WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'espace web du sénégal : étude de son degré d'ouverture ´ travers l'analyse des liens hypertextes

( Télécharger le fichier original )
par El Hadji Malick GUEYE
Université Paris 10 Nanterre - Master de Recherche 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.4.2 Citation et « Sitation » 

Le terme sitation, désignant la relation entre deux sites Web a été prononcé pour la première fois en 1996 par McKiernan79(*) et a été utilisé par Aguillo lors de la conférence de 4S/EASST à Bielefeld en octobre 1996 (Rousseau, 1997). Ronald Rousseau80(*) a été sans doute le chercheur qui a véritablement popularisé ce concept (Thelwall, 2003). Cette notion, comme montré plus haut, s'inscrit dans une tentative de faire une analogie entre le Web et les publications scientifiques. Selon Rousseau, étudier la notion de sitation est le même, sur le plan conceptuel, qu'étudier la citation entre articles de périodique. Cependant, il y a une certaine différence dans les significations. A la différence de la citation, la sitation est rarement utilisée pour argumenter, comparer ou présenter des idées (Chu, 2004). Généralement, son objectif est de faire référence à un site intéressant. Elle cible soit une page Web soit le contenu d'un site entier, alors que la citation est beaucoup plus précise, en ce sens qu'elle peut se porter uniquement sur une phrase ou un paragraphe.

Mais essayons de comprendre les motivations qui font qu'un site Web « site » un autre site Web.

v « Sitations » : motivations

Notons qu'il n'existe pas de règles quant à la création d'hyperliens. Il n'y a pas de règles codifiées et reconnues et à partir desquelles les motivations de créations de liens hypertextes se justifient comme c'est le cas dans les publications scientifiques (Ingwersen & Björneborn, 2001). Cette irrégularité et ce désordre sont décrits par Mike Thelwall (2003) : « Web links represent both anarchy and order ». Selon lui, l'ordre est perçu, par exemple, à travers les moteurs de recherche comme Google ou Alta Vista qui, justement, utilisent avec succès la structure des liens hypertextes pour optimiser les résultats de recherche. Comprendre la structure des liens passe incontestablement par la compréhension des différentes raisons qui poussent un site Web à « siter » un autre site. C'est ce que Thelwall a essayé de faire, dans un article précurseur81(*), dans le cadre universitaire.

Selon lui, il faut d'abord commencer par faire une différenciation entre liens intra-sites qui relient des pages hébergées sur le même site et liens inter-sites qui relient des pages hébergées sur des sites différents.

Sa base de travail est constituée des liens hypertextes de 111 universités britanniques. Sur un total de 19.438 liens, il en a choisi 100 au hasard comme corpus pour cette étude. Il est arrivé ainsi à dégager quatre catégories de motivations :

1. General navigational links (les liens de navigations générales)

2. Ownership links (les liens de propriété)

3. Social links (les liens sociaux)

4. Gratuitous links (les liens gratuits)

§ § Les liens de navigations générales

Un lien est décrit comme étant un lien de navigation générale si la motivation première de sa création est de constituer un point de départ afin de permettre aux visiteurs d'accéder à d'autres informations - contenues dans d'autres sites - qui ne rentrent pas forcément dans les thèmes du site en question. Ces liens jouent en quelque sorte le rôle des renvois d'orientation qu'on retrouve en documentation, seulement à la différence des dits renvois, il n'existe pas de relation de sens, pas de connexion cognitive entre la page source et la page cible.

§ Les liens de propriété

Ces liens permettent de revendiquer la propriété intellectuelle d'un document. A l'heure des travaux collaboratifs et des projets co-dirigés, ces liens apparaissent comme manifestant une appartenance commune entre les différents partenaires. En général, les informations et données relatives aux projets ou travaux partagés par le « collaboratoire » sont hébergées sur le site de l'un des participant ou sur un serveur commun. Sur les sites des différents membres, on trouve souvent un menu faisant référence aux projets communs et renvoyant aux différents partenaires. Selon Thelwall, ces liens peuvent aussi être considérés comme des remerciements implicites.

§ Les liens sociaux

De manière générale, ce sont des liens vers des collaborateurs et partenaires. D'une manière plus précise, ce sont des liens créés dans l'optique de renforcer un lien ou une relation sociale. Pour Thelwall, ces liens peuvent être perçus comme un compliment implicite. On reconnaît l'importance d'un site, et de ce fait, on juge utile de créer un lien vers lui. C'est une catégorie de liens très intéressante à étudier mais dont les motivations sont difficiles à déterminer.

§ Les liens gratuits

Ces liens sont créés sans aucune motivation de communication particulière, et de ce fait, on ne s'attend pas à ce qu'ils jouent un quelconque rôle. Par exemple, ce sont les liens qui font référence aux universités où l'on a fait ses études, aux entreprises où l'on a pu travailler...

Voilà les quatre catégories qui regroupent les différentes raisons qui peuvent pousser à « siter » une page ou un site Web. Mais selon (Prime-Claverie, 2004), cette catégorisation manque un peu d'exhaustivité à cause notamment du contexte d'étude ou du cadre d'investigation dans lequel ces motivations ont été dégagées. Il s'agit du milieu universitaire. Selon elle, les pages d'accueil des universités (qui composent le corpus de Thelwall) comportent rarement des informations de fond, ce qui fait qu'il y a ni liens cognitifs, ni liens thématiques dans l'expérience sus présentée.

Ainsi propose t-elle de compléter la liste de Thelwall par :

- Les liens de navigation thématique, permettant la navigation entre pages de même thème,

- Et les liens cognitifs, qui pointent vers des pages évoquant ou argumentant les idées de la page initiale.

Enfin, elle propose d'inclure dans les liens gratuits, les liens de publicité, qui ne rapportent rien en terme de sémantique ou de cognition mais qui comptent beaucoup financièrement.

v Limites de l'analogie

Comme nous l'avons vu depuis le début de cette deuxième partie, la naissance et le développement de la wébométrie ont pour base, principalement, l'application des méthodes biblio-sciento-métriques et plus particulièrement l'analogie entre articles scientifiques et pages Web. Cette tentative d'analogie présente pas mal de limites. Prime-Claverie, Beigbeder et Lafouge (2002) nous en donnent quelques-unes :

- Une différence majeure entre un article scientifique et une page web réside dans la volatilité et la possibilité de mise à jour de la page web. Rien ne certifie le changement ou même la disparition pure et simple d'une page sitée par une tierce page. Ce qui pose naturellement un problème de pertinence et de fiabilité des sitations.

- Comme nous le savons, la relation de citation entre deux auteurs n'est jamais réciproque, puisqu'on cite une référence qui est antérieure à l'article qu'on va publier. Alors que dans l'environnement Web, il est tout à fait possible que deux pages Web se sitent mutuellement. Ainsi, le caractère unidirectionnel du graphe de citations disparaît pour le Web.

- Le phénomène de duplication est très fréquent sur le Web. Cette procédure a pour objectif de permettre un plus rapide accès aux ressources. Certains serveurs très volumineux et souvent consultés évitent les encombrements en proposant plusieurs copies de leurs sites en différents points de la planète. On parle alors de sites miroirs. Cette pratique a pour conséquence de générer aussi la multiplication des liens hypertextes, ce qui va fortement biaiser l'analyse du graphe du Web.

- Comme nous l'avons vu dans la précédente section, les motivations de sitation sont multiples et diverses. Les liens de navigation et les liens gratuits ou de publicité très fréquents sur le Web ne peuvent pas être placés au même titre qu'une citation puisqu'ils sont dépourvus de sens et de signification.

* 79 McKIERNAN, G. CitedSites(sm): Citation Indexing of Web resources.

Disponible sur l'URL : http://www.public.iastate.edu/~CYBERSTACKS/Cited.htm

* 80 ROUSSEAU, Donald. [site visité le 06/01/05]. Sitations ; an exploratory study.

Disponible sur l'URL : http://www.cindoc.csic.es/cybermetrics/articles/v1i1p1.html

* 81 THELWALL, Mike. [site visité le 23/12/04]. What is this link doing here? Beginning a fine-grained process of identifying reasons for academic hyperlink creation. In : Information Research, Vol. 8 No. 3, April 2003. Disponible aussi sur l'URL : http://informationr.net/ir/8-3/paper151.html

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984