique, et confirme en partie les études menées sur la question au Niger. L'étude a également montré que l'ouverture a un impact négatif mais non significatif sur la croissance économique, que le développement financier agit positivement sur la croissance.

Bien que la majorité des études citées plus haut semblent supporter l'idée selon laquelle les investissements des administrations publiques ont un effet positif sur la croissance, certaines ne trouvent aucun effet positif (voir annexe II). Ces résultats controversés ont eu pour principale explication l'approche méthodologique utilisée. Pour résoudre le problème associé à l'approche par fonction de production basée sur les séries temporelles, les chercheurs ont utilisé une approche Vecteur Autorégressif (VAR). Parmi ceux-ci, NAVEED NAQVI (2003) postule un modèle de BARRO (1990) au cas du Pakistan entre 1965 et 2000. Dans sa spécification il utilise un modèle basé sur une fonction de production de type COBB-DOUGLAS et dans lequel il introduit le capital public, il obtient ainsi le modèle suivant :

(15) , où

Le facteur représente le résidu de SOLOW (progrès technique exogène). Dans son introduction, NAVEED NAQVI (2003) présente également le caractère exogène (MANKIW et al (1992)) et endogène (ARROW (1962) et ROMER (1987)) du facteur qui est le progrès technique. Étant donné qu'il peut y avoir une externalité positive ou négative du capital public, il ne fait aucune restriction au modèle et travaille avec les données ramenées par unité de travailleurs.

L'équation précédente peu donc s'écrire :

(16) avec

En se ramenant au logarithme, on obtient :

(17)  , avec

NAVEED NAQVI (2003) montre que si le progrès technique est endogène (externalité produit par le capital) alors, le facteur B peu s'écrire de la façon suivante :

(18)

et indiquent respectivement l'externalité liée au capital privé et public respectivement et est le « paramètre de décalage » (changement), le facteur technologique pourra donc être déterminé à travers le modèle suivant :

(19)

où on a respectivement : et , est l'erreur.

Par ailleurs, si le progrès technique est exogène, comme soutenu par SOLOW (1957) et MANKIW (1992), alors

(19)

et le modèle à estimer devient :

(20)

Après avoir montré que les différentes variables sont cointegrées au seuil de 5 %, Il arrive aux résultats selon lesquels les élasticités à long terme du capital public et privé diffèrent suivant les hypothèses sur l'évolution du facteur technologique. Il montre également que l'élasticité du capital privé varie entre 0.25 et 0.29, l'élasticité du capital public à son tour se situe entre 0.23 et 0.49. Ceci implique donc que pour le cas du Pakistan, le capital public est aussi productif que le capital privé. Par ailleurs, l'analyse des chocs montre qu'un choc exogène sur le capital privé prend beaucoup de temps pour disparaître qu'un choc équivalent sur le capital public. Plusieurs études ont donc été menées utilisant l'approche VAR45(*).

Comme on peut le constater (voir annexe II), ces études empiriques ne sont pas encore assez claires sur l'effet de l'investissement public sur la croissance. Les résultats diffèrent selon la méthodologie utilisée, la région ou le pays d'étude.

En marge des études basées sur une fonction de production, plusieurs autres méthodes ont été utilisées pour rendre compte du caractère productif de l'investissement public. Plus récemment, des chercheurs ont tenté une approche par la fonction de coût en faisant valoir que la fonction de coût est préférable à la fonction de production pour les avantages qu'elle présente sur le plan conceptuel et pour des raisons économétriques (BANGQIAO, J. 2001.). Nous présenterons à cet effet brièvement cette approche et les principales études menées dans ce cadre.

III.2 L'APPROCHE DUALE ET L'ESTIMATION DES FONCTIONS DE COÛTS ET DE DEMANDE DE FACTEURS

L'approche duale comme il est précisé plus haut, se fixe pour objectif de palier aux difficultés présentées dans l'approche primale. Ainsi, du point de vue économétrique, l'approche par la fonction de coût permet d'éviter le problème de la multicolinéarité qui pourrait produire des coefficients estimés biaisés du fait que la multicolinéarité pose habituellement un peu plus de problèmes lorsqu'il s'agit de quantité d'intrants que lorsqu'il s'agit de prix des facteurs. Le problème de la causalité, difficile à surmonter dans l'approche par la fonction de production, ne se pose pas dans les approches par la fonction de coût, parce que ce sont les prix des intrants et non pas leurs quantités qui sont exogènes. De même, l'utilisation d'une fonction de coût nous permet d'imposer une homogénéité linéaire aux prix dans nos modèles. L'imposition de telles restrictions, si elles sont raisonnables, équivaut à utiliser des renseignements additionnels quand on fait une estimation et réduit donc la variance des estimateurs. Malheureusement, l'imposition d'une homogénéité linéaire à la fonction de production équivaut à supposer des rendements d'échelle constants (BANGQIAO J., 2001).

L'approche duale présente la formalisation micro-économique du lien entre croissance et infrastructures qui passe par l'amélioration de la rentabilité des facteurs de production et de l'investissement. Elle est fondée sur la dualité entre fonction de production et fonction de coût, à savoir que la structure de la production peut être entièrement représentée par une fonction de coût restreinte. A partir d'une fonction de production augmentée au capital public et connaissant le coût des facteurs de production, l'approche duale consiste à déduire du programme de minimisation du coût des entreprises une fonction de coût unitaire. Cette fonction permet d'identifier l'élasticité des infrastructures en termes de réduction des coûts de production et de déduire une fonction de demande de facteurs (VEGANZONES, M.A. 2000.).

Formellement, Pour examiner les effets de l'infrastructure publique sur le coût de production dans le secteur privé, une fonction de coût traditionnelle peut être modifiée de manière à inclure le service de l'infrastructure publique. La forme générale de la fonction de coût devient alors :

(21)

est le coût total ; , le vecteur des prix des intrants privés (habituellement travail, capital privé, matières premières, etc.); , la quantité d'extrant; , une mesure du changement technique; et , le service de l'infrastructure publique. La valeur fictive () ou avantages marginaux du capital public peut être obtenue en prenant la négative de la dérivée partielle de la fonction de coût par rapport au capital public (BANGQIAO, J. 2001.).

Du point de vue de l'entreprise, comme les services d'infrastructures publiques sont fournis de l'extérieur >0 signifie que les entreprises profitent des hausses du service de l'infrastructure publique. Toutefois, d'un point de vue social, l'investissement dans l'infrastructure n'est clairement pas gratuit. Par conséquent, le taux de rendement social du capital d'infrastructure publique doit être mesuré par soustraction de ce qu'on appelle le coût social d'utilisation du capital public, , de la valeur fictive , ce qui donne :

(22)

Les études qui mettent en oeuvre l'approche duale prennent des formes relativement variées (VEGANZONES, M.A. 2000). Si la plupart d'entre elles adoptent une fonction de production de type translog, elles portent aussi bien sur des données agrégées, que sectorielles et régionales. Elles ne concernent que peu les pays en développement du fait sûrement d'un manque de données encore plus flagrant que dans le cas des autres approches (données de prix des facteurs notamment). Enfin, les indicateurs d'infrastructures sont la plupart du temps des indicateurs agrégés de capital public, parfois réduits au coeur d'infrastructures, ce qui illustre encore la robustesse de cette approche, moins dépendante donc de la qualité de l'indicateur d'infrastructures choisi (VEGANZONES, M.A. 2000.). Un grand nombre d'études ont été présentées par VEGANZONES, M.A. (2000) et BANGQIAO, J. (2001).

Ces études, pour la plupart utilisent les données américaines, on peut citer entre autres celles menées par KEELER et YING (1988) portant sur les avantages des investissements réalisés dans l'infrastructure routière dans le cadre de l'aide fédérale sur les coûts de l'industrie américaine du transport par camion. À l'aide de données se rapportant à neuf régions de 1950 à 1973, ils constatent que le capital investi dans l'infrastructure routière a amélioré sensiblement la productivité de l'industrie du camionnage. Les avantages des investissements routiers représentés par les économies réalisées au plan du coût des camions sont très importants, couvrant à eux seuls presque le tiers des coûts en capital du réseau routier bénéficiant de l'aide fédérale entre 1950 et 1973.

BANGQIAO, J. (2001) présente également l'étude réalisée par MORRISON et SCHWARTZ (1996). Ceux-ci utilisent une fonction de coûts variables pour examiner le rôle de l'infrastructure dans la performance de l'industrie manufacturière au niveau des États. La mesure du capital public utilisée dans cette étude inclut les routes, les réseaux d'adduction d'eau et les égouts. L'estimation est faite par région à l'aide de données annuelles sur les prix et les quantités des extrants et des intrants dans les secteurs manufacturiers des 48 États de 1970 à 1987. Les résultats montrent que la valeur fictive excède zéro dans tous les États et dans toutes les périodes, ce qui indique un produit marginal positif du capital d'infrastructure pour les entreprises qui, toutefois, tend à être plus petit et à avoir une plus faible tendance à la hausse que celui du capital privé. Cela semble indiquer, dans les industries manufacturières, un rendement plus élevé du capital privé et une diminution de la valeur relative du capital public par rapport au capital privé dans le temps. Les chiffres obtenus pour la valeur fictive laissent supposer qu'un investissement de 1 dollar dans l'infrastructure fait économiser environ 0,16 dollar sur les coûts dans la plupart des régions en un an. Toutefois, le taux de rendement social sera positif ou négatif selon le coût social d'utilisation utilisé.

Ainsi, en plus d'avoir fourni des résultats empiriques plus convaincants du rôle des infrastructures dans la dynamique économique des pays (VEGANZONES (2000)), l'approche duale s'est révélée riche d'enseignements sur les mécanismes de transmission de cet effet. Une limite de cette approche se situe, néanmoins, dans le type de données nécessaire à son élaboration46(*), notamment pour les pays en développement dans lequel cet outil serait d'une grande utilité.

Il existe une autre méthode d'évaluation de l'impact du capital public sur la croissance, il s'agit de l'évaluation des effets de diffusion spatiale des infrastructures sur lequel nous marquerons un point d'arrêt.

III.3 L'ÉVALUATION DES EFFETS DE DIFFUSION SPATIALE DES INFRASTRUCTURES

VEGANZONES, M.A. (2000) dans « revue des études sur la relation entre les investissements dans l'infrastructure des transports et la croissance économique » a identifié plusieurs études qui évaluent la diffusion spatiale des infrastructures publiques, nous nous limiterons ici à deux d'entre elles.

Le modèle fondateur de CHUA (1993) met en évidence la diffusion des externalités spatiales à travers le capital physique et humain des pays (régions) voisin(e)s. En effet, CHUA (1993) a soutenu l'idée que les pays peuvent bénéficier de l'intensification des activités économiques de leurs voisins proches. Ces bénéfices proviendraient de la fourniture accrue des connaissances techniques, des compétences managériales, de travail qualifié, et de capital. Il valide son modèle sur plusieurs échantillons de pays. Un résultat intéressant de ces estimations réside, en outre, dans le fait que ces effets de diffusion réduisent beaucoup la significativité des variables indicatrices pour l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine. Cette situation met clairement en évidence selon l'auteur, l'existence, dans la croissance et la convergence des pays, de dynamiques régionales peu développées et mal expliquées jusque là.

Une autre approche indirecte de cet effet de diffusion spatiale a été entreprise par NAGARAJ et al. (1999) sur les États de l'Inde. Les auteurs valident sur données de panel, en suivant un schéma de convergence conditionnelle, le rôle des infrastructures comme facteur de différences de performances économiques des États. Ils mettent cependant parallèlement en évidence un effet de diffusion de la croissance entre États voisins. Or, cette croissance dépend du niveau d'équipement en infrastructures de chaque État, ce résultat permet de montrer, par transitivité, le rôle de ces équipements dans la diffusion spatiale de la croissance.

III.4 L'APPROCHE EN TERMES DE CONVERGENCE CONDITIONNELLE

Le test de convergence du produit par tête a fait l'objet de nombreux travaux initiés par BAUMOL (1986) et BARRO (1991). L'approche en termes de convergence conditionnelle cherche à évaluer dans quelle mesure l'effort d'investissent public relatif d'un pays contribue à son rythme de croissance par rapport à d'autres pays. Les résultats disponibles sur ce point sont modestes (HENIN, P.Y. et HURLIN, C. 1999.). Néanmoins, nous pouvons présenter une étude menée dans les pays en développement. KHAN et KUMAR (1997) testent, sur un échantillon de 95 pays en développement, une équation de convergence conditionnelle intégrant, parmi diverses variables de contrôle, le taux d'investissements privés et publics. Les coefficients estimés sont significativement positifs, l'impact de l'investissement privé étant approximativement le double de celui de l'investissement public sur la période globale (1970-1990) ou sur la décennie (1980-1990). Au contraire, de la décennie 1970-1980, les coefficients estimés sont très proches de l'ordre de 0.21. Les auteurs concluent donc à un affaiblissement de l'efficacité de l'investissement public

L'investissement public est donc une source importante de croissance comme le précisé MEADE (1952) et plus tard les études théoriques et empiriques. Face à cette multitude d'études qui ont été menées en Europe et au États-Unis et dans certains pays en voie de développement, il y a lieu de savoir quelle est la contribution du secteur public à la formation du produit global au Cameroun. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel pour nous de présenter le contexte économique au Cameroun entre 1977 et 2005 et la situation des principaux agrégats liés à notre étude.

Deuxième partie :

APPROCHE EMPIRIQUE

« Quand vous êtes capable de mesurer ce dont vous parlez et de les exprimer par des nombres, vous savez quelque chose à ce sujet ; quand vous êtes incapable de le mesurer et quand vous ne pouvez pas l'exprimer par des nombres, la connaissance que vous en avez est bien maigre et peu satisfaisante : elle peut constituer l'amorce d'une véritable connaissance, mais votre pensée n'a encore fait qu'à peine un pas vers le stade de la science... »47(*)

Lord KELVIN

CHAPITRE IV : L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE AU CAMEROUN : une analyse descriptive

Comme la plupart des pays en voie de développement (PVD), le Cameroun a engagé des reformes d'ajustement structurel au milieu des années 1980 avec l'aide des bailleurs de fonds. Mais, ces politiques économiques initiées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel n'ont pas permis d'enregistrer des progrès notables sur le plan de la croissance économique et du recul de la pauvreté48(*). Par ailleurs, au cours de cette période de consolidation budgétaire, le Cameroun a enregistré des progrès en matière de stabilisation macroéconomique qui ont conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. Cependant, l'instrument privilégié de l'ajustement semble être les investissements publics et leur niveau n'a cessé de décroître49(*). Il s'avère dès lors intéressant de savoir si la baisse tendancielle des investissements publics n'est pas en relation avec la stagnation de la croissance économique. Pour ce faire, nous avons structuré ce chapitre en deux parties : dans la première, il est question de présenter les potentialités économique du pays et dans la seconde, de faire une analyse descriptive de la relation qui existe entre l'investissement et la croissance.

IV.1 LES RESSOURCES DE L'ÉCONOMIE

Le Cameroun est un pays aux potentialités énormes, son économie est essentiellement basée sur la production agricole (graphique 1) (exportation des produits de base : café, cacao, coton, banane, bois, thé, caoutchouc) et pétrolière50(*).

Graphique 1 : Répartition(en %) de la valeur ajoutée du PIB du Cameroun en 1997

42%

22%

36%

Valeur ajoutée en agriculture (% du PIB)

Valeur ajoutée dans l'industrie (% du PIB)

Valeur ajoutée dans les services (% du PIB)

Sources: World Bank, World Developpment Indicator 2007.

IV.1.1 La production agricole

En raison des atouts naturels du Cameroun qui lui confèrent un avantage comparatif certain pour plusieurs productions agricoles, l'agriculture a souvent occupé une place de choix dans les politiques et stratégies de développement du pays. Ainsi, les quatre premiers plans quinquennaux de développement (1960-1980) viseront les mêmes objectifs fondamentaux :

accroître la production agricole aussi bien vivrière que d'exportation et améliorer sa qualité ;

accroître le revenu du paysan ;

accroître la productivité agricole ;

valoriser la production agricole par une transformation locale.

Cependant, entre 1965 et 1985, on note un mouvement de décroissance, la part de l'agriculture dans le PIB diminue considérablement (graphique 3) pour atteindre un minimum de 21% en 1985. Cette baisse tendancielle se justifie par le fait que l'économie camerounaise connaît une crise sans précédent en raison d'une régression de plus de 50% des cours mondiaux des cultures d'exportation ; par ailleurs, la parité du dollar par rapport au FCFA diminue de 25%. La crise est aggravée par des facteurs internes tels que « le coût élevé des facteurs de production, des déficiences de gestion des entreprises publiques... » (ONDOA MANGA, 2006) qui réduisent grandement la compétitivité du secteur agricole.

Les années après 1985 sont marquées par une croissance de la production agricole suite entre autre à l'exonération d'impôt minimum forfaitaire sur les produits agricoles et de l`élevage, à l'exclusion des produits forestiers, de pêche et des industries de transformation de produits agricoles. Malgré la légère baisse de 1990, la production agricole semble entamer un mouvement de croissance assez élevé suite à l'élaboration de la Nouvelle Politique Agricole (NPA) dans la même année. Le but de la NPA était de rechercher la consolidation des acquis et l'amélioration des performances enregistrées les années précédentes. A cet effet, les stratégies étaient axées sur la modernisation de l'appareil de production, la sécurité alimentaire (marqué par le lancement d'un Fonds d'Investissement de Micro-réalisation Agricole et Communautaire (FIMAC)), la promotion et la diversification des exportations, le développement de la transformation des produits agricoles, l'équilibre des filières de production. En résumé, dans le cadre de la NPA, l'État s'efforce de créer un cadre stratégique favorable à l'initiative privée et en outre des mesures de déréglementation et de privatisation qui visent à réduire les gaspillages, à rationaliser les ressources et à trouver des modes de gestion plus efficients.

Graphique 2 : Évolution de la part de la production agricole dans le PIB (en %)

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007.

En ce qui concerne les cultures d'exportation, les principales sont les produits de base : café, cacao, coton, banane, bois, thé, caoutchouc. En 1965, le cacao comptait pour plus de la moitié des exportations de ces principaux produits (voir graphique ci-dessous) mais dans les années 1990, cette tendance est inversée au profit du café.

Graphique 3 : Structure des exportations des principaux produits de base en 1965

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007

La mise en place des politiques d'investissement de la NPA a placé un cadre favorable à :

· la libéralisation de la commercialisation, et la diminution des taxes à l'exportation, qui ont permis une meilleure répartition de la rente vers les producteurs de cacao et de café ;

· la promotion d'organisations interprofessionnelles comme AGROCOM et le CICC51(*) devenant des partenaires à part entière pour le développement du secteur.

La conjugaison de ces actions avec la dévaluation du FCFA survenue en janvier 1994 s'accompagne d'un regain de compétitivité du secteur agricole qui renoue avec la croissance ainsi que l'illustrent la figure suivante :

Graphique 4 : Évolution des exportations du café, cacao et coton entre 1991 et 2000

Source ministère de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire.

IV.1.2 La production pétrolière

A la fin des années 1970, le Cameroun s'inscrit parmi les pays producteurs de pétrole. Entre 1978 et 1985, la production passe de moins d'un million à plus sept millions de tonnes. Cependant, dès 1986, cette production chute en volume, passant de sept millions de tonnes à cinq millions en 1995. Parallèlement, le prix du baril diminue fortement, conséquence du contre-choc pétrolier et de la baisse du dollar. Ainsi, alors que le pétrole représentait plus de 20% du PIB (courant) au début des années 1980, cette part n'est plus que de 5.6% en 1998/1999. En 2000 cependant, la forte hausse du cours du baril renforce le poids du pétrole dans l'économie camerounaise en doublant quasiment la contribution de celui-ci au PIB courant. Cette hausse des prix masque néanmoins un repli net du secteur en volume (-4.7%)52(*).

Graphique 5 : Évolution de la production pétrolière au Cameroun entre 1977 et 2002 (× 103 tonnes)

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007.

IV.1.3 les recettes de L'État

Pour le financement des investissements, l'État dispose de plusieurs sources de revenus dont la principale est l'impôt. Au Cameroun, en dehors de l'impôt, nous pouvons citer les redevances pétrolières et autres exploitations minières, les emprunts publics et depuis 2001, les ressources PPTE. Nous nous arrêterons ici aux recettes fiscales et douanières car celles-ci demeurent les principales sources de financement d'après les théoriciens.

IV.1.3.1 les recettes fiscales et douanières

Les recettes fiscales d'après les théoriciens constituent la principale source de financement de l'État. La fiscalité camerounaise est inspirée du modèle français. On distingue l'impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP), l'impôt sur les sociétés (IS), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ainsi que d'autres taxes telle que la Patente53(*). Entre 1980 et 1986, les recettes fiscalo-douanières ont affiché un bon comportement. On remarque à cet effet une croissance qui va de moins de 14% à 18% du PIB. En effet, cette évolution est justifiée par la bonne tenue du cours des matières premières. Les années qui suivent sont marquées par une forte décroissance de la part des recettes fiscalo-douanières dans le PIB.

Ceci dans un contexte où les cours des matières premières s'effondrent et où le gouvernement camerounais- pour absorber la crise et neutraliser, en partie, les incidences fortement préjudiciables pour les exportations (l'appréciation du franc CFA)- a mis en oeuvre de nombreuses exemptions. En effet, le régime d'importation, extrêmement complexe, tendait à accorder une forte protection à certaines branches d'activité54(*). Cette baisse tendancielle perdure jusqu'en 1994, année au cours de laquelle le Cameroun avec les autres membres de l'Union Douanière et Économique de l'Afrique Centrale55(*), a réformé le tarif extérieur commun et mis en place, en juin de la même année, un nouveau programme général des échanges. Les réformes prévoient des mesures visant à alléger les procédures et à réduire les droits d'exportation de manière à tirer profit de la dévaluation du franc CFA.

Graphique 6 : Évolution des revenus fiscalo-douaniers (en %) du PIB entre 1980 et 2004.

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007

IV.2 INVESTISSEMENT ET CROISSANCE

IV.2.1 Investissement global

Avant d'analyser l'investissement public, il serait judicieux de s'intéresser à l'investissement global qui illustre le contexte. L'investissement global ici est entendu comme la FBCF réalisée par l'ensemble des agents économiques. Par agents économiques on désigne des « individus, groupes d'individus ou organismes qui constituent, du point de vue des mouvements économiques retracés par la comptabilité nationale, des centres de décisions et d'actions élémentaires »56(*).

L'évolution de l'investissement global peut se décliner en deux grandes phases. La première, caractérisée par une décroissance marquée, s'étend de 1977 à 1992. Au cours de cette période, le taux d'investissement diminue considérablement, passant ainsi de 28% à moins de 15% du PIB. La seconde phase qui se situe entre 1993 et 2005 est relativement stable et présente une faible reprise.

Graphique 7 : Investissement global au Cameroun entre 1977 et 2007 (en % du PIB)

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007

L'investissement au Cameroun présente donc deux phases qui peuvent être illustrées dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Phases d'évolution du taux d'investissement global entre 1977 et 2005.

Période

1977-1992

1992-2005

Phase d'évolution du Taux d'investissement

décroissance de 30 % à moins de 15 %

stabilité relative et faible reprise

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007et nos calculs

Nous pouvons noter par ailleurs que le taux d'investissement est relativement bas par rapport à la moyenne en Afrique (graphique 8).

Graphique 8 : Comparaison investissement global au Cameroun par rapport à l'Afrique.

Source : BAD, 2004.

Étant entendu que l'investissement global se décompose en investissement privé et l'investissement public, il convient donc de présenter l'évolution de ces derniers tout au long de la période d'étude.

IV.2.2 Évolution de l'investissement public: une décroissance en valeur

L'investissement public comme nous l'avons présenté au chapitre premier est la FBCF réalisée par les administrations publiques. Il s'agit des investissements : en infrastructure physique (construction des routes, chemin de fer, bâtiments administratifs etc.), en infrastructure sociale (construction des établissements scolaires, des hôpitaux, des maisons de retraite etc.), dans les entreprises publiques et enfin des dépenses en capital humain (formation du personnel, éducation). L'investissement public ne prend pas en compte les dépenses allouées à la défense et également les dépenses de fonctionnement. En effet, le budget de l'État est reparti de part et d'autre entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement, seul les dépenses d'investissement sont prises en compte dans le cadre de notre étude.

L'évolution de l'investissement public au Cameroun a subi des variations qui pour une part sont liées au contexte économique.

Pour la période de 1977 à 2005, nous avons identifié plusieurs phases de croissance et de décroissance. Entre 1977 et 1982, le niveau des investissements est relativement stable et se situe autour de 5% du produit intérieur brut, les années 1983 à 1987 marquent une période de fort investissement en capital par l'État, le taux d'investissement public par rapport au produit intérieur brut passe ainsi de 5% à 11% en 1987. Cette croissance a été rendue possible par le fait qu'à partir des années 1978/1979, le Cameroun entre dans le cercle des pays exportateurs de pétrole.

Cet avantage n'a pas bénéficié à l'État pour longtemps, en effet au milieu des années 1980, une crise économique sévit dans le monde entier et ne laisse par le Cameroun indifférent. Les facteurs externes57(*) qui ont amené la crise au Cameroun sont entre autre : la détérioration des termes de l'échange, la chute du cours du dollar américain, l'augmentation des taux d'intérêt américain. A l'intérieur du pays on dénombre également certains facteurs qui expliquent la crise, nous pouvons citer par exemple l'engagement de l'État dans la production des biens et services en marge de sa fonction régalienne dû à l'absence d'une classe d'entrepreneurs aux lendemains de l'indépendance.

L'annonce de la crise en 1987, s'est accompagnée des mesures d'urgence axées sur la réduction du train de vie de l'État, la gestion du patrimoine national, les recettes de l'État, la production nationale, l'appareil administratif et l'endettement extérieur. Toujours dans la même période mais au début des années 1988, le Cameroun s'engage dans une série d'accords avec le FMI, ces accords portent le nom de Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) et sont axées principalement sur la stabilisation des finances publiques, la rationalisation de la gestion du secteur public et parapublic, assainissement du secteur bancaire. Dans un tel contexte, l'investissement public diminue donc de façon drastique passant ainsi de 11% du produit intérieur à moins de 2% en 1993 et de cette année à 2006 le taux d'investissement fluctue autour de 2% avec une valeur minimale de 0.5% atteinte en 1996.

Tableau 2 : Phases d'évolution du taux d'investissement public.

Période

1977-1982

1982-1987

1987-1993

1993-2005

Phase d'évolution Taux d'investissement

stabilité autour de 5%

croissance jusqu'à à 11%

décroissance jusqu'à moins de 2%

stabilité autour de 2%

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007 et nos calculs

L'investissement public est donc marqué pour une longue période par un mouvement de décroissance avec cependant une légère reprise pour ces dernières années. Or les économistes sont unanimes sur l'action des administrations dans la fourniture des biens publics. Il est donc question pour nous de voir comment évolue l'investissement privé suite à cette baisse tendancielle de l'investissement public.

IV.2.3 Investissement prive 

Par investissement privé, nous entendons toutes formes d'investissement ne faisant pas intervenir les administrations publiques ; ne sont donc pas pris en compte les entreprises publiques et parapubliques. Mais les investissements directs étrangers (IDE), les entreprises individuelles font partie des investissements privés. L'évolution de l'investissement privé suit principalement deux phases. En 1978, le taux d'investissement privé pouvait atteindre plus de 40% du PIB.

Graphique 9 : Évolution de l'investissement privé (en % du PIB) au Cameroun entre 1977 et 2005

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007

Une telle tendance a été inversée au cours des années 1980, le graphique 9 illustre bien évidemment ce changement. En fait, une nouvelle orientation de la politique industrielle au Cameroun a requis un déplacement du pôle de développement économique, de l'entreprise publique vers l'entreprise privée. Ainsi en 1984, le code des investissements est modifié de manière à inclure un régime spécial pour le secteur de l'artisanat et les petites et moyennes entreprises (PME).

L'objectif visé était de définir un dimensionnement des unités de production qui s'adapte aux capacités du marché local, privilégiant dès lors l'entreprise privée. Cependant, dans les années 1990, le contexte n'a pas beaucoup changé, pire encore, le secteur privé ne tenait qu'au secteur urbain informel (Banque Mondiale, 1995). En effet, en réponse à la récession économique au Cameroun depuis 1985, la réglementation dans le secteur formel s'étant accrue, de nombreuses entreprises ont dû être fermées.

Les compressions et les cas de chômages se sont accrus et le secteur urbain informel, absorbant la main d'oeuvre ainsi libérée, s'est développé au détriment du secteur formel. La performance économique médiocre de la seconde moitié des années 1980 n'a pu être corrigée assez rapidement dès le début des années 1990. Certes, la plupart des entreprises camerounaises fonctionnaient en deçà des capacités installées et ne pouvaient pas susciter un accroissement de leurs investissements. Cependant, le vieillissement (amortissements) du parc du matériel productif de l'industrie camerounaise s'est accéléré entre 1988 et 1992, sans susciter des efforts notables de réinvestissement (INS, 1994).

IV.2.4 Le produit intérieur brut : une reprise de la croissance ?

L'investissement comme nous l'avons présenté à la première partie, constitue le principal facteur de production. Qu'il soit en capital ou en travail, son évolution et ses fluctuations ont certainement un impact sur le niveau de production. Dans les parties précédentes, nous avons essayé d'exposer les différentes phases d'évolution des investissements privés et publics. Dans cette partie, nous présenterons l'évolution de la croissance économique dans la période d'étude.

Comme nous l'avons signalé dans le chapitre I, la croissance économique d'un pays est matérialisée par une augmentation de la production dans une longue période. Elle s'apprécie d'abord par le calcul du taux de croissance de l'économie qui se définit comme le ratio de la variation du produit réel global au cours de deux années consécutives sur le produit global de l'année de base ou année antérieur ; et ensuite par le taux moyen de croissance.

La croissance économique a évolué suivant trois phases. Entre 1965 et 1978 on note une phase d'expansion, le taux de croissance qui était inférieur à 5% se trouve au dessus de 20% en 1978 et le taux de croissance moyen au cours de cette période était de 8%. Après 1978, le taux de croissance commence à régresser et en 1987 il est négatif. Cette phase de l'évolution est marquée par une récession qui dure jusqu'en 1994 et on enregistre un taux moyen de -3%. La troisième phase qui débute en 1995 est caractérisée par une reprise de la croissance, le taux de croissance se situe désormais autour de 5%. Les phases de la croissance économique au Cameroun peuvent être regroupées dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Phases de croissance économique au Cameroun entre 1965 et 2005.

Période

1965-1986

1987-1994

1995-2005

Phase d'évolution du taux de croissance réel

expansion, le taux moyen est de 8%

récession, avec un taux moyen de -3%

reprise, le taux moyen est de 5%

Sources: World Bank, World Developpment Indicator 2007, nos calculs

L'expansion de 1965 à 1986 est liée à la bonne tenue des cours mondiaux des produits de base et la hausse successive des prix des produits pétroliers. Celle de 1995 à 2005 est surtout le fait de la dévaluation accompagnée de la bonne tenue du commerce extérieur.

La récession de 1987 à 1994 est liée à la fois aux chocs externes58(*) (la détérioration des termes de l'échange, la chute du cours du dollar américain, l'augmentation des taux d'intérêt américain) et internes (l'engagement de l'État dans la production des biens et services en marge de sa fonction régalienne dû à l'absence d'une classe d'entrepreneurs aux lendemains de l'indépendance).

L'économie camerounaise a connu des irrégularités de croissance dans la période sus revue. C'est ainsi que la courbe évolutive du taux de croissance enregistre un pic en 1978 et en 1981 et des creux en 1980 et 1988. Le pic est expliqué en partie par l'exploitation du pétrole dès 1978/1979. Certaines de ces irrégularités sont liées d'une part au contexte international (comportement du cours des matières premières, niveau du cours du dollar US, prix du baril de pétrole pour les années 1981 et 1988) et d'autre part à la dévaluation intervenue en 1994.

Graphique 10 Évolution du taux de croissance PIB réel global

Source: World Bank, World Developpment Indicator 2007

Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté d'une part les potentialités de l'économie camerounaise et d'autres part les investissements réalisés dans les différents secteurs (public et privé). Eu égard aux différentes courbes, il ressort que la phase de croissance de l'investissement public (entre 1982 et 1987) correspond à une phase où le taux de croissance économique est relativement stable (au tour de 7% entre 1982 et 1986).

En plus, la phase de décroissance du taux d'investissement public (entre 1987 et 1996) correspond à une période au cours de laquelle le taux de croissance du PIB est négatif (entre 1987 et 1994). Ces résultats à l'issue de l'analyse descriptive sont en faveur de l'hypothèse selon laquelle l'investissement public aurait un impact sur la croissance. Pour vérifier empiriquement ce résultat, nous proposons dans le chapitre suivant une analyse économétrique basée sur un modèle à correction d'erreur.

CHAPITRE V : INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE : une estimation économétrique

La revue théorique et les résultats de l'analyse descriptive sont en faveur d'une contribution positive des investissements publics sur la croissance. Cependant l'examen scientifique requiert une modélisation économétrique. Les données disponibles sont longitudinales, la modélisation dans ce cas fait appel à une approche dite par séries temporelles multivariées. Cette approche présente plusieurs avantages dont entre autres la prise en compte de l'impact dynamique de l'investissement public sur la croissance. Le chapitre est divisé en deux parties, la première présente la méthodologie utilisée (V.1) et la seconde, les principaux résultats ainsi que leurs interprétations et les propositions en termes de politique économique (V.2).

V.1 SPÉCIFICATION ÉCONOMÉTRIQUE

Dans cette section, nous expliquons la méthodologie qui est à la base de l'estimation du modèle adéquat pour l'économie camerounaise.

V.1.1 Présentation du modèle estimable

La revue de la littérature a permis de recenser quelques modèles et nous avons choisi une variante du modèle présenté par BARRO (1990). En effet, l'approche par fonction de production semble être adéquate, car malgré les bonnes propriétés de l'approche par la fonction de coûts, elle est cependant limitée par la portée du résultat59(*) et en outre elle impose la connaissance des coûts des facteurs de production. L'évaluation de la diffusion spatiale des infrastructures et l'approche en termes de convergence conditionnelle suppose à leurs tour la prise en compte d'une part des externalités générées par les investissements d'un État sur un autre et d'autre part l'évaluation de l'effort d'investissement d'un État par rapport aux autres. Ces deux dernières approches font intervenir les autres États dans la diffusion de la croissance. Or notre centre d'intérêt se situe au niveau de l'économie camerounaise d'où la nécessité d'une approche par fonction de production. Le modèle que nous nous proposons d'utiliser est basé sur une forme fonctionnelle de type Cobb Douglas non contraint60(*) et se présente comme suit61(*) :

(23)


est la production, est la l'investissement privé, est l'investissement public et est le travail qui, ici, est mesuré par la population active occupée62(*). Les paramètres, et représentent l'élasticité de la production par rapport respectivement à l'investissement privé, public et au travail.

Pour l'implémentation du modèle, nous opèrerons à la transformation réalisée par NAVEED NAQVI (2003) pour le cas du Pakistan63(*) entre 1965 et 2000. Ainsi, les données sont ramenées par unité de travailleurs et en logarithme, on obtient :

(24) .

Avant de se lancer dans une quelconque régression, il convient de s'assurer que les variables sont stationnaires, car si cette condition n'est pas respectée, la régression sera fallacieuse.

V.1.2 Étude de la stationnarité des différentes séries

V.1.2.1 Stratégie de test de stationnarité de Dickey-Fuller

Afin d'éviter de faire des régressions fallacieuses, il convient d'étudier les caractéristiques des séries pour savoir si elles sont stationnaires ou pas. Dans la mesure où à priori, on ne connaît pas la source de non stationnarité64(*) et qu'à chaque origine de la non stationnarité est associée une méthode propre de stationnarisation, il est conseillé d'utiliser une stratégie de test65(*) de DICKEY-FULLER qui repose sur les différentes formulations suivantes66(*) :

Modèle 1 :  ;

Modèle 2 :  ;

Modèle 3 : avec  ;  ;  ; et  : bruit blanc.

Source : HURLIN, C (2005)

La stratégie de test ADF consistera en une première étape à déterminer le nombre de retard p nécessaire pour blanchir67(*) les résidus et à vérifier ex-post l'absence d'autocorrélation des innovations. Dans la seconde étape, il suffira d'appliquer la stratégie séquentielle du test de Dickey Fuller Simple. En ce qui concerne la détermination du nombre de retards p, nous utiliserons la méthode basée sur le critère d'information (Akaike et Schwarz (1978)). La valeur de p choisie sera donc celle qui minimise ces deux critères à la fois. La vérification ex-post de l'absence d'autocorrélation des innovations se fait généralement à l'aide de deux tests (voir annexe III): le test de BOX et PIERCE et celui de LJUNG-BOX68(*).

V.1.2.2 Brève analyse descriptive

Un simple examen des graphiques (voir annexe III) met en évidence le fait que ces séries sont à priori non stationnaires. Les processus générateurs correspondants ne semblent pas satisfaire en effet la condition d'invariance de l'espérance, et il en va de même pour la variance. Reste à savoir si ces processus sont des processus DS ou TS selon la terminologie de NELSON et PLOSSER (1982).

V.1.2.3 Application de la stratégie de test de DICKEY-FULLER

L'application de la stratégie précédente nous a permis d'avoir le résultat consigné dans le tableau suivant69(*) :

Tableau 4 : Résultat des tests de DICKEY-FULLER Augmenté aux différentes séries.

variable

Degré de différentiation

Statistique du test de ADF*

valeur critique**

Nombre*** de retard

décision

 

En niveau

0.429653

-1.9540

1

I(1)

En différence première

-3.471369

-1.9546

 

En niveau

-2.140299

-3.5943

2

I(1)

En différence première

-3.181274

-2.9798

 

En niveau

-0.213370

-1.9535

0

I(1)

En différence première

-3.892939

-1.9540

(70(*))

En niveau

-0.095283

-1.9540

1

I(1)

En différence première 

-4.462174

-1.9546

*le modèle adéquat est choisi à partir de la stratégie de test de Dickey-Fuller.

** La valeur critique est lue dans la table de MacKinnon.

***Le nombre de retards est déterminé à partir des critères d'information d'Akaike et de Schwarz.

Source : Banque Mondiale, World Developpment Indicator 2007 et auteur.

Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus, toutes les variables sont intégrées d'ordre 1 (notée I(1)) 71(*), nous pouvons donc songer à un modèle à correction d'erreur (MCE).

V.1.3 Spécification et estimation du modèle

Après avoir étudié la stationnarité des séries, nous avons constaté qu'elles sont intégrées d'ordre 1, nous pouvons donc émettre l'hypothèse que nos variables soient cointégrées72(*). Pour valider cette hypothèse, nous allons utiliser le test du nombre de relation de cointégration de JOHANSEN (1988)73(*). Ensuite, il conviendra de suivre la procédure en deux étapes de ENGLE-GRANGER pour estimer la relation de long terme et de court terme.

V.1.3.1 Détermination du nombre de relation de cointégration 

Selon ENGLE et GRANGER (1987)74(*), deux séries sont cointégrées lorsque leur combinaison linéaire est stationnaire. La cointégration traduit le fait que la combinaison linéaire ne s'éloigne jamais très longtemps de sa moyenne. Autrement dit, il existe une évolution stable à long terme entre les séries.

Deux séries sont dites cointégrées si :

elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration ;

une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à un ordre d'intégration inférieur75(*) .

Formellement, deux séries et intégrées de même ordre sont dites cointégrées s'il existe tel que et soit intégré d'ordre () (noté I()). Où () est le vecteur de cointégration. En pratique on s'en tient généralement à et dans ce cas, sera stationnaire ou I(0) et traduira la relation d'équilibre entre et .

La stratégie de test proposée par ENGLE et GRANGER (1987) ne permet pas de déterminer à priori le nombre de relation de cointégration, elle permet cependant de vérifier s'il y a cointégration ou pas. Aussi est-il intéressant de procéder par un test de JOHANSEN (1988). Le test de JOHANSEN permet de vérifier s'il existe une relation de cointégration entre les séries et si tel est le cas, il détermine le nombre de relation de cointégration. Ce test fonctionne par exclusion d'hypothèse alternative (voir annexe III). Par application du test de JOHANSEN, nous avons trouvé une seule relation de cointégration dans les séries (voir annexe VI).

Étant donné que nos variables sont cointégrées de rang 1, nous pouvons donc estimer un modèle à correction d'erreur par l'approche de ENGLE GRANGER.

V.1.3.1 Estimation du modèle par l'approche de Engle Granger

L'une des approches de la théorie de la cointégration est la méthode à deux étapes proposée par ENGLE et GRANGER (1987). L'approche de ENGLE GRANGER consiste, lors de la première étape à montrer qu'il existe une relation de long terme entre une variable dépendante et des variables explicatives, puis lors de la seconde étape, à exprimer ces variables cointégrées sous la forme d'un modèle à correction d'erreur, l'estimation de ce dernier permettant notamment de déterminer les ajustements de court terme. Le modèle à long terme est le suivant :

(25)

V.1.3.1.1 Étape 1 : Estimation de la relation long terme

()* ()* () ()*

, avec , , , où (.)=student et *= significatif au seuil de 5%.

Comme précisé plus haut la relation de long terme suppose qu'il existe une combinaison stable à long terme entre les variables. L'estimation du modèle à long terme conduit au résultat suivant76(*) :

Le modèle est globalement significatif et les paramètres également sauf celui lié à l'investissement privé qui demeure non significatif au seuil de 5%, nous obtenons également un R-carré ajusté de l'ordre de 0.62. Le modèle est bien spécifié, ceci est d'autant plus confirmé par la statistique de RAMSEY (1969A)77(*), mais il faut tout de même noter que malgré que le modèle affiche une stabilité structurelle, il y a cependant une instabilité ponctuelle au cours des années 1998 à 2003. Pour résoudre ce problème, nous avons introduit une variable indicatrice qui prenait la valeur 1 dans les années d'instabilité et 0 partout ailleurs, mais les résultats n'ont pas été beaucoup améliorés (voir annexe VII). En ce qui concerne les résidus, nous pouvons conclure en faveur de l'hypothèse de normalité et de stationnarité. En effet, la statistique de JARQUE BERA (1980) affiche une probabilité de 0.22 qui est supérieure à 0.05, ce qui traduit la normalité des résidus issus de l'estimation de la relation de long terme. Le test ADF sur les résidus à niveau montre que ces derniers sont stationnaires au seuil de 5%78(*), ce qui nous permet d'atteindre la deuxième étape.

V.1.3.1.2 Étape 2 : Estimation de la relation de court terme

Le modèle à correction d'erreur (dynamique de court terme) se définit par la différentiation d'ordre un de la relation de long terme, puis par ajout du résidu retardé de la relation de long terme. On obtient ainsi le modèle suivant :

(27)

représente les erreurs etest la force de rappel vers l'équilibre, il a pour rôle de « corriger l'erreur » (faire tendre la relation de court terme vers la valeur cible de long terme). Ce terme doit avoir un signe négatif, sinon il n'existe pas de phénomène de retour à l'équilibre. L'estimation du modèle à court terme est le suivant79(*) :

()* ()* ()* ()* ()

, avec , ,

où (.)=student et *= significatif au seuil de 5%.

Le modèle MCE est très satisfaisant et cela pour plusieurs raisons :

le coefficient de est négatif et significatif au seuil de 5%, ce qui permet de valider le MCE ;

la probabilité est inférieur à 0.05 donc il existe au moins un paramètre significativement non nul autrement dit le modèle est globalement significatif ;

le test de JARQUE BERA affiche une probabilité de 0.43 qui est largement supérieur à 0.05, nous pouvons donc conclure à une normalité des résidus;

les résidus ne sont pas autocorrelés, en effet le test de BREUSCH-GODFREY indique les probabilités de LR supérieur à 0.05. Ceci se confirme également par le test de LJUNG BOX dont tous les Q-Stat sont tous significativement nuls (voir annexe X) ;

le test du CUSUM confirme la stabilité du modèle80(*) (voir annexe XI).

Le terme de correction d'erreur (coefficient de ) est de ce qui signifie que 25% des chocs qui affectent le PIB en courte période s'ajuste en longue période. Autrement dit, 25% du déséquilibre entre le PIB désiré et le PIB effectif est comblé en longue période. Le modèle nous semble assez satisfaisant et les hypothèses sur les résidus aussi, nous pouvons donc dès à présent nous intéresser à l'interprétation des résultats.

V.2 INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET QUELQUES PROPOSITIONS DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE

V.2.1 Interprétation des résultats

L'objectif principal de notre travail est d'évaluer la contribution productive des investissements réalisés par l'État. Pour atteindre ce but, nous avons élaboré les objectifs spécifiques sous forme de questions. L'interprétation des résultats se fera donc dans le cadre de ces questions de recherche81(*).

Les investissements publics déterminent-ils l'évolution du produit intérieur ?

Nous avons des bonnes raisons de croire que dans le long et le court terme, l'investissement public82(*) a joué en faveur de la croissance. En effet, dans les estimations de long et de court terme, le paramètre lié à l'investissement public reste significatif au seuil de 5%. Autrement dit, lorsque l'investissement public s'accroît, on observe une amélioration du produit intérieur83(*). Ce résultat est en phase avec la conception théorique présentée dans la première partie, car nous avons montré à l'aide des études menées dans d'autres pays84(*) que l'investissement public sert de cadre nécessaire au bon fonctionnement du secteur productif. À l'inverse, une dépréciation du capital public (désinvestissement) tire vers le bas le PIB. Une fois que nous sommes certains que l'investissement public a joué en faveur de la croissance, intéressons nous maintenant à quantifier cette contribution.

Si oui, quelle peut être la variation du PIB suite à une augmentation de 1% d'investissement public ?

À long terme, nous avons des bonnes raisons de penser que, toutes choses égales par ailleurs, un accroissement de 1% de l'investissement public entraîne une augmentation du produit intérieur de 0.20%. Ce résultat ne semble pas assez surprenant car la période d'étude correspond en effet à la mise en place de l'économie camerounaise. C'est au cours de cette période que le Cameroun entre dans le cercle des pays producteurs de pétrole. En outre, c'est au cours de ces années qu'on observe une forte intervention de l'État dans la production des biens marchands et non marchands. En effet, cette période est précédée par la création de plusieurs entreprises étatique, nous pouvons citer par exemple la création de SODECOTON (en 1974), HEVECAM (en 1975), CAMSUCO (en 1975), SONARA (en 1975), CAMSHIP (en 1974) et bien d'autres entreprises encore. L'État investi également en infrastructure, le nombre de kilomètres de routes bitumées passe ainsi de quarante six mille kilomètres en 1970 à soixante deux mille kilomètres en 1980 (Banque mondiale, WDI, 2007). Ces investissements ont donc joués en faveur de la croissance dans la période d'étude.

À court terme, un accroissement de 1% de l'investissement public entraîne un effet moindre que celui qu'on observe à long terme, ce résultat est parfaitement en accord avec les analyses théoriques et empiriques présentées plus haut. En effet, les investissements des administrations publiques ont généralement un effet dans le long terme. L'impact de la construction d'une route ou d'une école par exemple ne se fera sentir que dans le long terme. Ainsi, en ce qui nous concerne, un accroissement de 1% d'investissement public entraîne à court terme une augmentation de 0.14 % de la production.

L'investissement public a donc un effet positif et significatif sur la croissance de long et de courte période. Qu'en est-il donc du secteur privé qui est qualifié de moteur de la croissance ?

L'investissement public contribue-t-il plus à la croissance que l'investissement privé ?

À long terme, l'investissement privé ne contribue pas significativement à la croissance. Par contre, à court terme, l'accroissement de l'investissement privé de 1% entraîne une augmentation du PIB de deux fois plus que dans le cas de l'investissement public. Ce résultat ne semble pas également surprenant, car on sait que les entrepreneurs sont généralement préoccupés par les problèmes financiers qui sont de court terme. L'investisseur ne pourra choisir un investissement que si son délai de récupération est le plus court possible or ce type d'investissement n'a d'impact qu'à court terme. Notons également que le travail qui est ici mesuré par le taux de croissance de la population active occupée, est le facteur qui contribue le plus à la croissance. Cependant, il n'est pas significatif à court terme. La forte contribution du facteur travail ici peut se justifier par le fait que l'économie est basée sur la production agricole qui est à faible intensité capitalistique.

V.2.2 Propositions de politique économique

Depuis 1996, la croissance économique stagne autour de 5%. Le pays n'arrive pas à décoller. Les 'investissements privés contribuent faiblement à la croissance de long terme85(*). Les investissements publics sont aussi faibles86(*) et inférieurs à la moyenne en Afrique87(*) entre 1999 et 2003. La grande partie de la croissance de long terme est portée par le facteur travail. Dans un contexte où l'État ne peut agir que par la politique budgétaire88(*), où il y a une remise substantielle de la dette, le moment est choisi pour adopter une politique axée sur :

1. La promotion du secteur privé qui, reconnu ailleurs comme moteur de la croissance ne contribue que pour peu à la croissance de longue période. L'État doit mettre sur pieds des conditions nécessaires à l'amélioration du climat des investissements. Ceci peut passer par plusieurs actions, nous pouvons citer entre autre l'amélioration de la fourniture en électricité car, une étude menée par la Banque Mondiale en Juin 2006 montre que la qualité et la disponibilité des infrastructures (liées à la fourniture d'électricité et au transport) posent de sérieux problèmes aux firmes.

2. La promotion du secteur agricole car nous avons constaté que le facteur travail est assez déterminant pour la croissance. De plus, l'agriculture est à forte intensité de main d'oeuvre et contribue assez à la formation du PIB au Cameroun. L'État camerounais doit de ce fait renchérir les investissements dans le secteur agricole, assurer aux producteurs agricoles les engins lourds nécessaires à une production à grande échelle.

3. La promotion d'une croissance équilibrée (entre l'industrie et l'agriculture) car « l'agriculture fourni à l'industrie à la fois des matières premières à transformer et les produits alimentaires pour l'entretien d'une main d'oeuvre supplémentaire et l'industrie serait à son tour en mesure d'accroître ses ventes (matériel agricole, biens de consommation) à destination de l'agriculture trouvant là un marché en expansion et le circuit des échanges une fois amorcé se poursuivrait sans à coups »89(*) . Autrement dit, dans la recherche de la croissance, l'État ne doit pas promouvoir un secteur au détriment des autres.

Tout au long de ce chapitre, nous avons, à l'aide d'une fonction de type COBB-DOUGLAS modifiée à la BARRO (1990), montré que l'investissement public avait à court et à long terme un effet positif sur la croissance. Et donc, une augmentation des investissements publics en infrastructure physique et en investissement social (santé et éducation) bien planifiée serait une voie pour booster la croissance, et par la suite l'améliorer la qualité de vie des populations.

CONCLUSION

À la fin de la décennie 80, plusieurs études ont été initiées pour répondre à la problématique de la contribution de l'investissement public à la croissance économique. Des études théoriques (BARRO (1990), HERRERA (1997), etc.) aux études empiriques (voir annexe II), se sont succédées plusieurs approches, les analyses économétriques pour la plupart étaient en faveur d'une contribution productive des investissements publics. Il s'est donc avéré important de mesurer l'impact de l'investissement public sur la croissance au Cameroun. Cette étude trouve sa place dans un contexte où le pays vient de bénéficier des remises de la dette de l'IPPTE. En outre, face aux objectifs du millénaire pour le développement, le pays se doit d'utiliser le seul outil d'ajustement dont il dispose90(*) pour booster son économie.

Face donc à cet objectif, il convient de s'interroger sur l'efficacité de l'action publique au cours des décennies précédentes. Nous avons donc choisi la période allant de 1977 à 2005 car comme on peut le constater, c'est au cours de cette période que se sont produites les grandes mutations de l'économie camerounaise91(*). Après une analyse descriptive, nous avons constaté que les mouvements de hausse des investissements publics se traduisent par une phase relativement stable et positive de la croissance et les mouvements de baisse correspondent à leur tour à un taux de croissance négatif. Ce résultat laissait donc présager une contribution positive des investissements publics. Pour mesurer de façon formelle cette contribution, il était nécessaire de passer par une modélisation économétrique.

Un modèle de BARRO (1990) avec une légère modification inspirée de HERRERA (1997) a été formulé. Après une étude de la stationnarité suivie d'un test de cointégration, nous avons utilisé l'approche en deux étapes de ENGLE GRANGER (1987) pour rendre compte des relations de long et court terme. A l'issue de nos analyses, nous trouvons que les investissements publics ont joué en faveur de la croissance, que ce soit à long ou à court terme. Ainsi, à court terme l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public est de 0.14 et à long terme elle est de 0.20. L'investissement privé ne semble pas productif à long terme, ce qui laisse penser que les investisseurs ne privilégient pas les gros investissements ; de plus, le facteur travail qui contribue assez à la croissance de longue période ne semble pas affecter la croissance à court terme.

Dans cette situation, l'État doit mettre sur pied des actions destinées à pallier ces différentes insuffisances. Ces actions ne pourront être efficaces que dans la mesure où des études sur données désagrégées (distinguant les investissements en infrastructure physique des investissements sociaux) permettraient de mener des actions efficaces.

BIBLIOGRAPHIE

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[30] VEGANZONES, M.A. 2000. « Infrastructures, investissement et croissance : un bilan de dix années de recherches. » Centre d'Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI), Clermont Ferrand.

Notes de cours

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[2] HURLIN, C. 2004. « Économétrie appliquée aux séries temporelles. », notes de cours, Chapitre 5 Représentation VAR et Cointégration, Université d'Orléans

[3] LUBRANO, M. 2006. « Modélisation Multivariée et Cointégration. » notes de cours.

[4] NENTA, C.2007. Cours de gestion financière, ISSEA.

[5] PIGALLE, F. « Comment les dépenses publiques d'infrastructure favorisent-elles la croissance ? » Notes de cours,

Mémoires

[1] NDEFFO GOUOPÉ G. F. 2001. « Investissement et Développement économique au Cameroun. » mémoire de fin de formation en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique, ISSEA.

[2] NGOUANA S. 2007. « Dépenses publique et croissance : une analyse en séries temporelles », mémoire de fin de formation en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur Statisticien Économiste, ISSEA.

ANNEXES

ANNEXE I : LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE BARRO.92(*)

Hypothèse 1  On suppose que la fonction de production comporte deux inputs,

i) le capital et ii) les dépenses publiques productives.

Hypothèse 2 L'état taxe le revenu de l'économie à un taux tel que les recettes publiques sont déterminées par :


Hypothèse 3 Pour simplifier on suppose que le taux de croissance de la population est nul.

Hypothèse 4 L'agent représentatif cherche à maximiser une fonction de consommation intertemporelle de la forme :

ANNEXE II : TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ÉTUDES UTILISANT UNE FONCTION DE PRODUCTION.

Tableau II-1 Approche basée sur les séries temporelles

ETUDE

NIVEAU D'AGREGATION

DONNEES

CONCLUSIONS

ASCHAUER(1989)

États-Unis

Séries temporelles 1949-1985

Forte relation positive entre la productivité et l'investissement public

SHIOJI (2001)

États-Unis et Japon

Données de panel 1958-1978

L'infrastructure publique a un effet positif significatif sur la production de long terme dans tous les pays

SHAH (1992)

Mexique

Séries temporelles 1970-1995

L'infrastructure publique a un effet multiplicateur positif sur la production

RIOJA (1998)

7 pays d'Amérique Latine

Séries temporelles

L'investissement en infrastructure a un effet positif considérable sur le PIB et l'investissement privé

RAMIREZ (1998)

Chili

Séries temporelles 1960-1993

L'investissement public a un effet positif, élevé et significatif sur la croissance

KNELLER, BLEANEY ET GEMMEL

22 pays de l'OCDE

Données de panel 1970-1995

Une croissance des dépenses publique relance significativement la croissance

RAM (1996)

53 pays en développement

Données de panel 1973-1980. 1980-1985. 1985-1990

L'investissement public est plus productif que l'investissement privé

FORD ET POYET (1991)

États-Unis

Données de panel 1957-1989

L'investissement public a un effet significatif et positif sur la production privé

TOEN-GOET ET JONGEING (1994)

États-Unis

Séries temporelles

L'investissement public en infrastructure a une influence significative et positive sur la production

NOURZAD (2002)

12 pays en développement

Données de panel 1976-1989

Le capital public exerce un effet positif et statistiquement significatif sur la productivité du travail

DEVARAJAN ET AL. (1998)

43 pays en développement

Séries temporelle 1970-1990

Les dépenses gouvernementales ont un effet positif mais statistiquement non significatif sur la croissance

Source : Sturm(1998)93(*)

Tableau II-2 Approche VAR

ETUDE

NIVEAU D'AGREGATION

CONCLUSIONS

CLARIDA (1993)

4 pays en développement

la productivité et le capital public sont cointégrés

MCMILLIN ET SMITH (1994)

États-Unis

pas d'effet significatif du capital public

STURM ET AL. (1997)

Pays-Bas

l'infrastructure cause la production au sens de Granger

ANSARI ET AL.(1997)

Ghana, Kenya, Afrique du Sud

les dépenses publiques ne causent pas la production

EVARAET (2002)

Belgique

l'investissement public a un effet positif sur la croissance

OTTO ET VOSS (1996)

Australie

pas de relation entre le capital public, le travail et la production, le capital privé affecte le capital public positivement

RAMIREZ (1998)

Chili

un accroissement des investissements privés et publics affecte significativement le taux de croissance

KWEKA, ET MORRISSEY (1999)

Tanzanie

L'accroissement des dépenses productives est associé à un bas niveau de croissance

GHALI (1998)

Tunisie

L'investissement public en infrastructure a une influence de long terme négative sur la production et l'investissement privé

MITTNIK ET NEUMANN (2001)

6 pays industrialisés

Le capital public exerce un effet positif et statistiquement significatif sur la production

Sources Sturm (1998

ANNEXE III : COURBES DES DIFFÉRENTES SÉRIES INTÉGRÉES DANS LE MODÈLE ET DIFFÉRENTS TESTS

A. Courbe des séries

Courbe 1 : Taux de croissance de la population Courbe 2 : Logarithme du rapport investissement active occupée entre 1977 et 2005 privé sur population active occupée

Courbe 3 : Logarithme du rapport PIB Courbe 4 : logarithme du rapport investissement public

sur population active occupée sur population active occupée

B. Différents tests

Encadré 1. Critère d'information (d'Akaike et de Schwarz (1978).

Pour un modèle, incluant paramètres, estimé sur périodes et dont la réalisation de l'estimateur de la variance des résidus est , :

Ø le critère d'Akaike, ou , est :  ;

Ø le critère de Schwartz (1978) est défini par : .

Source C.Hurlin (2005)

Encadré 2 : test d'autocorrélation des résidus.

On note l'autocorrélation empirique d'ordre des résidus d'un modèle incluant paramètres et estimé sur T périodes. Pour un ordre  :

Ø le test de Box et Pierce est le test de l'hypothèse

 : contre  : , tel que , la statistique de ce test est :  .

L'hypothèse est rejetée au seul de 5% si est supérieur au quantile de la loi du correspondant.

Ø le test de Ljung-Box, correspond à l'hypothèse nulle et est construite de la façon suivante :

Source : HURLIN, C. (2005)

Encadré 3 : Test du nombre de relation de cointégration

Le test de Johansen (1988) est fondé sur l'estimation de :

Ce test est fondé sur les vecteurs propres correspondant aux valeurs propres les plus élevées de la matrice. Nous ne présenterons ici que le test de trace. A partir des valeurs propres de la matrice, on construit la statistique :

est le nombre d'observations, le rang de la matrice, la valeur propre et le nombre de variables du VAR. Cette statistique suit une loi de probabilité tabulée par Johansen et Jeseluis (1990). Ce test fonctionne par exclusion d'hypothèses alternatives :

1. Test  : contre . Test de l'hypothèse aucune relation de cointégration contre au moins une relation. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au seuil , on rejette , il existe au moins une relation, on passe alors à l'étape suivante, sinon on arrête et .

2. Test contre . Test de l'hypothèse une relation de cointégration contre au moins deux relations. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au seuil, on rejette , il existe au moins une relation, on passe alors à l'étape suivante, sinon on arrête et .

Et ainsi de suite jusqu'à la dernière étape (si elle est nécessaire) :

3. Test contre . Test de l'hypothèse relation de cointégration contre au moins relations. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au seuil de , on rejette , il existe relations (en fait dans ce cas les sont ) sinon .

Source : HURLIN, C. (2005)

Encadré 4 Stratégie simplifiée des tests de racine unitaire

Estimation du modèle avec constante (c) et trend (b)

Test b = 0

non oui

Test de présence de racine unitaire

Estimation du modèle sans tendance et avec constante

Test c = 0

non oui

Processus TS

Processus DS

oui

Test de présence de racine unitaire

non

oui non

Estimation du modèle sans tendance et sans trend.

Test de présence de racine unitaire

Processus stationnaire

Processus DS

oui

oui non

Source : Bourbonnais (2003)

Processus stationnaire

Processus DS

ANNEXE IV DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARD SELON LE CRITÈRE AIC OU SC

Tableau 1 Choix du retard pour le test de stationnarité de LNY

retards

Modèle 3

Modèle 2

Modèle 1

p

AIC

SC

AIC

SC

AIC

SC

0

-1.182095

-1.039359

-1.188365

-1.093208

-1.014778

-0.967199

1

-1.192467

-1.000491

-1.238209

-1.094227

-1.104332

-1.008344

2

-1.071399

-0.829457

-1.133828

-0.940275

-1.059207

-0.914042

3

-0.943021

-0.650491

-1.002342

-0.758566

-0.950633

-0.755612

4

-0.799570

-0.455971

-0.871547

-0.577034

-0.840861

-0.595433

5

-0.738592

-0.343638

-0.815361

-0.469775

-0.720222

-0.424006

6

-0.668960

-0.222625

-0.751594

-0.354851

-0.569822

-0.222672

ANNEXE V APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE DIKEY-FULLER À LA SÉRIE

Il convient de déterminer le nombre de retard. Nous prendrons le nombre maximum de retard égal à 6. Quel que soit le modèle retenu94(*), on constate que le critère d'AKAIKE et de Schwarz conduisent à un choix de retard optimal =1 nous vérifierons ex-post dans le modèle retenu (avec ou sans constante) que l'introduction du terme différencié retardés a permis d'éliminer totalement l'autocorrélation des résidus.

Procédons donc dès à présent au test de racine unitaire en utilisant une stratégie de test de ADF. En considérant le modèle 3, on teste alors la présence d'une racine unitaire dans le processus en testant la nullité du paramètre à l'aide d'une statistique de Student , où désigne l'estimateur des MCO. Le résultat est le suivant :

Au seuil de 5%, le valeur critique est C(á) = ?3.5867, Ainsi, dans ce cas pour un niveau de risque de 5%, > C(á), on ne rejette pas l'hypothèse nulle de racine unitaire (). Il faut à présent évaluer la validité de notre diagnostic en vérifiant que le modèle à partir duquel nous avons fait le test (modèle 3) est bien le »bon» modèle. Il nous faut donc à présent tester la nullité du coefficient de la tendance conditionnellement à la présence d'une racine unitaire. On effectue pour cela le test .

Pour la variable , nous obtenons ainsi une valeur de F3 égale à 2,39735482, Cette valeur est à comparer aux seuils critiques lus dans la table de Dickey et Fuller (1981), Pour une taille d'échantillon de 25, et un risque de première espèce de 5%, la valeur critique est égale à 7,24. Donc la réalisation de F3 est inférieure au seuil critique, on accepte l'hypothèse nulle de la nullité du coefficient de la tendance conditionnellement à la présence d'une racine unitaire. Ceci signifie que le test de non stationnarité pratiqué avec les seuils asymptotiques incluant une tendance (modèle 3) doit être remis en cause. Il faut donc recommencer ce test à partir du modèle incluant uniquement une constante. Les résultats du test sont :

La statistique de STUDENT associée à la variable endogène retardée prend ici une valeur de -2.339616. Pour tester l'hypothèse, on utilise alors les seuils tabulés par DICKEY et Fuller pour le modèle 2. Au seuil de 5%, le seuil critique est C(á) = ?2.9750 Ainsi, dans ce cas pour un niveau de risque de 5%, > C(á), on accepte l'hypothèse nulle de racine unitaire () dans le modèle 2.

Il faut à nouveau évaluer la validité de notre diagnostic en vérifiant que le modèle 2 à partir duquel nous avons fait le test de racine unitaire est bien le »bon» modèle. On teste pour cela la nullité du coefficient de la constante conditionnellement à la présence d'une racine unitaire. La réalisation de la statistique de Fisher F2, est égale à 2,32449345. Pour une taille d'échantillon de 25, et un risque de première espèce de 5%, la valeur critique est égale à 7,24.

Donc la réalisation de F2 est inférieure au seuil critique, on accepte donc l'hypothèse nulle de la nullité de la constante conditionnellement à la présence d'une racine unitaire. Ceci signifie que le test de non stationnarité pratiqué avec les seuils asymptotiques incluant une constante (modèle 2) doit être remis en cause. On achève donc le test avec le modèle 1 et les résultats sont les suivants :

Finalement, l'application des tests ADF nous indique que la série est engendrée par un processus non stationnaire I (1) de type AR(2).

A présent, il convient de tester l'autocorrélation des résidus.

Tableau AC et PAC des résidus de la régression

Les Qstat de Ljung-Box sont tous significativement nul au seuil des 5% donc on peut conclure que les résidus ne sont pas autocorrélés.

ANNEXE VI TEST DE COINTEGRATION ET ESTIMATION DU MODÈLE À LONG TERME

Tableau V 1 Résultat du test de cointégration des différentes séries.

Sample: 1977 2005

Included observations: 27

Test assumption: No deterministic trend in the data

Series: LNY LNK LNG

Lags interval: 1 to 1

 

Likelihood

5 Percent

1 Percent

Hypothesized

Eigenvalue

Ratio

Critical Value

Critical Value

No. of CE(s)

0.511845

41.52297

39.89

45.58

None *

0.474618

22.16067

24.31

29.75

At most 1

0.154679

4.782680

12.53

16.31

At most 2

0.009057

0.245645

3.84

6.51

At most 3

*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance level

L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5% significance level

Sources : Banque Mondiale, World Developpment Indicator 2007 et nos calculs.

Tableau V.2 Résultat de la régression

Dependent Variable: LNY

Method: Least Squares

Date: 03/15/08 Time: 23:10

Sample: 1977 2005

Included observations: 29

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

5.365895

0.796315

6.738408

0.0000

LNG

0.204742

0.035967

5.692511

0.0000

LNK

0.063954

0.127516

0.501538

0.6204

 

38.15883

9.961010

3.830819

0.0008

R-squared

0.662841

Mean dependent var

7.523665

Adjusted R-squared

0.622382

S.D. dependent var

0.260763

S.E. of regression

0.160241

Akaike info criterion

-0.696838

Sum squared resid

0.641927

Schwarz criterion

-0.508246

Log likelihood

14.10415

F-statistic

16.38301

Durbin-Watson stat

1.026129

Prob(F-statistic)

0.000004

Tableau V-3 résultat test de Ramsey

Ramsey RESET Test:

F-statistic

0.617905

Probability

0.547783

Log likelihood ratio

1.517776

Probability

0.468187

Graphique V.1 Test de stabilité Graphique Test de stabilité ponctuelle

structurelle des coefficients (CUSUM) des coefficients (CUSUM carré)

ANNEXE VII : RÉCAPITULATIF DES TESTS SUR LES RÉSIDUS DE LA RÉGRESSION DE LONG TERME

VI-1 test de normalité des résidus

VI-2 test de stationnarité des résidus

ADF Test Statistic

-3.778755

1% Critical Value*

-2.6522

 
 

5% Critical Value

-1.9540

 
 

10% Critical Value

-1.6223

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(RED)

Method: Least Squares

Date: 03/15/08 Time: 23:43

Sample(adjusted): 1979 2005

Included observations: 27 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

RED(-1)

-1.004558

0.265844

-3.778755

0.0009

D(RED(-1))

0.201291

0.191414

1.051601

0.3030

R-squared

0.389912

Mean dependent var

0.022176

Adjusted R-squared

0.365509

S.D. dependent var

0.153834

S.E. of regression

0.122536

Akaike info criterion

-1.289635

Sum squared resid

0.375377

Schwarz criterion

-1.193647

Log likelihood

19.41008

Durbin-Watson stat

1.933503

VI-3 Test d'autocorélation des résidus

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

1.288839

Probability

0.296512

Obs*R-squared

3.061157

Probability

0.216410

 
 
 
 
 

ANNEXE VIII ESTIMATION DU MODÈLE A COURT TERME

Dependent Variable: D(LNY)

Method: Least Squares

Date: 03/16/08 Time: 00:21

Sample(adjusted): 1978 2005

Included observations: 28 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

0.027810

0.017763

1.565620

0.1311

RESIDUAL(-1)

-0.252314

0.085876

-2.938120

0.0074

D(LNK)

0.317457

0.072475

4.380213

0.0002

D(LNG)

0.148378

0.047947

3.094647

0.0051

D()

12.82634

6.362900

2.015801

0.0556

R-squared

0.630647

Mean dependent var

0.030043

Adjusted R-squared

0.566412

S.D. dependent var

0.142682

S.E. of regression

0.093953

Akaike info criterion

-1.731619

Sum squared resid

0.203023

Schwarz criterion

-1.493726

Log likelihood

29.24267

F-statistic

9.817776

Durbin-Watson stat

1.856095

Prob(F-statistic)

0.000088


ANNEXE IX : ESTIMATION DE LA RELATION DE COURT TERME

Tableau VII-1 Résultat de la régression

Dependent Variable: D(LNY)

Method: Least Squares

Date: 03/16/08 Time: 00:21

Sample(adjusted): 1978 2005

Included observations: 28 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

0.027810

0.017763

1.565620

0.1311

RESIDUAL(-1)

-0.252314

0.085876

-2.938120

0.0074

D(LNK)

0.317457

0.072475

4.380213

0.0002

D(LNG)

0.148378

0.047947

3.094647

0.0051

D()

12.82634

6.362900

2.015801

0.0556

R-squared

0.630647

Mean dependent var

0.030043

Adjusted R-squared

0.566412

S.D. dependent var

0.142682

S.E. of regression

0.093953

Akaike info criterion

-1.731619

Sum squared resid

0.203023

Schwarz criterion

-1.493726

Log likelihood

29.24267

F-statistic

9.817776

Durbin-Watson stat

1.856095

Prob(F-statistic)

0.000088

ANNEXE X TESTS SUR LES RÉSIDUS

VIII-1 test de normalité

VIII-2 test d'autocorrelation

ANNEXE XI TEST DE STABILITÉ GLOBALE DU MODÈLE

* 1 Nous demeurons naturellement seul responsable des erreurs ou omissions qui pourraient subsister.

* 2 Il y a économie d'échelle lorsque l'augmentation des quantités produites se traduit par une réduction du coût unitaire.

* 3 Le choix de cette période nous semble adéquat car les évènements majeurs (découverte du pétrole en 1979, la crise de 1987, la dévaluation de 1994 etc.) se trouvent entre ces deux dates.

* 4 Selon ECAM II, sur une population estimée à 10,1 millions d'habitants résidant dans le milieu rural en 2001, près de 5,3 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté.

* 5 Selon la BEAC (2007), le taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.

* 6 Voir World Development Indicators.

* 7 Selon la BEAC (2007), le taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.

* 8 Cité par HENIN, P.Y et HURLIN, C. 1999.

* 9 INS-Cameroun, Manuel de Concepts et de Définitions ; 3ième édition, 2005

* 10 GÉLÉDAN, A. (1999)

* 11 BERNIER, B. et SIMON, Y. (1998).

* 12 Voir SCHREYER, P. (2003).

* 13 Selon le manuel des concepts de l'INS (2005), le Taux d'investissement est le rapport de la FBCF plus variation des stocks par le PIB.

* 14 Cité par VEGANZONES, M.A (2000).

* 15 C'est un accord donné par le parlement au gouvernement, permettant de réaliser les travaux qui ne peuvent se réaliser sur une seule année.

* 16 Loi de finance du Cameroun 2001/2002.

* 17 Cité par GÉLÉDAN, A (1999)

* 18 Selon le manuel des concepts de l'INS (2005), le Taux de croissance réel d'un agrégat est le rapport de la valeur de l'agrégat à l'année courante au prix d'une année de base par la valeur de l'agrégat l'année précédente au prix de la même année de base.

* 19 ABRAHAM-FROIS, G. (1984).

* 20 Le progrès technique est neutre au sens de Hicks lorsqu'il améliore à la fois l'efficacité des facteurs travail et capital.

* 21 Cette fonction a été introduite en 1929 par deux économistes américains COBB, C. et DOUGLAS, D. sa formulation (en considérant les facteurs de production travail et capital) est la suivante : .

* 22 Sur un échantillon de « 17 pays de l'Afrique sub-Saharienne de la période 1965-75, l'effet de convergence net est proche de 0 » (BARRO, R.et SALA-I-MARTIN, X. 1996.)

* 23 Voir STIROH, K.J (2000).

* 24 Ils considèrent les rendements constants pour chaque entreprise.

* 25 HENIN, P.Y et HURLIN, C. (1999)

* 26 STIGLITZ, J. (1993)

* 27 GÉLÉDAN, A. (1984).

* 28Pour KEYNES, J.M. la « demande effective » correspond à la demande anticipée par les entrepreneurs, autrement dit, les entrepreneurs anticipent à la fois ce que les consommateurs vont décider de consacrer à la consommation et ce que les entreprises et l'État vont décider d'investir.

* 29Citez par GÉLÉDAN, A. (1984).

* 30 Cite par BEN JELILI, R. (2000)

* 31 Le progrès technique est neutre au sens de Hicks lorsqu'il y a accroissement simultané de l'efficacité des facteurs capital et travail.

* 32VEGANZONES (2000)

* 33 L'utilisation du capital public ici ne suppose pas une substituabilité avec le capital privé mais tout simplement le fait pour l'entreprise de l'exploiter.

* 34 Les Hypothèses du modèle sont présentées en annexe I du document.

* 35 Nous présentons ici une synthèse de la représentation du modèle développé par HURLIN (1999)

* 36 Un développement théorique est proposé par HURLIN, C. (1999).

* 37 Cette approche est présentée par BEN JELILI, R. (2000)

* 38 Cette dernière approche semble se prêter assez facilement à l'analyse empirique, car les données sur l'investissement sont généralement disponibles par rapport aux données de stock.

* 39 Tiré de GÉLÉDAN, A. (1984)

* 40 Pour plus de détails se référer au mémoire de NGOUANA, S. (2007)

* 41Car intégrant trois secteurs publics distincts (de formation du capital humain, de production de capital d'infrastructures et de consommation)

* 42 Les analyses d'ASCHAUER étaient faites sous l'hypothèse de stationnarité des variables.

* 43 Cité par BERTHOMIEU, C. et BONETTO, F. (2004)

* 44 Cité par BERTHOMIEU, C. et BONETTO, F. (2004).

* 45 Voir le deuxième tableau de l'annexe II

* 46 Les données nécessaires ne sont pas toujours disponibles.

* 47 Citez par SAMUELSON (1969)

* 48 Selon ECAM II, Sur une population estimée à 10,1 millions d'habitants résidant dans le milieu rural en 2001, près de 5,3 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté.

* 49 Une étude plus approfondie est proposée dans les pages suivantes.

* 50 Il faut tout de même noter que la production pétrolière est en baisse (BAD, 2004).

* 51 AGROCOM : Agriculture et Communications ; CICC : Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café.

* 52 OCDE/BAD (2002)

* 53 MINEFI

* 54 OMC, examen des politiques commerciales, rapport du secrétaire de l'OMC.

* 55 Actuel CEMAC

* 56 Bernard, Y. et Colli, J. (1975)

* 57NGANKOU, J.M. (1999)

* 58NGANKOU, J.M. (1999)

* 59 Les fonctions de coûts sont utilisées pour un type d'investissement public particulier (par exemple l'infrastructure routière)

* 60 Car nous supposons un éventuel effet d'externalité des investissements.

* 61 Notons que cette fonction est de « type COBB DOUGLAS » en ce sens que nous considérons le flux d'investissement et non le stock de capital.

* 62 Cette approche a été adoptée par MANSOR, H (2000) mais cependant il faut tout de même noter que le modèle de base prend en entrée les données sur les stocks.

* 63 NAVEED NAQVI (2003)

* 64 Il existe deux classes de processus non stationnaires, selon la terminologie de NELSON et PLOSSER (1982) : les processus TS (Trend Stationary) et les processus DS (Differency Stationary)

* 65 Cours de HURLIN, C. (2004).

* 66 Nous avons présenté ici les modèles du test de DICKEY-FULLER Augmentée car il se pose un problème d'autocorrelation des erreurs lorsqu'on utilise le test de DICKEY-FULLER simple (voir le cours de HURLIN, C (2004).

* 67 En référence à l'expression « bruit blanc ».

* 68 Nous nous limiterons à ce dernier test pour tester l'autocorélation des résidus.

* 69 L'annexe V présente la stratégie de test appliquée à la variable LNY, quant aux autres variables, nous avons estimé qu'il n'est pas nécessaire de les présenter dans ce rapport compte tenu de l'espace que cela pourrait prendre.

* 70 Notons que la variable travail en log était intégrée d'ordre 2, nous avons donc opté pour le taux de croissance de cette dernière.

* 71TATOM (1991), STURM et DE HAAN (1995) montre également que ces différentes variables sont stationnaire en différence première (HENIN, P.Y et HURLIN, C (1999)).

* 72 Une définition de la notion de cointégration est présentée ci-dessous.

* 73 En réalité, on aurait pu suivre la démarche de ENGLE GRANGER et conclure sur l'hypothèse de cointégration en observant la stationnarité des résidus du modèle à long terme mais la méthode de JOHANSEN nous permet déjà de conclure à priori sur l'existence et le nombre de relations de cointégration.

* 74 Cité par HURLIN, C. (2005)

* 75 Voir BOURBONNAIS, R. (2003) pour plus de précisions.

* 76 Voir annexe VI pour plus de détails.

* 77 Le LR est égale à 0.46, par rapport à un seuil de 5%, on peut conclure à une bonne spécification du modèle.

* 78 voir annexe VII

* 79 Voir annexe VIII

* 80 Il s'agit d'une stabilité structurelle

* 81 Ces questions ont été énoncées au cours de l'introduction.

* 82 Dans toute cette partie, l'investissement public fait référence à l'investissement public par tête de la population active occupée, il en est de même de l'investissement privé et du produit intérieur.

* 83 Ceci est en accord avec les résultats de l'analyse descriptive.

* 84 Voir par exemple ASCHAUER (1989)

* 85 Voir les résultats des estimations précédentes.

* 86 D'après l'analyse descriptive précédente, le taux d'investissement public se situe autour de 17 p. cent du PIB au cours des 7 dernières années.

* 87 Voir Rapport sur le développement en Afrique 2004 BAD

* 88 Nous avons précisé à l'introduction que l'État ne peut utiliser la politique monétaire car le Cameroun utilise une monnaie BEAC, banque centrale de la sous région.

* 89 Boukharine cité par GÉLÉDAN, A (1984).

* 90 Il s'agit ici bien évidemment de la politique budgétaire.

* 91 Nous pouvons citer entre autres les découvertes du pétrole à la fin des années 1970, la crise des années 1987, la dévaluation des années 1994 et très récemment les remises de la dette.

* 92 VEGANZONES, M.A. (2000).

* 93 Repris et complété par John Ashipala et Ndeutalala Haimbodi (2003)

* 94 Voir tableau 1 de l'annexe IV






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