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Investissement public et croissance économique au Cameroun

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par Jean Florentin DJIENGOUE
ISSEA - Ingénieur d'application de la statistique 2008
  

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V.2.2 Propositions de politique économique

Depuis 1996, la croissance économique stagne autour de 5%. Le pays n'arrive pas à décoller. Les 'investissements privés contribuent faiblement à la croissance de long terme85(*). Les investissements publics sont aussi faibles86(*) et inférieurs à la moyenne en Afrique87(*) entre 1999 et 2003. La grande partie de la croissance de long terme est portée par le facteur travail. Dans un contexte où l'État ne peut agir que par la politique budgétaire88(*), où il y a une remise substantielle de la dette, le moment est choisi pour adopter une politique axée sur :

1. La promotion du secteur privé qui, reconnu ailleurs comme moteur de la croissance ne contribue que pour peu à la croissance de longue période. L'État doit mettre sur pieds des conditions nécessaires à l'amélioration du climat des investissements. Ceci peut passer par plusieurs actions, nous pouvons citer entre autre l'amélioration de la fourniture en électricité car, une étude menée par la Banque Mondiale en Juin 2006 montre que la qualité et la disponibilité des infrastructures (liées à la fourniture d'électricité et au transport) posent de sérieux problèmes aux firmes.

2. La promotion du secteur agricole car nous avons constaté que le facteur travail est assez déterminant pour la croissance. De plus, l'agriculture est à forte intensité de main d'oeuvre et contribue assez à la formation du PIB au Cameroun. L'État camerounais doit de ce fait renchérir les investissements dans le secteur agricole, assurer aux producteurs agricoles les engins lourds nécessaires à une production à grande échelle.

3. La promotion d'une croissance équilibrée (entre l'industrie et l'agriculture) car « l'agriculture fourni à l'industrie à la fois des matières premières à transformer et les produits alimentaires pour l'entretien d'une main d'oeuvre supplémentaire et l'industrie serait à son tour en mesure d'accroître ses ventes (matériel agricole, biens de consommation) à destination de l'agriculture trouvant là un marché en expansion et le circuit des échanges une fois amorcé se poursuivrait sans à coups »89(*) . Autrement dit, dans la recherche de la croissance, l'État ne doit pas promouvoir un secteur au détriment des autres.

Tout au long de ce chapitre, nous avons, à l'aide d'une fonction de type COBB-DOUGLAS modifiée à la BARRO (1990), montré que l'investissement public avait à court et à long terme un effet positif sur la croissance. Et donc, une augmentation des investissements publics en infrastructure physique et en investissement social (santé et éducation) bien planifiée serait une voie pour booster la croissance, et par la suite l'améliorer la qualité de vie des populations.

CONCLUSION

À la fin de la décennie 80, plusieurs études ont été initiées pour répondre à la problématique de la contribution de l'investissement public à la croissance économique. Des études théoriques (BARRO (1990), HERRERA (1997), etc.) aux études empiriques (voir annexe II), se sont succédées plusieurs approches, les analyses économétriques pour la plupart étaient en faveur d'une contribution productive des investissements publics. Il s'est donc avéré important de mesurer l'impact de l'investissement public sur la croissance au Cameroun. Cette étude trouve sa place dans un contexte où le pays vient de bénéficier des remises de la dette de l'IPPTE. En outre, face aux objectifs du millénaire pour le développement, le pays se doit d'utiliser le seul outil d'ajustement dont il dispose90(*) pour booster son économie.

Face donc à cet objectif, il convient de s'interroger sur l'efficacité de l'action publique au cours des décennies précédentes. Nous avons donc choisi la période allant de 1977 à 2005 car comme on peut le constater, c'est au cours de cette période que se sont produites les grandes mutations de l'économie camerounaise91(*). Après une analyse descriptive, nous avons constaté que les mouvements de hausse des investissements publics se traduisent par une phase relativement stable et positive de la croissance et les mouvements de baisse correspondent à leur tour à un taux de croissance négatif. Ce résultat laissait donc présager une contribution positive des investissements publics. Pour mesurer de façon formelle cette contribution, il était nécessaire de passer par une modélisation économétrique.

Un modèle de BARRO (1990) avec une légère modification inspirée de HERRERA (1997) a été formulé. Après une étude de la stationnarité suivie d'un test de cointégration, nous avons utilisé l'approche en deux étapes de ENGLE GRANGER (1987) pour rendre compte des relations de long et court terme. A l'issue de nos analyses, nous trouvons que les investissements publics ont joué en faveur de la croissance, que ce soit à long ou à court terme. Ainsi, à court terme l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public est de 0.14 et à long terme elle est de 0.20. L'investissement privé ne semble pas productif à long terme, ce qui laisse penser que les investisseurs ne privilégient pas les gros investissements ; de plus, le facteur travail qui contribue assez à la croissance de longue période ne semble pas affecter la croissance à court terme.

Dans cette situation, l'État doit mettre sur pied des actions destinées à pallier ces différentes insuffisances. Ces actions ne pourront être efficaces que dans la mesure où des études sur données désagrégées (distinguant les investissements en infrastructure physique des investissements sociaux) permettraient de mener des actions efficaces.

BIBLIOGRAPHIE

[1] ABRAHAM-FROIS, G. 1984. « Élément de dynamique économique. », 4ième édition, Dalloz, Paris.

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[8] BERNIER, B. et SIMON, Y. 1998 « Initiation à la macroéconomie. » 7ième édition, Dunod, Paris.

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[12] GÉLÉDAN, A. 1984. « Dictionnaire des théories économiques. », Hatier, Paris.

[13] GÉLÉDAN, A. 1999. « Science économique et sociale. » Terminale ES, Belin, Paris

[14] HAMIDOU HAMA, M. 2005. « Les Effets des investissements publics sur la croissance économique au Niger. » (Résumé) Institut Africain de Développement Économique et de Planification (IDEP), Dakar.

[15] HÉNIN, P.Y. et C. HURLIN.1999. « L'évaluation de la Contribution Productive des Investissements Publics. » Rapport de contrat pour le C.G.P, Paris.

[16] HÉNIN, P.Y. et P. RALLE. 1994. « Les nouvelles théories de la croissance.» Vol. 44, La découverte, Paris.

[17] HURLIN, C. « La contribution du capital public à la productivité des facteurs privés : une estimation sur panel sectoriel pour dix pays de l'OCDE. » Université de Paris I.

[18] Institut National de la Statistique-Cameroun. 2005. « Manuel de Concepts et de Définitions », 3ième édition.

[19] MANSOR, H. 2000. «Public and private capital formation and economic growth in Malaysia, 1961-1995 » Journal of Economics and Management, The International Islamic University Malaysia.

[20] LLOYD, M.  et al. 1999 « L'investissement public et privé dans l'Union européenne. » Document de travail, Parlement européen, Luxembourg.

[21] NAVEED NAQVI. 2003. « Is public capital more productive than private capital? Macroeconomic evidence from Pakistan, 1965-2000». School of Economics, Finance and Business University of Durham.

[22] NGANKOU, J.M. 1999. « Cameroun : le pari de la croissance et du développement » Édi'Action, Yaoundé.

[23] ONDOUA MANGA, T. 2006. « Analyse des politiques agricoles mises en oeuvre au Cameroun depuis 1960. », Yaoundé.

[24] Recueil des lois de finance du Cameroun de 2000 à 2005, MINFI

[25] SAMUELSON, P. 1969. « L'économique, technique moderne de l'analyse économique » tome II, Armand colin, Paris.

[26] SCHREYER, P. 2003. «La mesure des stocks de capital, des services du capital et de la productivité multifactorielle » Revue économique de l'OCDE, n° 37.

[27] STIGLITZ, J. 1993. « Principe d'économie moderne. », De Boeck Université, Paris.

[28] STIROH, K.J. 2000. « Investment and Productivity Growth. » Federal reserve bank of New York.

[29] TARECK, M et al. 2004 « L'infrastructure publique au Canada : où en sommes-nous? » Document de travail de la division de l'analyse micro-économique de STATCAN, STATCAN, Ottawa.

[30] VEGANZONES, M.A. 2000. « Infrastructures, investissement et croissance : un bilan de dix années de recherches. » Centre d'Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI), Clermont Ferrand.

Notes de cours

[1] CHARPENTIER, A. 2005. « Modèles linéaires multivariés : VAR et cointégration » Université Paris Dauphine.

[2] HURLIN, C. 2004. « Économétrie appliquée aux séries temporelles. », notes de cours, Chapitre 5 Représentation VAR et Cointégration, Université d'Orléans

[3] LUBRANO, M. 2006. « Modélisation Multivariée et Cointégration. » notes de cours.

[4] NENTA, C.2007. Cours de gestion financière, ISSEA.

[5] PIGALLE, F. « Comment les dépenses publiques d'infrastructure favorisent-elles la croissance ? » Notes de cours,

Mémoires

[1] NDEFFO GOUOPÉ G. F. 2001. « Investissement et Développement économique au Cameroun. » mémoire de fin de formation en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique, ISSEA.

[2] NGOUANA S. 2007. « Dépenses publique et croissance : une analyse en séries temporelles », mémoire de fin de formation en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur Statisticien Économiste, ISSEA.

ANNEXES

ANNEXE I : LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE BARRO.92(*)

Hypothèse 1  On suppose que la fonction de production comporte deux inputs,

i) le capital et ii) les dépenses publiques productives.

Hypothèse 2 L'état taxe le revenu de l'économie à un taux tel que les recettes publiques sont déterminées par :


Hypothèse 3 Pour simplifier on suppose que le taux de croissance de la population est nul.

Hypothèse 4 L'agent représentatif cherche à maximiser une fonction de consommation intertemporelle de la forme :

* 85 Voir les résultats des estimations précédentes.

* 86 D'après l'analyse descriptive précédente, le taux d'investissement public se situe autour de 17 p. cent du PIB au cours des 7 dernières années.

* 87 Voir Rapport sur le développement en Afrique 2004 BAD

* 88 Nous avons précisé à l'introduction que l'État ne peut utiliser la politique monétaire car le Cameroun utilise une monnaie BEAC, banque centrale de la sous région.

* 89 Boukharine cité par GÉLÉDAN, A (1984).

* 90 Il s'agit ici bien évidemment de la politique budgétaire.

* 91 Nous pouvons citer entre autres les découvertes du pétrole à la fin des années 1970, la crise des années 1987, la dévaluation des années 1994 et très récemment les remises de la dette.

* 92 VEGANZONES, M.A. (2000).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore