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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

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par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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II-4- Au creuset de la peur

La peur est incontestablement le sentiment qui a le plus habité la plupart de nos interviewés, adhérents comme réticents.

II-4-1-La peur des réticents

Pour ceux qui ne sont pas parvenus à dominer leur peur, la raison essentielle peut être le manque, la faiblesse ou une non assimilation des informations relatives au dépistage ce qui n'a pas changé les perceptions négatives sur l'infection du VIH. En effet, comme le déclare Ahmed (président du cercle de relai sida du lycée) :«l'un des facteurs qui semble être important, c'est la sensibilisation. Si au niveau des établissements la sensibilisation n'a pas bien porté, il va sans dire que les élèves ne se décideront pas. L'approche est très importante. Il faudrait faire comprendre aux élèves que c'est une maladie comme toutes les autres maladies sinon ils auront une peur bleue d'aller se faire dépisteri

Cette peur fait adopter par certains élèves une attitude catégorique de refus du dépistage comme c'est le cas chez Rose (22 ans, catholique, 2ème année comptabilité, réticente) qui tient ce discours :

« Une fois que je découvre que je suis séropositive, je me dis qu'aucun soutien ne pourra vraiment changer ce qui est en moi. Peut-être que c'est parce que je n'ai pas encore fais le test que je parle comme ça ; peut-être que c'est parce que aussi je n'ai pas encore parlé avec des gens qui me fait penser comme ça. En tout cas, pour le moment, c'est ma manière de voir les choses. »

Chez d'autres réticents, l'attitude vis-à-vis du dépistage est moins catégorique. En fait, le côté avantageux du dépistage est perçu et la peur semble le dernier rempart à franchir pour passer de l'attitude positive au comportement concret. C'est dans une telle position favorable que se trouve par exemple Narcisse (19 ans, catholique, 1ère G2, réticent) qui déclare :

« J'avais peur ! Mais je pense que, qu'il y ait la peur ou pas, je vais le faire parce que le dépistage c'est le seul moyen de savoir si on a le VIH ou pas. Donc, qu'il y ait la peur ou pas, je crois que c'est mieux de le faire. »

La peur a habité les réticents au dépistage. Sa présence peut s'expliquer par une faiblesse de l'information ou sa non-assimilation sur la nécessité du dépistage.

II-4-2-La peur des adhérents

Si pour les réticents la peur se présente comme l'obstacle à franchir pour aller au dépistage, les termes se posent en l'envers pour les adhérents. En effet, pour ces derniers qui sont allés au dépistage, la peur n'est pas au début mais à la fin c'est-à- dire la période d'attente du résultat mais surtout le face à face de l'annonce du résultat, comme le résume ce propos : « C'est pas facile ! C'est plus facile d'aller faire son test que d'aller retirer son résultat. Ça fait peur ! »

La période d'attente est présentée par Robert (22 ans, catholique, terminale F3,adhérent) comme une période d'angoisse à cause sans doute de l'inconnu qui s'imposera pourtant en deux solutions possibles, positif ou négatif :

« Pendant la semaine d'attente, j'étais là, je ne savais pas ce qui m'attendait au résultat mais au fur et à mesure que les jours passaient, je m'habituais. »

Cependant, le summum de la peur est vécu au moment de la connaissance du résultat comme le témoigne Djénabou (20 ans, musulmane, 2ème année CAS, adhérente) qui raconte ce jour-là :

« Je ne savais pas qu'on peut avoir aussi peur que ça. Je ne savais pas pour quelle raison j'avais peur. Mais, quand je partais pour faire le test je n'avais pas peur. C'est pour prendre le résultat que j'avais peur. Je suis arrivée, on m'a appelée et je suis entrée seule. Quand je suis entrée, le gars il m'a rassurée de ne pas avoir peur. Il m'a posé des questions et puis ils m'ont donné l'enveloppe, j'ai ouvert, j'ai lu les résultats, c'était bien (rire). Après il m'a donné certains conseils, de continuer dans ma lancée, de ne pas faire des vagabondages [sexuels] de me protéger, des trucs comme ça. »

La peur a été aussi le lot des adhérents au dépistage. Elle se présente comme un sentiment fort ressenti surtout au moment du face à face avec le résultat du test sérologique VIH.

CHAPITRE III La faiblesse des connaissances sur la prise en charge et les Limites de l'information

Dans les lignes qui suivent, nous traiterons de la faiblesse des connaissances des élèves sur les possibilités de la prise en charge. Cette faiblesse se saisie autour des possibilités médicales, du coût des traitements et des mécanismes public et associatif de la prise en charge. Mais avant de clore le chapitre, nous essayerons de montrer les origines de cette faiblesse.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery