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L'intégration sous-régionale en CEMAC à  l'épreuve de la liberté de circulation des biens et des personnes

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par Achille SOMMO PENDE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master Gouvernance et Politiques Publiques 2010
  

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b. Contexte socio-économique

Prises dans leur ensemble, les économies des pays de la région présentent un paradoxe : d'une part la très forte disponibilité des ressources naturelles et d'autre part, un rythme de croissance économique atone. Cela est dû à la médiocrité des infrastructures mais également à une politique d'attraction des investissements peu efficace aussi bien dans les différents pays de la zone, qu'au sein de l'organisation sous-régionale. De même, la circulation des flux de biens et de capitaux entre pays de la zone est quasi inexistante et les économies, essentiellement agricoles et minières, sont concurrentes.

« Le transport de marchandises entre Douala et N'Djamena coûte six fois plus cher qu'entre Shanghai, en Chine, et le port de Douala. Il dure également deux fois plus longtemps : soixante jours, contre trente jours »6(*).

De ce fait, l'intégration est peu avancée et la compétitivité de la zone CEMAC est faible. A titre d'illustration, le commerce intracommunautaire ne représentait, entre 1994 et 2003, que 3,3% du volume des échanges des pays de la sous-région7(*). La majeure partie des échanges se fait avec l'Union Européenne (UE) et avec la France, même si le poids de l'ancienne métropole tend à se décliner progressivement et lentement au profit d'autres pays de l'UE et des pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Turquie).

Pour autant, depuis 1994, c'est-à-dire après la dévaluation du FCFA, le Gabon a connu le rythme le plus soutenu et le plus uniforme de croissance économique de l'ensemble de la zone et ce malgré un certain tassement en 1998 et une forte dépression dus essentiellement aux fluctuations des cours du pétrole8(*). Moins dépendant du pétrole, le Cameroun a connu un rythme de croissance plus homogène et moins impressionnant9(*). En revanche le Congo10(*), eu égard à la dépendance vis-à-vis du pétrole, en raison d'un contexte politique agité a connu une période de récession durant la seconde moitié des années 1990 et s'en remet tant bien que mal. Le Tchad11(*) et la RCA12(*) connaissent une alternance de périodes de croissance et de forte récession durant la même période. Enfin, la Guinée Equatoriale13(*) a été le pays qui a connu la plus forte croissance de la sous-région en raison notamment du démarrage de la production pétrolière. Toutefois, il faut noter que la zone CEMAC subit également les effets de la crise financière internationale de 2007 qui s'est muée en crise économique internationale en 2008. Les partenariats économiques en baisse, les investissements privés et publics rares et les transferts de capitaux quasi-inexistants entraînent le ralentissement des activités et du retard dans l'avancée des chantiers économiques.

Quoiqu'il en soit, le principe de la libre circulation des personnes et des biens, l'un des piliers de la communauté, est loin d'être vécu dans les faits. Jusqu' à une période récente14(*), Où qu'ils se rendaient, Gabonais, Equato-guinéens devaient obtenir un visa. D'ailleurs, l'entrée sur le territoire du Gabon ou de la Guinée Equatoriale était soumise à la même formalité. En revanche, par des décisions unilatérales prises dans le cadre de la communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), dont ils sont membres, le Cameroun, la République Centrafricaine et le Congo avaient décidé en Août 2004, de supprimer les visas pour les titulaires d'un passeport de service ou diplomatique. Les autorités camerounaises et congolaises sont allées plus loin en supprimant purement et simplement cette formalité pour leurs ressortissants respectifs. Ainsi, entre le Cameroun et le Congo, une pièce d'identité suffisait aux voyageurs des deux pays pour passer les frontières. L'instauration du passeport biométrique le 16 mars 2010 a permis d'harmoniser la législation de libre circulation en zone CEMAC.

* 6 DOLOGUELE Anicet Georges, ancien président de la Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale, in Jeune Afrique n°2518, du 12 au 19 avril 2009, p.25.

* 7 Source : RAMSES IFRI 2004 in www.IZF.com consulté le 16 juin 2009 à 19h40.

* 8 Avec un PIB (2006) de 9 546 millions de dollars soit 7 283 dollars par habitant. Source BEAC

* 9 Avec un PIB (2006) de18 323 millions de dollars soit 1 008 dollars par habitant. Source BEAC

* 10 Avec un PIB (2006) de 7 385 millions de dollars soit 2 002 dollars par habitant. Source BEAC

* 11 Avec un PIB (2006) de12.8 milliards de dollars soit 324 dollars par habitant. Source BEAC

* 12 Avec un PIB (2006) de1 500 millions de dollars soit 350 dollars par habitant. Source BEAC

* 13 Avec un PIB (2006) de 8 565 millions de dollars soit 17 281 dollars par habitant. Source BEAC

* 14 Avant l'entrée en vigueur du passeport communautaire le 16 mars 2010.

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