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Le projet de la "mini-entreprise" répond t-il aux attentes, en termes d'apprentissage, pour ce type de public

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par Michel IGNASIAK
Université de Nancy 2 - Formation Continue - "TFA" Titre de Formateur d'Adultes "DTSU" Diplôme deTechnicien Supèrieur Universitaire 2009
  

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b) Mon positionnement

Voilà, il est temps pour moi de conclure mon mémoire. Mon travail de réflexion mené dans le cadre de mon étude, me fait prendre conscience qu'un tel projet doit faire l'objet d'une analyse de situation afin de voir si ce dernier peut être réalisé. Il me semble que l'E2C qui se veut être, je cite : « un espace de progression individualisée et ceci afin de répondre aux besoins d'un public de jeunes et de jeunes adultes de faible niveau de formation initiale et de faible niveau de qualification », devrait à mon sens repenser ce type de projet pour ses stagiaires. Le projet et ses outils pédagogiques tels que la pédagogie du projet sont des outils pédagogiques que le formateur doit utiliser pour répondre à des besoins identifiés chez des apprenants et non selon les désirs des institutions. Quelque soit le projet, il doit être réfléchi, négocié avec les acteurs, c'est-à-dire les institutions, les formateurs et les apprenants et ceci, en organisant des réunions formelles afin de favoriser les échanges et de les faire progresser. Ce projet axé sur la création d'entreprise est à ce jour non adapté au public de l'E2C. Mais pour autant peut-on adapter un projet si l'on ne fait pas d'analyse de la situation ? En ce qui me concerne, la réponse est : « Non » car il y a non sens.

Mon étude me permet désormais de me positionner quant à la mise en oeuvre d'un projet. En effet, en tant que futur formateur, je refuse catégoriquement de me laisser emporter dans ce type d'action sous prétexte qu'un projet est intéressant. Cela ne suffit pas, pour faire apprendre, il ne suffit pas d'inventer un projet et dire que des apprenants vont pouvoir apprendre et devenir autonome. Le projet n'est pas une porte de secours, un idéal, ou encore une vitrine pour l'institution, le projet doit être pour, et ou, celui de l'apprenant. Je me rends compte désormais au travers de mon étude que, lorsque je suis arrivé sur mon terrain de stage et que l'on m'a posé la question si ce projet été intéressant, j'ai dit « oui », mais j'ai dit « oui » pour moi, j'ai dit « oui » parce que je regardais ce projet par rapport à mon expérience et de mon point de vue, mais pas celui des apprenants. Aujourd'hui, et ceci grâce à ma formation à NUFC et à mon étude, j'ai appris à me poser des questions lorsqu'il s'agit de formation et par conséquent, je ne dirais plus « oui » sans pouvoir comprendre à qui s'adresse ce « oui » et « pourquoi ? ».

Lorsque je suis arrivé à NUFC, mon projet professionnel était de devenir formateur dans le domaine de l'entreprise. Je voulais transmettre mes connaissances à des individus désirant créer leur entreprise individuelle. Aujourd'hui, mes motivations sont multiples, car j'ai découvert lors de mon stage, le métier de l'accompagnement et de l'insertion. Finalement, ce métier ne me paraît pas si éloigné que cela de mon projet professionnel qui évoluera en permanence. Je suis convaincu, de par mon expérience professionnelle, que je serai plus utile dans l'accompagnement des personnes en difficultés vers le monde de l'entreprise que je connais bien. Seulement, j'utiliserai mon expérience comme ressource pour les apprenants, et non comme exemple.

Dans mon introduction, je disais que ma formation à NUFC et mon expérience sur le terrain de stage, m'a permis de savoir : « qui je suis aujourd'hui »  et « qui je ne veux pas être demain » dans le monde de la formation, mais aussi en dehors, c'est-à-dire dans la vie de tous les jours.

Maintenant que mon étude arrive à sa fin, je vais tenter d'y répondre. Seulement pour y répondre, je vais d'abord vous raconter une histoire vraie qui est la mienne.

Lorsque j'étais enfant, j'observais les cailloux que je croisais sur le trajet de mon école. Je ne comprenais pas pourquoi ils étaient là, et pourquoi ils n'avançaient pas comme moi. « Que font-ils là ? Qui les avait posés à cet endroit ? » me disais-je à chaque fois que je les observais. Je me retournais souvent pour les voir s'éloigner de moi. Lorsque je rentrais de l'école, j'avais pris l'habitude de regarder si certains cailloux observés le matin étaient toujours au même endroit. Et souvent, j'avais pu les revoir. Le lendemain, je refaisais le même trajet et je vérifiais attentivement si les cailloux avaient bougé. Cette observation a duré quelques temps. Les matins en sortant de mon lit douillé, j'étais déjà tout excité de savoir si j'allais revoir les cailloux de la veille, à la même place. Je connaissais leur position et leur nombre exact, car j'avais pris le soin de les sélectionner visuellement en fonction de leur grosseur et de leur couleur. Un jour, comme la question qui était pour moi de savoir pourquoi les cailloux ne bougeaient pas, je décidais de donner un coup de pied dans un caillou mais qui ne faisait pas partie de ceux qui, finalement, m'appartenaient. Et là, croyez-moi ou non, ce fut une énorme découverte pour moi. Je venais de découvrir que j'avais le pouvoir de les faire avancer. Pendant longtemps, je crus que ma mission était de faire voyager les cailloux que je rencontrais sur mon chemin, de les faire bouger, de les emmener ailleurs. Au fur et à mesure des semaines qui passaient, c'était devenu pour moi une sorte de devoir, car je pensais que j'étais le seul à pouvoir le faire. A chaque fois que j'en rencontrais un, et qui me semblait vouloir aller plus loin que là où il se trouvait, je donnais un grand coup de chaussure dedans et je le regardais valdinguer jusqu'à ce qu'il s'arrête. De temps en temps, j'en traînais un avec moi jusqu'à l'école. En arrivant devant le portail, je prenais le soin de le cacher dans un petit recoin. Le soir, je le reprenais et lui faisait faire le chemin inverse et ce, jusqu'à ce que je sente qu'il en avait assez de se promener avec moi ou l'inverse. Quelques temps plus tard, je surpris un de mes camarades à « shooter » lui aussi dans un caillou. Et là, sans rien dire, je compris que je n'étais pas le seul à vouloir faire voyager les cailloux. Au fil du temps, je remarquais que finalement tous les enfants de mon âge faisaient la même chose. Sur le coup, j'étais déçu, mais après réflexion, je me suis dit « tant mieux », de cette façon ça me soulagerait un peu, car des cailloux, il y en avait beaucoup sur mon chemin, et souvent j'arrivais en retard à l'école. Tandis que ma mère qui ne comprenait pas comment mes chaussures pouvaient s'abîmer aussi vite, elle aussi serait soulagée, mais d'un point de vue financier. Des années plus tard, et encore aujourd'hui, lorsque j'observe des gamins qui « shootent » dans les cailloux, je me demande si finalement, eux aussi veulent les faire voyager comme je le faisais. Cela expliquerait peut-être pourquoi certains enfants donnent des coups de pieds dans les cailloux et pourquoi leurs chaussures s'abiment aussi vite.

Aujourd'hui, je suis un homme, un futur formateur qui pense, et ceci grâce ma formation à NUFC, que rien n'est figé dans l'éternité lorsqu'il s'agit d'accompagner un individu dans son apprentissage et de faire bouger les choses. C'est-à-dire changer de représentation. Il suffit d'essayer, d'oser et d'y croire fortement, pour que l'apprenant face à vous, lui aussi pense qu'il peut essayer, oser, et y croire. Apprendre, c'est être libre, c'est l'un des projets qui vous conduit vers ce que vous êtes ou ce que vous désirez être. Apprendre, c'est comme donner un coup de pied dans un caillou et construire son histoire qui va avec. Voilà le formateur que je veux être aujourd'hui et demain. Celui qui, un jour, étant enfant, a osé donner un coup de pied dans un caillou parce qu'il ne comprenait pas pourquoi ils n'avançaient pas.

Désormais, je peux dire que ma formation au NUFC m'a permis d'apprendre à aller plus loin dans ma réflexion, l'apprentissage et sur ce qu'est mon métier de formateur. Les formateurs du NUFC, m'ont appris, si j'ose dire, à donner un coup de pied dans un caillou, oui mais, cela de façon différente, plus précise, plus réfléchie et plus organisée. J'ai appris mon nouveau métier parce que mes représentations ont changé. J'ai appris à être libre et à ne pas me cacher pour apprendre. J'ai appris à comprendre comment j'apprenais et pourquoi j'apprenais. J'ai appris qu'il y avait des hommes et des femmes, c'est-à-dire les formateurs que j'ai rencontrés à NUFC, qui prenaient le temps d'écouter, d'expliquer et de regarder les individus à qui, ils apprenaient à apprendre. J'ai observé que ces mêmes formateurs n'étaient pas simplement là pour nous raconter leur histoire mais pour nous aider à construire la nôtre et nous faire prendre conscience de ce qu'est un « vrai » formateur. Je crois que j'ai compris, en fait, il n'y a pas de « vrai » formateur. Cela n'existe pas. Il y a simplement des hommes et des femmes formateurs qui ont une envie de partager, de transmettre des savoirs et de dire aux apprenants qu'il faut essayer, oser et croire que les cailloux ne sont jamais immobiles. Trop de personnes et notamment les jeunes en insertion n'ont plus confiance en eux et ne croient plus au lendemain. Moi, je les aiderai à y croire, mais avec leur projet d'apprentissage et leur histoire qui va avec.

Pour finir mon mémoire, ce que « je ne veux pas être demain », c'est un formateur qui dit « oui » à tout et ceci sans réfléchir aux conséquences dramatiques que cela engendre pour l'apprenant. Je ne veux pas être un formateur qui accepte qu'on lui dise au sujet d'un apprenant : « que ça ne sert à rien de lui apprendre, qu'il ne comprend rien », ou encore que : « cet apprenant est bête et ne s'en sortira jamais ». Je refuse.

Le formateur que je serai demain sera celui qui permettra aux apprenants à croire en eux.

BIBLIOGRAPHIE

Carl ROGERS, Liberté pour apprendre. Paris : Dunod, édition 1999. 370 p.

Célestin FREINET, Les techniques Freinet de l'école moderne : Edition A. Colin, 1973. 144 p.

Jean Paul MARTIN, Emile SAVARY. Formateur d'adultes. Chronique Sociale Lyon 5eme édition 2008. 360 p.

Didier NOYER - Jacques PIVETEAU, Guide pratique du formateur édition : INSEP CONSULTING PARIS 2002. 212 p.

Henri WALLON, L'évolution psychologique de l'enfant : Edition. A. Colin 2002. 187 p.

Jean VASSILEFF, La pédagogie du projet en formation Lyon : Chronique Sociale 1991. 131p.

Marc BRU et Louis NOT, Où va la pédagogie du projet ? Toulouse, Éditions universitaires du Sud, 1987. 303 p.

PELLETIER, NOISEUX, BUJOLD, Les approches en orientation professionnelle. Développement Vocationnel et Croissance Personnelle : Mac GRAW-HILL Editeurs, 1974.

MUCCHIELLI Alex, Les motivations : Paris. PUF. 2003. 127 p.

Pédagogie de l'alternance, Editeur HACHETTE collection 1991. 95 p.

RIEUNIER Alain, Préparer un cours : ESF éditeur, 2e édition, Paris 2004. 328 p.

ARTICLES

Les cahiers de l'accompagnement. Edition CARIF 2002 Poitou-Charentes. 79 p.

SCIENCES HUMAINE 1996 numéro12. Hors série interview de Philippe MEIREU sur les méthodes pédagogiques. 89 p.

EDUCATION PERMANENTE 1986 Projet formation-action n° 86. 158 p.

EDUCATION PERMANENTE 1987 Projet formation-action n° 87. 183 p.

Références utilisées : Modules étudiés à NUFC (Nancy-Université Formation)

Module : Apprentissage

Modules : Différenciation des stratégies d'apprentissage et d'évaluation

Module : Les approches en orientation professionnelle « Les influences de l'orientation éducatives

Module : Outil du formateur étudié au CNUF (Nancy-Université Formation Continue)

Module : Relation Travail Formation

Adresses Internet

43 http://entreprendre-pour-apprendre.fr/lire/index.php?rubid=3. Consulté le 15 mai 2010

Mots clés : EPA, entreprendre, apprendre, entreprendre pour apprendre, CCI Lorraine, MEDEF.

43 http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_de_projet. Consulté le 25 mai 2010

Mots clés : pédagogie, projet, pédagogie du projet.

43 http://fr.wikipedia.org/wiki/Sciences_humaines_et_sociales. Consulté le 25mai 2010

Mots clés : pédagogie, projet, pédagogie du projet.

ANNEXE 1

Entretien Exploratoire

ANNEXE 2

Guide Pédagogique de la mini-entreprise

Le projet collectif de la Mini-Entreprise au sein de l'E2C d'Epinal

Répond t-il aux attentes,

En termes d'apprentissage, pour ce type de public ? 

Créer une entreprise pour découvrir le monde de l'entreprise, serait-il un moyen facilitant l'insertion des jeunes de 16 à 25 ans en difficultés sortis du système scolaire trop tôt?

La mini-entreprise est l'un de ces projets proposé par l'association EPA (Entreprendre pour Apprendre). Ce projet a été créé à la base pour des élèves de lycées et de collèges et qui est axé sur la pédagogie de projet.

La CCI (Chambre de Commerce et de l'Industrie), par le biais de L'E2C (Ecole de la Deuxième Chance) expérimente cette pédagogie de projet qui pourrait, me semble t-il, être contre productive car inadaptée au public de l'E2C.

Selon J.P BOUTINET : « Le projet permet à l'acteur d'effectuer une transformation de son rapport au monde ; plus qu'une adaptation à ce monde, il se veut recherche d'une insertion locale qui pour l'acteur ait un sens ».

Mais pour autant, peut-on créer des projets à tout va et invoquer l'acteur à trouver un sens à ces projets ? Sachant que ces dernier n'ont pas été pensés ni même réfléchis pour, et par l'acteur lui-même.

De quoi parle t-on, lorsqu'il s'agit de pédagogie de projet ? Et de qui parle t-on lorsqu'il s'agit d'apprentissage ?

Mots clés :

Pédagogie ; apprentissage ; projet ; pédagogie de projet ; entreprise ; EPA ; CCI ; E2C.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand