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Syndrome de la guerre : lorsque le psychisme ne cesse de rappeler

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par Shqipe BUJUPI
Institut libre Marie Haps - Assistante en psychologie 2005
  

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P A R T I E P R A T I Q U E

Chapitre I : Méthodologie

1. Introduction

Au début de notre travail pratique, notre recherche était orientée vers des personnes qui souffraient d'un syndrome psychotraumatique issu de la guerre. Mais notre demande s'est heurtée à la réticence des professionnels en raison de la fragilité que ces personnes présentaient. Ainsi avons-nous dû changer l'échantillon de notre recherche : Nous nous sommes dirigées vers les professionnels (MSF, Croix-Rouge) qui ont été dans ce pays pour offrir d'aide psychologique. Ceci a été également impossible car à ces moments, ces personnes se trouvaient sur le terrain. En fin, nous nous sommes tournés vers des centres de santés mentales c'est-à-dire, vers les professionnels qui s'occupent spécialement des réfugiés. Il nous a semblé judicieux que notre échantillon se compose de professionnels qui suivent de façon thérapeutique les réfugiés victimes de la guerre.

Notre recherche vise à comprendre la notion du traumatisme psychique de guerre et de mettre en évidence les répercussions sur les victimes ainsi que les symptômes observés. La démarche de notre recherche se focalise sur le processus que le psychisme met en oeuvre dans la répétition des vécus traumatiques. Ainsi une série de questions nous sont-elles venues à l'esprit. Dans le suivi thérapeutique, comment pouvons-nous aider ces victimes dans leur souffrance ? L'environnement social (société, famille, amis, etc.) peut-il exercer une influence positive ou négative sur la souffrance psychique des victimes ? La réparation symbolique peut-elle atténuer leur souffrance ?

Pour nous aider dans notre recherche pratique, nous avons choisi comme procédure l'entretien semi-directif. Celui-ci nous permet, d'une part, de récolter une série d'informations intéressantes et, d'autre part, par le biais des questions ouvertes, de laisser les professionnels s'exprimer plus librement.

Nous avons choisi des questions qui reprennent le vécu de la victime mais qui permettent également d'avoir une idée plus précise du concept de traumatisme et, notamment, le traumatisme de guerre. Néanmoins, nous nous sommes rendu compte que cette notion est forte complexe, très riche et fort variée. De ce fait, il nous est impossible de pouvoir tout aborder dans notre recherche. Néanmoins, nous espérons apporter un maximum d'éléments pour comprendre la notion du traumatisme ainsi que les répercussions qu'il entraîne chez les victimes.

Dans un premier temps, nous présenterons brièvement les réponses des professionnels pour, ensuite, effectuer une analyse transversale des réponses. Nous soulignerons les concordances ou désaccords en lien avec les théories que nous avons exposées dans notre partie théorique.

2. Les questions

Lors de la rencontre avec les professionnels, nous leur avons posé les questions suivantes :

1. Quelle est votre définition du « traumatisme psychique » ?

2. Y a-t-il des différences entre les traumatismes causés par des événements naturels et les traumatismes infligés par l'homme?

· En situation de guerre, pensez-vous qu'il y ait des différences de répercussion lorsque la victime perçoit directement l'intention de faire mal de la part de l'ennemi (contact direct) et lorsqu'elle ne peut le percevoir (explosion d'une bombe) ?

· Lorsqu'on ne connaît pas le sort de l'être cher après un enlèvement, quelles sont alors les difficultés dans le travail de deuil ?

3. Au moment de l'effroi le sujet se sent-il extrêmement abandonné ?

4. Quels symptômes vous avez rencontré chez ces patients ?

· Pensez vous que certains traumatisés présentent une régression psychoaffective ?

5. En cas de traumatisme de guerre, qu'est-ce qui fait que le psychisme ne cesse de se rappeler ?

· Avez rencontré des patients qui ont oublié les moments de l'événement traumatique ou des moments fortement chargé émotionnellement ?

6. Ces personnes éprouvent-elles des difficultés à parler du traumatisme vécu ?

7. Comment aider au mieux ces victimes ? Quelle théorie vous aide pour votre pratique ?

8. Quelle importance a le soutien social dans l'accompagnement de la victime ?

9. Est-ce que le concept de «  résilience » vous est utile pour penser votre pratique ?

10. La reconnaissance sociale est-elle une voie vers la réparation ?

3. Constitution de l'échantillon

Notre échantillon est constitué de quatre professionnels. Ils travaillent dans un centre de santé mentale où sont accueillis des réfugiés politiques, des demandeurs d'asile en cours de procédure, des demandeurs d'asile déboutés et/ou des personnes exilées au statut de séjour précaire, irrégulier, ou illégal. Tous ces centres offrent des consultations gratuites aux patients qui ne bénéficient pas par l'état une aide ainsi que recours à un interprète de la prise en charge.

Pour des raisons déontologiques, nous nommerons les professionnels par une lettre, comme suit :

a. Professionnel A.

b. Professionnelle B.

c. Professionnel C.

d. Professionnel D.

Le professionnel A. est d'origine africaine. Il est licencié en psychologie (en 1993) et a effectué son doctorat en psychologie en 1998. Il est psychologue clinicien dans un service de santé mentale depuis cinq ans. Le centre se base sur une approche multidisciplinaire. Ce service a une population multiculturelle et une population belge de souche. Il accorde une importance particulière aux exilés victimes de la guerre. La méthode de travail de sujet A se base sur la théorie psychanalytique. Le centre met en place différentes activités pour ces patients telles que groupe de parole, etc.

La professionnelle B. est psychologue clinicienne.

- Elle travaille depuis 15 ans toujours en rapport avec la violence.

- Elle a fait plusieurs formations : systémique, psychanalytique, etc.

- Elle est enseignante dans le domaine d'ethnopsychiatrie et formatrice pour des groupes dans le domaine de maltraitance.

- Elle est responsable (coordinatrice) clinique depuis 10 ans dans un centre de santé mentale pour des réfugiés, notamment dans le cadre « enfant - famille ».

- Elle a une approche systémique du traumatisme.

- le centre met en place différentes activités pour ce type de population : groupe de parole, parrainage pour les enfants et adolescents qui se trouvent sans parents ;

Le professionnel C. est psychiatre.

En 1979 il a terminé ses études en médecine générale. Il est venu en Belgique en 1996. Entre 88-89, il a fait sa spécialisation en psychiatrie à ULB. Il a été directeur médical dans un hôpital (service de neuropsychiatrie) au Rwanda. De 2000 à 2003, il a fait une formation psychothérapeutique de l'orientation systémique (thérapie familiale) en Belgique. Il travaille depuis 2000 dans un centre de santé mentale à Bruxelles. Il est également responsable des programmes concernant les adolescents.

Ce centre s'occupe uniquement des immigrants et spécialement des réfugiés politiques et victimes de la torture. C'est un centre qui offre aux patients des consultations médico-psycho-social individuelles, des espaces de soutien psychothérapeutiques en groupes ainsi que des espaces de thérapies alternatives pour les enfants, les adolescents et les familles.

Le professionnel D. est psychologue.

Il a travaillé pendant des années dans un cadre de thérapie institutionnelle. Depuis 2001, il travaille dans un centre de santé mentale où sont accueillies des personnes exilées. Ce service est spécialisé dans l'accompagnement psychosocial et psychothérapeutique. La prise en charge de la problématique de la personne est globale, n'excluant pas l'engagement actif de l'intervenant, travail de réseau et de relais approfondis avec des partenaires multiples : social, juridique, administratif, médical, éducatif, professionnel.... Une attention particulière est accordée à la précarité du statut et des conditions d'existence de cette population.

Au niveau thérapeutique, il utilise l'orientation psychanalytique et institutionnelle.

4. La passation

Avec les professionnels, nous avons pris contact par téléphone. Après avoir exposé notre objectif de recherche, nous leur avons demandé si nous pouvions les rencontrer afin de procéder à un entretien le plus précis et le plus complet possible. Ils ont accepté sans hésitation et ils ont fixé les rendez-vous selon leurs disponibilités. Nous avons été accueillis sur leur lieu de travail et nous avons effectué deux entretiens avec deux d'entre eux. Pour les professionnels B. et D, nous les avons rencontrés une seule fois en raison de leur emploi du temps chargé. Mais ils nous ont proposé de compléter nos questions via email. Les entretiens ont été enregistrés avec leur accord et chaque entretien a duré soixante minutes. Après avoir réuni toutes leurs réponses, les professionnels avaient également la possibilité d'ajouter ou de vérifier leurs commentaires par le biais d'email ou de façon directe.

Avec certains professionnels, nous avons donné libre cours au débat autour du traumatisme en raison de notre intérêt pour ce sujet. Ceci nous a obligés à effectuer d'autres entretiens à cause de manque du temps pour poser toutes les questions que nous avions préparées. Nous les remercions pour l'aide et l'amabilité qu'ils ont nous accordées.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon