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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

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par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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III-1-2- Le traitement anti-rétroviral

La connaissance sur le traitement anti-rétroviral accuse des limites par l'inactualité des coûts rendant de ce fait la prophylaxie ou le traitement par ARV inaccessible :

« Si on remarque, il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont accès aux ARV. Donc je trouve que ça c'est parce que les coûts sont élevés. » Syprien (20 ans, catholique, terminale topographie, adhérent)

Cette déclaration présente le coût comme l'obstacle à l'accès du traitement anti-rétroviral. Or la source de connaissance sur ces coûts relève de l'imagination personnelle puisant elle-même sa source dans l'information informelle et imprécise comme le confirme ce propos de Robert (22 ans, catholique, terminale F3, adhérent):

« Je pense, j'imagine comme ça ! Façon que les gens parlent-là, je peux dire que les coûts sont chers. »

42 Les modalités de la mise en oeuvre du traitement ARV ou pas selon la charge virale sont décrites à la page 23 des Normes et procédures. Prise en charge de l'adulte infecté, recommandées par le Ministère de la Santé.

Or, dans la source informelle, l'information n'est pas forcément au diapason des coûts actuels comme le révèlent ces deux déclarations :

« On parle souvent de traitement, des anti-rétroviraux comme ça. Mais il paraît que pour avoir ces produits-là, il faut dépenser à peu près 200.000fcfa. » (Osée, 19 ans, catholique, terminale E, réticent)

« Le coût des traitements, vraiment ! Les ARV, j'aurais appris par des amis, je sais pas si les informations sont fondées ou pas, que c'est cher, que ça dépasse en tout cas les 500.000fcfa. » Amadou (18 ans, musulman,1ère F3, adhérent)

L'inactualité de l'information rend donc toujours le traitement ARV inaccessible du point de vue coût. Pourtant, «actuellement, hormis les médicaments les plus récents qui sont sortis, la plupart des médicaments utilisés dans le monde sont disponibles au Burkina et la trithérapie la moins chère coûte 12.000fcfa par mois et la plus chère doit être entre 50.000-60.000 fcfa contrairement aux années 99-2000 où les traitements se payaient à coût de centaines de mille, 200, 300, parfois 400.000 fcfa. » Emile (médecin chargé de prise en charge médicale dans une association)

L'origine de la cherté des ARV remonte donc à cinq ans et cette sous information peut susciter une réaction de mépris comme le manifeste Assita (20 ans, musulmane, terminale E, adhérente) :

« C'est qui même qui a mis en place les anti-rétroviraux là- même ! Vous dites que vous voulez aider les gens et puis avec un médicament qui coûte plus cher même que... Mieux vaut mourir même que si tu ne sais même pas [qu'il existe des médicaments]. »

La sous information sur le traitement par ARV présente ce traitement comme inaccessible du point de vue du coût. Mais ça serait voir la réalité de la sorte avec des «lentilles grossissantes » car tout de même certains élèves connaissent les avantages des ARV ainsi que les coûts actuels voire la "gratuité des soins". C'est ce qui ressort de la déclaration suivante de Narcisse, pourtant réticent au dépistage :

« Je sais que pour que la maladie ne se déclenche pas, il faut se soigner. Je sais qu'il y a les ARV pour ça. Je sais que maintenant ça doit être gratuit pour les malades. Donc, avec les soins, on peut facilement contrôler la maladie puis ensuite si tu suis les indications du médecin c'est facile de contrôler la maladie. » Narcisse (19 ans, catholique, 1ère G2, réticent)

Par ricochet, la notion des infections opportunistes43 (et surtout leur prévention primaire et secondaire ainsi que leur traitement ) ne sont pas non plus bien connues de nos enquêtés.

43 La prévention et le traitement des infections opportunistes sont synthétisés dans: Normes et procédures. Prise en charge de l'adulte infecté par le VIH, pp 14-21.

Les infections opportunistes sont définies par Emile (médecin chargé de prise en charge médicale) comme « des maladies qui surviennent quand l'immunité de l'homme est affaiblie. Et ce sont des maladies qui sont directement imputables au VIH.»

Josiane à l'évidence semble ne pas ignorer ce qu'elles sont mais c'est difficilement qu'elle parvient à en donner un énoncé clair :

«Je sais mais je ne sais pas comment expliquer. Je pense que c'est une maladie...puisque quand on est atteint su sida, l'organisme s'affaiblit. Donc eh! On est exposé à plusieurs maladies. L'organisme n'a plus de...le système de défense n'est plus du tout ça. » (Josiane,19 ans, catholique, 1ère G1, réticente)

C'est également avec peine et moindre précision que Carine parvient à en donner l'esquisse suivante:

«Les infections opportunistes, je ne sais pas! Ça ne serait pas les... quand par exemple la maladie [le sida] est déclarée chez un malade du sida, ça ouvre les portes à toutes les maladies.» Carine (18 ans, protestante, 1ère G2, réticente)

Toute mention de la prévention et du traitement médicalement possible des infections opportunistes n'apparaît dans aucun discours.

Le coût du traitement anti-rétroviral apparaît pour la plupart de nos interviewés comme inaccessible. Mais, certains ont une connaissance exacte du bénéfice des ARV et son coût `social gratuit'(ceci demeure assez relatif selon les catégories sociales). Concernant les infections opportunistes, les interviewés ne parviennent tout juste qu'à une esquisse de leur définition. Quel est l'état des connaissances des élèves au sujet des mécanismes d'accès à la prise en charge médicale ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon